AAARGH

| Accueil général | Accueil français |

| La parole à nos adversaires | Peux mieux faire |


Extrait de

Suicide, mode d'emploi, p. 202:


Euthanasie -- Etat nazi

La sonorité des mots sert l'association des idées: nazisme et euthanasie vont souvent de pair dans l'opinion courante, on ne sait plus trop pourquoi.

Dès juillet 1933, l'Etat national-socialiste se dote d'une loi autorisant la stérilisation des éléments jugés inaptes à la reproduction (malades mentaux, incurables, etc.). En juillet 1941, il est donné lecture dans toutes les églises d'Allemagne d'une lettre pastorale opposée à l'euthanasie. Les évêques y affirment que "jamais, en aucune circonstance en dehors de la guerre (sic) et de la légitime défense (sic) l'homme ne peut tuer un innocent!" Le 3 août 1941 l'évêque de Münster prononce un prêche retentissant par lequel il condamne l'assassinat de ceux qu'un médecin ou une quelconque commission ont décrétés "indignes de vivre". Les protestations du clergé sont réputées avoir mis fin à ce que l'on nomme "l'action T4" [203], nom de code désignant l'élimination massive de malades mentaux, ou jugés tels, population déjà soumise dans le passé à la stérilisation. Le tribunal de Nuremberg évalue à 275.000 au moins le nombre des victimes de "l'action T4". A partir de 1964, une série de procès se tiendront en Allemagne, où seront jugés les responsables et les exécutants du "programme d'euthanasie". L'un des accusés, le Dr Hans Hefelmann, avance le chiffre de 70.000 victimes. Il assure que le programme T4 n'avait soulevé aucune protestation dans le monde judiciaire et médical. Le procès est finalement remis sine die en raison de l'état de santé de l'accusé (l'un de ses coaccusés est en fuite, un troisième a été ou s'est défenestré cinq jours avant le procès).

Trois médecins poursuivis pour complicité de meurtre sont acquittés. Parmi eux, le Dr Ulrich reconnaît avoir "assoupi de trois à cinq cents malades mentaux" (1). Quatorze infirmières, accusées d'avoir appliqué le programme T4 à deux cent dix malades de l'hôpital psychiatrique d'Obrawalde en Brandebourg, sont acquittées au bénéfice du doute en mars 1965. Par contre, deux responsables nazis, Dietrich Allers, secrétaire général du programme T4, et Reinhold Vorberg, sont condamnés en 1968 à huit et dix ans de détention.

Pourquoi et comment ?

Les exécutants du programme T4 se réfèrent à un décret signé par Hitler lui-même et prescrivant au Reichsleiter Bouhler et au Dr Brandt (son médecin personnel) d'élargir ]a compétence de certains médecins (...) à accorder la délivrance par la mort aux malades qui, dars les limites du jugement humain et à la suite d'un examen médical approfondi, auraient été déclarés incurables" (2). Ce décret daté du 1er septembre 1939 [204] aurait été rédigé en octobre de la même année, et n'a jamais été publié.

Les accusés des années soixante avouent avoir exécuté les ordres reçus en éliminant un certain nombre de malades par injections de morphine, absorption de Véronal ou de Chloral et asphyxie à l'oxyde de carbone.

Il est impossible ici de ne pas rappeler ce que l'on a malheureusement nommé "l'affaire Faurisson". Les thèses du professeur Faurisson sont connues, elles concernent essentiellement la politique de déportation et non l'eugénisme nazi: -- le nombre de six millions de victimes juives dans les camps est exagéré -- Jamais Hitler n'a ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion" (3) -- les chambres à gaz n'ont jamais existé.

Il ne peut être question dans le cadre de cette étude de traiter la question de l'existence des chambres à gaz et nous renvoyons le lecteur à l'abondante bibliographie existante (4). Après Rassinier (dont l'appréciation sur l'existence des chambres à gaz est plus nuancée), Faurisson présente l'intérêt d'avoir, dans le même temps où il prétend dénoncer un mensonge vieux de quarante ans, effectivement révélé de nombreux mensonges, et suscité parmi ses contradicteurs l'une des plus formidables productions de nouveaux mensonges de la décennie. Les historiens officiels reconnaissent eux-mêmes que là où l'on fait encore visiter aujourd'hui une chambre à gaz, il n'y en eut jamais, ce qui ne devrait, à les suivre, entamer en rien le crédit accordé à d'autres vérités "historiques". Pour ce qui concerne la production récente, nous nous bornerons à citer la conclusion d'une déclaration signée par trente-quatre historiens sur la politique hitlérienne d'extermination (5): "Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible puisqu'il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement: il n'y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l'existence des chambres à gaz."

Nous sommes tout prêts pour notre part à considérer n'importe laquelle des méthodes d'élimination, y compris les chambres à gaz. Il est possible que les arguments techniques de Faurisson se révèlent sans valeur. Cela dit, il est inévitable de se demander comment techniquement fonctionnent les chambres, c'est-à-dire simplement si elles existent ou ont existé. Tel est le passage obligé de toute enquête historique. Si d'aventure il ne se trouvait personne pour montrer comment une seule chambre à gaz a pu fonctionner, nous en déduirions que personne n'a pu y être asphyxié. Nous apprendra-t-on que la logique est nazie ? Il est vrai que dans cette hypothèse les historiens français peuvent être tenus pour quittes de toute tentation néo-nazie.

Il n'y a pas, il ne peut y avoir de sujet qui échappe [206] au débat critique.

[...]

Seule la mort de l'Etat comblera nos voeux.

+++++++++++++++++

NOTES (ici renumérotées)

(1). Le Monde du 25 mai 1967.

(2). Cité par G. Wellers, Les chambres à gaz ont existé, Gallimard, 1981.

(3). Cité par Serge Thion in Vérité historique ou vérité politique, La Vieille Taupe, 1980. Thion manie la litote avec grâce quand il commente: "Cette phrase me paraît au moins maladroite puisqu'elle est ambiguë."

(4). Le mensonge d'Ulysse, Paul Rassinier, réédition la Vieille Taupe, 1979 (B.P. 9805, 75224 Paris Cedex 05)

Ulysse trahi par les siens, Paul Rassinier, réédition La Vieille Taupe, 1980.

Mémoire en défense, Robert Faurisson, La Vieille Taupe, 1980.

Vérité historique ou vérité politique? Serge Thion, La Vieille Taupe, 1980.

La guerre sociale, n· 3, 1979 (Les amis de la Guerre sociale B.P. 88, 75623 Paris Cedex 13)

De l'exploitation dans les camps à l'exploitation des camps (suite et fin), une mise au point de La guerre sociale, Paris, mai 1981.

Les chambres à gaz ont existé, Georges Wellers, Gallimard,

La mémoire d'Auschwitz, Pierre Vidal Naquet, in Esprit, sept. 1980.

Les redresseurs de morts, Nadine Fresco, in Les Temps modernes, juin 1980.

L'état SS, Eugène Kogon, réédition Le Seuil, 1970.

(5). Le Monde du 21 février 1979.

+++++++++++++++++++++++++++

Extrait de Suicide, mode d'emploi, histoire, technique, actualité, de Claude GUILLON et Yves LE BONNIEC, Paris, Editions Alain Moreau, 1982

Août 1998: L'AAARGH a reçu ce courrier:

Date: Sun, 02 Aug 1998 19:25:10 +0000 From: alain moreau <[email protected]> To: aa[email protected] Subject: Mise en demeure des Editions Alain Moreau

Messieurs, en ma qualité d'éditeur de l'ouvrage de Claude Guillon et Yves Le Bonniec "Suicide mode d"emploi " et avec leur assentiment expres, je vous fait sommation de retirer sans délais les extraits de leur ouvrage que vous publiez sur votre site. Nous ne voulons sous aucun prétexte et sous quelque forme que ce soit être associés à votre entreprise révisionniste que nous condamnons sans nuance. Nous ne saurions en aucun cas accepter de servir d'alibi à une démarche dont chacun connaît la déshonorante motivation. Dores et déjà nous estimons que nous retrouver contre notre gré associés à vos sinistres réflexions constitue, outre une malhonnêteté intellectuelle et un outrage à la vérité, un préjudice dont nous entendons demander réparation et qui ne saurait être atténué que par la disparition immédiate de toutes références à cet ouvrage, à leur auteur et à leur éditeur, et la publication immédiate sur votre site de notre protestation durant une période au moins égal à celle pendant laquelle nous avons été indûment cités. Alain Moreau

L'AAARGH répond sans sourciller:

Est-ce la voix de l'outre-tombe? Les éditions Alain Moreau semblent avoir disparu depuis des années, ainsi que l'entreprise d'escroquerie légale montée par ledit Alain Moreau sous le nom de "La Pensée universelle". Le serveur du cercle de la Librairie, ELECTRE, donne une page vide pour les "éditions Alain Moreau". L'annuaire donne un numéro de téléphone mais la personne qui répond indique qu'il n'y a plus d'"Alain Moreau" depuis longtemps.

Alors qui nous écrit? Les auteurs? La première phrase de leur livre était la suivante: "Le discours de la domination est obscène". Ils ont tenu des propos favorables au révisionnisme dans leur livre, deuxième édition revue et corrigée parue en 1982. Alain Moreau aussi, dans son bureau, recevant Pierre Guillaume, il y a longtemps, certes.

Quelqu'un qui se fait passer pour Moreau veut être dûment cité? Nous le nommons escroc. Est-ce suffisant? Que faire de cette sommation bouffonne? Nous la déposons là, sur le trottoir parisien, au milieu des crottes de chien, ses petites camarades, qui suintent sous le triste soleil d'août.


Ce texte a été affiché sur Internet à des fins purement éducatives, pour encourager la recherche, sur une base non-commerciale et pour une utilisation mesurée par le Secrétariat international de l'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d'Holocauste (AAARGH). L'adresse électronique du Secrétariat est <[email protected]>. L'adresse postale est: PO Box 81475, Chicago, IL 60681-0475, USA.

Afficher un texte sur le Web équivaut à mettre un document sur le rayonnage d'une bibliothèque publique. Cela nous coûte un peu d'argent et de travail. Nous pensons que c'est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui-même. Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours à ses risques et périls. Quant à l'auteur, il n'y a pas lieu de supposer qu'il partage la responsabilité des autres textes consultables sur ce site. En raison des lois qui instituent une censure spécifique dans certains pays (Allemagne, France, Israël, Suisse, Canada, et d'autres), nous ne demandons pas l'agrément des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir.

Nous nous plaçons sous la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19 <Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.


[email protected]



| Accueil général | Accueil français |

| La parole à nos adversaires | Peux mieux faire |

L'adresse électronique de ce document est:

http://aaargh-international.org/fran/arvs/bavarde/suicidemode.html