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Ulysse trahi par les siens

Paul Rassinier

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CHAPITRE III

Texte de la Conférence faite par l'auteur
dans quatorze villes allemandes et à Vienne (Autriche) du 21 mars au 10 avril 1960,
et annoncée sous le titre

«Vérité historique ou vérité politique?»


 



Mesdames et Messieurs,

 

Mon imparfaite connaissance de la langue allemande fait que je dois d'abord vous demander de bien vouloir m'excuser si je commets quelques fautes de syntaxe ou de prononciation et, si vous avez quelques questions à me poser après cette conférence, de bien vouloir aussi, parler lentement.

Mon souci étant seulement que nous nous comprenions, je n'ai rien d'autre à vous demander et, sans autre forme de procès, je me permets d'entrer directement dans le débat.

C'est un débat délicat. Sur son objet, il y a une opinion mondiale qui est seulement politique mais [84] qui est présentée comme une vérité historique. Et puis, il y a la vérité historique. Le malheur veut - hélas! - que vérité politique et vérité historique soient très loin de concorder et qu'il y ait toujours quelque risque à le prétendre.

Je n'ai pas besoin de préciser que ce qui m'intéresse, c'est seulement la vérité historique. Que je comprenne la vérité politique est hors de question: après la guerre, après toutes les guerres, la vérité est celle des vainqueurs et elle est toujours politique. Mais je ne suis pas un politicien et, encore moins un vainqueur. Nous allons donc essayer de nous élever ensemble au plan de l'Histoire et de chercher ensemble, sans passion, dans le langage des universitaires, cette vérité qui traverse les siècles en restant éternellement semblable à elle-même.

Et d'abord, dans cette affaire, peut-on déjà parler de vérité historique?

Sur les camps de concentration allemands, on a dit ou laissé entendre trois choses:

1. Les Allemands les ont inventés: ce n'est pas vrai.
2. Dans ces camps il y eut des atrocités comme jamais l'histoire du monde n'en avait connu jusqu'ici: ce n'est pas vrai.
3. De ces horreurs, le peuple allemand est responsable: ce n'est pas vrai.

[85]

Sur le premier point, il serait pour moi trop facile de vous dire qu'en Russie depuis 1937 1, des camps de concentration out été construits et que la France de 1938 n'a pas reculé devant l'institution. Je préfère vous dire tout simplement qu'arrivant à Dora en 1943, j'y fus accueilli dans un block par ces mots:

- Ah! les Français, vous allez enfin savoir ce que c'est qu'un camp de concentration ... Ne vous inquiétez pas, on va vous l'apprendre

C'étaient des Espagnols qui n'avaient pas oublié les camps dans lesquels M. Daladier les avait fait interner *.

Sur les camps russes, on sait aujourd'hui qu'ils étaient encore plus terribles que les camps allemands et cela plus particulièrement depuis la publication du livre de Margareth Buber-Neuman qui avait connu les deux. On sait aussi qu'en Algérie, la France a construit des camps dont, si on a lu les rapports de la Croix Rouge Internationale, il serait bien aventureux de dire qu'ils sont beaucoup meilleurs que les camps allemands.

C'est qu'il s'agit là non pas seulement d'un problème actuel, mais d'une tradition historique que je ne saurais mieux caractériser qu'en citant ici ce que me disait un jour à Buchenwald un grand bourgeois de Prague:

«Les camps - Les Lager, comme il disait - sont un phénomène historique et social par lequel [86] passent tous les peuples arrivant à la notion de Nation et d'État On en a connu dans l'Antiquité, au Moyen Age, dans les Temps modernes: pourquoi voudriez-vous que l'Époque contemporaine fît exception? Bien avant Jésus-Christ, les Égyptiens ne trouvaient que ce moyen de rendre les Juifs inoffensifs à leur prospérité, et Babylone ne connut son apogée merveilleuse que grâce aux concentrationnaires Les Anglais eux-mêmes y eurent recours avec les malheureux Boers, après Napoléon qui inventa Lambessa. Actuellement, il y en a en Russie qui n'ont rien à envier à ceux des Allemands; il y en a en a en Espagne, en Italie et même en France: vous rencontrerez ici des Espagnols et vous verrez ce qu'ils vous diront, par exemple du camp de Gurs, en France, où on les parqua au lendemain du triomphe de Franco.»

Je vous ai déjà dit comment j'avais été accueilli à Dora par les Espagnols en question. Pour le reste, vous pourrez lire dans mon livre, si vous n'avez déjà lu, que chez tous les peuples les camps de concentration, chaque fois qu'il y en a eu, ont été semblables à ce que nous avons connu en Allemagne et précisément parce que partout c'était le même mécanisme

Et quel était ce mécanisme?

En France, pendant l'occupation, il y avait une organisation des familles de déportés. Quand une famille s'adressaient à cette organisation pour avoir [87] des renseignements sur le sort de son ou de ses déportés, elle recevait, retransmis des autorités allemandes, le communiqué suivant:

Devant le Tribunal de Nuremberg beaucoup d'accusés ont cité ce texte. Il est clair qu'il contenait la théorie et il serait vain de soutenir que, dans la pratique, notre vie pouvait être comparée [90] à la description somme toute assez sympathique et rassurante qu'en donne ce communiqué: dans la pratique c'était horrible...

Mais, dans le monde entier la théorie est toujours une chose et la pratique toujours une autre. Pour rendre sensible la différence qu'en l'occurrence il existait entre l'une et l'autre, je ne saurais mieux faire, que de risquer une comparaison: c'est un peu l'histoire de l'éclipse de lune qu'on raconte sûrement aussi dans les casernes allemandes. Le colonel dit un jour au commandant qu'il y aurait lieu de faire observer à toutes les recrues une éclipse de lune qui aura lieu le soir même à 23 heures. Le commandant transmet au capitaine qui transmet au lieutenant et, finalement l'affaire arrive aux soldats par les caporaux, dans la forme suivante: «Par ordre du Colonel, une éclipse de lune aura lieu ce soir à 23 heures. Tous ceux qui n'y participeront pas auront quatre jours!»

Ainsi en fut-il des camps de concentration: en France, le gouvernement Daladier qui avait construit des camps pour les Espagnols, les avait dotés d'une réglementation que devaient surveiller des gendarmes dont les possibilités étaient intellectuellement - et humainement! - très limitées. En Allemagne, il en fut de même à cette aggravation près que les soldats et les policiers étaient doublés par des détenus pris parmi nous. Ces détenus - pris parmi nous. je le répète - furent un de nos plus grands malheurs. Ils constituaient un [91]appareil: la Häftlingsführung dont je vous parlerai plus longuement dans quelques instants.

En Russie (Karaganda) nous dit Margareth Buber-Neuman, il en était de même. Et de même en Italie (Lipari) sous Mussolini. De même encore en Grèce (Makronissos), en France dans les camps pour collaborateurs (Carrère, la Noë, etc.), en Algérie, etc. Car, c'est une vérité qui ne paraît plus guère contestable que, dans tous les pays où il y en eut, les camps de concentration sont ce qu'ils sont, quelles que soient les formes de gouvernement.

Pourquoi alors l'Allemagne serait-elle seule accusée? Là est la question, la plus grave question de notre temps. Avant d'y répondre, je voudrais d'abord traiter du deuxième point de ma conférence: le problème des atrocités et de ceux qui en sont responsables.

Les atrocités et ceux qui en sont responsables sont évidemment inséparables. Peut-être d'ailleurs vous étonnerai-je: ces atrocités, je renonce, en effet, à la fois à vous en donner une liste et à vous les décrire. Sur le sujet, vous n'avez déjà que trop entendu. L'atrocité ne prouve d'ailleurs rien, en histoire, ni contre celui qui la commet, ni en faveur de celui qui la subit; nous n'avons que trop d'exemples d'un monde où la victime du jour est le bourreau du lendemain et vice versa. Il me [92] suffira donc de vous dire que les camps de concentration étaient un univers d'horreurs. Et si quelque chose devait être ajouté, ce serait ceci malgré cela, à peu près tous ceux qui en ont parlé ont encore forcé la dose et surtout les explications qu'ils en ont données n'ont pas grand'chose de commun avec la vérité.

On doit ici compter avec le complexe du Mensonge d'Ulysse qui est celui de tous les hommes, par conséquent de tous les internés. L'humanité a besoin de merveilleux dans le mauvais comme dans le bon, dans le laid comme dans le beau. Chacun espère et veut sortir de l'aventure avec l'auréole du saint, du héros ou du martyr, et chacun ajoute à sa propre odyssée sans se rendre compte que la réalité se suffit déjà amplement à elle-même.

Avec les mensonges d'Ulysse, on a fait jadis un chef-d'oeuvre de poésie qui a séduit l'humanité et passé les siècles. Avec ceux des déportés, on a aujourd'hui bâti une politique. Et c'est la différence.

Au regard de l'Histoire qui comprend aussi la statistique, l'importance des responsabilités varie selon qu'il y a eu 4 ou 48 fours crématoires à Auschwitz, 2.500.000 victimes ainsi que le prétend un livre récemment paru et attribué au commandant du camp, ou 6 millions comme on l'admet généralement, ou 9 millions comme le disent encore quelques journaux, ou 45 millions comme l'a écrit le communiste hongrois Niyzsli Miklos.

[93]

En matière de chiffres, les «témoins» ont dit et écrit les choses les plus invraisemblables. En matière de mise en oeuvre des moyens de conduire à la mort aussi. La littérature concentrationnaire dans son ensemble offre l'aspect d'un rassemblement de ragots contradictoires. Mais nous sommes ici pour rechercher une vérité non pour discuter sans fin d'un roman écrit chez la portière.

De toutes façons, une chose est sûre - de ces horreurs et atrocités, le peuple allemand est irresponsable, totalement irresponsable. On lui a fait deux reproches: il s'était prononcé en faveur du nazisme et jamais, n'avait protesté. Sur le premier on sait que, jamais un peuple ne choisit son gouvernement: dans tous les pays du monde, l'opinion publique est faite par les journaux et les journaux - comme la radio - appartiennent à ceux qui possèdent l'argent. Dans ces conditions, un choix électoral est très facilement et toujours une imposture et une falsification, Sur le deuxième reproche, il est notoire que jamais le peuple allemand n'a su ce qui se passait dans les camps: les S.S. qui veillaient à la porte en ignoraient eux-mêmes la plus grande partie!

Il n'est d'ailleurs que de citer l'exemple des camps actuels: le peuple français, lui aussi, ignore ce qui se passe dans les camps algériens...

Ce qui est indiscutable au plan des responsabilités, c'est que les gouvernements allemands de ces temps-là ont les leurs. Personne jamais n'a songé à prétendre le contraire. Depuis 1933, le gouverne[94] ment nazi avait construit et utilisé les camps. Mais, dans la période contemporaine, quel gouvernement de quelque forme et de quelque politique qu'il se réclame est à l'abri de ce reproche? Et pour prétendre à s'ériger en juge, il est clair qu'y aurait seulement droit un gouvernement qui n'aurait jamais eu recours à ce moyen. Il y aurait alors beaucoup d'accusés et peu d'accusateurs...

Pourquoi, maintenant, les camps sont-ils si horribles dans tous les pays? Les camps allemands nous fournissent la réponse et pour bien comprendre, on doit d'abord savoir comment ils étaient administrés. Voici donc: sous les regards de la S.S. les camps étaient administrés par les internés eux-mêmes et ceci explique tout. La véritable administration était le Häftlingsführung. Cette administration était toute-puissante, elle s'appuyait sur la S.S. qui, toujours, lui apportait sa caution et son aide. Le Dr Eugen Kogon, le plus important et le plus complet de tous les témoins, dit lui-même dans son livre, L'Enfer organisé:

 

[95]

Et il donne un exemple:

A mon sens, il n'y avait aucun inconvénient à ce que l'expérience Schwartz se répétât chaque fois qu'il était question d'organiser un transport vers quelque lieu de travail: si les S.S. n'avaient jamais pu y arriver, il n'en eût que mieux valu. Mais:

 

Et, après avoir été sélectionné sur la place d'Appel, il ne fut plus possible de «filer dans toutes les directions» comme avec Schwartz: gummi à [96] la main, tous les Kapos, tous les chefs de Block, tous les Lagerschutz, etc. dressaient un barrage menaçant contre toute tentative de fuite. Auprès d'eux, le S.S. Schwartz paraissait débonnaire. Ils étaient communistes, anti-fascistes, anti-hitlériens, etc. mais ils ne pouvaient tolérer que quelqu'un troublât l'ordre hitlérien des opérations ou tentât d'amoindrir l'effort de guerre du IIIe Reich en cherchant à lui échapper.

Il est, en effet, reconnu par tout le monde aujourd'hui que les déportés qui faisaient partie de cette bureaucratie étaient les moins honnêtes et les moins scrupuleux. Pour tout dire, dans un monde où toutes les races et tous les types sociaux étaient rassemblés, ils étaient la lie. de la population.

Et que s'est-il passé sous leur autorité?

C'est encore Eugène Kogon qui nous renseigne

Il y a lieu de, préciser que tout ce qui détenait une parcelle d'autorité dans le camp était par là même, placé pour «prélever»: le doyen de camp [97] qui délivrait globalement les rations, le Kapo ou le chef de Block qui se servaient copieusement en premier lieu, le chef d'équipe ou l'homme de chambre qui coupaient le pain ou mettaient la soupe dans les écuelles, le policier, le secrétaire, etc. Il est curieux que Kogon ne le mentionne qu'à peine.

Tous ces gens. se gobergeaient littéralement des produits de leurs vols, et promenaient dans le camp des mines florissantes. Aucun scrupule ne les arrêtait:

 

Pendant ce temps, les malades de l'infirmerie mouraient d'être privés de cette nourriture spéciale que la S.S. leur destinait. Expliquant le mécanisme du vol, Kogon en fait un simple aspect du «système D», indistinctement employé par tous les détenus qui se trouvaient sur le circuit alimentaire. C'est, à la fois, une inexactitude et un acte de bienveillance à l'égard de la Häftlingsführung.

Le drame commençait à la porte de l'infirmerie.

Le Kapo, choisi parce qu'il était communiste, choisissait un portier, non parce qu'il était capable de discerner les malades des autres ou, entre les malades, ceux qui l'étaient le plus de ceux qui l'étaient le moins, mais parce qu'il était robuste et pouvait administrer de solides raclées. Il va sans dire qu'il l'entretenait en forme par des soupes supplémentaires.

Pour ce qui est des S.S. voici ce que dit E. Kogon:

[99]

Mon opinion d'ensemble est donc la suivante qu'on trouvera d'ailleurs dans mon livre: parce que, nous ayant volés sans vergogne sur le chapitre de la nourriture et de l'habillement, malmenés, brutalisés, frappés à un point qu'on ne saurait dire et qui a fait mourir 82 % - disent les statistiques - d'entre nous, les survivants de la bureaucratie concentrationnaire ont vu dans les chambres à gaz l'unique et providentiel moyen d'expliquer tous ces cadavres en se disculpant.

Cette thèse a été confirmée de façon éclatante le 22 juillet 1953, à la tribune du Conseil de la République par M. de Chevigny, sénateur d'un département de l'Est, lequel, ex-déporté de Buchenwald, a révélé que «les Allemands avaient laissé les détenus faire leur propre police et que pour accomplir les exécutions hâtives - sans chambres à gaz! - on trouvait toujours des amateurs passionnés. Tous ou presque tous ces acharnés de justice ont été pris plus tard en flagrant délit», ajou[100]tait le sénateur (J.O. du 23 juillet 1953 - Débats parlementaires).

Prétendre tout cela - qui est aujourd'hui l'opinion de beaucoup de bons esprits - est-ce minimiser les responsabilités de la S.S. et du nazisme? Cette accusation grossière tombe d'elle-même à partir du moment où l'on commence par dire qu'on lui doit la création de certains camps et où l'on continue en précisant que tout se faisait sous leurs yeux, bien qu'ils les fermassent. Mais comment passer sous silence les responsabilités propres à la Häftlingsführung? Ce serait cependant n'être pas complet que de. ne pas ajouter que le principal responsable c'est la guerre et que les responsabilités de la guerre sont, au-delà des problèmes de partis politiques ou de gouvernements, des problèmes de régime: deux guerres ont apporté les camps en Allemagne comme la guerre d'Algérie les apporte aujourd'hui en France... avec leur cortège habituel d'horreurs et d'atrocités.

C'est cela dont Eugen Kogon ne veut absolument pas convenir: pour lui le responsable de l'atrocité dans la guerre, c'est toujours le soldat, non le régime. Mais on voit bien que c'est une prise de position exclusivement politique, lorsqu'il nous dit que seul le but comptait: maintenir un noyau de prisonniers contre la S.S.


S'il n'en avait pas été ainsi, il n'aurait pu se produire que:

 

Comme si, au regard de l'histoire, il importait que Kogon et son équipe fussent témoins plutôt que d'autres, que Michelin de Clermont-Ferrand, que François de Tessan, que le Dr Seguin, que Crémieux, que Desnos, etc. car, ce nous et ce tous ne s'appliquait, bien entendu, qu'aux privilégiés de la Häftlingsführung et non à tous les politiques qui constituaient, en dépit qu'on en ait, la plus grande partie de la masse. Pas un instant, il n'est à l'idée de l'auteur qu'en se contentant de moins manger et de moins frapper, la bureaucratie concentrationnaire eût pu sauver la presque totalité des détenus, et qu'il n'y aurait, aujourd'hui, que des avantages à ce qu'ils fussent, eux aussi, témoins.
La conséquence de la méthode, c'est qu'à quelques exceptions près, seulement les communistes furent sauvés. Eugen Kogon, lui, a réalisé ce tour de force d'être sauvé par les efforts conjugués de la S.S. et des communistes! Car, à Buchenwald, c'était [102] quelqu'un que M. Kogon. Il pouvait dire:
«J'avais dans ma main le Dr Ding Schuller» (p. 218) qui, après le commandant du camp, était la plus haute autorité effective et dont il était le secrétaire particulier.

Dans sa thèse «Croix gammée contre caducée» le Dr François Bayle rapporte ce curieux témoignage de Kogon à Nürnberg: Ding Schuller, médecin-chef du camp de Buchenwald, lui aurait demandé de s'occuper de sa femme et de ses enfants, en cas de défaite de l'Allemagne (! ... ) Si cette demande comportait un contrepartie semblable - ce que Kogon ne dirait pas de toutes manières! - la situation privilégiée de ce singulier détenu s'expliquerait par un contrat de collaboration dont l'inspiration et les buts seraient beaucoup moins nobles qu'il n'a été jusqu'ici convenu de l'admettre. Spéculer sur cette hypothèse serait aventureux: bornons-nous donc à enregistrer que la collaboration Kogon-S.S. fut, de son aveu même, effective, amicale et souvent intime. Le prix que l'a payée la masse des détenus est évidemment une autre histoire. Car il y avait aussi une collaboration Kogon-P. C. si on le croit lorsqu'il avoue encore qu'il a été porté à son poste de secrétaire particulier du Dr Ding-Schuller «par une habile politique des détenus». (P. 163) c'est-à-dire de la Häftlingsführung qui était communiste.


Qu'entre la S.S. et les communistes, ses sympathies soient allées à ces derniers, on n'en doute pas.


[103]

C'est donc leur jeu qu'au camp il jouait. Après la guerre, il a d'abord continué et nous avons eu «L'Enfer organisé». Maintenant, il joue le jeu dies Américains. Si cette nouvelle attitude ne consistait pas à passer d'un excès à l'autre, on pourrait seulement dire qu'il est trop tard: le mal est fait. Car son «Enfer organisé» reste le meilleur atout des communistes contre l'Allemagne.

Mais je veux encore dire quelques mots sur la méthode historique de M. Kogon... Pour donner à son témoignage la couleur de la vérité voici d'après lui-même, comment il a procédé:

«Pour dissiper certaines craintes et montrer que ce rapport (c'est ainsi qu'il désigne son Enfer organisé) ne risquait pas de se transformer en acte d'accusation contre certains détenus qui avaient occupé une position dominante, je le lus, au début du mois de mai 1945, dès qu'il eût été couché sur le papier, et alors qu'il ne manquait que les deux derniers chapitres sur un total de douze à un groupe de quinze personnes, qui avaient appartenu à la direction clandestine 2 du camp, ou qui représentaient certains groupements politiques de détenus. Ces personnes en approuvèrent l'exactitude et d'objectivité.

[104]

«Avaient assisté à cette lecture:
1 . Walter Bartel, communiste de Berlin, président du comité international du camp.
2. Heinz Baumeister, social-démocrate, de Dortmund qui, pendant des années, avait appartenu au Secrétariat de Buchenwald; deuxième secrétaire du Block 50.
3. Ernest Busse, communiste, de Solingen Kapo de l'infirmerie des détenus.
4. Boris Banilenko, chef des jeunesses communistes en Ukraine, membre du comité russe.
5. Hans Eiden, communiste, de Trèves, premier doyen du camp.
6. Baptiste Feilen, communiste, d'Aix-la-Chapelle, Kapo du lavoir.
7. Franz Hackel, indépendant de gauche de Prague. Un de nos amis, sans fonction dans le camp.
8. Stephan Heymann, communiste, de Manheint, membre du bureau d'informations du camp.
9. Werner Hilpert, centriste de Leipzig, membre du comité international du camp.
10. Otto Horn, communiste de Vienne, membre du comité autrichien.
11. A. Kaltschin, prisonnier de guerre russe, membre du comité russe.
12. Otto Kipp, communiste de Dresde, Kapo suppléant de l'infirmerie des détenus.
13. Ferdinand Roemhild, communiste de Francfort-sur-le-Mein, premier secrétaire de l'infirmerie des détenus.
[105]
14. Ernst Thappe, social-démocrate, chef du comité allemand.
15. Walter Wolff, communiste, chef du Bureau d'informations du camp.» (pages 20-21.)

A elle seule, cette déclaration, en quelque sorte liminaire, suffit à rendre tout le témoignage suspect: «Pour dissiper certaines craintes et montrer que ce rapport ne risquait pas de se transformer en acte d'accusation contre certains détenus qui avaient occupé une position dominante dans le camp...»

Eugen Kogon a donc évité de rapporter tout ce qui pouvait. accuser la Häftlingsführung, ne retenant de griefs que contre les S.S.: aucun historien n'acceptera jamais cela. Par contre, on est fondé de croire qu'agissant ainsi, il a payé une dette de reconnaissance envers ceux qui lui avaient procuré un emploi de tout repos dans le camp et avec lesquels il a des intérêts communs à défendre devant l'opinion.

A mon sens, ces quinze personnes ont été très heureuses de trouver en Eugen Kogon une plume habile pour les décharger de toute responsabilité, aux yeux de la postérité.

***

 

Il est impossible de faire une conférence sur les camps de concentration sans y consacrer un paragraphe spécial au problème des chambres à gaz.

[106]

Les chambres à gaz sont encore le secret de la dernière guerre: y en eut-il et, s'il y en eut, combien et quel est le nombre des victimes? Si les deux dernières questions ne se posent pas pour un philosophe ou pour un moraliste, elles se posent pour un historien. Et quant à la première, elle se pose pour tout le monde.

Ici, ce qui est inquiétant, c'est la forme générale des témoignages. Eugen Kogon n'a jamais vu de chambres à gaz. Moi non plus, d'ailleurs: je ne puis donc que comparer les témoignages. Eugen Kogon, lui, préfère répondre catégoriquement par l'affirmative et en donner une description détaillée.

«... d'après le témoignage d'un jeune Juif de Brno, Janda Weiss qui appartenait, en 1944, au Sonderkommando (crématoire et chambres à gaz) dont proviennent les détails suivants, d'ailleurs confirmés par d'autres personnes.» (p. 155.)

Ce Janda Weiss était polonais et... il est mort! Seul Kogon...

Un autre témoin, le Dr Benedikt Kautsky qui, en trois années d'internement à Auschwitz n'en a jamais vu, en parle aussi «d'après des témoins dignes de foi» dans son livre «Enfer et damnation» et leur attribue 3.500.000 victimes rien que pour Auschwitz.

Qui sont ces «témoins dignes de foi», on ne l'a jamais su et on ne le saura jamais.

Il y eut même des fantaisistes, témoin cet étrange [107] abbé Jean-Paul Renard, que j'ai connu à Buchenwald et à Dora, seuls camps que, comme moi et avec moi, il ait connus:

«J'ai vu rentrer aux douches mille et mille personnes sur qui se déversaient, en guise de liquide, des gaz asphyxiants.»

En réalité, l'abbé Jean-Paul Renard n'a rien vu de tout cela, puisque les chambres à gaz n'existaient ni à Buchenwald, ni à Dora. Quant à la piqûre qui ne se pratiquait pas non plus à Dora, elle ne se pratiquait plus à Buchenwald au moment où il y est passé.

Comme je lui en faisais la remarque au début de 1947, il me répondit:

Je trouvai le raisonnement délicieux. Sur le moment, je n'osai pas rétorquer que la bataille de Fontenoy était, elle aussi, une réalité historique, mais que ce n'était pas une raison pour dire, même en «tournure littéraire», qu'il y avait assisté. Ni que, si vingt-huit mille rescapés des camps nazis se mettaient à prétendre qu'ils avaient assisté à toutes les horreurs retenues par tous les témoignages, les camps prendraient, aux yeux de l'Histoire, un tout autre aspect que si chacun d'eux se bornait à dire seulement ce qu'il avait vu. Ni non plus qu'il y [108] avait intérêt à ce qu'aucun d'entre nous ne fût pris en flagrant délit de mensonge ou d'exagération.

A propos des chambres à gaz, l'opinion publique semble s'être laissée prendre à un piège grossier. Il est clair, en effet, qu'aucun déporté survivant ne peut avoir vu des chambres à gaz en état de fonctionnement. Mais les réactions de l'opinion publique sont toujours passionnelles et, après une guerre comme celle de 1939-45... Bref.

Ce qui m'étonne, c'est que n'ait jamais été retenu comme significatif qu'au Tribunal de Nuremberg et pas plus que sous aucun des titres de la littérature concentrationnaire, aucun document écrit n'ait pu être produit qui atteste que le gouvernement allemand ait donné l'ordre de construire des chambres à gaz «dans le dessein de procéder à des exterminations massives d'internés».

Malgré cela et bien que, dans son ensemble, l'opinion publique fasse aujourd'hui les plu-, expresses réserves sur ce qui a été dit des chambres à gaz, on trouve toujours de temps à autre un témoin qui a vu... et qui dit n'importe quoi sans tenir compte de ce qui a été dit avant lui, avec quoi il est régulièrement en contradiction. Mais, maintenant, ce ne sont plus des déportés qui parlent: ce sont de hauts exécutants du régime nazi. Le dernier en date est Rudolf Hoess qui fut commandant du camp d'Auschwitz et dont, en 1958, on a publié la confession sous le titre «Le commandant du camp d'Auschwitz parle...».

[109]

Et, plus loin (p. 227)

 

Les chambres à gaz ont cependant été construites parce que, dit Hoess, «Par la suite, Eichmann me DIT en passant que le Reichsführer était d'accord» p. (227). ME DIT, donc toujours verbalement.

Et il répète encore:

 

Si on en croit ce témoin, Himmler n'aurait alors jamais donné l'ordre de construire des chambres à gaz. Cet aveu est d'autant plus étrange qu'il est [110] fait avec le consentement des communistes qui ont mis le manuscrit en circulation puisque, jusqu'en 1958, ce manuscrit était précieusement conservé à Auschwitz en zone russe.

A ce sujet, voici une petite histoire qui fait état d'un autre ordre soi-disant donné par Himmler et sur lequel la littérature concentrationnaire est très prolixe: celui de faire sauter tous les camps à l'approche des troupes alliées et d'y exterminer ainsi tous leurs occupants, gardiens y compris.

Le médecin-chef S.S. du Revier de Dora, le Dr Plazza le confirma dès qu'il fut capturé et en eut la vie sauve. Au Tribunal de Nurenberg, on le brandit contre les accusés qui nièrent. Or, dans le Figaro Littéraire du 6 janvier 1951, sous le titre «Un juif négocie avec Himmler» et sous la signature de Jacques Sabille, on a pu lire:

 

Ce qui signifie que cet ordre, reçu par tout le monde et abondamment commenté dans la littérature concentrationnaire n'a jamais été envoyé à personne. M. Joseph Kessel l'a encore récemment confirmé dans «Les mains du miracle» qui racontent l'aventure du Dr Kersten. Et voici que le commandant du camp d'Auschwitz nous dit qu'il [111] en est de même de l'ordre de construire, des chambres à gaz!

Son livre, d'ailleurs, décrit les exterminations par les gaz et dit qu'on a employé un insecticide: le cyclon B. Un insecticide: aucun gaz non plus n'avait donc été prévu pour exterminer (!!)

Et qu'est-ce que le cyclon B? Page 228, Hoess nous dit que «Le cyclon B se présente sous la forme de cailloux bleus d'où le gaz se dégage sous les jets de vapeur d'eau.» Nous sommes donc loin des tuyaux d'arrivée de gaz que des guides illettrés présentent toujours aux visiteurs de Dachau et de Mauthausen. Mais, page 236, Hoess dit encore que «l'action d'extermination une fois achevée, on pouvait se servir des chambres de déshabillage et des chambres à gaz pour les douches».

Si donc il est exact qu'Himmler n'a jamais donné l'ordre de construire des chambres à gaz comme il est dit page 227, ne doit-on pas se demander si les salles de douches n'ont pas été utilisées comme chambres à gaz?

C'est, en tout cas, la première fois qu'à ma connaissance, dans la littérature concentrationnaire et venant des officiels, les chambres à gaz sont présentées comme pouvant servir indifféremment pour la douche et l'extermination et c'est aussi la première fois que le gaz utilisé a été décrit à la fois si minutieusement et comme ne pouvant être utilisé que dans des salles de douches. Alors, pour[112 ]quoi avoir construit deux installations pour l'un et l'autre besoin? De toutes façons, il a fallu douze années pour avoir ces précisions que ni David Rousset, ni Eugène Kogon, ni le communiste hongrois Niyzli Miklos n'avaient jamais données. Encore douze années et, peut-être aura-t-on des témoignages enfin et en tous points cohérents. Il suffit seulement que dans les «ateliers» où ils corrigent l'histoire à longueur de journée, les Russes se décident à ne plus employer que du personnel qualifié pour la fabrication des faux historiques. Il faut d'ailleurs reconnaître qu'ils sont en progrès surtout si l'on tient compte qu'en janvier 1947, ils avaient réussi à faire accepter comme authentique par le Tribunal de Nüremberg jugeant les médecins, le document P.S. 1553 - R.F. 350 (remis au tribunal par un parent d'un témoin qui avait eu la sagesse de se suicider aussitôt après l'avoir rédigé et qui fut publié dans le n° 2 de la revue Dreimonatliche Hefte neuere Geschichte en 1953, puis dans le journal suédois Dagens Nyheter le 16 juillet 1953) selon lequel les juifs étaient asphyxiés «par groupes de 750 à 800» dans des chambres à gaz qui avaient «25 m2 de surface de base et 1 m. 80 de hauteur». Quant au gaz employé, il s'agissait alors du «gaz d'échappement d'un moteur Diesel» et, comprimés dans ces chambres, précisait encore le témoin, les 750 à 800 personnes mettaient «trois heures pour mou[113]rir, chronomètre en mains».

De quoi faire frémir les historiens de l'avenir quand ils se pencheront sur les étranges «documents» que le Tribunal de Nüremberg a pris au sérieux.

Je ne dirai rien du nombre des victimes dont le livre de Hoess fait état, page 229, il dit que «jamais les convois de gens destinés à l'extermination ne comptaient plus de mille personnes» et, page 239, que «les arrivées se succédaient au rythme de 1.000 personnes par convoi» après avoir dit, page 236, qu'il arrivait au maximum «cinq convois par jour» et que cela faisait 15.000. Le «témoignage» est jugé.

Mais je veux encore citer deux petites phrases de lui:

A ma connaissance, c'est aussi la première fois que la littérature concentrationnaire fait état de la nécessité dans laquelle se trouvait l'Allemagne [114] en guerre de transporter dans les camps, comme ses autres industries, celles des colorants sous les espèces de I.G. Farben, - celle des colorants où l'utilisation du gaz est indispensable. S'il y a des ordres de construction de chambres à gaz dans les camps, on ne peut, dans cette hypothèse, pas les produire parce qu'ils font sûrement mention du but. Et cela expliquerait que, dans cette affaire, tout soit verbal.

Aujourd'hui - j'en ai souvent fait publiquement la remarque - on ne parle plus guère que des chambres à gaz d'Auschwitz qui sont en zone russe et, à propos desquelles tous les documents produits sont, de ce fait, incontrôlables. Il suffit d'ailleurs de dire que, bien qu'on puisse toujours les visiter, dans Exodus, M. Léon Uris nous a appris «qu'elles avaient été détruites en novembre 1944 par les Allemands» et qu'ils se contredisent entre eux - comme Hoess contredit Miklos qui contredit Kogon, lequel n'est pas toujours d'accord avec Rousset - parfois d'une page à l'autre.

A ce propos, voici ma deuxième et dernière citation:

Et:

[115]

 

Pour tout dire, le moins que l'on puisse penser, c'est que ce «document» a été un peu hâtivement fabriqué et sans doute par les procédés en honneur dans les célèbres «Procès de Moscou» sur lesquels Arthur Koestler a tout dit dans son non mains célèbre livre Le Zéro et l'Infini.

***


Il ne me reste plus maintenant qu'à répondre à ma question du début: pourquoi l'Allemagne a-t-elle été et reste-t-elle seule accusée?

Dès que, les hostilités ayant à peine pris fin, l'existence des camps allemands de concentration fut révélée au monde - en même temps, d'ailleurs, qu'au peuple allemand - ce ne fut qu'un cri: on n'avait jamais vu cela et il fallait un génie aussi démoniaque que celui de l'Allemagne pour l'inventer. Personne ne remarqua sur le moment que ceux qui criaient le plus fort étaient les communistes. Et, comme les communistes ajoutaient qu'ils s'y étaient le mieux conduits, que grâce à eux beaucoup de gens voués à l'extermination avaient été sauvés d'une mort affreuse, à quelques esprits près, tout le monde leur emboîta le pas et les crut d'autant plus facilement qu'ils avaient trouvé deux écrivains de talent, sinon d'une indiscutable moralité, pour les cautionner: David Rousset en France et Eugène Kogon en Allemagne.

[116]

Le temps aidant, si les choses ne rentrèrent pas tout à fait dans l'ordre normal, la vérité sortit peu à peu du puits.

Les historiens, un moment étonnés par la version communiste, et qui n'avaient cependant rien osé dire, les communistes étant au pouvoir dans la plupart des pays de l'Europe occidentale, commencèrent à écrire que l'Allemagne n'avait pas inventé les camps de concentration, que les Anglais les avaient utilisés contre les Boers en Afrique à la fin du siècle dernier, que les Français y avaient parqué les Espagnols en 1938, que les Russes s'en servaient depuis 1,927 et qu'ils y gardaient jusqu'à 20 millions de personnes, etc. Bref, que tous les pays du monde avaient, à une période ou à une autre de leur histoire, utilisé cette institution et que, chaque fois, on avait pu y constater les mêmes horreurs que dans les camps de concentration allemands, quelle que soit la forme du gouvernement.

En France et probablement dans le monde, je crois bien avoir été le premier à avancer cette thèse et cela dès 1947, c'est-à-dire dès que parurent les livres de David Rousset et d'Eugène Kogon, devant lesquels il me sembla aussitôt que garder le silence eût été criminel.

A mes yeux, la manoeuvre des communistes était claire: en mettant l'accent sur les camps allemands, ils pensaient faire diversion et détourner l'attention du monde des 20 millions de personnes [117] qu'ils gardaient dans leurs propres camps et auxquels ils imposaient des conditions de vie dont les témoignages aujourd'hui publiés de quelques rescapés (Margareth Buber-Neuman, notamment) ont amplement prouvé qu'elles étaient pires encore que celles que nous avions connues dans les camps allemands. En outre, cultivant l'horreur en s'appuyant sur David Rousset et Eugène Kogon, les communistes dont le thème central était «N'oubliez jamais cela» voulaient maintenir les puissances occidentales en état de division et, plus particulièrement, empêcher tout rapprochement entre la France et l'Allemagne, piliers de l'union générale.

Aujourd'hui seulement, on s'aperçoit que, sur ce dernier point, ils ont atteint leur but et on commence à comprendre que leur thèse sur les camps allemands de concentration ne les a pas peu aidés.

Et on commence aussi à s'apercevoir que la forme même dans laquelle on a prétendu accuser le nazisme faisait pratiquement retomber toutes les fautes et tous les crimes qu'on lui reprochait sur le peuple allemand. Krouchtchev ne s'y est pas plus trompé que Staline: «Le militarisme allemand, le fascisme allemand», dit-il, toujours tandis que quelques insensés lui font écho avec «la barbarie allemande»...

Il y a donc une pente à remonter.

Pour ma part, je n'ai jamais compris que le peuple allemand n'ait, lui, jamais tenté de consti[118]tuer un comité d'historiens indépendants qui se serait donné pour but de rechercher la vérité sur les camps de concentration allemands.

Si j'avais quelque conseil à vous donner, ce serait donc le suivant: les partis politiques ne recherchant jamais que des vérités politiques, c'est un comité de ce genre qu'il faut créer, non un parti. Des partis politiques, il y en a déjà d'ailleurs beaucoup trop. Je ne saurais mieux définir l'urgence qu'il y a à s'engager dans cette voie qu'en vous citant pour terminer un passage d'un article de l'écrivain français Pierre Gascar, paru récemment dans Le Figaro du 9-2-1960:

 

 

 

Cet article prouve que si M. Krouchtchev ne s'est pas trompé sur l'utilisation qu'il pouvait faire de la littérature concentrationnaire, le peuple allemand ne s'est lui non plus pas trompé sur l'injure qu'elle constituait pour lui.

J'ai moi-même fait des remarques analogues à celles de Pierre Gascar: la jeunesse vous attend, mettez vite sur pied ce comité pour la recherche [120] de la vérité historique. Et l'espoir renaîtra car, privant ses adversaires de tous leurs arguments, vous aurez ouvert la voie à l'Europe.

Mars-Avril 1960.

 


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