AAARGH
Il s'agit d'un passage non signé de la page intitulée « Les Faits de la quinzaine », survol de l'actualité sioniste, de la revue sioniste La Terre retrouvée, sous-titrée « Israël et le Moyen-Orient Le judaïsme en France et dans le monde » ; c'est un bimensuel; le numéro est daté du 15 décembre 1960, c'est le sixième de la trentième année. Cette page d'actualité, non signée, relève de la responsabilité de la rédaction entière.
La « brève », comme disent les journalistes contemporains, est suscitée par le procès d'Eichmann qui va bientôt s'ouvrir à Jérusalem (11 avril 1961). En avant-première, la revue américaine Life avait publié des mémoires attribués à Eichmann dont l'authenticité fut immédiatement contestée.
On comprend, à la lecture de ce passage et si l'on est un peu familier de la problématique soulevée par la traduction de fonctionnaires et dirigeants nazis devant des tribunaux ad hoc, toute l'ambiguïté de la position de Kubovy, autorité historiographique, directeur du Centre de documentation juive mondiale de Tel-Aviv. Il est urgent et capital de justifier, par une culpabilité écrasante et établie spontanément avant même le procès, la violation systématique des règles de droit que représente l'affaire Eichmann : poursuite et enlèvement de l'homme, organisation par l'accusation d'un tribunal qui est donc à la fois juge et partie et dans un Etat dont la légitimité est contestée par tous ses voisins, qu'il les ait spoliés de leur souveraineté ou non, ainsi que par une bonne partie de l'opinion publique internationale. Rassinier dit que le procès Eichmann s'est déroulé dans une atmosphère d'hostilité générale à l'accusation et que la plupart des journalistes se sont enfuis avant la fin (parmi eux, défection notable de Hannah Arendt, envoyée spéciale de The New Yorker et auteur de comptes rendus réunis et publiés sous le titre Eichmann in Jerusalem, a report on the banality of evil en 1963).
Dans tout le texte de la brève, et plus particulièrement surtout dans le passage citant Kubovy, on sent le malaise qu'éprouvent les sionistes à justifier une position juridiquement intenable : il s'agit là d'une poignée de terroristes, finalement hissés au statut collectif d'Etat parmi d'autres Etats et prétendant jouer un rôle déterminant dans le concert des nations. Or ces nations doivent leur apparente « respectabilité » en grande partie aux relations qu'elles entretiennent et qui sont gouvernées par le droit international et non par la violence. Et au centre du droit international privé, comme en celui du droit interne de ces Etats auxquels aimerait bien appartenir Israël, se trouve, depuis deux siècles environ, la protection de l'individu connue sous le nom de droits de l'homme et codifiée dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen adoptée par l'Assemblée constituante, en France, le 26 août 1789, érigée en règle de droit international par la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'Organisation des nations-unies en décembre 1948, année même de l'année de la création de l'état sioniste ; cette institution internationale ne dit pas le droit mais donne le ton et les dirigeants israéliens, de formation anglo-saxonne, sont toujours déchirés entre leur désir de respectabilité et la nature terroriste de leur occupation de la Palestine. Nous vous renvoyons, pour ce contexte général, à l'article de Javier Peña, « Les négociations de paix du Proche Orient », A Contre Nuit, 1999, 4, revue dont nous vous proposons le texte intégral.
La publication des faux mémoires d'Eichmann est d'une assistance considérable, puisqu'elle tend à accréditer le rôle central et essentiel qu'Eichmann aurait joué dans le crime abominable que représente l'extermination programmée de six millions de personnes sans jugement, sans même une décision politique que l'on pourrait considérer comme absolvant l'exécutant (en droit pénal français, par exemple, le commandement de l'autorité légitime est une cause de non-culpabilité.) Tant pis si l'on doit, pour l'instant, exonérer les chefs pour sauver la situation présente: demain, on avisera. Ce raisonnement, qui justifie une politique cynique de l'instant, est évidemment sans valeur aux yeux de l'historien: aujourd'hui, il demeure que les dirigeants nazis ont été condamnés sans preuve à Nuremberg et qu'apparemment, ils l'ont été à tort, puisque le coupable est le sans-grade Eichmann...
Nota bene: la publication de ce texte a été relevée par Rassinier, qui y voit la fin de toutes les rumeurs, et notamment de celle concernant Wansee, sur l'ordre de Hitler. (Le Véritable Procès Eichmann,(ch.2, p. 83) et Le Drame des juifs européens, ch. 1)
Voici les passages essentiels de ce texte anonyme que nous vous donnerons prochainement en entier.
[...] [Eichmann]se vant[e] d'avoir été chargé par Himmler, en 1943, d'exterminer 10 millions de juifs. [...] Le Dr Servatius [avocat d'Eichmann] doute que ces mémoires soient authentiques.
[...]
Des documents étudiés, il ressort, d'après le Dr Kubovy, qu'Eichmann est personnellement responsable de l'extermination des juifs d'Europe. Alors qu'il n'existe aucun document signé par Hitler, Himmler ou Heydrich parlant d'exterminer les juifs et que le mot «extermination» n'apparaît pas dans la lettre de Goering à Heydrich concernant «la solution finale» de la question juive, il existe près de cinq cents lettres signées par Eichmann prouvant que c'est lui qui est responsable de l'organisation de massacres massifs qui ne lui ont jamais été ordonnés, mais seulement suggérés.
[suit ensuite la description des mesures de publicité prises pour le procès; plusieurs centaines de journalistes du monde entier ont été accrédités et...]
Les débats seront traduits simultanément en français, anglais et allemand et pourront être enregistrés en ces langues, ainsi qu'en hébreu.
[...]
Les journalistes étrangers pourront
de même recevoir les minutes du procès traduites
par les soins de l'Office de presse.
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