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LES HISTORIENS ET LE GENOCIDE

par François Bédarida

Le travail patiemment conduit par Jean-Claude Pressac apporte une contribution tout à fait essentielle à l'étude de la Shoah. En effet, en exposant avec autant de rigueur que de minutie la technique des chambres à gaz (construction, matériaux, fonctionnement)[Faites bien attention: Bédarida ose dire ici que Pressac étudie les chambres à gaz, quand en réalité, et quelques pages plus loin, il n'étudie que les fours crématoires]. à partir d'archives jusqu'ici inexplorées en premier lieu celles des entreprises allemandes chargées de fournir à la direction des camps la logistique nécessaire à l'extermination par le gaz -, cette recherche portant sur un point crucial vient s'inscrire dans la longue trame des travaux savants qui se sont accumulés depuis bientôt un demi-siècle et qui ont permis d'élaborer un savoir sûr et extraordinairement documenté sur le génocide nazi.

De fait, c'est dès la découverte des camps en 1945 que s'est manifestée la volonté de perpétuer pour l'histoire la mémoire de la Shoah. A ce travail s'attellent de grands instituts de recherche, tels que le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) à Paris, Yivo à New York, la Wiener Library à Londres. Sous l'impulsion du CDJC se réunit en 1947 à Paris le premier congrès international sur le génocide. Si on s'occupe alors en priorité de rassembler documents et témoignages, les premières études d'ensemble apparaissent bientôt, puisque c'est en 1951 que Léon Poliakov publie son livre pionnier, Bréviaire de la haine: le III Reich et les Juifs. Parallèlement le temps des thèses universitaires commence: c'est par là que Raul Hilberg entame son oeuvre monumentale.

Aux États-Unis, des auteurs comme Philip Friedman plaident avec insistance en faveur d'une histoire scientifique solidement étayée et objective, à l'opposé de ce que Salo Baron a appelé une "conception larmoyante" de l'histoire.

A partir des années l960, tandis que les études sur le génocide connaissent une ampleur considérable outre-Atlantique, l'historiographie allemande (centrée quant à elle sur l'analyse du phénomène nazi) affirme son autorité : citons en particulier sur les chambres à gaz l'oeuvre de U. W. Adam et de E. Kogon, H. Langbein et A. Rückerl. En France, on doit signaler les multiples publications de Georges Wellers. En Israel, la moisson ne cesse de s'amplifier, apportant de nouveaux éclairages sur des questions mal élucidées ou qui ont donné lieu à de fâcheuses confusions : ainsi le nombre réel des victimes d'Auschwitz. A l'heure actuelle, un nouveau pas est franchi avec l'ouverture des archives soviétiques.

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L'Histoire, n·156, juin 1992. Tous ces textes immortels, qui feront se boyauter quelques générations d'étudiants qui auront à plancher sur les grandes mythologies du XXe siècle ont été scannés et mis sur site par les illettrés de COL (Communauté On Line)

<http://www.col.fr/antisem/negation/21.htm>

Récupéré le 13 juin 1997. Les fautes sont à imputer à COL.

Ces trois articles qui venaient cautionner Pressac en 1992 expriment le soulagement que procurait à leurs auteurs la sortie du livre de Pressac, qu'il résume dans ce numéro de L'Histoire et qui s'intitulait prudemment Les Crématoires d'Auaschwitz (et non les "Chambres à gaz"), aux éditions du CNRS, sous la patronage de Bédarida. Ce livre, qui confine parfois à la fumisterie, a été bombardé et détruit par les révisionnistes. Vous trouverez toutes les références dans notre "Tiroir du malheureux Pressac". Tous ceux qui se sont servis du livre de Pressac comme d'un parapluie préfèrent aujourd'hui oublier de le mentionner. C'est la Mémoire qui flanche...


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