AAARGH
Le 6 octobre 1998
Au procès de Nuremberg (1945-1946),
le ministère public britannique et le ministère
public français ont affirmé que le camp de Buchenwald
possédait une chambre à gaz d'exécution.
Voyez Procès des grands criminels de guerre, débats
et documents (ou TMI) :
-- pour les Britanniques, accusation portée par Sir Hartley
Shawcross, procureur général (1) ;
-- pour les Français, accusation formulée dans le
"Rapport officiel du Gouvernement français" (F-274,
cote d'audience RF-301) qui va jusqu'à préciser
: "En 1944, à Buchenwald, on a même prolongé
une voie ferrée pour que les déportés soient
conduits directement jusqu'à la chambre à gaz"
(2).
D'assez nombreux anciens détenus ont témoigné
de l'existence d'une ou de plusieurs chambres à gaz d'exécution
à Buchenwald (Marcel Conversy, chanoine Hénocque,
pasteur Hauter).
Il n'a pourtant existé aucune chambre à gaz d'exécution
à Buchenwald, ont fini par admettre tous les historiens,
sans aucune exception.
Le premier historien qui ait admis officiellement et expressément
qu'il n'y avait pas eu de gazages homicides à Buchenwald
est le Dr Martin Broszat (en qualité de membre de l'Institut
für Zeitgeschichte de Munich, dont il allait devenir
le directeur douze ans plus tard). Dans une lettre publiée
par l'hebdomadaire Die Zeit, il a écrit : "Weder
in Dachau noch in Bergen-Belsen noch in Buchenwald sind Juden
oder andere Häftlinge vergast worden ." (3)
En 1981, Pierre Vidal-Naquet est allé jusqu'à tourner
en dérision le théologien protestant Charles Hauter
qui, dit-il, "fut déporté à Buchenwald,
ne vit jamais de chambres à gaz et qui délire à
leur propos." (4)
En 1983, un ensemble de vingt-quatre auteurs, dont Eugen Kogon,
Hermann Langbein, Adalbert Rückerl et Georges Wellers, publiaient
en allemand un livre de référence, publié
l'année suivante en français sous le titre de Les
Chambres à gaz, secret d'État. Il suffit de
consulter la table des matières pour constater que le camp
de Buchenwald n'est pas mentionné.
Ni Gerald Reitlinger (Grande-Bretagne), ni Raul Hilberg (États-Unis),
ni Olga Wormser-Migot (France), ni l'Encyclopedia of the Holocaust
(Israël) ne mentionnent l'existence de chambres à
gaz d'exécution à Buchenwald.
Tous les historiens ont ainsi révisé l'accusation
portée à Nuremberg, accusation qui, dans le cas
du rapport présenté par la France, s'était
pourtant vu accorder la valeur de « preuve authentique »
!
P. S. Le Plan-Guide du mémorial de Buchenwald (trente-six
pages) ne mentionne ni gazages ni chambre à gaz.
Notes
------------------
(1) TMI, XIX, p. 456.
(2) TMI, XXXVII, p. 148.
(3) "Ni à Dachau ni à Bergen-Belsen ni à
Buchenwald des juifs ou d'autres détenus n'ont été
gazés", Die Zeit, 19 août 1960, p. 16.
(4) P. Vidal-Naquet, Les Juifs, la mémoire et le présent,
Paris, Maspero, 1981, p. 212-213.
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