Pli recommandé, avec accusé de réception,
adressé le 19 mai 1990 à
Monsieur le Directeur responsable du journal Le Monde
Monsieur le Directeur,
En page 10 de votre livraison datée du 17 mai 1990, vous rapportez à mon propos des informations qui sont fausses.
Vous voudrez bien, je vous prie, publier le texte ci-dessous dans son intégralité, sans aucune déformation, dans les délais et dans les conditions ordinaires du "droit de réponse", en application de l'article 13 de la loi du 29 juillet 1881.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur. mes salutations distinguées.
Pour mieux chasser de son université mon collègue Bernard Notin, on ose invoquer les conditions dans lesquelles j'aurais été, selon vos propres termes, "écarté de l'Université Lyon II pour des raisons similaires", c'est-à-dire essentiellement pour délit d'opinion révisionniste.
Selon vous, j'aurais "voici quelques années [fait] formellement la demande" de ma mutation au Centre national d'enseignement à distance (CNED) et, depuis ce temps-là, j'émargerais "toujours" à ce centre.
En réalité, je n'ai jamais demandé ma mutation au CNED et n'y ai jamais enseigné et j'ai toujours émargé à l'Université Lyon II; j'ai pu continuer mes activités de recherches (un peu à la facon de certains chercheurs du CNRS) mais je n'ai pas pu exercer mon activité d'enseignement à cause des menaces dont je suis l'objet et qui, à ce jour, se sont soldées par six agressions physiques ou tentatives d'assassinat. Il y a onze ans, mon "détachement" au CNED avait été envisagé, avec, bien entendu, conservation de ma chaire d'enseignement à Lyon mais aucune suite n'avait été donnée à ce projet.
En revanche, par une décision sans précédent, M. Jospin vient de me priver de ma chaire d'enseignement à Lyon et de me muter d'office au CNED, sans mon consentement, sans consultation du Conseil national des universités, sans procédure disciplinaire (même de simulacre). Il a usé d'un tour de passe-passe dont je vous ai informé dans mes lettres du 10 et du 17 avril1 1990.
Je déplore que.vous n'ayez pas vérifié des renseignements sur mon compte qui ont été probablement puisés au ministère et que vous ayez, de surcroît, passé sous silence l'ukase que ce même ministère a pris à mon encontre.
Commentaire du journal: [L'information publiée dans
notre édition du 17 mai avait été, naturellement,
vérifiée. En mai 1979, M. Faurisson avait demandé
à être détaché au Centre national de
télé-enseignement (CNTS) --ancêtre du CNED--
par une lettre adressée au ministre de l'époque.
Aucun poste budgétaire n'étant disponible au CNTE,
M. Faurisson avait été mis à disposition
de ce centre tout en restant administrativement rattaché
à l'université Lyon II. Cette situation s'est prolongée
dix années pendant lesquelles M. Faurisson n'a assuré
aucun cours et n'a participé aux activités d'aucun
centre de recherche à l'université Lyon II. En février
1989, la Cour des comptes a exigé du ministère de
l'éducation nationale une remise en ordre générale
des emplois dans l'enseignement supérieur, et notamment
des mises à disposition. C'est ainsi que M. Faurisson a
été informé que son emploi serait transféré
au CNED en exécution de la loi de finances de 1990.]
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adoptée par l'Assemblée générale de
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