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Les partis de gauche défendent le devoir de mémoire 

 Le Monde, 15 décembre 2005

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Comment l'État doit-il accomplir son devoir de mémoire sans entraver le travail des historiens ? Alors que dix-neuf d'entre eux ont rendu public, le 12 décembre, une déclaration contre les "interventions politiques" dans leur travail (Le Monde du 14 décembre), c'est au tour de vingt-cinq intellectuels de gauche dont Edgar Morin, Max Gallo et Paul Thibaud, de faire la même demande au nom de "la liberté de débattre". "Le pouvoir ne saurait régler (...) les perpétuels réaménagements de la conscience collective, (...) le dialogue avec le passé qui est indissociable de l'exercice des libertés publiques", écrivent-ils. Jeudi, l'ensemble des responsables de la gauche devaient se réunir pour présenter leur pétition exigeant l'abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février sur le "rôle positif" de la colonisation.

 

Si la plupart des chefs de parti, au complet pour la première fois depuis 1996, justifient leur démarche au nom du devoir de mémoire mais aussi de la liberté de recherche, ils n'envisagent pas de suivre les chercheurs dans leur demande d'abroger les dispositions législatives qui ont "restreint la liberté de l'historien". A leurs yeux, la loi Gayssot réprimant la négation des crimes contre l'humanité, celle sur le génocide arménien ou la loi sur la reconnaissance de l'esclavage relèvent du "devoir de mémoire" que doit accomplir la représentation politique.

"Je comprends les historiens, qui sont dans leur rôle, mais le Parlement est aussi dans le sien. Il doit pouvoir revenir sur sa propre histoire car cela entraîne des conséquences juridiques concrètes", affirme François Hollande, qui donne pour exemple les "conséquences réparatrices" obtenues après la reconnaissance de la "guerre" et non des "événements" d'Algérie. Même analyse chez les Verts : "Le politique ne doit pas se mêler d'histoire, mais il a le droit de dire les interdits et de punir comme sur le génocide juif", assure Yann Wehrling, le secrétaire national.

Ce devoir de mémoire est également revendiqué au PCF : "Il appartient politiquement à la communauté nationale d'avoir un regard sur son histoire", renchérit Patrice Cohen-Seat, porte-parole. Tandis qu'Olivier Besancenot met en garde : "Il faut faire attention à ne pas déplacer le débat : il est nécessaire d'abroger d'abord avant de débattre de qui doit faire l'histoire", explique le porte-parole de la LCR, pour qui l'État doit "savoir reconnaître ce qui s'est passé".

Dominique de Villepin leur a répondu d'avance, mercredi à l'Assemblée : "Il est normal que nous nous posions des questions sur notre identité commune, mais, oui, je suis fier d'être Français !", a-t-il asséné, ajoutant : "J'assume toute l'histoire de France."

Isabelle Mandraud et Sylvia Zappi

 

Le Monde, 15 décembre 2005


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