AAARGH
La lecture et l'étude comparative des six textes que nous connaissons est fastidieuse. Pierre Vidal-Naquet, déposant comme témoin au procès du 29 mai 1981, a dit que leur reproduction, exactement comme ils se présentent dans les originaux, en édition qu'il qualifie de diplomatique, serait à peu près illisible (CR. sténogr. 1981). En fait, cette publication n'est pas illisible, mais seulement lassante.
Dans notre chapitre "Etablissement des Textes", nous donnons pour chaque version une transcription dactylographiée en français, conforme aux originaux; parfois, nous avons placé entre crochets des mots ou des groupes de mots destinés à faciliter la compréhension du français hésitant de Gerstein. Nous avons procédé [62] à deux coupures pour alléger la lecture des documents:
-- la première coupure est située au début; il s'agit des renseignements biographiques concernant Gerstein pour la période 1905- 1938;
-- la seconde coupure est située à la fin; dans certaines versions, Gerstein a rédigé une page supplémentaire comportant une liste de personnes que l'officier S.S. présente comme antinazies. C'est cette page supplémentaire que nous n'avons pas reproduite.
Quant à la photocopie intégrale des documents d'origine, elle constitue les six annexes jointes à la fin de notre thèse; cette photocopie comprend donc les passages qui, dans notre transcription, ont fait l'objet des deux coupures signalées ci-dessus. Nous précisons que le texte des coupures n'est pas contesté et varie très peu d'une version à l'autre ([Note d'H.R.:Dans les "confessions" du 26 avril 1945 (T I et T II), Gerstein s'est trompé sur la date de son mariage. On lit en effet: 2 mai 1937 au lieu de: 2 novembre 1937 (date du mariage religieux). M me Gerstein, interrogée sur ce point, nous a répondu que le 2 mai est l'anniversaire de sa naissance. C'est une erreur mineure, mais nous pensons qu'il est dans notre rôle de la signaler).
Dans notre transcription dactylographiée, nous présentons les passages comparables d'une version à l'autre; ils peuvent ainsi être mis en parallèle et faire apparaître plus facilement toutes les différences.
En ce qui concerne les textes complémentaires, beaucoup plus courts que les "confessions", nous avons estimé qu'ils pouvaient être présentés dans le présent chapitre, et non en annexes; ils font l'objet de photocopies et parfois, lorsque cela se justifie, d'une transcription dactylographiée.
[63]
Il est manuscrit, rédigé en français, daté du 26 avril 1945. L'original est conservé au Landeskirchliches Archiv der Evangelischen Kirche von Westfalen à Bielefeld/Westphalie; c'est la pièce n·32 classée au Bestand ("fonds") 5,2. Les archives de Bielefeld portent le sigle LKA, qui sera utilisé dans la présente étude. T I a été remis à LKA par Elfriede Gerstein, veuve de l'ancien officier S.S., le 14 août 1972. T I se compose de dix pages entièrement écrites auxquelles s'ajoutent deux autres pages qui ont l'aspect de brouillons et qui reprennent partiellement des passages des dix pages précédentes. La dixième page, qui porte d'ailleurs le numéro 9 (nous en expliquerons ultérieurement la raison), n'est pas intégrée par LKA à la pièce 32, mais classée à part; il n'y a pourtant aucun doute qu'elle doive y être intégrée. En effet, la neuvième page de T I se termine par les mots: "Je les ai fait écrire à mon nom" et la dixième page commence par les mots: "pour - comme j'ai dit - discrétion, en véritée pour être quelquement libre dans la disposition..." Le raccordement est parfait d'une page à l'autre. |
...Ecoutant des massacres des imbéciles & aliénés, choqué et blessé dans mon intérieur, ayant tel cas dans ma famille, je n'avais qu'un seul désir: voir, voir dans toute cette machinerie et alors: crier dans tout le peuple!
Muni de deux références des deux employés de Gestapo, ayant traité mon cas, il n'était pas difficile d'entrer dans la SS Armée. 10 mars - 2 juin 1941, instruction élémentaire du soldat à Hambourg - Langenhoorn, Arnhem & Oranienburg avec 40 médecins - Pour mes doubles études - technique & médecine - je reçus l'ordre d'entrer au service médico-technique de SS FuehrungsHauptamt - service sanitaire de la SS Armée.
A ce lieu de service, je me choisis moi-même le devoir de construire aussitôt des appareils de désinfection locaux et motorisés, et des filtres d'eau potable pour les troupes et pour les champs de prisonniers. Pour connaissance exacte de l'industrie, [64] j'y réussis bientôt, mes prédécesseurs n'étant pas réussi. Ainsi il était possible de abaisser le numéro des morts considérablement. Pour mes succès, je réussis bientôt au lieutenant. Décembre 1941, encore une fois, grand danger. Ecoutant par hasard de mon entrée dans la SS, le juge de NSDAP qui avait prononcé ma exclusion, faisait grands efforts de me chasser et poursuivre. Mais mon chef, enchanté de mes succès, me déclara sincère et indispensable. Parce que une grande partie du service de désinfection se faisait par moyen d'acide prussique (Cyankali) il me fallait surprendre aussi ce service, mais exclusivement pour désinfection.
Le 8 juin 1942 entra dans
ma chambre de service le SS Sturmbannfuehrer Guenther du Reichssicherheitshauptamt,
inconnu à moi, en civil. Il me donna l'ordre de prendre
100 kgs d'acide prussique à un camion et d'aller à
un lieu, qui n'était pas connu qu'au chauffeur. Nous partions.
A Kollin près de Prague nous chargions le camion de l'acide
et venons à Lublin/Pologne. Là, le SS Gruppenfuhrer
Globocnek nous attendait. Ayant encore de la place à la
voiture, j'avais pris avec moi le SS Obersturmbannfuhrer Professor
Dr. Pfannenstiel. Globocnek nous dit: Cette chose est une des
plus secrètes qu'il y a. Chacun qui en parle sera fusillé
aussitôt. Hier deux parleurs sont morts. Alors, il nous
expliqua: A l'instant, le 17 août 1942, il y a 3 installations:
1·)Belzec à la route Lublin-Lemberg au secteur à la ligne de démarcation russe. Maximum 15.000 par jour (vu!)
2·)Sobibor (je ne sais pas exactement où, pas vu!) 20.000 par jour maximum -
3·)Tréblinca - 120 km NNE de Warsawa, vu, 25.000 par jour maximun -
4·)Maidanneck, près de Lublin, (vu) en préparation.
Il vous faudra - dit Globocnek - faire la désinfection de trèsgrandes quantités de vêtements, dix ou vingt fois le résultat de la Spinnstoff-Sammlung, qu'on ne faisait que pour obscurcir la provenance des vêtements juifs, polonais, tchèques, etc.
Votre deuxième devoir: de changer nos chambres de gaz, maintenant fonctionnant avec échappement d'un ancien moteur "Diesel", à une chose plus toxique et plus vite, c'est acide prussique. Mais le Fuhrer et Himmler qui étaient ici le 15 août (avant-hier) m'ont fait devoir: toute personne qui doit voir les usines de la mort, doit être accompagné par moi (Globocnek) même. Alors le Professeur Pfannenstiel: Mais qu'est-ce que dit le Fuhrer?
Alors Glob.: Plus vite, plus vite, finir toute l'action, dit-il. Alors le Ministerialdirektor Dr. Lindner de Innenministerium: N'était-il pas meilleur de brûler les corps au lieu de les enterrer? une autre génération, peut-être, en pensera d'une autre manière.
Alors Globocnek: Messieurs, si, après nous, viendrait jamais une génération qui ne comprend pas notre oeuvre, si bon, si nécessaire, qui soit si lâche et carieuse [gâtée], alors, messieurs, tout le National-Socialisme était pour rien. Au contraire, il faudrait enterrer des tables de bronce [bronze] auxquels il est fixé que nous nous avons eu le courage de réaliser cet oeuvre gigantesque. Alors Hitler: Oui, mon brave Globocnek, c'est un mot, c'est aussi mon opinion! -
L'autre jour, nous partions à Belcek. Une petite gare s'incline à la colline de sable jaune, immédiatement à gauche (=N!) de la rue et du chemin de fer. Au Sud, près de la chaussé, quelques maisons du service avec l'affiche: Lieu de service Belcek de la SS Armée - Globocnek me présenta à Hauptsturmfuehrer Obermeyer de Pirmasens, qui me fit voir avec grande retenance les installations. A cet jour, on ne vit pas les morts, mais l'odeur de toute la région, aussi de la chaussée, était pestilencieuse. A côté de la petite gare, il y avait une grande baraque "Garderobe" avec un guichet "Valeurs". Alors, une chambre à 100 chaises "Coiffeurs". Alors, un corridor 150 m en plein vent avec fil barbelé et affiches: Aux bains & inhalations!
[66]Avant nous une maison comme un institut de bain, à droite et à gauche grand pot de béton avec géranium ou bégonia (fleurs). Après avoir monté un petit escalier, à droite et à gauche, trois et trois chambres comme des garages, 4 x 5 m, 1 m 90 d'altitude. Au retour, sorties de bois. Au toit, l'étoile de David en cuivre. Avant le bâtiment, inscription: "Fondation Heckenholt". De plus, l'après-midi, je n'ai pas vu.
Autre matin, quelques minutes avant 7 heures, on m'annonça: après 10 minutes, le 1er train! Vraiment après quelques minutes, le premier train arriva de Lemberg. 45 wagons, contenant 6700 personnes, 1450 déjà morts à leur arrivée. Derrière les petites lucarnes aux fils barbelés, des enfants, jaunes, pleins de peur, femmes, hommes. Le train arrive. 200 Ukrains [Ukrainiens] contraints à ce service, arrachent les portes et avec cravaches de cuir, ils chassent les personnes en dehors des voitures.
Alors, un grand parleur-haut donne les instructions: au plein vent, -- quelques dans baraques -- se déshabiller de tout vêtement, aussi prothèse, lunette. Avec petite ficelle, offerte par un petit garçon juif de 3-4 ans, joindre ensemble les chaussures. Rendre tout valeur, tout argent au guichet valeurs sans bon, sans tickets. Alors, les femmes, les jeunes filles aux coiffeurs - faire couper à un ou deux coups les cheveux qui disparaissent dans des grands sacs de pommes de terre, pour faire quelques choses spèciales pour les sous-marins, (épaisseurs, etc.) me dit le SS Unterscharfuehrer du service.
Alors la marche commence: à droite, à gauche, le fil barbelé, derrière le train nu, deux douzaines Ukrains avec bajonets [baionnettes] et des SS avec leur cravaches de cuir. Guidé d'une jeune fille extraordinairement belle, le train avance. Moi-même avec le plus grand meurtrier de tous les temps (Hitler et Himmler exceptés) ce Hauptmann de police Wirth, un petit Suèbe [Souabe] à tête chauve, lunettes d'or.
Nous nous trouvons avant les chambres de mort. Totalement nus, les hommes, les femmes, les jeunes filles, les enfants, les bébés, les hommes avec un seule jambe, tous nus passent. Au coin, un SS fort qui à haute voix, dit aux pauvres: il vous n'arrivera ni le moindre! il ne vous faudra rien que vivement aspirer, [67] cela fait fort les poumons, cette inhalation c'est nécessaire contre les maladies contagieuses, c'est une belle désinfection. Demandé qu'elle serait leur sort, il leur dît: Vraiement, les hommes doivent travailler, bâtir des rues et des maisons. Mais les femmes ne sont pas obligées. Seulement si elles veulent, elles peuvent aider au ménage ou dans la cuisine.
Pour quelques de ces pauvres gens, petit espoir encore une fois, assez pour les faire marcher sans résistance aux chambres de mort. La majorité sait tout -- l'odeur leur indique le sort! Alors, ils montent le petit escalier et -- voyent la vérité. Mères, nourrices avec leurs bébés à poitrine, nues, beaucoup d'enfants de tout âge, nu ils hésitent et ils entrent dans les chambres de la mort, la plupart sans mot dire, poussés des autres derrière eux, agités par les cravaches de la SS. Une juive, 45 ans cca, les yeux comme des flambeaux, cite le sang de leurs enfants sur leurs meurtriers. Beaucoup font leur prière. D'autres disent: Qui est-ce qui nous prête l'eau pour la mort? (Rite israelitique?). La juive aux yeux flambants reçoit dans le visage 4,5 coups de la cravache du Hauptman Wirth, personnellement. Dans les chambres, la SS presse les hommes "Bien remplir" le Hauptmann Wirth a ordonné. Les hommes nus sont debout aux pieds des autres, 700- 800 à 25 qm, 45 cbm! Les portes se ferment.
Cependant le reste du train,
nus, attendent. Aussi en hiver nus. Ils se peuvent emporter la
mort, a-t-on dit! Mais, c'est pour cela qu'ils sont ici, c'était
la réponse d'un jeune SS - A ce moment, je comprends, pourquoi
"fondation Heckenholt". Heckenholt, - c'est le chauffeur
du moteur Diesel, dont les échappements sont destinés
à tuer les pauvres. SS Unterscharfuehrer Heckenholt se
donne quelque peine pour faire en marche le Diesel. Mais, il ne
marche pas! Le Hauptmann Wirth arrive. On voit, il a peur, parce
que moi, je vois le désastre. Oui, je vois et j'attends.
Mon chronomètres "stop" a fixé tout --
50 minutes, 70 minutes -- le Diesel ne marche pas! Les hommes
attendent dans leur chambre. En vain -- On les écoute pleurer
"comme à la synagogue" dit le SS Sturmbannfuehrer
Professor Doctor Pfannenstiel, ordinarius de l'hygiène
de l'Université de Marbourg/Lahn, l'oreille à la
porte de bois. Le Hauptmann Wirth furieux, prend sa carache [68]
[cravache]: 11, 12 coups au visage de Ukrain [Ukrainien], qui
est en aide de Heckenholt. Après deux heures 49 minutes
- la montre stop a tout registré [enregistré] -
le Diesel commence. Jusqu'à ce moment, les hommes dans
les 4 chambres déjà remplies vivent, vivent, 4 fois
750 personnes à 4 fois 45 m3!
De nouveau, 25 minutes passent: beaucoup, c'est vrai, sont morts. On voit par la petite fenêtre dans lequel [laquelle] la lampe électrique fait voir, pour un moment, l'intérieur de la chambre. Après 28 minutes encore peu qui survivent, après 32, enfin, tout est mort! De l'autre côté, les juifs travailleurs ouvrent les portes de bois. On leur a promis pour leur service terrible, la libertée et quelques procents [pourcentages] du résultat des valeurs.
Comme des colonnes de basalte,
les morts sont encore debout, [n'] étant pas la moindre
place de tomber ou de s'incliner. Même morts, on connaît
encore les familles qui se serrent les mains encore morts. On
a peine de les séparer, pour faire vides les chambres pour
la prochaine charge. On jette les corps bleus, humides de soudre
[sueur] et d'urin, les jambes pleins de crotte et de sang périodique.
Parmi tous, les bébés, les corps des enfants. Mais,
on n'a pas de temps. Deux douzaines de travailleurs s'occupent
de contrôler les bouches, qu'ils ouvrent par moyen des crochets
de fer. "Or à gauche, sans or à droite!"
Autres contrôlent anus et génitales pour monnaie,
brillants, or. Les dentistes arrachent avec martel [marteau] les
dents d'or, ponts, couronnes. Parmi tous, le Hauptmann Wirth.
Il est à son élément, me prêtant une
grande boîte de conserves, remplie des dents d'or, il me
dit: Eprouvez le poids de l'or, seulement d'hier et d'avant-hier!
Et vous ne croyez [croiriez] pas [ce] que nous trouvons par jour:
les dollars, les brillants, l'or! Mais, voyez vous-même.
Alors il me guida à un bijoutier juif, qui avait la responsabilité
de toutes ces valeurs. On me fit encore voir un chef de "Kaufhaus
des Westens", Berlin, qui avait des fonctions au commando
de travail et un petit homme avec violine [violon], le chef de
ce commando de travailleurs juifs. "C'est un capitaine de
l'Armée KK d'Autriche, chevalier de la croix de fer allemande
de première classe!"
[69]Alors, les cadavres nus furent jetés dans des grands fossés de 100 x 20 x 12 mètres, situés auprès des chambres de mort. Après quelques jours, les corps se gonflaient et tout s'élevait de 2-3mètres par moyen de gaz qui se formait dans les cadavres. Après quelques jours, le gonflement fini, les corps tombaient ensemble. Autre jour, les fossès furent remplis de nouveau et couverts de 10cm de sable.
(En bas d'une page supplémentaire (10· page non numérotée) qui semble un brouillon, on lit le texte ci-dessous:)
Quelque temps plus tard - j'ai écouté - on a fait des grilles de rails de chemin de fer - et a brûlé les cadavres par moyen de l'huile Diesel et de l'essence, pour faire disparaître les cadavres.
Autre jour, nous allions avec l'auto du Hauptmann Wirth à Tréblinca a 120 km environ de Warsawa NNE. L'institution de ce lieu de mort était presque la même qu'à Belzec, mais plus grande encore - 8 chambres à gaz et vraies montagnes de vêtements et de linge de 35-40 mètres d'altitude. Alors, à notre honneur, on faisait un banquet avec tous les employés de la SS. L'Obersturmbannfuehrer Professor Dr. méd. Pfannenstiel fit un sermon [discours]: votre oeuvre, c'est un grand devoir et un devoir si nécessaire. Si l'on voit les corps des juifs, on comprend la grandeur de votre bonne oeuvre. Le dîner lui-même était simple, mais selon l'ordre de Himmler lui-même, les occupés [employés] de ce service recevaient ce qu'ils voulaient de beurre, viande etc. Au congé [départ] on nous offrit plusieurs kilos de beurre et grand nombre de bouteilles d'alcool. Moi, je fis le mensonge d'avoir assez de tout de notre ferme. Pour cette raison, Pfannenstiel prit encore ma portion.
Nous allions avec l'auto à Warsawa. Wagon-lit déjà étant parti, j'attendais l'autre train. Attendant en vain un lit libre, je rencontrais le secrétaire de la légation [de] Suède, Baron von Otter. Tous les lits occupés, nous passions la nuit au corridor du wagon- lit. Alors, sous la fraîche impression, je lui ai raconté tout avec la prière de référer tout à son gouvernement et aux alliés. Il me demanda une référence de moi-même. Je lui ai donné l'adresse du Généralsuperintendant Dr Otto Dibelius, Berlin-Lichterfelde, Bruederweg 2, ami de Mr. le curé Martin Niemoeller et chef de la [70] résistance protestante contre le nazisme. Après quelques semaines, j'ai vu encore une fois Mr. le Conseil [ler] de Légation von Otter. Il me dit qu'il avait fait son rapport au gouvernement [de] Suède, un rapport qui, selon ses mots, avait grande influence sur les relations de [la] Suède et de l'Allemagne.
Ma tentative de référer
tout cela au chef de la légation du Saint- Père
n'a pas eu grand succès. On me demanda si j'était
soldat. Alors on refusa tout entretien. Alors, je lui ai fait
dire tout cela par Mgr. le Docteur Winter, secrétaire de
l'épiscopat catholique de Berlin. En sortant de la légation
du Saint-Père à la Rauch-strasse à Berlin,
je me vis poursuivi d'un agent de police qui, après quelques
minutes très désagréables de me suivre me
quitta [se lassa de me suivre].
Dans mes appartements à Berlin W 15, Buelowstrasse 47 I, j'avais autour de moi un cercle d'antinazis. Un des membres vint quelque temps plus tard avec l'attaché de Presse de la Légation suisse à Berlin, Dr. Hochstrasser, auquel j'ai raconté comme aux autres membres, tout ce que je savais. Autre membre de ce cercle, Mr le curé Buchholz, curé de la prison Ploetzensee, qui a accompagné à la mort les officiers du 20 juillet 1944. Mgr. Buchholz et Mgr. Niemoeller recevaient de ma part de temps en temps couwent [souvent] grand nombre de cigarettes et cigares et d'autres dotations d'amour [cadeaux en signe d'affection].
(Sur une page supplémentaire
(11e page non numérotée) se présentant comme
un brouillon, on lit le texte ci-dessous:)
A Belcec et à Tréblinca, on n'a pas se donné la peine de compter d'une manière quelquement exacte le nombre des hommes tués. S'il on avait trouvé des passeports ect..., il ne s'agira d'une très petite partie de tout le nombre des morts. La plupart est mort anonyme. C'est valable aussi pour les Polonais et Tchécoslovaques n· III qui sont disparus dans les mêmes chambres de la mort. Ils furent choisis pour la mort par des commissions de pseudo-médecins, simples jeunes hommes à limousine et [71] à manteaux blancs, qui parcouraient les villages pour, selon vue, destiner les vieux, malades etc. qui n'étaient pas encore dignes de vivre pour ne pouvoir pas encore travailler.
Le Hauptmann Wirth me pria de ne pas proposer à Berlin quelconque autre méthode et de laisser tout, comme il était. Je mentais que l'acide prussique était déjà détruit[e] par le transport et très dangereux et d'être forcé d'enterrer l'acide [ce] qui se fit aussitôt.
Il me faut encore ajouter que SS Sturmbannfuehrer Guenther demanda de moi, le commencement 1944, de grandes fournitures d'acide prussique pour un destin [dessein] obscur. L'acide devait être fourni à Oranienburg et Auschwitz, champs [camps] de concentration. J'ai fait envoyer l'acide loyalement comme désiré. Mais aussitôt après son arrivée, je ai fait disparaître pour désinfection. C'était quelquement [quelque peu] dangereux pour moi, mais si l'on m'avait demandé où se trouvait l'acide, j'aurais dit: il était déjà en état de dissolution dangereuse, et c'est pour cela qu'il me fallait le consommer pour la désinfection. Je suis sûr que Guenther, selon ses propres mots, avait l'ordre de [se] le procurer pour éventuellement tuer beaucoup d'hommes. Les notas [factures] de cettes fourniture, ensemble 2.175 kg, assez pour tuer quelques millions d'hommes, j'ai sur moi. Je les ai fait écrire à mon nom, pour - comme j'ai dit - discrétion, en véritée pour être quelquement libre dans la disposition et pour mieux faire disparaître l'acide toxique.
Je n'ai jamais payé la livraison. Le directeur de la maison, Dr. G. Peters, Friedberg/Hessen, qui a fourni l'acide, m'a dit qu'il a fourni - pour tuer des hommes - acide prussique en ampoules.
Le 22 avril 1945, j'avais attendu la prise de la ville de Metzingen/Wurttemberg. J'avais donné le conseil aux citoyens et à la Mairie de Metzingen de rendre la ville aux Français. Les habitants étant prêts, on annonça des troupes allemandes pour tenir [72] Metzingen. Alors, j'ai passé les lignes françaises et je me suis présenté, de moi-même, volontaire à Mr. Le Commandant français de la ville de Reutlingen. J'ai lui présenté mes papiers, c'est:
- 2 mandats d'arrêt de la Gestapo - exclusion du partie NSDAP
- référence spéciale du bureau du pasteur Martin Niemoeller - papiers militaires.
Ayant éprouvés [examiné] les papiers, Mr. le Commandant de Reutlingen m'a donné un papier avec le texte suivant: "Le titulaire n'est pas un vrai SS et ne doit pas être traité comme tel, mais, au contraire, avec tous ménagements".
C'était Mr. le Commandant de Reutlingen qui proposa, selon mes désirs, que je serai présenté à un lieu de service qui s'intéresserait de mes connaissances du nazisme et qui, peut-être, ferait usage de mon antinazisme. Malheureusement, les papiers [2 mandats d'arrêt de la Gestapo, etc.) sont restés à Tuebingen, Gartenstr. 24 au corridor de ma maison, où il m'était encore permis de prendre chemise, brosse à dents
[N'ayant pas trouvé aux Archives de Bielefeld (LKA) d'autre page au-delà de cette page 9, je constate que c'est ici que s'interrompt brutalement la confession manuscrite en français du 26 avril 1945.]
Il existe encore 2 pages supplémentaires qui reprennent essentiellement des passages des pages précédentes; ce qu'il y a de nouveau a été intercalé par nous dans l'ensemble de la confession et annoncé par une introduction.)
Il est dactylographié, rédigé en français et daté du 26 avril 1945. Il se compose de six pages (dont la dernière porte la signature manuscrite: Kurt Gerstein), auxquelles s'ajoute une septième page intitulée: "Kurt Gerstein - Suplement", non signée. Nous disposons d'une photocopie qui provient des National Archives de Washington; au bas de chaque page, on relève un numéro appliqué à l'aide d'un composteur et précédé d'un B. Les sept pages sont donc numérotées de B 49357 à B 49363. |
[73]
Page numérotée 1 de l'original
Ecoutant des massacres des imbéciles et aliénés à Grafeneck, Hadamar etc., choqué et blessé dans mon intérieur, ayant tel cas dans ma famille, je n'avais qu'un seul désir: Voir, voir dans toute cette machinerie et alors crier dans tout le peuple! -- Muni de deux références des deux employés de gestapo, ayant traité mon cas, il n'était pas difficile d'entrer dans la SS armée. 10 mars - 2 juin 1941 instruction élémentaire du soldat à Hambourg- Langenhoorn, Arnhem et Oranienburg avec 40 médecins. Pour mes doubles études - technique et médecine - je reçus l'ordre d'entrer au service médico-technique de SS-Fuehrungshauptamt- service sanitaire de la SS Armée - Amtsgruppe D, Hygiene. - A ce lieu de service, je me choisis moi même le devoir de construir aussitôt des appareils de désinfection et des filtres d'eau potable pour les troupes et pour les champs de prisonniers et de concentration.. Pour connaissance exacte de l'industrie j'y réussis bientôt- mes prédécesseurs n'étant pas réussis. Ainsi, il fût possible d'abaisser le nombre des prisonniers morts considérablement. -- Pour mes succès, bientôt je réussis lieutenant.-- Décembre 1941, le tribunal qui avait ordonné ma exclusion dehors NSDAP reçut connaissance de ma entrée dans la SSarmée. On faisait grandes efforts de me chasser et de me poursuivre. Mais pour mes succès on me déclara sincère et indispensable.- Janvier 1942 je fus le chef du service technique de désinfection, contenant aussi le service des gaz sévérement toxiques pour désinfection.-
Fin de la page numérotée 1 de l'original
--- Le 8 juin 1942 il entra dans
ma chambre de service le SS- Sturmbannfuehrer Guenther du Reichs-Sicher-
Page numérotée 2 de l'original
ReichsSicherheitsHauptamt, en civil, inconnu à moi. Il me donne l'ordre de procurer 100 kg d'acide prussique et d'aller avec lui à un lieu qui n'était pas connu qu'au chauffeur du cammion. Nous partions à l'usine de potasse près de Collin (Prague). Le cammion chargé nous partions à Lublin-Pologne. Nous prennions avec nous [74] le professor Dr. méd. Pfannenstiel, ordinarius d'hygiène de l'universitée Marbourg/Lahn. - A Loublin, le SS-Gruppenfuehrer Globocnek nous attenda. Il nous dit: c'est une des plus secrètes choses qu'il y a, et même la plus sécréte. Chacun, qui en parle, sera fusillé aussitôt. Hier, deux parleurs sont morts. Alors il nous expliqua: A l'instant, -17 août 1942- il y a 3 installations: 1.) Belcec, à la route Loublin-Lemberg, au secteur à la ligne de démarcation Russe. Maximum par jour 15.000 personnes. (vu!) 2.) Sobibor, je ne sais pas exactement, où. pas vu. 20.000 pers.p.jour. 3.) Tréblinca, 120 km NNE de Warsawa.25.000 par jour. vu!. 4.) Maidannek; près de Loublin, vu en préparation.--
Suite de la page numérotée 2 de l'original
--Globocnek dit: il vous faudra faire la désinfection de très grande quantitées de vêtements, dix ou vingt fois le résultat de la "Spinnstoffsammlung", (collection de vêtements et textils), qu'on ne fait que pour obscurcir la provenance des vêtements Juifs, Polonais, Tchèques etc. - Votre autre devoir sera: de changer le service de nos chambres de gaz, maintenant fonctionnant par échappement d'un ancien moteur "Diesel", à une chose plus toxique et fonctionnant plus vite, c'est acide prussique. Mais le Fuehrer et Himmler, qui étaient ici le 15 août- c'est avant-hier-- m'ont obligés d'accompagner moi même tous ceux qui doivent voir les installations.
- Alors professor Plannenstiel: Mais qu'est ce que dit le Fuehrer? -Alors Globocnek, maintenant chef de Police et ss rivière Adriatique à Triest: Plus vite, plus vite, réaliser toute l'action! -dit il. Alors le directeur du ministère Dr. Herbert Lindner, ministère Intérieur: N-'estait il pas meilleur de brûler les corps au lieu de les enterrer? Une autre génération, peut-être, en penserait d'une autre manière.".. -Alors Globocnek: Mais messieurs, si jamais, après nous, il y aurait une génération si lâche, si carieuse, qu'elle ne comprenne pas notre oeuvre si bon, si nécessaire, alors-messieurs- tout le Nationalsocialisme était pour rien. - Mais, au contraire, il faudrait enterrer des tables de bronce, auxquels il est inscrit, que c'étions nous, nous, qui avions eu le courage de réaliser cet oeuvre gigantique! "--Alors Hitler: oui, mon brave Globocnek, c'est un mot, c'est aussi mon oppinion! --
[75]
Suite et fin de la page numérotée 2 de l'original
--L'autre jour, nous partions à Belcek. Une petite gare spéciale de deux quais s'incline à la colline de sable jaune, immédiatement au Nord de la rue et du chemin de fer Lublin-Lemberg. Au sud, près de la chaussée, quelques maisons du service avec l'affiche: "lieu de service de Belcec de la SS armée"-. Globocnec me présenta à SS-Hauptsturmfuehrer Obermeyer de Pirmasens, qui me fit voir avec grande retenance les installations. Cet jour, on ne vit pas les morts, mais l'odeur de toute la région, aussi de la grande chaussée, était pestillent. A côté de la petite gare il y avait une grande baraque "Garderobe" avec un guichet "valeurs". Alors, une chambre de 100 chaises "coiffeurs". Alors un corridor de 150 mètres au plein vent, fils barbelé de deux cotés, et affiches: "Aux bains et inhalations"! --Avant nous une maison comme institut de bain, à droite et à gauche grand pot de beton avec geranium ou autre fleurs. Aprês avoir monté un petit escalier, à droite et à gauche, trois et trois chambres comme de garages, 4 x 5 mètres, 1,90 mètre d'altitude. Au retour, pas visibles, sorties de bois. Au toît, l'étoile de D a v i d en cuivre. Avant le bâtiment inscription: "Fondation Heckenholt". -De plus- cet après-midi- je n'ai aperçu. --Autre matin, quelques minutes avant 7 heures, on m'annonça:
Page numérotée 3 de l'original
Après dix minutes le premier train arrivera! -Vraiement, après quelques minutes le premier train arriva de Lemberg. 45 waggons, contennants 6.700 personnes, 1450 déjà morts à leur arrivée. Derrière les petites lucarnes aux fils barbelés des enfants, jaunes, pleins de peur, femmes, hommes. Le train arrive: 200 Ucrains, contraints à ce service, arrachent les portes et, avec caraches de cuir, ils chassent les personnes dehors des voitures. Alors un grand parleur-haut donne les instructions: Au plein vent, quelques dans la baraque, se déshabiller de tout vêtement, aussi prothèse et lunettes. Avec petit morceau de ficelle, offert par un petit garçon juif de 4 ans, joindre ensemble les chaussures. Rendre tout valeur, tout argent au guichet "Valeurs" sans bon, sans reçu. Alors les femmes, les jeunes filles au coiffeur-faire couper à un ou deux coups les cheveux, qui disparaîtrent dans [76] des grands sacs de pomme de terre "pour en faire quelques choses spéciales pour les sous-marins, épaisseurs etc". --me dit le SS-Unterscharfuehrer du service.
Suite de la page numérotée 3 de l'original
Alors, la marche commence: A droite, â gauche le fil barbelé, en derrière deux douzaines Ucrains avec fusil, Guidé d'une jeune fille extraordinairement belle, ils s-'approchent. Moi même avec le Hauptmann Wirth, police, nous nous trouvons avant les chambres de la mort. Totalement nus, les hommes, les femmes, les jeunes filles, les enfants, les bébés, les à une seule jambe, tous nus, passent. Au coin, un SS fort, qui à haute voix pastorale dit aux pauvres: il vous n'arrivera ni le moindre! il ne vous faudra rien que vivement respirer, cela fait forts les poumons, cette inhalation, c'est necessaire contre les maladies contagieuses, c'est une belle désinfection! -- Demandé, quelle serait leur sort il leur dît: vraiement, les hommes doivent travailler, bâtir des rues et des maisons. Mais les femmes ne sont pas obligées. Seulement si elles veulent elles peuvent aider au ménage ou dans la cuisine. -- Pour quelques de ces pauvres gens petit espoir encore une fois, assez pour les faire marcher sans résistence aux chambres de la mort, -- la majoritée sait tout, l'odeur leur indique le sort! -Alors ils montent le petit escalier et --voyent la véritée! Mères, nourrices, les bébés à la poitrine, nues, beaucoup d'enfants de tout âge - nus - ils hésitent, mais ils entrent dans les chambres de la mort, la plus part sans mot dire, poussés des autres derrière eux, agités par les caraches de SS. -Une juife, 40 ans environ, les yeux comme des flambeaux, cite le sang de leur enfants sur leurs meurtriers. Recevant 5 coups de carache au visage de part de Hauptmann de police Wirth lui même, elle disparait dans la chambre de gaz. Beaucoup font leurs prières, d'autres disent: Qui est ce qui nous donne de l'eau pour la mort? rite israélitique?)- Dans les chambres, la SS presse les hommes. "Bien remplir"- le hauptmann Wirth a ordonné. Les hommes nus sont debout aux pieds des autres, 700-800 à 25 mètres quarrés, à 45 m cube! - Les portes se ferment.
[77]
Suite et fin de la page numérotée 3 de l'original
Cependant, le reste du train, nus, attendent. On me dit: aussi en hiver nus! - Mais ils peuvent emporter la mort! -- C'est pour cela, donc, qu'ils sont ici! - était la réponse! - à, ce moment, je comprend pourquoi "Fondation Heckenholt". -Heckenholt, c'est le chauffeur du "Diesel", dont les échappements sont destinés à tuer les pauvres! SS-Unterscharfuehrer Heckenholt se donne quelque peine pour faire en marche le moteur Diesel. Mais il ne marche pas! Le Hauptmann Wirth arrive. On voit, il a peur, parce que moi, je vois le désastre. Oui, je vois tout, et j'attends. Mon chronomètre "stop" a fixé tout. 50 minutes, 70 minutes, -- le Diesel ne marche pas! -Les hommes attendent dans leurs chambres de gaz. En vain. On les écoute pleurer. "Comme à la synagogue" -dit le SS-Sturmbannfuehrer Professor Dr. Pfannenstiel, ordinarius de l'hygiène de l'universitée de Marbourg/Lahn, l'oreille à la porte de bois. Le Hauptmann Wirth, furieux, fait 11, 12 coups de carache au visage de l'Ucrain, qui est en aide de Heckenholt. -Après deux heures 49 minutes le montre stop a tout enregistré--le Diesel commence. Jusqu'à ce moment les hommes dans les 4 chambres déjà remplis vivent, vivent, 4 fois 750 personnes à 4 fois 45 mètre cube! --De nouveau.
Page numérotée 4 de l'original
25 minutes passent: Beaucoup, c'est vrai, sont morts. C'est ce qu'on voit par la petite fenêtre, par laquelle la lampe électrique fait voir pour un moment l'intérieur de la chambre. Aprés 28 minutes, encore peu qui survivent. Après 32 minutes, enfin-, tout est mort! -De l'autre coté, des travailleurs juifs ouvrent les portes de bois. On leur a promis - pour leur service terrible-- la libertée et quelques procents du résultat des valeurs et de l'argent trouvé.
Suite de la page numérotée 4 de l'original
Comme des colonnes de Basalte les morts sont encore debout, étant pas la moindre place de tomber ou de s'incliner. Même morts, on connait encore les familles, qui se serrent encore les mains. On a peine de les séparer, pour faire vides les chambres [78] pour prochaine charge. On jête les corps, bleus, humides de soudre et de l'urin, les jambes pleins de crotte et de sang périodique. Parmi tous, les bébés, les cadavres des enfants. -Mais on n'a pas de temps! Deux douzaines de travailleurs s'occupent de contrôler les bouches, qu'ils ouvrent par moyen de crochets de fer. "Or à gauche, sans or à droite!" --D'autres contrôlent anus et génitaux pour monnaie, brillants, or etc. -Des dentistes arrachent par moyen de martels les dents d'or, ponts, couronnes. Parmi tous, le Hauptmann Wirth. Il est à son élément, me pretant une grande boîte de conserves, remplis de dents, il me dit: Eprouvez vous même le poids de l'or! C'est seulement d'hier et d'avant-hier! -Et vous ne croyez pas ce que nous trouvons par jour!: Les dollars, les brillants, l'or!! -Mais voyez vous même: -Alors il me guida à un bijoutier, qui avait la responsabilité de tous ces valeurs. -On me fit voir encore un des chefs du grand magasin de l'ouest, Berlin, Kaufhaus des Westens et un petit homme, qu'on faisait jouer le violon, chefs du commando travailleurs juifs. "C-est un capitaine de l'armée K et K [impériale et royale] Autriche, chevalier du Croix de fer Allemand I Klasse -me dit le Hauptsturmfuehrer Obermeyer. --Alors les corps nus fûrent jetés dans des grandes fossées de 100 x 20 x 12 mètres environ, situés auprès des chambres de la mort. -Après quelques jours, les corps se gonflaient et le touts'élevait de 2-3 mères par moyen de gaz, qui se formait dans les cadavres. Après quelques jour, le gonflement fini, les corps tombaient ensemble. Autre jour, les fossées furent remplies de nouveau et couvertes de 10 cm de sable. -Quelque temps plus tard -j'ai écouté- on a fait des grilles de rail de chemin de fer et a brulé les cadavres par moyen de l'huille Diesel et de l'essence, pour faire disparaître les cadavres.
Suite de la page numérotée 4 de l'original
A Belcek et à Tréblinca, on n'est pas se donné la peine de compter d'une manière quelquement exacte le nombre des hommes tués. Les nombres, fait connu par Britisch Broadcasting Co -Radio sans fil sont pas justes, en vérité il s'agira cca [environ] ensemble de 25.000000 hommes! Pas juifs, seulement, mais en préférence des Polonais et Tchèques biologiquement sans valeurs celon oppinion des Nazies. La plus part et morte anonyme. Des [79] commissions de Pseudo-médecins, simples jeunes SS à manteaux blancs et limousines, parcouraient les villages et villes de Pologne et Tchechoslovaqie pour désigner les vieux, phtisistes, malades pour quelque temps plus tard, les faire disparaître aux chambres de gaz. C'étaient les Polonais, les Tcéques de la No. III [critère de classement défini par la S.S.], qui n'étaient pas encore dignes de vivre pour ne pouvoir pas encore travailler. -----Le Hauptmann de police Wirth me pria de pas proposer à Berlin quelquonque autre méthode des chambres de gaz et de laisser tout comme qu'il était. -Je mentis - ce que j'avais fait à tout cas-que l'acide prussique était déjà détruite par le transport et devenue très dangereuse. Alors je serai forcé de l'enterrer-que se fit aussitot.
Suite et fin de la page numérotée 4 de l'original
--Autre jour nous allions à par l'auto de Hauptmann Wirth à Tréblinca. 120km environ NNE de Warsawa [Varsovie]. L'institution de ce lieu de la mort était presque la même comme à Belcec, mais plus grande encore. 8 chambres de gaz et vrais montagnes de vêtements et de linge, 35-40 m environ d'altitude. Alors, à notre "honneur" on fît un banquet avec tous les employés de l'institut. Le obersturmbannfuhrer professor Dr. méd. Pfannenstiel, ordinarius [professeur titulaire] d'hygiène de l'universitée de Marbourg Lahn, fit un sermon: Votre oeuvre c-'est un grand devoir et un devoir si util et si
page numérotée 5 de l'original
nécessaire. En moi seul il parlait de cet institut comme de "beutée de travail, et d'une chose humane. A tous: Si-l-on voit les corps des juifs on comprend le grandeur de votre bon oeuvre! - Le diner lui même était simple, mais, celon l'ordre de Himmler, les occupés de ce service recevaient ce qu'ils voulaient de beurre, viande, alcool etc. -Au congé, on nous offra plusieurs kilos de beurre et grand nombre de bouteilles de liqueur. J'avais peine de mentir d'avoir assez de tout de notre ferme. Pour cette raison, Pfannenstiel prit encore ma portion. -Nous allions par l'auto à Warsawa. Attendant en vaine un lit libre, je rencontrais le secrétaire de la légation Suède, Msr. le Baron de Otter. Tous les lits occupés nous passions la nuit au corridor du waggon lit. là, sous [80] l'impression récente j'ai lui raconté tout avec la prière de réferer tout à son gouvernement et aux tous alliés. Il me demanda une référence de moi. J-ai lui donné comme telle l'adresse de Msr. le Generalsuperintendent D. Otto Dibelius, Berlin-Lichterfelde West, Bruederweg 2, ami de Martin Niemoeller et chef de la résistence protestantique contre le nacisme. Après quelques semaines j'ai vu encore deux fois le baron de Otter. Il me dit qu'il avait fait son rapport au gouvernement Suède, un rapport, qui, celon ses mots, a eu grande influence aux rélations de Suède et d'Allemagne
Suite de la page numérotée 5 de l'original
Ma tentative de réferer tout cela au chef de la légation du Saint-Père, n'a pas eu grand succès. On me demanda si j'éstais soldat; Alors on me réfusa tout entretien. Alors j-ai fait un réferat détaillé au sécretaire de l'episcopat de Berlin Msr. le. DrWinter pour réferer tout cela à son episcope de Berlin et ainsi à la légation du Saint-Père.-Sortant de la légation du Saint-Père à la Rauchstrasse à Berlin, j'avais un rencontre dangereux à un agent de police, qui me poursuivait, mais, après quelques minutes très désagréables, me fit échapper.
Suite et fin de la page numérotée 5 de l'original
Il me faut encore ajouter que le SS-Sturmbannfuehrer Guenther du Reichssicherheitshauptamt demanda de moi, le commencement 1944, de très grandes fournitures d'acide prussique pour un destin obscur. L'acide devait être fournie à Berlin, Kurfuerstenstrasse à son lieu de service. Je réussis à lui faire croyable que cela n'était pas possible pour les grands dangers. Il s'agit de plusieurs wagons d'acide toxique, assez pour tuer beaucoup d'hommes, des millions! Il m'avait dit qu'il n'éetait pas sur, si, quand, pour quel cercle de personnes, de quelle manière, où on aurait besoin de ce poison. Je ne sais pas exactement quelque ait été l'intention de Reichssicherheitshauptamt et du SD. Mais j'ai, plus tard, pensé aux mots de Goebbels de "fermer les portes derrière eux, si le nacisme ne réussirait jamais. Peut être qu'ils voulaient tuer une grande partie du peuple Allemand, peut être les travailleurs [81] étrangers, peut être les prisonniers de guerre - je ne sais pas! A tout cas, j'ai fait disparaître l'acide aussitot après son arrivée pour devoirs de désinfection. C'était quelquement dangereux pour moi, mais si-l-on m'avait demandé ou se trouvait l'acide toxique, j'aurais répondu: Elle était déjà en état de dissolution dangereux, et c'est pour cela qu'il me fallait la consommer pour la désinfection! - Je suis sur, que Guenther, le fils du-Rassen-Guenther- celon ses propres mots, avait l'ordre de procurer l'acide pour- éventuellement- tuer millions d'hommes, peut -être aussi dans les champs de concentration. J'ai sur moi les notas de 2.175 kg, mais en véritée il s'agît de cca 8.500kgs, assez pour tuer 8 millions d'hommes. J-'ai fait écrire à mon nom les notas pour- comme j'ai dit-discrétion, en véritée pour être quelquement libre dans les dispositions et pour mieux faire disparaitre l'acide toxique. Je n'ai jamais payé ces livraisons pour éviter le rembourse-[Page numérotée 6 de l'original]ment et de rappeler le SD à cet stock. Le directeur de la Degesch, qui avait fait cette fourniture, m'a dit qu'il a fourni pour tuer des hommes acide prussique en ampoules.--
Suite et fin de la dernière page de l'original numérotée 6
Une autre fois, Guenther me consulta s'il était possible de tuer grande nombre de juifs au plein vent des fossées de fortifications de Maria-Theresienstadt. Pour empecher ce conseil diabolique, je déclarais impossible cette méthode. Quelques temps plus tard j'ai écouté que le SD s'était procuré d'une autre manière l'acide prussique pour tuer ces pauvres hommes à Theresienstadt. --Les champs de concentration les plus détestables n'étaient pas Oranienburg ni Dachau ni Belsen - mais Auschwitz (Oswice) et Mauthausen-Gus en près de Linz/Donau. C'-est là que sont disparus des millions d'hommes aux chambres de gaz, à des autos comme chambres gaz. La méthode de tuer les enfants était de leur tenir sous le nez un tampon à l'acide prussique. J'ai vu - m oi-même- des expériments continuées jusqu'à la mort avec personnes vivants aux champs de concentration. Ainsi, le SS- Hauptsturmfuehrer Gundlach, Dr. med, a fait tels expériments au champs de concentration pour femmes à Ravensbrueck près de [82] Fuerstenberg-Mecklenburg. J'ai lu beaucoup de référats - à mon lieu de service- de tels expériments à Buchenwald, par exemple expériments jusqu'à 100 tablettes de Pervitine par jour - D'autres expériments toute fois cca.100-200 personnes-sont fait jusqu'à la mort avec sérum, lymphe etc. Himmler lui même s'avait réservé la permission de tels expériments.
Un jour, a Oranienbourg, champs de concentration, j'ai vu disparaître, un seul jour, tous les prisonniers, étant la pour etre perverses (homosexuels.)
J'ai évité de visiter souvent les champs de concentration, parcequ'il était usuel - en préférence à Mauthausen Gusen-près de Linz-de pendre à l'honneur des visiteurs un ou deux prisonniers. A Mauthausen, il était usuel de faire travailler les juifs à une carrière de grande altitude-. Après quelque temps les SS du service dîrent: Attention, après quelques minutes il-y-aura quelque malheure! Vraiement, une ou deux minutes plus tard, quelques juifs fûrent précipités de la carrière, tombants morts à nos pied. "Accidents de travail"-on régistrait aux papiers des tués. -Le Dr. Fritz Krantz, antinazi, SS-Hauptsturmfuehrer m'a souvent raconté de telles choses, qu'il condamnait vivement et publiait souvent.--
Les crimes découverts à Belsen, Oranienbourg etc sont pas considérables en comparaison des autres, qui sont faits à Auschwitz et à Mauthausen.
J-'ai le dessein d'écrire un livre contenant mes aventures avec les nazies.
Je suis pret de preter un serment que tous mes déclarations sont totalement vrais.
[83]
Afficher un texte sur le Web équivaut à mettre un document sur le rayonnage d'une bibliothèque publique. Cela nous coûte un peu d'argent et de travail. Nous pensons que c'est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui-même. Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours à ses risques et périls. Quant à l'auteur, il n'y a pas lieu de supposer qu'il partage la responsabilité des autres textes consultables sur ce site. En raison des lois qui instituent une censure spécifique dans certains pays (Allemagne, France, Israël, Suisse, Canada, et d'autres), nous ne demandons pas l'agrément des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir.
Nous nous plaçons sous
la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits
de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.