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Libération 7 novembre 1997


YVES JOUFFA, UN DESTIN FALSIFIE PAR PAPON

L'ex-haut fonctionnaire transforme l'ancien interné de Drancy en "gardien".



Bordeaux - envoyée spéciale (Annette Lévy-Willard)

Affirmant qu'il ignorait tout du sort final des juifs qu'il envoyait à Drancy, Maurice Papon, mardi dans le prétoire, a eu cette phrase: "Monsieur Jouffa, gardien de camp à Drancy, aurait été mieux placé que moi pour répondre." Yves Jouffa, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH), publiquement accusé d'avoir eu des responsabilités dans l'antichambre de la mort.
Aussitôt, Me Tubiana et les avocats de la LDH ont protesté, dénonçant "l'ignominie" d'une telle accusation. On ignorait alors que Maurice Papon, ancien ministre du général de Gaulle, venait de citer publiquement Robert Faurisson, tête de pont de ceux qui nient l'histoire.

[Ce que cette gourdiflote semble ignorer à son tour est que Robert Faurisson ne faisait que citer Maurice Papon et que par conséquent lorsqu'il émet le propos incriminé, Maurice Papon ne fait que se citer lui-même. R. Faurisson n' a fait que reproduire un propos, et c'est exactement ce que la journaliste fait à son tour, avec quelques mois de retard.]

Site antisémite

Il reprenait en effet un texte de Faurisson intitulé "Maurice Papon et Yves Jouffa: deux poids, deux mesures" (en français et en anglais), diffusé le 19 septembre sur un site Internet à l'enseigne de Radio Islam -- qui "ouvre ses pages aux intellectuels français sur les sujets tabous" -- et un autre site intitulé "La France résistante". Le tout sous adresse commune du AAARGH (Association des anciens amateurs de récits de guerre et d'holocauste), site négationniste, antisémite et néonazi. [Toutes ces affirmations sont grotesques, n'en parlons pas.] Entre autres exemples de chapitres, "Un complot juif", "L'holocauste, un commerce lucratif", "Pour une intifada antijuive mondiale", "La police juive de la pensée" aux côtés d'articles appelant à une révolution islamique. Pour défendre Papon, Robert Faurisson accuse les juifs.
Il n'hésite pas à écrire -- sur Internet cependant -- qu'Yves Jouffa aurait envoyé "ses coreligionnaires vers ce qu'après la guerre on a appelé dans les médias un 'camp d'extermination'" et qu'il aurait, avec son père, "collaboré avec les puissances d'occupation et préparé la rafle du Vel' d'Hiv'".

Distribuer le pain

Me Yves Jouffa, affaibli, paralysé par la maladie et sous le choc de telles accusations, nous rappelle ce que les archives de Drancy ont appris et ce que tous les historiens du camp savent. "J'ai été arrêté le 20 août 1941 par des policiers français et interné à Drancy. J'avais 21 ans et je n'ai jamais eu aucune fonction d'autorité, ni participé à aucune liste de déportés. Je n'ai jamais fait partie des cadres du camp. J'avais seulement été élu par mes camarades de chambre pour distribuer équitablement le pain. J'ai été libéré avec mon père le 14 septembre 1942 quand le camp était encore sous autorité française parce que ma mère s'était fait engager comme lingère à l'UGIF (Union générale des israélites de France). A cette époque, de nombreux internés ont réussi à se faire libérer, comme François Lyon-Caen, avocat à la Cour de cassation. Après la guerre, mes camarades survivants m'ont désigné comme président de l'amicale du camp de Drancy." L'avocat, également "combattant volontaire de la Résistance", appelé à venir témoigner au procès Papon mais dans l'incapacité de le faire (le tribunal diffusera l'enregistrement vidéo de son témoignage au procès Barbie), ajoute: "Je suis bouleversé. C'est une saloperie. Mais cela prouve le lien entre Papon et Faurisson." [Mais surtout le lien intime entre Maurice et Papon.]

"Infâme"


"Saloperie", c'est aussi le terme qui revient dans la bouche d'historiens spécialistes des années noires. Madeleine Rebérioux [qui n'est pas du tout spécialiste de cette période] : "C'est infâme. Jamais Jouffa n'a été gardien, il a été gardé. Je note que le silence de Me Varaut après cette phrase de Papon avalise le fait que son client a dit une saloperie." [Elle fait partie du clan Jouffa à la Ligue des Droits de l'Homme, bien que Jouffa ait été trotskyste et elle stalinienne.]
Maurice Rajsfus [autre trotskyste, mais d'une autre obédience], auteur de "Drancy, un camp de concentration très ordinaire", cité par la défense de Papon et qui a refusé de venir témoigner au procès de Bordeaux: "Papon explique qu'il n'a rien fait, que ce sont les victimes qui se sont déchirées. Pour expliquer les morts d'octobre 1961, il dit que les nationalistes algériens se sont entre-tués. Et maintenant, il se permet de désigner un ancien interné de Drancy comme gardien du camp. Les gardiens de Drancy, c'était la police et la gendarmerie françaises. Le propos de Papon est abominable parce qu'on va s'habituer peu à peu à ce qu'il fasse le procès des victimes." [Mais qui s'opposerait à ce qu'on examine de plus près le rôle réel qu'a exercé Jouffa et les raisons réelles de son élargissement miraculeux? C'est toujours l'affaire des "Judenrat" en Europe centrale et celle de l'UGIF en France qui tentent d'échapper à la fabuleuse MEMOIRE...]
Yves Jouffa a déposé plainte en diffamation contre le site Internet. [Sans blague ?]

Annette Lévy-Willard.

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Libération, 7 novembre 1997. Les commentaires entre crochets, en bold, sont de la rédaction de l'AAARGH. On connait cette Lévy-Willard: on l'a déjà prise en flagrant délit de tripotage et de malhonnêteté.


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