AAARGH

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 LA GAZETTE DU GOLFE ET DES BANLIEUES


Nouvelle série



 

 Numéro 37 -- 1er mars 2004

>[email protected]<

http://ggb.0catch.com

Nouvelles en français et en anglais

Créée en 1991 par Serge Thion

News in French and English

Established 1991 by Serge Thion

 

VOUS ÊTES ANTIFASCISTE ?

ANTINAZI, PEUT-ÊTRE ?

ALORS, SOYEZ ANTISIONISTE

 

DUMP DUBYA !

US GO HOME !

 

SUPPRESS ISRAELI WMD

NUREMBERG POUR LES SIONISTES 

ISRAËL ÉTAT RACISTE

ABATTONS LEUR SATANÉ MUR

NON À L'APARTHEID JUIF

TOUTE LA PALESTINE À TOUS LES PALESTINIENS

 

LISEZ CÉLINE

 

Ce numéro a été réalisé avec le concours, volontaire ou involontaire, de Porya Gal, David Benchetrit, Israël Shamir, Norman Finkelstein, Alfred de Zayas, Samuel Gardaz, Jean-Pierre Desmoulins, J. B. Barbier, Dieudonné, Johan Weisz, le MRAP, Elisabeth Schemla, Deirdre Clancy, et beaucoup d'autres...

 

Now is the time for the Catholic Church to help to stop another mass murder before it happens.
Now is the time for the Church to act and to make the forthright condemnation
of Zionism that it did not make of Nazism in the 1930s. The controversy over
The Passion of the Christ
is far more than a matter of Catholic-Jewish
or Christian-Jewish relations. It provides a chance for Catholics and
all Christians to make amends by standing up to the genocidal racists.
As long as Catholics and any other Christians maintain friendly relations
with pro-Israel groups, all their repentance for neglect
of the victims of Nazi Germany is totally in vain.

Joachim Martillo < [email protected]> in NY, Feb. 04.

 

 

édito

 

A part son arsenal matériel caché, nucléaire, chimique et bactériologique, soustrait aux inspections, Israël dispose d'une Arme de Destruction Massive qui neutralise, paralyse et dissout les oppositions: la dénonciation hystérique et tous azimuths de l'antisémitisme.

Personne ne pourrait en donner une définition claire pour la simple raison que personne ne serait en mesure de définir ce que sont les "Sémites", vieille lune des racismes biologisants du XIXe siècle. Le vague et l'indécision qui marque le terme permettent de fourguer dedans, non seulement ce qui serait à proprement parler "antijuif", mais surtout ce qui est anti, c'est-à-dire ce qui s'oppose à la politique israélienne et à celle du sionisme. Tout est lié dans cette affaire. La partie organisée des gens qui se disent ou se croient juifs est politiquement engagée dans le soutien à Israël. mais elle ne veut pas qu'on le lui reproche. Elle demande l'impunité au moment même où elle se solidarise avec le génocide qui est en cours en Palestine. (A ceux qui refuseraient le terme de génocide, on conseillera de relire la définition qui en a été acceptée par les Nations-Unies en 1948, justement, sur la demande insistante du créateur de cette notion, le juriste juif polonais Raphaël Lemkin.)

Les cris aigus poussés par les "responsables communautaires" sont évidemment repris par les médias – ne demandez pas pourquoi – et ensuite relayés par les politiques, qui savent que des élections les attendent au coin  du bois. Sharon et ses petits ministres, quand ils ont un moment de libre entre deux massacres de Palestiniens, déclarent que la France atteint tous les records en matière d'antisémitisme. Et puis ils envoient leur fantoche persan, Moshé Katsav, chef de l'État (juif) à Paris. (Mais où sont les États "catholiques" ? "protestant" ? "hindou" ? et même "musulman" ? Pourquoi un État "juif" ?)

Cette baderne se conduit aussitôt comme le juif de cour des caricatures. Il cire les pompes à Chirac. "Oy, oy, je dis tout comme vous", en balayant les carpettes de sa barbe blanche. Et l'autre Grand Jacques qui se rengorge et déclare que l'antisémitisme sera combattu jusque dans les chiottes. Scène grotesque, répétées sur tous les tons, et sur toutes les scènes, tous les jours. Ils ne prennent pas de risques. Chacun sait que l'antisémitisme n'existe pas plus que les habits neufs de l'empereur. Qu'on ne fera pas taire ceux qui s'indignent des pratiques ignobles de la répression israélienne, du scandale que représente le sionisme, système de vol et de dépossession des habitants légitimes de la Palestine. Si les juifs, concernés par toute cette chaîne de solidarité intersioniste et interjuive, ne sont pas contents de l'image qu'ils projettent, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes et aux soudards qui agissent pour eux au vu et au su du monde entier.

On nous bassine depuis plus de trente ans avec  le racisme. Rappelons que les autorités françaises ont passé condamnation du racisme en 1972, c'est-à-dire dix ans après la chute du dernier bastion de l'empire colonial, l'Algérie. Pendant un siècle et demi, le racisme a été, en France, le grand organisateur des relations entre colons et colonisés. On l'enseignait dans les écoles. Il infectait toute la vie sociale, il régnait en maître sur les idéologies politiques, sur les pratiques militaires et policières. L'arrivée de la loi Pleven a été un formidable moment d'hypocrisie collective. Elle a permis de passer par profits et pertes un siècle et demi d'histoire coloniale et colonialiste, pas jolie à voir. On n'en avait plus besoin. Les nouvelles générations n'en ont rien su. Nous, les anticolonialistes conséquents, nous avons été hostiles à ce tour de passe-passe. Il nous a paru aberrant de vouloir réprimer l'expression de sentiments qui étaient créés par des situations de pouvoir très réelles, qui n'étaient nullement abolies. Le colonialisme n'a pas disparu par enchantement des "confettis de l'Empire", qui restent marqués au fer rouge de l'histoire coloniale, voyez les Antilles, la Réunion, les atolls atomisés... Et il a enfanté un bâtard: le néo-colonialsisme, encore plus pervers.

Nous avons dit et répété que l'interdiction de la parole raciste ne ferait que rendre plus violent le retour du refoulé, qu'il valait mieux ne pas toucher à la liberté d'expression, si péniblement conquise, de façon à mieux surveiller les actes. La parole se soigne par la parole, mais les actes, il vaudrait mieux qu'ils ne se produisent pas. C'est un chemin inverse qui a été suivi, principalement par une gauche qui n'a qu'un seul rêve, interdire toute parole qu'elle n'aurait pas autorisée. La guillotine et le Goulag ne sont jamais loin chez ces gens-là. Quand ils ne disposent pas de ces merveilleux moyens de bâillonner le peuple, ils inventent les lois Pleven, Gayssot et les réformes badintériennes du Code pénal. On vous renvoie aux excellentes réflexions de l'avocat des révisionnistes, Me Éric Delcroix, dans son très remarquable ouvrage, Le Théâtre de Satan, paru à l'Æncre en 2002 et disponible sur le site de l'AAARGH.

A l'Arme de Destruction Massive qui est la "dénonciation de l'antisémitisme", nous opposons un bouclier thermique d'une épaisseur largement suffisante: notre indifférence totale: l'antisémitisme n'existe pas, n'existe plus, depuis un demi-siècle, à part quelques amateurs de folklore ancien. Ce qui existe bel et bien c'est un refus massif et de plus en plus étendu de la politique de massacre menée par les sionistes, soutenus par les organisations juives (pas toutes !). Nous continuerons à mener cette campagne, jusqu'à la destruction finale de l'État d'Israël, et son remplacement par un État palestinien, assis sur la totalité de la terre palestinienne. Nous souhaitons du fond du cœur que cette destruction se fasse de façon purement institutionnelle, sans verser une goutte de sang. Mais les massacreurs devront s'arrêter, de gré ou de force. Et les juifs comprendront qu'ils ont un avenir en se réintégrant dans le reste du genre humain, et qu'un sort tragique attend ceux qui acceptent de s'en séparer, qui préfèrent vivre derrière des murs de plus en plus hauts et de plus en plus dérisoires, sur les conseils des antisémites véritables et des sionistes. Perçons les murs, perçons Le Mur.

28 février 2004.

 

 

12 février 2004 / 12 h 19:

GRAVES MANIFESTATIONS ANTISÉMITES À BRUXELLES

En plein centre ville, des comédiens revêtus de treillis militaires évoquant les soldats de Tsahal, mitraillettes aux poings, frappent des enfants coiffés du keffieh palestinien. Récit [...]

Par Sara Brajbart. Sur <proche-orient.info> .... Aux fous !

Hier les Israéliens sont entrés dans les banques palestiniennes et ont volé l'argent, à main armée. Comment les malades mentaux de <proche-orient.info>  vont-ils qualifier ça ?

 

1 - La Palestine martyrisée par les sauvages

 

 

 

La dure réalité des Juifs orientaux

 

Dans les années 50 et 60, près de 750 000 juifs originaires du Maghreb et du Moyen-Orient émigrèrent en Israël, dont 250 000 Marocains. Ces derniers ont particulièrement souffert d’un système socio-éducatif qui les a coupés de leur culture judéo-arabe marginalisés dans des "villes de développement" et les quartiers périphériques des grandes villes. Le réalisateur David Benchetrit leur consacre un long documentaire qui, à peine primé en juillet 2002, suscitait une violente polémique.

 

Maariv (Tel-Aviv)
13 septembre 2002
Poriya Gal
Couronné du prix Wolgin du meilleur documentaire au Festival de Jérusalem en juillet 2002, le film "Rouah Kadim – Khronika marokaït" (Vent d’Est – Chronique marocaine) de David Benchetrit a également été diffusé en quatre parties sur la deuxième chaîne publique. Il raconte l’histoire des Juifs orientaux, de leur émigration vers Israël dans les années cinquante et soixante à nos jours. Benchetrit lève un voile cruel sur les maabarot [camps de transit], les enfants marocains aspergés de DDT à leur arrivée en Israël, les émeutes du Wadi Salib[1] et des manifestations des Panthères Noires israéliennes[2].
Né à Casablanca en 1954 et émigré seul en 1967, Benchetrit fut d’abord placé dans un internat haredi [ultra-orthodoxe] lituanien de Bnei-Brak, avant de s’enfuir quelques mois plus tard. "A 15 ans, j’ai commencé à travailler avec des Palestiniens de mon âge dans des boulots au noir, dans des restaurants. C’est là que j’ai pris conscience du problème palestinien. J’ai vu l’humiliation subie par mes amis de fortune." C’est ce qui a forgé son identité politique et l’a conduit à refuser d'effectuer son service militaire dans les Territoires dans les années 70. Il a étudié le cinéma à Beit Tzvi et s’est très vite spécialisé dans les sujets de société. Son plus fameux reportage reste "Le Voile et l’Exil", qui raconte la vie de trois femmes palestiniennes dans les Territoires. Ce documentaire a été primé aux festivals de San Francisco et de Tanger. Dans les années 90, il a réalisé les documentaires "Samir"" sur la vie de l’écrivain [juif irakien] Sami Mikhaël, "Le quartier de la Gare de Lod", "Acre rêve entre les murailles" et enfin un documentaire sur [le poète palestinien] Mahmoud Darwish.
"Rouah Kadim" s’ouvre sur l’hymne national marocain... C’est le premier documentaire de Benchetrit à parler de sa propre communauté. Il y présente six hommes issus de la deuxième génération des immigrants du Maroc. Shlomo Ben Ammi [ministre des Affaires étrangères travailliste de 2000 à 2001], né à Casablanca, raconte la "sélection" opérée par les émissaires de l’Agence juive au terme de laquelle restaient sur le carreau les vieux, les malades et les handicapés; il s’exprime aussi sur son adolescence au kibboutz Afikim et sur ses désillusions quant à la gauche israélienne. Arieh Deri[3], né à Meknès, raconte sa formation religieuse et comment il a longtemps mais en vain insisté pour garder son vrai nom, Arieh Makhlouf, avant d’opter pour un nom arabe moins marqué [Deri = "de la vallée du Draa"]. Sami Shalom Chetrit[4], né à Ksar-Souk, se rappelle avec amertume les institutrices ashkénazes du lycée d’Ashdod. Reouven Abergil, ancien dirigeant des Panthères Noires, promène les spectateurs dans un centre de "sevrage". Le film s’attarde aussi sur Oved Aboutboul, un Marocain de 39 ans, qui, au plus fort de l’immigration russe au début des années 90, avait mené la lutte des SDF marocains et était allé jusqu’à conduire un bus rempli de SDF pour demander l’asile à Yasser Arafat. Le bus fut violemment intercepté par les policiers israéliens avant d’entrer dans la zone autonome palestinienne de Jéricho. Le sixième témoin du documentaire est Ezer Bitton, un agriculteur du moshav [ferme collective genre kolkhoze] Avivim sur la frontière libanaise. Au début des années 70, Bitton a perdu ses deux frères lors d’une prise d’otages par un commando palestinien. "Nous avons payé le prix fort, dit-il, et j’ai aujourd’hui le sentiment que nous avons servi de muraille vivante [pour les Ashkénazes] face au Liban."
Pour David Benchetrit, "les Orientaux n’ont personne à qui s’identifier dans ce pays. C’est pourquoi je consacre une séquence à David Benarosh, le chef de la révolte du Wadi Salib, le premier à s’être jamais révolté contre le système sioniste. Il est mort cassé et abandonné. Au festival de Jérusalem, j’ai invité la famille Benarosh. Je tenais à ce que le public lui fasse un triomphe, ainsi qu’aux survivants des Panthères noires Charlie Bitton et Kokhavi Shemesh." Dans le film de Benchetrit, la police arrive à la fin, avec armes, matraques et lacrymogènes.
"C’est une dimension intégrante de l’histoire des Orientaux en Israël. Chaque fois qu’ils descendent dans la rue, la police intervient de façon démesurée. Lors des émeutes du Wadi Salib, la police a tué Yaakov Elkarif qui avait eu le tort de se promener ivre. La police a réagi de la même façon lorsque Arieh Deri a pris connaissance de sa condamnation. Les toits étaient couverts de policiers et de tireurs d’élite ! La police israélienne a toujours été très violente avec les Orientaux alors qu’elle est elle-même majoritairement composée d’Orientaux et de Caucasiens. Cela correspond au "diviser pour régner" du système. On envoie les Orientaux casser de l’Oriental. Exactement comme on se sert des garde-frontières druzes et tcherkesses pour casser du Palestinien. Ce film est fondamentalement triste. Aucune des luttes orientales n’a jamais abouti, à cause de la haine de soi des Orientaux. Les Marocains ne sont pas que des victimes, ils sont aussi souvent leurs propres bourreaux." Comment Benchetrit a-t-il choisi ses témoins ? "J’ai rencontré 150 témoins, des gens qui se sont battus et qui, tous, appartiennent à la deuxième génération postérieure à quelque chose d’aussi fort que la Shoah, une Shoah sociale et culturelle. Tous se sont battus, si l’on excepte Shlomo Ben Ammi. Aujourd’hui, il est en train de faire son examen de conscience. Il vient de partir pour Oxford afin de rédiger une autobiographie. Sa plus grave erreur est sans doute d’avoir accepté le boulot le plus stéréotypé pour un Oriental en devenant ministre de la Sécurité intérieure. S’il n’avait pas commis cette bourde, il aurait pu devenir le représentant le plus légitime d’une nouvelle gauche israélienne."
Le plus étonnant dans le film de Benchetrit, c’est le statut conféré à Arieh Deri. "Deri est le dirigeant oriental le plus important de la dernière décennie, celui qui est allé le plus loin mais aussi celui qu’on s’est le plus acharné à casser. Pour la première fois, un Oriental a appelé les siens à vaincre leur haine de soi et est parvenu à bâtir un mouvement capable de faire et défaire les gouvernements. A ce jour, le Shas est le seul parti politique à avoir réussi à fédérer toutes les communautés et tous les courants orientaux (irakiens, kurdes, yéménites, boukharis, marocains et géorgiens) en un ensemble politique fort, une première dans l’histoire israélienne. Le sionisme ne voulait pas d’eux et lorsqu’il les a contraints à émigrer, ce fut pour ensuite les broyer." L’une des scènes les plus fortes du film est le repentir public du Premier ministre travailliste Ehoud Barak [juif roumain] durant la campagne électorale de 1999, enchaînée avec des images du cimetière de Dimona [une ville de développement dans le désert du Néguev]. "C’est pour moi un moment essentiel du film. A qui t’adresses-tu, Barak ? Ceux à qui tu demandes pardon sont déjà six pieds sous terre. Quant aux vieillards des villes de développement, ils sont déjà un pied dans la tombe. Ils mourront avant de voir le moindre changement. Alors, à qui demandes-tu pardon ?"
 
Les Orientaux ne sont pas tous d’origine marocaine. Pourquoi "Rouah Kadim" ne donne-t-il la parole qu’aux Marocains ?
David Benchetrit: Les Marocains ont la position la plus tragique parmi les Orientaux. Ils sont dévorés par un feu intérieur. Un proverbe français dit: "Les Marocains sont le lion, les Tunisiens l’agneau et les Irakiens le loup". De 1948 à nos jours, les Marocains ont été au cœur de toutes les révoltes israéliennes. Cela a commencé avec la révolte des maabarot. Le père de Shlomo Ben Ammi était parmi les meneurs de la révolte de Kiryat-Shmona [ville de développement créée sur les ruines du village palestinien Khalsa, à la frontière du Liban et de la Syrie]. Ce furent ensuite les émeutes du Wadi Salib, le mouvement des Panthères noires, le Tami [Mouvement pour la Tradition d’Israël] et enfin le Shas. Les Marocains sont un peuple qui s’est toujours soulevé contre le Sultan. Mais l’oppression la plus grande dont ils ont eu à souffrir était et reste celle exercée par le mouvement sioniste. C’est vrai que tous les Orientaux ont été opprimés, mais il existe de fortes différences communautaires. Si quelqu’un avait tenté d’enlever, non pas 500, mais 50 enfants marocains, il y aurait eu une guerre civile. [En 1950, des centaines de bébés juifs yéménites furent enlevés et placés dans des familles ashkénazes sans enfants]. Mais les Yéménites n’ont pas réagi. Au début du 20e siècle, ils ont vécu des choses très dures dans les premières colonies sionistes en servant d’esclaves aux colons polonais. Mais ils n’ont jamais mené de luttes politiques. Les Irakiens se sont certes élevés socialement, mais en travaillant pour le Mossad et le Shabak [parce qu'ils parlent le même arabe que les Palestiniens ! ]. Quant aux Tunisiens, ils ont toujours été des serviteurs zélés du mouvement sioniste et de l’État. Mais au Maroc, le mouvement sioniste n’a jamais vraiment pris. Si les Marocains ont émigré en Israël, c’est parce qu’ils n’avaient plus le choix. Après son indépendance en 1956, le Maroc a été emporté par une vague de nationalisme qui a réduit à néant des siècles de vie commune entre Juifs et Arabes. La création d’Israël a évidemment beaucoup joué. Mais Ben Ammi reconnaît lui-même que l’émigration marocaine vers Israël ne fut jamais une émigration sioniste, mais bien la fuite hors d’un pays où il n’y avait plus d’espoir. [L'auteur semble ignorer que des militants sionistes français ont organisé au Maroc, dans les années 50-60, avec des fonds fournis par Israël, une forte émigration clandestine, que les autorités marocaines faisaient semblant de ne pas voir.]
 
Comment expliquez-vous alors le patriotisme des Orientaux ?
Cela ne les a jamais dérangés d’aimer Israël. Ma mère, par exemple, parle encore d’Israël avec émotion. "C’est la Terre Sainte, c’est Jérusalem. Ne sois pas en colère et accorde ton pardon". Elle porte en elle le rêve classique du retour à Sion, pas la Sion réelle, une autre Sion, humaine, remplie de miséricorde et sans haine pour le judaïsme et la religion.
 
Dans votre film, certains intervenants demandent pardon à leurs pères.
Ce fut une dimension inévitable de l’acclimatation de la deuxième génération. Nous pensions que pour nous intégrer, nous devions mépriser nos parents et nous fondre dans la nouvelle culture sioniste. Tous se sont éloignés de leurs pères parce qu’ils leur reprochaient leur soumission. Abergil, Ben Ammi et Shalom Chetrit comprennent aujourd’hui que leurs parents n’avaient qu’une idée en tête en quittant le Maroc et en se soumettant à l'ordre établi : sauver leurs enfants. Les Juifs d’Europe qui se sont réfugiés en Israël n’avaient pas agi autrement. Mais la différence, c’est qu’ils ont imposé leur culture. Mon film, c’est une façon de payer son tribut à la première génération orientale, celle qui a renoncé à elle-même pour bâtir l’État mais qui en retour n’a reçu que le mépris. L’élite et nous n’avons aucune histoire commune. Tout ce que nous partageons, ce sont des mensonges, des mensonges auxquels les Orientaux ont longtemps cru: le creuset, l’égalité des chances, le Rassemblement des Exilés. Mais cette élite a traité avec un égal mépris les Palestiniens, les Orientaux et les droits de l’Homme. D’un point de vue socioculturel, ce qui se passe en Israël relève du crime contre l’humanité. Parfois, l’élite affecte de se soucier de la question palestinienne mais, dans le fond, ce qu’elle veut, c’est vivre en paix derrière sa muraille et faire taire ceux qui souffrent de sa vision du monde.
 
Serait-il plus facile de faire dans ce pays des films sur la question palestinienne ?
L’élite israélienne ne s’intéresse à la question palestinienne que pour se laver de tout sentiment de culpabilité. Mais la question orientale n’a pour elle aucune légitimité. Quand je réalisais des films sur les Palestiniens, le système me couvrait de fleurs. Mon film "Le voile et l’exil" n’avait certes bénéficié d’aucune aide publique, mais la gauche et la presse culturelle l’avaient encensé. Quand des films parlent de la victime et sont réalisés par ceux qui appartiennent au camp des vainqueurs, tout va bien. Mais dès l’instant où l’on ose aborder la question orientale et les discriminations communautaires et socioculturelles, c’est comme si l’on passait à l’ennemi. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas de véritable gauche dans ce pays. Comme Ben Ammi le dit dans le film, "la gauche est ce qu’il y a de plus conservateur dans ce pays". C’est une gauche totalement imperméable à tout ce qui est différent et surtout à tout ce qui est oriental. Plutôt que de vouloir s’intégrer au Moyen-Orient, cette gauche ne rêve que d’Europe.
Qu’est-ce que vous attendez de l’Europe ? L’Europe vous a maudits et vous a trahis. D’où vient cet amour pour un monde qui a voulu vous exterminer jusqu’au dernier et y est presque parvenu ?
L’élite ashkénaze a développé une incroyable insensibilité. J’ai évidemment des amis formidables d’origine polonaise. Mais la plupart des Ashkénazes sont des êtres poursuivis par le démon de la persécution, par la malédiction historique de l’Europe orientale : l’antisémitisme et le racisme. Ce démon n’existe pas chez les Orientaux. Leur persécution est directement le fruit du mouvement sioniste. Ce mouvement voulait bâtir ici un endroit normal et sain. Mais tout ce qu’il est parvenu à créer, c’est un monde aliéné où tout ce qui est différent est persécuté: Palestiniens, Orientaux, Haredim et Bédouins. Tant que l’élite ashkénaze donnera le ton, cet endroit continuera à vivre dans la haine de soi et dans la schizophrénie. Israël continuera à être en guerre avec lui-même, avec le monde arabe et avec le monde entier. Tant que nous ne nous sentirons pas appartenir tous de droit à ce pays, il ne s’y passera rien de bon. Je m’identifie de tout mon cœur aux souffrances que vous avez endurées, mais vous devez vous ouvrir et nous dire : "à présent, mettons-nous ensemble et bâtissons un pays où il est possible de vivre". Vous devez comprendre que vous ne pourrez faire la paix avec personne tant que vous n’aurez pas fait la paix avec vous-mêmes.
 
Vous émettez des critiques très dures mais que proposez-vous ?
S’il est certain que nous, Orientaux, avons un passé commun, il n’est pas sûr que notre avenir le sera. L’idéal serait de parvenir à nous battre pour un Israël plus juste sur le plan social et culturel. Sinon, l’alternative risque d’être une guerre à l’intérieur même d’Israël. Quand le combat palestinien sera consommé, je crains qu’Israël ne sombre dans la guerre civile. Rien ne dit que le Shas sera éternellement un parti sectoriel et qu’un jour il ne dominera pas la scène politique. Rien ne dit qu’un jour, en dépit des circonstances actuelles, on n’assistera pas à une coalition entre le Shas, les intellectuels orientaux, les Arabes israéliens et les Palestiniens. Malgré mes critiques envers un certain intellectualisme et un certain académisme, le Keshet reste à cet égard une coalition inédite. Je ne veux pas d’une nouvelle oppression, mais simplement que les Orientaux qui le méritent puissent exercer leurs responsabilités et avoir voix au chapitre. C’est pourquoi j’ai de plus en plus de problèmes avec le Shas, qui a définitivement viré à droite et ne cache plus un mépris profond envers les Palestiniens. Ce parti doit faire sa révolution intérieure ou disparaître. Si Arieh Deri s’amende, prend ses distances avec le Shas et décide de reprendre le flambeau du combat socioculturel oriental, nous serons nombreux à lui offrir notre aide.
 
Traduit de l’hébreu par Pascal Fenaux

 

Descente en flammes
Le film de David Benchetrit a (presque) fait l’unanimité contre lui. Pour Raanan Shaked, de Yediot Aharonot, "‘Rouah Kadim’ est un très bon film. Benchetrit a le mérite de nous offrir enfin un documentaire qui fait mal et gratte jusque sous les racines de la discrimination dont ont été victimes les immigrants d’Afrique du Nord, dont moi. Mais son propos devient intolérable dès l’instant où Arieh Deri est propulsé au rang de porte-parole de la révolte orientale. Oui, Deri a souffert de son nom, de sa langue, de sa couleur de peau et de ses idées. Mais il a également joui des privilèges de ce système corrompu et a fini par le payer de la prison. Alors, quand, à côté d’un Deri presque sanctifié, le reste du film de Benchetrit donne la parole à des figures éprouvées de la lutte des Orientaux mais les intègre dans le système abstrait du "eux" contre "nous", j’éprouve un malaise certain. Mais il faut aller voir ce film pour ce qu’il offre: des témoignages de sang et de larmes, trop vrais que pour être ignorés."
Pour Meïr Schnitzer, de Maariv, "Benchetrit n’apporte rien de neuf à une histoire ressassée depuis des lustres, à part un sens mélodramatique digne d’une telenovela brésilienne." Toujours dans Maariv, David Fogel estime que "le Maroc n’aime que les larmes", ce qui lui vaut la réplique de son confrère Gal Uchovsky, pour qui Fogel "ne fait là qu’exprimer un racisme si naturel qu’il justifie le documentaire de Benchetrit, jusque dans ses excès".
La palme de la charge revient au journaliste et nouvel historien Tom Segev, auteur d’une chronique hebdomadaire dans Ha’Aretz. "Oui, le mouvement sioniste, né en Europe orientale, a longtemps été porteur de l’idée du 'Juif nouveau', une image chargée de tous les phantasmes européens et dont les immigrants ashkénazes non sionistes ont également souffert. Oui, le mouvement sioniste n’a eu longtemps que faire des Juifs des pays arabes car il ne s’adressait pas à eux. Ce n’est que lorsque les Juifs d’Europe ont été massacrés en masse qu’il a consenti à s’adresser à eux mais avec un regard étranger et uniquement intéressé à en faire une main d’œuvre corvéable. Mais le film de Benchetrit est d’une démagogie sans nom. Si un seul Ashkénaze avait prononcé le dixième des insultes proférées par les Marocains interrogés dans son film, Israël serait aujourd’hui à feu et à sang. Le pire n’est pas la réhabilitation d’un Arieh Deri, condamné pour corruption, mais bien cette manipulation qui nous montre les propos d’un Marocain travailliste et universitaire, l’ancien ministre des Affaires étrangères Shlomo Ben-Ammi, noyés dans le discours guerrier de Reuven Aberdjil contre les Orientaux qui ont réussi et se sont coupés de leurs racines («Alignons-les contre un mur et tirons leur une balle dans la tête»), le tout enrobé d’un antisionisme poussant la caricature jusqu’à revendiquer une Intifada marocaine. Le scandale, c’est que Benchetrit est suffisamment malhonnête pour passer sous silence le lien entre les inégalités sociales et le conflit israélo-palestinien, le rôle que ce conflit a joué dans le sort des Juifs originaires des pays arabes et le rôle déterminant que ces Juifs ont joué dans la façon dont Israël a géré ce conflit. Si jamais les implantations redevenaient un sujet de négociations, que dirait le Shas ? Le comble du ridicule est atteint quand, à la fin du film, un intervenant évoque l’hypothèse que le succès du Shas fasse partie du complot ashkénaze."
 
Pascal Fenaux, MEDEA,  Avenue Louise 287 , B- 1050Bruxelles     TEL.: ++-32-2-231.13. 00/ FAX : ++-32-2-231.06. 46E-mail: <mailto:[email protected]>
 
<http://www.medea.be/?doc=1425>
 

 

FUSIL ET BRANCHE D'OLIVIER

 

L'histoire définitive du sionisme
Compte rendu de l'ouvrage de David Hirst,
The Gun and the Olive Branch [Le Fusil et le rameau d'olivier]
par Israël Shamir
 
 Impossible de ne pas avoir entendu parler d'Israël, ce grand pourvoyeur de nouvelles. Notre petit pays, avec l'énorme intérêt qu'il suscite, est perçu comme ce lieu vers lequel beaucoup de travailleurs chinois se dirigent, et d'où ils retournent avec des histoires lamentables à raconter ; comme le fournisseur d'armes sophistiquées à l'armée chinoise, qui ne respecte pas toujours les termes du contrat ; comme l'État juif, résidence secondaire du philanthrope milliardaire George Soros, du vice-ministre à la Défense américain Paul Wolfowitz, et d'autres personnages extrêmement puissants encore.
De plus, le conflit entre l'État juif et la population native du pays a tendance à s'étendre. Les soutiens d'Israël, aux États-Unis, ont poussé leur pays à conquérir l'Irak et ils menacent aujourd'hui d'attaquer l'Iran, se rapprochant ainsi de la Chine, par le Sud-Ouest. Bien qu'il soit loisible de se tenir à l'écart d'autres conflits et d'autres lieux à problèmes, il est absolument nécessaire de comprendre les raisons sous-jacentes à l'ascension tout bonnement magique, au Moyen-Orient, d'un État parmi les plus puissants qui soient – d'un pays doté de l'arme nucléaire. D'un pays, de surcroît, qui pilote la politique impérialiste des États-Unis.
Les partisans et les contempteurs d'Israël ont écrit des ouvrages innombrables, afin d'expliciter leur position. Leurs récits varient, d'une manière extravagante, du conte de fée pour l'école du dimanche – la renaissance, tel le Phoenix, du Peuple Elu de Dieu décimé – aux récits d'horreur gothique de la sanglante conquête de la Palestine par les juifs, et de la manière dont les tentacules de l'État juif s'étendent partout, depuis la Chine jusqu'à la Californie.
Alors, la vérité ? Quelle est-elle ?
Un éditeur russe m'a demandé, à moi, Israélien doté d'esprit critique, d'écrire une histoire du sionisme faisant autorité. Il m'a même dit vouloir en main " L'histoire définitive du sionisme ".
L'offre était alléchante, mais force me fut de la décliner. "C'est inutile", dis-je, "un ouvrage tel celui-là existe déjà. C'est le livre de David Hirst : The Gun and the Olive Branch [Le Fusil et le rameau d'olivier]".
David Hirst, brillant journaliste britannique, a passé plusieurs années de sa vie dans la région. Il écrivait pour le quotidien The Guardian, depuis Beyrouth et Jérusalem. Toujours extrêmement scrupuleux, et évitant toute exagération, il n'était pas homme à baisser pavillon lorsqu'il s'agissait d'énoncer une vérité dérangeante.
Hirst affirme que les raisons du conflit judéo-palestinien et judéo-arabe sont enracinées dans le désir irrémissible des sionistes de s'emparer du territoire de la Palestine, d'en expulser les populations autochtones et, enfin, d'imposer leur domination à la région. Le tableau qu'il dresse de la tragédie palestinienne en cours est équilibrée et convaincante.
Bien que les Palestiniens aient commis beaucoup d'erreurs tactiques et stratégiques, dont les sionistes retors saisirent l'opportunité, la force brutale et la détermination sinistre des dirigeants de l'État juif, soutenu par des millions de leurs frères occupant des situations éminentes dans le monde entier, dépouillèrent ces erreurs (ainsi d'ailleurs que les succès des Palestiniens) de leur importance. Qu'ils fussent placides ou turbulents, rebelles ou accommodants, peu importe: les Palestiniens étaient condamnés. Néanmoins, ils se battirent avec vaillance, et le lecteur gardera la mémoire des héros d'une guerre interminable et fondamentalement inégale.
Les sionistes, brutaux et impitoyables, ne se préoccupent pas plus des juifs qu'ils prétendent pourtant représenter. Hirst nous parle de ces espions israéliens qui font sauter des ambassades américaines, des bibliothèques britanniques, des synagogues irakiennes et des bateaux où s'entassent des réfugiés juifs, lorsqu'il s'agit de provoquer la réaction qu'ils escomptent. Il nous narre la longue carrière sanglante d'Ariel Sharon, depuis le massacre de soixante paysans, dans le petit village de Kibyéh, voici un demi-siècle, jusqu'aux massacres au Liban et ailleurs.
Le livre de David Hirst nous permet de comprendre la raison des guerres qui se déroulent dans la région du Moyen-Orient : les sionistes n'ont jamais voulu la paix avec leurs voisins. Ils ne le veulent pas plus aujourd'hui, et c'est pourquoi il n'existe aucun espoir de paix. Hirst cite le général Yehoshafat Harkabi, un grand stratège israélien :
"Nos exigences, dans les négociations, se doivent d'apparaître raisonnables et modérées. Mais, en réalité, elles doivent impliquer des conditions telles qu'elles obligent l'ennemi à les rejeter." Les personnes qui suivent attentivement les développements au Moyen-Orient auront déjà pris conscience de cet échec permanent, inhérent à l'approche israélienne.
C'est la raison pour laquelle Israël refuse en réalité toutes les offres de paix, dès lors qu'il ne s'agit pas, purement et simplement, de la capitulation de ses voisins.
La troisième édition, mise à jour, de l'ouvrage, dresse le portrait lugubre d'un État idéologique extrêmement dangereux, car "nucléopathe" et totalement intoxiqué par sa propre puissance. Hirst cite l'expert israélien Martin van Creveld, professeur d'histoire militaire à l'université hébraïque de Jérusalem : "Nos forces armées sont les deuxièmes ou les troisièmes, au monde, en matière de puissance. Nous avons la capacité d'entraîner le monde entier dans notre chute."
La prise de contrôle de la politique étrangère américaine par les soutiens d'Israël – effectuée au cours d'une série de guerres, de l'Afghanistan à l'Irak – rend ce danger considérablement plus important qu'il ne l'avait encore jamais été jusqu'ici.
La lecture de ce livre devrait être rendue obligatoire, pour mes concitoyens, sous peine d'être entraînés dans un holocauste nucléaire par la junte militaire au pouvoir en Israël. Il est tout aussi important pour tout un chacun, partout dans le monde.
Car aucun lieu, même le plus éloigné du Moyen-Orient, ne saurait s'estimer à l'abri des soubresauts qui agitent cette région éprouvée.
 
Ce compte rendu d'Israël Shamir a d'abord été publié dans le South China Morning Post, le 8 novembre 2003.
<http://www.scmp.com/>

 

PALESTINE, UN RETOUR

 

Réflexions personnelles sur la Palestine
par Norman Finkelstein
 
Depuis que j'ai achevé cet essai en 1995, je suis retourné en Palestine tous les ans. En fait, à l'exception de mes voyages à l'étranger pour donner des conférences, la Palestine est le seul endroit où je suis allé depuis mon premier séjour là-bas il y a quinze ans. J'ai quelquefois rêvé de passer des vacances en Grèce ou en Italie, mais je ne l'ai jamais fait. Si j'ai le temps et que le coût n'est pas prohibitif, je retourne toujours en Palestine. Je le fais surtout par sens du devoir – ai-je un droit d'être ailleurs? – soulagé par l'affection authentique que j'y ai développée pour des amis. Je ne peux pas dire que je me réjouis d'y retourner. Dès que j'arrive, avant même d'arriver, je compte les minutes qui me restent avant de repartir.
L'éminent sociologue de l'Université Hébraïque, Baruch Kimmerling, a décrit la Bande de Gaza comme "le plus grand camp de concentration de l'histoire". La Cisjordanie suit de très près. Lorsque le mur israélien, actuellement en construction, sera terminé, la Cisjordanie remplacera la Bande de Gaza au premier rang. Bordée sur chaque côté par des tranchées de quatre mètres, fortifiée par des tours de guet à des intervalles réguliers et surmontée par des barbelés, cette massive barricade s'étendra sur 347 kilomètres – deux fois plus que le Mur de Berlin. (Un tiers est déjà achevé.) S'enfonçant profondément à l'intérieur de la Cisjordanie et causant de sérieux problèmes pour les Palestiniens pris au piège entre le mur et la "Ligne verte" (la frontière d'Israël d'avant juin 1967), le mur entraînera probablement l'annexion de fait de 10% de la Cisjordanie et l'expulsion des Palestiniens vivant à ces endroits, tout en isolant également 300.000 Palestiniens (14% de la population de la Cisjordanie) vivant à Jérusalem-Est. À en juger par de récentes déclarations israéliennes, ce mur pourrait éventuellement enfermer complètement les Palestiniens et les rassembler dans moins de la moitié de la Cisjordanie, territoire que le Premier ministre Sharon (avec le soutien des États-Unis) nommerait alors "État" palestinien.
Il n'est pas fait mention du mur dans l'actuelle initiative de l'administration Bush, la "feuille de route", et encore moins d'une demande pour que sa construction soit arrêtée. En vérité, la feuille de route est simplement une version réchauffée des accords d'Oslo. De la même façon que le "processus de paix", culminant à Oslo, avait commencé après la première destruction de l'Irak aux mains des États-Unis, la feuille de route a été publiée après la seconde destruction. Dans les deux cas, le calcul des États-Unis et d'Israël était que les Palestiniens, se sentant suffisamment dépassés, démoralisés et isolés (sous le coup du "choc" et de l'"effroi"), accepteraient un bantoustan de style sud-africain. Ce pari a échoué la première fois, lorsque Arafat a refusé, en juillet 2000 à Camp David, de se plier au diktat israélo-états-unien. Il a été en conséquence chassé du pouvoir, et un nouveau "dirigeant" palestinien, Abou Mazen, a pris la place. (Les sondages démontrent que Mazen serait chanceux s'il obtenait 5% du vote des Palestiniens lors d'une élection libre – un parfait dirigeant "démocratique" selon les standards états-uniens.) Reste à voir si Mazen sera plus accommodant et se pliera devant la vision de Sharon pour un État palestinien. Lorsque tous ceux que je rencontrais en Cisjordanie ont commencé à faire référence au "mur", mon premier réflexe a été de me souvenir du premier livre que ma défunte mère (une survivante du ghetto de Varsovie) m'avait recommandé de lire sur l'holocauste nazi, le roman historique de John Hersey sur le ghetto de Varsovie, intitulé The Wall [La Muraille, trad. 1952, Gallimard, repris en Folio].
Je retourne en Palestine par sens du devoir tout en me sentant coupable, comme si je me moquais des Palestiniens: je peux venir et repartir comme bon me semble, mais vous y êtes captifs. Pourquoi puis-je y entrer et en repartir alors qu'ils ne le peuvent pas? Je m'efforce constamment de trouver une réponse qui atténuerait l'injustice et qui apaiserait ma conscience, mais n'en trouve jamais. Pire encore, je suis toujours porteur de mauvaises nouvelles. C'est de la sincérité politique sans conséquences personnelles. Quel prix dois-je payer pour dire aux Palestiniens que les choses ne feront qu'empirer (comme elles le font invariablement)? Annoncer la terrible vérité aux Palestiniens n'est pas très héroïque de la part d'un étranger. Qu'en pensent mes amis palestiniens? "Norman est de retour pour nous dire encore une fois que c'est sans espoir. Facile à dire pour lui..." Qu'auraient pensé mes parents si un Allemand en bonne santé s'était constamment présenté devant eux pour leur dire que les choses ne feraient qu'empirer?
Aujourd'hui, au lieu de faire mes sinistres prédictions habituelles, je change de sujet. Ce n'est pas que cela aide. Tout le monde sait ce que je pense. J'ai remarqué que plusieurs amis semblent bien moins impatients de me voir. Je suppose qu'ils sont fatigués de mes prévisions lugubres, toujours bien argumentées, à leurs dépens. Ont-ils vraiment besoin d'apprendre de cet "expert" qu'ils ont perdu? Tout ce qui les entoure empeste la misère et le désespoir. Leur jeunesse a passé et leur vie a été gaspillée; ils ne peuvent même plus rêver d'un futur meilleur. Je suis le rappel annuel, le miroir railleur de ces décombres. Auparavant, je pouvais successivement argumenter avec véhémence et rire de bon cœur avec les proches amis de Moussa, Esmail et Caid. Lors de mon dernier voyage, ils se sont glissés hors du camp de Fawwar, se sont assis avec moi sur le balcon de Moussa, en silence, pendant quinze minutes, puis sont repartis. Si je n'y retourne pas, je crains que les Palestiniens pensent que j'ai abandonné la lutte; si je retourne, je crains qu'ils croient que j'ai transformé la Palestine en une marotte. En fait, je me fais du souci à ce sujet. J'écris des livres sur la Palestine, je suis invité à faire des conférences sur la Palestine. Serait-ce que je tire un bénéfice de leur martyr? Récemment, un producteur indépendant m'a demandé d'être acteur dans un documentaire sur la Palestine basé sur cet essai. Me voilà donc, débarquant dans les maisons de mes amis palestiniens avec une équipe de tournage, les caméras et l'équipement de prise de son derrière moi.
Souvent, ceux qui m'introduisent lors de conférences rendent hommage à mon "courage". Je recule de honte devant cet éloge. Quel courage? De l'intégrité peut-être, mais du courage, absolument pas. J'ai peur à chaque pas que je fais en Palestine. Je suis inévitablement le plus terrifié parmi ceux avec qui je voyage. Je me cache derrière chaque édifice, je tremble en entendant le moindre coup de feu, je transpire à la vue de tout soldat ou colon. J'ai été si souvent embarrassé par ma couardise. Je me souviens distinctement de ces épisodes dans mon esprit, mais la fierté m'empêche de les écrire. J'avais l'habitude de mettre cette poltronnerie sur le dos de mes parents: après tout ce qu'ils ont enduré, ce serait impardonnable de leur faire subir ma propre mort. Maintenant qu'ils sont décédés, je ne peux plus me servir de cet alibi. Je m'accroche désespérément à la vie, comme mes parents se sont désespérément accrochés à la vie. (Est-ce une autre évasion de prétendre que j'ai hérité de leur gène de "survie"?)
Pour trouver du courage, il faut regarder ces merveilleux et stimulants jeunes gens de l'International Solidarity Movement qui se mettent volontairement dans la ligne de tir israélienne pour protéger des Palestiniens. Rachel Corrie d'Olympia, Washington, a été tuée par un bulldozer israélien en voulant empêcher la destruction d'une maison palestinienne. Tom Hurndall de Manchester, Grande-Bretagne, a reçu une balle en pleine tête, par un tireur d'élite israélien qui se trouvait derrière lui, alors qu'il essayait de sauver des jeunes filles égarées sous les tirs israéliens (il est maintenant dans un état de mort cérébrale)[Note de l'AAARGH: :il est finalement mort en janvier 2004]. Il faut regarder vers Moussa, qui documente quotidiennement les abus israéliens des droits de l'Homme tandis que les balles sifflent autour de lui. Il faut regarder vers les petits enfants palestiniens de Gaza qui font face aux blindés et aux véhicules de transport de troupes (APC) israéliens avec des pierres. Mais, pour l'amour du ciel, ne me regardez pas.
Je n'ai aucune sympathie pour les colons; en effet, je considère qu'ils sont une cible légitime de la résistance armée (à l'exception, bien sûr, des enfants). S'ils choisissent, appuyés par la puissance militaire, de voler la terre (et l'eau) sous les pieds des Palestiniens, alors laissons-les récolter ce qu'ils ont semé. Cependant, je cherche encore l'attitude "appropriée" envers les soldats israéliens. En quittant Gaza, je vois trois jeunes gens israéliens postés au barrage: une femme bien proportionnée, sortie tout droit d'une scène d'un film de James Bond, portant un treillis kaki moulant et des chaussures de cuir à talons aiguilles, un jeune homme assis sur une véranda, chantant et grattant sur sa guitare une mélodie juive envoûtante, et un second jeune homme avec des lunettes à monture d'écaille aux verres très épais. Chacun brandit de façon incongrue un fusil d'assaut faisant la moitié de leur taille. Pour l'amour du ciel, que font-ils là? Mais attendez: Gaza est "le plus grand camp de concentration de l'histoire". Pourquoi ai-je pitié de ces gardiens de camp de concentration?
Bien que je ne puisse admettre les attentats suicides palestiniens, je peux toutefois les comprendre. Si des membres de ma famille étaient emprisonnés, battus, torturés, tués, notre maison démolie, notre terre volée, nos vies détruites, attendant leur heure jusqu'à leur mort, souhaitant à moitié qu'elle vienne plus tôt que plus tard – j'espérerais certainement conserver mon humanité, mais en toute honnêteté, je ne peux prévoir quelle serait ma réaction. Contrairement à moi, plusieurs Palestiniens qui étaient en dissidence de principe à propos des attaques contre les civils israéliens, ne le sont plus. En fait, de tous mes amis là-bas, seuls Moussa et Afaf et Samira et Stephan y sont encore catégoriquement opposés. Certains pensent que c'est la seule tactique qui fera bouger Israël, alors que d'autres veulent juste une revanche – pour faire changement, qu'ils souffrent. Cependant, tous les Palestiniens que je rencontre font une distinction pour l'attentat du Hamas à l'université hébraïque. Moussa demande à son fils de six ans ce qu'il en pense: "C'est mal. Ils ne faisaient qu'étudier."
Lorsque j'ai rencontré le Dr Rantissi, porte-parole politique du Hamas, j'ai discuté avec lui de l'attaque contre l'université hébraïque. Je lui ai répété ce que le fils de Moussa avait dit. Visiblement contrarié par ma question, il essaie de se justifier de n'importe quelle façon: ils sont peut-être en train d'étudier, mais plus tard, ils serviront l'occupation. Je lui fais remarquer que les Nazis prétendaient de façon semblable qu'il était correct de tuer les enfants juifs parce qu'un jour ils voudraient se venger du meurtre de leurs parents. Avec une satisfaction évidente, Rantissi rapporte que le ratio des morts palestiniens et israéliens au début de la nouvelle Intifada était de 10 pour 1, mais maintenant il est de 3 pour 1. Je mentirais en niant que cet argument a une résonance. La vie palestinienne ne sera pas prise gratuitement: si vous tuez un des nôtres, vous devez payer un prix. C'est brutal, c'est primitif, mais je peux malgré cela comprendre cette arithmétique. En fait, je calcule moi aussi le ratio secrètement. Lorsqu'un commando spécial israélien exécute un Palestinien, une partie de moi crie vengeance. Si les Palestiniens ne réagissent pas, je suis déçu. Où est donc la dignité, le respect de soi? Face à la brutalité impitoyable d'Israël, moi aussi, comme beaucoup de Palestiniens, j'ai développé une dureté de cœur.
Mais aussi compréhensible que puisse être sa satisfaction, je n'ai pas cessé de répéter à Rantissi que c'est tout à fait immoral. Je commence alors à me sentir mal à l'aise. Ma responsabilité n'est pas de faire la leçon à Rantissi, mais de m'opposer à l'occupation. Ne suis-je pas arrogant? Il a passé dix ans dans une prison israélienne; il est maintenant détenu dans un camp de concentration israélien. Qui suis-je pour l'instruire sur les détails de la moralité, avec le confort de mon visa de tourisme? Il pense probablement que tous les juifs sont ainsi. Si arrogant, si satisfaits d'eux-mêmes. En le quittant, je me demande si je dois lui serrer la main. Je ne serrerais certainement pas celle de Sharon. Puis je le fais. Lorsque j'ai plus tard demandé son opinion à Moussa, il n'a pas été d'accord. Moussa me rappelle avec colère qu'en approuvant l'attaque contre l'université hébraïque à la télévision, Rantissi a tourné l'opinion mondiale contre les Palestiniens. Maintenant, je commence à douter de la sagesse de ma décision. Mais n'est-ce pas là encore cette arrogance: pourquoi faire une fixation sur ma poignée de main? La prérogative de montrer de la magnanimité appartient aux Palestiniens, pas aux juifs états-uniens.
En tant que juif, je n'ai pas plus de scrupules envers les soldats (et colons) israéliens qui essuient des revers dans les Territoires occupés que je n'en ai, en tant qu'États-unien, envers les GI qui essuient des revers en Irak. Je célèbre toute victoire sur un occupant étranger. De la même façon dont je me réjouis des coups infligés aux occupants nazis par les résistants en Europe, je me réjouis des coups que le Hezbollah a infligés aux occupants israéliens au Liban, que les Palestiniens infligent aux occupants israéliens et que les Irakiens infligent aux occupants états-uniens. Cette solidarité ne provient pas d'un artifice intellectuel ou politique. Je n'ai pas à réprimer mes instincts tribaux ou patriotiques pour être constant du point de vue moral. C'est plutôt le contraire, c'est dans ma constitution – je hais viscéralement les occupants, tous les occupants. (Un autre gène familial?) Il n'y a pas la moindre différence s'ils sont juifs ou États-uniens. Si j'ai des scrupules – et j'en ai – c'est pour les combattants dont le sang est versé. Ils sont jeunes, dans la fleur de l'âge. Ils pourraient très bien être mes étudiants. (Plusieurs de ceux envoyés en Irak l'étaient.) La plupart ne veulent pas être là où ils sont; ils veulent être chez eux. Si quelqu'un doit être sur la ligne de feu, je préférerais bien mieux que ce soient les damnés politiciens qui les ont envoyés ou les pontifes, universitaires et journalistes bien mis et en forme qui battent les tambours de la guerre, de loin. Néanmoins, je ne défendrai pas les maraudeurs effrontés et les vandales conquérants, übermenschen sans foi ni loi faisant peu de cas de la vie des innocents. Les soldats nazis étaient aussi des jeunes dans la fleur de l'âge...
Tandis que les Palestiniens ont tous les droits de résister avec violence face aux soldats et aux colons israéliens, je ne crois pas que cette stratégie soit prudente. C'est l'arène dans laquelle Israël est le plus fort, et les Palestiniens y sont les plus faibles: la force brute. En relation avec cela, les attentats suicides sont non seulement indéfendables moralement, mais probablement aussi contre-productifs. Ils s'aliènent ainsi l'opinion mondiale et fournissent à Israël un prétexte pour poursuivre la répression armée – raison pour laquelle Israël les provoque désespérément lorsque qu'il y a une accalmie. Les attentats ont sans aucun doute affecté la société israélienne, affaiblissant l'élan populaire et causant des torts à l'économie. Mais il est peu probable qu'ils forcent un retrait israélien. Insensibles et cyniques, les dirigeants israéliens considèrent les victimes civiles comme un prix à payer, regrettable, mais néanmoins tolérable, pour maintenir leur pouvoir. Leurs incitations répétées envers le terrorisme palestinien suggèrent que ces dirigeants ne sont guère préoccupés de son effet nuisible sur la société israélienne. Les attentats ne pousseront probablement pas les Israéliens ordinaires à s'opposer à l'occupation. Le contraire serait vrai: viser des soldats en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza signale une opposition à l'occupation israélienne, mais cibler des civils à Tel-Aviv et Haifa signale une opposition à l'ensemble de la société israélienne. Si leur existence elle-même semble menacée, alors les Israéliens se battront sans pitié jusqu'au bout.
Ce qui est regrettable, c'est que l'intransigeance d'Israël a commencé à convaincre plusieurs Palestiniens qu'ils ne peuvent réellement pas coexister pacifiquement: c'est nous ou eux. Il y a une chance pour que la stratégie de désobéissance civile non-violente massive puisse forcer le retrait israélien. Durant la première Intifada, cela avait galvanisé l'opinion mondiale derrière les Palestiniens et avait isolé Israël. Cela avait neutralisé l'armée israélienne qui s'était enlisée dans des opérations de police – ce qui avait troublé l'élite israélienne. La stratégie aurait peut-être réussi, à l'origine, si (comme je le suggère dans le chapitre deux) la direction palestinienne s'était investie dans la lutte populaire plutôt que dans le cul-de-sac des négociations. Cependant, il est complètement hypocrite de la part des Israéliens de se demander pourquoi les Palestiniens ne poursuivent pas une stratégie non-violente. Une raison évidente est qu'à chaque fois qu'ils l'ont fait, Israël les a réprimés brutalement. Le philosophe britannique Bertrand Russell, bien que pacifiste engagé, doutait de l'efficacité de la résistance non-violente face à l'Allemagne nazie: "Cela dépend de l'existence de certaines vertus en ceux contre qui elle est utilisée. Lorsque les Indiens se couchaient sur les voies ferrées et mettaient au défi les autorités de les écraser sous les trains, les Britanniques considéraient intolérable une telle cruauté. Mais les Nazis n'avaient aucun scrupule en de telles situations." Il n'en revient pas seulement – ni même principalement – aux Palestiniens de pratiquer la non-violence, mais aux Israéliens de prouver qu'ils y réagiront positivement. À en juger par le sort qui a été réservé à Rachel Corrie et Tom Hurndall – non pas des Palestiniens anonymes, mais des citoyens des deux plus proches alliés d'Israël – il semble que la réaction d'Israël est plus proche de celle de l'Allemagne nazie que de celle de la Grande-Bretagne. Il faut cependant le dire, les attentats suicides n'ont pas aidé – une autre raison de mettre en question leur bien-fondé, bien qu'il faille également dire que (comme je le démontre dans le chapitre quatre) les Israéliens n'ont pas montré la moindre clémence lors de la première Intifada, majoritairement non-violente. Finalement, même si le terrorisme réussissait à entraîner un retrait israélien, son succès reposerait sur une arme moralement condamnable. L'État palestinien auquel il aurait donné naissance risquerait fort de devenir une place où peu de Palestiniens souhaiteraient vivre.
Samira continue d'enseigner l'anglais à Talitha Kumi, mais elle a aussi pris plusieurs autres engagements professionnels pour pouvoir joindre les deux bouts. Son époux, Stephan, contremaître de la construction à Jérusalem, ne réussit à travailler qu'irrégulièrement à cause des bouclages israéliens. Leur fille aînée, Rana, a quitté Beit Sahour pour épouser un Palestinien étudiant à Londres. Après avoir passé quelques années en Angleterre, ils ont déménagé en Jordanie pour être plus près de leur famille. Samira est récemment devenue grand-mère car Rana a donné naissance à un jeune garçon. À la veille de l'opération Bouclier Défensif, en mars 2002, Samira et Stephan, craignant à juste titre que les jeunes hommes palestiniens soient ciblés, ont envoyé leur seul fils, Basil, en Jordanie où il est maintenant au collège. Leur autre enfant, Rita, a soigné les blessés palestiniens dans un hôpital de Jérusalem durant le saccage israélien de mars et avril.
Plusieurs jeunes gens de Beit Sahour ont quitté. J'avais l'habitude de taquiner Nadim Issa en lui disant qu'il sauterait sur la première occasion pour partir. Les premières années, il démentait avec véhémence, mais plus tard il a admis, à contrecœur, cette possibilité. L'année dernière, j'ai appris qu'il s'était marié dans une famille ayant de la parenté au Michigan et qu'il est parti. Je pense quelquefois essayer d'entrer en contact avec lui, mais ne le fais jamais: c'est un "Je te l'avais dit" que je préfère laisser passer. Mufid Hanna, qui ne pouvait se décider s'il voulait ou non tuer ce juif lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois, est maintenant un réalisateur talentueux. Lorsque nous nous sommes parlés la dernière fois, il m'a mentionné que son partenaire d'affaires israélien est aussi son plus proche confident.
George Hanna, physicien de l'université de Bir Zeit, est actuellement responsable de la coordination de l'International Solidarity Movement. Il y a quelques semaines, j'ai reçu un courriel m'informant que des soldats israéliens avaient saccagé son bureau de l'ISM à Beit Sahour. Alors que certains volontaires de l'ISM sont actuellement frappés d'une interdiction de séjour en Israël parce qu'ils représenteraient une "menace pour la sécurité", d'autres doivent signer une déclaration exonérant Israël de toute responsabilité pour ce qui peut leur arriver. Qui peut contredire l'ingéniosité qu'il y a dans le fait de forcer à signer leur ordre d'exécution ceux qui sont ciblés pour être tués?
Moussa travaille actuellement sur le terrain pour B'Tselem, le Centre israélien d'information sur les droits humains dans les Territoires occupés, documentant de première main les violations israéliennes des droits humains dans la région de Hébron. Son épouse, Afaf, qui tolérait à peine les idées politiques de Moussa lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois, travaille maintenant pour le Comité central du Parti du Peuple. Leurs trois enfants aînés, Marwa, Urwa et Arwa, sont maintenant des adolescents. Urwa espère éventuellement venir vivre avec moi, tandis qu'Arwa, une dirigeante-née (et une impressionnante joueuse d'échec), passe presque tout son temps au téléphone, conseillant ses amis. Pendant ce temps, Moussa et Afaf ont donné naissance à deux autres garçons, Suhail et Ayham. Alors que les plus âgés ont des activités plus importantes à faire que de distraire les invités, les petits s'occupent des habitués et des nouveaux venus avec de multiples accolades et embrassades. Moussa vit au sommet d'une colline surplombant le camp de réfugiés de Fawwar, où il est né. Monter le sentier de fortune jusqu'à sa maison est une marche ardue. Je plaisante souvent avec Moussa en lui disant que j'aurai bientôt besoin d'une canne pour m'aider, puis d'une chaise roulante jusqu'à ce que, finalement, un avis arrive informant que Norman ne montera plus la colline.
Si la lutte pour la liberté en Palestine ressemble parfois à un travail de Sisyphe, ce n'est pas parce que le caractère vain de la résolution du conflit israélo-palestinien était prédestiné. Ce qui empêche un règlement, ce n'est pas une "animosité ancienne", une "haine religieuse" ou un "choc des civilisations". Ce sont là des confections idéologiques destinées à déguiser et à mystifier une réalité qui n'est pas si compliquée. C'est plutôt le refus d'Israël, avec l'appui des États-Unis, de mettre fin à l'occupation et de permettre la création d'un véritable État Palestinien souverain à ses côtés ou de cohabiter en paix dans un seul pays.
 
11 septembre 2003. Traduit de l'anglais par Olivier Roy.
(Norman Finkelstein est professeur de science politique à l'université Saint Vincent-de-Paul à Chicago. Auteur de Image and Reality of the Israel-Palestine Conflict – Verso, 1995, 2003, The Rise and Fall of Palestine – University of Minnesota, 1996, etc. Le présent texte sert de postface à l'édition allemande de son livre The Rise and Fall of Palestine. Annoncé, il ne figure pas encore sur le site <http://www.normanfinkelstein.com/>

 

 

JUIFS AUTHENTIQUES

 

Orthodox Rabbis to attend Hague International Cour
 
Orthodox Jewish Rabbis from around the world are scheduled to arrive at The Hague to once again stand in solidarity with the Palestinian people. They will be participating, with G-d's help, in public and private events taking place at The Hague during the international court, in order to declare their opposition to the apartheid wall being built in the West Bank and Gaza.
The Torah prohibition to have a Jewish State is very clear. G-d sent the Jewish nation into exile and expressly forbade them from attempting to leave this divinely decreed exile by creating their own entity, to establish a State. Only G-d himself without any human intervention will ultimately end this exile at which time all the nations together will recognize the One G-d and together serve Him in harmony.
The Torah prohibition against oppressing a people, the Palestinian people, stealing their land etc. is also clearly written in the Torah. The above truths were upheld universally by the vast majority of Jewish leaders and Rabbinical authorities including the Jewish leadership in Palestine.
The idea of creating a wall to protect against the reactions of a frustrated, subjugated people is ludicrous and borders on insanity. It is the most elementary truism of psychology that the more you stifle the emotions of an oppressed people, the greater the revolt will be. But our purpose here is to convey the Torah truth that this apartheid wall is only another notch carved on the list of transgressions of G-D's oaths of exile, G-d's commandment of "thou shall not steal" etc. and G-d's requirement of compassion for one's fellow human being. The apartheid wall takes the oppression of the Palestinian people one giant step further. How we mourn the pain, sorrow and endless rivers of bloodshed that has befallen the Arabs and Jews due to the existence of the State of Israel and its actions. It is so painful to see the animosity created between Arab and Jew, cousins who have co-existed in harmony for so long. Through their actions, the Zionists continue to create wholesale, universal anti-Semitism – an ingredient that has been Zionism's main staple for growth and success.
May it be G-d's will to speedily and peacefully bring an end to the State of Israel, so that Arab and Jew can once again live together in peace and harmony, and may G-d's glory reign over the entire universe, Amen.
 
Rabbi Yisroel Dovid Weiss
<http://www.nkusa.org/activities/hague/PR022204.cfm>
 

 

2 - Guantanamo ou le déni du droit

 

BAFOUEURS

 

Guantánamo, la violation du droit en toute impunité
 
Alfred de Zayas
professeur, ancien haut fonctionnaire international
 
Les droits humains sont bafoués quotidiennement dans le monde entier. Les États-Unis pourraient et devraient être le premier État dans la lutte contre les abus et injustices perpétrés par les gouvernements, les forces paramilitaires, les corporations transnationales, ainsi que par la terreur de fanatiques et de désespérés et le terrorisme d'État. Hélas, le comportement de l'administration Bush est en train de gaspiller la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale.
Depuis deux ans, 660 personnes sont détenues à Guantánamo, une base navale située au sud-ouest de l'île de Cuba, un territoire de 117,6 km2 (plus large que l'île de Manhattan) occupé pendant la guerre américaine contre l'Espagne en 1898, et depuis 1903 en vertu d'un contrat de bail imposé par les États-Unis à Cuba, comme condition du départ des troupes américaines. Depuis 1959, Cuba demande que les États-Unis quittent Guantánamo, et refuse d'encaisser le bail annuel de 4085 dollars, considéré comme un vestige de colonialisme (article VII du Platt Amendement).
Dans l'ère de l'impérialisme, les Anglais imposaient leur présence à Hong Kong, les Portugais à Macao, les Américains dans la zone du canal de Panama. Mais le mouvement de décolonisation lancé par les Nations Unies a abouti à l'autodétermination de nombreux peuples et à la fin des baux colonialistes tels qu'à Hong Kong en 1997, à Macao en 1999 et au Panama en 1977. De toute évidence, le maintien de l'occupation par les États-Unis d'un territoire de souveraineté cubaine (souveraineté confirmée par l'article 3 du contrat de bail) 106 ans après son occupation militaire, et 101 ans après un bail imposé par la force en 1903 et modifié en 1934 (augmentation du bail originellement de 2000 dollars) constitue plus qu'une anomalie. Par ailleurs, il convient de rappeler qu'en vertu des articles 1 et 2 dudit bail, Guantánamo devait exclusivement être utilisé comme une «station navale et de charbon, et pour aucun autre but». Il est évident que l'utilisation de Guantánamo comme camp d'internement de plus de 30 000 Haïtiens et de 20 000 réfugiés cubains pendant les années 90, et actuellement de 660 prisonniers de guerre et personnes suspectées de terrorisme, ainsi que comme le futur siège de tribunaux militaires et probablement pour l'imposition à l'avenir de la peine de mort, constitue un ensemble de violations substantielles du bail, dont d'ailleurs Cuba est en droit de demander l'annulation (conformément à l'article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités).
Le département d'État américain essaie de justifier les détentions «hors la loi» à Guantánamo en prétendant qu'il existe, à ce sujet, un «trou noir» en droit. Une telle impertinence doit être balayée par la réalité du droit. En effet, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques s'applique pleinement au cas de Guantánamo, comme partout ailleurs où un individu se trouve sous la juridiction d'un État partie au Pacte (article 2). Ce Pacte s'applique même pour les stations spatiales américaines ou sur la Lune. Spinoza disait que «la nature déteste le vide» (Ethik I/15). Je pense également que le droit international déteste un trou noir. Guantánamo représente un cas patent de graves violations du Pacte (articles 7, 9, 10, 12, 14, 16, 18, 26), de la Convention contre la torture, et de plusieurs dispositions des Conventions 3 et 4 de Genève de 1949, que les autorités américaines sont obligées de respecter. Il ne s'agit donc pas du tout d'une carence du droit, mais clairement de violations du droit international (et du droit américain) commises en toute impunité.
Que faire? La Commission des droits de l'homme des Nations Unies doit demander, comme l'a fait le sénateur républicain John McCain, que les prisonniers soient instamment inculpés ou renvoyés dans leur pays d'origine. Et les États parties au Pacte, qui ont fait la déclaration reconnaissant la compétence du Comité des droits de l'homme d'examiner les plaintes étatiques, doivent utiliser cette procédure pour inculper les États-Unis des violations multiples du Pacte, notamment de ses articles sur la détention arbitraire et sur les traitements inhumains et dégradants.
Guantánamo est pire qu'une aberration du droit, c'est une honte. En tant que citoyen américain, je considère que le véritable patriotisme requiert le respect des droits des autres, et le bon sens d'écouter l'opinion des autres, surtout de nos amis français, suisses et de la communauté des organisations non gouvernementales telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch. Lorsque l'administration Bush commet des erreurs ou même des crimes, il faut le dire et essayer de les corriger. C'est un devoir civique et démocratique.
 
La Tribune de Genève, samedi-dimanche 17-18 janvier 2004, p. 16.

D'Alfred M. de Zayas, nous avons lu Nemesis at Potsdam. The Anglo-Americans and the Expulsion of the Germans, 2e éd., 1979 (Routledge), également publié en allemand chez Beck à Münich, sur les inhumains transferts de populations allemandes après la guerre, et l'étonnant The Wehrmacht War Crime Bureau, 1939-1945, publié en 1989 par Nebraska Press. Il est le seul à avoir enquêté sur le "Bureau des crimes de guerre" de l'armée allemande.

 

D'AUTRES ?

 Et si l'Amérique dissimulait d'autres Guantanamo?
  Samuel Gardaz
 
La base cubaine n'est-elle que la partie visible de l'iceberg? Les interrogations s'accentuent sur l'existence de nombreux autres camps dans lesquels les États-Unis maintiennent hors du droit les personnes arrêtées dans le cadre de leur «guerre mondiale contre le terrorisme». Le Comité international de la Croix-Rouge s'inquiète.
 
«Le cerveau» a disparu. Khaled Cheikh Mohammad, l'un des chefs des opérations d'AI-Qaida les plus recherchés capturé au Pakistan le 1er mars 2003, est maintenu au secret dans un lieu inconnu. Celui que la CIA et le FBI appelaient aussi de ses seules initiales, «KCM», aurait été transféré dans un pays autre mais ne serait pas à Camp Delta, sur la base de Guantanamo à Cuba. Bref, sa trace se perd entre la banlieue chic d'Islamabad où il a été cueilli au saut du lit et les voies tortueuses de la «guerre mondiale contre le terrorisme» .
Le sort mystérieux de «KCM» est loin d'être unique. Sur les milliers de suspects arrêtés par les États-Unis depuis septembre 2001, environ 650 seulement moisissent à Guantanamo, où la justice internationale essaie bec et ongles de reconquérir progressivement ses droits. Des centaines d'autres ont «disparu» et l'ampleur du phénomène est telle aujourd'hui que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), d'habitude si prudent en la matière, est sorti de sa réserve la semaine dernière pour exprimer son inquiétude. Au terme d'une visite de son président à Washington, l'organisation genevoise, garante du respect des Conventions de Genève, a affirmé dans un communiqué être «de plus en plus préoccupée par le sort d'un nombre inconnu de personnes capturées dans le cadre de ce que l'on appelle la guerre mondiale contre le terrorisme et détenues dans des endroits tenus secrets».
 
«Flou absolu»
Bref, alors que Guantanamo commence à régurgiter quelques misérables contre lesquels l'administration américaine n'a retenu aucune charge, le «trou noir» du droit apparaît finalement comme «la partie émergée de l'iceberg», comme on dit à Amnesty International; la face visible d'un réseau beaucoup plus vaste de centres de détention où les Américains soumettent leurs captifs à la question en dehors de toute légalité internationale.
L'inquiétude est amplement partagée par Human Rights Watch. «Les autorités américaines entretiennent un flou absolu sur cette question, affirme Rory Mungoven, l'un de ses responsables à New York. Et nous devons bien avouer que nous rencontrons d'immenses difficultés à nous faire une idée de l'ensemble de ces centres de détention.» Celui de Bagram, au nord de Kaboul, est relativement connu depuis la guerre en Afghanistan de 2001. Récemment, les soupçons sur le rôle exact de Diego Garcia, dans l'océan Indien, se sont précisés. Khaled Cheikh Mohammad aurait transité par l'île britannique louée depuis trente ans aux États-Unis, selon certaines sources. Riduan Isamuddin, alias Hanbali, aussi, selon le magazine Time. Peut-être même que ce leader de la Jamaah Islamiyah, le groupe islamiste indonésien qui serait responsable des attentats de Bali, y serait encore. Sur la base de photos satellite de l'île diffusées sur le site <http://www.globalsecurity.org/>, le quotidien britannique The Independent s'interrogeait fin décembre sur la véritable finalité d'installations que les États­Unis ont construites dans l'enceinte de leur base, Camp Justice: un centre de détention? Des soupçons similaires se sont également portés sur Djibouti, ancienne colonie française où les forces américaines ont implanté en 2003 leur commandement pour les opérations de contre-terrorisme dans la corne de l'Afrique et le Yémen. Les autorités djiboutiennes, bien sûr, ont officiellement démenti la présence sur leur territoire du moindre camp de type Guantanamo. Mais sans convaincre.
 
Rôle trouble de certains pays arabes
Reste enfin le rôle trouble joué par certains pays arabes alliés des États-Unis dans ces disparitions: abritent­ils aussi des centres de détention secrets, ou font-ils carrément de la sous-traitance en matière de torture et d'extorsion de renseignements? Ces dernières accusations, formulées dès 2002, ont été illustrées de manière sordide en novembre dernier quand un Canadien d'origine syrienne a fait le récit de ses mésaventures. Arar, un jeune informaticien de 33 ans soupçonné de liens avec Al-Qaida, a été arrêté à New York le 26 septembre 2002. Les Américains l'ont déporté vers Amman, où les autorités jordaniennes l'ont ensuite remis aux Syriens. Lesquels, entre deux séances de torture, l'ont maintenu au secret en dehors de tout cadre légal jusqu'à ce qu'ils décident de le relâcher dix mois plus tard.
 Les organisations de défense des droits de l'homme recensent de nombreux cas de ressortissants arabes victimes de ces procédures occultes mises en place par Washington avec des services amis, en particuliers marocains et jordaniens. Assem Al-Omri, avocat jordanien et chercheur au Cermoc (Centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain) d'Amman, explique le zèle déployé par son pays par le fait que les autorités avaient entrepris, bien avant le 11 septembre 2001, de s'investir d'une nouvelle mission régionale: la sécurité. «Le régime hachémite craignait que la fin du conflit israélo-palestinien ne remette en cause l'identité jordanienne du royaume. La guerre contre le terrorisme lui a redonné une place centrale et il en joue à fond aujourd'hui.»
Plus de deux ans après les faits, la majorité des quelque 1200 ressortissants arabo-musulmans déclarés «d'intérêt national» par les autorités américaines dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001 ont été relâchées. Mais l'inventaire complet et précis des abus commis depuis cette date est encore en cours par les organisations de défense des droits de l'homme. «Nous ne savons toujours pas exactement combien de personnes ont été arrêtées, puis relâchées ou refoulées dans leur pays, affirme Wendy Patten, porte-parole de l'organisation Human Rights Watch à Washington. Ce qui est sûr, c'est que sur ces 1200 personnes qualifiées d'«intérêt national», plus de 750 d'entre elles ont été condamnées pour violation de la loi sur l'immigration et renvoyées dans leur pays, une centaine l'ont été pour des crimes divers, mais en date de juillet 2002, aucune n'a été accusée d'activités terroristes.»
Selon Human Rights Watch, 1100 autres personnes ont fait l'objet d'une détention rapide avant d'être renvoyées dans leur pays d'origine selon une procédure de refoulement express pour violation des lois sur l'immigration. Et 2800 autres ont également été détenues pour non conformité aux procédures d'enregistrement, une obligation faite aux ressortissants de certains pays arabo-musulmans.
Sur ces milliers d'individus, en resterait-il encore en détention aujourd'hui? Wendy Patten, malgré toute sa bonne volonté, ne se risque pas à répondre...
 
Le Temps, Genève, 23 janvier 2004.
<http://www.letemps.ch/template/print.asp?article= 127472>
 

 

 

 

3 - L'Iraq des marais

T'OCCUPES

 

Depuis juillet 2003, l’Iraq Occupation Center, créé par des organisations pacifistes étrangères, suit de près les agissements des forces d’occupation et dénonce les crimes et les abus. Il est dirigé par Eman Ahmed Khammas et dispose d’un site internet http://www.occupationwatch.org/sur lequel sont publiés les témoignages, les rapports de ce Centre sur les violations des droits des Irakiens. Ce centre enregistre tous les aspects de l’occupation en Irak, les décisions économiques, les lois, les changements politiques, et dénonce au niveau international les crimes commis contre les Irakiens car "personne ne pourra dire : nous ne savions pas".
 
Interrogée par l’hebdomadaire belge http://www.Solidaire.Org/, Emma Khammas déclare que les forces d’occupation ne respectent pas la loi irakienne alors que la Convention de Genève oblige l’occupant à s’en tenir à ces mêmes lois. Elle ajoute que, pour expliquer la situation dans le pays, il faut évidemment parler aussi de la résistance à l’occupation. La résistance, dit-elle, existe parce l’Irak est occupé. … " Elle est d’ailleurs justifiée, légitime. La Convention de Genève précise que les peuples occupés ont le droit de s’opposer par tous les moyens dont ils disposent à l’occupation ". "  Depuis l’arrestation de Saddam, les fusillades arbitraires se poursuivent … la situation est restée la même. Elle empire même de jour en jour. Les gens qui protestent sont arrêtés collectivement ".
A la question de savoir si le départ des troupes US n’entraînerait pas davantage d’instabilité, elle répond que "ce sont les soldats américains qui créent l’instabilité. En vingt ans, j’ai connu  trois guerres. Nous avons beaucoup de factions, de nations et les conditions de vie sont mauvaises entre à cause de l’embargo. Outre cela, nous n’avons pas d’autorité publique depuis dix mois. Il ne faut pas croire qu’il y a une autorité irakienne ou américaine. Il n’y aucune autorité. Pourtant, il n’y a pas de guerre civile. L’instabilité n’est donc pas créée par les Irakiens. Pour le moment, beaucoup de décisions sont prises pour diviser le peuple irakien, en ethnies, nationalités, factions… Diviser pour régner. Un très vieux principe colonial". Elle ajoute "Un tel partage est d’ailleurs illégal, car pour le moment il n’y a ni autorité, ni pouvoir public. Ils ne sont pas en droit de décider de quoi que ce soit, ni d’édicter des lois tant qu’il n’y a pas de pouvoir légitime"
.
AFI n° 21

 

DU SANG ET DU FRIC

 

Des mercenaires du monde entier découvrent
 en Irak un nouvel Eldorado
 
Anciens de la Légion étrangère, soldats serbes, policiers sud-africains de l'époque de l'apartheid, Bagdad est devenu la capitale mondiale de la sécurité privée.
"Il n'y a jamais eu autant de travail. Il y a des accros de l'adrénaline comme moi et d'anciens flics de quartier américains, mais il y a assez de contrats pour tout le monde", affirme Micha, qui dirige une équipe de sécurité en Irak depuis l'automne.
L'administrateur américain Paul Bremer, les autres responsables de la coalition, les oléoducs, les cuisines sont protégés par des gardes du corps privés. Le conflit le plus privatisé de l'histoire permet à Washington de sous-traiter certaines activités à de fines gâchettes, dont les actions peuvent être facilement passées sous silence et les morts ne pas entrer dans le bilan des tués en opération.
La mort d'un ancien membre de la Koevoet, la sinistre police anti-guérilla sud-africaine à l'époque de l'apartheid, par une voiture piégée devant un hôtel à Bagdad le mois dernier, est passée inaperçue.
Mais les salaires qui peuvent atteindre 1.000 dollars par jour ont transformé pour ces guerriers l'Irak en nouveau Klondike, cette région célèbre de la ruée vers l'or.
"C'est une mine d'or", lance Erwin, ancien sergent de l'armée américaine. "Pour empocher la cagnotte, il faut avoir passé cinq ans dans l'armée et venir ici", lance cet homme de 28 ans qui organise des convois pour des entrepreneurs travaillant pour la coalition.
Des miliciens serbes des "Aigles blancs", des anciens gurkhas (supplétifs hindous de l'armée britannique) ou des SAS britanniques, des volontaires de Fidji ou de la police anti-émeute de Sao Paulo, du soldat le plus décoré au mercenaire le plus cruel, tous affluent, attirés par l'odeur de l'argent.
Selon des informations concordantes, avec 10.000 hommes, les compagnies de sécurité sont le deuxième plus grand contributeur de la coalition, derrière les forces américaines mais avant les Britanniques.
Micha refuse de divulguer son salaire mais ce Serbe de 33 ans, qui fut pendant 10 ans tireur d'élite dans l'ancienne armée yougoslave avant de rejoindre le privé et bourlinguer dans plusieurs pays africains, confie: "Pour des hommes expérimentés, cela peut atteindre les 15.000 dollars par mois".
"J'adore ce que je fais et, à ce tarif, je peux me retirer dans six ans et ouvrir un bar quelque part", dit-il.
Il porte un badge délivré par les forces américaines qui lui donne le rang de colonel et lui permet de pénétrer dans la plupart des bases militaires.
Après le travail, Micha prend sa nouvelle Porsche pour rouler dans les rues de Bagdad. Il a également acheté une Ferrari ayant appartenu à Oudaï, fils aîné de Saddam Hussein.
Dans les rangs de ces paramilitaires existent des rivalités. Les hordes de gardes de sécurité armés, vêtus de gilets pare-balles, qui se faufilent dans la circulation avec des voitures tout-terrain irritent les plus expérimentés.
"C'est la meilleure façon de se faire attaquer", affirme Jean-Philippe Lafont, 38 ans, qui après un passage dans la marine française a été mercenaire ou a assuré des tâches de protection en Côte d'Ivoire, au Zaïre, aux Comores et au Kosovo, avant d'établir la première compagnie française de sécurité en Irak.
"Nous jouons la discrétion", explique M. Lafont, installé avec quatre autres membres de la société AICS-consultants dans une villa.
Pas de gilet pare-balles, en voiture civile, pistolets sous la chemise et kalachnikov sous le siège de la voiture, "nous nous fondons dans le paysage".
Avec des salaires mensuels entre 8.000 et 12.000 euros, l'Irak tient toutes ses promesses.
"Le boom de la sécurité continuera. Comme Français, nous ne sommes pas estampillés coalition et nous jouons la carte du marché irakien plutôt qu'américain", dit-il.
 
Courrier international, 22 février 2004.
<http://www.courrierinternational.com/afp/resultatDepeche.asp?id=040222111728>
 
 

MAIS ILS N'ONT PAS LE FRIC

 
La Maison Blanche veut réduire les déficits
et augmenter l'effort de défense
 
Le budget devient un sujet politiquement dangereux pour le président Bush. Des programmes sociaux seront abandonnés
Pour la première fois depuis les années 1920 et à la suite des baisses d'impôts massives de l'administration Bush, les recettes de l'État fédéral américain ont baissé au cours des trois dernières années.
Dans le même temps, les dépenses ont augmenté de plus de 20 % pour dépasser 2000 milliards de dollars. Il faut remonter au milieu des années 1960, à la guerre du Vietnam et à la présidence de Lyndon Johnson, pour retrouver un tel rythme. Rien d'étonnant, dans ces conditions, si le budget des États-Unis est passé d'un excédent en 2000 à un déficit record de 521 milliards de dollars pour l'exercice en cours, qui se terminera le 31 septembre. [...] Les économistes  doutent de la fiabilité des projections à moyen terme. Elles ne prennent pas en compte le coût d'une présence militaire en Irak après 2004 et sont établies à partir de prévisions optimistes d'une croissance de 4,4 % cette année et, en moyenne, de 3,5 % ensuite, jusqu'en 2009. Maintenir les troupes en Irak et en Afghanistan en 2005 pourrait faire gonfler le déficit d'au moins 40 milliards de dollars. [...]
Paul Krugman, économiste et éditorialiste du New York Times, évoque dans sa chronique du 1er février « un budget de destruction massive ». [...]
Le dernier rapport du bureau du budget du Congrès estime que les déficits cumulés sur dix ans représenteront 2400 milliards de dollars, 1000 milliards de plus que les calculs effectués il y a cinq mois seulement. La Maison Blanche explique maintenant que l'assurance santé pour les personnes âgées, dite « Medicare », coûtera non pas 400 milliards sur dix ans comme annoncé lorsque le Congrès a adopté le texte, en 2003, mais bien 540 milliards. [...]
 
Eric Leser
Le Monde, 4 février 2007.

 

4 - Les mystères de New York

 

PETIT PROGRAMME DE TRAVAIL

 

Les explications contradictoires du 11 septembre
 
(Idée de documentaire, février 2004, ny110920012003 [at] yahoo.fr)
 
La France semble en retard dans la production de documentaires s’attachant à expliquer comment les catastrophes du 11 septembre 2001 ont pu matériellement se produire. Alors pourquoi ne pas s’inspirer d’autres documentaires, allemands ou américains (Eric Hufschmid, Alex Jones, Michael Ruppert... cf. <http://bigrosebang.com/videos.htm>) et interroger divers observateurs (Thierry Meyssan, Andreas Von Bulow, Jean-Pierre Desmoulins, Jean-Pierre Petit, Eric Bart, Gerard Holmgren, les récents auteurs d’ouvrages allemands, des experts en aéronautique (autres que le médiatique François Grangier), en architecture, en explosifs, en téléphonie cellulaire, ou certains auteurs à thèse comme Jean Guisnel et Guillaume Dasquier ?
 
Le Point de vue " officiel " et " médiatique " dominant.
    * Extraire ce que montre CNN dans un documentaire diffusé en septembre 2003 (September 11, America Remembers de Brian Rokus). Puis l’analyser. D’abord à New York : comparer la vitesse de l’image pour les deux impacts (le crash du premier avion est montré à vitesse normale, le deuxième au ralenti. Focalisation sur les ruines, la panique dans les rues. Nous montre-t-on l’effondrement de la tour 7 ? Puis au Pentagone : Montre-t-on des débris d’avion ? Y a-t-il beaucoup de secours déployés (pompiers, ambulanciers ?). Rumsfeld portant secours aux blessés du Pentagone (n’a-t-il rien de plus urgent à faire dans ces circonstances ?).
    * Montrer les photos mises en ligne sur le site FEMA.GOV (l’organisme responsable de prendre en charge les situations d’urgence et d’enquêter sur les catastrophes) : que des images des ruines à peine fumantes. Notons que G. W. Bush avait nommé à la tête de la FEMA en février 2001, Joe M. Allbaugh, un de ses proches conseillers depuis longtemps, son directeur de campagne électorale, chargé, depuis l’invasion de l’Irak, d’un bureau délivrant des contrats de reconstruction…
    * Images des reportages ou des sites du Washington Post, du NY Times, de CNN, de PBS.
 
Contre-enquête. Les points de vue alternatifs.
 
S’appuyer sur des images nouvelles et des interviews. Parmi les questions à poser :
1) Comment expliquer l’incapacité des forces aériennes américaines à empêcher les frappes de se poursuivre alors que les avions, nous dit-on, s’étaient écartés de leur route loin de leurs cibles et qu’il s’écoule près de 45 minutes entre les frappes à NY et Washington ?
2) Comment et quand ont été diffusées certaines images (cf. <http://911hoax.com/> ).
3) Qu’est-ce que le flash apparaissant sous le premier aéronef juste avant qu’il n’explose dans la tour (image apparemment disparue de versions DVD américaines du film de frères Naudet mais apparaissant tout de même plusieurs fois à la TV américaine, même deux ans après et alors que le film aurait été saisi le soir même par le FBI qui n’aurait rendu aux journalistes que six minutes d’enregistrement correspondant au premier crash – Meyssan, L’effroyable imposture, p.95). Voir par exemple
<http://perso.wanadoo.fr/ericbart/inv2.html> (bas de page)
<http://www.propagandamatrix.com/150903dvdcensored.html>
<http://new.globalfreepress.com/article.pl?sid=03/09/15/2017250&mode=thread>
4) Comment expliquer le virage au dernier moment du deuxième avion (manœuvre manuelle ou correction d’un programme ordinateur ayant à réagir aux courants aériens) ? Y a-t-il une coque inhabituelle sous cet avion ?
5) Comment expliquer que "trois des cinq ailes" du Pentagone ont été percées (New York Times, September 12, 2001, p.A5,
<http://query.nytimes.com/gst/abstract.html?res= F60E1EFB395C0C718DDDA00894D9404482> ) soit six murs (images à l’appui du site réseau voltaire) alors que rien n’a traversé les tours de New York, s’il s’agissait dans les deux villes d’avions similaires ? Comparer structure des bâtiments et largeur traversée.
6) Combien d’avions civils furent impliqués ? Pourquoi les vols AA 0011 et AA 0077, au départ de Boston et de Washington Dulles n’étaient pas programmés ce jour-là alors qu’ils l’étaient selon des statistiques officielles (faire deux captures d’écran du site
<http://www.bts.gov/ntda/oai/index.shtml> selon la procédure indiquée par Gerard Holmgren sur
<http://new.globalfreepress.com/article.pl?sid=03/11/13/0455236&mode=thread>
ou
<http://sydney.indymedia.org/front.php3?article_id=36354&group=webcas>)? Est-ce bien le vol AA 0011 qui frappe la première tour (l’image est floue) ? Si oui, quel est cet autre avion qui semble survoler la tour déjà en feu – images animées à retrouver quelque part (cf.
<http://www.propagandamatrix.com/020104nycfighter.html>). Est-il vraiment étonnant que le deuxième avion soit presque toujours filmé après que le cameraman amateur effectue un zoom arrière (cf. <http://911hoax.com/>, point n°12) ? Pourquoi les images du vol AA 0077 supposé disparu au Pentagone se font toujours attendre (cf. le recours déposé récemment par l’association
<http://911citizenswatch.com/>) ? Combien de débris d’avions correspondant à un crash nous a-t-on montrées ?
7) Quelles étaient les deux explosions entendues et ressenties au Pentagone (cf. par exemple le témoignage de Lisa Burgess dans Stars and Stripes mentionné y compris sur TF1 par Patrick Poivre d’Arvor le 11/09/2001 à 16h10) et apparemment enregistrées par deux sismographes (voir le graphique mis en ligne par Terry Wallace repris sur
<http://doutefree.ifrance.com/doutefree/events2.html> et l’autre sur
<http://www.mgs.md.gov/esic/publications/download/911pentagon.pdf>
8) Comment expliquer toutes les explosions entendues par des témoins à New York et enregistrées par des sismographes avant et après l’effondrement des tours ?
9) Que s’est-il passé en Pennsylvanie avec le vol 93 (cf. <http://www.flight93crash.com/>).
10) Quelles preuves a-t-on de l’implication de terroristes arabes ? Retrouver l’image du passeport de Mohamed Atta exhumé des ruines de New York. Demander à A. Von Bulow ce qu’il entend en parlant d’indices laissés comme si les terroristes agissaient à la manière d’éléphants ou d’enfants jouant à cache-cache.
 
Demander à des experts en aéronautique comment les pirates ont pu entrer dans les cockpits alors que selon Rodney Wallis, Directeur de la Sécurité de l’International Air Transport Association, auteur en 2003 de How Safe Are Our Skies ?, les États-Unis semblent être le seul pays au monde où les recommandations générales invitent à fermer à clef les cockpits depuis au mois les années soixante.
Demander à des experts en téléphonie cellulaire s’il est possible de faire parvenir des appels depuis des portables à haute altitude (voir les recherches d’A.K. Dewdney).
Demander à des ingénieurs en aviation s’il est possible de couper des transpondeurs avec des cutters et si non, comment s’y prendre.
Demander à des experts en arabe si Oussama Ben Laden dit bien ce qu’on lui prête sur la cassette traduite par les États-Unis, s’il ne parle pas d’une autre attaque, s’il n’emploie pas " ils " au lieu de " nous ", et s’il serait assez insensé pour évoquer son implication devant une caméra alors qu’il a nié toute implication dans les attentats ? (vérifier ce qu’écrit Michael Romero sur
<http://www.whatreallyhappened.com/osamatape.html>).
 
<http://doutefree.ifrance.com/doutefree/docu.html>
Voir aussi
<http://doutefree.ifrance.com/doutefree/ewing012004.html>
 
 

PETITS COMPLÉMENTS D'ENQUÊTE

 

J'ai modifié récemment mon site web sur l'attaque du Pentagone le 11/9/2001, toujours accessible en anglais et en français et, j'espère, bientôt en portugais et en neerlandais.
Voir <http://earth-citizens.net/> avec un url simple
 
J'ai ajouté une page sur la réaction chimique de l'aluminium avec l'eau, dans des conditions d'incendie, qui pourrait expliquer pourquoi la plus grosse partie de la masse du Boeing a été trouvée manquante dans les décombres du Pentagone.
Voir <http://perso.wanadoo.fr/jpdesm/pentagon/pages-fr/deg-alum.html>
 
J'ai complété la page sur le résumé des théories, présentant les principaux courants et hypothèses parmi les chercheurs sur l'attaque du 11 septembre (MIHOP, LIHOP, ...).
Voir <http://perso.wanadoo.fr/jpdesm/pentagon/pages-fr/tf-resum.html>
 
Je présente une troisième option au scénario du détournement du vol 77 et de son crash : l'expérience "Global Hawk". L'attaque du 11 septembre, prévue par les autorités, aurait été utilisée comme une validation expérimentale d'une nouvelle technologie destinée à ramener au sol en sécurité les avions détournés grâce à un contrôle à distance. L'expérience aurait été elle-même détournée par un petit groupe de conspirateurs, les avions étant écrasés sur les batiments à New York et Washington au lieu d'être ramenés au sol en sécurité.
Voir <http://perso.wanadoo.fr/jpdesm/pentagon/pages-fr/cfr-scnpl.html>
 
Il y a quelque nouveaux liens, des corrections mineures ici ou là. Et aussi un gros changement sur le plan ergonomique: la possibilité de naviguer dans le site avec des menus déroulants.
Enfin la disponibilité d'un plan du site, si elle n'apporte pas grand chose aux internautes, permettra aux moteurs de recherche de mieux indexer le site en parcourant son contenu.
La technologie "Extrusion" sur laquelle ce site s'appuie gagne en maturité  Elle est à vendre, webmasters :)
 
Bonne lecture, et n'hésitez pas à mettre un lien si vous avez un site web.
Cordialement,
Jean-Pierre Desmoulins
 

 

5 - Le Row

 

LE GÉNOCIDE QUE LES JUIFS N'ONT PAS EMPÊCHÉ, MALGRÉ TOUT LEUR BARATIN

 

Rwanda : les cauchemars d'un général
Le général canadien Roméo Dallaire dirigeait la mission de l'ONU à Kigali à l'époque du génocide, en 1994. Alors que des Hutus massacraient les Tutsis, il a connu l'horreur, le sentiment d'impuissance, l'indifférence des pays riches. Cette expérience l'a marqué à vie.
Le général Dallaire est grièvement blessé. Son âme est meurtrie à jamais. Il prend neuf comprimés par jour pour affronter la vie. Et la nuit reste dangereuse, qui le guette, et qu'il ne peut affronter seul. La mort, pour lui, est toujours "une option". Il lui est arrivé maintes fois de souhaiter rejoindre l'immense cohorte des victimes du génocide du Rwanda. "800 000 morts, dit-il en dardant sur vous ses yeux clairs, 800 000 morts. Entendez-vous ?"
Le général est magnifique, avec son regard profond tourné vers l'intérieur, sa moustache neige qui lui confère un air british, sa fossette au menton, petite touche de douceur. On pressent son énergie, et sa franchise étonne. Ce général parle avec ses tripes. C'est à Québec, au Cercle de la garnison, qu'il nous reçoit. Mais son cœur est resté au Rwanda. Il y a dirigé la mission de l'ONU chargée du maintien de la paix, pendant une année entière, une année terrible (août 1993-août 1994). Il y était allé avec foi, avec ardeur, lui, le Canadien de 47 ans, fils et gendre de militaires, dont c'était la première affectation sur une zone de conflits. Il en est revenu brisé.
La mission avait échoué. Au lieu de la paix, il y avait eu la guerre. Il y avait eu massacres. Il y avait eu génocide. Et le monde n'avait pas levé le petit doigt pour éviter l'horreur que l'on pouvait prévoir. Pire, dit-il : "Ce monde, dirigé par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, a facilité et encouragé le génocide. Jamais ces pays ne parviendront à laver le sang des Rwandais qui souille encore leurs mains." Oui, le général Roméo Dallaire accuse. Et ses mots, et sa voix, de tristesse et de rage entremêlés, glacent le sang. "800 000 morts. Entendez-vous ?"
Lui les entend. Lui les voit. Ils le hantent. Ils le traquent dans la nuit. Ce ne sont pas des corps, ce sont des yeux, des milliers de paires d'yeux qui le fixent. "Des yeux ronds, innocents, de jeunes enfants. Des yeux las, fatigués, de vieillards et de femmes. D'autres plus sauvages, comme dans un état de rage. Mais ceux qui font le plus mal, ce sont les yeux bouleversés. Comment dire ? Ceux par exemple d'un mourant, affaissé sous la pluie au bord d'une route de montagne sur laquelle marche, hagarde, une foule de dizaines de milliers de personnes. Un mourant que vous prenez dans vos bras, qui reconnaît votre béret bleu – vous étiez là pour apporter la paix, n'est-ce pas ? – et qui lève vers vous un regard bouleversé, l'air de dire : qu'est-ce qui est arrivé ? Je vais mourir, je ne comprends pas..."
Le général est un homme libre qui vous secoue, qui vous perturbe. Sans doute le sait-il. Lui qui souhaite ébranler les consciences, maintenir vivace le souvenir du génocide rwandais. Génocide. Le terrible mot ! Comme il fallut du temps pour que l'ONU l'emploie ! Et que de contorsions de l'administration américaine pour l'éviter, puis en retarder l'usage. C'est que la convention de Genève exige une intervention immédiate des nations pour "prévenir" et "punir" un génocide ! Et que personne, surtout pas l'Amérique, traumatisée par son expérience somalienne en 1993, ne voulait mettre un pied dans le bourbier rwandais. Dallaire lui-même hésita quelques jours. "C'est un mot si énorme ! Enorme par l'ampleur et la barbarie qu'il suggère. Enorme comme l'Holocauste. Comment imaginer que soixante ans après Auschwitz, le terme soit à nouveau adéquat ? J'ai d'abord utilisé "épuration ethnique'', et puis, devant l'évidence de cette entreprise méthodologique d'élimination des Tutsis, je n'ai plus parlé que de génocide. Oui, c'était bien un génocide. A la fin du XXe siècle. Et sous les yeux des grandes puissances, inertes, elles si promptes d'habitude, à clamer, à propos de l'Holocauste : "Never again. Plus jamais ça !" Hypocrisie ! "Plus jamais ça" pour les Blancs ?... Y aurait-il des peuples plus dignes de protection et d'attention que d'autres ? Y aurait-il des humains plus humains que d'autres ?"
A moins, rajoute-t-il, que ce ne soit une question de chiffres... Combien de morts faut-il atteindre alors pour mériter l'appellation de génocide ? "100 000 ? 300 000 ? 6 millions ? Au Rwanda, il y eut en cent jours plus de 800 000 victimes, la plupart exécutées à la machette. Autant dire que les extrémistes hutus se sont révélés encore plus efficaces que les nazis."Il n'a pas peur de provoquer. Il a remarqué que, lors de ses rencontres avec le public, les plus réceptifs, les plus révoltés par l'inertie du monde sont souvent les enfants et petits-enfants de rescapés de la Shoah.
Dallaire ! Dallaire le téméraire. Dallaire le trublion. Dallaire, qui, mille fois, implora l'ONU de lui donner des troupes, de l'équipement et un feu vert pour prévenir, puis arrêter les massacres. Dallaire, qui, démuni d'hommes, d'eau, de nourriture, plongé dans une atmosphère de carnage, submergé de cadavres, multiplia les fax, les appels, les dépêches à Kofi Annan (alors responsable du département des opérations de maintien de la paix) pour informer les nations sur l'ampleur de la tragédie et susciter un sursaut. Dallaire, enfin, qui refusa "catégoriquement" de quitter le Rwanda quand l'ONU, en plein génocide, décida de dissoudre sa mission.
Il est là, devant nous, élégant dans un costume civil couleur d'automne, les traits tirés, le teint blanc. La voix cependant est chaleureuse. Le général est soulagé. Après trois années douloureuses consacrées à codifier en 4 000 pages son expérience rwandaise, voici qu'est paru enfin, aux éditions québécoises Libre Expression, son ouvrage J'ai serré la main du diable, et que le public lui fait un triomphe. Alors il parle, parcourt le Canada, secoue ses audiences en les incitant à la réflexion sur la solidarité internationale, la désuétude de l'idée de nationalisme, la contradiction morale des "guerres sans risque", l'urgence d'une renaissance de l'ONU. Et, bien sûr, le génocide. Ne s'était-il pas promis, à son retour au Canada, en août 1994, de ne jamais laisser tomber le Rwanda ?
Comment aurait-il pu ? Ce pays avait pénétré tous les pores de sa peau, sa mémoire, son cerveau. Au début, il ne s'inquiéta pas. Il s'immergea dans le travail et se soucia plutôt des autres soldats de la paix, qui, revenant de mission au Cambodge ou en Yougoslavie, manifestaient des blessures psychologiques et morales pour lesquelles l'armée canadienne n'avait jusqu'alors que mépris ou indifférence. "Une jambe en moins, une belle cicatrice... Le milieu militaire applaudit, décore, rend hommage. Les blessures du corps sont toujours honorables ! Mais le trouble mental, le traumatisme grave... Voilà qui restait suspect, honteux, malgré la multiplication de suicides ou d'autodestruction de jeunes soldats dans les drogues, la boisson ou la pornographie. Alors j'ai tout fait pour bousculer la culture de l'armée, lancé un programme massif d'aide aux blessés psychologiques. Le chef d'un établissement médical américain m'avait confié que, si la guerre du Vietnam avait coûté sur le terrain la vie de 58 000 soldats, elle avait provoqué au moins 102 000 suicides ! Je voulais donc que l'armée canadienne fasse sa révolution et se révèle compréhensive pour tous ses soldats souffrant de stress post-traumatique... sans d'ailleurs réaliser que je faisais moi-même partie de ces malades !"
Avec le temps, lui disait-on, les visions d'horreur déserteraient peu à peu son esprit. Avec les ans, les piles de cadavres sur lesquels il avait dû littéralement marcher, les regards fixes d'enfants découpés en morceaux, les rats nourris de chair humaine, tout cela finirait par disparaître. Alors il travailla. Comme un zombie. Et puis, un jour, il s'effondra. Des jours entiers il pleura.
"Le temps n'atténue pas le traumatisme. Au contraire. Les scènes marquantes reviennent avec une clarté numérique. On les revit au ralenti. Intensément. Sans le voile transparent que, d'instinct, on s'était imaginé la première fois pour masquer le plus horrible. On entre alors dans une bulle. Une autre réalité. On sent, on entend, on touche. On est transporté sur les lieux." Les crises sont imprévisibles. Le malade reste toujours vulnérable. Un son, une couleur, une odeur peuvent à tout moment le renvoyer là-bas, au pays des Mille Collines.
 
"Je ne peux pas me rendre dans une épicerie. Le moindre étalage de fruits et légumes me propulse dans la foule du marché de Kigali, où les gens se battaient et tuaient pour recevoir la nourriture, laissant derrière eux des cadavres de réfugiés et d'enfants piétinés. Un jour de 2001, en Sierra Leone, j'ai aperçu un vendeur qui tranchait une noix de coco avec une machette. La lame s'enfonçait, la pelure marron disparaissait au profit de la chair blanche à l'intérieur. Cela m'a tétanisé. J'ai instantanément revécu une scène atroce de mutilation. J'étais en convulsion. Il a fallu plusieurs minutes pour me ramener à la réalité. Pendant l'écriture du livre, j'ai ouvert un jour un carnet de notes que je n'avais pas touché depuis Kigali. Là encore ce fut fulgurant. Cette odeur... Cette odeur de cadavres putréfiés que nous brûlions chaque jour au diesel, qui imprégnait notre peau comme une huile de décomposition. Je n'ai pas pu travailler pendant trois semaines. La mort était là !"
 
Le général Dallaire a trouvé des thérapeutes compétents, repris son poste en 1999. Mais, en avril 2000, il fut licencié de l'armée canadienne pour raison médicale. On l'avait prié de renoncer à parler du Rwanda, c'était évidemment peine perdue. "On ne peut pas rentrer chez soi et faire son Ponce Pilate devant 800 000 morts ! Et on ne trouve pas la sérénité en se disant qu'on a fait ce qu'on a pu ! J'étais commandant des forces de la mission, donc responsable ad vitam eternam. La mission a failli. Le sentiment de culpabilité ne me quittera jamais."
Trop affreux, le souvenir de ces voix paniquées l'appelant à l'aide par téléphone, quelques heures après l'attentat qui marqua le début du génocide, et qu'il n'a pu secourir, faute de troupes suffisantes. Trop violente, la mémoire de cette femme si frêle qui, dans une rue grouillante, venant tout juste d'accoucher et d'envelopper tant bien que mal son bébé, s'est relevée, a esquissé quelques pas, et puis s'est écroulée devant lui, morte. Obsédante, la vision de ces cadavres de femmes aux seins et aux organes génitaux découpés, mais dont la posture révélait aussi l'humiliation d'un viol, "ce crime contre l'humanité". Infinies, enfin, les questions éthiques auxquelles les écoles de guerre n'apportent aucune réponse : faut-il imposer aux soldats d'aider les rares rescapés d'un carnage gisant dans des ruisseaux de sang au risque de les exposer au sida ? Faut-il donner ordre de tirer quand les assaillants, armés de mitrailleuses, ne sont que des enfants ? Que vaut le devoir de neutralité au milieu de la barbarie ?...
"Les missions des casques bleus sont d'une autre complexité que les guerres classiques, estime le général. Il n'y a pas d'ennemi à abattre, mais une atmosphère de sécurité à rétablir. Les droits de la personne à protéger. L'égalité des êtres à affirmer. On est là pour faire avancer l'humanité ! Il est donc plus qu'urgent de revoir l'enseignement militaire, d'approfondir le bagage intellectuel, d'enseigner l'anthropologie, la sociologie, la philosophie... Les soldats de la paix, souvent propulsés dans des conflits ethniques terribles, doivent avoir été préparés aux enjeux, à la culture, à l'histoire du terrain."
Soit. Des soldats humanistes, des militaires philosophes. Mais l'ONU, général Dallaire ? L'ONU qui a éconduit vos suppliques. L'ONU qui vous a refusé les moyens qui vous auraient permis d'arrêter le génocide. "Voyons, l'ONU ne peut rien ! L'ONU n'a pas de troupes ! L'ONU était sous le joug des États-Unis et de la France, qui, pour des raisons diverses, ont tout fait pour torpiller ma mission et fini par aider les auteurs du génocide." Les médias n'ont-ils pu réveiller les opinions publiques ? "Les médias ? Mais la patineuse Tonya Harding a fait plus de gros titres en Amérique que les massacres du Rwanda ! Moi, je faisais tout pour attirer les journalistes, je les logeais, les transportais. Il y eut donc des reportages. Mais c'est l'éditorial qui péchait. Aucune force, aucune fureur. Pas d'interpellation des politiques ou d'appel à l'éthique. On manquait d'un Camus !"
Savez-vous, continue le général, qu'un expert américain avait calculé qu'il fallait au moins 85 000 morts rwandais pour risquer de mettre en jeu la vie d'un soldat américain ? "800 000 personnes sont mortes au printemps 1994, et personne n'a bougé. 2 900 personnes ont disparu à Manhattan le 11 septembre 2001, et Bush a mobilisé le monde entier. Voyez-vous, j'ai du mal avec ça."
En janvier, Roméo Dallaire se rendra à Arusha, en Tanzanie, pour témoigner auprès du Tribunal pénal international. Sa mission, alors, sera terminée. Et il retournera au Rwanda. Faire son deuil. "Faire la paix" avec les esprits qui continuent de le hanter.
 
Annick Cojean
Le Monde, 9 décembre 2003.
Roméo Dallaire a écrit: J'ai serré la main du diable : la faillite de l'humanité au Rwanda, avec la participation du major Brent Beardsley ; traduit de l'anglais par Jean-Louis Morgan, Outremont (Canada): Libre expression, 2003, 684 p. Le livre est sorti en France à Libre expression (24 euros)
 

 

HISTOIRE DE CHACALS

 

Récit de J.B. Barbier, attaché à la sous-direction Asie (Quai d’Orsay)

 
«Un beau matin de ce septembre 1919, j’entendis la sonnette de M. Gout [le sous-directeur Asie], lequel m’avait, quelques minutes auparavant, donné des instructions pour l’expédition de plusieurs affaires urgentes, et je crus remarquer que, contrairement à sa coutume, il prolongeait l’appel, ce qui me donna aussitôt l’impression d’un imprévu grave. Je me précipitai dans le bureau de mon sous-directeur et je vis qu’il était en train d’examiner une carte de géographie d’une grande surface et faite à l’aquarelle. "Voici", me dit-il, "une carte que M. Lloyd George [ministre britannique des A.E.] vient d’oublier en quittant la salle des délibérations. Il doit être de retour à trois heures. La carte indique exactement ce que les Anglais entendent s’attribuer dans l’ensemble de l’Asie occidentale [= Moyen-Orient], en excédant de la zone qui leur a été reconnue selon l’accord Sykes-Picot, et en contradiction avec les termes mêmes de cet accord. Il faut en lever une très bonne copie. Courez la porter de ma part au chef du Service géographique et priez-le de s’y mettre d’urgence, car la carte devra naturellement être replacée avant trois heures à l’endroit même de la table de la Conférence où M. Lloyd George l’a laissée. Je compte sur vous pour assurer cela, car le ministre vient de m’appeler et je devrai ensuite assister à un déjeuner d’où je compte pouvoir revenir entre deux heures et demie et trois heures moins quart ". Je repliai la carte et avant de dégringoler vers le deuxième étage où se trouvait le Service géographique, je regardai ma montre qui marquait midi moins deux, présage pour moi très inquiétant et même tout à fait (sic) dramatique. Le Service géographique du Département, ainsi d’ailleurs que les autres services techniques, n’était, en effet, pas habitué comme les services de la Direction Politique à travailler dans une fièvre continuelle et il tenait le plus grand compte des heures. J’y trouvai les portes fermées pour midi qui sonnait déjà. "Ces messieurs sont sortis", me dit un vieil huissier, "mais ils reviendront à trois heures exactement". J’étais véritablement consterné, mais mon honneur se trouvait pour ainsi dire en jeu et il ne me restait qu’à m’improviser cartographe. Je mis le précieux document dans une serviette en cuir fermant à clé et je sortis avec cette serviette à la main, m’engageant rapidement dans la rue de Bourgogne, où se trouvaient des papeteries où j’espérais me procurer par conséquent du papier fort, du papier calque, des fusains, des crayons de couleurs variées, des plumes très fines, des punaises métalliques et tout ce qui est nécessaire enfin pour lever d’une manière sérieuse la copie d’une carte chargée et compliquée. Mais il était midi moins quart. La première papeterie que j’aperçus sur le chemin de cette galopade effrénée était fermée (jusqu’à deux heures et demie, précisait un écriteau fixé à la devanture). Je tremblais d’anxiété, mais – heureusement – je rencontrai bientôt une autre papeterie, plus petite et ouverte, et j’y fis l’achat très rapide de tous les articles spéciaux dont je savais avoir besoin, après quoi je courus en toute hâte me renfermer dans mon bureau au ministère. Il était midi trente : achèverais-je cette besogne, si minutieuse et urgente à la fois, dans les deux heures qui me restaient encore ? La carte était vraiment d’un intérêt extraordinaire pour le service, car elle montrait d’une façon à la fois claire et précise les intentions comme toujours hostiles des Britanniques, d’autant plus qu’elle comportait une légende complète expliquant en détail toutes les nuances et les tracés : limites prévues par l’accord de 1916, limites à établir ultérieurement et autres mentions du même genre. Je dus travailler d’arrache-pied, bien que mourant de faim, et j’avais terminé ma tâche au bout d’une heure trois quarts environ. Vingt bonnes minutes me furent encore indispensables afin de vérifier séparément et une à une les transcriptions que j’avais effectuées, et, à trois heures moins un quart exactement, j’entendis dans le corridor le pas rapide et bien connu de M. Gout. J’entrais alors dans son bureau et lui contai mon aventure. Il regarda très attentivement mon travail, en parut satisfait et me rendit la carte originale qu’il me pria de restituer de suite au secrétariat de la Conférence. Je m’assurai personnellement qu’elle était replacée devant le siège que Lloyd George allait occuper quelques instants plus tard et j’allai me restaurer de façon sommaire. J’étais, à trois heures et demie, rentré dans mon bureau et j’eus alors tout loisir de considérer avec M. Gout, et à tête reposée, la copie du document révélateur. C’était fort simple en vérité: les Anglais avaient résolu de nous enlever la région de Mossoul, à cause des gisements de pétrole, et de s’attribuer à eux seuls l’administration de la Palestine ! La découverte si précise que nous venions de faire, quelque désagréable que l’objet en fût d’ailleurs, était utile ; en laissant tomber sous nos yeux cette carte de géographie tellement instructive, Lloyd George avait, en fait, abattu ses cartes de négociateur bien avant l’heure dite, ce dont il dépendait évidemment de nous de tenir compte. Mais on était encore fort loin en ce temps-là du règlement de la paix avec les Turcs, puisque le trop fameux traité de Sèvres, qui n’en fut, au surplus, que la bien éphémère et fâcheuse expression, ne devait être signé que le 10 août 1920, date du reste très postérieure à l’époque où mon bon chef Gout et moi-même étions, en ce qui nous concernait personnellement, destinés à quitter le service compétent (compétent en première instance) pour ces affaires, c’est-à-dire la Sous-Direction d’Asie-Océanie. Je n’ai naturellement nulle intention de raconter maintenant le détail des négociations qui conduisirent à la signature du traité en question, s’agissant de faits dont je cessai ainsi, à partir d’un moment donné, d’être l’un des témoins directs. Toutefois les circonstances me permirent encore de voir sous quels fâcheux auspices ces négociations s’engagèrent et de me faire, par conséquent, une opinion véritablement motivée sur l’origine des résultats qui s’ensuivirent. "
Il faut dire pour être exact que les Anglais jouèrent le même tour aux Français comme le raconte le comte de Saint-Aulaire dans ses mémoires. Durant la Conférence de Paix " Lloyd George n’hésita pas à faire dérober ou copier en son absence (ici en l’absence de Clémenceau) des documents confidentiels qu’il exploita ensuite contre lui ".
 

Charmantes mœurs de satrapes qui conduisirent le monde au point où il en est !

Annexe à l’ouvrage La France et l’origine de la tragédie palestinienne par Philippe Prévost, page 251.

 

BLAIR ASSASSIN BIENTÔT DÉMASQUÉ ?

 

 Medical evidence does not support suicide by Kelly
 
Since three of us wrote our letter to the Guardian on January 27, questioning whether Dr Kelly's death was suicide, we have received professional support for our view from vascular surgeon Martin Birnstingl, pathologist Dr Peter Fletcher, and consultant in public health Dr Andrew Rouse. We all agree that it is highly improbable that the primary cause of Dr Kelly's death was haemorrhage from transection of a single ulnar artery, as stated by Brian Hutton in his report.
On February 10, Dr Rouse wrote to the BMJ explaining that he and his colleague, Yaser Adi, had spent 100 hours preparing a report, Hutton, Kelly and the Missing Epidemiology. They concluded that "the identified evidence does not support the view that wrist-slash deaths are common (or indeed possible)". While Professor Chris Milroy, in a letter to the BMJ, responded, "unlikely does not make it impossible", Dr Rouse replied: "Before most of us will be prepared to accept wristslashing ... as a satisfactory and credible explanation for a death, we will also require evidence that such aetiologies are likely; not merely 'possible'. "
Our criticism of the Hutton report is that its verdict of "suicide" is an inappropriate finding. To bleed to death from a transected artery goes against classical medical teaching, which is that a transected artery retracts, narrows, clots and stops bleeding within minutes. Even if a person continues to bleed, the body compensates for the loss of blood through vasoconstriction (closing down of non-essential arteries). This allows a partially exsanguinated individual to live for many hours, even days.
Professor Milroy expands on the finding of Dr Nicholas Hunt, the forensic pathologist at the Hutton inquiry – that haemorrhage was the main cause of death (possibly finding it inadequate) – and falls back on the toxicology: "The toxicology showed a significant overdose of co-proxamol. The standard text, Baselt, records deaths with concentrations at 1 mg/l, the concentration found in Kelly." But Dr Allan, the toxicogist in the case, considered this nowhere near toxic. Each of the two components was a third of what is normally considered a fatal level. Professor Milroy then talks of "ischaemic heart disease". But Dr Hunt is explicit that Dr Kelly did not suffer a heart attack. Thus, one must assume that no changes attributable to myocardial ischaemia were actually found at autopsy.
We believe the verdict given is in contradiction to medical teaching; is at variance with documented cases of wrist-slash suicides; and does not align itself with the evidence presented at the inquiry. We call for the reopening of the inquest by the coroner, where a jury may be called and evidence taken on oath.
Andrew Rouse, Public health consultant
Searle Sennett, Specialist in anaesthesiology
David Halpin, Specialist in trauma
Stephen Frost, Specialist in radiology
Dr Peter Fletcher, Specialist in pathology
Martin Birnstingl, Specialist in vascular surgery
 
The Guardian, 12 février 2004, et beaucoup d'autres articles.
<http://www.guardian.co.uk/print/0,3858,4856799-103683,00.html>
 

 COMITÉ DE SOUTIEN DIEUDONNÉ

 Exposé des motifs
 
Le 1er décembre 2003, un animateur de France 3, Marc-Olivier Fogiel, recevait le bouffon Dieudonné. A la suite d'une prestation du comédien sur le thème de la situation scandaleuse et barbare imposée par l'État d'Israël aux Palestiniens, une véritable machination a été montée, tendant à le faire passer pour un antisémite.
Curieusement, il se trouve que des gens, et pas des moindres, soutiennent cette machination, orchestrée, vraisemblablement, par des organisations juives d'extrême droite.
Une instruction a été ouverte contre Dieudonné par le Parquet de Paris, sans doute sous le fondement de l'appel à la haine raciale.
Plus encore, M. Alex Moïse s'est déclaré sur Europe 1, comme représentant la fédération d'une organisation sioniste de France qui, elle-même, serait une émanation d'une organisation sioniste mondiale, regroupant tous les mouvements sionistes sur notre planète". Il a reconnu "...être intervenu auprès du casino et de la mairie de Deauville..." et avoir obtenu l'annulation du spectacle de Dieudonné en août 2003 déjà. "... je me vante du fait que ma démarche ait marché, bien entendu..." " je me vante que quelqu'un comme vous n'est pas pu faire son spectacle". "Dieudonné est un Le Pen noir". Et à la question précise de l'animateur de radio: "Est-ce que pour vous, Alex Moïse, il faut donner la parole à Dieudonné ? La réponse a été claire et nette: " Pas plus qu'à Le Pen" "...je pense qu'aujourd'hui il y a des choses qui doivent être évacuées effectivement". Une menace ?
Des questions se posent
Comment, tolérer l'exorbitant pouvoir d'un tel groupe religieux, dans un pays qui, aujourd'hui réaffirme sa laïcité et ne cesse de clamer son attachement :
- A la République ?
- A l'indépendance de la justice ?
- Au refus hypocrite du communautarisme ?
Qui donc est derrière ce groupe qui a le pouvoir de décider de qui a le droit ou non de travailler dans ce pays? Le pouvoir de faire plier nos autorités politiques et administratives sous prétexte de défendre une politique, mondialement contestée au demeurant, de pays étrangers, Israël et les USA en l'occurrence ? Quel est ce lobby qui bafoue nos lois?
Comment, nos autorités, avec l'appui de certains médias, peuvent-elles se sentir choquées par les propos de Dieudonné qui lui, courageusement condamne les tueries du Moyen-Orient?
Comment, aucune d'entre elles n'ose clamer, n'ose crier son écœurement devant les propos négrophobes, tenus dans les prétendus SMS et effectivement diffusés dans une autre émission de ce même M. Fogiel ? Rien n'est inventé, M. Fogiel a avoué ses manipulations.
 
N'ayons pas la mémoire courte.
On a parlé en France, à la télévision d'État de l'odeur des noirs comme on a parlé en leurs temps, des odeurs du quartier de la Goutte d'or dans le 18° Arrondissement de Paris, et les corps constitués ne s'émeuvent aucunement? Sont-ils aussi sous influence?
Est-ce tolérable qu'en France aussi, ce pays des Droits de l'Homme, que maghrébins, musulmans, africains et descendants d'africains souffrent quotidiennement du racisme, de discriminations dans le travail, le logement, la culture, entre autres domaines économiques et sociaux sans que cela n'émeuve de la même manière nos politiques ainsi que certains médias et associations de la société civile française ?
L'opinion publique s'interroge
Il y a t-il donc deux poids et deux mesures selon la religion ou le groupe ethnique auquel on appartient ?
Il y a t-il une religion élue ? Au-dessus de toutes les autres ?
Dieudonné lui, a répondu clairement : "Le racisme doit être combattu au même titre que l'antisémitisme. Il n'y a pas de hiérarchie dans la souffrance." Des propos sans équivoque.
Et ceux qui, lâchement, dans l'ombre, tirent les ficelles, ignorent-ils qu'il n'y a pas "les juifs en général" et qu'il y a aussi des juifs victimes de cette société d'exclusion que nous dénonçons ? Qu'il y a aussi des juifs qui condamnent la politique palestinienne de M. Sharon ? Veut-on nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?
Alors où est le problème ? Et qu'est-ce que c'est que cette polémique ?
Nous avons déjà déjoué ce stratagème à la Conférence Mondiale Contre le Racisme de Durban en 2001, malgré la collusion de certains pays occidentaux dont la France et ce même axe U.S.A./Israël. Dans ce pays au lourd passé (et présent) colonial, les victimes doivent être respectées et de véritables mesures doivent être prises pour combattre l'occultation.
C'est le sens que va prendre l'action du Comité de Soutien à Dieudonné...
Exigeons que :
– La lumière soit faite sur cette machination.
– Soit dénoncé le lynchage médiatique et raciste dont est victime Dieudonné et à travers lui toute la communauté noire.
– L'opinion publique soit informée des agressions physiques, morales, spirituelles et matérielles dont les noirs sont victimes chaque jour en France
– Les plus hautes autorités de la France condamnent les responsables de ces agissements
– Soit impulsée une politique d'égalité des devoirs, mais aussi des droits pour les femmes et les hommes quels qu'ils soient.
Fait à Paris le 20 janvier 2004
 
Contact : M. Le Président du "Comité de Soutien à Dieudonné" Théâtre de la Main d'or, 15 rue de la Main d'or- 75011 Paris. Laissez un message ou SMS au 06 21 34 59 02 ou/et par E mail à <mailto:[email protected]>
 
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0316436396230>
 
21 février 2004 / 11 h 19  site sioniste Proche-Orient.info
 
PARIS – DIEUDONNÉ, INTERDIT D'OLYMPIA, SE
PRODUIT SUR LE TROTTOIR D'EN FACE
 
Entouré de 1000 personnes qui hurlaient « Dieudonné président ! », ce chantre de la haine vient de remporter un vif succès auprès de ses admirateurs qui se sont promis de le venger rapidement
Par Johan Weisz, haineux ordinaire à <proche-orient.info>
<[email protected]>
 
« Je parlerai jusqu'à mon dernier souffle ! », martèle Dieudonné devant une foule de près de 1000 personnes acquises à sa cause, qui reprennent à tue-tête « Dieudonné président ! » ou encore « Nous sommes tous des Dieudonné ! »... Sur le trottoir d'en face, la salle de l'Olympia, portes closes, qui avait décidé d'annuler sa représentation du « Divorce de Patrick », prévue ce vendredi soir. Une annulation que le juge des référés avait confirmée pour des raisons de sécurité.
Apparu vers 19 heures, Dieudonné monte sur une estrade, entouré par un service d'ordre très rapproché. Il peine à parvenir au terme d'un sketch sur les préparatifs des attentats du 11 septembre, et s'en tire par un autre sketch sur les colons israéliens, très applaudi cette fois. Dieudonné conclut : « j'ai critiqué la politique d'Israël et j'ai le droit ! ». Il soulève de nouveaux vivats.
À l'origine de ce rassemblement à l'angle du boulevard de la Madeleine et de la rue Cambon, le « comité de soutien à Dieudonné » n'avait pas mâché ses phrases dans son appel à manifester. On pouvait y lire que l'humoriste a été la victime d'une « machination orchestrée par des organisations juives d'extrême droite ». Les auteurs dénonçaient « l'exorbitant pouvoir d'un groupe religieux », s'interrogeaient: « Qui donc est derrière ce groupe ? (...) Quel est ce lobby qui bafoue nos lois ? », et apportaient leur réponse : « Nous avons déjà déjoué ce stratagème à la Conférence mondiale contre le Racisme de Durban en 2001, malgré la collusion de certains pays occidentaux dont la France et le même axe USA/Israël... »
 Le ton, on s'en rend compte, avait été donné, et les orateurs qui allaient se succéder au micro vendredi soir pour apporter leur soutien à l'humoriste ne pouvaient pas faire moins : « Il y a un lobby extrêment puissant...Non à la dictature exercée par une petite minorité ! Une minorité qui ne représente pas la communauté juive de France, mais une minorité dangereuse, qui menace le consensus national », affirment certains au nombre desquels le judoka Jamel Bourras ou l'écrivain camerounais Calyxte Beyala. « À chaque fois qu'il y a des religions, ça fout le bordel », lance un certain Assani Fassassi, porte-parole de la « Fédération française des associations Islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles ». Ce dernier, habitué des colloques et des maisons d'éditions où fourmillent les islamistes de tous poils, s'évertue à glorifier le « peuple noir » et à expliquer qu' « il n'y a pas de hiérarchie dans la souffrance. Le peuple juif a été victime pendant la Seconde guerre mondiale, de la Shoah comme on dit. Mais, avant le peuple juif, les Noirs ont été victimes de la traite négrière. Et cette traite négrière transatlantique a été l'oeuvre de tous les Blancs, y compris des juifs ! »
Le saxophoniste Manu Di Bango, les rappeurs de Saïan Supa Crew ou Joey Starr, les activistes anti-sionistes de l'AGEN de l'Université de Nanterre, la militante vert-brun Ginette Skandrani, le président de l'« Association franco-palestinienne d'échanges culturels », des membres de « Socialisme par en bas » constitué en courant dans la LCR, tous ont bravé le froid pour Dieudonné. Un seul homme semble déçu: Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, par ailleurs tête de liste PCF pour les élections régionales en Seine Saint-Denis, a dû négocier cinq bonnes minutes pour être autorisé à monter sur l'estrade... sans prononcer de discours. [Voir plus bas les palinodies du MRA]. Les deux responsables de l'association CAPJPO (Coordination des Appels Pour une Paix Juste au Proche-Orient) sont parvenus, quant à eux, à colorer la manifestation selon leurs mots d'ordre, à force de stickers, d'un slogan martelé « Halte au chantage à l'antisémitisme ! », et d'une promesse, faite au micro, d'empêcher la tenue prochaine, au Palais des Congrès, d'un spectacle de bienfaisance en faveur de l'armée israélienne. [Le rapprochement des mots "bienfaisance" et "armée israélienne a quelque chose de croquignolet... ]
Reste que la manifestation, encadrée par un dispositif policier serré, s'est déroulée sans incidents. Si les organisateurs du rassemblement ont affirmé que des éléments perturbateurs étaient disséminés parmi la foule – « ils ne sont pas nombreux, mais on les a repérés, faites attention » -, les responsables du service d'ordre se faisaient plus explicites, évoquant des « militants sionistes » dans les rues voisines, prêts à tomber sur les manifestants. Les supporters de Dieudonné, eux, sont rentrés chez eux avec une consigne : «sanctionner les politiques qui ont censuré Dieudonné aux élections régionales». Les organisateurs ont promis de fournir une liste de ces hommes politiques, d'ici la semaine prochaine.
 
<proche-orient.info>. Reproduction interdite sauf accord formel de «proche-orient.info»

 

 

FONDAMENTALISTES

Je dois dire que, par expérience, j'ai découvert que, politiquement, les partisans chrétiens de l'état juif sont de bien meilleurs patriotes israéliens que la plupart des députés de la Knesset! Ils admettent qu'Israël n'est pas une entité politique donnée pour "négocier" son avenir, mais qu'il est le commencement de l'accomplissement d'une prophétie de la Bible contre laquelle aucun humain n'ose intervenir. Ce pays est né pour être l'instrument de la rédemption de toute l'Humanité. Nos dirigeants font preuve de folie quand ils essaient de s'attaquer à ce dessein divin et de reléguer le pays au statut de pays ordinaire parmi tous les autres pays du monde. Non seulement ces efforts sont voués à l'échec mais encore ils nous causent une tragédie et beaucoup de souffrance inutile puisqu'ils s'opposent futilement à la Destinée divine.
["I must say that, from personal experience, I have discovered that, politically, Christian supporters of the Jewish State are far more patriotic to Israel than are most members of the Knesset! These people recognize that Israel is not a political entity given to "negotiate" its future, rather she is the beginning of fulfillment of Biblical prophesy with which no Man dare interfere. This country came into being as a tool for redemption of all of Mankind. The folly of our leadership is their efforts to reduce that Divine purpose and relegate this country to the status of any other country in the world. Not only are these efforts doomed to fail, but they bring upon us much needless suffering and tragedy as they are in futile opposition to Divine Destiny."]
 
Gary M Cooperberg,
<http://www.projectshofar.org/>, 17 février 2004.

 

 

 

LA RACAILLE JUDÉO-IDENTITAIRE (SIONISTE)

Voir "La moulinette sioniste" dans la GGB 36

 

Qui tire les ficelles du "Mouvement des maghrébins laïques de France"
et de la campagne calomnieuse contre le Mrap ?
 par le MRAP
 
Un texte délirant contre le MRAP
 Suite à la diffusion via Internet du " rapport "  mettant en cause les " liaisons dangereuses du Mrap  ", le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples tient à démonter les manipulations politiques de certaines fractions extrémistes qui instruisent des procès en sorcellerie et instrumentalisent la lutte contre le racisme anti-arabe ou antisémite.
 
Un mouvement fantomatique
Ce " rapport ", diffusé notamment sur Internet, a été annoncé le 19 janvier 2004 par des mails anonymes et devait être rendu public lors d'une conférence de presse (qui ne s'est jamais tenue) au bar l'"espace B" (rue Barbanègre, Paris 19ème). Ce mail indiquait comme contact le nom de "Kébir Jbil".
"Kébir Jbil" est l'identité servant à signer la plupart des textes du site du "mouvement des maghrébins laïques de France"[1]. En se promenant sur le site web de "Kébir Jbil", l'on ne peut s'empêcher de se poser des questions sur la représentativité de ce "mouvement des maghrébins laïques de France".
  A titre d'exemple, citons les auteurs des articles de ce site, mis à part "Kébir Jbil": "Alain Clément" (utilisant le pseudo "Montségur"), "Véronique de Sá Rosas" (utilisant le pseudo "Athena"), "Lydia Perrotin" (utilisant le pseudo "Lili"), "François Perrot" (sans pseudo). Par ailleurs, les forums sont animés et modérés par les dénommés "Raphaël", "Shmouel", et "Steve Magen"
  De plus, en consultant les documents stockés sur le site web qui a servi à la publication du "rapport" calomnieux contre le Mrap incriminé ici, l'on s'aperçoit également qu'un certain Alexandre Feigenbaum a signé plusieurs documents en lien avec ce "rapport". Ce personnage, qui se présente comme un ancien membre du Mrap (inconnu toutefois de nos fichiers depuis une quinzaine d'années), a des prises de position actuelles qui le classent dans la mouvance des extrémistes que les rapports du Mrap de l'été dernier ont mis en cause. Nous y reviendrons.
  Ajoutons que la ligne éditoriale des forums du site du " mouvement des maghrébins laïques de France" est pour le moins particulière, puisque l'on y trouve les communiqués de "la droite libre" (Del Valle, Rachid Kaci, Jérôme Rivière), ainsi que des rubriques qui reprennent des thèmes connus de certains extrémistes, parmi lesquelles la lutte "contre la désinformation, la manipulation et l'intoxication des médias". Nous verrons plus loin que la conception de l'information par les rédacteurs du "rapport" incriminé ici est pour le moins particulière.
 
Des vieilles connaissances
Il est à noter, en outre, qu'intervient sur les forums du site des "maghrébins laïques de France" Alexandre Del Valle, qui attise depuis de longs mois la suspicion à l'égard des arabos-musulmans. Il diffuse l'idée que ceux-ci envahissent le monde judéo-chrétien et il entretient la confusion entre une minorité d'intégristes et toute une population. C'est ce même Alexandre Del Valle que le Mrap a dénoncé dans un rapport publié l'été dernier sur les réseaux idéologiques formant le terreau du racisme anti-arabe actuel[2]. Del Valle n'hésitera pas à déclarer, lors d'une réunion publique au sein de la communauté juive, que si les synagogues brûlent du fait des musulmans, les églises aussi (sic). Notons également qu'Alexandre Del Valle est un représentant de la droite libre, laquelle a demandé, de fait, par une question écrite de Jérôme Rivière à l'Assemblé nationale, la mise hors la loi du Mrap et l'arrêt du versement des aides publiques. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la question écrite au gouvernement, posée par Jérôme Rivière, s'appuie sur le "rapport" anonyme incriminé ici, d'autant plus que le site de la Droite libre fait la promotion de ce "rapport" depuis deux mois alors qu'il n'était pas public.   Est diffusé également, sur le forum du "mouvement des maghrébins laïques de France", un communiqué annonçant une conférence de Rachid Kaci, un autre responsable de la Droite libre, qui milite pour le recyclage au sein de l'UMP de Charles Millon et de ses partisans, qui se sont notamment distingués par leur alliance avec le Front National.
  L'on trouve également sur les forums du site du "mouvement des maghrébins laïques de France" des interventions de Denis Greslin, un ancien participant à la nébuleuse de sites web racistes gravitant autour des sites liberty-web/sos-racaille, dénoncée par le Mrap dans un rapport publié l'été dernier sur "la naissance d'une nouvelle extrême droite sur Internet". Mis en cause et interrogé par la police pour ses activités au sein de cette mouvance extrême qui colportait des propos racistes d'une rare violence, Denis Greslin se sert soudain du site du "mouvement des maghrébins laïques" comme vitrine pour exprimer ses idées.
  Nous voyons donc que le site du "mouvement des maghrébins laïques de France", visiblement très peu prolixe quant à son organisation et sa représentativité, et qui fait la principale promotion de ce "rapport" calomnieux contre le Mrap, est en lien très étroit avec des extrémistes dénoncés par le Mrap l'été dernier (Alexandre Del Valle et la Droite libre, Denis Greslin et la mouvance raciste sos-racaille). Notons bien que le MRAP ne remet pas du tout en cause l'existence et la légitimité d'un "mouvement des maghrébins laïques de France", pour autant que ce "mouvement" ait la transparence nécessaire quant à ses membres et quant à son organisation, ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle.
 
Une mouvance radicale
  Notons également que l'autre promoteur principal de ce "rapport" calomnieux, à côté de la Droite libre et du "mouvement des maghrébins laïques de France", n'est autre que l'UPJF[3]. Son responsable, Menahem Macina, sera cité en tant que témoin de moralité (sic) au procès du responsable d'un des sites contenu dans la nébuleuse liberty-web/sos-racaille, <amisraelhai.org>, qui avait appelé au lynchage des "mauvais juifs". Ce même Macina, lors du procès qui a abouti à une forte condamnation d'Alexandre Attali, a refusé de se prononcer sur la nature du site fasciste CPIAJ, qui propose de faire "partir les Palestiniens en fumée noire", CPIAJ étant pour lui un site collègue juste un peu turbulent. Les témoins cités par le MRAP ont pu juger dans la hall de la salle d'audience les méthodes des "collègues" casqués (LDJ et autres CPIAJ) de Monsieur Menahem Macina et Alexandre Attali proférant injures et insultes. Mis lui aussi dans la confidence, comme la Droite libre, le site de l'UPJF publiait déjà les conclusions de ce "rapport" trois semaines avant sa mise en ligne officielle .
 
Alexandre Feigenbaum et les "Prix Goebbels  "
  On peut nous objecter que le fait d'assurer la promotion du "rapport" sur le site de l'UPJF ne signifie pas pour autant un lien organique entre ce mouvement extrémiste et le "mouvement des maghrébins laïques de France". Mais cette objection serait valide si Alexandre Feigenbaum n'était pas à la fois l'auteur des documents au format "doc" publiés sur l'espace web personnel de Kébir Jbril (l'espace Internet sur lequel a été diffusé le "rapport" diffamatoire contre le Mrap), et l'auteur de textes diffusés sur le site de l'UPJF.
Qui est Alexandre Feigenbaum ? Le site <guysen.com> nous en apprend plus sur ce personnage. Evoquant la remise du "Prix Goebbels" (appelé pudiquement dans cet article "Prix de la désinformation") à Charles Enderlin devant les locaux de France 2, l'article de Guysen, après avoir cité la composition du collectif remettant ces "prix" (l'Association pour le Bien-Être du Soldat Israélien, Avocats Sans Frontières, la Ligue de Défense Juive, Migdal, l'UPJF, etc.), relate ainsi les faits :
 
"[...] Un délégué du Collectif s'est alors dirigé vers l'entrée de l'immeuble de France 2 pour remettre le Prix. Vers 20h40, à la demande du Collectif, les manifestants se sont dispersés dans le calme. L'un deux s'est avancé vers Alexandre Feigenbaum, l'un des responsables du Collectif, pour le remercier d'avoir prononcé un discours équilibré."
 
Ainsi, Alexandre Feigenbaum, animateur du "Collectif contre la désinformation" de William Goldnadel (également président de l'association "Avocats sans frontières et membre du collectif qui décerne les "prix Goebbels") et de la très fasciste Ligue de Défense Juive, signe également les textes d'un "rapport" calomnieux contre le Mrap diffusé par l'opaque "mouvement des maghrébins laïques de France". Que cet individu s'annonce comme un ancien membre du Mrap ne donne aucun crédit supplémentaire à son propos compte tenu de son engagement aux côtés de la Ligue de Défense juive et d'autres extrémistes. Mieux, étant donné ses positions, nous comprenons que cet individu n'ait pas sa place au Mrap.
 
Quand la baudruche se fait manifeste
  Intéressons-nous maintenant à ce fameux "Collectif contre tous les racismes" qui soutient ce "rapport" sur les "liaisons dangereuses du Mrap" et remarquons son exceptionnelle représentativité. Composé de personnes qui ne représentent rien sauf elles-mêmes[4], et dont la plupart font référence à des organisations "croupions" pour lesquelles très peu d'informations sont disponibles, ce collectif cosigne un "Manifeste contre tous les racismes" de 35 lignes qui accompagne le fameux "rapport" incriminé ici. Dans ce "manifeste", on s'attendrait à des perspectives d'avenir, à une vision stratégique permettant d'endiguer les communautarismes qui menacent notre société. Le MRAP, comme toutes les autres associations, s'interroge quotidiennement sur la façon la plus efficace de lutter contre tous les racismes. Toutes les contributions dans ce sens sont donc bonnes à prendre ! C'est pourquoi nous avons lu ce "Manifeste contre tous les racismes". Cruelle déception: en guise de manifeste, 35 lignes exclusivement consacrées au MRAP. 35 lignes qui sonnent comme une supplique à notre mouvement: "Nous signons ce manifeste car nous pensons que le Mrap n'agit plus contre toutes les formes de racisme ni pour l'amitié entre tous les peuples". En fait de manifeste contre tous les racismes, il s'agit en réalité d'un manifeste contre le Mrap. Il n'y a d'ailleurs rien d'étonnant à voir ces individus se méprendre sur ce qu'est la lutte anti-raciste, surtout lorsque l'on voit le contenu des forums de la Droite Libre (cf. lettre aux députés adressée par le MRAP).
Que les rapports du Mrap parus cet été n'aient pas plu à l'extrême "droite libre", l'UPJF et les extrémistes qui gravitent autour est un fait, mais utiliser l'antiracisme pour discréditer le Mrap est un peu trop gros.
 
Les procédés classiques de l'amalgame et de la falsification
  Concernant le fond de ce "rapport", il s'agit d'une compilation d'amalgames et de faits disparates, un bric à brac de juxtapositions de noms sans rapports, une bonne dose de diffamation, et beaucoup de contradictions grotesques aussi. Les auteurs n'ont en effet pas peur d'affirmer que le Mrap a fait condamner Garaudy tout en étant présenté comme son suppôt. Comprenne qui pourra.
  Le Mrap décide de porter ce "rapport" diffamatoire devant les tribunaux, étant entendu par ailleurs qu'il résulte de ce qui précède que la radicalité des auteurs suffit à discréditer les informations produites dans ce "rapport".
 
Conclusion
 L'on voit donc que ce "rapport" est commandité et réalisé par l'extrême "droite libre" de l'UMP (Del Valle, Rachid Kaci, Jérôme Rivière), les extrémistes de l'UPJF et autres VRP des "Prix Goebbels" décernés aux journalistes et personnalités honorables, qui tirent aujourd'hui les ficelles idéologiques d'un pseudo "Mouvement des maghrébins laïques de France". Le MRAP avait, dès cet été, dénoncé cette extrême-droite qui n'a rien trouvé d'autre à rétorquer que la diffamation. Le label d'un fantomatique "mouvement des maghrébins laïques de France" ne peut masquer une opération politique ordurière menée aujourd'hui par les mêmes individus à notre encontre.
  Même si ce montage est cousu du fil des extrémistes, il nous faudra néanmoins rencontrer le dénommé Kébir Jbil dans les prétoires, en souhaitant que ceux qui tirent les ficelles auront le courage de revendiquer les diffamations.
 
17 février 2004
 
<http://www.mrap.asso.fr/article.php3?id_article=693 - 3>.

Voir la réaction absolument dépourvue de contenu du dénommé Macina, gros sioniste donc gros criminel:

<http://www.upjf.org/documents/showthread.php?threadid=6060>

 

Le plus curieux dans cette mince affaire, c'est que les mrapistes sont dans l'impossibilité manifeste de DIRE qui sont ces salopards: ce sont des sionistes lancés dans une opération de blanchiment du génocide commis en Palestine par l'État juif israélien. Qu'ils se donnent des couvertures "de droite" ou "de gauche" ne change rien à l'affaire. Les mrapistes N'OSENT pas dénoncer les sionistes. Ils montrent de la sorte que leur "antiracisme" ne vaut pas un pet de lapin. Qu'ils crèvent !

EXTRAORDINAIRE DÉCOUVERTE DE LA SCHEMLA !

IL Y AURAIT UN LOBBY JUIF !!!

EN VOIE DE FORMATION !!!

ET PUIS QUOI ENCORE ??

 

 
En France, naissance d'un lobby juif,
au sens plein et respectable du terme
Aujourd'hui, les États-Unis vont vivre un grand événement culturel: la sortie du film si controversé de l'intégriste chrétien Mel Gibson. En France, Luc Besson ayant refusé de le distribuer, nous ne verrons donc pas « La passion du Christ ». La semaine dernière, ce sont les fans d'un comique estropié, Dieudonné, qui sont venus écouter son poor man show sur le trottoir, la scène du célèbre Olympia s'étant refusée à résonner de ses insanités. À Nice, affaire révélée ce matin même par Frank Latour dans « proche-orient.info », Leila Chaïd, [Non: Chahid, ça veut dire "martyr"... ] déléguée générale de la Palestine en France, vient de se voir interdite de conférence dans le collège Maurice-Jaubert, sur intervention directe du ministère de l'Éducation Nationale. Interdit aussi avec Chaïd, un certain Michel Wacharski, cet Israélien antisioniste hystérique que trimballent partout dans leur besace les arpenteurs de la gauche plurielle. Devant de telles décisions qui touchent profondément à la vie culturelle et politique d'un pays, les uns crient à la censure et dénoncent une société liberticide, les autres applaudissent la défense immunitaire d'un corps social qui se débat contre une violente agression idéologique. À l'époque de la toute puissance technologique des instruments de communication et de la libération absolue de la parole et des opinions sur fond de conflit autour de la laïcité, les questions que soulèvent ces trois affaires sont capitales. Elles ont hélas un premier dénominateur commun, l'antisémitisme. Mais elles en ont aussi un autre : ce sont des organisations françaises juives qui ont coup sur coup conduit la bagarre et, au nom de la République, ont obtenu gain de cause, après de nombreuses autres victoires durant l'année 2003. Ce qui signifie qu'un lobby, au plein et respectable sens du terme qu'on me reprochera certainement d'employer, est en train de naître et de se structurer.
Glissement d'une époque à une autre : des personnalités prestigieuses et prétendument toutes puissantes laissent la place à des responsables, des associations et des institutions qui savent de mieux en mieux se faire entendre des pouvoirs publics. Du coup, cela confère aussi à ce lobby balbutiant une énorme tâche politique et intellectuelle : celle de savoir ne pas aller trop loin, de ne pas en faire trop, d'apprendre pour lui-même - et d'enseigner aux jeunes notamment - une éthique de la responsabilité individuelle et collective profitable à la nation tout entière. La ligne de démarcation est toujours si ténue entre le tolérable et l'intolérable !
 
Elisabeth Schemla
25 février à 10 h 02
<http://proche-orient.info/xjournal_edito.php3?id_article=21851>
 

C'est marrant. Nous, on croyait qu'il existait déjà ce lobby. Mais puisqu'elle le dit ! On remarquera qu'à peine constitué, encore humide de sa parturition, il remplace déjà la République française ! Nous ne verrions aucun inconvénient à ce qu'à la place de l'inscription "République française – Liberté, Egalité, Fraternité" on mette, sur nos mairies, nos actes officiels, nos timbres-postes, la mention "Lobby Sioniste – Inégalité, Judaïté, Massacrité." Ce serait plus clair. Et on saurait enfin pour qui on vote.

 

EXEMPLAIRE

Rappelons que Mary Kelly, Irlandaise, indignée de voir son pays servir de relais à la préparation de l'attaque américaine sur l'Iraq, s'était munie d'une simple hache pour attaquer un avion de l'armée de l'air américaine, posé en transit sur le grand aéroport de Shannon. Mary Kelly a donné un exemple de ce que nous devrions tous faire pour obliger les assassins "made in USA" à retourner chez eux, pour qu'ils se massacrent entre eux. Bon débarras.

The truth will set you Free: Mary Kelly's trial
 
On July 3, Mary Kelly walked out of Kilrush Circuit Court a free woman, to the sound of the loud cheers of a crowd of delighted anti-war activists and supporters.
She had been charged on two counts — trespass (by going over the perimeter fence at Shannon) and criminal damage to a U.S. Naval aircraft that had landed at Shannon for refuelling. The jury found her guilty on the much less serious charge of trespass, with the judge adjourning sentencing until October.
They could not, however, reach the required ten-two majority verdict on the criminal damage charge, finally stating that they had reached deadlock and that there was no prospect of reaching agreement. Despite strenuous efforts by the prosecuting counsel throughout the four-day trial to discredit the defence, a significant portion of a jury made up of ordinary members of the Irish public could not find it in their hearts to criminalise Mary Kelly.
Speaking after the trial's end, Mary Kelly said: "It's a great victory for Ireland. The people, having heard the evidence, could not find me guilty of a crime."
Not only is it a victory for Ireland and for the peace movement as a whole,  but it is also a victory for Mary and her legal team, given the efforts of the prosecution, and indeed the judge, to try to suppress both highly distinguished and experienced defence witnesses and evidence for the defence.
Day one of the trial (Monday, June 30) featured Commander Willam Schneider, pilot of the ill-fated plane. Schneider, when questioned by the prosecution, basically testified that having landed the plane, he didn't give anybody permission to damage it with an axe. He also testified that the plane in question was carrying cargo and passengers rather than weapons, although he wasn't aware of how many passengers he was actually carrying. The defence barrister Brendan Nix asked Schneiders whether he was aware of the fact that George W. Bush had congratulated not only the US army but also the Air Force and the Coast Guard of their role in the war effort. Schneiders replied that he would not presume to speak for his president. Nix repeated the question, pointing out that he wasn't being asked to speak for Bush, just whether he was aware of the specific fact of Bush's message of congratulations. A rather flustered Schneiders eventually answered "Yes".
There was slight controversy over Schneiders' failure to name one of the plane's identifying marks when he was asked to list these, the omitted mark being the "City of Dallas" insignia on the plane (which I can reliably inform you is definitely there, and may even have allegedly been the specific target a bang or two some days after Mary Kelly's action). Schneiders was ushered out of the courtroom by a superior quite soon after the reality of the effects of U.S. foreign policy began to be discussed by the defence, presumably for fear he would be exposed to "un-American" viewpoints.
Another witness for the prosecution on Day one was the scene of crimes inspector, who it turned out had inserted material in his report that didn't reflect his first-hand experience of the scene of the "crime" (the crime being the fact that military planes in an illegal war of agression are landing at Shannon in the first place).
The inspector had mentioned damage to a "proximity electronic sensing unit" in his report, and Nix asked the inspector the following question:
"If a proximity electronic sensing unit fell out of a tree and landed on you, would you know what it was?" Mr. Scene of Crimes thought for a minute and then replied, "No". By this time, it was becoming apparent to many in the courtroom that although the prosecution team was deeply anxious to criminalise Mary Kelly, their level of competency was questionable. Perhaps the mistaken assumption that they wouldn't have to try too hard to win the case was a part of this.
There were then several witnesses from the U.S. military, the Airport Police and the FBO (Fixed Base Operators), who all displayed a deep phobia about uttering the words "yes" and "no". When asked by the defence whether they knew that a large number of munitions were going through Shannon, for example, an FBO man replied "Well, I don't know what you mean by a large number." All answers from the aforementioned witnesses to this question were along these lines.
Further contradictions in the prosecution's case emerged when Superintendent Kerin testified that several members of the guards had told him that on her arrest, Mary refused to co-operate with the investigation. All of the guards involved in the investigation, among them Garda Liam O'Reilly and Detective Geoghan, denied ever having made such a claim.
 
Day two was a day in which the jury's patience was tested by the prosecution. They continually had to leave the courtroom while the prosecution team went away to find evidence that they had forgotten to bring to court.
According to plane-spotting activist Tim Hourigan, the jury  were "up and down like the Assyrian Empire". However, the comic highlight of the day has to have been when Commander Shady of the U..Navy (yes, that's his real name, by the way) revealed that as project manager for the fleet of C40s (the ill-fated plane was part of a new fleet), he had performed a damage estimate of the plane via video satellite link from Kansas. Now, to me, the chances of achieving an accurate estimate via a video link are about as good as if they got the scarecrow in the Wizard of Oz to do it for them instead.
Shady also testified that some of the damage that Mary was accused of wasn't actually detected until after the plane had got back to Kansas (having presumably clicked its heels three times), which the defense pointed out could mean that this damage was not a result of Mary's action, but of the action several days later by the Catholic Worker five.
The emergency repairs that were intended to make the plane fit to fly to Kansas (for a full-scale repair) involved the radome, the nose landing gear, the link assembly, the metering assembly and temporary patches on the fusilage. Such technical details were sending the jury into a visible state of almost sleep-inducing boredom, until Denis Halliday took the stand and talked at length about the the effects of the sanctions, of depleted uranium and of the destruction of Iraq's infrastructure on the country's inhabitants. Several people in the courtroom were moved to tears by Halliday's testimony, and the jury was visibly moved also.
 
Day three began with the defence asking the Judge Moran to install a new jury, because the previous day, said judge had prejudiced them by falsely stating that Mary had "admitted to a crime".  The judge refused to agree to this request, but did retract his statement, asking the jury to disregard it.
The sage-like Ramsey Clarke (former U.S. Attorney General and longtime peace campaigner) testified for 30 minutes about the adverse effects of U.S. foreign policy, stating facts and figures about the effects of long-term low-intensity conflict in Iraq since 1991. He expressed deep concern about the sanctions, with at least 585,000 young children dead as a direct result of them. He also compared Mary's action to somebody removing the bullets from a gun that would otherwise be used to kill someone.
The prosecuting counsel strenuously questioned the relevance of Clarke's testimony, and asked him the following rather bizarre question: "If someone broke into your house and did 1.5 million euros worth of damage, how would you feel?"
Clarke replied that if his house was capable of complicity in the murder of innocents, he'd be actively offering invitations to people to come and damage it. Clarke was asked the question several times (apparently the prosecutor felt he hadn't answered it), and gave the same reply each time. I am sure many bizarre questions are asked in courtrooms, but this one strikes me as similar to asking Rosa Parks "If someone sat in your usual seat in the bus, how would you feel?"
Removal of context, universalizing of the particular, seems to be a tool used by empire time and again. And, because we all know that the master's tools will never dismantle the master's house (to borrow from Audre Lorde), all that a defence can do is to continually push the focus back to the context in which an action occurs.
Michael Birmingham gave a similarly powerful testimony, focusing on the current breakdown of law and order in Iraq, which he is witnessing at first hand in his heroic work for Voices in the Wilderness. The lack of a police force means that many people now own guns. In a speech in Limerick last Friday, for example, Birmingham spoke of an incident in which a nine-year-old street child was raped near his hotel, resulting in the hotel staff getting their guns to the ready to go out to protect the street children nearby, of whom there has been a proliferation since the latest invasion. He also witnessed a man being fatally stabbed, as a group of U.S. soldiers stood a few metres away and failed to intervene.
Toward the end of day three, there were vigorous protestations from the prosecution at the desire of Mary's legal team to have the jury view a series of videos relevant to Mary's motivations, among them John Pilger's documentary on the effects of the sanctions, Paying the Price  . The prosecution maintained that Pilger wasn't a proper investigative journalist because he "showed gory details", which meant he was "too emotional". The decision on the  videos was adjourned until the next day, so that the judge would have a chance to watch the videos at home and make an informed decision.
 
By the morning of day four, Judge Moran had decided that none of the videos were relevant, especially not the John Pilger one, because it would politicize the trial, was too emotional and would affect the jury (and here was I thinking evidence on both sides was actually supposed to affect a jury's decision).
To add insult to injury, the prosecution also wished to know how Scott Ritter (ex-UN weapons inspector and next scheduled defence witness) was relevant to the case, and Judge Moran was very much inclined to wonder the same, saying he felt that the case was becoming much too political. Finally Judge Moran reluctantly agreed to allow the defence to ask Ritter one or two questions.
The sum total of Ritter's testimony consisted of the following question from Nix and its reply: "Did the U.S. have a mandate to go to war?" Ritter: "Most definitely not." With that, Ritter was urged to leave the stand, and the defence finished with a "fantastic" (Mary Kelly's adjective) closing speech from Nix on her behalf. When the judge gave charge, Mary became convinced that she was going to prison.
Judge Moran's slant was clearly in the prosecution's favour and all in the courtroom were convinced that Mary would be convicted. He did not address the jury as to the influences and state of mind of the defendant, who had been affected by work in severely war-torn areas of the world and upset at having seen the destruction of Iraqi society, the effects of depleted uranium and the death of thousands of children in the Pilger documentary.
He ignored the defence testimony, directing the jury not to allow feelings or issues of conscience to influence them in making their decision. This extraordinary instruction, when the whole function of a jury is to act as the conscience of society in matters of law, is perhaps an indication of how profoundly the prosecution's agenda had been shown up by the strength, clarity and truth of the defence.
Despite being effectively told to ignore their own human consciences, the jury couldn't convict Mary Kelly for her efforts to undercut the U.S. war machine. And this outcome is another small but highly significant dent in that war machine.
When Ramsey Clarke spoke at Mary Immaculate College in Limerick on Wednesday the 2nd of July, he talked about U.S. weapons capabilities with great knowledge. He warned that the US had the capability to wipe out any country in the world overnight should it wish to do so, speaking of twenty Hiroshimas.
A soft-spoken man in his eighties, who has seen much destruction and sought to resist it, he made a passing statement toward the end of his speech that made me sit up: "I'm still naïve enough to think that the truth will set you free."
Mary Kelly's court case has, in its own way, been an example of this maxim in action.
 
Deirdre Clancy
 
Saoirse-Irish Freedom, Lúnasa / August 2003. (The Voice of the Republican Movement)
<http://saoirse.rr.nu/>
<http://www.iol.ie/~saoirse/current/aug03.htm - 18>

 


NN

Notules du Net


@**@**@  Antizion. Une compilation de citations assez nettement défavorables aux sionistes, by William Grimstad

<http://www.ety.com/HRP/booksonline/antizion/aztoc.htm>

 

@**@**@  George Orwell Animal Farm

<http://home.ddc.net/ygg/etext/animal.htm>

 

@**@**@  Un peu de modestie:

 Chinese, Mandarin 14.37%, Hindi 6.02%, English 5.61%, Spanish 5.59%, Bengali 3.4%, Portuguese 2.63%, Russian 2.75%, Japanese 2.06%, German, Standard 1.64%, Korean 1.28%, French 1.27% (2000 est.) Pourcentages de la population mondiale.

 

@**@**@  From the USA: "Savez-vous qu'une loi autorise la NASA à détenir pour une durée illimitée ceux qui seraient entrés en relations avec des extra-terrestres?"

 

@**@**@  Site très riche en idées et en actions: Boycott Israel Campaign

http://www.inminds.co.uk/boycott-israel.html>

 

@**@**@  Les agents du Mossad qui sont prêts à se faire un peu de thunes au noir. Si vous avez une petite enquête à faire faire, pensez à eux, leurs salaires sont misérables:

<http://www.inteligx.co/>


Les juifs orientaux - Notes
[1] En 1959, des milliers de Juifs marocains manifestèrent dans ce quartier judéo-arabe de Haïfa en brandissant des portraits du roi du Maroc Mohammed V.
[2] Mouvement protestataire des années 70 animé entre autres par les futurs députés Charlie Bitton et Shalom Cohen, ce dernier devenant ensuite correspondant pour Libération jusqu’à sa mort en 1993.
[3] Fondateur charismatique du parti ultra-orthodoxe oriental Shas, jusqu’à sa condamnation pour malversations en 1999. Relaxé en 2001, Deri envisage de fonder un nouveau parti oriental.
[4] Fondateur du Kedem (aussi appelé Keshet), "Arc-en-Ciel démocratique oriental", groupe de pression animé par des intellectuels orientaux.

LE MRAP - NOTES
[1] . <http://mmlf.webdynamit.net/>.
[2]Racisme anti-arabe : nouvelles évolutions.
[3] "Union des Patrons Juifs de France". Le responsable de ce site, Menahem Massina, déclarera au procès d'Alexandre Attali, le webmaster du site amisraelhai.org qui avait publié une liste de "mauvais juifs" à corriger à coups de battes de base-ball, que l'union des patrons juifs de France n'était que le "sponsor" (sic) de son site web personnel.
[4] Dr Lise AGUILAR, Militante anti-raciste – Ahmed DO GAMENA, Association des Jeunes Français Musulmans et leurs Amis, membre fondateur du Conseil National des Français Musulmans – Bernice DUBOIS, Militante féministe et antiraciste, ancienne membre du Mrap – Morad EL HATTAB, Ecrivain – Danièlle FAYOUT, Association " Droit et Laïcité " – Alexandre FEIGENBAUM, Chercheur, ancien militant du Mrap – Rafael GIMENEZ, Communauté Gitane Evangélique – Mohamed IBN GUADI, Islamologue, chercheur en philologie sémitique – Kébir JBIL, Enseignant – Rachid KACI, Fondateur de l'Association des "Musulmans Laïques de France" – Pierre LEFEBVRE, Théologien protestant, Président de Primo Europe – Raphaël LELLOUCHE, Philosophe, Ecrivain – Belkacem LOUNES, Président du Mouvement Mondial Amazigh – Simon MIDAL, Association "Communauté on line" – Kavéh MUSEHNI, Président du Mouvement des Etudiants Iraniens Laïques – Moïse RAHMANI, Ecrivain, Directeur de la revue "Los Muestros" – Angel REVENGA, membre fondateur du Parti Socialiste Espagnol, résistant antifranquiste historique.
Si l'on opère une recherche sur Internet, il apparaît évident que leurs textes apparaissent essentiellement sur les sites les plus extrémistes, ouvertement fascistes pour certains,  évoqués dans les rapports du Mrap parus cet été : l'UPJF, les 4vérité la Mena, Guysen, Sepharad, France-echo, occidentalis, action libéral, sos-France, et les sites ultra-libéraux.


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