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L'affaire Plantin: suite



Article de Lyon Figaro, 10 février 2000, rendant compte de l'audience d'appel, suivi de nos brefs commentaires.


Justice Révisionnisme

La présence muette de Plantin

 

par Gérard Schmitt


 

Procès bref, en appel de Jean Plantin épinglé à deux reprises par le tribunal pour le contenu négationniste de sa revue Akribéia. L'avocat général a requis confirmation des premiers jugements. soit des peines de dix mois d'emprisonnement avec sursis plus des amendes. Physiquement présent, le prévenu a refusé de répondre aux questions.
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-- Je n'ai pas l'intention de participer à ce procès en sorcellerie.
-- C'est vous qui avez fait appel...
-- Mon avocat répondra. Il est là pour ça...

Comparaissant hier devant la cour d'appel de Lyon, Jean Plantin s'est refusé à aller plus avant dans un dialogue avec ses juges. Présent -- ce qui constituait un progrès par rapport à ses procès précédents -- il est resté quasiment muet. "Je n'ai rien à vous dire", a précisé pour ceux qui ne l'avaient pas encore compris l'ancien étudiant de Lyon II-Lyon III avant de retourner s'asseoir sur le banc des prévenus. Un banc sur lequel pendant toute l'audience il se maintiendra assis, un peu voûté, prenant des notes sur du papier-écolier. A peine plus attentif aux propos de l'avocat général Viout dénonçant dans son réquisitoire "le paradoxe" du comportement d'un homme qui revendique la liberté de critique, le dos tourné au débat."
Directeur de Akribeia (exactitude en Grec), Jean Plantin avait été condamné à deux reprises par le tribunal de Lyon pour avoir publié dans sa revue des fiches de lecture consacrées à des ouvrages révisionnistes, le rapport Rudolf, le livre Oradour, un demi-siècle de mise en scène, les Annales révisionnistes, Révision, etc. La première fois c'était en mars 1999. Cité par le parquet, Jean Plantin avait écopé de six mois avec sursis et 10.000 francs d'amende au regard de la législation de 1949 réprimant la publicité faite à des publications dangereuses pour la jeunesse. Visé la deuxième fois par une citation directe de SOS-Racisme pour le 4e numéro de Akribeia, il s'était vu infliger six mois avec sursis et 30.000 francs d'amende pour contestation de crime contre l'humanité sur le fondement de la loi de 1990, dite loi Gayssot.
Les deux dossiers avant été regroupés devant la cour d'appel, la discussion hier -- sans Plantin -- a pris une tournure très juridique. Assurant la défense du jeune historien, maître Delcroix a tout d'abord rejeté l'application dans ce dossier d'une législation qui accorde à l'administration -- à savoir le ministère de l'intérieur, lequel on le sait arrête les publications dangereuses pour les mineurs -- le pouvoir "exorbitant" de fixer le champ d'application de la loi pénale.
Pas de confusion pour l'avocat général Viout. La loi interdit de faire de la publicité à des publications déclarées dangereuses et dont les listes sont établies par le ministère de l'Intérieur en application d'un pouvoir qui n'a rien d'extravagant. C'est vrai pour les revues pornographiques comme pour des écrits révisionnistes. Aux yeux du représentant du ministère public, les fiches de lecture publiées par Plantin n'ont pas été inspirées par un souci de rigueur scientifique, mais par une volonté de faire de la pub à des textes interdits. "C'est de la retape", conclura même l'avocat général. [On remarquera que les motivations généreusement prêtées à l'accusé témoignent d'une inordinaire bassesse morale chez ce magistrat debout. -- aaargh]
Figure imposée des procès de négationnistes: la dénonciation de la loi Gayssot, liberticide et gardienne d'une histoire officielle. Haro sur Gayssot. Devant les magistrats lyonnais, maître Delcroix a respecté la règle du genre. Parlant de "voie de fait". Soulevant "l'exception de tyrannie". S'indignant de "la renaissance d'un esprit religieux dans un système théocratique qui s'oppose à l'esprit positiviste qui veut comme Voltaire constater et contester toute chose". Citant enfin la phrase de Michel Tournier: "La loi Gayssot, c est le retour du blasphème".
On sait que le jugement du tribunal international de Nuremberg est la référence que rejettent les défenseurs des révisionnistes. L'avocat général a répondu par une mise au point où se retrouvait la conviction du magistrat qui, bras droit du procureur général Truche, eut un rôle essentiel dans le déroulement du procès de Klaus Barbie, en 1987 dans ce même palais aux vingt-quatre colonnes. [On s'étonne peu d'apprendre que cette crapule morale a été le "bras droit" d'un homme, Truche, qui a détruit l'un des principaux fondements du droit français, en introduisant la notion inhumaine et scandaleuse par rapport à nos traditions d'"imprescriptibilité" de crimes dits contre l'humanité qui n'étaient pas définis au moment où ils ont été supposément commis (rétroactivité). C'est une forfaiture énorme qui, dans un Etat réellement policé, devrait leur coûter vingt ans , incompressibles, dans les mines de sel. -- aaargh]
Pour Jean-Olivier Viout. le corpus du jugement de Nuremberg est la mise en oeuvre de la Solution finale dans les camps de concentration. "C'est un ensemble -- la mise en application de la solution finale -- que des hommes comme Plantin veulent contester..."
[Il n'est que trop évident que ce moule à gaufre n'a pas lu un seul des 42 volumes de Nuremberg. Il fait le perroquet -- aaargh.]
"Le jugement de Nuremberg fait partie intégrante du patrimoine historique de ce siècle. Il est entré dans notre mémoire collective", dira encore le représentant du ministère public [qui ne recule devant aucune ânerie du moment qu'elle est de nature démagogique. Y-a-t'il un Français sur un million qui sache exactement ce qu'est cette "partie intégrante" du patrimoine "historique"? Lui-même, s'il en avait lu, ne serait-ce que dix pages, préférerait cacher cette caricature du droit. -- aaargh], poursuivant par un plaidoyer en faveur de la loi de 1990. Puis il demandera à la cour de confirmer les peines infligées en première instance à l'éditeur de la revue Akribeia, ajoutant: "Vous ne condamnerez pas Galilée ou Voltaire. Vous ne pourfendrez pas la liberté d'expression" [Evidemment, puis qu'elle est abolie ipso facto.]
Il laissera ensuite la parole aux parties civiles -- maîtres Frery pour SOS-Racisme [une officine créée et financée par Mitterrand pour saouler la jeunesse] et Jakubowicz pour la Licra [une de ces ligues de vertu qui vivent des pintes de sang qu'elles prélèvent à gauche et à droite.]
La cour rendra son arrêt après délibéré.
Elle devra aussi se prononcer sur le cas de l'imprimeur de la revue, défendu par maître Jeantet. Le gérant de l'imprimerie avait été déclaré coupable de complicité mais dispensé de peine par le tribunal. L'avocat général a requis confirmation de cette décision.

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Lyon Figaro, 10 février 2000, p. 3.

Même tabac d'un certain Yves Alègre, dans Le Progrès (même date) qui rajoute cette fioriture, à propos de la cour d'appel: "Un décor encore hanté par l'ombre tutélaire d'un certain Roger Faurisson..."

Il apporte une précision. Après avoir dit "Vous ne condamnerez pas Galilée...", le bêcheur a ajouté: "Je vous demande de condamner Jean Plantin au nom du devoir de mémoire". Mais il a oublié de donner l'article du code...

Il dit aussi que les parties civiles se sont donné le frisson en parlant de l'internationale négationniste et des sites Internet qui relaient Akribeia. De qui qu'y causent ? Chers lecteurs des parties civiles et de la magistrature, profitez-en, votre nom est à l'écran. C'est pas tous les jours...


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