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La tragédie palestinienne: légitimer ses propres oppresseurs



La vraie tragédie que connaissent les Palestiniens et les Arabes d'une façon générale, ce ne sont pas les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité dont ils continuent de souffrir depuis l'invasion des juifs en terre de Palestine jusqu'à nos jours. La vraie tragédie, et le plus grand malheur qui les frappent, c'est qu'ils ont reconnu à leurs colonisateurs et oppresseurs le droit de l'être, en leur accordant le droit de s'établir en tant que puissance politique étrangère sur leur propre terre.

Que des juifs veuillent s'établir sur la terre de Palestine, cela pourrait se faire dans un cadre pacifique de migration civile qui n'a jamais constitué un problème politique dans cette région.

Mais, là où les chosent commencent à se gâter, c'est quand des juifs viennent s'établir sur une terre qui n'est pas la leur, pour y imposer une entité militaire et étatique aboutissant à l'élimination physique, culturelle et même historique de ses véritables habitants. C'est là une des formes les plus barbares du colonialisme. Et devant cette barbarie, les représentants du peuple palestinien, corrompus comme leurs confrères du monde arabe, n'ont pas hésité à commettre un crime absolu: celui de reconnaître à leur propre ennemi mortel le droit de les éliminer!

Reconnaître à Israël le droit à l'existence, c'est accorder une légitimité à la colonisation.

Aujourd'hui, les Palestiniens paient le prix de leur tragique compromission.

Il est encore temps de dénoncer le sionisme et de repartir sur des bases saines, celles de leur dignité et de leur souveraineté sur leur propre terre. Il est encore temps de demander l'abolition de l'État d'Israël et le renvoi dans leurs foyers des colonisateurs venus des quatre coins du monde.

C'est seulement en clarifiant les principes de base et les termes du conflit, qu'une lutte véritable et mobilisatrice de tous les hommes et femmes de par le monde épris de justice et de respect des autres devient possible et efficace.

Et c'est à ce moment, que l'on s'apercevra qu'Israël n'est qu'un leurre, fabriqué par les grandes puissances occidentales pour soumettre la population de toute la région à leur loi. Clinton a été clair en précisant que l'Amérique s'engage à préserver «supériorité stratégique d'Israël dans la région». Cela veut dire aide militaire, financière et politique en faveur d'Israël, et par conséquent «contre» les pays arabes. Israël est un leurre, une machine infernale colonialiste entre les mains des Occidentaux servant à protéger leurs intérêts stratégiques. Qu'on ne s'y trompe pas: ce ne sont ni les juifs ni les soi-disant Israéliens qui sont les vrais ennemis des Arabes, mais les Occidentaux qui les arment, les financent et les soutiennent.

Le conflit palestinien est un conflit essentiellement et uniquement de nature coloniale et d'occupation territoriale servant des intérêts stratégiques des grandes puissances. Pour brouiller les cartes et pour travestir la réalité, on a cherché à le transformer en un conflit religieux et même ethnique. Beaucoup d'Arabes malheureusement ont été pris dans ce redoutable piège, et l'on a commencé à discuter chacun de textes religieux, de lieux saints, etc. Cet amalgame a énormément nui à la cause arabe.

Il faut que nous revenions à ces principes clairs qui sont à la base de la défense de notre cause: le conflit est d'ordre politique et colonial, il n'est ni religieux ou racial. Nos oppresseurs, ce sont les puissances qui arment leurs mercenaires installés sur notre terre sous couvert d'un État sans légitimité et sous prétextes de droits raciaux imaginaires.

Le jour où nous aurons identifié nos vrais ennemis, et dénoncé nos véritables oppresseurs, alors ce jour là sera le premier jour de notre libération.


Mondher Sfar


Les Vrais Israël



Les Palestiniens vivent à nouveau les affres de la guerre, d'une guerre coloniale avec ses crimes les plus horribles et les plus révoltants. Ce qui vient de se produire en Palestine n'est qu'un épisode de plus de la longue série d'épreuves et de sang qui n'a cessé d'arroser le sol de Palestine depuis des dizaines d'années avant la création de l'Etat colonial d'Israël.

Mais aujourd'hui, s'ajoute à cette épreuve, celle de la mémoire, celle de l'oubli de ce qu'est l'Etat d'Israël, l'oubli des droits arabes sur la terre de Palestine et l'oubli de l'objectif de l'abolition de l'Etat colonial israélien et le retour de cette terre à ses occupants.

C'est que la lutte actuelle pour la récupération des territoires conquis depuis la guerre de Six jours en 1967 nous a fait oublier le vrai conflit qui en est à l'origine, à savoir le conflit colonial qui nous oppose depuis le début du siècle au projet sioniste de création d'un Etat en terre et en milieu arabes dans le cadre de la soumission de l'ensemble du monde arabe et de ses richesses pétrolifères à la domination occidentale.

En acceptant plus ou moins implicitement le fait accompli, l'existence au milieu de notre région et sur nos terres d'un pouvoir étranger hostile et structuré en Etat, nous aurons légitimé ses agressions passées, et nous lui aurons donné la force morale de continuer à nous agresser dans le présent et le futur. La lutte pour la récupération des seules terres arabes occupées en 1967 à l'exclusion du reste de la Palestine, lui aussi occupé au même titre en 1948, devient absurde et vaine. Ce serait suicidaire, puisque nous aurons accepté la présence coloniale dans la région arabe, avec ce que cela implique de domination politique, économique et militaire sur toute la région. Oublier la libération de toute la Palestine, c'est accepter ce rapport de forces qui a transformé la région arabe en une zone sans souveraineté, gouvernée par des despotes soutenus par les grandes puissances et qui n'ont qu'une fonction: fermer la gueule au peuple arabe et l'habituer à la soumission, au sous-développement et à l'exploitation. Celui qui ose lever la tête est aussitôt écrasé et exterminé comme l'est actuellement le peuple irakien. On a oublié trop vite que derrière la tragédie irakienne se profile l'ombre d'Israël.

Israël n'a aucune autre justification que militaire et de domination régionale. Les Sionistes ont vainement cherché à justifier cette colonisation par le statut particulier des juifs dans le monde et leur prétendue persécution dans le monde, ou même par leur nostalgie des temps bibliques. Ce sont là des prétextes fallacieux et trompeurs. Ces arguments ne sauraient prouver la bonne foi de ces colonisateurs, car les Arabes n'ont jamais refusé l'accueil des juifs quand ils ont été persécutés, notamment en Europe au XV siècle. Mais entre venir s'installer en terre arabe de façon pacifique, c'est une chose, et venir s'y installer par les armes, en assassinant ses habitants, les déportant, et en y substituant une entité étatique pour mieux effacer le souvenir de ce peuple, c'en est une autre, et cette chose s'appelle un crime contre l'humanité punissable par des juridictions internationales appropriées.

C'est que les juifs sont venus s'établir sur une terre qui n'est pas la leur, pour y imposer une entité militaire et étatique aboutissant à l'élimination physique, culturelle et même historique de ses véritables habitants. C'est là une des formes les plus barbares du colonialisme. Et devant cette barbarie, les représentants du peuple palestinien, corrompus comme leurs confrères du monde arabe, n'ont pas hésité à commettre un crime absolu: celui de reconnaître à l'ennemi le droit de les éliminer! Et ce beau geste, on l'appelle: paix.

Reconnaître à Israël le droit à l'existence, c'est accorder une légitimité à une forme des plus barbares de la colonisation.
Il est encore temps de dénoncer le sionisme et de repartir sur des bases saines, celles de notre dignité et de notre souveraineté sur notre propre terre. Il est encore temps de redire notre revendication essentielle et première, celle du démantèlement de l'État d'Israël et le renvoi à leurs foyers des colonisateurs venus des quatre coins du monde.

C'est seulement en clarifiant les principes de base et les termes du conflit, qu'une lutte véritable et mobilisatrice de tous les hommes et femmes de par le monde épris de justice et de respect des autres devient possible et efficace.

Et c'est à ce moment, que l'on s'apercevra qu'Israël n'est qu'un leurre, fabriqué par les grandes puissances occidentales pour soumettre la population de toute la région à leur loi. Clinton a été clair en précisant que l'Amérique s'engage à préserver la "supériorité stratégique d'Israël dans la région". Cela veut dire aide militaire, financière et politique en faveur d'Israël, et par conséquent "contre" les pays arabes. Israël est un leurre, une machine infernale coloniale servant à protéger des intérêts stratégiques. Qu'on ne s'y trompe pas: ce ne sont ni les juifs ni les soi-disant "Israéliens" qui sont les vrais ennemis des Arabes, mais ce sont les intérêts occidentaux et les Etats qui les arment, qui les financent et les soutiennent.

Cessons de nous plaindre auprès de l'Amérique, de l'Europe, comme si elles étaient des parties neutres vis-à-vis d'Israël. Bien au contraire, cessons de nous en prendre à cette entité leurre qu'est Israël, et désignons les grandes puissances qui arment, financent et soutiennent cette entité comme les vrais colonisateurs et les vrais oppresseurs. Car toute aide, tout armement fourni à Israël est un acte d'hostilité aux Palestiniens et aux Arabes qui en subissent les conséquences. Occupons nous de ceux qui arment le bras du criminel, et moins des exécutants. Ce sont eux les vrais Israël qui nous assassinent, qui nous oppriment et qui nous terrorisent sous couvert d'un leurre qu'ils ont installé en terre de Palestine. Demandons aux Américains et aux Européens des comptes sur les armes qu'ils ont déversées et qu'ils continuent de déverser en terre de Palestine pour mieux nous asservir. Tous les crimes et toutes les agressions "israéliennes" ne sont avant tout que le fait de ces grandes puissances qui agissent derrière les rideaux israéliens. Ce sont eux les véritables criminels. Dénonçons-les en tant qu'ennemis qui agissent contre nous! Démasquons-les! Exigeons d'eux qu'ils cessent toute aide et tout financement à nos agresseurs et persécuteurs. Dénonçons leurs liens avec nos bourreaux. Boycottons-les! Rompons nos relations avec eux. Organisons une résistance commune contre eux, jusqu'à l'évacuation totale des troupes étrangères de la terre de Palestine et la libération de nos peuples arabes d'une colonisation officielle qui dure depuis 1948.
Mondher Sfar


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