AAARGH
[51]
Par le passé, j'ai, en plus d'une
occasion, prouvé que Pressac ne répugnait pas à
la tricherie. Ainsi que je l'ai mentionné ci-dessus (p.
33), l'un des additifs de ma recension de son livre en anglais
portait pour titre: "Les Tricheries de Pressac dans L'Album
d'Auschwitz" (R.H.R. n* 3, p. 149-152), recension
où je rappelais notamment deux exemples criants de supercherie:
dans le premier cas, un plan de Birkenau avait fait l'objet d'une
amputation: Pressac y avait coupé une route pour nous faire
croire que les juifs qui empruntaient cette route ne pouvaient
aboutir qu'aux crématoires; dans l'autre cas, le classement
d'origine des photographies, leur répartition et les titres
des différentes parties avaient fait l'objet d'une manipulation
frauduleuse à grande échelle.
Dans Les Crématoires d'Auschwitz, Pressac passe
en quelque sorte aux aveux sur ces deux points: à la page
48, il
[52]
rétablit discrètement sur un plan la route que je
lui reprochais d'avoir tronquée; quant aux photographies
manipulées, elles ont toutes disparu, y compris celle que,
dans sa publication en 1983 de L'Album d'Auschwitz, il
avait classée en dernier et présentée comme
la preuve éclatante de l'existence d'une chambre à
gaz homicide.
L'insertion abusive
La supercherie la plus courante chez Pressac consiste en l'insertion,
dans un ensemble parfaitement inoffensif, d'un ou de plusieurs
mots qui dénaturent cet ensemble et font croire à
une abomination perpétrée par les Allemands.
Là où un document (p. 80) mentionne, comme on l'a
vu, "quatorze douches" [ou: pommes de douche], l'auteur
parle de "quatorze (fausses) douches"; en glissant cette
parenthèse avec le mot de "fausses" il dénature
le sens du document qu'il cite et insinue que nous sommes en présence
d'une vraie chambre à gaz homicide équipée
de fausses pommes de douche pour leurrer les victimes.
Voici maintenant un ensemble de trois phrases concernant une visite
d'Himmler à Birkenau:
Puis, il visita toute la zone d'intérêts du camp et Birkenau (document 19). Ensuite, il assista à la sélection d'un convoi de Juifs hollandais et au gazage des inaptes dans le Bunker 2. Enfin il se rendit à [l'usine] " Buna " de Monowitz qui n'était alors qu'un immense chantier ( 142 ) (p. 44).
La première phrase, dûment
référencée, relate un fait vrai. La troisième
phrase, elle aussi dûment référencée,
[53]
relate un autre fait vrai. Mais la phrase insérée
entre ces deux phrases-là relate un événement
fictif; l'épisode de la sélection et du gazage,
dont Himmler aurait été le témoin, a été
inventé mais, inséré entre deux faits vrais
et prouvés, il y gagne toutes les apparences d'un fait
vrai et prouvé.
Le mariage du gros mensonge et
de la petite chose vraie
Parfois le gros mensonge s'avance en tête et la petite chose
vraie (et référencée) vient sur ses pas.
Soit le passage suivant:
Les victimes, dont le nombre se situe entre 550 et 850, furent incinérées dans les deux fours bimoufle du crématoire en une ou deux semaines d'un travail intensif qui détériora le deuxième four ( 108 ) (p. 34).
Si l'on se reporte au document cité en référence et dont le texte ne nous est pas livré, on découvre que la seule vérité contenue dans ce passage est qu'un certain four fut, un certain jour, détérioré.
Parfois aussi les petites choses vraies précèdent les gros mensonges. Soit le passage suivant concernant le Dr. Wirths, médecin-chef du camp:
Il prévoyait [dans son rapport sur l'insuffisance des moyens d'épouillage] un retour du typhus si des " mesures spéciales " (Sondermassnahmen) pour améliorer la situation sanitaire n'étaient pas prises d'urgence 256 . Il exposa qu'il ne servait à rien d'imposer aux médecins SS de sélectionner les arrivants, si les aptes au travail retenus étaient aussitôt
[54]
fauchés par le typhus, et qu'envoyer tout le monde au gaz à la descente du train éviterait ce gâchis (p. 82).
Ici, le gros mensonge est contenu dans
les mots: "et qu'envoyer tout le monde au gaz à la
descente du train éviterait ce gâchis". Le résultat
est qu'un médecin-chef soucieux, comme pouvait l'être
le Dr. Eduard Wirths, de la situation sanitaire du camp est présenté
par Pressac comme un homme qui "savait" qu'Auschwitz
possédait des chambres à gaz homicides.
Cette façon de marier le vrai et le faux permettrait évidemment
d'écrire que, tel jour de sa vie, au Berghof, Adolf Hitler
décida l'extermination des juifs, puis reçut
pour le thé tel ou tel dignitaire du IIIe Reich ou encore
que, juste avant ce thé, Adolf Hitler avait pris
la décision du génocide des juifs; une note de référence
fournirait une source qui, vérification faite, établirait
seulement la réalité de ce thé. Sous ces
deux formes, la supercherie risquerait d'être prestement
éventée mais, sous les formes adoptées par
Pressac pour ses inventions sur Himmler, Höss ou les SS d'Auschwitz,
la supercherie est simplement moins voyante.
Le maquillage des plans
Bien des plans dessinés par Pressac résultent d'opérations
de maquillage. Le plan de Birkenau qui figure à la page
48 en constitue une illustration. Près de la zone des crématoires
se trouvait une vaste bande de terrain, de forme rectangulaire:
une zone dénommée, sur les plans, " B II f".
La partie gauche en était occupée par un terrain
de sport et la
[55]
partie droite par un hôpital pour hommes. Ce terrain de
sport et cet hôpital étaient à destination
des détenus, qu'ils fussent juifs ou non juifs. Leur existence
n'avait rien que de normal. Entre ce terrain de sport et le jardin
du crématoire III il n'y avait qu'une ligne de démarcation
faite de simples barbelés qui ne dissimulaient rien de
ce crématoire à la vue des joueurs et des spectateurs.
Mais, pour la thèse exterminationniste, la présence
d'un terrain de sport et d'un hôpital, tous deux destinés
à des détenus dans un camp dit "d'extermination",
est difficile à faire admettre. En particulier, comment
expliquer que les SS auraient permis à des foules d'internés
d'avoir une vue directe sur un crématoire aux activités
prétendument ultra-secrètes et près duquel,
nous raconte-t-on, s'agglutinaient chaque jour des milliers de
victimes ?
A défaut de nous cacher l'existence, aujourd'hui trop connue,
de l'hôpital, Pressac a trouvé le moyen de faire
disparaître l'encombrant terrain de sport avec vue sur un
crématoire. Il a procédé de la manière
suivante sur son plan de la page 48: dans la partie droite du
secteur, là où se trouvait l'hôpital, il a
décidé de ne rien inscrire du tout et de laisser
un blanc; mais, dans la partie gauche, là où il
aurait dû inscrire les mots "terrain de sport",
il a porté l'inscription: " B II f: camp hôpital"
1
(19 ). Pitoyable tour de passe-passe.
D'autres plans, tel celui de la page 90, recèlent aussi
leurs propres supercheries, dont celle qui consiste à porter
en
[56]
toutes lettres les mots de "chambre à gaz" (homicide)
là où rien de tel n'apparaissait sur les plans d'origine.
Tromperies jusque dans les titres
Chez Pressac, cette façon d'accoler la vérité
au mensonge ou le mensonge à la vérité est
de pratique tellement courante qu'on en trouve trace dans les
titres de certains chapitres et même jusque dans l'ensemble
formé par le titre et le sous-titre de son ouvrage.
Le chapitre VI s'intitule: "Le Contrat Mogilew et le Premier
Gazage Homicide à Auschwitz" (p. 31) tandis que le
chapitre suivant porte pour titre: "Le Début du Meurtre
de Masse des Juifs et L'Epidémie de Typhus" (p. 41).
Comme on va le voir, dans le premier cas, la vérité
précède le mensonge et, dans le second cas, le mensonge
est suivi de la vérité. Dans le premier cas, en
effet, un vrai contrat (le "contrat Mogilew") concernant
des fours crématoires est utilisé pour accréditer
le mensonge des chambres à gaz homicides d'Auschwitz et,
dans le second cas, le mensonge des chambres à gaz homicides
d'Auschwitz prend appui sur la réalité des épidémies
de typhus qui ravageaient ce camp. Ajoutons que Pressac exploite
ici, à sa manière, la confusion qui existe déjà
chez trop de lecteurs entre les fours crématoires et les
"chambres à gaz" ainsi qu'entre les cadavres
de typhiques et les cadavres de "gazés".
Quant à l'ensemble formé par le titre et le sous-titre
de son ouvrage, il illustre ce genre de tromperie; dans Les
Crématoires d'Auschwitz. La Machinerie du meurtre de masse,
le titre est vrai et le sous-titre, mensonger. Tablant sur
[57]
la confusion du lecteur entre "crématoires" et
"meurtre", Pressac a pipé les dés.
Substitution de "chambre à gaz (homicide)" à "chambre froide"
La plus courante des tromperies de l'auteur consiste, dès que l'occasion s'en présente, à substituer l'expression de "chambre(s) à gaz" à celle de "chambre(s) froide(s)". Il écrit par exemple:
Le 10 mars [1943] et durant seize heures, Schultze et Messing éprouvèrent l'aération et la désaération de la chambre à gaz du crématoire II. Apparemment, l'installation n'était pas encore au point, puisque Messing y travailla encore onze heures le 11 et quinze heures le 13 (22 7) (p. 73).
La note 227 fait référence à un document dont le texte ne nous est pas livré; ce document révèle que le travail des deux hommes n'a évidemment pas été fait dans une chambre à gaz homicide mais dans une chambre froide que Pressac a décidé de baptiser chambre à gaz homicide. Il ose ajouter: "Des essais avec introduction préalable de Zyklon-B furent pratiqués". S'il n'étaie cette affirmation d'aucune référence à une source quelconque, c'est que la proximité de la note 227 suffit à donner une apparence de sérieux à une pure invention.
Substitution de "chambre à
gaz (homicide)" à
"chambre à gaz (de désinfection)"
Une autre forme de tromperie consiste à citer des documents
sur les chambres à gaz de désinfection en laissant
croire
[58]
au lecteur qu'il ne peut s'agir que de chambres à gaz homicides.
Au sujet d'un contremaître, il écrit:
Dans son compte rendu journalier, il nota: "Poser fenêtres étanches au gaz". Le 2 mars, ayant à bétonner le sol de la partie où avaient été posées les fenêtres étanches, il écrivit: "Sol à bétonner dans chambre à gaz" (233) (p. 76).
Comme c'est souvent le cas chez Pressac, la note de référence n'est là que pour en imposer et elle ne reproduit aucun texte original. Il faut, au connaisseur, se reporter, par exemple, au registre de la serrurerie (Schlosserei) d'Auschwitz pour se rendre compte qu'il n'est ici question que d'une chambre à gaz de désinfection. Le Polonais Jan Sehn, juge d'instruction chargé de l'affaire Rudolf Höss, avait compilé des extraits de ce registre. Bien involontairement, il nous montre, en recopiant un document n* 459 du 28 mai 1943, que ce type de chambre à gaz était appelé par les Allemands d'Auschwitz "Entwesungskammer" (chambre d'épouillage) ou, plus simplement, "Gaskammer" (chambre à gaz). Le document en question porte en effet :
Entwesungskammer K.L. Auschwitz [...]. 1. Die Beschläge zu 1 Tür mit Rahmen, luftdicht mit Spion für Gaskammer (chambre d'épouillage du camp de concentration d'Auschwitz [...]. Les garnitures pour 1 porte avec cadre, étanches à l'air, avec mouchard pour chambre à gaz).
En 1989, Pressac relatait, pour une fois
en toute honnêteté, qu'il avait découvert
l'inscription "GASKAMME R" (CHAMBRE A GAZ) juste au-dessus
des mots "WASCH - und BRAUSEBAD" (TOILETTES ET SALLE
DE DOUCHE) dans une baraque de désinfection de Birkenau
et il ajoutait: "L'association de
[59]
douches et chambres à gaz a pu produire dans l'esprit
des prisonniers: "Les douches sont des chambres à
gaz"" (A.T.O., p. 549).
Dans son livre de 1993, loin de chercher à dissiper cette
confusion chez ses lecteurs, il l'entretient au prix d'une tromperie
qui consiste, sans le dire expressément, à leur
faire croire que, lorsque les Allemands employaient l'expression
de "chambre à gaz", ils voulaient dire crûment:
chambre à gaz homicide.
Documents sans rapport avec le fait à prouver
Au sujet des prétendues "fosses d'incinération" (une impossibilité physique, rappelons-le, surtout dans le terrain marécageux de Birkenau), Pressac écri t:
Le four du [crématoire] V fut rapidement débordé et des petites fosses furent creusées à côté de ses chambres à gaz pour y incinérer les victimes en plein air (document 57) (p. 90).
Le document 57 ne prouve, ni même
n'illustre rien de tel. Il s'agit d'une photographie que colportent
depuis près d'un demi-siècle les ouvrages ou articles
sur l'extermination des juifs. Cette photographie passe souvent
pour attester l'existence non pas de fosses d'incinération
mais de gazages homicides. On ne peut prouver ni où, ni
quand, ni par qui elle a été prise. Elle montre
des civils au milieu de ce qui semble être un ensemble épars
de cadavres dénudés, couchés à même
le sol; au loin s'élèvent des panaches de fumée
claire comme si cette fumée émanait, non pas
de cadavres, mais de
[60]
branchages (peut-être, si la photographie est authentique,
s'agissait-il de la fumée d'un feu destiné à
combattre l'odeur et à éloigner les insectes?).
On n'aperçoit aucune fosse, en tout cas.
Usage de références
fictives
Chez Pressac, une autre forme de tromperie consiste à donner
le prestige du fait jugé et acquis à ce qu'il vient
personnellement d'inventer. Au lieu d'écrire: "J'ai
changé d'avis et je pense actuellement que..." il
écrit: "On pense actuellement que..."
En 1989, il affirmait avec aplomb que le premier gazage homicide
à Auschwitz avait eu lieu très précisément
le 3 septembre 1941 (A.T.O., p. 132).
Quatre ans plus tard, dans le présent ouvrage, il préfère écrire:
De nos jours, est situé entre le 5 [décembre] et la fin décembre [1941] le déroulement du premier gazage homicide (p. 34).
Il ne justifie pas plus la nouvelle datation
qu'il ne justifiait l'ancienne. Il met sur le compte de personnes
anonymes, et en fait inexistantes, un changement d'opinion personnel
qu'il lui est pénible d'avouer. Par ce biais, il se dispense
à bon marché de nous révéler pourquoi
il a changé d'avis et pourquoi il est, cette fois-ci, devenu
beaucoup plus vague. Je croirais volontiers Carlo Mattogno qui,
dans un article inédit sur Les Crématoires d'Auschwitz,
nous révèle
[61]
comment, en 1992, il avait montré à Pressac que
le premier gazage d'Auschwitz ne pouvait pas avoir eu lieu, surtout
à la date du 3 septembre 1941 (voy. Carlo Mattogno,
Auschwitz: la prima gasazione, Padoue, Edizioni di
Ar, 1992, 190 p.).
Usant du même subterfuge, Pressac écrit encore:
On estime actuellement que très peu de gazages homicides eurent lieu dans ce crématoire [I] mais qu'ils furent amplifiés parce qu'ils impressionnèrent les témoins directs ou indirects (p. 34).
Derrière cet "on", qui
fait nombre, se dissimule le "je" d'un unique calculateur.
En 1989, Pressac évaluait à 10.000 le nombre des
gazages homicides au crématoire I (A.T.O., p. 132).
Aujourd'hui, il estime ces gazages à "très
peu", sans autre précision. Là encore, il a
changé d'opinion sans nous dire pourquoi et, là
encore, il s'est réfugié dans le vague.
Au passage, on aura savouré l'explication, pour ne pas
dire la justification, du mensonge: des témoins directs
(lesquels ?) ou indirects (que veut dire ce mot ?) en ont reçu
une si vive impression qu'ils ont "amplifié"
le nombre des gazages.
Ce "très peu de gazages homicides" fait songer
au faux-fuyant de la directrice adjointe du Musée de Majdanek
qui, interrogée par Pressac au sujet d'une chambre à
gaz de ce camp, lui avait répondu que "cette chambre
à gaz avait très peu, mais vraiment très
peu servi", ce qui, ajoutait finement notre homme, signifiait
qu'elle n'avait "pas servi du tout" (Jean-Claude Pressac,
"Les carences
et incohérences du "Rapport Leuchter"",
Jour J, La Lettre télégraphique juive, 12 décembre
1988, p. IX).
[62]
Une confusion délibérément entretenue
L'auteur est naturellement confus. Mais il joue de la confusion
mentale qui lui est propre pour égarer ses lecteurs, leur
embrouiller l'esprit par toutes sortes d'incohérences et
les duper. Il en rajoute, pareil à l'âne qui fait
l'âne parce que cela lui sert. Des pages entières,
comme celles qu'il consacre à "la première
"bavure criminelle" nette" (sic), devraient
être particulièrement claires parce qu'elles traitent,
enfin, d'un événement capital (p. 60-61); or, elles
semblent inextricables à dessein. Par ailleurs, de simples
phrases comme "Ces chiffres officiels sont de la propagande
mensongère et pourtant sont valables" (p. 80) permettent
à leur auteur d'échapper à toute responsabilité
et de trouver refuge dans l'équivoque.
Le haut de la page 47 fournit l'exemple d'une confusion qui ne
peut, semble-t-il, être que délibérée.
Pressac y décrit l' "astuce" (sic) imaginée
par les SS d'Auschwitz pour cacher à Berlin qu'ils ne maîtrisaient
pas le typhus. Ces SS décident donc de mettre "sur
le dos des Juifs", c'est-à-dire sur le compte de leur
entreprise d'extermination "les effarantes quantités
de gaz employées" à la désinfection
! Alors que, selon Pressac, ils consacrent 97 à 98 % du
gaz au gazage des poux et 2 à 3 % au gazage des juifs (l'apothicaire
ne précise pas où il est allé puiser ces
chiffres), les SS décident donc de "faire croire [à
Berlin] que la majorité du Zyklon-B livré servait
aux gazages homicides dans les Bunkers 1 et 2"; mais, à
Berlin, les SS ignorent les modalités du "traitement"
des juifs; cependant, ils en savent la "finalité"
! On ne saurait être plus confus.
[63]
La suite du récit n'est ni plus claire ni plus cohérente.
Un tel salmigondis offre l'avantage de nous entretenir du mythe
du gazage sans que nous soyons en mesure de saisir les articulations
d'un raisonnement et donc d'en faire éventuellement la
critique.
L'équilibriste et le mystificateur
Une autre forme de confusion propice à la tromperie consiste,
lorsque Pressac a mis au point une explication absurde, à
imputer cette absurdité à la bêtise des SS.
Par exemple, pour essayer de décrire la procédure
de gazage aux crématoires IV et V, il est obligé,
vu la configuration des bâtiments, d'inventer l'histoire
d'un SS qui, se promenant à l'extérieur avec une
échelle, appliquerait ladite échelle près
des différentes impostes des différentes chambres
à gaz et, ouvrant l'imposte d'une main, verserait, de l'autre
main, des granulés de Zyklon-B; le SS effectuerait ce manège
à six reprises. En 1989, dans A.T.O., p. 386, on
nous précisait qu'à chaque reprise le SS montait
trois fois à son échelle, ce qui faisait, nous disait-on,
dix-huit montées et dix-huit descentes, soit trente-six
montées et descentes; Pressac tenait le processus pour
"irrationnel", "ridicule" et digne d'un "numéro
de cirque" mais, ajoutait-il, "les autorités
du camp considéraient qu'un peu d'exercice physique ferait
un bien fou (a world of good) aux soldats du service de
santé responsables du gazage". La "prestation
[du SS] tenait du numéro d'équilibriste", écrit-il
dans Les Crématoires d'Auschwitz (p. 76). Mais l'équilibriste,
en fait, n'est autre que notre mystificateur dans l'un de ses
numéros favoris.
[64]
Un condensé de tromperies: les deux
récits de gazages homicides
Les récits de gazages homicides devraient constituer l'essentiel
du présent ouvrage de Pressac; or, ils n'occupent qu'une
place extrêmement restreinte. Une partie de la page 34 relate
un gazage homicide au Block 11 et, dans la foulée, un gazage
homicide au crématoire I, tandis qu'une partie de la page
74 décrit un gazage homicide au crématoire II. Et
c'est tout !
Pour évaluer le nombre des tromperies, il suffira au lecteur
de compter, dans les deux cas, d'une part, les assertions graves
que n'accompagnent ni preuves, ni mentions de sources ou de références,
et, d'autre part, les affirmations que paraissent appuyer
des preuves, des mentions de sources et des références.
Dans ce dernier cas, le lecteur pourra vérifier qu'à
chaque fois il est trompé: on le renvoie soit à
des témoignages anonymes, soit à des témoins
dont, par ailleurs, Pressac confesse qu'ils sont sujets à
caution, soit encore à des témoins dont le nom est
dissimulé (dans ce cas, il y a renvoi au Kalendarium),
soit enfin à des documents qui ne prouvent que "la
petite chose vraie" et n'ont pas de rapport avec "le
gros mensonge". C'est ce qu'on pourra constater, d'une part,
dans les notes 106 à 109 et, d'autre part, dans les notes
228 à 230 ainsi que dans les références aux
documents (sic) 30 à 35.
Prenons l'exemple d'un document et d'une note.
Le "document" 30 ne consiste en fait qu'en la reproduction
photographique d'une boîte de Zyklon-B ! Quant à
la note 228, elle porte simplement: "Kalendarium...,
op. cit.,
[65]
p. 440"; or, si l'on s'avise de consulter ledit ouvrage à
la page indiquée, on découvre que c'est dans ce
calendrier, dont il disait le plus grand mal à la note
107, que Pressac a puisé la fiction des 1 492 gazés
(des juifs en provenance de Cracovie); quant à la rédactrice
du calendrier, Danuta Czech, elle a emprunté ce récit
à l'immanquable Henryk Tauber qui, nous précise-t-elle,
reconnaît n'avoir rien vu parce qu'au moment du gazage le
Sonderkommando dont il faisait partie avait été
enfermé par les Allemands dans... la salle de dissection
du crématoire II !
Tromperies en rafale
Précisément, attardons-nous un instant au récit
du gazage de ces 1492 juifs dans le crématoire II.
En plus des tromperies que je viens d'énumérer,
il convient de remarquer que Pressac a, pour la circonstance,
oblitéré toutes les contingences matérielles
qui l'embarrassaient. Les SS n'ont pas pu déverser le Zyklon-B
dans quatre ouvertures du toit pour la simple raison -- qui se
constate encore aujourd'hui -- que de telles ouvertures n'ont
jamais existé.
De plus, Pressac sait fort bien, pour avoir lu les documents que
j'avais publiés dès 1980 (en particulier les documents
de Nuremberg NI-9098 et NI-9912 2, relatifs au Zyklon-B et à son emploi), que les membres du Sonderkommando n'auraient jamais pu pénétrer
dans la chambre à gaz "au bout de quinze à
vingt minutes" pour y entreprendre
[66]
dans un espace de 21 0 m2 (30 m x 7m) 3 la tâche cyclopéenne qui eût consisté à tondre les cheveux, arracher les dents en or, enlever les alliances et les bijoux, tirer 1492 cadavres vers un petit monte-charge et incinérer ces cadavres en "deux jours" (p. 74). Il sait que l'acide cyanhydrique, composante essentielle du Zyklon-B, adhère fortement aux surfaces, que l'aération en est longue et difficile (il faut près d'une journée d'aération pour une pièce située en surface et dotée de fenêtres) et qu'il imprègne les cheveux, la peau, les muqueuses et pénètre les corps au point de rendre périlleuse la manipulation de cadavres cyanurés (la contamination peut se produire par simple contact). Jamais le Sonderkommando n'aurait pu pénétrer
dans un océan d'acide cyanhydrique pour en retirer, à
grand ahan, 1492 cadavres cyanurés. Même avec un
masque au filtre spécial (le filtre J), tout effort physique
est à proscrire parce qu'il accélère la respiration
et que, dans le cas d'un tel effort, le filtre laisserait passer
le gaz. Pressac a beau y faire souffler le vent de ses ventilateurs,
aucun système de ventilation n'aurait pu, en quelques minutes,
chasser les molécules de poison adhérant au sol,
au plafond, aux murs, à la porte, imprégnant les
cadavres ou retenues dans des poches de gaz entre les cadavres
amoncelés; je renvoie là-dessus à la technique
utilisée dans les chambres à gaz américaines
pour l'exécution à l'acide cyanhydrique d'un seul
condamné à mort (S. Thion, Vérité
historique ou vérité politique?, La Vieille
Taupe, Paris, 1980, p. 301-309).
Quant à l'incinération des 1492 cadavres en deux
jours dans un ensemble de quinze fours (fonctionnant au coke et
[67]
probablement 12 h sur 24 h), Pressac sait qu'elle est impossible
puisqu'elle impliquerait près de cinquante incinérations
par jour et par four (aujourd'hui, en France, un four crématoire
fonctionnant au gaz et, par conséquent, avec beaucoup plus
d'efficacité permet, dans une journée de travail
de huit heures, de trois à cinq crémations).
Et puis, de toute façon, où aurait-on pu
entreposer ces 1492 cadavres DE GAZES en attente de leur incinération?
L'auteur, à qui la question a été si souvent
posée, sait qu'il n'y a pas de réponse.
Mais il est une autre question qui vient à l'esprit.
Selon Pressac, les quatre crématoires de Birkenau auraient
été transformés en abattoirs. Par exemple,
dans les crématoires II et III, les deux pièces
prévues pour réceptionner et entreposer les cadavres
des morts de chaque jour auraient été transformées
subrepticement, l'une en vestibule ou en vestiaire où les
juifs se seraient déshabillés (Leichenkeller
2), et l'autre en chambre à gaz où ces mêmes
juifs auraient été gazés (Leichenkeller
1). Dans ce cas, on ne voit absolument pas où les Allemands
auraient été en mesure de réceptionner et
d'entreposer les cadavres des cent personnes par jour, en moyenne,
qui trouvaient la mort du fait, en particulier, des épidémies
à cause desquelles, précisément, ces crématoires
avaient été conçus et bâtis 4 (ce qui est vrai des crématoires II et III l'étant également, en d'autres termes, pour les crématoires IV et V 5).
[68]
Le problème est donc le suivant:
Si les bâtiments appelés crématoires n'étaient,
en fait, que des abattoirs pour la réception, l'exécution
et l'incinération des juifs, où pouvait-on, à
Birkenau, recevoir, entreposer et incinérer les cadavres
des morts de tous les jours et, en particulier, ceux des victimes
des épidémies qui ravageaient le camp
?
En d'autres termes: Où étaient les vrais crématoires
de Birkenau ?
Pressac supporte mal les contraintes de la soumission aux faits
et le refus de la fantaisie et du mensonge qu'au moins en principe
tout historien doit s'imposer. Il est beaucoup plus à l'aise
dans la fiction, en particulier celle du romancier.
[69]
Quand on examine une étude de caractère historique,
l'usage n'est pas de s'appesantir sur son style. Tel historien
dépourvu d'aisance dans l'expression peut avoir plus de
prix que tel autre historien réputé pour l'élégance
de son style. Mais Pressac sort de l'ordinaire. Sa conception
du récit, son vocabulaire, la tournure de ses phrases n'ont
pas leur pareil pour le laisser-aller, la vulgarité, la
maladresse. Si je fais erreur, qu'on me nomme un seul livre d'histoire
-- ou même de fiction -- où puissent s'étaler,
comme dans les extraits qu'on va lire, une telle pauvreté
d'invention ainsi qu'autant de clichés, de gaucheries et
de balourdises. Pressac écrit plat et bas, surtout lorsqu'il
cherche à élever son style, à le fleurir
ou à lui donner de la couleur.
Voici donc des échantillons d'une "histoire rigoureuse"
(p. 1), que je me dispenserai de commenter. Je suggère
[70]
simplement au lecteur de porter aussi son attention, à
tout instant, sur la question suivante: mais où diable
Pressac, qui se présente à nous en découvreur
d'une "histoire rigoureuse", a-t-il trouvé la
preuve de tout ce qu'il nous raconte là?
L'entretien tourna au vinaigre et le SS raccrocha (p. 24).
Naumann ne devait pas être u n SS "normal" car un vrai SS ne s'excusait jamais, quelle que soit sa conduite (Ibid.).
Cet appel ravit l'ingénieur [...]. Mais son collègue Schultze le fut moins (Ibid.).
Les bonnes nouvelles vont souvent de pair (p. 25).
Naumann [...] demandait humblement [...] (Ibid.).
C'est alors que Prüfer fit une bourde, voulant forcer la chance. Le refus de Naumann l'avait fortement contrarié. Il intrigua si b ien [...] (Ibid .).
[...] un certain adjudant SS Heider [...] (Ibid.).
Une lutte larvée fut dès lors enga gée [...] pour saboter ce marché imposé (Ibid .).
[...] grâce à un savant freinage administra tif [...] et l'aide imprévue d'un incendie peut-être provoqué par un bombardement allié [...] (Ibid .).
[...] il lui fut répondu sèchement [...] (Ibid .).
[...] sans relations privilégiées avec les pontes du Parti [...]. Le personnel de la firme compatissait, car Ludwig, conscient de ses limites contrairement à son agressif, prétentieux, rigoriste et marié frère cadet, était plus affable (p. 30).
Bien sûr, c'était un pur mensonge [...] (Ibid.).
Mais, leur être redevable devint pour Ludwig une servitude et un piège mortel comme la suite des événements le montrera [fin de chapitre] (Ibid.).
Prüfer n'en dit pas plus dans la,
et probablement seule, lettre personnelle qu'il écrivit
à Bischoff. En fait, venai t d'être soumise à
[71]
Prüfer une incroyable demande, qui le laissa pantelant d'espoir
commercial (p. 31).
Mais Prüfer venait de retomber dans son fâcheux travers, en rajouter, [...] tempêta, en vain, jugeant inutile de se mettre à dos Kammler [.. . ] p. 37).
Les SS de la Section politique, craignant pour leurs précieuses vies [... ] (p. 40).
Himmler s'était lâchement déchargé d'une abominable besogne criminelle sur Höss qui, tout geôlier endurci qu'il était, n'apprécia nullement le dout eux "honneur" dont il était gratifié (p. 45).
[...] la folle passion du Reichsführer pour de redoutables corps de ballet, ses divisions de Waffen-SS (Ibid .).
[...] manne inespérée [...] le déshabillage des Juifs en plein air faisait désordre [...] (Ibid.).
Une astuce fut trouvée. Mettre sur le dos des Juifs les effarantes quantités de gaz employées (p. 47).
[Au sujet des détenus morts du typhus] les civils et SS les accompagnant dans l'au-delà [... ] (p. 5 0).
[...] il avait appris en bavardant avec les SS ce qu'il n'était pas sensé [sic] sav oir [...] (p. 52).
En fait, Prüfer avait joué de malchance, car Ertl se fit vertement tancer par Bischoff [... ] (p. 53).
[...] ce qui n'était pas du luxe [...] (Ibid.).
Le projet était dément [...], mais aucun de ces brillants ingénieurs de la Topf n'eut conscience qu'ils venaient de franchir la limite entre le normal et l'anormal, ce qui les conduira ensuite à basculer dans la complicité criminelle (p. 55).
Les trois SS étaient de retour à Auschwitz pour le repas de midi. On ignore s'ils purent l'avaler (p. 58).
[...] l'enfer avait entrouvert jour et nuit sa gueule rougeoyante au fond du bois de bouleaux (Ibid.).
[Le général SS Pohl se
présenta à l'improviste] à Auschwitz pour
savoir ce qui s'y passait et où filaient les tonnes de
Zyk lon B
[72]
accordées. [...] A sa question sur le Zyklon B, il lui
fut répondu qu'avec ce produit, on détruisait à
la fois les poux et les Juifs. Pohl, impressionnable et sensible,
n'en demanda pas plus. [...] il prévint dès son
retour à Berlin le chef des médecins SS, Ernst Grawitz,
un sot prétentieux et agressif, qui débarqua le
25 à Auschwitz où ses conseils idiots [etc. ] (p.
59).
Le retour de Holick et de Koch à
Erfurt provoqua certainement de sérieux remous dans la
firme. Appartenant à la division de Prüfer, ils lui
firent leur rapport et évoquèrent les flamboiements
du Birkenwald. Si l'ingénieur savait par ouï-dire
ce qui s'y passait, il n'en avait jamais vu le résultat.
Embarrassé par ce récit, il dut leur conseiller
de se taire et de filer chez eux pour profiter de Noël. Holick,
qui avait déjà côtoyé à Buchenwald
l'univers concentrationnaire qu'il percevait dur et implacable,
ne pouvait imaginer que les diatribes de Hitler contre les Juifs
puissent se concrétiser en horreurs dont il avait été
le témoin avec Koch. Une lettre Topf de début mars
1943 sous-entend que les deux hommes parlèrent. Ils le
firent, soit à l'usine, peut-être après avoir
été questionnés par les frères Topf
sur leur séjour à Auschwitz, soit chez eux avec
des membres de leur famille ou des proches, qui s'empressèren
t de "co n fier" leurs dires aux responsables de la
firme. Dès que l'histoire filtra, Prüfer dut être
convoqué par les Topf et sommé de s'expliquer. Cet
entretien se situerait début janvier 1943. Il fut trop
facile à Prüfer de demander poliment à Ludwig
Topf s'il avait passé un aussi bon Noël que celui
de l'an dernier avec la charmante Mademoiselle Ursula Albrecht,
d'ajouter que cette jeune femme devait être soulagée
et heureuse que Monsieur le Directeur ne soit plus soldat, puis
de convaincre Ernst-Wolfgang Topf, qui avait approuvé les
premiers marchés passés à Auschwitz et signé
avec fierté les contrats de vente de dix fours trimoufle
pour les crématoires II et III, que si la divi s ion "Krematoriumsbau"
n'avait pas décroché ces marchés, la concurrence,
la Heinrich Kori ou la Didier-Werke de Berlin s'en serait chargée.
D'autre part, les fours Topf n'avaient pas participé aux
atrocités du Birkenwald et n'avaient qu'une vocation sanitaire,
celle de détruire les germes pathogènes par le feu.
Si Ernst-Wolfgang Topf accepta les explications biaisées
de Prüfer, Ludwig Topf, neutralisé, ne les refusa
pas non plus, car ayant signé après son retour de
l'armée le devis des ventilations du créma t oire
III, il s'enferra en signant neuf mois
[73]
plus tard celui des désaérations des crématoires
IV et V qui, elles, étaient nettement criminelles (p. 65).
[Prüfer] constata avec une tristesse feinte que la garantie du four crématoire IV était expi rée [... ] (p. 79).
La Topf contesta furieusement ce détachement des voûtes [... ] (p. 8 1).
[...] celui-ci niait avec véhémence (p. 82).
[Lors d'une visite d'Himmler] Le convoi de voitures franchit le pont surplombant les gares ferroviaires, s'arrêta à la gare de marchandises pour y voir les nouveaux entrepôts de pommes de terre, bordés par la rampe de sélection des Juifs (doc u ment 49), et repartit à toute vitesse vers Birke n au. "Ont alors été inspectées en détail le s 1re e t 2e tranches de construction du KGL ainsi que les crématoires et les logements de la troupe. A cette occasion, fut particulièrement apprécié l'intérieur propre des logements des détenus dans l a 2e tranche de construction, venant d'être emmé n agée" indique le passage du rapport portant sur Birkenau. Les SS passèrent par la station de traitement des eaux (doc u ment 50), les deux entrepôts de pommes de terre en chantier du KGL, et foncèrent vers Harmense où se trouvaient des élevages de canards et de poulets et une pêcherie à proximité de la nouvelle digue sur la Vistule. Un léger accident de voiture ne modéra en rien la course folle de l'inspection qui s'abattit sur le récent camp des détenues-femmes de Budy, avec ses porcheries (doc u ment 51), ses écuries et son école forestière. Fut ensuite empruntée à toute allur e la "Reichsst r asse" menant à Raïsko dont l'Institut d'hygiène SS e t l'Etablissement de recherches agricoles avec ses dépendances (doc u ment 52) furent explorés de fond en comble. On parcourut au pas de charge les serres de maraîch age [... ] (p. 85).
[...] ce qui provoqua une bruyante manifestation de désappointement, masquant mal un lâche soulagement général (p. 86).
On y fit bombance (Ibid.).
[Titre du chapitre XI:] Horreur, mesquineries et débandade finale (p. 87).
[L'IG Farben] pleurait mille tonnes [de ciment] [... ] (p. 91).
[74 ]
Le " chef" [Pohl] fut généreux, trop généreux
[...] savait qu'il promettait du vent [...] (Ibid .).
[...] les enfants tziganes atteints de "noma", aux joues nécrosées et aux yeux fiévreux, souriant de gangrène fétide, fouaillèrent Pohl. Avec devant lui les regards brillants de ces petits hérons dépenaillés, immobiles devant les portes des noires baraques-écuries, et au-dessus d'eux dans le ciel d'azur, à gauche, deux cheminées trapues crachant des flammes et, à droite, une nuée blanchâtre montant du Birkenwald, Pohl dut comprendre que son administration avait transgressé l'éthique courante et en serait stigmatisée. Se remémorant le lundi 22 mai 1933, jour où il avait, dans les jardins du casino de Kiel, rencontré Himmler, il le maudit. Mais le pire était à venir (Ibid.).
Dans sa jeunesse, Pressac avait été vivement frappé
par un roman de Robert Merle (La Mort est mon métier,
1952) inspiré de l'histoire de Rudolf Höss, l'un des
trois commandants successifs du camp d'Auschwitz (A.T.O.,
p. 539). Pour sa part, il avait rêvé de composer
un roman où il aurait "décrit un monde résultant
d'une victoire allemande en 1945 ou 1946" (A.T.O.,
p. 541), un monde où il aurait évoqué l'extermination
des juifs à Auschwitz. Les Crématoires d'Auschwitz.
La Machinerie du meurtre de masse est en quelque sorte ce
roman dont il rêvait 6.
[75]
Pressac a cru trouver une voie médiane
entre la thèse exterminationniste et la thèse révisionniste.
Sa propre thèse est, nous l'avons vue, hybride et biscornue:
à Auschwitz un personnel tout à fait subalterne
d'ingénieurs et de techniciens civils et militaires aurait
sournoisement aménagé d'inoffensives chambres froides
pour la conservation des cadavres en chambres à gaz homicides
dont l'auteur est, par ailleurs, incapable de nous exposer de
manière scientifique la technique et le fonctionnement.
La méthode de travail adoptée par Pressac consiste
essentiellement à ignorer les réalités matérielles:
structures des pièces qu'on peut voir encore aujourd'hui
à Auschwitz et à Birkenau et qu'il ose baptiser
du nom de "chambres à gaz homicides", dangers
d'utilisation du Zyklon-B, redoutables difficultés d'évacuation
du gaz, manque de tout espace pour entreposer les cadavres
de gazés en attente d'incinération,
[76]
absence totale de lieux pour réceptionner, entreposer et
incinérer les morts de tous les jours (puisque les
crématoires prévus à cet effet auraient été
transformés en abattoirs chimiques réservés
à la réception, au gazage et à l'incinération
des juifs), impossibilités pour les fours crématoires
d'incinérer tant de cadavres. Sa méthode d'exposition
consiste également à dissimuler et à tricher,
surtout dans l'usage aussi bien des documents que des sources
et des références.
Le résultat de son travail est indigent. La seule information,
digne de quelque intérêt, qu'on puisse tirer de son
ouvrage est que, selon Pressac, le total des (juifs) gazés
à Auschwitz et à Birkenau aurait été
de 630.000 et le total des morts (de 1940 à 1945) de 775.000,
chiffre arrondi à 800.000. Encore cette information est-elle
dépourvue de toute valeur scientifique puisque rien ne
vient l'étayer. Elle témoigne seulement de la nécessité
de procéder à une baisse des estimations habituelles,
baisse qui prélude sans doute à d'autres révisions
du même type dans un avenir plus ou moins proche 7.
Sur les 80.000 pièces consultées ou consultables
aux archives de Moscou, Pressac n'en a guère retenu qu'une:
une lettre insignifiante, de caractère commercial, sur
des détecteurs de gaz (Gazprüfer). J'ai des
raisons de penser qu'il a passé sous silence l'existence
de pièces tout à fait favorables à la thèse
révisionniste; je pense en particulier qu'il a découvert
des plans détaillés des Leichenkeller
ou chambres
[77]
froides des crématoires II et III ainsi que des plans
détaillés des pièces des crématoires
IV et V qu'il a baptisées du nom de "chambres à
gaz homicides". Les Allemands ne se contentaient pas de
simples plans de masse: en témoignent les plans
extraordinairement précis et détaillés
du Leichenkeller de Sachsenhausen que j'avais personnellement
découverts en 1986 (voy. R.H.R. n*
3, p. 106-107).
A Auschwitz, les Allemands, nous dit-on, auraient commis un crime
aux proportions gigantesques. Une expertise de l'arme qu'ils auraient
utilisée pour perpétrer une telle abomination devient
indispensable. On expertise aujourd'hui des vestiges qui remontent
à plusieurs milliers d'années. Dès lors,
pourquoi ne pas expertiser des bâtiments ou des vestiges
vieux d'un demi-siècle seulement ? Si le crématoire
I devait être tenu, comme on nous le dit, pour "partiellement
reconstruit", en quoi cela empêcherait-il une expertise,
ne fût-ce précisément que pour déterminer
les parties originales et les parties reconstruit? 8
(26) Quant à la prétendue "chambre à
[78]
gaz" du crématoire II, elle est, sous son toit effondré,
quasiment préservée: une aubaine pour les experts.
Au lieu d'expertiser, comme on l'a fait après la guerre,
des cheveux, quelques objets métalliques et du mortier
(Institut de criminologie de Cracovie, 12 juillet 1945, rapport
signé de J. Robel), pourquoi ne pas réclamer une
expertise de ce local ?
En publiant Les Crématoires d'Auschwitz, les autorités
du CNRS se sont, d'elles-mêmes, mises au pied du mur. L'introduction
de l'ouvrage préconise "une reconstitution historique
enfin affranchie des témoignages oraux ou écrits,
toujours faillibles et se contractant en sus avec le temps".
L'heure est venue de passer aux actes. Si ces autorités
croient devoir récuser toutes les expertises de spécialistes
et de laboratoires indépendants qui, depuis 1988, sont
venues confirmer la thèse révisionniste et si, par
ailleurs, elles ont des raisons, qu'elles refusent de rendre publiques,
pour tenir
[79]
au secret les résultats de la contre-expertise menée
en 1990 par l'institut de criminologie de Cracovie sur la demande
du Musée d'Auschwitz, il leur reste la solution d'entreprendre
leur propre expertise ou de confier le soin d'une expertise à
une commission internationale d'experts.
Le plus grand crime de l'histoire ne peut continuer à se
passer d'une expertise au grand jour. Les juges de Nuremberg s'en
sont tranquillement dispensés et bien d'autres juges à
leur suite, en particulier ceux du procès dit "des
gardiens d'Auschwitz" (Francfort, 20 décembre 1963
- 20 août 1965); au cours de deux descentes de justice à
Auschwitz, l'arme présumée du crime n'a pas même
fait l'objet d'une inspection de la part des magistrats allemands;
cette absence de curiosité était délibérée
tout comme l'avait été la défense faite au
révisionniste Paul Rassinier d'assister au procès.
Certes, on voit bien ce que la légende qui s'est développée
autour du nom d'Auschwitz perdrait à une telle expertise
mais il ne fait pas de doute que la science, l'histoire et la
justice y gagneraient.
Là comme ailleurs, les révisionnistes ont ouvert
la voie: il suffirait de les imiter et de se mettre au travail,
sérieusement.
Décembre 1993
ANNEXE
Le document NI-9912: il anéantit tous les prétendus "témoignages", sans exception, sur l'emploi du Zyklon-B pour tuer des êtres humains 9 (27)
On notera que le document NI-9912 mentionne à six reprises
l'emploi d'un appareil de détection des résidus
d'acide cyanhydrique (voyez les mots de "Gasrestnachweisgerä
t " ou de "Gasrestnachweis" 10. Sans cet appareil, les désinfections au Zyklon-B devenaient impossibles. On ne comprend donc pas que Pressac ait osé fournir comme une preuve définitive de l'existence de chambres à gaz homicides (!) la mention, dans
une lettre purement commerciale, d'une commande de dix appareils
de ce genre couramment employés lors des gazages de désinfection.
La direction centrale de la construction à Auschwitz (Zentral-Bauleitung)
éprouvait au début de l'année 1943 des difficultés
à se procurer de tels appareils auprès du fournisseur
attitré. A cette époque, le contingentement de tous
les produits se faisait de plus en plus sévère.
Il n'y a donc rien d'anormal à ce qu'on la voie se tourner
vers la société Topf et fils. Même en temps
de paix et de prospérité il arrive qu'une entreprise
demande à des tiers un produit qu'elle ne peut se procurer
à la source. A plus forte raison, en temps de guerre et
de rationnement. D'ailleurs, dans son propre livre, Pressac mentionne
des commandes adressées à des tiers (à la
page 57, il s'agit d'obtenir du bitume et, à la page 70,
on voit la Zentral-Bauleitung s'adresser à la même
société Topf et fils pour qu'elle lui obtienne...
des ascenseurs !).
Le document NI-9912 provient des archives
des procès de Nuremberg. Il a été enregistré
par les Américains à une date tardive: le 21 août
1947, sous la cote NI (Nuremberg, Industrialists). Il provient
des archives de de la Degesch 11
. Il est répertorié sous quatre rubriques, dont la rubrique des "Atrocités" (sic).
L'original se présente sous la forme de quatre grandes
pages à placarder. Il s'agissait d'une affichette qui a
dû être distribuée à de très
nombreux exemplaires, ici par l'Institut d'hygiène de Prague
en pleine guerre sans doute. Son contenu montre qu'il s'agit de
directives pour l'emploi du Zyklon (acide prussique ou cyanhydrique)
en vue d'exterminer la vermine dans des bâtiments qui pouvaient
être aussi bien civils que militaires (appartements, casernes,
etc.). Ce document nous rappelle opportunément une vérité
d'expérience: de toutes les armes mortelles, le gaz restera
sans doute long temps la moins maniable; quand il tue, il tue
si bien qu'il peut être fatal au tueur qui s'avise de l'employer.
Autant il est facile de se tuer avec de l'acide prussique, autant
il est difficile avec ce gaz de tuer son prochain sans encourir
soi-même de terribles risques.
Ce document décrit les propriétés du Zyklon,
son risque d'explosion, sa toxicité. Seules des personnes
possédant un certificat délivré au terme
d'un entraînement spécial peuvent utiliser ce produit.
Le programme d'un gazage, puis ses préparatifs nécessitent
des mesures et des travaux qui requièrent plusieurs heures,
sinon plusieurs jours. Puis vient l'opération elle-même.
Parmi de nombreux détails on notera que les granulés
de Zyklon ne se déversent pas en tas ou à la volée.
Pour avoir son effet, il doit être étalé en
couche mince sur des napperons de papier; rien n'ira s'égarer
dans un coin et tout sera récupéré le moment
venu. Il faudra de 6 à 32 heures pour tuer la vermine (21
heures en moyenne). Puis viendra le moment le plus critique: celui
de l'aération. Le texte dit: "L'aération présente
le plus grand danger pour les participants comme pour les non-participants.
Il faut donc y procéder avec une prudence particulière
et toujours en portant le masque à gaz." Cette aération
devra durer "au moins 20 heures". Des gardes, pendant
tout ce temps et même par la suite, doivent rester près
du bâtiment. Pour s'assurer qu'il ne reste plus de gaz,
les spécialistes, toujours portant leur masque, pénètrent
dans les locaux avec une bande de papier indicateur de gaz résiduel.
Vingt heures auparavant, la simple ouverture des portes et fenêtres
ainsi que les débouchages faciles (cet effort n'est rien
à côté du transport de milliers de cadavres
!) avaient présenté un certain danger puisque, après
chaque étage aéré, il leur avait fallu se
rendre à l'air libre et, là, ôter leur masque
pour respirer l'air frais pendant dix minutes au moins. Tout est
à l'avenant et je laisse au lecteur le soin de découvrir
à chaque ligne de ce document combien, par comparaison,
les récits de témoins de "gazages" homicides
offensent les lois de la physique et de la chimie.
VOIR LE DOCUMENT NI-9912
1 On trouve une exacte représentation du secteur B II f dans Hefte von Auschwitz, 15, Verlag
Staatliches Auschwitz-Museum, 1975 (hors-texte situé entre
les pages 56 et 57). Le terrain de sport est appelé Sportplatz
et le secteur hospitalier Krankenbaulager für Männer
il y avait plusieurs autres secteurs hospitaliers.
2 Voyez, en annexe, la traduction du document NI-9912 dont l'importance est capitale pour mesurer combien dangereux est l'emploi du Zyklon-B.
3 De ces 210 m2, il faudrait soustraire l'espace occupé par sept forts piliers de béton.
4 Les quatre crématoires sont entrés en fonction entre le 31et le 251943 Pressac constate que, pour l'année 1943, les registres mortuaires (Sterbebücher) permettent d'estimer à cent la mortalité journalière des «gazés» (p. 45-146).
5 Au sujet des crématoires IV et V, Pressac persiste à éluder la question que je pose depuis quinze ans: «Comment peut-on se permettre d'appeler chambres à gaz homicides les deux pièces qui, dans chacun de ces crématoires, possédaient, chacune, un poêle à charbon (Kohle)?» Par ailleurs, la disposition des lieux est telle qu'en entrant dans ces crématoires le premier spectacle qui se serait offert à la vue des futures victimes aurait été la grande salle servant de chambre froide, une salle dont Pressac veut nous faire croire qu'elle servait à entreposer les cadavres des gazés!
6 Un roman que déparent tant de négligences orthographiques et tant d'erreurs typographiques qu'on peut s'étonner de le voir publier aux éditions du CNRS.
7 Pressac et les exterminationnistes fondaient quelque espoir sur les archives de Moscou et sur celles de toutes les grandes villes de l'Est. Il leur a fallu déchanter: ni Pressac ni Gerald Fleming n'ont fait de découvertes à Moscou; quant à Shmuel Krakowski, il n'a rien trouvé à Prague, Budapest, Riga, Wilno qui puisse confirmer la thèse de l'"Holocauste" ("Möglichkeiten der Forschung/Die Holocaust-Forschung und die Archive in Osteuropa", Antisemitismus in Osteuropa, Vienne, Picus Verlag, 1992, p. 115-129).
8 L'explication embarrassée du Musée d'Auschwitz selon laquelle la chambre à gaz du crématoireest "très semblable à celle qui existait en 1941-1942" date de fort longtemps. Elle ne date pas de septembre 1992 comme se l'est imaginé David Cole. Ce jeune révisionniste américain d'origine juive a cru avoir réalisé un exploit en obtenant l'année dernière, dans une interview télévisée, ce type d'explication de la bouche de Franciszek Piper, directeur des archives du Musée. Or, j'avais déjà personnellement obtenu cette réponse seize ans plus tôt, le 17 mars 1976, de la bouche d'un autre responsable du Musée, Jan Machalek. J'ai souvent rapporté l'épisode parce que, tirant parti de cette explication embarrassée, je ne m'en étais pas contenté, comme l'a fait D. Cole, mais j'avais demandé à voir les plans pour me faire une idée de ce qui avait été reconstruit et de ce qui n'avait pas été reconstruit. J'avais alors découvert ce que, dans mes livres, mes articles, mes enregistrements, mes dépositions à la barre des tribunaux français ou canadiens, je n'ai jamais cessé de décrire, preuves à l'appui, comme "la
supercherie de la chambre à gaz du crématoire I".
Voyez, en particulier, Storia Illustrata, août
1979, p. 26 S. Thion, Vérité historique
ou vérité politique?, La Vieille Taupe,
1980, p. 185, 314 The Journal of Historical Review, Summer
1980, p. 109 Winter 1981, p. 335 Summer 1990, p. 187
Spring 1991, p. 33-35 R.H.R. n* 3, p. 75-77;
la transcription de mon témoignage au premier procès
Zündel à Toronto, en 1985, p. 2364-2366 . Voyez
également ma vidéo sur "Problème des
chambres à gaz" (1982) et mes cassettes sur le même
sujet. D'ailleurs, dès 1968, Olga Wormser-Migot avait admis
qu'Auschwitz I était "sans chambre à gaz"
(Le Système concentrationnaire nazi (1933-1945),
P.U.F., 1968, p. 157). En 1985, Raul Hilberg, au premier procès
Zündel à Toronto, parlait de "chambre à
gaz partiellement reconstruite" (transcription, p. 774).
La même année, Pierre Vidal-Naquet disait du crématoirequ'il
avait été "reconstruit après la guerre
par les Polonais [...]; aucun doute sur la réfection"
(L'Allemagne nazie et le génocide juif, Gallimard/Le
Seuil, 1985, p. 510, 516). En 1989, Jean-Claude Pressac insistait
à trois reprises sur le fait que ce crématoire,
loin de constituer une "reproduction fidèle de son
état original", avait été "restructuré",
"reconstruit", "reconstitué" et qu'il
avait subi des "transformations" (A.T.O.,
p. 109, 123, 133). Il est dommage qu'en septembre 1992 D.
Cole se soit contenté de l'explication stéréotypée
de F. Piper et qu'ignorant le dossier il n'ait pas mis son interlocuteur
devant les plans que j'avais publiés douze ans plus tôt
et qui prouvaient clairement la fraude de la prétendue
"reconstruction partielle".
9 Pour une grande partie, cette annexe est extraite de: Robert Faurisson, Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire, La Vieille Taupe, 1980, p. 165-178).
10 Le mot de "Gasprüfer " (détecteur de gaz) est un terme générique. Il s'applique à tout appareil de détection d'un gaz quelconque. Dans la lettre commerciale que cite Pressac les dix détecteurs sont spécifiquement désignés par l'expression "Anzeigegeräte für Blausäure-Reste" (appareils de détection pour les résidus d'acide cyanhydrique ou prussique) (doc. 28).
11 Acronyme de "Deutsche Gesellschaft für Schädlingsbekämpfung" (Société allemande pour la lutte contre les parasites), produisant, en particulier, le Zyklon-B.
++++++++++++++++++++++
Ce texte a été
publiée sous forme de brochure en 1994. La diffusion incombait
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pas impossible qu'il reste quelques exemplaires. Nous conseillons
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de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.