AAARGH
Jean-Louis Berger, cinquante-trois ans, professeur de lettres au collège de Lemberg (Moselle) et ancien candidat du Front national lors des législatives de 1997, a été condamné, lundi 15 mai, par le tribunal correctionnel de Sarreguemines, à dix mois de prison avec sursis et à payer 10.000 francs à chacune des sept parties civiles pour avoir tenu des propos négationnistes devant ses élèves. Lors de l'audience, le 20 mars, le procureur avait requis un an de prison ferme. L'enseignant, suspendu de ses fonctions, a annoncé son intention de faire appel du jugement.
Les faits remontent à fin mars 1999. Tous les élèves du collège de Lemberg assistent à une représentation d'une pièce tirée d'un roman de Hans Peter Richter, Mon ami Frédéric, qui raconte l'histoire d'un enfant juif persécuté entre les deux guerres mondiales. Quelques jours plus tard, durant un cours de français, M. Berger revient sur la représentation devant deux classes de troisième. Les témoignages des collégiens sont sans équivoque. « Les camps de concentration étaient en réalité des camps de travail, disent-ils, en rapportant les propos de l'enseignant. Les chambres à gaz ne servaient qu'à éliminer les poux. Il n'y a pas eu six millions de morts dans les camps mais un million, les cinq autres [millions] sont bien vivants... »
Dès le lendemain matin, une mère d'élève fait part au principal de son indignation. Son fils, choqué, « ne comprend pas qu'un professeur puisse mettre en doute des faits avérés », explique-t-elle. Le chef d'établissement demande alors aux élèves d'écrire ce qu'ils ont entendu. Les récits des trente-neuf collégiens sont concordants.
« ANTISÉMITISME FORCENÉ »
Lors de l'audience, le 20 mars, M. Berger a affirmé avoir « agi en homme libre ». L'enseignant jugeant « très fantaisistes » les accusations dont il est l'objet, le procureur l'a interrogé sur sa présence, en novembre 1999, à un colloque révisionniste à Paris au cours duquel il a pris la parole. « Je n'ai fait qu'énoncer des vérités officiellement reconnues », écrit M. Berger, dans un communiqué diffusé lundi 15 mai, à l'issue du rendu du jugement auquel il n'a pas assisté. « Il confirme ses opinions d'extrême droite et son antisémitisme forcené », a commenté maître Raphaël Nisand, avocat des sept parties civiles (deux parents d'élève, la Licra, le MRAP, la Ligue des droits de l'homme, des associations de déportés et la FSU). Le principal du collège de Lemberg a, pour sa part, salué cette condamnation et souhaité que l'enseignant ne soit plus jamais en contact avec des enfants.
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