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Annales

D'HISTOIRE REVISIONNISTE

Historiographie et Société

Les Annales paraissent en quatre livraisons trimestrielles chaque année

Directeur de publication: Pierre GUILLAUME
ISSN: 0980 1391
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B.P. 98, 75224 PARIS cedex 05

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GENOCIDE - HOLOCAUSTE - SHOAH

Question de terminologie ?

Pierre Guillaume

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Et le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous !

Comment nommer ce qui s'est passé en Europe occupée par l'Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale en ce qui concerne les juifs ?

Le mot « génocide » a été utilisé par le tribunal de Nuremberg. Son emploi s'est généralisé au fil des années au point de devenir d'usage courant. Lorsqu'une chose est nommée, le nom qui la nomme impose une signification qui dépasse la chose elle-même. Cela est vrai de toute chose, du plus banal objet. A plus forte raison lorsque la « chose » est un ensemble d'événements que l'on connaît, ou que l'on croit connaître. Et à plus forte raison encore lorsque cet ensemble d'événements est l'objet de controverses sur la réalité et la matérialité d'une partie au moins d'entre eux, le nom qui nomme la chose contient une signification, donc une interprétation. Accepter le nom c'est ipso facto accepter l'interprétation qu'il véhicule.

Le mot « génocide » a été créé en 1943 par Raphaël Lemkin, dans un livre publié en novembre 1944 par Columbia University Press intitulé : Axis Rule in Occupied Europe: Laws of Occupation, Analysis of Government, Proposals for Redress. Raphaël Lemkin était un obscur fonctionnaire juif de l'Etat polonais parvenu aux Etats-Unis en 1943 après diverses tribulations et attaché comme « conseiller » ou « consultant » à divers organismes de propagande de guerre du Gouvernement polonais en exil et [104] des Etats-Unis. Il inventa le mot « génocide » précisément pour désigner le sort des juifs en Europe occupée, en accolant un préfixe grec (genos, « race ») à un suffixe latin (cide, de caedere, « tuer »). Génocide signifie extermination de tout un peuple en raison de sa race. Chaque mot compte. Le terme a été explicitement créé pour différencier le sort des juifs en Europe occupée du sort des populations civiles victimes de déportations et de massacres dans le cours des guerres. En particulier il visait de façon explicite à différencier le sort des juifs du sort des Arméniens en 1915, victimes de massacres et de déportations dans le cadre stratégique d'un affrontement géopolitique, mais qui ne visaient pas à éliminer une « race » de la terre (le Gouvernement turc n'était nullement raciste et la communauté arménienne d'Istamboul n'a pas été inquiétée).

Bien que le « génocide » ne constitue qu'un point mineur de son livre, et semble même y avoir été ajouté sur le tard, c'est cela qui donne son sens au livre. Le mot « génocide » entrait dans la langue anglaise puis dans toutes les autres langues avec l'appui massif de la propagande de guerre alliée. Paradoxalement, Raphaël Lemkin reste dans son livre d'une étonnante confusion. Ecrivant pendant la deuxième guerre mondiale au service d'une propagande de guerre, il était évident que bien des exemples d'actes de « génocide » se trouvaient avoir été commis par les Alliés : par les Américains aux Indiens d'Amérique du Nord, par les Russes aux Allemands de la Volga. Mais surtout, en 1943, l'homme qui créait le mot « génocide » ne semblait qu'incidemment préoccupé par les massacres ! Dans son livre, « génocide » (tuer une race) inclut les mesures pacifiques d'assimilation culturelle qui aboutiraient aussi au résultat supposé désiré : l'élimination de l'identité collective d'un peuple qui, de ce fait, cesse d'exister.

Il n'est peut-être pas nécessaire d'insister sur l'aberration mentale qui conduit à assimiler massacre de population et assimilation. Et conduit même à excuser certains massacres, lorsque l'intention qui y préside constituerait une excuse , et à criminaliser des comportements divers lorsqu'ils seraient motivés par l'intention perverse de voir disparaître un peuple de la terre ! Car ce qui ressort à l'évidence de la confusion même des développements de Raphaël Lemkin, c'est que le crime spécifique de géno[105]cide ne peut se définir en toute objectivité. L'intention et la perversité supposée du « génocideur » constituent un élément déterminant de la définition du crime lui-même. Et ce crime spécifique relativise et banalise les crimes de guerre et la guerre elle-même, dont la monstruosité devient relative, et qui peut même se trouver sanctifiée s'il s'agit d'une guerre contre le seul crime vraiment abominable et imprescriptible : le génocide.

La puce sera peut-être venue à l'oreille du lecteur que là où la métaphysique parvient à de si admirables résultats, on veut lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Si on veut bien faire l'effort de remarquer que la certitude que tout ce qui arrive dans l'histoire au peuple juif est spécifique (irréductible à tout ce qui arrive aux autres peuples), constitue le préjugé le plus constant de la métaphysique juive, on s'épargnera les méandres de la pensée lemkinienne en constatant que le génocide est le crime spécifique qui menace les juifs et que c'est précisément cela qui le rend particulièrement abominable ! Si, de surcroît, on remarque que l'idée selon laquelle l'assimilation « génocidaire » constituerait un crime aussi abominable que le massacre « génocidaire » est une constante dans l'esprit des milieux juifs intégristes qui resurgit lors de chaque crise identitaire du judaïsme, au point qu'on a vu des commentateurs juifs comparer les cinquante mille mariages mixtes qui se produiraient en France à « autant de trains pour Auschwitz », alors on comprendra que Raphaël Lemkin a créé un mot nouveau pour interpréter les événements européens dans le cadre le plus traditionnel de la métaphysique juive.

Utiliser le terme « génocide » c'est reconduire du même coup les linéaments fondamentaux de cette métaphysique. Et d'abord la fantaisie centrale de cette représentation : l'illusion de constituer un genos, que cette fantaisie soit affirmée directement, c'est la thèse la plus constante du judaïsme, ou indirectement, lorsque cette thèse est reprise par l'ennemi : Hitler et les nazis. Dans tous les cas, le mot « génocide » met au centre la notion de race. Mais affirmer l'intentionnalité « raciale » de l'ennemi, vraie ou supposée, permet indirectement de reconduire la fantaisie raciale tout en donnant l'illusion de la dénoncer.

Dès qu'un mot est créé et devient d'usage courant il [106] acquiert une vie propre. Dans son usage vulgaire, le mot « génocide » a perdu toute signification cohérente. Il est devenu le synonyme de mal absolu, de nature métaphysique et indéterminé, de massacre et d'extermination. C'est ainsi qu'on parlera de génocide pour évoquer la politique menée par la Convention contre la Vendée alors que, si la Convention et ses agents manifestère nt sans la moindre ambiguïté en de multiples déclarations une volonté d'anéantissement de l'ennemi, il n'y a dans cette politique nulle préoccupation raciale ou raciste et les protagonistes ne sont pas porteurs de patrimoines génétiques différents.

A plus forte raison, l'usage du mot « auto-génocide » pour dénommer la répression brutale conduite par les Khmers rouges au Cambodge relève-t-il de la pure et simple décomposition du langage et de la pensée. Ce n'est pas un hasard si ce mot a été forgé, non pas pour rendre compte des événements complexes qui ensanglantaient le Cambodge, mais dans le cadre d'une formidable campagne auto-justificatrice de l'Occident. Il s'agissait simplement pour les médias de créer un nouveau mythe en utilisant un mot qui avait fait la preuve qu'il fonctionnait.

C'est précisément l'usage dégradé du mot « génocide » et sa connotation raciale inappropriée qui conduisirent les ethnologues à créer le mot « ethnocide », sur le même modèle, pour désigner ce phénomène qui se constate tout au long de l'histoire : la disparition, l'anéantissement de tout un peuple. Mais dans l'histoire réelle cette disparition résulte toujours d'un ensemble complexe de causes diverses. Il y a d'abord le choc des cultures, les bouleversements économiques et sociaux, les affrontements militaires, impitoyables, pour les cultures technologiquement inférieures, les massacres, mais surtout arrive le moment où le peuple vaincu ne parvient plus à se représenter lui-même à travers sa propre culture, à penser son avenir. Il s'ensuit un effondrement psychologique et social, une dégradation des moeurs et un collapsus démographique. Même si, par la suite, les récits mettent au premier plan les affrontements militaires sanglants et les massacres de populations, dans les faits la mort violente infligée directement par l'ennemi a tué beaucoup moins d'individus que les épidémies, la drogue et toutes les conséquences com[107]plexes de l'effondrement culturel. (Il arrive aussi que ces affrontements débouchent sur de nouvelles formations sociales, des créations culturelles nouvelles et un nouvel essor.) A cet égard, le développement du capitalisme a été à l'échelle de la planète une formidable machine ethnocide, et l'effondrement démographique actuel des métropoles capitalistes conduit à se demander si le capitalisme n'est pas en train de commencer à détruire les peuples auxquels il a d'abord donné la puissance matérielle d'écraser les autres.

Pourquoi cette digression ?

Parce que le mot « génocide », indépendamment de sa fâcheuse connotation raciale, souligne conceptuellement cette évidence que, abstraction faite de la mort des individus, la mort d'une collectivité spécifique, c'est-à-dire d'une formation anthropologique particulière, revêt une signification particulière et mérite d'être considérée en soi. Le mot de Valéry : « Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles » indique la même prise de conscience que les collectivités humaines sont porteuses d'une réalité supra individuelle qui est elle-même susceptible de disparaiître dans le processus historique. Mais les cas où cette disparition résulte de l'anéantissement physique des individus porteurs de cette identité sont rares (Allemands de la Volga, Lorrains du Banat, Indiens d'Amérique du Nord, Arawaks des Antilles, Caraïbes - encore que, dans ces deux derniers cas, la défaite militaro-politico-culturelle ait abouti à une assimilation totale par métissage des survivants plutôt qu'à leur massacre). Et en dehors de ces cas le mot « génocide » est dénué de sens. Il relève d'une projection interprétative. Cela a un sens de parler du « génocide » des Allemands de la Volga, des Lorrains du Banat, des Indiens d'Amérique du Nord, parce que la formation sociale et culturelle a disparu en même temps que la quasi-totalité des individus qui la composait. Cela n'a aucun sens de parler de « génocide » des juifs en Europe de 1933 à 1945 pour la raison simple que, non seulement, les juifs dans leur multiplicité n'avaient disparu d'aucun pays européen, mais leur nombre s'était considérablement accru hors d'Europe et le judaïsme, loin de disparaître, a connu un essor considérable dans le monde depuis 1945.

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Ce qui a effectivement disparu, en revanche, c'est la formation sociale dénommée Yiddishland, que le shtetl symbolise. Mais cette formation sociale était entrée en crise et en convulsions dès le début du siècle. Elle subissait un effondrement démographique et une émigration hémorragique depuis les années vingt, et, lorsque l'histoire de sa disparition-transformation sera écrite, on devra constater que l'entreprise hitlérienne n'y aura joué qu'un rôle marginal (voy. sur ce dernier point l'étude décisive de Walter N. Sanning, The Dissolution of Eastern European Jewry, Institute for Historical Review, 1983, 239 pages). Et si le shtetl a disparu, la France rurale du maréchal Pétain a disparu d'une façon tout aussi irrémédiable, et les populations allemandes, la culture germanique ont été brutalement et sauvagement éradiquées de très vastes territoires où elles étaient majoritaires et implantées depuis des siècles (les territoires de l'est, actuellement polonais ou russe).

Le terme « Holocauste » date des années soixante-dix. Sa généralisation date de la diffusion du docudrame américain du même nom. Le mot a une origine et une signification religieuse précises. L'holocauste est un sacrifice offert à la divinité. Alors que les animaux offerts à Dieu sont abattus et consommés par les prêtres ou par la communauté des fidèles en agapes rituelles, l'holocauste est un sacrifice d'une solennité particulière, offert à la divinité pour apaiser sa colère, où l'animal est entièrement consumé par le feu. Le terme « holocauste » véhicule un complexe d'images et de significations. Ce n'est pas par hasard si le mot a surgi et s'est imposé à l'apogée de la vague médiatique qui, dans les années soixante-dix, a propulsé les juifs au centre de cette curieuse religion que le mot a fini par recouvrir. Le point de départ de cette « réflexion » : les juifs avaient été exterminés. Leur survie et leur renaissance relevaient du miracle. Leur expérience, à la fois profane et mystique, les désignait pour diriger l'humanité en ces temps troublés. Le mot semble lié aux récits dantesques de certains « témoins » survivants de gigantesques foyers de plein vent ou fosses incandescentes dans lesquels les Allemands auraient brûlé et réduit en cendres des millions de juifs par fournées de plusieurs [109] milliers, récits dont Élie Wiesel a fourni le prototype le plus connu dans son « témoignage » (La Nuit , [Note de l'AAARGH : nous donnons une critique de ce témoignage par une admiratrice de Wiesel qui est obligée de reconnaître qu'il ment, mais en ajoutant que c'est la faute de Mauriac !] éditions de Minuit, Paris, 1958), qui n'est que la manifestation littéraire d'une vaste tradition orale. Précisément, alors que nous nous rendions (Faurisson, Thion et moi-même) par avion à Oslo pour y distribuer le tract : Un grand faux témoin: Élie Wiesel, la revue Scanorama distribuée dans les avions de la compagnie SAS contenait un article de tête manifestement rédigé en collaboration avec Élie Wiesel, intitulé : « Voice from the holocaust » dont la première phrase était celle-ci : « A survivor of Auschwitz and Buchenwald, Elie Wiesel, invented the term holocaust » (Une voix venue de l'holocauste. Un survivant d'Auschwitz et Buchenwald, Élie Wiesel, a inventé le terme holocauste).

Inventé par un « témoin » pour exprimer ce qu'il faut bien appeler ses phantasmes, popularisé par un film, imposé par les médias, le mot poursuit son étrange carrière. Il n'est pas rigoureux. Il véhicule une interprétation et son usage entrame nécessairement des quiproquo. Il est à la fois synonyme de génocide, d'extermination et de ce qui est arrivé de terrible aux juifs pendant la guerre. Mais l'usage même du terme « holocauste » implique que ce qui est arrivé de terrible aux juifs pendant la guerre est d'une nature tout à fait spécifique, n'est pas réductible à ce qui est arrivé de terrible aux Polonais, aux Ukrainiens, aux Allemands et nécessiterait l'usage d'un terme tout à fait spécifique, de nature métaphysique et religieuse. L'usage du mot impose en fait l'acceptation du complexe de représentations... holocaustiques, sur ce qui est effectivement arrivé.

Ce qui est affirmé à travers l'emploi de ce vocable, c'est le caractère « sacrificiel » de l'événement et sa relation au projet divin qui se réalise dans l'histoire. Dans cette perspective, le sacrifice des juifs vient se substituer au sacrifice du Christ comme événement fondateur des temps nouveaux. Perspective théologique dont l'analogue profane se borne à proclamer que l'extermination des juifs constituerait une novation radicale dans l'histoire autour de laquelle devrait se restructurer toute la perception moderne du sens de l'histoire de l'humanité (rhétorique de la Postmodernité).

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L'usage du terme « holocauste » dans le projet de loi socialiste visant à la répression du révisionnisme démontre bien qu'on veut nous faire plier le genou, non pas devant les faits, mais devant une religion [Note de l'AAARGH: loi Fabius-Gayssot, finalement votée en juillet 1990.].

HOLOCAUSTE : n. m. (XIIe ; lat. ecclés. d'o. gr. holocaustum « brûlé tout entier »). 1° Hist. relig. Chez les Juifs, sacrifice religieux où la victime était entièrement consumée par le feu. Offrir un bélier en holocauste. - Par anal. Tout sacrifice religieux. V. Immolation. 2° (Déb. XVIIe). Fig. Sacrifice total, à caractère religieux ou non. Faire l'holocauste de son coeur, de ses désirs, de ses goûts. 3° La victime immolée. « Ô femme, volontaire holocauste pour l'amour de Dieu » (Villiers).

Petit Robert, Paris 1969, p. 844.

holocauste : n. m. (gr. holos, tout, et kalein, brûler). Sacrifice en usage chez les Juifs, et dans lequel la victime était entièrement consumée par le feu. La Victime ainsi sacrifiée. Sacrifice, immolation de soi-même : l'holocauste du Christ sur la croix. Offrande entière et généreuse, sacrifice : s'offrir en holocauste à la patrie.

Larousse Universel, 2 vol., Paris 1969, p. 772.

Le terme « Shoah » est une création des années quatre-vingt. C'est un terme hébreu, qui signifie « catastrophe ». L'usage de ce terme a été progressivement imposé par les médias, surtout après qu'il fut devenu le titre du film de Claude Lanzmann. Ainsi, comme pour le terme « holocauste », c'est un film qui assura la popularisation du vocable. L'usage de ce terme semble avoir été d'abord proposé par des milieux juifs religieux, en réaction contre l'utilisation du terme « holocauste » dont les connotations théologiques n'apparaissaient pas sans danger. En effet, la rhétorique de « l'Holocauste de six millions de Juifs » servait à dévaloriser relativement l'importance fondatrice du sacrifice du Christ sur sa croix. Mais l'idée que ce sacrifice ait été offert à Dieu, ou voulu par Dieu, était difficile à gérer sur un plan théologique et pouvait avoir des retombées fâcheuses sur la symbolique profane qui fonde l'existence de l'Etat d'Israël. Offert par qui ? et pour quoi ? ou voulu pourquoi ? et pour quoi ?

Élie Wiesel, interrogé sur la relation qu'il faisait entre l'holocauste et la renaissance d'Israël, répliqua qu'il pré[111]férait parler du mystère de la Shoah et du miracle de la renaissance ! Mystère... Miracle... Mystique... Il ne faudrait pas que l'histoire profane des événements réellement advenus fît perdre au miracle son mystère. En voulant supplanter le fils de Dieu dans l'esprit du public, on prenait le risque de détruire l'alibi de son Père. Car Yawhé, jusqu'ici, était resté singulièrement absent de toute cette affaire. Il fallait qu'il reste indemne de toute suspicion. C'est à ce prix que pouvait être dressé l'acte d'accusation imprescriptible donnant droit à réparation, contre les nazis, les Allemands, la culture allemande, le christianisme, l'Eglise catholique, les Alliés (« qui savaient mais se sont tus »), tous les goyim, enfin, cependant que les organisations juives, les dirigeants juifs, ne portent aucune responsabilité dans la guerre et ce qui est advenu, les juifs n'ayant été que des victimes parfaitement pures et innocentes. Pour que cette vision si propice aux intérêts profanes d'Israël se maintienne, il fallait absolument que toute cette « histoire » (où toute l'humanité est coupable, sauf les juifs) se soit déroulée entre hommes, et en l'absence de Dieu, car si Dieu était présent à Auschwitz, alors tout se complique car, au regard de la théologie juive, la chose n'est plus pensable hors d'une culpabilité du peuple juif luimême ! Mais sans pénétrer ici dans les arcanes de la théologie et de son imbrication avec la politique profane, bornons-nous à constater le fait qu'il aura suffi que la métaphore holocaustique soit jugée dangereuse et déplacée par une poignée de zélotes pour que, en quelques années, un nouveau terme soit créé et imposé par les médias. Est-il de meilleurs commentaires sur la société du spectacle ?

La substitution d'un terme à un autre ne correspond à aucune découverte historique nouvelle ni à une problématique qui obligerait à préciser des concepts. Au contraire, on passe d'un mot qui a un sens, « génocide » (tuer toute une race), à une métaphore théologique, « holocauste » (qui conserve un lien avec une représentation matérielle : entièrement détruit par le feu), puis à un mot totalement dénué de signification concrète en français et qui, en hébreu, renvoie à la Menace diffuse, indéterminée et intemporelle, qui menace en permanence Israël à travers l'histoire, qu'il s'agisse de Pharaon ou d'Assuérus, [112] de l'expulsion d'Espagne ou de Saint-Louis, d'Arafat, d'Aman ou de Hitler, Shatan, le Golem, ou le révisionnisme. Si donc le mot ne se diffuse pas en liaison avec une conceptualisation nouvelle, comment et pourquoi se diffuse-t-il ? Comment et pourquoi la nouveauté est-elle acceptée, au point de pénétrer jusque dans les manuels scolaires, en moins de quelques années ? Pourquoi ce qui s'appelait génocide s'est-il appelé holocauste et s'appellera-t-il dorénavant Shoah ? Il n'est pas difficile de constater que le mécanisme de diffusion des mots est analogue dans ce cas au mécanisme de diffusion des modes. N'ayant aucun contenu conceptuel intéressant pour ceux qui les emploient, ces nouveautés langagières fonctionnent comme des mots-de-passe par lesquels chacun signifie son appartenance ou manifeste sa soumission. La facilité avec laquelle ces « nouveautés » sont assimilées et promues permet de mesurer exactement le degré de déchéance de la pensée et de l'histoire.

(A suivre)

[Note de l'AAARGH: la suite de ce texte, Vous avez dit : "Extermination". Question de terminologie? (suite), a été publiée en 1998 dans le bulletin de La Vieille Taupe (numéro 10). Nous vous invitons à vous y reporter.]



 

 


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