(1996)
Poursuivi en justice pour négation de crimes contre l'humanité, un philosophe marxiste converti à l'islam, auteur d'un livre publié par une maison d'édition négationniste animé par d'ex-gauchistes, reçoit le soutien d'un prêtre, fondateur d'une association d'entraide. Comme au temps de l'affaire Dreyfus, un antisémitisme venu de tous les horizons continue inlassablement de diffuser son poison, plus de cinquante ans après la destruction des juifs d'Europe.
Au cours d'une conférence de presse en avril dernier, M. Roger Garaudy, revenu de toutes les fois, mais connu surtout comme ancien stalinien, est apparu dans les salons du Grand Hôtel de la rue Scribe à Paris avec pour partenaire Me Jacques Vergès, ancien avocat de Klaus Barbie, réputé pour son amour des causes sulfureuses. Celle-ci l'est assurément: la promotion d'un ouvrage négationniste intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, portant sur la couverture le nom de Garaudy. Mais Me Vergès, sur sa tribune perché, tenait en ses mains un beau gage: une lettre de soutien de l'abbé Pierre, sacré "pape des exclus" depuis trois décennies et justement respecté pour son oeuvre sociale.
Stupéfaction. Trouble dans le monde associatif. L'effet recherché était atteint. Connaissait-il, le vieux prêtre, les fréquentations récentes de son ami de cinquante ans dans les milieux d'extrême droite? Savait-il, du fond de sa retraite, que l'opération Garaudy avait été préparé en sous-main depuis plusieurs mois par la secte négationniste oeuvrant dans l'ombre à l'enseigne de La Vieille Taupe ? Reste que, malgré les nombreux éclairages fournis par la presse, l'abbé Pierre a persisté dans son affreux soutien, faisant resurgir d'une culture catholique prémoderne les poncifs du plus terrible antijudaisme.
"Ils sont maudits si nous sommes chrétiens", annonçait, en 1896, pendant l'affaire Dreyfus, le quotidien La Croix, qui se déclarait alors le journal "le plus antijuif de France", revendiquant un label très prisé à l'époque. Dans les années 1880, l'abbé Chabeauty, chanoine honoraire d'Angoulême et de Poitiers auteur de l'ouvrage Les Juifs, nos maîtres! Documents et développements nouveaux sur la question juive, publié par la Société générale de librairie catholique en 1882, collaborait au journal L'Antisémitique, hebdomadaire à 40 centimes, pour combattre la "maçonnerie judaique" unie contre Jésus-Christ et son Eglise (1). Partout, à la fin du siècle passé, circulaient en effet des journaux, des brochures, des brûlots, des placards, des papillons, des objets répandant le poison de la haine. Le marquis de Morès recrutait les gros bras de sa Ligue antisémitique chez les bouchers de La Villette. "Méfiez-vous des Juifs, ils trahissent partout Le Juif a trahi Dieu. Le Juif n'est pas français, il trahit sa patrie. Arrière, les sales Juifs, les espions, les voleurs. A l'eau, les youpins": c'était là le décor d'un "papier buvard antiyoutre" imprimé à Vesoul sous le slogan: "La France aux Français!" A la Chambre, des députés siégeaient sous l'étiquette antisémite, et des propositions de loi visant à restreindre l'accès des juifs à l'administration et à l'armée recueillaient l'assentiment de prés de deux cents parlementaires (2).
Mais, le 13 janvier 1898, Emile Zola lançait dans L'Aurore son "J'accuse !" mettant en cause une coterie d'officiers sans honneur dans la machination qui conduisit à la condamnation d'Alfred Dreyfus, "ce sacrifice humain d'un malheureux, d'un "sale juif"" !". "C'est un crime d'égarer l'opinion, tonnait l'écrivain, d'utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu'on a pervertie jusqu'à la faire délirer. C'est un crime d'empoisonner les petits et les humbles, d'exaspérer les passions de réaction et d'intolérance, en s'abritant derrière l'odieux antisémitisme, dont la grande France libérale des droits de l'homme mourra, si elle n'en est pas guérie (3)."
Le 31 août de cette même année convaincu de faux dans l'affaire Dreyfus, le lieutenant-colonel Henry se suicidait dans sa cellule du Mont-Valérien. Le 13 décembre, Edouard Drumont, célèbre auteur de La France juive (1886), lança dans son journal La Libre Parole une souscription en faveur de "la veuve et l'orphelin" du défunt s'inscrivant lui-même pour 100 francs en suite de quoi fut publié, jour après jour, la liste des cotisants, avec leurs remarques et le montant de leurs oboles, reflet d'une certaine France qui s'agitait et se révélait depuis une douzaine d'années. "J'avais été le porte-parole de toutes les souffrances sans voix, de toutes les douleurs muettes, de toutes les victimes passives de tous les résignés, de tous les exploités et de tous les dupés, qui ne sont pas nés pour la lutte et qui n'osent même pas crier: Au voleur !", expliquait le boutefeu en quelques lignes destinés à le poser devant l'opinion. "J'ai eu l'inexprimable satisfaction de sentir des âmes répondre à la mienne, poursuivait-il. Des milliers d'inconnus m'ont écrit, m'ont remercié, m'ont dit: Ah ! monsieur, quel plaisir vous nous avez fait ! (...) Grâce à vous, nous savons maintenant où est le gibier (4)"...
Ainsi, sur des pages, par colonnes entières, s'étalaient les pensés jusque-là refoulées que remuait une fin de siècle tourmentée: "Aulon (Mme), antijuive... 0,25 F Aumont (Mlle): Les juifs sont bêtes et canailles... 2 F Aumont (Mme), qui ferait bien cuire un juif... 0,50 F.. Bonner (Z.), à Bordeaux: pour la République, la France et l'Armé, et pour l'extermination complète de la race juive... 10 F: Coulier (J.)... Engel, alsacien: Exterminons la juiverie... 2 F" Etc. L'ensemble fut ramassé pour la postérité en un volume par un journaliste dreyfusard, sous le titre de Monument Henry.
Racisme furieux
Faisant l'archéologie du fantasme antisémite exprimé dans les listes de La Libre Parole, Georges Bensoussan rappelle que si, sociologiquement, on pouvait discerner dans cette France au racisme furieux un conglomérat d'artisans et d'ouvriers, de militaires et d'étudiants, "le Monument Henry est aussi une souscription cléricale". Un prêtre sur cent a souscrit ès qualités, et le journal La Croix voyait dans l'initiative de Drumont "un grand, réconfortant et consolant spectacle" d'où allait sortir "un des rayons de la lumière destiné à rendre la paix à la France (5)". Ces professions de foi assassines, souligne Georges Bensoussan, n'ont pas résonné dans quelque lointaine contrée barbare ensanglantée de luttes tribales, mais dans la France en République, sans rencontrer d'entraves légales, et peu après qu'eut été célébré le premier centenaire de la Grande Révolution émancipatrice. Quarante ans plus tard, le temps du mûrissement d'une génération, Félix Lacointa pouvait écrire en 1938 dans Le Bloc anti-révolutionnaire: "La nation juive, depuis le déicide, est le peuple maudit", écho fidèle des récitations de La Croix fin de siècle (6).
"Tout a commencé, pour moi, dans le choc horrible qui m'a saisi lorsque, après des années d'études théologiques, reprenant pour mon compte un peu d'études bibliques, j'ai découvert le livre de Josué. Déjà un trouble très grave m'avait saisi en voyant, peu avant, Moise apportant des Tables de la Loi qui enfin disaient: Tu ne tueras pas, voyant le Veau d'or, ordonner le massacre de 3 000 gens de son peuple. Mais avec Josué, je découvrais (certes, conté des siècles après l'événement), comment se réalisa une véritable Shoah sur toute vie existant sur la Terre promise (7)."
Par-delà les siècles et les siècles, au-delà du temps, de l'espace, voici que l'appel à un lambeau de littérature sacrée vient stigmatiser les juifs. Ces phrases ahurissantes qui cherchent insidieusement à justifier les infamies du présent par l'évocation d'un récit biblique datant d'un demi-millénaire avant notre ère, et postérieur d'autant à l'histoire qu'il prétend conter, sont dans la lettre de l'abbé Pierre, écrites dans un langage parfois obscur, teinté de mysticisme, et produite par Me Vergès pour le compte de M. Roger Garaudy. Et l'abbé se lamente. Il évoque l'empereur Constantin, l'alliance avec Dieu et les voleurs de voitures.
Connaissant, par la télévision, sa silhouette, son visage et ses gestes, on le devine les yeux plissés, le verbe douloureux, égrenant ses dernières réflexions: "Roger, de tout cela sûrement, tous deux vieillards, devons encore parler, et interroger plus savant que moi. Je t'en prie, retiens de ces lignes presque illisibles que nous lirons ensemble au téléphone, la force et l'amitié de mon affectueuse estime et de mon respect pour l'énorme travail de ton nouveau livre. Le confondre avec ce qui fut appelé "révisionnisme" est une imposture et une véritable calomnie d'inconscients." Peut-on mettre à la décharge de l'abbé Pierre l'aveuglement d'une amitié de cinquante ans pour M. Roger Garaudy, l'aveu de n'avoir pas véritablement lu le texte édité par La Vieille Taupe, centre du négationnisme français, ou la soumission, dans son jugement, à l'influence des quelques personnes de son entourage que L'Express situe dans la mouvance trouble des rescapés du "brigadisme rouge italien à la dérive (8)" ?
Le "coup Garaudy" était préparé de longue date. Des circulaires adressés aux milieux interlopes du négationnisme annonçaient, dès l'automne 1995, "quelques opérations prometteuses": "Le n· 2 de La Vieille Taupe va paraître. Ça va bouillir", était-il affirmé en gras, sous l'information, alléchante pour les destinataires, de la publication prochaine d'un "universitaire connu, un conférencier apprécié, un homme politique qui a conservé de multiples relations personnelles et l'estime d'amis très divers, un homme indiscutablement de gauche", et qui plus est "fermement décidé à affronter la loi scélérate et à prendre le risque d'un procès" (est déclaré "scélérate", bien sûr, la loi Gayssot, qui réprime la propagande négationniste (9).
"La publication intégrale de ce livre fera l'objet du n· 2 de La Vieille Taupe, exclusivement réservé aux abonnés de la revue, que vous recevrez fin décembre. La suite des opérations et notre stratégie y ser[ont] dévoilé[s], ainsi que la personnalité de l'auteur que vous découvrirez en recevant ce n· 2. (...) Il est de la plus haute importance de susciter la curiosité, d'alerter le ban et l'arrière-ban de tous nos amis." Une seconde feuille, daté de novembre 1995, soulignait que ce n· 2, "particulièrement important, est en fabrication". Le numéro parut distribué confidentiellement dans le réseau des abonnés avec un matériel complémentaire (dont un autocollant: "Carpentras patatras ! Le montage antirévisionniste commence à s'effondrer !"[10]) et une brochure, Sionisme, révisionnisme et démocratie, imprimé sous le label Samizdat, et dont le contenu ne le cède en rien aux pires pamphlets antisémites de l'avant-guerre.
Hélas, ayant que la publicité bien organisé de l'association de M.Garaudy à la secte négationniste puisse produire son effet, Le Canard enchaîné avait éventé l'affaire (11), suivi par la plupart des organes de presse. Cassée, la surprise: le nom de Garaudy tombait à plat,- sans étonner outre mesure. L'ancien communiste fut même conspué par des étudiants antifascistes lors d'un séminaire à l'université Paris-VIII, au lendemain des révélations du Canard. Il fallait rebondir à tout prix. Ce fut la conférence de presse avec Me Vergès, où l'on vit M. Garaudy se présenter en persécuté, éditant péniblement, "à compte d'auteur", ses "travaux" maudits. Il n'était pas dit, cependant, que dans l'édition de La Vieille Taupe préparée avec tant de soins il était écrit: "L'auteur et La Vieille Taupe réaliseront donc au cours de l'année 1996 une deuxième édition publique du présent livre", et que cette décision avait été prise fin novembre 1995.
Il n'était pas dit non plus que l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol annonçait dès février pour son public choisi: "Il ne nous étonnerait pas qu'on les retrouve très prochainement sur Internet." Effectivement, le texte était disponible sur un serveur californien, le Committee for Open Debate on the Holocaust (CODOH), "présentant les recherches et opinions révisionnistes provenant de l'ensemble du monde", selon sa propre définition. Au menu, les Mythes de Roger Garaudy, accompagnés des textes de tous les habitués du petit univers négationniste: Serge Thion, Carlo Mattogno, etc. Plus récemment Rivarol expliquait que l'on devait à La Vieille Taupe d'avoir fait "passer le texte sur Internet et procéder à des traductions en anglais, en italien et en arabe (12)".
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[Image : photo nocturne, esthétisante, d'un mirador et de barbelés.
Légende : AUSCHWITZ-BIRKENAU Nier cela ?
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La dernière conversion de M. Garaudy ne doit pas surprendre. En effet, les relations de l'ancien philosophe communiste avec l'extrême droite remontent à plusieurs années. En 1991 et 1992, il collaborait à l'organe néofasciste Nationalisme et République, dans lequel s'exprimaient également Pierre Guillaume, le gourou de La Vieille Taupe, Bernard Notin, enseignant Iyonnais connu pour un article révisionniste et raciste, et divers ténors de l'extrême droite. La publication était placée sous le patronage symbolique de l'écrivain Céline et de Jacques Doriot. Le 24 mars 1991, M. Garaudy participait au 24e colloque du Grece (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne), colloque de la "Nouvelle Droite", où furent invoqués les mânes du SS Saint-Loup et de l'écrivain Pierre Gripari, aux sympathies prohitlériennes avouées (13). M. Garaudy était encore intervenu au dernier colloque du Grece, en décembre 1995, et il figure au sommaire du numéro d'Eléments, revue de la "Nouvelle Droite", de février 1996.
Le négationnisme, cependant, n'est pas seulement une manifestation politique de l'extrême droite. Il fonctionne sur le mode de la secte, jusque dans ses aspects les plus grotesques. La Vieille Taupe, prétendant, en plus de l'histoire réviser l'étymologie, proposait à ses correspondants d'écrire le mot "média" avec un "t" à la fin, afin d'en faire un signe de reconnaissance des "révisionnistes" (14) ! Dans la première édition du livre de M. Garaudy, "média" est donc écrit avec ce "t" final. Mieux, le "t" distinctif figure encore dans une lettre, accompagnant la publication, signée de la main de M. Garaudy. Dans l'édition publique, le "t" a disparu du mot "média".
Le livre ressort sous la marque Samizdat (qui est aussi le nom de la maison d'édition du négationniste Zundel au Canada), et il est distribué par la Librairie du Savoir, librairie roumaine de Paris "comme elle le faisait au temps dé Ceausescu" pour les textes dissidents, précise M. Garaudy. Mais le "savoir", chez ces paladins de la liberté, se double du sigle "FROND": "France-Roumanie - ordre national de la déontologie de l'élite", et se trouve proposée en ce lieu une abondante littérature sur la bonne époque de la dictature du conducator Antonescu (1938) et tout ce que des cercles de nostalgiques ont pu éditer sur l'antisémite Codreanu et sa Garde de fer.
La section principale du livre négationniste de M. Roger Garaudy porte le titre: "Les mythes du vingtième siècle". Dira-t-on que c'est le hasard quand le classique de l'idéologue nazi Alfred Rosenberg s'intitulait Le Mythe du XXe siècle ? Le dernier-né des volumes négationnistes n'a de spécifique que le nom qu'il porte sur sa couverture. Le contenu est exposé dans les mêmes cercles intéressés sous toutes les latitudes depuis des lustres. L'agent des colonels grecs, Kostas Plevris, chef des centuries fascistes qui raflaient les démocrates d'Athènes au matin du 21 avril 1967, était déjà connu pour son ouvrage O Mythos, dans lequel il affirmait que "la légende de l'extermination, les concoctions de la presse des Alliés pendant et après la guerre et la mythologie galopante des six millions ne sont que des inventions sionistes (15)".
Dès 1949, Sirius (Hubert Beuve-Méry) stigmatisait dans Le Monde l'ouvrage de Maurice Bardèche Nuremberg ou la Terre promise. "Cela devait arriver, disait-il. Quatre ans à peine après la fin des massacres, I'antisémitisme et le national-socialisme les plus purs coulent ici à pleins bords (16)." Plus que dans les thèmes développés par le livre de M. Garaudy, le drame de la dernière affaire réside dans la caution que lui a apportée l'abbé Pierre. Le délitement idéologique du présent rend possible la reproduction sur le terrain de l'antisémitisme de ce qu'a réussi M. Jean-Marie Le Pen voilà douze ans contre les immigrés en transgressant le tabou de la parole xénophobe. Dans un entretien publié par Libération deux semaines après la conférence de presse du Grand Hôtel, l'abbé Pierre expliquait le bien-fondé de sa démarche par ces mots: "On ne se laissera plus traiter d'antijuif ou d'antisémite si on dit qu'un juif chante faux." Invoquant les témoignages de sympathie reçus des "Français moyens", il ajoutait: "Il y a longtemps que je n'avais pas vu autant de personnes venir me dire: Merci, parce que vous avez eu le courage de mettre en cause un tabou (17)." Qu'il craigne, l'abbé, que ces "Français moyens" ne ressemblent trait pour trait à ceux qui, il y a un siècle, ont édifié, phrase après phrase, le sinistre Monument Henry... Pour faire retour à la Bible, le temps ne serait plus loin, alors, de l'Apocalypse et de son faux prophète au service de la Bête".
NOTES
(1) Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire Points-Seuil, Paris, 1989, p. 181. La Croix, qui à rompu depuis longtemps avec ce passé. a condamné le livre de Roger Garaudy et pris ses distances avec l'abbé Pierre.
(2) Georges Bensoussan, L'ldéologie du rejet, enquête sur le "Monument Henry", Manya, Levallois-Perret, 1993, pp. 42-44.
(3) Emile Zola, J'accuse !, Mille et Une Nuits Paris, 1994, p. 24.
(4) Edouard Drumont, La France juive devant l'opinion, Marpon et Flammarion, Paris, 1886, pp. 5-6.
(5) Georges Bensoussan, op. cit., p. 67.
(6) Ralph Shor, L'Antisémitisme en France pendant les années trente, Complexe, Bruxelles, 1991, p. 24.
(7) Lettre dactylographié de l'abbé Pierre à M. Roger Garaudy, non daté, non signé.
(8) L'Express, 2 mai 1996.
(9) Des personnalités de grand prestige intellectuel, comme le professeur Pierre Vidal-Naquet auteur des Assassins de la mémoire (Le Seuil, Paris 1995). et Madeleine Rebérioux, présidente d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, tout en pourfendant le négationnisme, se sont interrogés récemment sur la pertinence d'une telle loi qui établit en quelque sorte une "vérité d'Etat". Lire Le Monde, 4 mai et 21 mai 1996.
(10) Allusion à la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990.
(11) Le Canard enchaîné, 24 janvier 1996.
(12) Rivarol, 29 avril 1996.
(13) Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 1992, p. 261.
(14) La Vieille Taupe, n · 1, printemps 1995.
(15) Patrice Chairoff, Dossier néo-nazisme. Ramsay, Paris, 1977, p. 71.
(16) Le Monde, janvier 1949.
(17) Libération, 29 avril 1996.
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SOURCE: Le Monde diplomatique, juin 1996, p.3.
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