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LA
GAZETTE DU GOLFE ET DES BANLIEUES
Nouvelle série
|
Numéro 15 -- décembre 2002
>[email protected]<
Nouvelles
en français et en anglais
Créée
en 1991 par Serge Thion
News in French
and English
Established
1991 by Serge Thion
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US GO HOME
OUVRONS GUANTANAMO
SOUTIEN À
MOUSSAOUI
BOYCOTT D'ISRAEL
LIBÉRATION
DE TOUTE LA PALESTINE
OMAR ET OUSSAMA
TAPENT LE CARTON
DES MIILLIERS
D'ARRESTATIONS
À TRAVERS
LE MONDE
AL QAIDA N'EXISTE
TOUJOURS PAS
Avec les contributions volontaires
ou involontaires d'Israël Shamir, Maria Poumier, James K.
Galbraith, Ran Hacohen, Uri Avnery, Tanya Reinhart, et quelques
autres.
Sans ghetto, nous ne nous
maintenons pas, et nous avons aussi une vocation universelle.
Rabbin (lausannois)
Hervé Krief, France
Culture 17 novembre 2002
CHOSES
VUES
- La pluie
verte de Yassouf
-
- par Israël
Shamir
- CUEILLIR les olives, toutes
douces, sensuelles et apaisantes, c'est comme égrener
les perles d'un chapelet. En Orient, les hommes portent souvent,
autour du poignet, un chapelet aux grains de bois, ou de pierre
dure. Cela leur rappelle leurs prières. Ca leur sert aussi
-- surtout -- à calmer leurs nerfs, mis à rude
épreuve. Mais entre les perles du chapelet et les olives.
il n'y a pas photo. Vous savez ; c'est vivant, une olive. Les
olives sont tendres, mais pas fragiles pour deux sous -- en cela,
elles ressemblent aux jeunes paysannes palestiniennes. Les cueillir
vous produit une de ces sensations. Comment dire ? De confort
! Oui, de confort, de sérénité. On dirait
que rien ne peut aller de travers. Toutes seules, comme des grandes,
sans peur et sans reproche, les olives se détachent des
branches. En douceur, elles se faufilent entre les paumes de
vos mains et se laissent tomber. Après quoi elles se blottissent
lestement dans la sécurité des grands draps étendus
par terre, prêts à les réceptionner.
- La récolte bat
son plein. Chaque olivier, solidement arrimé dans sa parcelle
en terrasse, est entouré de cueilleurs aux petits soins.
Des familles entières sont dehors, sous les oliviers,
et même au-dessus, perchées sur des échelles,
formant un vaste tableau digne du pinceau de Bruegel l'Ancien.
Nous sommes cinq ou six, à cueillir les olives en compagnie
de la famille de Hafez. Au moment où je vous parle, là,
nous sommes sous les frondaisons fournies d'un vieil arbre au
tronc énorme, tourmenté et tout crevassé.
Nous égrenons ce rosaire vivant: c'est le rosaire de notre
dame la douce terre de Palestine. Des cheveux couleur champ de
blé mûr du Minnesota, des yeux bleu ciel -- inattendu,
pour un étranger, mais rien d'inhabituel pour les personnes
familières des traits des habitants de ce pays -- des
lèvres rieuses. Rowan, sept ans, la fille du vigoureux
et sagace Hafez, est montée au sommet de l'arbre. Les
olives qu'elle cueille tombent, en une pluie verte et parfumée,
sur nos mains, sur nos épaules et sur nos têtes.
Avant de passer à l'olivier suivant, nous soulevons les
bords des draps. Un riche flot d'olives emplit le sac. Un petit
âne gris broute, tout près, regagnant des forces
pour la suite. C'est à lui qu'échoira la rude tâche
de porter les sacs au village, plus haut, dans la vallée
-- et visiblement, il le sait.
- Ces olives, nous sommes
en train de les ramasser à Yassouf, un village miraculeusement
inconnu, sur le haut plateau de la Samarie. Ses maisons vastes
et hautes de plafond, construite en pierre claire et douce, témoignent
d'une prospérité ancestrale, fruit du travail acharné
de ses habitants, génération après génération.
Des escaliers spacieux conduisent aux terrasses, où les
villageois passent les chaudes soirées estivales, adoucies
par la brise venue de la Méditerranée, à
la fois lointaine et proche. Beaucoup de grenadiers. Dans une
description de la Palestine, écrite par un contemporain
de Guillaume le Conquérant voici près d'un millénaire,
le village de Yassouf est mentionné. L'abondance des grenadiers
y est déjà notée. La localité, peut-on
y lire, est connue pour avoir donné le jour à un
lettré qui se fit un nom, plus tard, dans la lointaine
Damas : le sheikh Al-Yassoufi.
- Si ce n'est pas le paradis,
cela y ressemble. Nous sommes arrivés à Yassouf
hier. Ce village est construit sur une arrête entre deux
vallées. Au-dessus du village, un sanctuaire ancestral
(bema) occupe le sommet d'une colline, sans doute un de
ces hauts lieux où les ancêtres de Hafez et de Rowan
avaient été les témoins de communions miraculeuses
entre énergies telluriques et célestes. Les villageois
s'y rendent souvent, pour y rechercher un soutien spirituel,
comme le faisaient avant eux leurs ancêtres, les habitants
de la petite principauté d'Israël. Nous sommes, ici,
en Terre Sainte et, pour ses habitants, le miracle quotidien
de la foi est indissociable des travaux et des jours. Les rois
de la Bible avaient essayé de les brimer et de cantonner
la foi au Temple, centralisé et facile-à-taxer-et-à-contrôler.
Mais les gens du peuple préféraient aller prier
dans leurs sanctuaires locaux. Les paysans conservèrent
une combinaison un tiers deux tiers entre foi locale et foi universelle,
très semblable au lien qui peut exister par exemple, au
Japon, entre shintoïsme et bouddhisme. Ils sont religieux,
mais absolument pas fanatiques. Ils ne portent pas le vêtement
islamique. Les femmes ne couvrent pas d'un voile leurs beaux
visages. Ces deux aspects de la religion -- local et universel
-- ont survécu aux millénaires et ont fini par
fusionner entre eux. Le temple est devenu la splendide mosquée
ommeyyade d'Al-Aqsa, tandis que dans le haut lieu de Yassouf,
les villageois prient le Dieu du village.
- Les vieux arbres vénérables
abondent; ils ont certainement reçu plus d'une confidence
et d'un voeu durant leur longue existence. Un puits peu profond,
miraculeux, ne se tarit jamais, même au plus fort de la
canicule de juillet, et ne déborde pas durant l'hiver,
pourtant pluvieux; une tombe sacrée, qui a probablement
changé plusieurs fois de nom depuis des temps immémoriaux,
est appelée, de nos jours, Sheikh Abou Zarad. Là
se trouvent des ruines remontant aux premiers temps de Yassouf,
et donc à bien plus de quatre millénaires avant
nous. Depuis sa fondation, le village n'a jamais été
abandonné. Aux jours de gloire de la Bible, il appartenait
à Joseph, la plus puissante des tribus d'Israël.
Lorsque Jérusalem se retrouva sous l'empire des Juifs,
ces terres et ces gens conservèrent leur propre identité
israélite et finirent par adopter le christianisme. Le
temple à coupole, au sommet de la colline, invite toujours
à la prière. En février, le sommet de la
colline est entièrement blanc, tant il y a d'amandiers
en fleurs. Actuellement vert et frais, il offre au visiteur une
vue superbe sur le moutonnement des collines de la Samarie.
- Quant à nous, nous
sommes arrivés un peu trop tard pour bénéficier
de cette vue enchanteresse : en effet, en automne, en Orient,
le soleil se couche très tôt. En compensation, dans
la semi-obscurité crépusculaire, nous nous rendîmes
près de la source du village, qui en est le cour palpitant.
D'une faille dans le rocher, paisiblement, l'eau sourdait, puis
elle disparaissait dans un tunnel et s'en allait donner vie aux
jardins. Nous nous assîmes sous les figuiers, qui déployaient
leurs larges feuilles trilobées, à la manière
dont les danseurs Noh, au Japon, tiennent dressés leurs
éventails, qu'ils agitent d'un mouvement incessant et
gracieux. Entre les feuilles, dans la lumière blafarde
de la lune, des papillons géants, tout noirs, évoluaient:
c'étaient des chauves-souris, pensionnaires de grottes
voisines. Une fois la nuit tombée -- jamais avant -- elles
sortent: elles vont s'abreuver à la source et se régaler
d'un festin de figues éclatées de s'être
trop gorgées de soleil.
- Habituellement, autour
de la fontaine du village, les conversations vont bon train...
Elles s'écoulent, enjouées, comme les eaux abondantes.
Il n'est pas d'endroit plus indiqué pour aller s'asseoir
et bavarder avec les villageois de la récolte, du bon
vieux temps, des enfants. Et du dernier article d'Edward Said,
repris dans la feuille de chou locale. Les paysans du coin ne
sont pas des rustauds : certains ont parcouru le vaste monde,
de Bassorah à San Francisco. D'autres ont fait des études
dans une petite annexe universitaire, non loin d'ici. Leur éducation
politique a été complétée dans les
prisons israéliennes -- stage pratiquement indispensable
pour parfaire son éducation et auquel pratiquement pas
un jeune homme ne coupe, par chez nous. Leur hébreu, appris
dans ces conditions particulières, ou à travers
des années de labeur sur les chantiers de construction
israéliens, coule bien. Il est même riche d'expressions
recherchées. Ils sont ravis de pouvoir le pratiquer avec
un Israélien amical.
- Mais nos hôtes étaient
sombres, et les soucis ne parvenaient pas à quitter leurs
regards tristes. Même durant le dîner, tandis que
nous nous régalions de riz aux noix et de yoghourt, ils
étaient plutôt ailleurs, pensifs. Nous connaissions
la raison : une nouvelle créature monstrueuse avait fait
son nid sur le sommet pelé de la colline et elle étendait
ses pseudopodes en une toile d'araignée menaçante,
au-dessus du village. L'armée avait confisqué les
terres de Yassouf pour des " raisons " militaires,
et avait refilé l'endroit aux colons. Ils avaient bâti
un préfabriqué monstrueux en béton gris,
ficelé, comme un rôti, de fil de fer barbelé,
entouré de miradors.Et ils s'étaient même
arrogé le nom de la source voisine : Le Pommier. La colonie
n'avait nullement l'intention de se contenter des terres volées,
voici dix ans, aux habitants de Yassouf : elle commençait
à gagner toute la contrée, envoyant ses métastases
jusque sur des collines voisines, éradiquant sur son passage
oliveraies et vignobles.
- Les paysans n'osaient
plus se rendre dans leurs propres champs, car les colons sont
des brutes, avec des flingots, le doigt sur la gâchette,
qu'ils ont facile. Ils tiraient sur les villageois. Souvent,
ils les kidnappaient et les torturaient, incendiaient leurs champs.
Il leur suffit de tenir les paysans en respect pendant cinq ans,
après quoi, en vertu de lois ottomanes qu'ils ont fini
par dégoter dans de vieux grimoires, la terre en friche
tombera dans l'escarcelle de l'Etat. De l'Etat juif. L'Etat donnera
ces terres aux colons juifs. Et en même temps, cela leur
permet d'affamer les villageois.
- Le village était
coupé du monde, par des tranchées et des monticules
de terre de six pieds de hauteur. Même les petites routes
non goudronnées, à peine carrossables, fût-ce
en 4x4, avaient été coupées par l'armée.
Le village était devenu une île. L'ambassadeur de
Grande-Bretagne à Tel Aviv a déclaré, récemment,
qu'Israël est en train de faire de la Palestine un camp
de détention géant. Il avait tort : ce n'est pas
un camp géant, que les Israéliens ont créé.
Ce qu'ils ont créé, c'est un Nouvel Archipel du
Goulag de Palestine. L'auteur de l'Archipel du Goulag, le prix
Nobel de littérature Alexander Solzhehitzyn, a affirmé
que le Goulag russe authentique avait été planifié
et était géré par des juifs ; cette affirmation
a été remise en question et finalement rejetée
par les organisations juives. En revanche, aucun doute à
avoir en ce qui concerne l'identité du concepteur du Goulag
de Palestine...
- Les voitures ne peuvent
ni entrer dans l'île de Yassouf, ni en sortir, et les visiteurs
doivent se garer assez loin, puis terminer à pied. La
ville la plus proche, Naplouse - Neapolis, dans l'Antiquité
(comme Naples, ndt) - est à vingt kilomètres, seulement,
de là ; mais à quatre heures de voiture et à
de nombreux checkpoints humiliants de distance. Il nous a fallu
un temps infini pour arriver à Yassouf, obligés
comme nous l'étions de franchir d'innombrables checkpoints
et autres barrages routiers. Bloqués par un barrage de
terre totalement inamovible, nous avions dû abandonner
notre voiture deux kilomètres avant le village.
- Sur notre chemin : la
dévastation, partout. Des oliviers, de chaque côté
de la route, avaient été brûlés ou
arrachés : on aurait dit que cette essence vénérable
incarnait l'ennemi le plus honni des Juifs. Et ennemi honni,
l'olivier l'était bel et bien, en un sens : l'olivier
est le principal pourvoyeur et le principal intercesseur, pour
les Palestiniens. Leur plat de résistance se compose de
galettes de pain-serviette cuit dans un four en terre, le tannour,
arrosées d'huile d'olive, parsemées de thym moulu,
le za'atar, et agrémentées d'une grappe de raisins.
Leurs rois et leurs prêtres, jadis, étaient oints
d'huile d'olive. Les sacrements de l'Eglise - inestimable contribution
palestinienne à l'Humanité - ne sont que consécration
de l'olivier. Au cours du baptême, les Palestiniens sont
oints d'huile d'olive avant leur immersion totale dans les fonts
baptismaux, et leur peau conserve le souvenir de la souple douceur
de l'huile d'olive. L'huile est utilisée dans les rites
de mariage, et pour l'extrême onction, en confirmation
du lien indissoluble entre les Palestiniens et leur terre. Le
célèbre inventeur des manuscrits de Qumran, John
Allegro, a ruiné sa réputation en commettant un
opuscule sacrilège identifiant Jésus Christ avec
des champignons hallucinogènes. Quand j'aurai décidé
de marcher dans ses brisées (si je le décide un
jour) je comparerai l'Huile d'Olive Vierge et Notre Dame La Vierge
Marie, suprême médiatrice de la Palestine.
- Tant qu'il y a des oliviers,
les paysans de Palestine sont invincibles. C'est bien pourquoi
leurs adversaires ont fait retomber leur hargne contre ces arbres.
Ils les ont coupés partout où ils ont pu le faire.
Ces dernières années, huit mille oliviers magnifiques,
entre vieux mastodontes et jeunes scions vigoureux et prometteurs,
ont été arrachés. Les colons ont interdit
aux paysans de cueillir leurs olives, leur dressant des embuscades
aux détours des chemins conduisant aux oliveraies et les
dévalisant. Quant à nous, Amis Etrangers et Israéliens
de la Palestine, nous sommes venus, comme les Sept Samouraïs
du vieux péplum à la japonaise de Kurosawa, afin
d'aider les paysans à cueillir leurs olives et de les
protéger des exactions des colons prédateurs.
- De toutes les bonnes choses
- innombrables - que l'on peut faire sur notre bonne vieille
Terre, aider les Palestiniens est la plus utile et la plus agréable
que je connaisse. L'ambiance kibbutz arrive très loin
derrière. Les jeunes kibbutzniks sont généralement
emmerdants comme la pluie et taciturnes, et les vieux kibbutzniks
sont, comment dire ? vieux ! Dans un kibbutz, vous êtes
entouré d'autres étrangers, parfois même
pas. Les Palestiniens sont tellement amicaux, ouverts, désireux
de bavarder avec vous. Les militants internationaux venus ici
baignent littéralement dans l'amitié.Ils vivent
dans des villages enchanteurs, ils voient le ciel bleu, lumineux,
chaleureux, au-dessus du paysage incomparable des collines palestiniennes
et -- surtout -- ils sont entourés de l'hospitalité
légendaire des paysans. Et si occasionnellement les colons
ou les soldats israéliens leur tirent dessus, cela est
peu cher payé pour toute la satisfaction et le plaisir
qu'ils trouvent à aider les paysans palestiniens. C'est
en quelque sorte une animation supplémentaire, offerte
par dessus le marché par Tsahal. Après tout, c'est
bien pour ça qu'on a besoin de Samouraïs ici, non
?
- Les gens qui aident les
Palestiniens sont bien différents des volontaires venus
travailler dans les kibbutzs. Ils sont beaucoup plus hétérogènes.
Les âges, déjà. Cela va de l'étudiant
d'Uppsala âgé de dix-neuf printemps à la
mère de famille de Brighton, du Révérend
venu de Géorgie au prof de Boston, du paysan français
au député italien. Ils sont unis par leurs sentiments
de compassion, leur sens inné de la justice, et - oui,
il faut le dire - par leur courage. Ils travaillent dans l'ombre
portée des tanks israéliens, ils protègent
oliviers et hommes de leur propre corps. La récolte, dans
les montagnes de la Samarie, est une joie, mais ce n'est pas
pour les mauviettes. Nous allions devoir en découvrir
sans plus tarder la face moins sympa.
- Nous étions en
train de cueillir les olives, de remplir les sacs de cet or vert,
lorsque, soudain, une Jeep descendit la route caillouteuse et
raboteuse et s'arrêta près de nous, dans un crissement
de freins, en soulevant un nuage de poussière ; derrière,
suivait un véhicule plus imposant. C'était un transport
de troupes, plein de soldats de Tsahal. Un homme, seul, sauta
de la jeep, pointant son fusil automatique M-16 en direction
de la fillette, perchée sur notre arbre.
- " Foutez le camp,
sales Arabes ! " aboya-t-il en brooklinais. Il prit un gadin
et le balança sur le groupe de travailleurs le plus proche.
Un paysan, qui n'avait pas pu esquiver la pierre, fut touché
à la main, et il se mit à se la masser de son autre
main.
- " Si vous avancez,
même d'un pas, je tire ! " cria-t-il dès que
Laurie eut tenté de lui parler. Il était baraqué,
débraillé, féroce et, visiblement, il faisait
tout son possible pour atteindre un haut degré d'hystérie.
- " Ne vous amusez
pas à toucher ne serait-ce qu'à une olive ! "
hurla-t-il aux paysans.
- Dans un coude que faisait
la route, trois hommes firent leur apparition, au pas de course.
Vision d'extraterrestres. Ils avaient des petites boîtes
noires attachées à leur front rasé par des
lanières étroites de cuir noir ; des lanières
noires saucissonnaient leurs bras, aussi. Les Juifs portent des
phylactères, car c'est ainsi que cet accoutrement s'appelle,
pour leur prière du matin. Mais, sur ces jeunes gaillards,
ces phylactères faisaient penser irrésistiblement
aux amulettes de quelque tribu guerrière. Ils portaient
des pantalons et des tee-shirts de couleur foncée, tandis
que leurs châles blancs rayés de noir flottaient
derrière leur dos. Leurs flingues étaient pointés
sur nous. Ils semblaient possédés par quelque démon
étrange, ces jeunes hommes en tenue rituelle juive et
aux idées courtes extraites du Livre de Josué.
Je ne fus aucunement étonné de voir l'un d'entre
eux extirper une longue lame flexible. La scène me rappela
un film sorti récemment dans les salles : " La Machine
du Temps " (The Time Machine), dans lequel les féroces
Morlocks font soudain irruption et prennent d'assaut Eloi, une
civilisation bucolique.
- Les yeux scintillant de
haine, ils bousculèrent les femmes et insultèrent
les hommes,. En paysans timides, les Palestiniens firent le dos
rond. Samurai désarmé que j'étais, je tentai,
pour ma part, de raisonner les assaillants.
- " Laissez-donc ces
paysans récolter leurs olives ", plaidai-je, "
Ce sont là leurs arbres ; c'est leur gagne-pain. Soyez
gentils avec eux ! "
- " Dégage,
espèce d'arabophile ! " siffla l'un d'eux. "
Tu aides l'ennemi. C' est NOTRE terre. C'est la terre des Juifs.
Les goyim n'ont rien à faire ici
- ! "
- Dans des circonstances
moins tendues, j'aurais éclaté de rire : ces jeunes
hommes un peu zinzins venus de New York voulant chasser les descendants
légitimes du peuple d'Israël de leur terre ancestrale.
Laissons tomber l'incroyable crétinerie d'une prétention
fallacieuse à un pays d'où une absence de cinq
millénaires rend toute revendication totalement sans objet.
Qu'importe, si leurs ancêtres "juifs" venaient
probablement des steppes d'Asie centrale et n'avaient jamais
vu la Palestine de toute leur vie. Peu importe que même
les Juifs de l'Antiquité n'aient jamais vécu et
soient très exceptionnellement venus sur la terre d'Israël,
entre Bethel, Carmel et Jezreel. Bientôt les ouvriers roumains
invités de Bucarest pourront chasser la population de
Florence, en se prévalant de leur descendance directe
de la Rome antique. Mais les flingues de ces gars-là n'incitaient
pas particulièrement à la rigolade.
- "Pourquoi brûlez-vous
les oliviers ? Les oliviers sont vos ennemis, aussi ?"
- -- "Ouaip ! Un peu,
mon neveu : les oliviers de nos ennemis sont nos ennemis ! Et
vous êtes nos ennemis, aussi !" hurla-t-il d'une voix
suraiguë, concluant avec le mot qui tue : "Antisémites
!"
- Avec les Américains,
ce mot fait merveille. Dès lors qu'un Américain
se fait traiter d' " anti-sémite ", il faut
vous attendre à le voir tomber et rester prostré
sur le sol, jurant amour et fidélité éternels
au peuple juif. Je le sais, parce que je reçois quotidiennement
des lettres de gens qui se sont fait traiter d' " antisémites
" du seul fait qu'ils soutiennent les Palestiniens : généralement,
ils ne peuvent pas s'en remettre. Je leur apporte les premiers
soins psychologiques : après avoir été puni,
personnellement, au motif d'activités anti-soviétiques,
et condamné pour mes opinions anti-américaines,
étant, de plus, un amateur anti-normatif d' antiquité,
je peux faire face à la diffamation antisémitique.
De nos jours, si vous n'êtes pas qualifié d'antisémite,
cela veut dire que vous êtes certainement dans le faux,
pris en sandwich quelque part entre Sharon et Georges Soros.
- Comme "philoarabe"
ou "philonoir", "antisémite" est une
catégorisation qui salit qui l'utilise, par association.
Les colons y ont recours à tout bout de champ, à
l'instar de Foxman l'espion en chef, Kahane le raciste, Mort
Zuckermann le propriétaire de USA Today, Perle le fomenteur
de guerre, Tom Friedman l'avocat véreux, Shylock le requin
usurier et Elie Wiesel le pleurnicheur holocaustien " pleure-à-la-commande
". Elle a été lancée contre TS Elliot
et Dostoïevski, Genet et Hamsun, Saint Jean et Yeats, Marx
et Woody Allen : excellente compagnie ! Toutefois, les Américains
qui étaient dans notre groupe hésitèrent
un instant. Les braves Israéliens qui étaient avec
nous, quant à eux, commencèrent à se lancer
dans une longue justification de leur position. Seule Jennifer,
une brave jeune femme anglaise, de Manchester, se montra à
la hauteur et apporta encore une fois la preuve de la supériorité
des Britanniques dans ce genre de situations en lançant
un " allez vous faire voir chez les Grecs ! " sans
appel.
- Le canon du fusil M-16
décrivit un arc de cercle et finit pointé sur elle.
Les soldats observaient la scène avec un intérêt
évident. Je décidai de m'adresser à eux
:
- " Arrêtez-les
! Ils pointent leurs armes sur nous ! "
- " Y vous z'ont pas
encore dégommés, apparemment ! ", répondit
le sergent.
- Les soldats n'allaient
visiblement pas intervenir aussi longtemps que les Morlocks feraient
leur crise. Mais il était très clair que dès
l'instant où nous aurions esquissé un geste contre
eux, la terrible puissance armée de l'Etat juif s'abattrait
sur nos têtes. Les Morlocks le savaient pertinemment, eux
aussi : ils fracassèrent un des appareils photo de Dave,
envoyèrent valdinguer Angie, déversèrent
un tombereau d'insultes sur les filles, et nous lancèrent
force caillasses.
- " Mais vous allez
les laisser faire, comme ça, sans intervenir ? ",
en appelai-je à la conscience des soldats.
- " Désolé,
mon pote. Y'a que les flics qui puissent faire quelque chose
avec ces mecs-là. " répondit l'officier. "
Mais on peut t'arrêter TOI, mon petit bonhomme, si t'insistes
! "
- Ainsi, les Palestiniens,
c'est l'armée qui s'en occupe. Pour les colons, il faut
voir ça avec la police ! Cette ruse grossière est
l'une des plus brillantes inventions du génie juif. Probablement
ont-ils emprunté ça aux colonies européennes
en Chine, où coexistaient différents services de
police et des systèmes légaux différents
pour les Européens et les Chinois. C'est en tout cas ce
qui permet aux Morlocks de faire absolument tout ce qui leur
passe par la tête. Les Palestiniens, visiblement, étaient
bouleversés : ils n'étaient pas des combattants
déguisés en civils, eux, mais des paysans, venus
cueillir leurs olives avec femme et enfants. S'ils étaient
venus ici, ce n'était pas pour mourir. Pas encore, en
tout cas. Les colons tuent les villageois pour la beauté
du geste et en guise de distraction, qu'ils aient été
- ou non - provoqués. Pour seulement la semaine passée,
ils ont assassiné plusieurs hommes qui avaient osé
venir cueillir les olives de leurs oliviers. Si les villageois
esquissaient seulement le geste de se défendre, s'ils
osaient seulement lever la main sur un Juif, ils seraient tous
massacrés, jusqu'au dernier, et leur village serait rayé
de la carte.
- Mais il fallait cueillir
les olives, et le face-à-face continua.
- " Tout les problèmes,
ce sont ces connards de colons qui les causent ", clama
Uri, un Israélien progressiste, qui tenait tête
aux nervis colons, à ma droite. " Sans eux, on vivrait
en paix. On viendrait visiter Yassouf, avec notre passeport,
en touristes. Le problème, c'est eux : les colons ! "
- De fait, il n'était
pas difficile - cela coulait quasiment de source - de haïr
des jeunes hommes à l'esprit mal tourné, qui détruisent
des récoltes et affament des villages. La colonie à
laquelle nous avions affaire est connue pour être un repaire
de Kahanistes, que le regretté professeur Leibovitch appelait
judéo-nazis. Ils avaient exulté à la nouvelle
de l'assassinat du Premier ministre Rabin ; ils adoraient Baruch
Goldstein, un criminel de masse venu de Brooklyn ; ils publiaient
le livre interdit du Rabbin Alba qui proclame ouvertement qu'exterminer
les Gentils est un devoir religieux, pour les vrais Juifs. Ils
étaient tellement abominables que les haïr allait
de soi, et donc tomber d'accord avec Uri, aussi.
- Mais tandis que je scrutais
le visage fermé des soldats, un souvenir d'enfance re-émergea
dans ma mémoire. Les pickpockets ne dévalisent
pas les étrangers eux-mêmes : ils envoient un petit
gamin en estafette pour vous délester de votre portefeuille.
Si vous repoussez le gamin, ils vous tombent sur le paletot comme
une tonne de briques au motif de le sauver, parce que vous seriez
en train de le rudoyer. A quoi bon haïr le petit voleur,
alors qu'il n'agit qu'à l'instigation des malfrats adultes
?
- Les jeunes gens fêlés
auxquels nous avions affaire nous avaient été envoyés
par les gros mafiosi, eux aussi. C'est pourquoi les soldats les
laissent agresser les paysans sans sourciller. C'est la division
du travail : les malfrats affament les paysans, l'armée
protège les malfrats, et le gouvernement assume le tout.
Pendant que les canons et les mitraillettes de l'armée
israélienne tiennent les Palestiniens en respect, l'armée
américaine tient à sa merci l'Irak, le seul pays
de la région susceptible d'assurer un équilibre
des pouvoirs, et les diplomates américains, pendant ce
temps, continuent à produire leur veto automatique au
Conseil de Sécurité. Derrière les colons
extrémistes, on peut voir distinctement la main des gros
mafiosi, qui se moquent des olives, des paysans palestiniens
et des soldats israéliens comme de leur première
chemise. A une extrémité de la chaîne de
commandement, un colon cinglé brooklynais avec son M-16
; à l'autre extrémité, Bronfman et Zuckerman,
Sulzberger et Wolfowitz, Foxman et Friedman.
- Et, quelque part, pris
au milieu de tout ça : nous, les Israéliens et
les Juifs américains, qui remplissons notre devoir électoral
et payons dûment nos impôts - et contribuons, de
ce fait, au système. Car, sans notre soutien actif, Wolfowitz
devrait aller conquérir Bagdad tout seul et Bronfman devrait
brûler les oliviers des Palestiniens tout seul aussi.
- N'empêche, comme
on dit, chaque homme et chaque animal a ses parasites, et nous
devions nous occuper des nôtres. Les paysans de Yassouf
et leurs soutiens internationaux - nous - tinrent bon et ne lâchèrent
pas. La police arriva et tint conciliabule avec les colons. Ce
fut rondement mené : en rien de temps, un grand dépendeur
d'andouilles hirsute, officier de liaison, descendit nous parler
:
- " Vous pouvez ramasser
vos olives, mais allez travailler au fond de la vallée,
là-bas : les colons ne vous verront plus. Or c'est votre
vue qui les dérange. "
- C'était une victoire
partielle - un compromis - mais, peu importait. Au moins nous
allions pouvoir récolter des olives : nous n'en demandions
pas plus. Nous descendîmes dans la vallée dont les
deux flancs sont renforcés par de nombreuses terrasses,
et la cueillette reprit. En bas, les olives étaient plus
petites, moins abondantes : depuis trois ans, ont avait empêché
les paysans de travailler leurs vergers. Or, les oliviers requièrent
beaucoup de travaux d'entretien. Normalement, les paysans labourent
entre les arbres chaque année, en utilisant une charrue
démodée, tirée par un âne ; les terrasses
ne permettent en effet absolument pas l'utilisation du tracteur.
Sans cette opération, les pluies hivernales ne pénètrent
pas dans le sol et elles n'atteignent pas les racines des oliviers.
Les terrasses exigent elles aussi beaucoup de travail d'entretien.
Mais cela n'était plus possible, dans la situation que
l'on connaît, car les paysans, prudents, évitaient
de monter là-haut leurs houes et leurs bêches, qui
sont, comme chacun le sait désormais, des armes dangereuses
aux yeux de leurs tourmenteurs armés jusqu'aux dents.
- A nouveau, les petites
cascades d'olives - noires, ou vertes - s'échappaient
de nos mains avant d'aller rejoindre les draps étendus
sous les arbres. Olives noires et olives vertes poussent sur
un même arbre, car Dieu les a créées comme
ça : il y en a des vertes, et il y en a des noires - nous
a expliqué Husseïn, qui conclut : mais elles donnent
la même huile. C'était là un signe adressé
par Dieu à nous, les hommes : nous sommes différemment
faits, et c'est une bonne chose : cela rend le monde plus beau
et varié - si nous savons garder à l'esprit, tous,
notre commune humanité.
- Nous étendîmes
notre déjeuner sous un olivier géant. Umm Tarik
la seule femme, vêtue de sa robe palestinienne multicolore,
apporta une grosse galette de pain, toute chaude : elle sortait
du four. Cette galette fut généreusement arrosée
d'huile d'olive, tout comme les boules de fromage de chèvre
qui allaient avec. Hassan fit circuler un zir - une amphore palestinienne
en terre cuite - rempli d'eau fraîche à la source
du Pommier. Le zir était très froid et ses parois
étaient humides : à regarder de plus près,
elles étaient couvertes de minuscules gouttes de rosée.
C'est une propriété de la glaise utilisée
pour tourner ces amphores : elle est poreuse, et l'eau transpire
abondamment, l'évaporation des minuscules gouttelettes,
à l'extérieur du récipient, produisant le
froid qui rafraîchit la boisson. Après plusieurs
années d'utilisation, les pores du zir se colmatent et
il perd sa propriété réfrigérante.
Mais il n'est pas hors d'usage pour autant : on l'utilisera pour
entreposer du vin, ou de l'huile.
- " Ramat Gan me manque
(c'est une banlieue de Tel Aviv) ", dit Hassan. " Avant
l'Intifada, j'y travaillais ; j'étais peintre en bâtiment.
C'était un bon travail, et mon patron - un Yéménite
- était un homme honnête ; il me traitait comme
il l'aurait fait d'un membre de sa famille. Parfois, je passais
la nuit, là-bas, et j'allais me balader sur le front de
mer de Tel Aviv, l'après-midi. ça va faire deux
ans que je n'ai pas quitté le village. "
- Tous avaient de bons souvenirs
de l'époque où ils travaillaient dans les grandes
villes de l'Ouest de la Palestine et où ils rapportaient
un peu d'argent à la maison. C'était un arrangement
mutuellement intéressant pour les nouveaux venus et les
paysans - un arrangement profondément inégal, mais
supportable. Partout dans le monde, villageois et paysans travaillent
un moment à la ville quand leur terre n'a ni besoin d'être
moissonnée ni d'être plantée. Pour les gens
du coin, Tel Aviv et Ramat Gan, ces villes " juives ",
n'étaient pas plus étrangères que Naplouse
ou Jérusalem, ces villes " arabes ", le pays
ne faisant qu'un. La Palestine est un petit pays, et Yassouf
est juste au centre, à quarante kilomètres de la
mer, et à quarante kilomètres de la frontière
jordanienne. Les villes industrielles de la côte ont été
construite bien avant que l'Etat d'Israël ait vu le jour
; elles l'ont été grâce au travail des paysans
de Yassouf, et ces villes étaient légitimement
à eux. Pas seulement à eux, mais à eux,
aussi. L'accord tacite et l'harmonie entre villageois et citadins
furent cassés dès lors que les Juifs eurent entrepris
leur grignotage.
- " Vous voyez la colonie
? ", nous demanda Hussein. " Mon père cultivait
un champ de blé, sur ce flanc de colline. Au début,
ils ont pris la terre. Après, ils nous ont bouclés
dans le village. Aujourd'hui, nous n'avons plus que très
peu de terres, et pas de travail ".
- " L'histoire de la
Terre Sainte répète l'histoire de la promesse divine
", dit le Révérend. " Le Christ a dit
: tout le monde est élu. Les Juifs rétorquèrent
: désolés, seuls nous, les Juifs, sommes le peuple
élu. Aujourd 'hui, que demandent les Palestiniens ? Ils
disent : laissez-nous vivre, ensemble, sur ces terres. Et les
Juifs de rétorquer : désolés, cette terre
est pour nous, pour nous seuls. "
- " Il devrait y avoir
un Etat palestinien indépendant ", intervint Uri,
" avec son drapeau, et une vraie frontière. Barak
a trompé tout le monde, en offrant en réalité
de diviser votre territoire en plusieurs cantons. Il faut revenir
aux frontières de 1967, et tout ira bien. "
- Savez-vous que le Talmud
réglemente le partage ? demandai-je, prenant à
mon tour la parole. Deux hommes avaient trouvé un châle,
et chacun affirmait que ce châle lui appartenait. Ils allèrent
devant un juge, et le juge demanda : " Comment dois-je partager
ce châle (entre vous deux) ? " Le premier homme dit
au juge : " divise le en deux parties égales, moitié-moitié
". L'autre dit : " Non, ce châle est tout entier
à moi ". Le juge dit alors " Il n'y a pas de
désaccord (entre vous) sur une moitié du châle,
tous deux vous êtes d 'accord pour que cette moitié
appartienne à l'autre. Je vais diviser la moitié
du châle restante en parts égales. Ainsi, le premier
de vous deux, celui qui demande justice, recevra un quart du
châle, tandis que le second de vous deux, l'égoïste,
en aura les trois quarts ". Telle est l'approche juive en
matière de partage. Il faudrait peut-être que les
Palestiniens adoptent ces procédés, eux aussi.
- Kamal ajouta quelques
brindilles au petit feu préparé pour préparer
le café. C'était un ancien, respecté des
villageois, un homme important dans la vie politique locale et
aussi au-delà. En 1967, il avait alors vingt ans, il dût
se séparer de sa fille nouvellement née avec le
sentiment qu'il ne la reverrait jamais, car il avait été
condamné par les Juifs à quarante ans de prison,
en raison de son appartenance à la Résistance.
Lorsqu'il émergea de l'ombre éternelle des geôles
de Ramleh, sa fille avait vingt et un ans.
- " Nous aussi, nous
avons une histoire de partage ", dit Kamal. " C'est
l'histoire d'une femme qui avait trouvé un enfant abandonné
et l'avait élevé. Puis une autre femme (la mère
naturelle de cet enfant) vint le lui réclamer. Les deux
femmes vinrent trouver le Sheikh Abu Zarad, afin qu'il les départage,
et le sheikh dit: "je vais couper en deux l'enfant, et j'en
donnerai une moitié à chacune de vous deux ".
Une des femmes dit : "D'accord. Partageons l'enfant en deux.
" Mais l'autre femme s'écria, éplorée
: " Jamais de la vie. Jamais je ne laisserai dépecer
mon enfant !". Et le sheikh remit l'enfant à la deuxième
femme, car elle était la vraie mère ".
- J'eus les joues en feu.
De honte. Kamal ne m'apprenait rien de nouveau, mais, en voulant
faire le subtil, j'avais oublié le sens profond du jugement
de Salomon, et lui, Kamal, descendant authentique des héros
bibliques, me le rappelait. Les Palestiniens, comme la mère
légitime, n'ont pas pu choisir le partage. L'Histoire
a montré qu'ils avaient raison : la Palestine ne saurait
être divisée. Les paysans ont besoin des villes
industrieuses pour y travailler aux mortes saisons et y vendre
leur huile ; ils ont besoin des côtes de la Méditerranée,
où les vagues de la mer viennent se fracasser, à
quelques kilomètres seulement de chez eux ; ils ont besoin
de la totalité du pays, de la même manière
que tout un chacun a besoin de ses deux mains et de ses deux
yeux.
- Les colons n'étaient
pas des monstres, mais des hommes complètement égarés.
Comme moi, ils ont trop lu le Talmud de Babylone, et ils n'ont
pas assez lu la Bible de Palestine. Ils ont ressenti en eux l'attraction
incroyablement puissante de la terre, qui a fini par les attirer
sur les collines de la Samarie. Ils aspiraient à l'union
avec la terre enchanteresse de Palestine, et ils l'aimèrent
d'un amour pervers, comme des nécrophiles. Ils étaient
prêts à tuer la terre, simplement pour la posséder.
Ils ne comprenaient rien aux us et coutumes locaux, et ils continuaient
à vivre en collectant des fonds en Amérique. Plus
que de la haine, c'est de la pitié que je ressentais pour
les colons. Ils avaient eu une occasion - unique - de faire la
paix avec leurs voisins, et avec la terre, et ils l'avaient ratée.
En vandalisant la terre, ils préparent de leurs propres
mains leur exil prochain. La mère légitime obtiendra
l'enfant et, par conséquent, la victoire des Palestiniens
est inéluctable, car le jugement de Salomon est la parabole
du jugement de Dieu.
- " Mais où
sont donc passés les bons juifs? " - va sans doute
demander bientôt le lecteur. " Pour la symétrie,
pour l'objectivité, pour notre confort, vite, je vous
en prie, montrez-moi de bons juifs! ". Il n'y a pas que
des colons, chez les juifs ; il y a aussi les militants de Peace
Now et d'autres mouvements amis des Palestiniens.
- Oui. Il y a une différence
entre les colons brutaux et leurs partisans, d'un côté,
et les Israéliens libéraux, électeurs habituels
du parti travailliste, de l'autre. Les juifs chauvinis veulent
une Palestine sans Palestiniens. Ils sont prêts à
faire venir des Chinois pour travailler dans les champs et des
Russes pour surveiller ces Chinois. Ce sont des gens absolument
repoussants.
- Les Israéliens
libéraux peuvent encore envisager une sorte de futur en
commun, dans lequel les Palestiniens pourraient quitter leurs
bantoustans hyper-surveillés et aller travailler à
Tel Aviv, à condition qu'ils possèdent un permis
de travail, pour y vivre, harcelés par la police israélienne,
sans sécurité sociale, payés au-dessous
du SMIC, exploités par leurs employeurs. L'idée
d'une égalité fraternelle -- non pas une fraternité
céleste, mais un comportement correct de tous les jours
vis-à-vis des enfants légitimes de la terre --
leur était aussi étrangère qu'aux colons.
Ils sont prêts à leur donner un drapeau et un hymne
national, tout en confisquant leurs terres et leur gagne-pain.
- Ces deux sortes d'Israéliens
sont unis par leur commun rejet de la Palestine. Ils célèbrent
le " nouvel habit de ciment et de macadam offert à
la vieille terre d'Israël ". Les libéraux rêvaient
de créer une tranche d'Amérique high-tech, et ils
n'avaient nul besoin des collines de Samarie. Les chauvins voulaient
effacer jusqu'au souvenir de la Palestine, et recréer
le royaume de haine et de vengeance.
- Et peu, très peu
d'entre nous avons compris que nous avions une occasion unique
d'apprendre quelque chose d'essentiel des Palestiniens. Avec
notre arrogance est-européenne, nous sommes venus leur
enseigner et les changer, mais c'est nous qui aurions dû
apprendre d'eux et nous changer nous-mêmes. Les aider,
cela ne suffisait pas ; il faut que nous, nous les conquérants,
nous hissions à la hauteur de la civilisation suprême
de ceux que nous avons conquis. Cela a été fait
avant nous : les Vikings victorieux s'étaient adaptés
aux us et coutumes en vigueur en Angleterre, en France, en Russie
et en Sicile ; les Grecs triomphants d'Alexandre le Grand s'étaient
faits Egyptiens en Egypte et Syriens en Syrie ; l'Empereur Mandchou
s'était sinisé. Cela doit être aussi le cas,
pour ce qui nous concerne car, si nous ne nous palestinisons
pas, nous sommes condamnés à recréer un
ghetto, pour nous ; et un autre ghetto, pour eux.
- Prenez une fourmi ; elle
vous construira une fourmilière. Prenez un juif ; il vous
créera un ghetto. Prenez un Palestinien. Mon ami Musa
avait invité dans le Vermont où il vivait son père
âgé, depuis son village de Samarie. Et que fit-il,
son père ? Il se mit à maçonner des terrasses
et à planter des oliviers dans le Vermont !
- Les Palestiniens ne peuvent
s'imaginer sans la terre et le mode de vie unique qui y est attaché.
Il y a plusieurs millénaires, après la fin de la
grande sécheresse mycénienne, leurs ancêtres
formèrent une symbiose avec les oliviers, les vignes,
les ânes, les petites sources dans les collines, leurs
mausolées, sur les cimes. Ce complexe unique entre paysage,
population et esprit divin fut le grand apport des Palestiniens,
et ils se le transmirent à travers les siècles,
le préservant jusqu'à ce jour. Si on porte atteinte
à cet équilibre, l'humanité rompra ses amarres
et elle ira se fracasser contre les récifs de l'histoire.
Vraiment, qu'ils aient accepté notre aide - tellement
modeste - fut pour nous un privilège insigne.
- Dans l'après-midi,
nous revînmes au village, dans la maison de Hussein, si
spacieuse qu'elle ne déparerait pas à Cannes ou
à Sonoma. Sur sa grande terrasse, nous nous assîmes
dans des fauteuils en rotin fabriqués par les habitants
du village voisin, Beidan. Les chats de Hussein, amicaux mais
très dignes, vinrent s'installer sur nos genoux, tandis
que ses filles, timides, apportaient du thé à la
menthe. Des gens entrèrent, pour bavarder un moment avec
les étrangers de passage, comme cela se passe, généralement,
dans les villages isolés. Sur les tables et sur la balustrade,
des petites lampes au kérosène avaient été
posées : les suzerains israéliens refusent de connecter
le village au réseau électrique. Mais même
ça, c'était bel et bon, car nous pouvions contempler
la lune d'octobre, flottant lentement dans les cieux qui s'assombrissaient,
brillant au-dessus des collines en terrasses, sur les toits,
sur le lourd blindage d'un char Merkava, à flanc de colline,
ses canons pointés vers le village, et sur les antiques
oliviers aux troncs noueux de Yassouf.
- 27 octobre 2002.
WHO
REALLY RULES IN ISRAEL?
- Israeli
ELections. So What
-
- By Ran Hacohen
- Elections in the Middle
East do not usually attract too much attention in the international
media. Who remembers the recent elections in Iraq or in Syria?
And who cares? Exceptions to this rule are Turkey and Israel:
both countries are considered democracies, even though the concept
of democracy needs considerable fixing and bending to be applied
to either. Indeed, both countries have a multi-party system;
but both have a long undemocratic tradition of oppressing ethnic
minorities (up to 1966, Arab Israelis were held under military
regime; since a year later Israel has been ruling millions of
Palestinians deprived of nationality and voting rights), and
both are to a large extent ruled by the army.
- In Turkey there is full
awareness to this anti-democratic tension between the elected
parliament and the self-appointed military, and the conflicts
are often played out in the open. In Israel the tensions between
the Army and the elected leadership are almost completely covert,
both because the army is a constant participant in the actual
leadership, and because unlike in Turkey, in Israel there has
not yet emerged even a single political actor that stands up
against the army.
- No matter how often
IDF officers and spokespersons are caught in cover-ups, dirty
intrigues and outright lies (their war-crimes are simply denied),
no matter how much waste, carelessness and corruption any Israeli
soldier sees whenever he is in the army, polls show that the
Israeli public trusts and respects the army more than any other
institution of the Jewish state, including the Knesset and the
judicial system. In fact, the whole Israeli culture and identity
is organised ever more around the army, with the obvious price
of excluding Israeli Arabs (they don't go to the army), discriminating
women (who serve a shorter period and in inferior jobs), and
a general preference to solve problems by violence rather than
by negotiations and compromise.
- As an illustration,
take the new television channel, Israel Plus, which will air
this week: Israel's first national channel in the Russian language.
The growing legitimacy given to the country's multi-culturalism
is laudable; but what replaces the Hebrew language and culture
as social cement in a melting-pot? One look at the advertising
poster of Israel Plus is enough to find out: it depicts a smiling
young Israeli officer, in full uniform, hugging an elderly war
veteran with dozens of Soviet medals on his chest. The message
is clear: Russian grandpa was fighting the Nazis, Israeli grandson
is fighting the Arabs, we all belong together because we are
all soldiers (and our enemies are all Nazis).
- Cabinet, Knesset, parties
etc. play a marginal role in Israel: they serve as democratic
fig-leaves, to distract public attention from the actual centres
of power, and to give comfortable jobs to those who serve the
junta best, with retired officers over-represented all along
the line (retiring officers usually "go shopping" among
the bigger political parties and join the one that offers them
most).
- In fact, Israel is not
run just by its elected government, but by a triumvirate
consisting of the Chief-of-Staff (or the army top), the Prime
Minister and the Defence Minister. It has been so for decades,
but severed considerably in the last two years: the new Intifada
radically changed the balance of power between cabinet and army
in favour of the latter. Even a senior main-stream analyst like
Ben Kaspit of Israel's second-biggest daily Ma'ariv, who
studied the subject and published two shocking articles (6.9.02,
13.9.02) on the extent to which the army had its own political
agenda and imposed it on the cabinet, concludes: "Israel
is not a state with an army, but an army with an affiliated state".
- This fact is obscured
by the relative lack of conflicts between the Army and the government
i.e., the two key-ministers simply because they are usually retired
army generals themselves. Take the last few years: in 1999, former
Chief-of-Staff General (ret.) Ehud Barak became both Prime Minister
and Defence Minister simultaneously (Chief-of-Staff was Shaul
Mofaz). He was succeeded last year by General (ret.) Ariel Sharon
as Prime Minister and by General (ret.) Benyamin Ben Eliezer
as Defence Minister. And last week, when the latter resigned,
he was swiftly replaced by General (ret.) Shaul Mofaz, Chief-of-Staff
just three months earlier. When, however, the cabinet musical
chairs are taken by outsiders, things get rough: for example,
Ben Kaspit reports that when Benjamin Netanyahu was Prime Minister,
he demanded that the army make plans for withdrawal from occupied
South Lebanon; the army, unwilling to co-operate with an elected
Prime Minister who was not a retired general, refused
and declined.
- So are the coming elections
important or not ? Well, they are definitely not very important,
because only the political leadership will be elected and possibly
changed, not the army top that shares power with it. If, however,
one or two of the key cabinet positions fall into the hands of
non-generals, it will be a good sign.
- This perspective gives
us a good tool to evaluate the coming primaries in both Labour
and Likud. On one hand, we have the junta members trying to hold
sway: in the Likud it is Sharon, in Labour Ben Eliezer. If both
retired generals are re-elected in their respective primaries,
they are most likely to co-operate again after the elections,
resuming the winning recipe that worked so well until last week:
giving the army a free hand in its a murderous policy towards
the Palestinians (and possibly Lebanon, Syria, Iraq, Iran and
any other enemy that the US would allow them to attack), backed
by a soft Labour rhetoric on the propaganda front, especially
abroad (with Shimon Peres, who was never a soldier but gave the
Israeli junta the most precious gift of all nuclear weapons as
an obedient spokesman).
- On the other hand we
have the "civilians". In Labour, where primaries are
to be held on 19.11, Chaim Ramon and Amram Mitzna are challenging
Ben Eliezer. Ramon, a man with no military record, a dangerous
populist who has so far destroyed whatever he claimed to repair
(most notably Israel's strongest trade-union and Israel's public
health system), seems to lag behind in polls. Haifa's mayor Amram
Mitzna, the favourite candidate in current polls, has decisively
taken dovish positions almost unheard of in Labour. He rejects
the idea of "having no partner on the Palestinian side",
spurns the cynical argument of "no negotiations under fire",
and openly calls to dismantle settlements. Mitzna is indeed a
retired general which undoubtedly accounts for some of his popularity
but a general with a "stain": he asked to resign in
protest after the massacre in the Palestinian refugee camps in
Sabra and Shatila in 1982. Though Labour's chances to win the
elections do not look good at the moment, a victory for Mitzna
in the primaries may shift public discourse considerably and
help overcome the devastating, so far undisputed ideological
legacy of Barak, who turned Israel and its supporters world-wide
into a choir playing in unison the national anthem, in which
God reigns in heaven but everything on earth is Arafat's fault.
- In the Likud, Netanyahu
will be challenging Sharon in the 28.11 primaries. Risking the
fury of most of my friends, I dare say that Netanyahu who left
the army as a junior officer with no real military carrier was
quite a good Prime Minister (not only in comparison to his disastrous
successor Barak). Not that I subscribe for a single moment to
his hawkish positions and extremist economic neo-liberalism but
because of his very weakness, due to having little or no backing
from the army and from Israel's established elite. His weakness
at the top induced more pluralism at lower levels inside Israel,
as well as more flexibility towards outside pressures; Netanyahu
went the Oslo way, and even the settlements flourished considerably
less in his time than under Barak. Due to his permanent defamation
in the media, the return of Netanyahu is a nightmare for many
Israeli liberals; I am more optimistic.
- A victory for any of
the challenging "civilians" will be a small victory
over the army. The army will undoubtedly fight back and try to
force the elected leadership to continue the present project
of destroying the Palestinian people (operation "fighting
terrorism"), hoping to drive them out sooner or later. The
government will not risk confronting the army directly, but it
might try to restrain it (and it might obey, or not). This is
the hope in the coming elections, and these are its limits: a
real change in Israel?s policy is unlikely. But breaking the
bloody unison of Sharon/Ben Eliezer/Mofaz/Yaalon will be something
of an achievement too.
- MiD-EasT RealitieS -
<http://www.MiddleEast.Org>
- <[email protected]>
MERCI
POUR LA PUB
- «On fait tout
un plat sur les armes chimiques en Irak. Or rappelons qu'il y
a une dizaine d'années il n'y avait pas d'indications
dans les rapports américains et les témoignages
que l'Irak avait gazé des Kurdes en 1988 (commme il est
répété constamment à la téloche,
y compris Arte). Les articles de Libération du
8 avril 1991 et de l'International Herald Tribune du 19
décembre 1990 sont fort bien analysés dans la Gazette
du Golfe et des Banlieues d'octobre 2002 (disponible
sur internet) qui avait publié les analyses de l'inpecteur
de l'ONU Scott Ritter en anglais, un mois avant Le Monde.»
- Un lecteur.
QUARANTE-HUIT
TOUJOURS
- Israel/Palestine:
How To End The War of 1948
- An Interview With
Tanya Reinhart
-
-
- 1) Can you tell ZNet,
please, what your new book,"Israel/Palestine- How to End
the War of 1948," is about? What is it trying to communicate?
-
- Israel backed by mainstream
Western media -- describes its war against the Palestinians as
a war of defense, a necessary response to Palestinian terror,
a noble instance of the global war against terrorism. It is amazing
how still now, after two years of massive Israeli destruction
of the Palestinian society, so little is known about the real
facts of how this war developed, and what Israel's role in it
is. The first aim of this book is to bring these facts to light.
- The book follows Israel's
policies over the three years since Ehud Barak became prime minister,
until the summer of 2002 the darkest period in the history of
Israel so far. Based on information available in abundance in
the Israeli media, we can track a shift of policy right at the
start of this period - a shift away from the Oslo conception,
which dominated since 1993.
- This is, of course, a
long story, documented in detail in the book, but let me give
you the gist of it.
- Ever since the Palestinian
territories were occupied in 1967, the Israeli military and political
elites have deliberated over the question how to keep maximum
land (and water) with minimum Palestinian population. A simple
solution of annexing the heavily populated Palestinian land would
have created a "demographic problem" -- the fear that
a Jewish majority could not be sustained. Therefore, two basic
approaches were formed. The Alon plan of the Labor party proposed
annexation of 35-40 percent of the territories, and either a
Jordanian rule, or some form of autonomy for the rest of the
land, to which the Palestinian residents will be confined. In
the eyes of its proponents, this plan represented a necessary
compromise.
- They believed it would
be inconceivable to repeat the "solution" of the 1948
Independence war, when much of the land was obtained "Arab-free",
following mass expulsion of the Palestinian residents. The second
approach, whose most vocal spokesman was Sharon, strived to get
more. In its extreme realization it maintained that it should
be possible to find more acceptable and sophisticated ways to
achieve a ,1948 style" solution. It would only be necessary
to find another state for as many Palestinians as possible. "Jordan
is Palestine" was the phrase Sharon coined in the 1980's.
- In 1993, in Oslo, it seemed
that the Alon plan triumphed. This was enabled also by Arafat's
cooperation. In the past, the Palestinians always opposed the
Alon plan, which robs them of much of their land. But in 1993
Arafat was about to loose his grip on Palestinian society, with
endless protest over his one man rule, and the corruption of
his organizations. An apparent "smashing victory" seemed
the only thing that could save him in power. Behind the back
of the local Palestinian negotiating team headed by Haider Abd
al-Shafi, Arafat accepted an agreement that leaves all Israeli
settlements intact even in the Gaza strip, where 6000 Israeli
settlers occupy one third of the land, and a million Palestinians
are crowded in the rest. As years went by since Oslo, Israel
extended the "Arab-free" areas in the occupied Palestinian
territories to about 50% of the land. Labor circles began to
talk about the "Alon Plus" plan, namely -- more lands
to Israel. However, it appeared that they would still allow some
Palestinian self-rule in the other 50%, under conditions similar
to the Bantustans in South Africa.
- On the eve of the Oslo
agreements, the majority of Israelis were tired of war. In their
eyes, the fights over land and resources were over. Haunted by
the memory of the Holocaust, most Israelis believe that the 1948
war of independence, with its horrible consequences for the Palestinians,
was necessary to establish a state for the Jews. But now that
they have a state, they just long to live normally on whatever
land they have. Like the majority of Palestinians, the Israeli
majority let itself be fooled into believing that what we were
witnessing were just "interim agreements" and that
eventually the occupation will somehow end, and the settlements
will be dismantled. With this conception of what is ahead, two
third of the Jewish Israelis supported the Oslo agreements in
the polls. It was obvious that there was no majority for any
new war over land and water.
- But the ideology of war
over land never died out in the army, or in the circles of politically
influential generals, whose careers moved from the military to
the government. From the start of the Oslo process, the maximalists
objected to giving even that much land and rights to the Palestinians.
This was most visible in military circles, whose most vocal spokesman
was then chief of staff, Ehud Barak, who objected to the Oslo
agreements from the start. Another beacon of opposition was,
of course, Ariel Sharon.
- In 1999, the army got
back to power through the politicized generals - first Barak,
and then Sharon (the book surveys their long history of collaboration).
The road was open to correct what they view as the grave mistake
of Oslo. In their eyes, Sharon's alternative of fighting the
Palestinians to the bitter end and imposing new regional orders
may have failed in Lebanon in 1982 because of the weakness of
"spoiled Israeli society". But now, given the new war
philosophy established through U.S. military operations in Iraq,
Kosovo, and, later, Afghanistan, the political generals believe
that with Israel,s massive air superiority, it might still be
possible to execute that vision. However, in order to get there,
it was first necessary to convince the "spoiled" Israeli
society that, in fact, the Palestinians are not willing to live
in peace, and are still threatening Israel's very existence.
Sharon alone could not have possibly achieved that, but Barak
did succeed with his "generous offer" fraud.
- By now, much was written
already about Barak's non-offer in Camp David. Nevertheless,
a careful examination of the information in Israeli media reveals
more about the extent of the fraud, and a chapter in the book
surveys all the details. In fact, Barak's Camp David was the
second round of his mastery of deception of public opinion. Several
months before, he did the same with Syria, letting Israelis and
the world believe that Israel is willing to withdraw from the
occupied Syrian Golan Heights. In the polls, 60% of the Israelis
supported enthusiastically dismantling all settlements in the
Golan Hights. But the end of this round of peace negotiations
was just the same as the later end of the negotiations with the
Palestinians. Israelis became convinced that the rejectionist
Asad would not be willing to get his territories back and make
peace with Israel. Since then, the possibility of war with Syria
has been in the air. Military circles explain openly that "Hezbollah,
Syria and Iran are trying to trap Israel in a 'strategic ambush'
and that Israel has to evade that ambush by setting one of its
own... The circumstances could be created during or near the
end of an American offensive against Iraq" (Amir Oren, Ha'aretz,
July 9, 2002).
- On September 28, 2000,
Sharon, with Barak's approval, threw a match into the boiling
frustration which was accumulating in Palestinian society, with
his provocative visit to Temple Mount/Haram al-Sharif. The massive
security forces that surrounded him used rubber bullets against
unarmed demonstrators. When these events triggered further demonstrations
the next day, Barak escalated the shooting and ordered Israeli
forces and tanks into densely populated Palestinian areas. By
all indications, the escalation of Palestinian protest into armed
clashes could have been prevented had the Israeli response been
more restrained. Even in the face of armed resistance, Israel's
reaction has been grossly out of proportion, as stated by the
General Assembly of the UN, which condemned Israel's "excessive
use of force", on October 26, 2000.
- Israel defines its military
action as a necessary defense against terrorism. But in fact,
the first Palestinian terrorist attack on Israeli civilians inside
Israel occurred on November 2, 2000. That was after a month during
which Israel used its full military arsenal against civilians,
including live bullets, automatic guns, combat helicopters, tanks,
and missiles.
- What is particularly astounding
is that most the military plans underlying Israel,s actions in
the coming months, had already been conceived right at the start,
in October 2000 including the destruction of the Palestinian
infra structure ("Field of Thorns" plan). The political
strategies aimed at discrediting Arafat and the Palestinian Authority
were also ready right from the start. Barak's political circles
prepared a manuscript known as the "White Book", which
announced that Arafat had never deserted the "option of
violence".
- Amid the propaganda, a
theme that had already emerged in October 2000 was the analogy
linking present circumstances to the war of 1948. Major General
Moshe Ya'alon, then deputy chief of staff (and the present chief
of staff), explained that "this was Israel's most critical
campaign against the Palestinians, including Israel's Arab population,
since the 1948 war -- for him, in fact, it is the second half
of 1948" (Amir Oren, Ha'aretz, November 17, 2000).
After two years of brutal Israeli oppression of the Palestinians,
it is hard to avoid the conclusion that the leading military
and political circles in Israel that produced this analogy still
believe that "the second half" -- a completion of the
ethnic cleansing that started in 1948 -- is necessary and possible.
- My second aim in the book
is to show that despite the horrors of the last two years, there
is still also another alternative open to end the war of 1948
the road of peace and real reconciliation. It is amazing how
simple and feasible would be to achieve that. Israel should withdraw
immediately from the territories occupied in 1967. The bulk of
Israeli settlers (150,000 of them) are concentrated in the big
settlement blocks in the center of the West bank. These areas
cannot be evacuated over night. But the rest of the land (about
90% - 96% of the West bank and the whole of the Gaza strip) can
be evacuated immediately. Many of the residents of the isolated
Israeli settlements that are scattered in these areas are speaking
openly in the Israeli media about their wish to leave. It is
only necessary to offer them reasonable compensation for the
property they will be leaving behind. The rest -- the hard-core
"land redemptions" fanatics -- are a negligible minority
that will have to accept the will of the majority.
- Such immediate withdrawal
would still leave under debate the 6 to 10 percent of the West
bank with the large settlement blocks, as well as the issues
of Jerusalem and the right of return. Over these, serious peace
negotiations should start. However, during these negotiations
Palestinian society could begin to recover, to settle the land
that the Israelis evacuated, to construct democratic institutions,
and to develop its economy based on free contacts with whomever
it wants. Under these circumstances, it should be possible to
address the core issue of what is the right way for two peoples
who share the same land to jointly build their future.
- In Israel, the call for
immediate withdrawal is drawing some public support since Amy
Ayalon (former head of the security services) has openly called
for it, and was joined in February 2002 by the Council for Peace
and Security a body of about 1000 establishment members. To judge
by the polls, this plan has the support of 60 percent of the
Jewish Israelis. This is not surprising, as it is the same majority
that has been consistently supporting the dismantlement of settlements
since 1993. In a Dahaf poll of May 6 2002, solicited by Peace
Now, 59 percent supported a unilateral withdrawal of the Israeli
army from most of the occupied territories, and dismantling most
of the settlements. They believe that this will renew the peace
process, and that this solution is the most hopeful of the options
outlined in the survey. This majority is, of course, not represented
at all by the political system, but it is there.
-
- (2) Can you tell ZNet
something about writing the book? Where does the content come
from? What went into making the book what it is?
-
- I began writing the book
during the first months of the Palestinian uprising. It started
as columns in the Israeli paper Yediot Aharonont, and more extended
internet articles for Znet and Israel Indymedia, that were following
the events as they took place. But I then extended the research
into a full coverage of the period. The first draft was completed
in February 2002, and appeared in April in French as Détruire
la Palestine, ou comment terminer la guerre de 1948 (France:
La Fabrique, 2002) The present English version covers also the
period between April and the summer of 2002, when Israel entered
its new and most cruel stage of the destruction of Palestine,
with its operation "Defensive Shield," and the horrors
in the refugee camp of Jenin.
- My major source of information
is the Israeli media. In the Israeli papers you can find much
more about what is going on than in any outside coverage. One
often hears statements interpreting this as signifying that the
Israeli media is more liberal and critical than other Western
media. This, however, is not the explanation. With the notable
exception of courageous and conscientious journalists like Amira
Hass, Gideon Levi, and a few others, the Israeli press is as
obedient as elsewhere, and it recycles faithfully the military
and governmental messages. But part of the reason it is more
revealing is its lack of inhibition. Things that would look outrageous
in the world, are considered natural daily routine.
- For example, on April
12, 2002, following the Jenin atrocities, Ha'aretz innocently
reported what "military sources" had told the paper:
-
-
- "The IDF [Israeli
army] intends to bury today Palestinians killed in the West Bank
camp... The sources said that two infantry companies, along with
members of the military rabbinate, will enter the camp today
to collect the bodies. Those who can be identified as civilians
will be moved to a hospital in Jenin, and then on to burial,
while those identified as terrorists will be buried at a special
cemetery in the Jordan Valley."
-
-
-
- Apparently, no one in
Israel was particularly concerned at the time about issues of
international law, war crimes and mass graves. Israeli TV even
showed, the evening before, refrigerator trucks that were waiting
outside the Jenin camp to transfer bodies to "terrorist
cemeteries". It was only after international attention began
to focus on Jenin that this information was quickly concealed
and reinterpreted using any absurd reasoning to explain that
nothing of the sort had ever happened. This is how the respectable
analyst Ze'ev Schiff of Ha'aretz later summarized the
event: "Toward the end of the fighting, the army sent three
large refrigerator trucks into the city. Reservists decided to
sleep in them for their air conditioning. Some Palestinians saw
dozens of covered bodies lying in the trucks and rumors spread
that the Jews had filled trucks full of Palestinian bodies."
(Ha'aretz, July 17, 2002).
-
- (3) What are your hopes
for Israel/Palestine How to End the War of 1948? What
do you hope it will contribute or achieve, politically? Given
the effort and aspirations you have for the book, what will you
deem to be a success? What would leave you happy about the whole
undertaking? What would leave you wondering if it was worth all
the time and effort?
-
- In the present political
atmosphere in the US and Europe, anybody who dares express criticism
of Israel is immediately silenced as an anti-Semite. Part
of the reason why the Israeli and Jewish lobby has been so successful
in forcing this accusation is the massive lack of knowledge about
what is really happening. Without the facts, the dominant narrative
remains that Israel is struggling to defend its mere existence.
Attention focuses only on the horrible and despicable Palestinian
terror, so that if you criticize Israel, you are accused of justifying
terror. My hope, then, is to give the readers the weapons to
face such accusations a detailed knowledge of the facts.
- My second hope is to restore
hope. As I said, a sane and rational solution is still possible.
People have managed in the past to move from a history of bloodshed
into peaceful coexistence, Europe is being the most well known
example. After two years of horror, a majority in both the Israeli
and Palestinian people is still willing to open a new page. I
show this in detail in the book, and I end the book with the
story of the many Palestinian and Israeli activists who are struggling
together for the only future worth living a future based on basic
human values. What is needed to give hope a chance is for the
people of the world to intervene and stop the Israeli military
Junta, which does not even represent the Israeli majority.
- Finally, and perhaps most
important, I try to give some picture of the Palestinian tragedy
the best I can from my privileged position as a member of the
oppressing society. With the U.S. backing, and the silence of
the Western world, there is a serious danger that what we have
seen so far is only the beginning, and that under the umbrella
of a war in Iraq, the Palestinian people may be destined to a
choice between annihilation or a second exile. Arundhati Roy,s
description of the situation in Afghanistan at the time seems
so painfully applicable to what the Palestinians are enduring:
"Witness the infinite justice of the new century. Civilians
starving to death while they are waiting to be killed."
My biggest hope and plea is -- save the Palestinians! Make "stop
Israel", a part of any struggle against the US war in Iraq.
If the governments of the world will not do that, my hope is
that the people of the world still can.
-
- <http://www.tau.ac.il/~reinhart>
Nous invitons nos amis lecteurs à
se procurer la traduction française de ce travail très
éclairant, Détruire
la Palestine, ou comment terminer la guerre de 1948, Paris,
La Fabrique, 2002. Comme dit la quatrième de couverture,
"Tanya Reinhart pulvérise les mythes forgés
par la propagande israélienne." Pulvériser
les mythes historiques et les remplacer par une froide analyse
des faits et des chronologies, cela peut s'appeler "révisionnisme".
LES
SPIRITES
En lisant, dans le Faits & Documents
d'Emmanuel Ratier (BP 254-09, 75424 Paris Cedex 09), n* 141 du
1er au 15 novembre 2002, à propos de l'enquête sur
le 11-Septembre:
- Même le spécialiste
du terrorisme et auteur de la première biographie de Ben
Laden ("Au nom d'Oussama Ben Laden", Editions Jean
Picollec), Roland Jacquard [un insondable crétin
qui émarge au budget des "services" ]
admet dans Actualité juive (17 octobre 2002) qu'"il
y a aujourd'hui une sorte d'autogestion des groupes terroristes
proches d'Al Qaïda (...) On ne voit plus très bien
comment fonctionne la chaîne de transmission de l'information,
comment les cibles sont choisies. C'est du terrorisme spontané
difficile à prévoir."
On ne peut pas s'empêcher de penser
à Raul Hilberg, sommité de l'historiographie zolo,
auteur de La Destruction des Juifs d'Europe, qui, obligé
de reconnaître qu'il était impossible de trouver
un ordre de Hitler ou de quiconque pour exterminer les juifs durant
la seconde guerre mondiale, avait fini par donner l'explication
suivante:
- «Ainsi se produisit-il
non tant un plan mis à exécution qu'une incroyable
rencontre des esprits, une consensuelle divination par télépathie
au sein d'une vaste bureaucratie». (Thus came about
not so much a plan carried out, but an incredible meeting of
minds, a consensus-mind reading by a far-flung bureaucracy)
Propos prononcés lors d'une conférence et rapportés
par G. DeWan, "The Holocaust in Perspective", Newsday
(Long Island), 23 février 1983, p. II,3.
Au premier procès d'E. Zündel,
en 1985, à Toronto, l'avocat D. Christie, assisté
de R. Faurisson, a obtenu confirmation de ces propos, et d'autres
de même nature, de la bouche même de Raul Hilberg
témoignant sous serment.
Le 11-Septembre expliqué par le
"terrorisme spontané" chez les prétendus
auteurs des attentats, l'"extermination" des juifs expliquée
par la "télépathie" chez les prétendus
exterminateurs nazis... Voilà qui laisse songeur. Faisons
vite tourner quelques tables.
E'
BENE DIRLO SUBITO
- Le livre de Piero Sella,
Prima di Israele. Palestina, nazione araba, questione ebraica
(Avant Israël. La Palestine, nationa arabe, question juive)
(Edizioni dell'Uomo Libero, Milano 1996) n'est pas un livre "politiquement
correct", c'est-à-dire un de ces livres qui proposent
une vision édulcorée de l'origine et du développement
de la "question palestinienne", qui, à première
vue ,semblerait découler uniquement de facteurs spécifiquement
proche-orientaux ou d'événements historiques récents.
- Avec courage et cohérence,
l'auteur étudie les racines du problème: "La
tempête qui s'est préparée et qui se déverse
depuis des décennies sur la tête du peuple palestinien
n'est que la dernière manifestation de la question juive"
(quatrième de couverture)
- [...] L'ouvrage est complété
par une vaste bibliographie raisonnée et un abondant appendice
de cartes géographiques et de statistiques préparé
par Gianantonio Valli. Si on ne le trouve pas en librairie, on
peut l'acheter directement chez l'éditeur, Edizioni dell'Uomo
Libero, C.P. 1658, 20123 Milano, Italie. <[email protected]>.
-
- Il libro di Piero Sella,
Prima di Israele. Palestina, nazione araba, questione ebraica
(Edizioni dell'Uomo Libero, Milano 1996) non è un libro
"politicamente corretto", di quelli cioè che
forniscono una versione edulcorata della genesi e dello sviluppo
della "questione palestinese", che a prima vista sembrerebbe
scaturire unicamente da fattori specificamente mediorientali
o da vicende storiche recenti.
- Con coraggio e con coerenza,
l'Autore ricerca le radici del problema: "La tempesta che
si è addensata e che si sta scaricando in questi decenni
sulla testa del popolo palestinese è in realtà
solo l'ultima manifestazione della questione ebraica" (dalla
quarta di copertina).
- [...] Completano l'opera
un'amplissima bibliografia ragionata ed una documentata appendice
cartografica e statistica curata da Gianantonio Valli. Per chi
non lo trovasse in libreria, il volume puo' essere richiesto
direttamente alle Edizioni dell'Uomo Libero, C.P. 1658, 20123
Milano, Italie. <[email protected]>.
<http://www.arabcomint.com/recensione.htm>
CUBA
SI
- Les
juifs à Cuba
- par Maria Poumier
-
-
- Le livre de Richard Pava
" journaliste depuis les années soixante-dix "
(qui a publié aussi d'autres choses, dont un essai : Extrême
droite et nazisme, éd. SIP, 1995, et un roman Les
bons sentiments, éd. Du lac, 1985) Les juifs à
Cuba, 1492-2001, éditions du petit Véhicule,
Nantes, 2001, 151 p. est un opuscule bâclé par quelqu'un
qui ne connaît pas grand-chose à l'histoire des
pays hispaniques, et recopie tout ce qu'on lui dit à condition
que cela puisse, à son avis, être du meilleur effet
sur le marché des friandises à la mode. Néanmoins,
ses informateurs lui ont permis d'avancer quelques faits qui
méritent d'être approfondis. Je les transcris ci-dessous,
dans l'espoir que d'autres puissent tout d'abord vérifier
leur exactitude, puis éventuellement s'en servir, et les
enrichir d'autres données fiables :
-
- Le soutien juif à
l'indépendance de Cuba
- Rappel (M.P.) Ce qu'on appelle la guerre
hispano-américaine de 1898 et qui mit fin à la
souveraineté espagnole sur Cuba, permettant aux Etats-Unis
de s'implanter sur l'île reconnue par tous comme la «clé
du nouveau monde» a été rendu possible par
deux opérations concomitantes: une intense campagne de
soutien aux insurgés cubains par le groupe de presse Hearst,
et l'explosion (inexpliquée encore aujourd'hui) du cuirassier
Maine dans la baie de La Havane, le 23 février 1898.
-
- R. Pava affirme que parmi
de nombreux juifs américains «Luis Shelly Schingel,
juif originaire de Hongrie, a été un des premiers
à lutter pour l'indépendance de Cuba» dans
les troupes américaines apparemment. (p. 19).«Un
magazine américain rappelle une chanson populaire, interprétée
par des artistes juifs américains, contant les aventures
héroïques d'un soldat juif sur la terre de Cuba durant
la guerre entre l'Espagne et les Etas-Unis. Un conflit durant
lequel les juifs d'Amérique ont affiché leur sympathie
pour Cuba» (p. 19).:
- Les frères Edward
et José Steinberg de Key West en Floride, ont joué
un rôle dans la fondation du Parti Révolutionnaire
Cubain (1892-1898) (p. 19); Horacio Rubens, avocat juif, plaide
pour la reconnaissance de l'indépendance par les Etats-Unis.Manuel
Delopen en 1908 intervient dans le sens d'un soutien financier
à un secteur de la classe politique cubaine de la part
des juifs de Floride.(p. 20)
-
- Commentaire (M. P.) Un chercheur sérieux
(Paul Estrade, José Martí ou Les fondements
de la démocratie en Amérique Latine (1853-1895),
éd. Caribéennes, Paris 1987) confirme que: «en
visite à Cayo Hueso (Key West) à la fin de novembre
1892, José Martí fut recueilli [sic, probablement
pour «accueilli»] par le Club «Abarbanel»
de la colonie juive. Il y prononça un discours, et dans
Patria du 10 décembre suivant lui consacra quelques
lignes reconnaissantes. Ce Club comptait une cinquantaine de
membres. Il participait aux collectes du P. R. C. sous l'impulsion
des frères Steinberg (Eduardo, José, Maximiliano)»
(p. 831); Horatio Rubens était bien l'avocat du Parti
Révolutionnaire Cubain, fondé par José Martí.C'était
un ami personnel de Gonzalo de Quesada, l'homme de confiance
de Martí (p. 283); Rubens fut chargé par Martí
de défendre les ouvriers cubains de la manufacture de
cigares «La rosa española», propriété
de la société Seidenberg and Comp. contre la direction,
qui voulait importer des travailleurs espagnols moins chers comme
briseurs de grève et délocaliser l'entreprise,
en la transférant de Cayo Hueso à Tampa; il obtint
le rembarquement des Espagnols, pour «contravention aux
lois de 1885 sur les contrats de travail» (p. 282). Martí
le mentionne plusieurs fois dans sa correspondance, avec une
grande estime. Enfin, «grâce à son habileté»
(p. 802), Martí put reprendre le matériel de guerre
(un véritable arsenal!) qui lui avait été
confisqué, alors qu'il était prêt à
l'embarquer clandestinement pour Cuba, en 1894 sur le Fernandina,
opération ratée mais qui eut un grand retentissement,
parce qu'elle révéla l'envergure des projets militaires
des indépendantistes (p. 802); Horatio S. Rubens publia
Liberty, the story of Cuba, New York, Brewer, Warren and
Putman, 1932, 447 p.; traduit en espagnol et publié à
Marianao (La Havane) en 1957. (p. 970)
-
- L'immigration juive
à Cuba
- 1916: création
de la première association d'entraide communautaire juive,
l'union israélite Chevet Haim. 1921 constitution du Comité
juif de Cuba: ces deux institutions favorisent l'immigration
juive européenne. Une banque est créée à
cet effet. Une industrie juive se développe à La
Havane (quartier de La Picota): fabrication de meubles, bonneterie,
confection, taille des diamants, parfums, miroiterie, teinturerie,
restauration. Ouverture de trois synagogues à La Havane.
Estimation par la presse de la population juive vers 1920: 15.000
personnes. En 1939, selon les documents officiels, les juifs
sont 12.000, soit un pour 400 habitants, et 0,26% de la population.
Ces juifs sont cubains et natifs de Cuba. Cuba compte aussi 12.000
Turcs, 13.500 Américains du Nord et 37.000 Chinois. Presse
juive diversifiée: Vida habanera, hebdomadaire,
une édition en yiddish; Páginas cubanas,
mensuel littéraire; Aurora, mensuel en yiddish
de tendance sociale et littéraire; El estudiante hebreo.
Un écrivain métis, Eliasar Aranovski écrit
Amaceo, poème à la gloire de l'indépendance
cubaine. Oscar Pinis abonde dans la ligne anti-espagnole, avec
Hatuey, éloge de la résistance indienne
à la Conquête. Dubilman écrit En tierras
cubanas. (p. 21-22). En 2000, la population juive de Cuba
s'élèverait à 1500 personnes.
-
- Commentaire (M. P.) Le Diccionario de la
literatura cubana de l'Instituto de Literatura y Lingüística
de la Academia de Ciencias de Cuba, La Habana, 1980, 2 t.) ne
mentionne aucun des écrivains ci-dessus; pour les publications,
il mentionne seulement la revue mensuelle Páginas
(deuxième époque: 1937-1938), d'orientation communiste,
où Fernando Ortiz (voir ci-dessous) intervient abondamment.
Aurora fut le titre de plusieurs périodiques; celui
qui pourrait éventuellement correspondre à la description
de R. Pava par quelque section en yiddish était l'organe
des serveurs de café «Órgano oficial de la
Unión de Empleados de Café de La Habana»
(1921-1938?); c'était un bulletin de défense du
mouvement ouvrier qui comportait des articles politiques critiques,
et des contributions littéraires de sensibilité
communiste.
-
- L'affaire du Saint-Louis
en 1939
- Dans le cadre d'une rumeur
de fabrication de 4000 faux passeports cubains à Prague,
un bateau se vit refuser de débarquer ses réfugiés
juifs , et finit par les ramener à Hambourg, après
les péripéties ci-dessous. Depuis 1938 pourtant,
un important afflux de juifs européens s'était
déjà produit sans difficultés notoires.
-
- Le paquebot Saint-Louis
(sous pavillon allemand) appartenant à la Hamburg-American
Line est affrété pour transporter des réfugiés
juifs d'Europe, à destination de l'Amérique. Le
capitaine est Gustav Schroeder et transporte parmi ses passagers
937 juifs, selon le décompte des autorités cubaines.
Une escale à Cuba est prévue, dans l'attente du
visa pour les Etats Unis. Durant le voyage, un passager allemand,
le B. Mour Weileer de 63 ans meurt de maladie (cancer de l'estomac),
un membre de l'équipage se suicide en se jetant à
la mer. Deux autres bateaux font la même route: le Flandres
(sous pavillon français) et l'Orduña, avec 370
passagers à destination de Cuba, dont 154 juifs aspirant
au statut de réfugiés, 306 passagers en transit,
200 Cubains rapatriés après avoir quitté
l'Espagne pour les camps de réfugiés en France(sous
pavillon britannique); 1000 passagers abordent le 26 mai 1939,
avec 6000 pièces de bagages et 68 tonnes d'objets personnels.
Selon le décret 55, les passagers désirant faire
un séjour à Cuba ont eu à payer U. S. $
200 pour un permis de débarquer. Le 5 mai, avant le départ
du Saint-Louis de Hambourg, le gouvernement cubain a pris le
décret 937 stipulant que les aspirants au statut de réfugié
à Cuba devront verser une caution de $500 à l'arrivée.
Ce décret annule et remplace le précédent.
- Les autorités refusent
d'autoriser le débarquement de certains passagers, qui
n'ont pas acquitté les sommes fixées, et qui ont
de faux passeports cubains fabriqués à Prague.
La presse informe que les difficultés concernent 936 «Hébreux»
(mais les chiffres varient: 927, 937, pour le Saint-Louis, 57
pour l'Orduña, 85 pour le Flandres). Elle fait état
d'une animosité certaine de la part de la population.
Ainsi le Diario de la Marina écrit au lendemain
de l'arrivée du Saint-Louis, le 28 mai:
-
-
- «Arrivée
hier à notre port d'un autre chargement de juifs qui tentent
d'envahir notre paisible terre. L'arrivée de ce paquebot
a attiré une multitude de bateaux avec des centaines de
coreligionnaires et assimilés, donnant à notre
littoral un aspect palestinien. Voix et cris reflètent
les inquiétudes palestiniennes [sic] et européennes.
Nos autorités ont envoyé des officiels sur ce navire
ainsi qu'auprès des 154 réfugiés arrivés
sur l' Orduña en attendant qu'un dialogue puisse s'établir
et qu'ils soient compris. L' Orduña compte également
200 anciens combattants cubains de beaucoup de couleurs, qui
tenteront certainement de regagner leur terre si les réfugiés
juifs leur laissent seulement de la place!»
-
-
-
- Deux jours plus tard,
le même journal reprend les déclarations du général
à la retraite George van Horn Moseley devant le Congrès
américain, qui défend des positions très
anti-juives et anti-communistes pour refuser l'afflux de réfugiés
juifs transitant par Cuba.
- Il s'avère que
1100 (ou plutôt 1079?) juifs, sur les trois navires bloqués,
ont des documents faux ou douteux (Saint Louis: 937, Orduña:
57, Flandres: 85). Un passager du nom de Max Loewe se coupe les
veines et saute par-dessus bord; il est repêché
et emmené à l'hôpital à terre. Le
Saint-Louis, sous escorte militaire, repart après avoir
reçu des menaces d'intervention de la marine, en direction
de Miami avec 927 juifs qui n'ont pas été autorisés
à débarquer. Dix embarcations de la police maritime
et dix autres de la marine, remplies de fonctionnaires armés,
entoureront le bateau pour sa sortie du port de La Havane. C'est
le 7 juin que le bateau repart définitivement. Le gouvernement
américain, par l'intermédiaire de l'inspecteur
de l'immigration Walter Thomas, a déclaré les réfugiés
indésirables et dépêche des avions militaires
et des garde-côtes pour l'empêcher d'accoster. Le
Flandres se voit refuser le débarquement de 104 réfugiés
juifs à Veracruz, au Mexique. Le même jour, la presse
annonce que 21 Chinois, arrivant sur le Florida, ont été
rembarqués.
- Des rumeurs font état
d'autres bateaux arrivant pour débarquer des juifs: l'un
en provenance de Bordeaux, à destination de Santiago de
Cuba; un autre, le Arsa, est italien. Celui-ci accostera finalement,
puis repartira avec 13 réfugiés juifs qui n'ont
pas été autorisés à rester à
Cuba. Un autre navire de la compagnie Hamburg-American Line,
l'Orinoco, ramène vers son port d'origine en Allemagne
un certain nombre de réfugiés juifs.
- Aux Etats-Unis, des fonds
sont collectés pour payer les $500 exigés par personne.
Ceux qui parviennent à les réunir sont débarqués
à Cuba. L'avocat du American Distribution Comittee and
National Coordinating Comittee for Aid to Refugees, Lawrence
Berenson, conseiller de la commission de coordination qui traite
aux Etats-Unis du problème des réfugiés
juifs, rencontre le président de la république
cubaine, Laredo Bru. La Chase National Bank reçoit les
fonds exigés par le gouvernement cubain, entre $400.000
et $500.000. Un officiel du gouvernement cubain, Gómez
de Martínez Bandujo signale que les réfugiés
seront considérés comme passagers en transit pour
les Etats-Unis, et qu'il leur faudra donc faire état d'un
visa de transit à Cuba, et de séjour pour les Etats-Unis.
Deux avocats américains, Carlson et Harris, arrivent à
la Havane par avion spécial pour rencontrer des membres
du gouvernement cubain. Le gouvernement de la République
Dominicaine (Trujillo) accepte de recevoir les 917 passagers
du Saint-Louis; les médiateurs ont été le
consul dominicain à La Havane, Nestor Pou, et Luis Clasing,
représentant de la compagnie maritime Hamburg-American
Line, ainsi que Lawrence Berenson. Mais ce pays n'intéresse
guère les réfugiés; ils semblent préférer
la mise en quarantaine à l'Ile des Pins, cubaine, évoquée
comme une mesure transitoire, puis la refuser lorsqu'elle se
précise. Les Cubains exigent $433.000 en liquide pour
les passagers du Saint-Louis, et refuse de considérer
le cas de ceux de l'Orduña et du Flandres. Alfred Jeretzski,
au nom des organisation juives des Etats Unis, insiste: les $500
par personne, pour les trois bateaux, sont disponibles à
l'agence havanaise de la Chase National Bank. Il continue ses
démarches auprès des Européens: les Anglais
refusent d'autoriser le Saint-Louis à faire escale sur
leur île pour débarquer les réfugiés.
L'organisation Joint committee communique au capitaine Schroeder
que Belgique, France, Grande Bretagne et Hollande se sont engagés
à accueillir les passagers. Apparemment, ils débarqueront
en Belgique, et certains y obtiendront un visa pour les Etats-Unis,
tandis que d'autres émigreront à Shanghaï.
Richard Pava affirme en conclusion: «tous auront quitté
le Saint-Louis le 20 juin 1939. Le 1er septembre, débute
la seconde guerre mondiale. Un tiers des passagers du Saint Louis
y survivra» (p. 65).
- Aaron Pozner, juif allemand
arrêté lors des pogroms de la Nuit de Cristal, était
sur le Saint-Louis. Il avait été envoyé
à Dachau, puis libéré sous condition de
quitter immédiatement le Reich. Il avait une famille et
des enfants, et on perd leur trace après l'épisode
cubain. Sur le Saint-Louis, il tenta d'organiser une mutinerie;
un membre de l'équipage «se suicide par pendaison»;
un ami personnel du capitaine est retrouvé mort un matin,
«meurtre, suicide, mort naturelle?» Un film a été
tourné aux Etats-Unis sur l'épisode du Saint-Louis,
intitulé «Le voyage des maudits». Il a été
ensuite projeté à la télévision cubaine.
Ce film insiste sur les liens entre la corruption régnant
dans la société cubaine avant 1959 et les sympathies
pour le nazisme.
-
- Commentaire (M. P. ) La colonie judéo-cubaine
de Miami a cultivé le souvenir de l'épisode du
Saint-Louis, et se plaît à culpabiliser tous les
autres Cubains en dépeignant leurs misères passées,
présentes et à venir comme le châtiment divin
pour avoir envoyé à la chambre à gaz les
passagers du Saint-Louis. [Le musée du Zolo à
Washington donne aussi une version simplifiée de cette
affaire, en fin de parcours, pour culpabiliser l'opinion américaine.
]
-
- L'antisémitisme
à Cuba, éléments de la controverse
- A l'époque de l'affaire
du Saint-Louis, le grand intellectuel Fernando Ortiz (catalan
par son père) fondateur de l'Association nationale contre
les discriminations raciales, fait état du désir
de certains d'expulser les 12.000 juifs recensés à
Cuba. D'après lui, il s'agit de descendants de ceux qui
débarquèrent avec Christophe Colomb; et la plupart
d'entre eux sont de petits commerçants, qui font concurrence
aux autres commerçants cubains au même degré
que les Français, les Espagnols ou les Chinois. A une
date voisine, paraît un opuscule intitulé «Pour
la vérité et la justice: le problème des
réfugiés hébreux» qui défend
le droit des juifs à se déplacer dans toutes les
nations et à toutes les époques, «comme un
produit de la détermination d'une race obéissant
à une impulsion d'impératifs historiques précis».
Un éditorial du Diario de la Marina conclut l'affaire
en insistant sur «l'importance du point de vue migratoire»:
«Le nombre de juifs présents à Cuba est trop
faible pour pouvoir envisager des dérives déjà
engendrées à leur égard, en tous temps et
partout dans le monde. Nous nous demandons: est-il prudent de
les inviter à partager notre misère? La situation
de ces 1000 passagers est certainement touchante, mais l'est
tout autant, sinon plus, celle des milliers de nos compatriotes
qui doivent résoudre leurs problèmes chaque jour».
Il semble que la presse ait été généralement
hostile à l'afflux de réfugiés juifs à
Cuba ( le Diario de la Marina en est le doyen, de tendance
conservatrice), tandis que l'ethnologue Fernando Ortiz et l'historien
Emilio Roig de Leuchsenring, très hostile à l'impérialisme
américain, étaient les autorités philosémites.
- Tous les historiens affirment
qu'il n'y a jamais eu d'antisémitisme à Cuba, et
il est certain que l'immigration juive a fusionné avec
les autres, et connu les mêmes flux et reflux que d'autres,
Cuba ayant toujours été un pays d'émigration,
et non pas seulement d'implantation, comme on a tendance à
l'imaginer. La constitution de 1901 stipulait l'égalité
de tous les citoyens devant la loi. En 1933, dans la dynamique
du renversement du général Gerardo Machado, une
section du Ku Klux Klan se créa à Cuba. Un mouvement
fasciste, «Platos únicos» fit son apparition
en 1937.Le 24 septembre 1938 une demande de création du
parti nazi cubain fut présentée. Le 8 octobre,
celui-ci est constitué par Juan Froyes Figueredo, président,
Antonio Flavio Gómez, Manuel Montoto García et
Jorge Alberto Morales. Ils lancent une station de radio, et s'intitulent
«Organisation pour la cinquième colonne».L'amiral
Canaris envoie la mission «Rayons de Soleil, dont le numéro
de code est CNR 23 3 39; sur le Saint-Louis, il est dit que voyagent
14 agents de Goebbels, et un agent de la Gestapo, Otto Schiending.
Carlos Hoffmann, diplomate allemand, et les Espagnols de l'organisation
Reunión Auxilio président ensemble des réunions
publiques.
- Une constitution nouvelle
vit le jour en 1940, et elle précisait que la discrimination
raciale constituait un délit; elle interdisait en outre
la constitution de partis racistes. Ainsi la dissolution du parti
nazi est prononcée le 21 septembre 1941, mais il subsiste
des organes tels que Auxilios sociales, Legión estudiantil,
Caballeros del Santo Sepulcro. Les phalangistes espagnols et
les émissaires japonais sont également actifs (il
y a une petite immigration japonaise à Cuba depuis 1920).
Italiens, Allemands et Espagnols célèbrent publiquement
des activités politiques conjointes en septembre 1941.
Le prince Raspoli, envoyé spécial de Mussolini,
ouvre une école fasciste à La Havane. Il se crée
une Légion nationale révolutionnaire et une section
des Jeunesses hitlériennes. Un institut germano-dominicain
fait des projets de développement agricole et autres;
en effet, le général Trujillo, qui a fait des offres
répétées aux juifs fuyant l'Europe, a d'excellentes
relations avec le gouvernement allemand. Certains espions étrangers
sont déportés à l'île des Pins, selon
une tradition établie depuis l'époque coloniale,
mais les dirigeants Froyes et Montoto ne sont pas inquiétés.
En octobre 1942, Luni Kunning est arrêté tandis
qu'il fabriquait des explosifs; il déclare qu'il y a d'autres
agents nazis à Mexico, Rio de Janeiro, Santiago du Chili
et Buenos Aires. Il semble que les services secrets américains
n'ait pas cherché à interrompre les activités
de Kunning. Celui-ci est fusillé. Un chimiste allemand
qui refusait de collaborer avec les nazis est assassiné
et son corps est retrouvé calciné à Rancho
Boyero, près de La Havane. Après l'entrée
en guerre des Etats-Unis, 10 bateaux puis 7 autres sont coulés
par les Allemands au large des côtes cubaines, outre d'autres
actions de sabotage.
- A la fin de la guerre,
beaucoup d'Allemands semblent entrer à Cuba sans difficulté.
Ainsi Stefan Thyssen von Bonnemisse, dont on découvre
qu'il a séjourné en 1947 dans une suite à
l'Hotel Nacional de La Havane, et qu'il y a laissé une
croix gammée, une croix de fer, des bijoux et des diamants,
«qui lui ont été remis personnellement par
Hitler et le président de Krupp, le fabricant d'armes»
(p. 75).
-
- La mafia
- Dans les années
1930, le colonel Fulgencio Batista, futur président dictatorial
jusqu'à son renversement par Fidel Castro en 1959, s'appuie,
pour son ascension politique, sur Meyer Lansky, gangster juif
américain responsable de l'essor de l'industrie du jeu
à Cuba. L'Hôtel Nacional est le principal palace
où se tiennent ces activités, et il y a pour associés
les gangsters juifs de Cleveland. Puis il entreprend la construction
de l'Hotel Riviera en 1957, en partenariat avec l'Etat cubain.
-
- Les communistes
cubains
- Créé dès
1925, le Parti communiste cubain «est fondé en très
large proportion par des juifs des ghettos» d'Europe orientale;
parmi eux se distingueront dans le gouvernement de Fidel Castro
Fabio Grobart et Enrique Oltuski. Le nom de famille Castro serait
un des noms pris par les marranes, juifs convertis de force du
XIVe au XVIe siècle en Espagne. Fidel Castro aurait eu
un grand père issu de la diaspora de 1492, venu s'installer
à Cuba à partir d'Istanbul. Le gouvernement a rompu
les relations diplomatiques avec Israël en 1973. Le président
de la communauté juive à la Havane est José
Miller; l'administrateur de la plus ancienne synagogue, Adath
Israel, dans la Vieille Havane, est Salim Pache Jalak, qui a
travaillé avec Ernesto Che Guevara au ministère
de l'Agriculture. Eusebio Leal Spengler, responsable de la restauration
de La Havane et historien de la ville, tient son patronyme Leal
(«Loyal») d'origines marranes, et le matronyme Spengler
lui vient d'Alsace. Il a obtenu la collaboration et des apports
de capitaux d'organisations juives américaines pour la
restauration du patrimoine juif de la ville, et projette de faire
publier une histoire des juifs cubains. A Guanabacoa, faubourg
de La Havane, se trouve un cimetière ashkénaze
de 2300 sépultures. Il date de l'instauration de la première
république cubaine, en 1902. On y trouve un monument surplombé
d'une urne, avec l'inscription suivante: «Honorant leur
mémoire, dans ce lieu sont enterrées diverses pastilles
de savon fabriquées à partir de la graisse humaine
de juifs qui font partie des six millions de victimes de la barbarie
nazie survenue au XXe siècle. Paix à leurs restes»,
texte en hébreu et en espagnol (photo p. 114). Il n'y
a pas actuellement d'école juive à Cuba; des rabbins
étrangers viennent célébrer les fêtes
religieuses, ainsi que des Beth Loubavitch, de New York; les
hommes d'affaires et groupes économiques israéliens
investissant dans le secteur hôtelier et dans celui des
agrumes ne semblent plus se cacher. Le 20 mai 2000, c'est par
cars entiers que des juifs américains ont été
acheminés sur le site de la synagogue remise à
neuf dans le quartier du Vedado grâce à la fondation
Weinberg (p. 148).
-
- L'émigration
depuis 1960
- Dès 1960, après
la nationalisation des propriétés étrangères
et des banques, les juifs cubains émigrèrent massivement.
145 enfants juifs furent en outre transférés à
Miami et pris en charge par les organisations juives, dans le
cadre de l'opération Peter Pan, pour faire émigrer
massivement les familles de la bourgeoisie. En 1999, on n'estime
plus la communauté juive de Cuba qu'à 500 familles,
soit 1500 personnes. Cette année-là, on apprend
que des accords secrets avec Israël permettent une vague
d'émigration pour Israël via le Canada, moyennant
une forte redevance acquittée par Israël; (la rumeur
fait état de $5.000 par personne, M. P.). C'est la Mexicaine
Margarita Zapata, fille d'Emiliano Zapata, qui a engagé
les négociations en 1992 pour le troc baptisé «opération
cigare». Un certain Manteber Arno est à la tête
de l'Agence juive à La Havane. La viande cachère
est importée du Mexique. En 1995, le président
israélien Weizmann rencontre Fidel Castro en Afrique du
Sud. De source israélienne, 600 Cubains auraient quitté
leur pays pour Israel, dans des conditions qui ne font nullement
d'eux les réprouvés que sont les autres candidats
à l'émigration du point de vue des autorités
cubaines, qui multiplient les entraves légales au départ,
et interdisent la réinstallation à Cuba de ceux
qui le souhaitent. Selon Richard Pava lui-même «seuls
les juifs peuvent partir librement de Cuba, au détriment
des autres Cubains» (p. 123), et certains juifs reviennent
effectivement! Beaucoup, une fois arrivés à Tel
Aviv, cherchent à rejoindre New York, démarche
de la grande majorité des Cubains qui envisagent l'expatriation
dans n'importe quel autre pays dans un premier temps. Le transit
se fait actuellement plutôt par Paris que par Ottawa. Une
personnalité a été autorisée en 1995
à s'installer en Israël: le cardiologue Alberto Toroncha.
-
- Bibliographie:
- Richard Pava mentionne
deux lectures sur le contexte américain: David S. Wyman,
L'abandon des juifs. Les Américains et la solution
finale, Flammarion 1987, préfacé par Elie Wiesel
et post-facé par André Kaspi [deux fameux
fumistes ]. Il y est fait état de l'indifférence
du gouvernement de Roosevelt, et du «manque de courage
et de persévérance des organisations juives, alors
que ministères et médias (ces derniers pourtant
aux mains de familles juives) minimisaient la tragédie
des juifs européens» (p. 63). L'autre ouvrage manié
personnellement par Richard Pava est celui de Torreira Crespo
et José Buajasan Marrwi, Operación Peter Pan,
La Havane, 2000. Il ne mentionne aucun ouvrage traitant d'histoire
cubaine, mais tient à donner des garanties de sérieux
en signalant que pour le reste il s'appuie sur Dans l'impossible
oubli, la déportation des camps nazis, brochure publiée
par la Fédération nationale des déportés,
résistants et patriotes FNDIRP, 1989 où «on
voit p. 33 des monceaux de cadavres dans la cour du crématoire
de Dachau», ce qui est bien une preuve pour R. Pava sinon
qu'il y avait une chambre à gaz dans le coin, du moins
qu'on ne saurait le ranger dans le camp odieux de la «désinformation»
qui «se poursuit en Allemagne» (p. 35).
FILS
DE CAME
- Israeli Crime
Bosses Extradition Unprecedented
- 300,000 Ecstasy
Pills Seized From Couriers
-
-
- MIAMI -- Two alleged
Israeli crime bosses arrived in Miami in handcuffs Friday night
and appeared before a U.S. magistrate Monday in Miami. They are
accused of conspiracy to import and possession of the drug Ecstasy.
The DEA, which made the case against them, said it goes much
deeper than that. Their extradition from Israel is unprecedented.
Meir Ben David and Yosef Levi are alleged members of an Israeli
organized crime syndicate accused of making Miami an Ecstasy
smuggling center. "There are groups of Israelis that control,
organize, and distribute drugs here in South Florida and this
is a good sign for us and a bad sign for them," U.S. attorney
Guy Lewis said. Officials said 300,000 Ecstasy pills worth $6
million have been seized from couriers working for the Israeli
mob. In an indictment two years ago, 40, including Ben David
and Levi, were indicted. So far 34 have been arrested. One-half
are from Israel. "Israelis still control the majority
of the worldwide Ecstasy distribution," DEA spokesman
Joe Kilmer said. "The kingpins are still in Israel. They
are being indicted, people are cooperating and we hope to get
every last one of them." Ben David and Levi, Broward residents,
are the first Israelis extradited for drug smuggling or for any
major crime. Israelis have cornered the world market for Ecstasy.
Israel is expected to extradite more of them to face charges.
-
- NBC, 31 juillet 2002.
<http://www.nbc6.net/ikeseamans/1582556/detail.html>
RIGOLO
- Pour
les faire grimper au plafond
-
-
- The anti-Semitic Egyptian
TV series, "Fares Bila Jawad" (Knight without a Horse),
will be aired during the upcoming Muslim holiday of Ramadan.
The TV series traces the history of the Middle East from 1855
to 1917 through the eyes of an Egyptian who fought the British
and the Zionist movement.
- The series -- which advances
conspiracy theories about Jews and Zionists -- relies on the
"Protocols of the Elders of Zion", which purports
to depict Jewish leaders plotting world domination and which
has long served as a pretext for persecution of Jews. The 41-episode
show guarantees millions of viewers because many Muslims congregate
at home after breaking the daily fast.
- After numerous requests,
including one by the US Embassy in Cairo, members of the Media
and Culture Committee of the Egyptian Parliament declined
to cancel the "comedy" from being broadcast. Egypt's
Ministry of Information reviews the scripts of all TV shows and
has the final say about what can and cannot ultimately hit the
airwaves.
-
- <http://www.nytimes.com/2002/10/26/international/middleeast/26CAIR.html?tntemai>
PAS
DE ÇA, LISETTE ! NUREMBERG, C'EST BON POUR LES AUTRES !
- A bill tabled today
at the Knesset (Israeli Parliament) would criminalize any
assistance rendered by an Israeli citizen to the International
War Crimes Tribunal at the Hague. It was presented by MK
Zeev Boim, a senior member of the ruling Likud party and chair
of the government coalition. Under the bill, any assistance by
an Israeli citizen to the Hague Court would be punishable by
up to ten years' imprisonment. The bill includes a detailed list
of proscribed acts, all liable to such a punishment: "The
provision of any information such as writings, photographs, documents,
opinions and reports" as well as "The collection, keeping
and preparation and transfer of information" and "The
holding of investigations and the writing down of their results".
Additionally, any association engaged in any such activities
would be liable to be disbanded.
Extrait d'un communiqué de Gush
Shalom
29 oct 2002, GUSH SHALOM - pob 3322, Tel-Aviv
61033 ñ
<http://www.gush-shalom.org/>
BEN
MON COLON
- Paul d'Estournelles
de Constant 1852-2002, 2e Prix Nobel de la Paix français
1909, Sénateur de la Sarthe 1905-1924
-
- La Conquête
de la Tunisie. Récit contemporain [titre de la 1· édition:
La politique française en Tunisie, ouvrage couronné
par l'Académie Française, Paris, 1891.] 448 pages.
- Cette nouvelle édition
contient le texte original de 1891.
-
- 4· de Couverture
:
- Son charme et sa position
stratégique valurent à la Tunisie des vagues incessantes
d'envahisseurs depuis la fondation de Carthage. La France a été
la dernière puissance à y tenter sa chance.
- Les opérations
militaires ont commencé le 24 avril 1881: 31.000 soldats
se lancèrent à l'assaut de la Tunisie. Le 12 mai,
le Bey, résigné, signe un traité par lequel
il accepte l'occupation française et s'engage à
collaborer avec les nouveaux maîtres du pays.
- Pour réorganiser
cette nouvelle conquête, la France envoya à Tunis
Paul Cambon, Préfet à Lille, son collaborateur
Maurice Bompard, et Paul d'Estournelles de Constant, Chargé
d'Affaires à Londres. Ils débarquèrent à
Tunis en avril 1882, alors que les dernières opérations
militaires n'étaient pas encore totalement achevées.
Ce sont eux qui allaient mettre sur pied le Protectorat, un système
de gouvernement et d'administration qui perdura jusqu'à
l'Indépendance de la Tunisie en 1956.
- Par bonheur, d'Estournelles,
petit-neveu de Benjamin Constant, était aussi un homme
de lettres. Il nous légua sur son expérience tunisienne
un exposé de qualité sur les causes de la conquête,
sur les campagnes militaires de 1881-82, ainsi que sur les institutions
du pays, et sur la manière dont la nouvelle équipe
entendit les réformer.
- Ce livre, qui parut
en 1891, fut apprécié par le philosophe Taine,
et a été couronné par l'Académie
Française. Il nous invite à la redécouverte
d'une page méconnue de l'histoire de la Tunisie -- mais
aussi de la France --, dont l'impact se fait encore sentir de
nos jours. Il est réédité ici, accompagné
de chronologies, d'autres textes de l'auteur, d'une lettre inédite
à lui adressée par le Capitaine Dreyfus (en 1903)
au sujet de l'Affaire, d'autres lettres de Jules Ferry, du Général
Boulanger, du Général Billot, etc., ainsi que des
documents d'archives du Quai d'Orsay.
-
- Prix: 22,50 Euros -
Chèques à libeller et à adresser aux Editions
Sfar, 1, rue Cassini, F-75014 Paris.Tél. 01 43 29 68 98
<[email protected]>
LES
FEIGNANTS DANS LEUR BULLE QUI VA CREVER
"Rome fut, pendant cinq cents ans,
un miracle que le monde ne doit plus espérer de revoir."
J.-J. Rousseau
- The
Unbearable Costs of Empire
-
- Bush's war could
help the economy in the short run. The big harm comes later.
-
- James K.
Galbraith
-
-
- Talk in Washington these
days is of Rome and its imperial responsibilities. But George
W. Bush is no Julius Caesar. France under Napoleon may be the
better precedent. Like Bush, Napoleon came to power in a coup.
Like Bush, he fought off a foreign threat, then took advantage
to convert the republic into an empire. Like Bush, he built up
an army. Like Bush, he could not resist the temptation to use
it [unlike Bush, he went to war himself and won his empire
inch by inch]. But unlike Caesar's, Napoleon's imperial
pretensions did not last.
- Analogy is cheap but
the point remains. Empire is not necessarily destined to endure,
least of all in the undisturbed, vapid decadence to which our
emperors so evidently aspire. True, in recent times the British
Empire lasted for a century (or perhaps two, depending on how
you count). The Soviet Union held up for seven decades. Napoleon
was finished in just 15 years.
- There is a reason for
the vulnerability of empires. To maintain one against opposition
requires war -- steady, unrelenting, unending war. And war is
ruinous -- from a legal, moral and economic point of view. It
can ruin the losers, such as Napoleonic France, or Imperial Germany
in 1918. And it can ruin the victors, as it did the British and
the Soviets in the 20th century. Conversely, Germany and Japan
recovered well from World War II, in part because they were spared
reparations and did not have to waste national treasure on defense
in the aftermath of defeat.
- The United States today
is rich and prosperous. But this does not mean that we have the
financial or material capacity to wage continuing war around
the world. Even without war, Bush is already pushing the military
budget up toward $400 billion per year. That's a bit more than
4 percent of the current gross domestic product. A little combat
-- on, say, the Iraqi scale -- could raise this figure by another
$100 billion to $200 billion. A large-scale war such as might
break out in a general uprising through the Middle East or South
Asia, with the control of nuclear arsenals at stake, would cost
much more and could continue for a long time.
- One is tempted to analyze
these sums, particularly the immediate costs of war in Iraq,
in terms of budget deficits and interest rates -- in terms, that
is, of the conventional arithmetic of fiscal irresponsibility.
But this misses the point. The real economic cost of Bush's empire
building is twofold: It diverts attention from pressing economic
problems at home and it sets the United States on a long-term
imperial path that is economically ruinous.
- Fiscal irresponsibility
is an important issue, mainly because of the Bush tax cut of
2001. If allowed to survive, that long-term program of relief
for the rich would, by itself, ruin the federal fisc into the
indefinite future. But the problem of toppling Saddam Hussein
next year is not fiscal. The United States would have no difficulty
selling bonds to pay for it. On the contrary, with our domestic
economy in the dumps, with private business disinterested in
investment, government bonds would sell easily. And even if they
did not, the Federal Reserve itself could buy them. So, too,
could the successor government in Iraq, which will have the oil
with which to purchase, after the fact, its own assumption of
power. Either way, interest rates need not rise, and Bush's Iraq
war will be timed to help, not hurt, the short-term performance
of American growth and employment.
- Nor is Bush's strategy
necessarily irrational insofar as it affects oil -- in the short
run. With a new Iraqi government, the United States will gain
a client state that is prepared to help keep the oil price within
the band that both U.S. consumers and the remaining U.S. oil
producers can tolerate -- low enough so as not to fatally drain
purchasing power from the former, high enough so as not immediately
to ruin the latter. Given the George W. Bush-Dick Cheney commitment
to unlimited oil consumption, this will prove useful in putting
off a day of reckoning. As total world oil production declines
-- credible scientific evidence suggests that this may start
happening quite soon -- the Middle East's share of the remaining
reserves will rise. So, too, would the potential for cartel control
and price manipulation. A robust U.S. military presence in the
oil fields, directly or by proxy, will naturally make higher
oil prices less of a danger. This is part of the appeal of war
with Iraq.
- In other words, the
Iraqi war could prove both stimulative and stabilizing in the
short run. Unless the campaign goes badly or the neighborhood
blows up, it is unlikely, in and of itself, to produce an immediate
economic disaster. And so the political opportunists -- we may
safely suppose they exist -- who favor such a war because it
might help rescue Bush in 2004 may not be entirely wrong in their
calculations. But it would be wrong to conclude that all is therefore
quiet on the war-economy front. The disaster will, instead, play
out in at least two different ways over time. The immediate problem
of the Bush-Cheney war policy lies in the neglect and indifference,
which it fosters, of all our other economic problems.
- First, private business
investment in the United States has now fallen virtually to the
capital replacement level. There is no early prospect of revival
because the recession in consumer spending still lies ahead.
Until that storm comes and passes, businesses will hold off on
net new investment. As a result, there will be little further
application of new technologies to economic life. Instead, new
technologists will be pulled back into the military sector from
whence they emerged 30 years ago, and the advanced private sector
on which we have, until recently, based our hopes will wither.
- Second, the recession
in consumer spending cannot be put off forever. American households
are still being crushed by debt. After September 11, their spending
was held aloft by falling oil prices, falling interest rates,
the tax rebate, rising government spending and the auto companies'
willingness to unload their inventories at a loss. Interest rates
remain very low, alongside a continuing bubble in the price of
housing, which supports a continued flow of equity loans. But
this source of consumer spending is already nearing its limits.
The auto companies may give up their effort soon enough (right
after the November election?). After that, the second loop of
the "W." recession will soon be on us in force.
- Third, state and local
government budgets continue to implode. Reasonable estimates
now show $50 billion in deficits at the state level, and the
losses are surely almost as large at the local level. As rainy-day
funds are depleted, these will translate into service cuts and
sometimes into tax increases. Either way, household budgets will
take the full hit. The war fever in Washington -- alongside political
cynicism, willful ignorance of the economics, defeatism and inertia
-- has so far blocked an effective campaign for revenue sharing
with the states, the one way in which the federal government
might prevent this calamity this year.
- Fourth, we have the
economic effects of the decline of our financial markets, which
have already lost more than $8 trillion in nominal shareholder
value since their peak in 2000. To some extent, these losses
are due to the corruption of certain major corporations, including
several (not least Halliburton) that are closely tied to the
military-petroleum complex. Failure to attend to these issues
is necessarily endemic in an administration built on corporate
fraud and committed to war for oil.
- None of these problems
will be cured so long as war remains our dominant political theme.
But serious though they are, they pale in comparison with the
larger problem of the international trade-and-financial order
under conditions of permanent war. It is a straightforward fact
that if global oil production starts to decline but U.S. consumption
does not, everyone else will be required to cut purchases and
uses of oil. But how can oil prices be held stable for Americans
yet be made to rise for everyone else? Only by a policy of
continuing depreciation in everyone else's currency. Such
a policy of dollar hegemony amid worldwide financial instability,
of crushing debt burdens and deflation throughout the developing
world, is perverse. It will make our trading partners' exports
cheap, render their imports dear and keep their real wages low.
It will price American goods out of world markets and lead to
unsustainable dependence on foreign capital. It will be a policy,
in short, of beggar-all-of-our-neighbors while we live alone,
in increasing idleness and inside the dollar bubble.
- This is the policy that
Bush and Cheney are actually imposing on the rest of the world.
But they cannot make it last. It will make lives miserable elsewhere,
generating ever more resistance, terrorism and military engagement.
Meanwhile, we will not experience even gradual exposure to the
changing energy balance; we will therefore never make the investments
required to adjust, even eventually, to a world of scarce and
expensive oil. In the end, therefore, that world will arrive
much more abruptly than it otherwise would, shaking the fragile
edifice of our oil economy to its foundations. And we will someday
face a double explosion: of anger against our arrogance and of
actual shortage and collapsing living standards, when the
confidence of investors in the dollar finally gives way.
- Compared with this future,
a new commitment to collective security, to a new world financial
structure, to a rational energy and transportation policy, and
to spending to meet our actual domestic needs would be a bargain.
At the end of the Constitutional Convention, Benjamin Franklin
was asked what type of government the framers had given our new
country. He famously replied, "A republic, if you can keep
it." The republicans in those days opposed empire. The author
of Poor Richard's Almanack understood the economics very well.
-
- James K. Galbraith.
(Galbraith est à l'économie ce que la Rolls Royce
est à l'automobile.)
- "The Unbearable
Costs of Empire," The American Prospect vol. 13
- no. 21, November 18,
2002.
<http://www.prospect.org/print-friendly/print/V13/21/galbraith-j.html>
AVEUX
MURMURÉS
- Un documentaire
revient sur la thèse de la manipulation des islamistes
par l'armée algérienne
-
-
- L'enquête, diffusée
sur Canal+ lundi 4 novembre, présente des témoignages
troublants d'ex-responsables algériens et de personnalités
françaises.
- "Voici l'histoire
d'une incroyable manipulation." Ainsi débute le documentaire
Attentats à Paris, enquête sur les commanditaires,
qui sera diffusé, lundi 4 novembre à 23 h 15, dans
l'émission "90 minutes", sur Canal+. Son sujet
: les liens de subordination qu'auraient entretenus les Groupes
islamiques armés (GIA) avec des militaires algériens
de haut rang. Les GIA sont accusés d'avoir perpétré
d'innombrables crimes en Algérie, mais aussi des actes
terroristes contre la France, en particulier le détournement
d'un avion d'Air France en décembre 1994 et plusieurs
attentats à Paris, en 1995, pour lesquels ont été
jugés Smaïn Aït Ali Belkacem et Boualem Bensaïd.
- Réalisé
avec Romain Icard par Jean-Baptiste Rivoire, auteur de divers
documentaires sur l'Algérie, "Attentats à
Paris" est une enquête à charge, non contradictoire.
Sa thèse : la DRS la sécurité militaire
algérienne a recruté l'islamiste Djamel Zitouni
pour en faire son informateur au sein des GIA. Elle l'a ensuite
utilisé pour éliminer leurs chefs historiques,
puis pour lancer ces groupes dans des massacres barbares contre
les civils en Algérie. Enfin et surtout, Djamel Zitouni,
désormais entouré d'adjoints issus des services
spéciaux algériens, aurait mis en oeuvre la stratégie
du pouvoir visant, par une série d'actes terroristes,
à imposer aux gouvernements français successifs
de maintenir un soutien sans faille à Alger.
- Ce n'est pas la première
fois que ce type d'accusations est émis. Le Monde
publiait, dès le 11 novembre 1997, le témoignage
anonyme d'un ex-capitaine présumé de la DRS affirmant
que ce service était l'instigateur des attentats de 1995.
La nouveauté du documentaire tient d'abord au nombre d'anciens
responsables des services algériens qui s'expriment tous
à une exception près à visage découvert.
Et qui, tous, abondent dans le sens d'une "manipulation"
organisée des GIA, certains ajoutant que des services
français en étaient conscients. Certains témoignages
sont invérifiables, mais plusieurs semblent sérieux,
et leur accumulation est troublante. Le capitaine Samraoui affirme
ainsi que Djamel Zitouni, vu en juillet 1994 dans les locaux
de la sécurité militaire, était "un
agent qui recevait des instructions de la part de nos chefs".
Ancien des forces spéciales, le capitaine Ahmed Chouchène
évoque comment le général Abderrahmane,
chef de la DRS, et son adjoint, le colonel Tartagh Bachir, lui
ont demandé de "travailler avec Zitouni. On va t'arranger
un rendez-vous".
- Mais la principale nouveauté
de l'enquête réside dans les témoignages
de plusieurs personnalités françaises. Ex-agent
des renseignements généraux, Jean Lebeschu, pour
qui Ali Touchent, l'organisateur présumé des attentats
de Paris et grand absent du procès, était "très
certainement un agent" des services algériens ayant
bénéficié de protections en France, raconte
comment un officier algérien, à Paris, informait
régulièrement l'un de ses collègues des
RG de l'imminence de chaque attentat. Interrogé, Alain
Marsaud, aujourd'hui député UMP, qui fut chef du
service central de lutte contre le terrorisme au parquet jusqu'en
1989, et était député RPR en 1994-1995,
ne paraît aucunement surpris. "Ça ne sert à
rien de commettre un attentat si vous ne faites pas passer des
messages et n'arrivez pas à contraindre la victime à
céder. Il faut faire comprendre d'où vient la menace."
- D'où venait la
menace terroriste en France ? Réponse d'Alain Marsaud:
"Le terrorisme d'Etat (...) utilise des organisations écrans,
en l'espèce une organisation écran aux mains des
services algériens. Il est probable que le GIA ait été
une organisation écran (...) pour prendre la France en
otage." Deux témoignages assurent aussi que, en son
temps, Jean-Louis Debré, ministre de l'intérieur,
avait sciemment fait "fuiter" vers la presse, pour
la démentir ensuite, sa certitude que les attentats avaient
été "une manipulation des autorités
algériennes".
- Insérés
habilement dans l'enquête, deux autres témoignages
restent sujets à interprétation, compte tenu de
ces assertions. Celui d'Edouard Balladur, d'abord. L'actuel président
de la commission de la défense et des affaires étrangères
de l'Assemblée, qui était premier ministre en 1994,
dit avoir téléphoné au président
algérien Zeroual, alors qu'Alger refusait de laisser partir
l'avion détourné d'Air France pour Marseille, en
le menaçant en ces termes: "Je prendrai à
témoin l'opinion et la communauté internationales
du comportement du gouvernement algérien qui empêcherait
la France de sauvegarder la vie de ses ressortissants."
- Interrogé sur les
relations avec l'Algérie le 29 septembre 1997 sur TF1,
quatre mois après être devenu premier ministre,
un Lionel Jospin visiblement peu à l'aise répondait:
"Nous sommes obligés d'être assez prudents.
Je dois aussi penser quand même aux Français. Nous
avons déjà été frappés (...)
Je suis pour que nous prenions nos responsabilités, mais
en pensant que la population française doit aussi être
préservée. C'est lourd de dire cela (...) mais
c'est ma responsabilité." Interrogé sur le
fait de savoir si l'interprétation de ces propos est que
"les politiciens français ne peuvent pas dire ce
qu'ils pensent de l'Algérie parce qu'ils ont peur des
bombes", le responsable du dossier Algérie au PS,
Alain Chenal, acquiesce.
-
- Sylvain Cypel
- Le Monde, 1er novembre 2002, quarante-huit
ans après le déclenchement de l'insurrection algérienne.
Depuis que les militaires algériens,
confortablement installé dans leurs fromages financés
par la rente pétrolière, ont décidé,
comme le Père Ubu, que puisque ces élections, il
y a dix ans, ne leur plaisaient pas, ils n'avaient qu'à
les ignorer et mettre en prison ceux qui les avaient gagnées,
depuis ce jour-là, on sait que ces mêmes militaires
sont capables de tout pour rester au pouvoir et refuser de laisser
le peuple manger les miettes qui tombent de la table du festin.
Beaucoup de bruits, insistants, puis
de témoignages avérés, recueillis en privé
ou mis sur la place publique, ont convaincu ceux qui ont l'Algérie
à coeur qu'une partie importante des maquis islamistes,
commettant les pires atrocités, sont en fait manipulés
par les autorités militaires locales. Cette pratique ignoble,
qui consiste à faire assassiner des citoyens innocents
par des voyous à la solde, a reçu l'aval et l'agrément
des gouvernements français, en tout premier lieu de la
gauche qui a cru malin de "faire barrage à l'islamisme",
un mal supposé qui n'était un risque que dans ses
imaginations encore embuées par les relents du colonialisme
(qui est traditionnellement "de gauche"). Nous voyons
ici, dans l'article donné plus haut, comment les gens du
Monde avancent avec la prudence
du serpent sur ce terrain miné. Pour nous, un régime
qui assassine Boudiaf, que nous connaissions bien et qui s'accommode
de Boutefliqa, que nous connaissons aussi bien, depuis 1962, reste
une junte militaire particulièrement habile, corrompue
et trempant dans le sang jusqu'au cou. Le peuple algérien
ne retrouvera sa sérénité que lorsque, pour
reprendre une vieille formule, il aura pendu ses officiers généraux
avec les tripes de ses politiciens en place. Nous avons connu
une révolution algérienne. La seconde bouillonne
dans les cratères. Nous l'appelons de nos voeux.
QUI
ATTISE LES FLAMMES ?
- Manufacturing
Anti-Semites
- By Uri Avnery
-
-
- The first Israeli victim
of Saddam Hussein is a Zionist myth on which we were brought
up.
- It is stated that Israel
is a haven for all the Jews in the world. In all the other countries,
Jews live in perpetual fear that a cruel persecutor will arise,
as happened in Germany. Israel is the safe haven, to which Jews
can escape in times of danger. Indeed, this was the purpose of
the Founding Fathers when they established the state.
- Now Saddam comes along
and proves the opposite. All over the world, Jews live in safety,
and only in one place on the planet are they threatened by annihilation:
Israel. Here the national parks are prepared for mass-graves,
here (pathetic) measures against biological and chemical weapons
are prepared. Many people are already planning to escape to the
communities in the Diaspora. End of a myth.
- Another Zionist myth
died even before that. The Diaspora, so we learned in our youth,
creates anti-Semitism. Everywhere the Jews are a minority, and
a minority inevitably attracts the hatred of the majority. Only
when the Jews gather in the Land of their Forefathers and constitute
the majority there, will anti-Semitism disappear throughout the
world. Thus spoke Herzl, the founder of modern Zionism.
- Nowadays this myth,
too, is giving up its blessed soul. The very opposite is happening:
the State of Israel is causing the resurrection of anti-Semitism
all over the world, threatening Jews everywhere.
- The Sharon government
is a giant laboratory for the growing of the anti-Semitism virus.
It exports it to the whole world. Anti-Semitic organizations,
which for many years vegetated on the margins of society, rejected
and despised, are suddenly growing and flowering. Anti-Semitism,
which has hidden itself in shame since World War II, is now riding
on a great wave of opposition to Sharon's policy of oppression.
- Sharon's propaganda
agents are pouring oil on the flames. Accusing all critics of
his policy of being anti-Semites, they brand large communities
with this mark. Many good people, who feel no hatred at all towards
the Jews, but who detest the persecution of the Palestinians,
are now called anti-Semites. Thus the sting is taken out of this
word, giving it something approaching respectability.
- The practical upshot:
not only does Israel not protect the Jews from anti-Semitism,
but quite on the contrary -- Israel manufactures and exports
the anti-Semitism that threatens Jews around the world.
- For many years, Israel
enjoyed the sympathy of most people. It was seen as the state
of the holocaust survivors, a small and courageous country defending
itself against the repeated assaults of murderous Arabs. Slowly,
this image has been replaced by another: a cruel, brutal and
colonizing state, oppressing a small and helpless people. The
persecuted has become the persecutor, David has turned onto Goliath.
- We Israelis, living
in a bubble of self-brain-washing, find it hard to imagine
how the world sees us. In many countries, television and newspapers
publish daily pictures of Palestinian children throwing stones
at monstrous tanks, soldiers harassing women at the checkpoints,
despairing old men sitting on the ruins of their demolished homes,
soldiers taking aim and shooting children. These soldiers do
not look like human beings in uniform -- "the neighbor's
son" as they look to Israelis, but like robots without faces,
armed to the teeth, heads hidden by helmets, bullet-proof vests
changing their proportions. People who have seen these photos
dozens and hundreds of times start to see the Israel in this
image.
- For Jews, this creates
a dangerous vicious circle. Sharon's actions create repulsion
and opposition throughout the world. These reinforce anti-Semitism..
Faced with this danger, Jewish organizations are pushed into
defending Israel and giving it unqualified support. This support
enables the anti-Semites to attack not only the government of
Israel, but the local Jews, too. And so on.
- In Europe, Jews already
feel the pressure. But in the United States, they still feel
supremely self-confident. In Europe, Jews have learned over the
centuries that it is not wise to be too conspicuous and to display
their wealth and influence. But in America, the very opposite
is happening: the Jewish establishment is practically straining
to prove that it controls the country.
- Every few years, the
Jewish lobby "eliminates" an American politician who
does not support the Israeli government unconditionally. This
is not done secretly, behind the scenes, but as a public "execution".
Just now this was done to the black Congresswoman Cynthia McKinney,
a young, active, intelligent and very sympathetic woman. She
has dared to criticize the Sharon government, support Palestinians
and (worst of all) Israeli and Jewish peace groups. The Jewish
establishment found a counter-candidate, a practically unknown
black woman, injected huge sums into the campaign and defeated
Cynthia.
- All this happened in
the open, with fanfares, to make a public example -- so
that every Senator and Congressperson would know that criticizing
Sharon is tantamount to political suicide.
- Now this is repeated
in a big way. The pro-Israel lobby -- which consists of Jews
and extreme right-wing Christian fundamentalists -- is pushing
the American administration to start a war. This, too, openly,
in full view of the American public. Dozens of articles in the
important newspapers point this out as a plain political fact.
- What will happen if
the war ends in failure? If it has unexpected negative results
and many young Americans die? If the American public turns against
it, as happened during the Vietnam War? One can easily imagine
a whispering campaign starting: "The Jews have pushed us
into this," "The Jews support Israel more than they
support America," and, finally, "The Jews control
our country."
- Furthermore, Sharon
may sooner or later bring about a revolution in the Arab world.
This will be a disaster for American interests. American Jews,
now completely identified with Israel, will be blamed.
- Anyhow, the conspicuousness
of the Jews in the United States, especially in the media, and
their disproportionate influence over the Congress and the White
House, can backfire one of these days.
- Of course, the special
political culture of the United States encourages such phenomena
-- but that was also true in Spain of the "Golden Age"
and the Weimar republic in Germany. History does not have to
repeat itself, but neither should one disregard its lessons.
- There are people in
Israel people who secretly wish for the victory of anti-Semitism
everywhere. That would confirm another Zionist myth on which
we were brought up: that Jews will not be able to live anywhere
but in Israel, because anti-Semitism is bound to triumph everywhere.
But the United States is not France or Argentina, it plays a
critical role in the Middle East. Israel's national security,
as established by all Israeli governments since Ben-Gurion, is
based on the total support of the United States -- military,
political and economic.
- If I were asked for
advice, I would counsel the Jewish communities throughout the
world as follows: break out of the vicious circle. Disarm the
anti-Semites. Break the habit of automatic identification with
everything our governments do. Let your conscience speak out.
Return to the traditional Jewish values of "That which is
altogether just shalt thou follow!" (Deuteronomy 16,20)
and "Seek peace and pursue it!" (Psalms 34, 14). Identify
yourselves with the Other Israel, which is struggling to uphold
these values at home.
- All over the world,
new Jewish groups that follow this way are multiplying. They
break yet another myth: the duty of Jews everywhere to subordinate
themselves to the edicts of our government.
-
- Tue, 19 Nov 2002.
- <http://iviews.com/Articles/articles.asp?ref=IV0211-1784>
LES PLATEAUX DE LA BALANCE
Moubarak réclame
une inspection identique des armes nucléaires irakiennes
et israéliennes
- Le Caire. Le président
de l'Egypte, Hosni Moubarak, a demandé qu'Israël
soit soumis à la même pression internationale que
l'Irak pour abandonner ses armes de destruction massive et suggéré
à l'ONU de voter une résolution interdisant à
l'état juif la détention de telles armes.
- Dans un discours d'ouverture
de la nouvelle session parlementaire, samedi dernier, Moubarak
a accusé Israël de ne pas avoir la volonté
politique de négocier un accord de paix avec les Palestiniens,
mettant ainsi fin au cercle vicieux de la guerre dans la région.
- Malgré plusieurs
initiatives de paisx, des plans et des cartes routières,
Israël n'a pas la volonté politique d'engager de
véritables négociations en vue de l'établissement
d'un état palestinien souverain, pas plus que de se retirer
de Syrie et du Liban, a déclaré Moubarak.
- Dans son discours devant
l'assemblée populaire, le président de l'Egypte
a dit qu'un des éléments essentiels d'une paix
juste et complète au Proche-Orient est la suppression
de toutes les armes de destruction massive, en premier lieu celles
que détient Israël. Le dirigeant égyptien
a demandé que la résolution 1441 de l'ONU votée
à l'unanimité le 8 novembre et exigeant que l'Irak
désarme ses prétendues armes de destruction massive,
sous peine de conséquences graves, soit appliquée
aussi à Israël.
-
-
-
Mubarak Calls for
Similar Iraqi Weapons Inspection on Israel
-
-
- Cairo -- Egyptian president
Hosni Mubarak has called for Israel to come under the same international
pressure as Iraq to give up its weapons of mass destruction,
and urged the United Nations to pass a resolution to ban the
Jewish state from holding these weapons.
- Speaking in a new parliamentary
session Saturday, Mubarak accused Israel of lacking the political
will to negotiate and reach a peace settlement with the Palestinians
and end the ongoing vicious cycle of bloodshed in the region.
- Despite several [peace]
initiatives, plans and road maps, Israel does not have the political
will to enter into serious negotiations to establish a sovereign
Palestinian state and to withdrawal from Syrian and Lebanese
territories, Mubarak said.
- In his speech before the
Peoples Assembly, Egypts President said that one of the elements
of comprehensive and just peace in the Middle East is to have
the region cleansed from weapons of mass destruction, starting
with Israel. The Egyptian leader pinpointed that UN Security
Resolution 1441 passed unanimously on November 8, requiring Iraq
to disarm its alleged weapons of mass destruction or face serious
consequences, should be applied to Israel alike.
-
- <http://www.arabia.com>
LE
BALINAIS NIAIS NIAIT
Le courrier de Java
- Les
aveux d'Amrozi font naître des doutes
-
-
- L'aptitude de la police
à révéler la capture de l'auteur suspecté
de l'attentat à la bombe de Legian, Bali, Amrozi, provoque
des critiques. A tout le moins, plusieurs spécialistes
des services secrets doutent qu'Amrozi soit l'acteur-clé
de cet attentat.
- Ils soupçonnent
l'existence d'un auteur intellectuel et d'un service secret étranger
derrière cette opération. Ils considèrent
que ce jeune homme originaire de Lamongan ne possède pas
la compétence requise pour l'assemblage d'une bombe pourvue
d'une telle puissance...
- "Je ne pense pas
qu'Amrozi ait été le coordinateur sur le terrain",
déclarait hier à Jakarta l'ancien Chef du département
de coordination des services secrets, le lieutenant général
Z.A. Maulani. Il met en doute les aptitudes de ce jeune Lamonganais
ainsi que la police l'affirme jusqu'à présent.
- Selon Maulani, à
la simple prise en compte du niveau d'éducation d'Amrozi,
il serait tout à fait extraordinaire qu'il ait pu en être
l'auteur intellectuel aussi bien que l'organisateur sur le terrain.
Qui plus est, il met en doute que l'Indonésie soit victime
d'un complot international. Cette complicité, selon ses
vues, est le fait du gouvernement. En conséquence, Maulani
pense que la police n'est en l'occurrence pas libre de ses mouvements
comme de ses déclarations.
- L'ancien Chef du staff
de ce service, Soeripto, ne pense également pas qu'Amrozi
soit le véritable auteur de l'attentat. Il indique seulement
qu'il y a un recadrage de cet événement par des
services secrets étrangers.
- "Pour un attentat
aussi terrifiant, je doute qu'un homme comme Amrozi ait pu le
mettre en oeuvre. C'est au mieux un dump-agent. En d'autres termes
: un agent sacrifié, mais qui ne ressent pas qu'il l'est",
explique Soeripto.
- Cet ancien secrétaire
général des services forestiers poursuit : aujourd'hui,
dans le monde, il y a trois organisations de services secrets
qui possèdent un haut niveau opérationnel global
: la CIA, le MI6 et le Mossad. Il est simplement possible que
l'un de ces trois organismes ait programmé le scénario
de cet attentat à la bombe, en articulation avec les services
secrets régionaux de l"Asia Pasifik".
- Soeripto fonde ses doutes
sur différents éléments. Parmi ceux-ci :
du point de vue des capacités de mise en oeuvre, depuis
la programmation jusqu'à l'effectuation, les acteurs ont
très sérieusement pris en considération
le facteur de contre-espionnage. C'est-à-dire : des mesures
ont été prises pour faire barrage aux enquêtes
de services secrets concurrents. Cette opération possède
donc un niveau élevé de sécurité.
- Au stade de la programmation,
continue-t-il, il n'y a pas eu de fuite sur l'éventualité
d'une explosion de cette ampleur. Quant à la réalisation,
durant presque un mois, très peu d'explications ont été
fournies. "Cela montre que, dans cette opération,
le facteur contre-espionnage a été fortement pris
en compte".
- D'autre part, poursuit-il,
les acteurs ont pris grand soin de l'aspect sécurité.
Il n'était pas facile de mettre à jour ni de reconstituer
leurs relations. "Pour toutes ces raisons : cette opération
porte la marque de services secrets. Jusqu'à présent,
j'ai la conviction qu'il est impossible d'indiquer qui est l'auteur
intellectuel, le dalang. [Le dalang est le
montreur des marionettes du théâtre d'ombre, très
respecté dans la société javanaise. ]Mon
analyse n'est pas étayée par des faits ou des preuves"
précise-t-il.
- Concernant l'intervention
évoquée de services étrangers, Soeripto
indique qu'il discerne au moins trois objectifs que l'on a voulu
atteindre. En premier lieu, démontrer que le terrorisme
a des objectifs en Indonésie. En second, rendre le gouvernement
indonésien plus dépendant des pays responsables
de ces attentats à la bombe. Troisièmement, affaiblir
l'unification et l'unité de l'Islam.
- L'article se clôt
sur une déclaration de félicitations du Chef actuel
des services secrets indonésiens à l'égard
de la police...
-
- Article de Jawa Pos,
12 novembre 2002, traduit de l'indonésien par l'aaargh.
NN
Le rapport du corps des Marines US sur
l'utilisation des armes chimiques par les Irakiens dans la guerre
Irak-Iran:
<http://www.fas.org/man/dod-101/ops/war/docs/3203/appb.pdf>
A tort ou à raison, ils pensent
que le gazage de Halabja est le fait de l'armée iranienne...
Le rapport entier:
<http://www.fas.org/man/dod-101/ops/war/docs/3203/>
Le centre du culte des assassins juifs:
la tombe de Baruch Goldstein
<http://www.newkach.org/special/baruch/02.htm>
Le pays sera libre quand on aura jeté
à la mer les ossements de ce chien.
Aide Sanitaire Suisse aux Palestiniens.
Le site comporte les
communiqués du Croissant Rouge
palestinien. C'est là que se révèle toute
l'ampleur de la barbarie judéo-israélienne
<http://www.assp.ch/>
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