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Le procès d'un Suisse accusé de révisionnisme

comptes rendus de la presse (suisse et française)

 



Le Temps, Lundi 3 avril 2000

Procès Amaudruz : avant l'ouverture

Amaudruz, mais pas amoindri

François Gross


Lundi 3 avril 2000

"On a un bien joli canton" chantait Jean Villard Gilles dans La Venoge. Le Pays de Vaud ne fait pas mentir le poète. Il regorge de beauté. Les gens y sont pétris d'une bonhomie malicieuse qui enrobe de moelleux tout ce qui est anguleux. Le plus acharné des négationnistes y porte un nom du cru et l'on serait enclin à dire de lui qu'il n'est pas un mauvais bougre bien qu'il ait des idées "un peu spéciales" sur lesquelles on n'aime pas se prononcer. "Et puis, il
ne faut pas exagérer, sa feuille, personne ne la lit!"
Le procès qui s'ouvre aujourd'hui devant le Tribunal de district de Lausanne n'a pourtant rien d'une bagatelle. S'il est un cas où une norme controversée du Code pénal suisse justifie son existence et son application, c'est celui de ce Gaston-Armand Amaudruz. Octogénaire maintenant, celui dont Jacques Chessex a dressé le
portrait sous le nom de Mollendruz dans L'Ogre voue à Adolf Hitler un culte fanatique, professe l'antisémitisme le plus crasse et nie le plus catégoriquement du monde l'existence des chambres à gaz. Il trempe, depuis la Deuxième Guerre mondiale, dans tous les cloaques du néonazisme. Il hante les coulisses de mouvements et de partis où il cherche des connivences et développe des réseaux. Il doit se réjouir que des crânes rasés se réclamant ouvertement de la croix gammée perturbent régulièrement des fêtes et des manifestations en Suisse alémanique.
Que l'on ne se méprenne pas! Gaston Armand Amaudruz, sous ses airs patelins de pasteur en rupture de foi, est un maillon d'une chaîne européenne infatigablement engagée contre "l'enjuivement" des Etats, des médias, des arts et des affaires et niant qu'il y ait pu y avoir une "solution finale". Son cheminement est constant. Aucune peine infligée par la justice ne l'en fera dévier. Les juges ni le procureur n'attendent sans doute de lui une conversion tardive.
Il importe cependant que ce procès se déroule et qu'il connaisse un certain retentissement. Le danger d'une résurgence d'un avatar de l'idéologie nazie existe. Celles et ceux qui le disent et l'écrivent sont taxés d'alarmistes attardés à combattre de vieilles lunes. Ils clament dans le désert, les élites dirigeantes n'ayant d'autre horizon que le Nasdaq. Or, précisément, les effets de la dictature de l'actionnariat sont de nature à fournir des troupes aux croisés de l'Ordre nouveau. Une classe moyenne aigrie, des jeunes sans autre perspective qu'un suave asservissement aux caprices du capital sont autant de recrues possibles pour les franges les plus radicales du national-populisme. Si l'on ne veut pas que vienne un jour où Christoph Blocher et son âme damnée de Mürgerli passeront pour des tièdes, il faut avoir maintenant conscience que la bête immonde guette dans les bas-fonds l'occasion de remonter à la surface. Le vieil homme qui comparaît devant les juges vaudois incarne non pas une nostalgie mais une menace. Son âge inspire la mansuétude. Ses obsessions n'ont pas une ride. Leur banalisation serait leur consécration.



Le Temps, 4 avril 2000

Procès Amaudruz : premier jour



VAUD. Au premier jour de son procès devant le Tribunal correctionnel, Gaston-Armand Amaudruz expose ses convictions, alternant provocations et dérobades. Le procureur lui reproche trois articles parus dans son périodique sous les titres «La question juive», «Je ne crois pas aux chambres à gaz» et «Vive le
révisionnisme».

Voyage judiciaire dans les fantasmes nauséabonds d'un vieux raciste


Sylvie Arsever


Mardi 4 avril 2000

Ni fasciste ni nazi mais «raciste selon la définition du Larousse de 1947».
C'est ainsi que Gaston-Armand Amaudruz, 80 ans dont une cinquantaine passés à promouvoir un «Nouvel ordre européen» dans lequel nous serions nombreux à ne pas avoir de place, définit ses convictions pour le bénéfice du président du Tribunal correctionnel lausannois, devant lequel il comparaît pour incitation à la haine raciale et négationnisme en raison de deux articles intitulés respectivement «La question juive» et «Je ne crois pas aux chambres à gaz». Ces deux textes ont paru sous sa signature dans Le Courrier du continent, une feuille entièrement réalisée sur ronéo qu'il diffuse à quelque 300 exemplaires depuis son appartement lausannois.
Une doctrine revendiquée
Le célèbre dictionnaire, au lendemain de la guerre, définissait prudemment le racisme comme «la théorie de ceux qui veulent défendre l'unité de la race dans la nation». Un pays, un peuple, en somme: cet aspect-là au moins de la doctrine hitlérienne, Gaston-Armand Amaudruz le revendique. Et un Führer? On saura seulement que la démocratie parlementaire est à ses yeux «le système le plus déplorable» parce qu'il promeut l'égoïsme et le parasitisme.
Quant aux aspects du racisme qui, au cours de ce siècle, ont davantage marqué les esprits que sa définition dans le Larousse de 1947, l'accusé louvoie obstinément. Il ne revendique pas la suprématie de la race blanche. Toutes ont leurs qualités pourvu qu'elles restent chez elles. Il a certes diffusé -- c'est un des points de l'acte d'accusation -- un ouvrage intitulé Théorie du racisme d'un certain René Binet, ancien membre français des Waffen SS. Il y est question, entre autres aménités, de «juifs et de mulâtres» qui veulent imposer leur force de décomposition à la race blanche et qu'il faudrait «renvoyer au nomadisme». Interrogé sur ces fortes pensées, il précise benoîtement qu'il «n'est pas d'accord sur tout» avec l'auteur. Personnellement, il se contente de réclamer des lois contre les mariages mixtes et des mesures «médicalement et biologiquement fondées» pour l'amélioration de la race.
Est-il antisémite? Pas le moins du monde, même s'il reste pour le moins vague sur la place qu'aurait au sein de son Europe racialement pure une «race» qui s'en est selon lui éloignée par ses accointances asiatiques et qui est tombée sous la domination de son «déchet biologique». Pourquoi alors s'est-il associé avec une telle fougue au combat négationniste, proposant aux lecteurs de sa feuille une bonne quarantaine d'articles et d'ouvrages niant la Shoah? Sur ce point, il est d'une désarmante candeur. Lorsqu'il défendait ses vigoureuses conceptions, on finissait toujours par lui objecter les millions de victimes de Hitler. Alors, il contourne l'obstacle et réclame une «preuve» de l'existence des chambres à gaz, tout en annonçant d'avance qu'il n'est pas près de croire les témoins directs qu'on pourrait lui présenter...
Mais Gaston-Armand Amaudruz ne fait pas qu'alterner fantasmes faisandés et dérobades plus ou moins adroites. Il sent son public et manie habilement l'allusion populiste -- sur les carences du Conseil fédéral, l'omniprésence de l'argent, la drogue, etc. Dans la salle, un solide groupe d'admirateurs savoure.
Fallait-il vraiment lui offrir cette tribune? Pour la Fédération suisse des communautés israélites, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme et la Fédération des fils et filles de déportés juifs de France qui se sont portés partie civile aux côtés d'un survivant des camps, le négationnisme est un ennemi qu'il vaut la peine d'affronter judiciairement. Pour défendre la mémoire et la dignité humaine des victimes du nazisme. La participation au procès de ces associations a été remise en cause par la défense mais confirmée au début de l'audience.
Accusation élargie
Le Tribunal a également accepté, à la demande du procureur Jean-Marc Schwenter, d'élargir l'accusation aux toutes dernières divagations de l'accusé: un article paru dans le numéro d'avril du Courrier du continent et intitulé «Vive le révisionnisme!» On y lit notamment que l'article 261 bis du Code pénal, qui réprime la discrimination raciale, «pousse au génocide par métissage de la race blanche» et que le révisionnisme «joue un rôle décisif: il protège la race blanche du métissage et s'oppose au chantage des organisations extrémistes juives». Au président qui lui demande s'il n'entre pas un peu de provocation dans cette publication, l'accusé répond: «Je l'ai écrite à votre intention.» Ce qui a dû faire plaisir aux juges: il y est également question de l'«ânerie du tribunal suprême (le Tribunal fédéral) qui va obliger les juges suisses à braire à l'unisson».
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L'ASIN et Christoph Blocher: «Trop timorés»



Gaston-Armand Amaudruz a été exclu de l'Association pour une Suisse indépendante et neutre. Les raisons diffèrent.
Gaston-Armand Amaudruz a été membre de l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) que préside Christoph Blocher jusqu'en mai 1995, date à laquelle il en fut exclu. Pour quels motifs? Dans L'Hebdo du 26 août 1999, Christoph Blocher dit ceci: «L'ASIN a attiré quelques individus peu recommandables, comme cet Amaudruz dont je sais qu'il a des opinions nazies. Nous l'avons exclu.»
Le rapport de cause à effet que suggère le conseiller national zurichois n'est pas du tout aussi clair dans les faits. Le Journal de Genève, relatant une assemblée générale de l'ASIN à Lausanne, notait le 29 mai 1995 que «le néonazi vaudois Gaston-Armand Amaudruz, ne payant plus ses cotisations depuis trois mois, n'en fait ipso facto plus partie», et signalait au passage les regrets d'un membre romand pour qui le mouvement «est ouvert à tous ceux qui partagent nos idées sur la place de la Suisse en Europe, qu'ils soient communistes ou fascistes, du moment qu'ils ne tirent pas profit de notre nom pour promouvoir leurs propres idéologies». Jean-Dominique Cipolla, un des trois vice-présidents en exercice de l'ASIN, va plus loin. Le procès Amaudruz? Il ne voit pas très bien de quoi il s'agit. Mais quand on lui précise les chefs d'accusation --
racisme et négationnisme -- le notaire valaisan réagit aussitôt: «Ah, c'est une question de liberté d'opinion.»
La réalité des camps nazis et de l'Holocauste relève-t-elle donc de la «liberté d'opinion»? Jean-Dominique Cipolla avance d'un pas: «Que savez-vous des camps, vous les médias: ce que les Américains en ont montré à la fin de la guerre. On sait depuis Hérodote que l'Histoire a été écrite par les vainqueurs. Quant aux camps, il y en a eu avant et après les nazis...» Le vice-président de l'ASIN, qui se dit favorable à une «liberté d'expression totale», aurait-il lui-même des doutes sur la réalité de l'extermination nazie? A cette dernière question, il ne répond pas, se souvenant soudain qu'il a pas mal de travail à faire, et ajoute que l'ASIN ne peut répondre de ce que dit et pense chacun de ses 40 000 membres.
Quant à Gaston-Armand Amaudruz, interrogé lundi en marge de son procès, il confirme avoir été exclu de l'ASIN, qu'il juge trop timorée, comme son président Christoph Blocher.



Le Temps, 5 avril 2000

Procès Amaudruz : deuxième journée


VAUD. Devant le Tribunal correctionnel de Lausanne, la deuxième journée du procès du révisionniste vaudois a vu défiler des rescapés des camps de la mort. Plusieurs témoins de la partie civile ont été réfutés ou ne se sont pas présentés .

Le noyau dur des négationnistes entoure Gaston-Armand Amaudruz


Frédéric Koller



Mercredi 5 avril 2000

A l'extérieur de la salle d'audience du Tribunal correctionnel de Lausanne, Jürgen Graf s'agite au milieu de ses sympathisants. Le pape du négationnisme suisse -- condamné en 1998 à quinze mois d'emprisonnement ferme pour avoir nié l'existence des chambres à gaz -- savoure le décompte des troupes: lundi ils étaient vingt-cinq, mardi à peine moins, à venir apporter leur soutien à Gaston-Armand Amaudruz accusé d'incitation à la haine raciale et de révisionnisme.
Le plus vieux fasciste de Suisse a son fan-club: des amis et des lecteurs du Courrier du Continent -- sa revue ronéotypée qu'il diffuse depuis 1946 --, trois, quatre vieilles dames aux cheveux blancs tirés en arrière, un Iranien résidant à Lausanne et un Français qui refuse de décliner son identité. Il peut surtout compter sur sa garde rapprochée, les membres de l'association Vérité et
justice
, principal club négationniste de Suisse romande. A côté de Jürgen Graf, le président, on retrouve René-Louis Berclaz, son secrétaire au flegme aristocratique, dont la condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour propagation raciste a été confirmée le 9 mars par le Tribunal fédéral, et Philippe Brennenstuhl, le trésorier aux allures de garde du corps.
Ressortissant d'Orbe, Philippe Brennenstuhl a également créé en février 1998 la Fondation Aequitas qui a son siège à Genève et dont les statuts affirment défendre la liberté d'expression. Selon le journaliste et spécialiste de l'extrême droite Hans Stutz, son but est d'apporter un soutien aux négationnistes. Son cofondateur, le Genevois Patrick Richard, n'est autre... que l'avocat de Gaston-Armand Amaudruz. L'avocat explique qu'il a quitté l'association courant 1998 et dément avoir des sympathies pour les thèses négationnistes.
Dans un pamphlet distribué hier à Lausanne, Vérité et justice dénonce une procédure «stalinienne» et «totalitaire». «C'est un procès politique, affirme, péremptoire, Jürgen Graf. Le président du tribunal ne connaît rien du tout au révisionnisme. Il ne sait même pas qui est Zündel (ancien SS et célèbre auteur négationniste retiré au Canada, n.d.l.r.)!» L'«ami français» éclate de rire. Ce dernier raconte que «pas mal» de Français s'intéressent à Amaudruz, même si les médias de l'Hexagone ont fait le «black-out» sur le procès.
Procès diffusé dans le milieu
Jürgen Graf explique qu'il vient à Lausanne pour se documenter. Ses comptes rendus seront diffusés par les principales revues révisionnistes du monde, en Allemagne et aux Etats-Unis, et bien sûr par Vérité et justice. Dans son dernier bulletin, l'association a publié une conférence donnée le 10 mars à Sion par le révisionniste bâlois. Son thème? Le rapport Bergier, qualifié, dans une postface de Philippe Brennenstuhl, d'entreprise issue des milieux «sionistes et
maçonniques». Lors de cette soirée valaisanne, qui a réuni une cinquantaine de personnes, le service d'ordre était assuré par des skinheads neuchâtelois.
Avant de regagner la salle d'audience, Jürgen Graf rappelle le credo révisionniste: il n'y a pas eu de plan d'extermination nazi, il n'y a pas eu de chambres à gaz et il n'y a pas eu six millions de morts juifs. Une jeune fille venue assister au procès intervient: «Et que faites-vous des témoignages des survivants?
-- Ils ne valent rien.»
Un jeune homme renchérit: «Et les confirmations apportées par les nazis eux-mêmes?
-- Extorquées sous la torture des vainqueurs.»
L'échange tourne rapidement au dialogue de sourds. Obsédé par des détails techniques relatifs à l'Holocauste, le négationniste bâlois s'emporte: «C'est toujours comme cela avec les juifs. Ils ne répondent jamais à nos questions!»

Note de l'aaargh: on voit, à la note de la rédaction du journal suisse sur Zündel l'étendue océanique de son ignorance.
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Trois survivants témoignent, l'accusé se dérobe



Au «Canada» d'Auschwitz, on entrait en masse et personne ne sortait.

Sylvie Arsever



Le procès de Gaston-Armand Amaudruz ne devait pas être celui de l'histoire, tout le monde l'a répété. Mais il n'a pas pu être celui de l'extrême droite, le Tribunal ayant dû renoncer à entendre deux spécialistes du sujet. Et, face aux sophismes par lesquels l'accusé tente de faire passer son refus de reconnaître les crimes nazis pour l'exercice d'un légitime scepticisme scientifique, un peu d'histoire était bienvenue. La leçon a été donnée par trois survivants des camps.
Les singeries de l'accusé avaient parfois suscité l'hilarité d'un public en partie acquis à sa cause, ces témoins ont déposé dans un silence de plomb. Deux d'entre eux, Sigmund Toman et Otto Klein, ont été détenus à Auschwitz. Le premier, qui est partie civile au procès, a raconté les convois de juifs de Hongrie et de Roumanie qui arrivaient en masse durant le printemps de 1944, des déportés qui n'apparaissaient jamais dans le camp tandis que la lueur des fours crématoires montait plus haut dans le ciel. «On ne voulait pas y croire et, pendant dix ans, je n'ai pas pu en parler, commente-t-il. Aujourd'hui, j'estime que c'est mon devoir de veiller sur cette mémoire.» Otto Klein a été détenu avec son frère jumeau dans les quartiers du docteur Mengele, en face du «Canada» -- le surnom donné au bloc qui abritait chambres à gaz et four crématoire. [Note de l'aaargh: cette affirmation fantaisiste dénonce son auteur: il a lu des livres et il mélange tout. C'est un faux témoin typique. Le Canada servait de magasin de vêtement et n'était nullement à proximité des crématoires. ] Il avait 12 ans. «J'ai vu des milliers de gens y entrer, personne n'en ressortait jamais.» Et, juste avant l'évacuation du camp, il a été chargé de vider une pièce, dans le «Canada». «Il y avait des lunettes, des montres, des vêtements, d'enfants surtout», se rappelle-t-il. Comme Sigmund Toman, Léon Reich n'a d'abord pas pu parler de ce qu'il avait vu dans les camps qu'il a traversés. Aujourd'hui, il fait des conférences dans les écoles «pour que ça ne recommence pas». «A la fin de la guerre, les survivants étaient surtout des jeunes gens. On avait aussi déporté des enfants et des vieillards. Où sont-ils passés?» demande-t-il. L'accusé n'a qu'une réponse: qu'on lui remette une version écrite des témoignages, il les soumettra à son «historien» de référence, le célèbre négationniste Faurisson...

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Bâle rejugera une affaire similaire



Le Tribunal fédéral a partiellement accepté le recours du révisionniste bâlois Ernst Indlekofer.

La justice bâloise devra revoir la peine infligée à Ernst Indlekofer.
Responsable de la revue Recht +Freiheit, ce sexagénaire avait été condamné en septembre 1997 à trois mois de prison avec sursis par la Cour pénale de Bâle-Ville.
Dans un arrêt diffusé mardi, le Tribunal fédéral (TF) a accepté partiellement le recours du condamné. Ingénieur en informatique, ce dernier a écrit et publié des textes qui minimisent, voire qui remettent en question la réalité du génocide du peuple juif.
Sur plusieurs points, le TF juge qu'une correction du jugement rendu par la justice bâloise s'impose. Ainsi, les propos d'Ernst Indlekofer, qui dénonçaient l'«hystérie de l'Holocauste», ne tombent pas sous la norme antiraciste.
Si l'on examine le contexte de ces propos, selon l'opinion du lecteur moyen, l'accusé n'a pas voulu par là minimiser la Shoah, souligne le TF. Il a voulu vitupérer la manière à son goût hystérique de thématiser aujourd'hui l'Holocauste.
Mon-Repos juge par ailleurs que la maxime dite d'accusation n'a pas été respectée en première instance, devant la Cour pénale de Bâle-Ville. Sur la plupart des autres points, en revanche, le TF rejette le recours du condamné. Il ne fait pas de doute que les propos tenus par Ernst Indlekofer, notamment relatifs à la «prétendue élimination du peuple juif», tombent sous le coup de la norme antiraciste. ATS
Arrêts 6P.132/1999 et 6S.488 du 3 mars 2000.




Le Temps, 6 avril 2000

Procès Amaudruz : troisième journée

VAUD. Les parties civiles ont vu dans le négationniste «un petit idéologue de la haine, au centre d'une internationale brune» .

Le Ministère public requiert 15 mois ferme contre Gaston-Armand Amaudruz



Jeudi 6 avril 2000

Il ne faut faire de Gaston-Armand Amaudruz ni un exemple ni un martyr. Le procureur vaudois Jean-Marc Schwenter a requis mercredi 15 mois ferme contre le révisionniste pour discrimination raciale -- soit la même peine que celle qui a été infligée en 1999 au révisionniste bâlois Jürgen Graf. Le sursis est impossible pour l'octogénaire, dont «c'est le métier de discriminer», a déclaré Jean-Marc Schwenter. La défense a en revanche plaidé en faveur d'une amende ou d'une peine de courte durée. Le jugement est attendu lundi prochain.
«Amaudruz incarne l'insulte. Il en est la logorrhée. Il puise dans le terreau du négationnisme pour se répandre dans les plates-bandes du racisme. Il sème insidieusement la graine de la haine et c'est le ferment possible de malheurs ultérieurs», a lancé le représentant du Ministère public dans son réquisitoire. «Son discours est insoutenable et ne peut être toléré dans un Etat de droit.»
«Le procès du négationnisme»
De leur côté, les organisations parties civiles ont stigmatisé ce «petit idéologue de la haine, qui est au centre d'une internationale brune et s'y complaît», selon l'avocat de la LICRA Philippe Nordmann. «Ce procès est celui du négationnisme, qui est la forme moderne de l'antisémitisme. Nous avons la responsabilité de le stopper», a clamé Me Philippe Grumbach, l'avocat des fils et filles de déportés juifs de France.
Pour son avocat, Me Patrick Richard, Gaston-Armand Amaudruz ne mérite pas d'être placé sur le même pied que Jürgen Graf, qui a vendu plus de 1000 ouvrages et diffusé de la publicité et des écrits par Internet. La distribution du Courrier du continent était limitée (entre 400 et 500 exemplaires), et se faisait sans publicité. Il n'a par ailleurs pas été établi que l'accusé a vendu des livres depuis l'entrée en vigueur de la norme pénale sur le racisme en 1995. De plus, le fait de les mettre à disposition n'est pas constitutif de l'infraction, selon le défenseur. Enfin, Gaston-Armand Amaudruz, pour son avocat, n'est plus reconnu comme un leader de l'extrême droite et son influence sur ces milieux est désormais plus que limitée.
LT/AP




Le négationnisme, sinistre écho du nazisme, peut-il être éradiqué par voie judiciaire? Tandis que s'annonce la fin du procès de Gaston-Armand Amaudruz à Lausanne, la réponse à cette question semble plus que jamais incertaine.

Le Temps, Samedi 8 avril 2000

Les négationnistes n'ont pas peur de la justice: ils la détournent à leur profit


Sylvie Arsever



Samedi 8 avril 2000

Dans la terre près du crématoire II d'Auschwitz, rapporte l'ancien déporté Hermann Langbein", des détenus du «commando spécial» qui avait la charge de vider les chambres à gaz après usage ont enfoui des notes dont des fragments ont été retrouvés dix-sept ans après la libération du camp. L'un d'eux, Zelmun Lewenthal, avait laissé ces mots: «La façon dont les choses se sont passées, aucun être humain ne pourra se l'imaginer parce qu'il est inimaginable que nous puissions en rendre un compte exact.» Zelmun Lewenthal savait qu'il ne survivrait pas, les membres du commando étant régulièrement assassinés avec le secret qu'on leur avait imposé. Il avait peu de raisons d'espérer que son message serait jamais retrouvé. Il a quand même témoigné.
Survivre pour témoigner, c'était l'objectif par lequel de nombreux déportés tentaient de conserver quelques lambeaux de sens dans une souffrance insensée.
Mais seraient-ils crus? Dès le début, certains survivants racontent avoir connu cette angoisse. Et c'est elle que réveillent chez eux les écrits, même marginaux, de ceux qui prétendent «réviser» l'histoire alors que leur but est plus précisément de la nier. A cet égard comme à beaucoup d'autres, le négationnisme se construit en écho de l'entreprise d'extermination nazie. Le crime était inimaginable, ils soutiennent qu'il était impossible: le temps pour ventiler les chambres à gaz aurait manqué, les fours crématoires n'auraient jamais pu brûler tous les corps, etc. Les SS exécutaient la Shoah au moyen de circulaires codées et d'un langage à double sens, les négationnistes prétendent prendre ces mots de passe sinistres au pied de la lettre: la «solution finale du problème juif» aurait résidé, contre toute vraisemblance, dans l'émigration, on n'aurait gazé à Auschwitz et ailleurs que des poux -- l'un des termes utilisés par la propagande nazie pour évoquer le «péril juif». Le régime hitlérien, enfin, attribuait aux juifs qu'il exterminait le pouvoir terrifiant
d'anéantir, par contamination, la «race» allemande, les négationnistes expliquent la reconnaissance universelle de la Shoah par un mensonge juif, organisé pour bénéficier d'avantages financiers -- les réparations -- moraux -- la condamnation de l'antisémitisme -- et politiques -- la reconnaissance de l'Etat d'Israël. Le «mensonge d'Auschwitz» est la version actualisée du «complot juif international», l'un des clichés antisémites qui ont créé le terrain où la Shoah a vu le jour.
Le négationnisme n'est pas simplement une vision ultra minoritaire de l'histoire ou une théorie aberrante de plus dans un monde où elles ne manquent pas. C'est la forme contemporaine de l'antisémitisme politique. Il y avait donc une certaine logique à ce qu'il fasse partie des comportements interdits par l'article 261 bis du Code pénal, qui réprime la discrimination raciale et l'incitation à la haine raciale. Les tentatives entreprises dans les années septante d'argumenter contre le négationnisme, d'étaler les preuves des crimes nazis, avaient pu donner l'impression qu'il existait réellement un débat historique sur la réalité et l'étendue de ces crimes. Sa mise hors la loi a rendu ses défenseurs infréquentables, ce qui est certainement une bonne chose. Mais elle entraîne également de solides effets pervers. On a pu le constater mieux que jamais durant le procès de Gaston-Armand Amaudruz, qui verra sa conclusion lundi devant le Tribunal correctionnel de Lausanne.
Le plus perceptible de ces effets est la visibilité que la poursuite pénale confère au peu ragoûtant microcosme qui gravite autour des Amaudruz, des Jürgen Graf et autres René-Louis Berclaz. Pour ces gourous au petit pied, qui peuvent se prévaloir à tout casser de quelques dizaines de zélotes, l'aubaine de faire la «une» des médias vaut bien quelques mois de prison, pas toujours ferme.
Surtout que juger un discours, même tenu de parfaite mauvaise foi, implique, en démocratie, de l'écouter. Les personnes accusées en Suisse de négationnisme n'ont certes pas la possibilité de transformer leur procès en procès de l'histoire. Dès avant l'entrée en vigueur de l'article 261 bis, le Tribunal fédéral a précisé, à propos d'une plainte en diffamation déposée par Mariette Paschoud, que l'existence des chambres à gaz et d'un plan nazi d'extermination de juifs d'Europe pouvait être considérée, sur le plan juridique, comme des faits de notoriété publique qu'il n'est pas nécessaire de prouver dans le cadre d'une procédure pénale. [Note de l'aaargh: c'est beaucoup plus facile comme ça!!!] Mais il n'en faut pas moins établir que le discours taxé d'infraction a été tenu, qu'il tombe bien sous le coup de la loi et donner à l'accusé l'occasion d'expliquer ses motivations. Les négationnistes utilisent doublement le créneau que leur laisse ainsi la loi. Ils se retranchent derrière la «muselière» et l'impossibilité dans laquelle on les met de tenter d'établir la véracité de leurs thèses pour se dispenser de toute argumentation logique et assumer la pose du prophète injustement bâillonné. Mais ils n'en propagent pas moins leur discours puisque, pour les comprendre avant de les juger, il faut bien s'intéresser à leurs convictions. Ils parlent donc du «lobby» qui travaille à affaiblir les valeurs nationales et met les pouvoirs d'Occident à sa botte. Des «parasites» qui s'enrichissent grâce à la spéculation, des délinquants étrangers qui viennent en Suisse vendre de la drogue et que les intellectuels au service du «lobby» veulent protéger. Ils font leurs choux gras de l'affaire des fonds en déshérence: il leur suffit de la mentionner, à titre d'exemple de ce qu'ils comprennent par «lobby», pour être entendus bien au-delà de leur cercle d'affiliés. Bref, ils distillent avec délectation les clichés racistes qui forment le noyau dur de leur univers mental. En apparence, on est resté à la périphérie du débat puisque le centre en est, en théorie, la négation des chambres à gaz. Mais en réalité, on est en plein coeur: dans la haine sournoise, la diffamation et l'incitation à l'exclusion.
Tous ces effets pervers, nous fera-t-on remarquer, ne le sont que par l'écho que leur donnent les médias. Certes. Mais il serait illogique -- et dangereux -- d'appliquer dans le secret une norme dont le but est de discipliner le discours.
Et grand ou petit, cet écho sera toujours plus important que celui obtenu par une feuille comme le Courrier du continent, par laquelle le plus célèbre des révisionnistes romands atteint au maximum 300 à 500 personnes. La question se pose donc de savoir si l'arme ne tire pas parfois plus large que la cible et la réponse dépend en bonne partie de l'appréciation qu'on fait de la capacité de nuisance des néo-nazis laissés à leurs propres moyens. Présent avec constance sur la scène d'extrême droite en Suisse, Amaudruz ne fréquente pas des cercles très nombreux. Mais il n'est pas rassurant de voir ses vieilles lunes se faire une nouvelle jeunesse dans les milieux skin. Et qui peut évaluer l'écho que sont susceptibles d'avoir les nombreux sites négationnistes d'Internet auprès des esprits non initiés? [Nous soulignons, avec une certaine gratitude...] Difficile, donc, de trancher. Une chose est sûre: la mise hors la loi du négationnisme n'est pas la panacée qu'elle a semblé être au début et l'arme judiciaire gagne, dans ce domaine comme dans d'autres, à être utilisée avec parcimonie et en tout dernier ressort.

Hermann Langbein: Hommes et femmes à Auschwitz, Fayard 1975, paru en poche dans la collection 10/18. [Livre d'un militant très politique]


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GENÈVE. Le député vert Patrice Mugny dénonce l'association «Vérité et Justice»

Plainte déposée contre des auteurs négationnistes


Pierre Hazan



Mardi 11 avril 2000

C'est une brochure qui suinte de partout la haine, l'antisémitisme et le négationnisme. Intitulée Le contre rapport Bergier, la poignée de pseudo-historiens connus pour leurs idées révisionnistes qui a fabriqué cet opuscule l'a envoyé à tous les parlementaires. Profondément choqué par la haine qui s'en dégage à sa lecture, le député vert Patrice Mugny a décidé de porter plainte. Il vient d'adresser une plainte pénale au procureur genevois Bernard Bertossa à l'encontre de l'association Vérité et Justice (sic!) et des auteurs, Bernhard Schaub, René-Louis Berclaz, Jürgen Graf et Philippe Brennenstuhl pour négationnisme du génocide des Juifs et des Tziganes (article 261 bis). Tous se situent dans la mouvance du révisionniste Gaston-Armand Amaudruz condamné lundi. Jürgen Graf est considéré comme la tête de file des négationnistes en Suisse et a déjà été condamné en première instance à 15 mois de prison ferme pour s'être livré à la propagande raciste et antisémite.
La brochure traîne dans la boue la conseillère fédérale Ruth Dreifuss, la tenant en substance «pour une traître à la patrie». Réactualisant le thème éculé d'un complot juif mondial à la lumière de l'affaire des fonds en déshérence, les auteurs affirment que «le gouvernement suisse se considère dorénavant comme le «vassal d'un lobby judéo-américain». Ils s'en prennent aussi à Simone Veil, se gaussant de cette survivante des camps, l'appelant «la gazée» et considérant que la légalisation de l'avortement à laquelle elle a participé est «une forme de génocide». Derrière un scientifisme de pacotille, les auteurs réaffirment la négation du génocide auquel se sont livrés les nazis, écrivant: «Quant aux gazages homicides ayant eu lieu à Auschwitz (et dans d'autres camps), il n'existe pas l'ombre d'une preuve matérielle et documentaire».
Fait inquiétant, jusqu'ici ces négationnistes hésitaient à répandre leur propagande de haine et de mensonge. Comme le note Brigitte Sion du Centre intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), «ils ont jugé le moment favorable pour avancer leurs pions devant la montée de l'UDC et l'incompréhension d'une partie de la génération de la Mob à l'égard du rapport Bergier».

Le Temps, Mardi 11 avril 2000



Le Monde

Le vétéran du négationnisme suisse est condamné à de la prison ferme

 

Jean-Claude Buhrer

 

Lausanne, de notre correspondant

Reconnu coupable de discrimination raciale, le négationniste vaudois Gaston-Armand Amaudruz, vétéran obstiné de l'extrême droite en Suisse romande, a été condamné, lundi 10 avril, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lausanne. La cour l'a également condamné aux frais de justice et à une indemnité de 1000 francs suisses (4.000 francs français) à verser à chacun des quatre plaignants: un ancien déporté, la Fédération suisse des communautés israélites, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et l'Association des fils et filles des déportés juifs de France.

Il aura fallu l'introduction en 1995, dans le code pénal helvétique, d'un article réprimant la discrimination raciale pour que Gaston-Armand Amaudruz rende enfin des comptes à la justice de son pays. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce nostalgique du IIIe Reich, ancien professeur d'allemand et aujourd'hui octogénaire, n'a cessé de propager impunément des théories racistes et de déverser son fiel contre les juifs, niant la Shoah et l'existence des chambres à gaz dans les camps d'extermination. A la veille même de son procès, il a poussé la provocation jusqu'à réaffirmer ses thèses négationnistes dans le Courrier du continent, un bulletin qu'il édite depuis 1946 et distribue à quelque cinq-cents exemplaires dans plusieurs pays, notamment en France.

L'interrogatoire du prévenu avait permis de rappeler son itinéraire dans la mouvance d'une nébuleuse négationniste antisémite et raciste. Comme son acolyte également lausannois, le défunt banquier François Genoud, Gaston-Armand Amaudruz ne s'est jamais départi de ses sympathies de jeunesse. Au lendemain de la guerre, il se rapproche de l'internationale néonazie de Malmö, puis s'en détache en 1951 pour fonder avec René Binet, ancien membre français des Waffen-SS, un mouvement encore plus radical, le Nouvel Ordre européen. Le NOE ne sera jamais plus qu'un groupuscule, mais le Vaudois Amaudruz ne manquera pas une occasion de signaler sa présence chaque fois que l'extrême droite cherche à se manifester quelque part

Dans son réquisitoire, le procureur, qui avait réclamé quinze mois de prison, avait pris soin d'éviter d'en «faire un martyr», tout en soulignant que «son discours est insoutenable et ne peut être toléré dans un Etat de droit». De son côté, Me Philippe Grumbach, avocat des Fils et filles des déportés juifs de France, a présenté ce procès comme «celui du négationnisme, forme moderne de l'antisémitisme»: «Il est de notre responsabilité de le stopper, on assassine une deuxième fois les juifs en portant atteinte à leur mémoire.» Evoquant les liens étroits entretenus par Gaston-Armand Amaudruz avec les principaux ténors du négationnisme et se référant aux thèses développées par lui-même dans certains de ses libelles, la cour a considéré qu'il a démontré «une constance sans faille dans son activité raciste et son antisémitisme». Les juges ont également relevé qu'après avoir entendu les témoignages de trois survivants des camps « il n'a, à aucun moment, manifesté des regrets ni modifié son discours sur la Shoah ».[Note de l'aaargh: c'est-y un tribunal ou un guignol?]

La décision des juges de Lausanne ne deviendra exécutoire qu'après avoir été confirmée par le tribunal cantonal, au terme d'un très probable recours.


Le Monde, 12 avril 2000, première page.


 



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