[(10)] L'Age d'Homme, 1980, Julliard/L'Age d'Homme, 1983. Assez curieusement, ce roman a été transmis à l'Ouest par le KGB. Efim Etkind, qui le préface, remarque que pour Grossmann "il n'y a pas de différence de principe entre le nazisme de Hitler et le bolchévisme de Staline." Etkind dit aussi que Grossmann était "un des meilleurs journalistes militaires pendant la guerre."
[(11)] {Voir l'introduction au chapitre précédent.]
[(12)] Pendant que j'écris ces lignes, les éditions Acte Sud font passer dans la presse un placard publicitaire pour un ouvrage d'un Hugh Nissensson, intitulé l'Eléphant et le problème juif. Le texte dit ceci: "La génération de l'holocauste vieillit. Nous errons dans le désert. Il faut quarante ans aux souvenirs pour passer dans l'histoire et le mythe. Et c'est ce qui se passe ici. Voici notre dernière chance d'enregistrer la vérité." Qui ne trouverait cet aveu pathétique?
[(13)] Dans le même entretien (cf supra note 3), Heiner Muller dit: "En Allemagne, les gens sont plutôt monochromes, uniformes. Les visages ont été effacés par la période nazie. La seule identité des Allemands est la valeur du deutschmark." [Cette affirmation s'est incarnée deux ans plus tard dans le vote des Allemands de l'Est qui se sont vendus comme du bétail au deutschmark du chancelier Kohl. Ils sont maintenant, logiquement, traités comme du bétail, comme dans un résumé étymologique du mot "pécuniaire".]
[(14)] On ne saurait ici trop recommander l'excellent ouvrage de Colette Beaune, Naissance de la nation France.
[(15)] Aucun des membres de cette cabale ne s'est jamais signalé par la moindre contribution aux études, fort nombreuses en France, sur Heidegger et sa pensée. On trouvera une bibliographie de et sur Martin Heidegger dans le numéro de L'Herne qui lui est consacré, n° 45, 1983. Contrairement à ce que disent beaucoup d'articles parus récemment, Heidegger a donné des explications circonstanciées, dès 1945, sur ses rapports avec les nazis. On les trouve dans ce numéro de L'Herne, p. 100 à 106.
[(16)] "De la haine de pensée aux faurissonneries", Le Matin, 26 octobre 1987. [Mais reconnaissance est due à celui qui a donné une vraie et bonne traduction d'Etre et Temps. Celle qu'en a donnée Gallimard n'est pas même bonne à envelopper le poisson.]
[(17)] On enterre fin février le poète René Char. Nul n'est censé ignorer qu'il avait entretenu des rapports d'amitié philosophique et politique avec Martin Heidegger. On sait aussi que Char, une figure de la Résistance, avait refusé de se livrer aux joies de l'épuration. Comme le dit Jean Tavernier, qui fit de même, "pour épurer les autres, il faudrait commencer par s'épurer soi-même." Or, qui lit l'homélie sur la tombe de Char? Vidal-Naquet, le procureur général spécialisé dans la traque du révisionnisme. Il faut croire celui qui disait que nous vivons une époque formidable.
[(18)] [Monsieur Halévy n'a jamais répondu à cet article. Condoléances.]