AAARGH
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LA
GAZETTE DU GOLFE ET DES BANLIEUES
Nouvelle série
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Numéro 7 -- avril 2002
>[email protected]<
Nouvelles
en français et en anglais
Créée
en 1991 par Serge Thion
News in French
and English
Established
1991 by Serge Thion
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US GO HOME
JEWS PROCEED TO BIROBIDJAN
ARRETONS LA BOUCHERIE JUIVE
EN PALESTINE
ILS MASSACRENT LES CIVILS ET
S'ACHARNENT SUR LES SECOURISTES
ADOLF SHARON À LA HAYE
JOSPINRAC BOMBARDE L'AFGHANISTAN,
AUSSI.
BEN LADEN SE MARRE BIEN
ANACONDA: LES MORTS SE FONT
LA MALLE
LA CLÉ DU MYSTÈRE:
AL QAIDA N'EXISTE PAS
LE FBI N'A PAS TROUVÉ
UNE SEULE CELLULE
A GUANTANAMO, ON NE DIT PAS
MOT
L'ARMÉE NAZIONISTE PARADE
EN FRANCE
UN MILITANT DE LA LIGUE DES
DROITS DE L'HOMME
FLINGUE LE CONSEIL MUNICIPAL
DE NANTERRE
ISRAÉLIENS, PENSEZ À
NORIEGA, SADDAM HUSSEIN, BEN LADEN,
VOYEZ COMMENT LES AMÉRICAINS
BOMBARDENT
LEURS PROPRES CRÉATURES
Contributions d'Israël
Shamir, Uri Avnéry, Philippe Blanchard, John Sugg, Pierre
Guillaume, Maria Poumier, El Incontrolado, Robert Fisk, Congressman
Dennis Kucininih, Peter Symonds, José Saramago.
oooooooooooooooOOOOOØØØOOOØØØOOOOOooooooooooooooo
Edito
I Sur ce qu'on
entend par "paix juste"
Beaucoup d'organisations commencent à
se mobiliser pour protester contre les méthodes barbares
du gouvernement israélien. Les diplomaties européennes
appellent à un arrêt des "violences", le
même mot que l'on emploie pour désigner les actes
des hooligans, à la sortie des stades. Les diplomaties
arabes proposent un petit marchandage, issu de la culture des
souks. Tout le monde se débarrasse de la réalité
en appelant à une "paix juste". Qui ne voudrait
d'une "paix juste" ? C'est le thème particulièrement
lancinant de diverses campagnes où pétitionnent
nombre de personnes qui se disent ou se revendiquent comme "juifs"
et "juives" de France.
Il est entendu qu'une "paix juste",
dans le présent contexte politique, veut dire l'établissement
d'un Etat palestinien, dans la portion congrue que l'Etat juif
lui laisserait en Palestine, les Territoires dit "occupés",
en souvenir de la conquête de 1967 qui venait effacer l'échec
de 1948, en évacuant peu ou prou les "colonies".
Il n'est pas inutile de rappeler ici que cet Etat était
prévu en 1947 par les Nations-Unies, bien que personne
ne puisse dire exactement de quel droit les Nations-Unies disposaient
du destin et du territoire d'une population qui n'était
pas consultée... Cet Etat inexistant -- demandez-vous pourquoi
il n'existe pas encore vraiment -- est déjà vieux
de 55 ans. Combien de temps peuvent vivre les Etats inexistants
?
Les partisans d'une "paix juste"
imaginent que ces deux Etats vont ensuite, du simple fait de leur
existence, coexister harmonieusement. Le bon sens, qui devrait
nous interdire de nous livrer à des naïvetés
de ce genre, nous indique que cette solution, si par miracle elle
intervenait, arriverait beaucoup trop tard. Il y a longtemps que
les ignominies de l'occupation rendent la coexistence impossible.
Elle serait issue de trop d'années de guerre, de racisme,
de brutalités et d'horreurs imposés par les juifs.
Mais surtout elle n'aurait rien de "juste".
Quelle justice pourrait advenir d'une énorme spoliation
? Les 60 ou 70% du territoire palestinien que les juifs entendent
s'approprier représentent le produit d'une énorme
rapine, effectuée à main armée. Depuis quand
un tribunal reconnaîtrait-il au pillard qui a volé
les propriétés d'autrui à force ouverte le
droit de garder la plus grosse partie du butin en proclamant le
partage "juste" ?
Le fait est que les Palestiniens n'ont
jamais "reconnu" le droit des étrangers à
venir les envahir et les déposséder par la force.
Que ce soient les Arabes de Palestine qui sont restés dans
les frontières de 48, ceux qui vivaient en 67 dans les
territoires palestiniens sous tutelle jordanienne ou égyptienne,
et ceux qui vivaient dans les camps, en dehors de la Palestine
depuis 48, aucun n'a jamais accepté vraiment cette spoliation.
Ils résistent avec la dernière énergie. Faisons
un petit effort d'imagination: on dirait que la deuxième
guerre mondiale s'arrête en 1940 ou début 41. Les
Allemands occupent une bonne partie de la France. Une certaine
résistance s'organise et multiplie peu à peu les
actes contre les occupants. Décidés à détruire
les "terroristes", les Allemands occupent le reste du
pays, la zone nono (non-occupée). Ce qui aboutit à
renforcer et développer la résistance qui multiplie
les attentats contre les occupants. Les atrocités de l'armée
d'occupation se multiplient. Les attentats suicide interviennent
comme réponse à l'utilisation de plus en plus massive
de l'armée pour imposer l'occupation. Alors interviennent
de bonnes âmes qui proposent une "paix juste".
On va fixer une frontière sur la zone de démarcation.
Les Allemands s'approprient toute la zone nord, y compris les
régions atlantiques, dans laquelle les Français,
devenus étrangers sur place, n'ont pratiquement plus aucun
droit, et la France se réduit au Massif central et à
la Provence. Voici la "paix juste", proposée,
le plus souvent, par des émigrés allemands. Qu'en
pensez-vous ? N'est-ce pas une merveilleuse solution ? D'ailleurs,
les chefs israéliens ne sont-ils pas eux-mêmes très
favorables à cette "paix juste" ? Ce qui prouve
bien qu'elle est le contraire de la paix et l'inverse de la justice.
Elle se fonde sur un cynisme effroyable,
sur une "injustice" perpétuelle. Ce n'est pas
une "paix", c'est une solution de force imposée
par la force. Le cynisme anglais la résume ainsi: "Might
is right".
L'occupation allemande a cessé.
L'Allemagne du Troisième Reich a été abolie,
démantelée et totalement dissoute. L'Union soviétique
est passée. L'Allemagne de l'Est a été rachetée.
L'occupation turque à Chypre ne durera pas toujours. L'occupation
chinoise du Tibet est condamnée. L'occupation israélienne
devra cesser dans les "territoires occupés" comme
dans le reste de la Palestine. La seule solution durable, la seule
"paix juste" sera le repli de l'appareil militariste
et fascisant de l'Etat israélien qui sera liquidé
par des moyens politiques, comme n'importe quelle entreprise en
faillite. Si, par une singulière perversion de l'esprit
du droit, on pouvait considérer que les juifs ont eu à
un moment donné un droit quelconque, si minime fût-il,
en Palestine, ils l'ont rendu caduc par leur comportement fondamentalement
raciste et inhumain, par leur recours obstiné, permanent
aux actes condamnés par ce même droit sous la rubrique
"crimes contre l'humanité". La seule "paix
juste" est le départ des juifs vers d'autres destinations,
tout comme les croisés, il y a neuf siècles, ont
dû finir par se rembarquer après un siècle
de présence militaire et politique. En Algérie,
il a fallu 130 ans et une guerre pour convaincre les colons de
partir. Les seules colonisations durables sont celles qui commencent
par un génocide à peu près complet (Amérique
du nord, Australie, Nouvelle-Zélande...). Quant à
ceux qui aujourd'hui demandent une "paix juste" fondée
sur l'injustice, il faut se demander s'ils ne sont pas les agents,
volontaires ou involontaires, d'un sionisme remaquillé
qui cherche à cacher ses horreurs. Soutenir une présence
juive en Palestine, c'est justifier les crimes sur lesquelles
elle se fonde et sans lesquels elle aurait cessé depuis
longtemps.
II L'affaire
de l'avion
Alerté dès le mois d'octobre
par Emmanuel Ratier sur le fait qu'on ne voyait l'avion qui est
"entré"" dans le Pentagone sur aucune photo,
nous avons, nous aussi suivi cette affaire, parallèlement
à Thierry Meyssan, du Réseau Voltaire, vis-à-vis
duquel nous éprouvons une profonde méfiance car
son fonctionnement se nourrit certainement de canaux branchés
sur des milieux policiers qui l'irriguent en fonction de leurs
besoins politiques. Mais un fait et un fait. Et quel sont les
faits sur l'avion du Pentagone? Pas de photos, pas de traces de
l'avion, et un trou qui ne permet pas de faire entrer un avion
avec des ailes.
La version officielle des événements
du 11 septembre, donnée immédiatement pas les autorités
américaine, offre trop d'invraisemblances pour être
acceptée telle quelle. Couvrir ces invraisemblances en
disant qu'elles relèvent de l'enquête du FBI est
une gentille façon de prendre les gens pour des cons. Mais
il faut distinguer l'explication générale de ce
qui s'est passé ce jour-là, qui reste un grand mystère,
de l'affaire de l'avion du Pentagone, qui n'est qu'une petite
partie, presque secondaire. Qu'il y ait eu un avion ou un hélicoptère
ou un camion ne change pas grand chose au fait qu'il faut expliquer
cette attaque sur le Pentagone autrement qu'en nous racontant
des contes tirés des Mille et une nuits.
Pour notre part, ayant mené nos
recherches indépendamment de Meyssan, mais en tombant souvent
sur les mêmes sources ou les mêmes donnés,
nous constatons d'abord l'absolue nécessité du révisionnisme
à chaud. Les versions officielles ont pris l'eau dès
le premier jour. La violence des réactions du petit monde
de la presse à l'égard de Meyssan est très
révélatrice: on le traite de Faurisson et, pour
une fois, c'est à juste titre. Il va bientôt, d'ailleurs,
connaître le processus d'exclusion, de diffamation et d'annihilation
qui a frappé les révisionnistes avant lui. Bienvenue
au club.
La presse, sous toutes ses formes, ne
vit que dans la mesure où elle se moule sur les milieux
dirigeants, où elle s'intègre dans les stratégies
et le discours des hommes politiques qui la contrôlent par
mille moyens. On a bien vu que l'affaire du 11 septembre a provoqué
une réaction américaine qui n'avait rien de spontané.
Tout était en place avant ce fameux mardi matin. Nous avons
ici même tenté de fournir des hypothèses pour
rendre compte de ces choix politiques. Thierry Meyssan en propose
d'autres, qui sont un peu différentes mais non incompatibles.
C'est un chantier où il faut que beaucoup d'esprits critiques
s'investissent et s'expriment. Internet est là pour faciliter
ce travail collectif qui est de nature révisionniste. C'est
pourquoi il va devenir de plus en plus difficile.
Pour finir en retournant sur l'avion du
Pentagone, il reste toute une liste de questions qui demeurent
aujourd'hui sans réponse. Nous n'ignorons nullement qu'il
y a eu des témoins, que ces témoins disent avoir
vu un avion, un avion civil de transport aérien. Nous avons
échangé des émails avec certains de ces témoins.
Le fait que la plupart sont des employés du gouvernement
(ce qui est le cas de beaucoup de gens à Washington) ne
les disqualifie pas automatiquement. Nous considérons donc
qu'il est possible qu'un avion soient entré dans le Pentagone.
Mais à partir de là les questions abondent et les
réponses fournies par Le Monde ou Libération
sont ridicules. Il n'est pas illégitime de continuer
à remarquer que tout ce qui entoure cette affaire du 11
septembre demeure enveloppé d'un épais voile de
mystère qui justifie TOUTES les questions. Il y a forcément
eu conspiration, et ceux qui essaient d'empêcher les questionnements
nous paraissent suspects.
Nous suivons le dossier mais nous n'en
ferons pas une priorité. Ce qui se passe en Palestine est
trop horrible pour qu'on laisse la question dans le placard. Le
principal but des démocrates, des gens honnêtes,
de ceux qui ne favorisent pas le crime et la barbarie, consiste
à réclamer sur tout les tons et à ouvrer
autant que faire se peut à la dissolution pacifique de
l'appareil étatique prétendument juif en Palestine,
et au reclassement des citoyens prétendument juifs de cette
entité criminelle. Les responsables politiques (de tous
les partis) devaient succéder à Milosevitch le plus
tôt possible pour un vrai, grand procès pour crimes
contre l'humanité.
III Les actes
dits "antisémites"
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril,
au moment où en Palestine les Israéliens mettent
Arafat dans une cage, et où les Palestiniens recourent
massivement à l'attentat-suicide ("bestiaux"
dit Barnavi) pour lutter contre l'étouffement par l'armée,
ses blindés, ses hélicos, ses roquettes, on assiste
soudain à une vague d'attentats contre des synagogues:
Sarcelles, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille, etc. Toute cette
opération a été évidemment centralisée
et coordonnée. Il n'existe en France aucune organisation
dont les buts seraient de brûler des synagogues ou des boucheries
kasher. Ce phantasme n'existe que dans l'esprit des militants
juifs. Les circonstances et le minutage montrent qu'à l'évidence
ces actes sont commis par des services israéliens pour
essayer de contrebattre ou d'inhiber les critiques de plus en
plus véhémentes qui s'élèvent contre
la sauvagerie de la répression israélienne. On aimerait
que les serpillières de la presse veuillent bien avoir
l'élémentaire pudeur de s'étonner devant
la survenue de ces pseudo actes antisémites.
oooooooooooooooOOOOOØØØOOOØØØOOOOOooooooooooooooo
L'AVION
DU PENTAGONE
Quelques éléments
de collecte:
Si vous voulez la preuve qu'aucun avion
n'a pu pénétrer dans le Pentagone, voyez les photos,
bizarrement redatées, prises par une caméra automatique,
où dans la même seconde on voit le bâtiment
intact et une boule de feu, sans l'ombre de la queue de quoi que
ce soit. La question subsidiaire est: qu'est devenu l'avion d'American
Airlines, s'il a existé, dont on nous dit qu'il est "tombé"
sur le Pentagone, alors qu'il n'existe aucune preuve visuelle
de ce phénomène ?
Voir les photos sur le site du Washington
Post, qui dit benoîtement que l'avion "n'est pas
clairement visible". Il n'y a pas plus d'avion que de beurre
sur la commode.
<http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A56670-2002Mar7.html>
Ces photos ont ensuite disparu, mais elle ont été
récupérés par d'autres sites.
Au fur et à mesure que les jours
passent, nous sommes submergés par un déluge de
photos du Pentagone qui montrent qu'il n'y a pas eu d'attaque
par un avion, du tout. Voir, entre autres,
<http://www.thepowerhour.com/postings/report.htm#Part>
- "A lire Thierry Meyssan,
on se croirait en plein roman de politique-fiction. Pour ce défenseur
des libertés individuelles, principal animateur du Réseau
Voltaire, l'attentat sur le Pentagone du 11 septembre dernier
serait une mise en scène, Oussama bin Laden un membre
actif de la CIA agissant en tant que banquier et recruteur de
l'organisation, Mohammed Atta, chef désigné du
commando, un membre des services secrets pakistanais et George
Bush un pantin aux mains d'un groupe de conspirateurs désireux
de renforcer l'arsenal militaire américain."
C'est ce qu'écrit Actualité
juive (21 mars): "Attentats du 11 septembre: ceux qui
croient à une intox". On lit aussi: "Une thèse
qui avait été avancée, bien avant Meyssan,
par la lettre électronique Faits et Documents du
18 octobre 2001, diffusée par le journaliste d'extrême
droite Emmanuel Ratier."
Autres photos: <http://criticalthrash.com/terror/>
L'auteur arrivé sur place avant les pompiers, dit qu'il
a vu l'avion à 30 m du sol. On lui demande de confirmer;
il répond:
- From: [email protected],
Date: Sat, 16 Mar 2002 18:34:13 EST
- Subject: Re: plane
- i saw the american airlines
757 hit the pentagon... i dont know why there is no debris in
the picture
Voir
<http://www.ournetfamily.com/WarOnTerror/emails/pentagonwitness.html>
Un site sceptique, avec traductions françaises
de sceptiques américains:
<http://www.cs3i.fr/abonnes/do/ag/383.htm>
Qui a fait pression
sur Yahoo?
Qui a demandé à Yahoo de
changer sur son site <http://fr.news.yahoo.com/020325/108/2j0r0.html>
un tout petit membre de phrase, et un seul, dans le long compte
rendu consacré par Philippe Blanchard et Valérie
Labrousse à l'accueil fait au Salon du Livre au récent
ouvrage de Thierry Messan, "L'Effroyable Imposture"?
En effet: le lundi 25 mars 2002, à
11h 45, l'article placé sur ce site se terminait de la
manière suivante:
- "En une semaine,
«l'Effroyable imposture» est devenu une bible pour
les adeptes de Faurisson. Et ce ne sont certes pas les animateurs
des sites anti-rumeur «HoaxBuster» ou «Snops.com»
respectivement interrogés par Canal Plus et l'AFP qui
pourront révéler si oui ou non le Pentagone a manipulé
la version officielle des attentats du 11 septembre."
6 h et 17 mn plus tard le même jour,
à 18 h 02 exactement, tandis que l'intégralité
de l'article était respectée, seule la première
phrase de cet alinéa était ainsi modifiée:
- "En une semaine,
«l'Effroyable imposture» est devenu un véritable
phénomène. Et ce ne sont..."
Qui a peur de qui? Et de quoi?
11 Septembre :
le grand mensonge des Etats-Unis
-
- Selon le journaliste Thierry
Meyssan, aucun avion ne serait tombé le 11 septembre sur
le Pentagone et l'ensemble de la version officielle américaine
sur les attentats serait fantaisiste. Une thèse particulièrement
bien étayée dans son dernier ouvrage, L'Effroyable
imposture, qui sort cette semaine aux éditions Carnot.
- A lire Thierry Meyssan,
on se croirait en plein roman de politique-fiction. Pour ce défenseur
des libertés individuelles, principal animateur du Réseau
Voltaire, l'attentat sur le Pentagone du 11 septembre dernier
serait une mise en scène, Oussama bin Laden un membre
actif de la CIA agissant en tant que banquier et recruteur de
l'organisation, Mohammed Atta, chef désigné du
commando, un membre des services secrets pakistanais et George
Bush un pantin aux mains d'un groupe de conspirateurs désireux
de renforcer l'arsenal militaire américain.
- Délirant ? Au contraire.
L'ouvrage d'investigation démontre preuves à l'appui
la plupart des affirmations qui précèdent. Par
exemple, les photos prises au Pentagone par le service de presse
du DoD [ministère de la défense] lui-même,
peu après le prétendu crash sont exemptes de débris
de Boeing. Or un tel engin n'aurait pas eu la place physique
de percuter la façade de l'immeuble sans que ses ailes
ne s'y encastrent. "L'avion s'est désintégré
sous le choc" affirme-t-on à Washington. "Ridicule",
rétorque Thierry Meyssan pour qui les rares témoins
oculaires directs sont hautement suspects du fait de leurs fonctions
officielles. Aucun débris sérieux en dehors de
la boîte noire et d'un phare n'ont pu en effet être
retrouvés. Et même le témoignage des pompiers,
publié sur le site du Pentagone, ne permet pas d'accréditer
la version officielle. Étrange.
- Très troublant
également, le tissu de "preuves" rendues publiques
par le FBI peu après les événements, basé
sur des pièces d'identités retrouvées miraculeusement
intactes dans les débris des Twin Towers ainsi que sur
des cassettes vidéo issues des bagages du chef désigné
des terroristes. Un surplus assez encombrant lorsqu'on souhaite
se suicider remarque avec ironie l'auteur. Par ailleurs, des
radioamateurs auraient capté des balises peu avant les
impacts des avions à Manhattan leur assurant de ne pas
rater leurs cibles. Pas besoin, donc, de cours de pilotage...
- Autre mystification, selon
l'auteur, la traque contre bin Laden, mise en scène de
toutes pièces alors que des sources concordantes relayées
par la presse française affirment que le 10 septembre,
l'ennemi public numéro un de Washington est sous dialyse
dans un hôpital pakistanais et reçoit la visite
du chef de bureau local de la CIA. Nous sommes loin de la grotte
des montagnes afghanes. Sans parler de la rocambolesque fuite
du Mollah Omar à mobylette sous les yeux des satellites
américains. Un ensemble d'éléments devenant
limpides si l'on considère que le milliardaire saoudien
travaille en réalité pour Washington à la
lutte contre l'influence soviétique en Asie centrale et
en Afrique, sous couvert de terrorisme international. Un bouc
émissaire finalement jamais inquiété véritablement.
- A défaut d'asséner
une vérité définitive, l'enquête de
Thierry Meyssan, vérifiable point par point par des liens
vers des sites Internet officiels ou de différents médias,
jette un sérieux discrédit sur la thèse
officielle des Etats-Unis, qui vont sans doute devoir s'exprimer.
Derrière ces événements troubles se dissimuleraient
"un clan particulier de l'US Air Force souhaitant développer
une arme spatiale" comme quatrième arme après
la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air.
Une conclusion loin d'être fantaisiste au regard de la
dernière annonce belliqueuse de George W Bush évoquant
de possibles frappes nucléaires sur huit ennemis désignés
de Washington. Peut-être faudra-t-il en ajouter un neuvième
avec l'auteur de "l'Effroyable imposture".
- Au plan méthodologique,
ce dernier affirme avoir travaillé avec une mystérieuse
équipe d'une vingtaine de personnes dont il souhaite préserver
l'anonymat pour leur sécurité. Car le travail minutieux
présenté dans l'ouvrage n'est "bien entendu
pas celui d'un homme seul". S'il a reçu des menaces
parce qu'il professe des opinions à l'encontre de certains
intérêts, il a également bénéficié
de certains soutiens, y compris aux Etats-Unis, en provenance
d'intérêts différents de ceux de Washington.
A suivre
<mailto:[email protected]>Philippe
Blanchard 2002
Le Monde du 20 mars Théorie du
complot:
Thierry Meyssan, président du Réseau
Voltaire, publie L'Effroyable Imposture, dans lequel il
postule qu'aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone
le 11 septembre.
<http://www.reseauvoltaire.net/actu/imposture.htm>
Yahoo! France a donné une large
audience à l'histoire au moyen d'une interview de Thierry
Meyssan.
<http://fr.news.yahoo.fr/020313/108/t2/2ih0t.html>
Le site belge Amigaphil reprend ces images
en les confrontant aux témoignages directs.
<http://amigaphil.planetinternet.be/PentagonCrash.html>
Le "webzine" L'Asile utopique
a réalisé un "jeu des 7 erreurs" développant
de façon ludique cette argumentation.
<http://www.asile.org/citoyens/numero13/pentagone/erreurs.htm>
Snopes.com, site spécialisé
dans la chasse aux rumeurs, répond à chacune de
ces allégations.
<http://www.snopes2.com/rumors/pentagon.htm>
La chaîne irlandaise RTÉ
fournit la liste des victimes du vol AA77.
<http://www.rte.ie/news/features/us_siege/victims/flight77.html>
Le 7 mars, de nouvelles photographies
de l'explosion ont été rendue publiques sur CNN.
<http://edition.cnn.com/interactive/us/0203/pentagon.crash.gallery/frameset.exclude.html>
Dans un point de vue, David Corn, le rédacteur
en chef de l'hebdomadaire américain de gauche The Nation
supplie de cesser de diffuser ce genre de nouvelles: "les
théories de la conspiration sont une nuisance. Elle rivalisent
avec la réalité pour attirer notre attention. Il
y a suffisamment de raisons d'être scandalisé sans
être obnubilé par ces absurdité de type X-File".
<http://www.zmag.org/content/TerrorWar/cornterror.cfm>
<http://www.lemonde.fr/surlenet>
Assez curieusement, c'est sur un site
Vert, dans la mouvance d'Alain Lipietz, que l'on trouve un ensemble
de liens et de notes de lectures qui nous paraissent empreintes
de beaucoup de bon sens. Voir
<http://www.3emillenaire.net/resistanceverte/#2>
et la liste des liens à:
<http://www.3emillenaire.net/resistanceverte/article.php3?id_article=157>
Meyssan va mettre en ligne aussi un grande
page de liens et de documents.
UN MAILLON MANQUANT
Neue Solidarität, la revue des larouchistes allemands, du 21 novembre
2001, indique que les services secrets entourant habituellement
le président ont reçu le matin du 11 septembre un
coup de téléphone anonyme leur donnant le code secret
par lequel la Maison Blanche authentifie ses ordres et celui que
le président utilise quand il est à bord d'Air Force
One. Cette information, si elle est confirmée, indique
donc qu'une menace a été clairement exprimée
montrant que le président n'était pas à l'abri.
Ceci pourrait expliquer l'effroi visible de Bush vers midi, les
zigzags de ses déplacements et son besoin d'aller dans
des bases militaires pour chercher des moyens de communication
"sécurisés".
UN AUTRE CHAîNON
MANQUANT
Le réseau Al Qaida (s'il existe)
aux Etats Unis était doublé d'un réseau israélien.
- Un réseau
d'espions israéliens découvert aux Etats-Unis
-
- Paris (AP) -- Un vaste
réseau d'espions israéliens opérant sur
le territoire américain a été démantelé
par les services de contre-espionnage des Etats-Unis, qui auraient
déjà appréhendé ou expulsé
120 personnes dans le cadre de cette affaire, révèle
dans sa dernière livraison Intelligence online,
magazine spécialisé dans les questions de renseignement.
Selon le quotidien Le Monde, qui revient mardi sur le
dossier, "l'une de leurs missions aurait été
de pister les terroristes d'Al-Qaïda" aux Etats-Unis,
avant les attentats du 11 septembre. Il s'agirait de la plus
spectaculaire affaire d'espionnage impliquant Israël et
les Etats-Unis depuis Jonathan Pollard, civil travaillant américain
pour la Navy qui avait été condamné à
la prison à vie en 1986 pour avoir notamment transmis
à l'Etat hébreu les codes d'accès aux '"grandes
oreilles" américaines.
- Le cas Pollard, régulièrement
remis sur le tapis, est une épine dans les relations israélo-américaines.
En 1998, le Premier ministre de l'époque Benyamin Nétanyahou
avait réclamé sa libération à Bill
Clinton, et failli faire capoter les pourparlers israélo-palestiniens
en affirmant que ce dernier lui avait promis cette libération.
- Intelligence online a obtenu copie d'un rapport de
synthèse et s'est fait confirmer les informations sur
ce réseau par la DEA, l'agence antidrogue. Ce rapport
a été remis au département américain
de la Justice par une équipe conjointe de la DEA et des
services de l'Immigration (INS), auxquels ont été
associés des agents du FBI et le bureau d'enquêtes
de l'US Air Force. Il ne précise pas si ces espions ont
obtenu des informations, ni de quel ordre.
- Le réseau aurait
été constitué de jeunes gens, frais émoulus
de leur service militaire au sein d'une unité de renseignement
de Tsahal. Se disant "étudiants en arts plastiques",
ils multipliaient les contacts avec des fonctionnaires de différents
ministères et agences, sous couvert de leur vendre des
oeuvres d'art. Certains étaient liés à des
sociétés high-tech israéliennes implantées
sur le territoire américain, entre autres le fabricant
de logiciels Amdocs.
- Intelligence online souligne par ailleurs que les
domiciliations des agents israéliens présumés
étaient "très proches des ex-domiciles connus
des terroristes" du 11 septembre. Selon Le Monde,
plus du tiers vivaient en Floride, notamment à Hollywood,
comme Mohammed Atta et ses complices.
- La théorie d'un
réseau clandestin israélien surveillant, l'an passé,
les futurs kamikazes, est donc ouverte. "Pour l'heure, rien
ne permet d'exclure qu'il s'agisse d'une simple coïncidence",
ajoute cependant Intelligence online.
- Le quotidien Le Monde
revient lui sur un reportage diffusé par Fox News
en décembre: selon ce documentaire, dont l'existence semble
désormais embarrasser la chaîne américaine,
les enquêteurs seraient convaincus qu'une partie de la
mission de ces espions aurait été de pister les
hommes d'Al-Qaïda sans en avertir les responsables américains.
D'où l'interrogation: Israël aurait-il omis de transmettre
tous les éléments en sa possession sur les préparatifs
des attentats? Un spécialiste israélien de l'espionnage
parle de "farce ridicule". Jérusalem reste muet,
et les agences américaines concernées se refusent
à tout commentaire.
<Source : http://fr.news.yahoo.com/020305/5/2i4iq.html>
Israël-USA
: réseau d'espionnage israélien démantelé
aux USA (revue française)
-
- PARIS, 4 mars (AFP) -
Un réseau d'espions israéliens opérant aux
Etats-Unis a été démantelé par le
département américain de la Justice, a révélé
lundi la revue spécialisée française "Intelligence
Online" pour qui "Israël est impliqué dans
la plus vaste affaire d'espionnage aux Etats-Unis". L'enquête,
qui a débuté en avril dernier et qui se poursuit
toujours, a établi que certains de ces agents israéliens
ont été basés dans les mêmes villes
américaines que des "logisticiens" suspectés
d'avoir préparé les attentats du 11 septembre dernier
pour le compte du réseau Al-Qaïda, a précisé
à l'AFP le rédacteur en chef de "Intelligence
Online" Guillaume Dasquié. Ces "faits très
troublants" ne constituent cependant encore qu'une hypothèse
et l'enquête n'a pas pu conclure s'il s'agissait d'une
coïncidence ou si les agents du Mossad avaient été
prévenus des préparatifs de ces "logisticiens",
selon lui.
- Selon "Intelligence
Online", qui assure avoir eu accès à un rapport
"rédigé par une task-force spécialement
constituée" par le département de la Justice,
"les autorités américaines ont appréhendé
ou expulsé près de 120 ressortissants israéliens
dans le cadre de cette affaire jamais révélée
à ce jour". "Le réseau s'articulait autour
d'une vingtaine de cellules, elles-mêmes composées
de quatre à huit membres", précise la revue,
ajoutant que "les personnes impliquées ont entre
22 et 30 ans, ont récemment effectué leur service
militaire au sein d'une unité de renseignement de Tsahal
(l'armée israélienne) et se disent étudiants
en arts plastiques". Guillaume Dasquié a précisé
que le réseau visait à "pénétrer
les systèmes du département de la Justice et du
département de la Défense", notamment via
l'administration chargée de la lutte contre la drogue,
la Drug Enforcement Administration (DEA), qui a accès
à des fichiers d'autres ministères, dont le Trésor.
- "La DEA occupe un
rôle central dans ce dossier de contre-espionnage car c'est
son service de sécurité interne, l'Office of Security
Programs, qui le premier a repéré les agissements
inhabituels de jeunes ressortissants israéliens dans l'entourage
de ses agents". "Les objectifs du réseau comprenaient
les sites les plus sensibles des Etats-Unis, comme la Tinker
Air Force Base, située près de Oklahoma City",
ajoute la revue, précisant que l'US Air Force avait demandé
en mai dernier l'aide du département de la Justice dans
cette enquête. Celle-ci a notamment établi qu'une
dizaine d'agents israéliens, dont le responsable des écoutes
de cette équipe, ont été basés à
Hollywood (Floride) entre janvier et juin derniers. Dans cette
même petite ville de 20.000 à 30.000 habitants,
ont été interpellés "une dizaine de
personnes suspectées d'avoir été des logisticiens
chargés de la préparation des attentats du 11 septembre",
a indiqué M. Dasquié.
- L'enquête n'a cependant
pas encore établi de lien entre ces deux présences.
"Il faut vérifier si ces équipes se trouvaient
au même endroit au même moment, avant de bâtir
des hypothèses", a jugé M. Dasquié.
En outre, "une bonne centaine de ces supposés logisticiens
ont été arrêtés après le 11
septembre, et il faut attendre de voir s'ils restent suspects
après enquête", avant d'établir un lien,
selon lui.
- 04/03/02
La Gazette du Golfe, et quelques autres,
ont parlé de cette question très longtemps avant
Le Monde. Les journalistes sont en peu lents à la détente.
La meilleure enquête que nous ayons trouvé est celle
d'un petit canard d'Atlanta nommé Creative Loafing,
titre qui veut dire plus ou moins "ne rien foutre de manière
créative"... La voici:
UNITED SPYING ARTISTS
- Update: The
spies who came in from the art sale
-
- Creative
Loafing has obtained
a report detailing alleged
-
- Israeli spy
activity in the United States.
-
-
- BY JOHN SUGG
-
- Editor's note: Portions
of the report mentioned in this article can be found at
- <http://atlanta.creativeloafing.com/2002-03-20/news_dea.pdf>
- The basis of the spy allegations
is a 60-page document -- a compilation of field reports by Drug
Enforcement Administration agents and other U.S. law enforcement
officials.
- Creative Loafing last week obtained a copy of the
report from intelligence sources with long-term contacts among
both Israeli and American agencies. The government has attempted
to deflect attention from earlier leaks about the spy scandal.
However, while declining to confirm or deny the authenticity
of the document, a spokesman for the DEA [Drug Enforcement Authority]
, William Glaspy, did acknowledge that the agency had received
many reports of the nature described in the 60 pages.
- A source familiar with
the creation of the document has told CL that the 60-page memo
was a draft intended as the base for a 250-page report. The larger
report has not been produced because of the volatile nature of
suggesting that Israel spies on America's deepest secrets. Another
DEA spokesperson, Rogene Waite, told Associated Press a draft
document had been compiled and forwarded to other agencies.
- The validity of the scenarios
described in the document is attested to in at least one official
mention. The Office of the National Counterintelligence Executive,
in a March 2001 summary, reported on "suspicious visitors
to federal facilities" and noted the type of "aggressive"
activity recounted in the document obtained by the Planet.
- The nation's most prominent
Jewish newspaper, the New York-based Forward, also has
confirmed portions of the vast spying network -- although stating
that the Israelis were monitoring Arabs in the United States,
not trying to access U.S. secrets. Referring to the arrest of
five Israeli employees of a New Jersey moving company who were
arrested and held for two months after the Sept. 11 attack, Forward
on March 15 stated: "According to one former high-ranking
American intelligence official, who asked not to be named, the
FBI came to the conclusion at the end of its investigation that
the five Israelis ... were conducting a Mossad surveillance mission
and that their employer, Urban Moving Systems of Weehawken, N.J.,
served as a front."
- Forward also reported that a counterintelligence
probe concluded two of the men were operatives of Mossad, Israel's
spy service.
- Reports of the spying
were first made public in December broadcasts by Fox News
reporter Carl Cameron. It isn't clear whether he had the 60-page
document or was only told its contents. A French online news
service has obtained the report, and Le Monde in Paris
has advanced the story. However, in the United States, the media
ignored the original Fox broadcast, and only a handful
of publications. The Atlanta Journal-Constitution hasn't
reported the story although another Cox-owned paper, The Palm
Beach Post has.
- The absence of reporting
hasn't gone unnoticed. The authoritative British intelligence
and military analysis service, Jane's Information Group,
on March 13 chided: "It is rather strange that the U.S.
media ... seem to be ignoring what may well prove to be the most
explosive story since the 11 September attack, the alleged breakup
of a major Israeli espionage operation in the United States which
aimed to infiltrate both the Justice and Defense departments
and which may also have been tracking al-Qaida terrorists before
the aircraft hijackings took place."
- In flat language and sometimes
excruciating bureaucratic detail, the document relates scores
of encounters between federal agents and Israelis describing
themselves as art students. The implication is that the seemingly
innocuous cover was used to gain access to sensitive U.S. offices
and military installations. For example, Paragraph 82 of the
document states that MacDill Air Force Base intelligence officers
were warned in March 2001 of the art students' efforts. A month
later, a special alert was issued about a "possible intelligence
collection effort" at Tinker Air Force Base in Oklahoma
City. Among other activities, the base houses AWACS surveillance
planes and repairs B-1 bombers.
- The author of the document
is not identified. However, many DEA and other law enforcement
agents are named. CL has contacted some of the named agents,
and three federal employees have confirmed the incidents described
in the report. None disputed the authenticity of the report.
One senior DEA official, when read paragraphs that mentioned
him, said: "Absolutely, that's my report," adding,
however, that he didn't think the incidents were sufficient to
prove an ongoing spy operation. All of the federal employees
said they could not be quoted by name.
- The specific incidents
are richly chronicled, down to names, drivers' license numbers,
addresses and phone numbers of the Israelis.
- Perhaps most intriguing,
the Israelis' military and intelligence specialties are listed:
"special forces," "intelligence officer,"
"demolition/explosive ordnance specialist," "bodyguard
to head of Israeli army," "electronic intercept operator"
-- even "son of a two-star (Israeli) army general."
- "The activities of
these Israeli art students raised the suspicion of (the DEA's
Office of Security Programs) and other field offices when attempts
were made to circumvent the access control systems at DEA offices,
and when these individuals began to solicit their paintings at
the homes of DEA employees," the document states. "The
nature of the individuals' conduct, combined with intelligence
information and historical information regarding past incidents
(involving Israelis leads the DEA) to believe the incidents may
well be an organized intelligence gathering activity."
- The document also links
the Israelis to possible drug investigations. The report states:
"DEA Orlando has developed the first drug nexus to this
group. Telephone numbers obtained from an Israeli Art Student
encountered at the Orlando (district office) have been linked
to several ongoing DEA MDMA (Ecstasy) investigations in Florida,
California, Texas, and New York."
- Much of the Israeli activity,
according to the report, centered on Florida. In addition to
attempting to gain access to government installations, the document
states that the Israelis approached many intelligence agents,
prosecutors and federal marshals at their homes -- including
one incident on Davis Islands.
- In researching this story,
the CL has learned of other encounters not included in
the 60-page report. For example, a member of Congress from Georgia
recounted to CL of being targeted by the art students on two
occasions. A Tampa state court judge was also approached. Neither
the member of Congress nor the judge wanted to be named.
- In an era where CNN CEO
Walter Issacson says it would be "perverse" to televise
Afghan babies killed by U.S. bombs, it's not surprising some
stories go unnoticed by a press that embraces "patriotism"
by ignoring sacred cows.
- One such sacred cow is
what's happening in Israel and Palestine. Reporters know that
to criticize Israel -- to point out, for example, that wanton
killing of innocents is equally devilish, whether committed by
Ariel Sharon's soldiers flying U.S.-made helicopters, or by a
Hamas suicide bomber who pushes the button -- is to risk being
called an anti-Semite. It's a tired canard meant to bludgeon
debate into silence, but it's often effective.
- Even with that background,
however, it's a little hard to understand the media's avoidance
of the spy story. In 1999, word began spreading among intelligence
agencies about bands of Israeli "students" doing very
strange things, such as popping up around federal buildings and
military establishments marketing artwork.
- According to CL
intelligence sources, low-level alerts began being flashed around
to offices of the FBI, DEA, federal prosecutors and others. By
March 23, 2001, counterintelligence officials had issued a bulletin
to be on the watch for Israelis masquerading as "art students."
The alert stated that there was an "ongoing 'security threat'
in the form of individuals who are purportedly 'Israeli National
Art Students' that are targeting government offices selling 'artwork.'"
- At the same time, American
intelligence services were increasingly worried by the dominance
of many highly sensitive areas of telecommunications by Israeli
companies. Comverse Infosys (now called Verint) provides U.S.
lawmen with computer equipment for wiretapping. Speculation is
that "catch gates" in the system allowed listeners
to be listened to. Software made by another Israeli outfit, Amdocs,
provided extensive records of virtually all calls placed by the
25 largest U.S. telephone companies. The relationship of those
companies to the detained Israelis is detailed in the 60-page
document.
- The DEA's intense interest
in the case stems from its 1997 purchase of $25-million in interception
equipment from Israeli companies, according to a March 14 report
by Intelligence Online, a French Web-based service that
first revealed the existence of the 60-page document.
- "In assigning so
many resources to the inquiry (all DEA offices were asked to
contribute)," Intelligence Online stated. "The
agency was clearly worried that its own systems might have been
compromised."
- Often the Israeli "students"
sold their artwork on street locations near federal buildings.
In Tampa on March 1, 2001, a DEA agent heard a knock on his office
door. According to the government report: "At the door was
a young female who immediately identified herself as an Israeli
art student who had beautiful art to sell." Knowing about
the security alert, the agent began questioning the "student."
After several contradictory statements, the agent concluded "her
responses were evasive at best."
- Elsewhere, the document
notes that the students were "persistent" in trying
to gain access to the homes of law enforcement personnel.
- On other occasions, the
"students" showed up at homes of intelligence agents,
judges and other government employees. The report describes a
December 2000 incident when a man and a woman knocked on the
door of an Atlanta DEA agent. "Both subjects claimed to
be Israeli art students," the document states. "The
Special Agent examined some of the artwork, but became suspicious
when the students would not provide him with a contact telephone
number.... Subsequently, the Special Agent saw someof the exact
same artwork for sale at [a]kiosk in the Mall of Georgia."
- Many of the apparent operatives
had set up shop at addresses only stones' throws from Arabs in
San Diego, Little Rock, Irving, Texas, and in South Florida.
The Planet also has obtained a watch list of mostly Arabs under
scrutiny by the U.S. government. The addresses of many correspond
to the specific areas where the Israelis established bases.
- For example, an address
for the Sept. 11 hijacking leader, Mohammad Atta, is 3389 Sheridan
St. in Hollywood, Fla., only a few blocks and a few hundred feet
from the address of some of the Israelis, at 4220 Sheridan.
- A dozen Israelis, including
the alleged surveillance leader, had been based in Hollywood,
Fla., between January and June last year -- quite possibly watching
Arabs living nearby who are suspected of providing logistical
support to Osama bin Laden's network. Especially in Florida,
where 10 of the 19 Sept. 11 terrorists lived, the revelations
about the Israeli activities bolster speculation, reported by
a Fox news reporter, that the students-cum-spies might have gained
advance knowledge of aspects of the Sept. 11 terrorists -- and
not passed on that critical intelligence to the United States.
CL sources with Israeli connections suggest that the information
might have been relayed to U.S. agencies, but might have been
ignored or overlooked.
- Despite the highly suspect
behavior of the Israelis, the media hadn't picked up on the story.
- Then came Sept. 11. While
America was mesmerized by the "War on Terrorism," the
media went out to a four-martini lunch when it came to skeptical
reporting.
- With a few commendable
exceptions. One of those is Carl Cameron, a gutsy reporter for
Fox News. On Dec. 12, Cameron broke the blockbuster spy story.
He said at the time: "Since Sept. 11, more than 60 Israelis
have been arrested or detained, either under the new PATRIOT
anti-terrorism law, or for immigration violations. A handful
of active Israeli military were among those detained, according
to investigators, who say some of the detainees also failed polygraph
questions when asked about alleged surveillance activities against
and in the United States."
- Fox also reported the Israeli "students"
"targeted" U.S. military bases -- which is bolstered
by the report obtained by the CL.
- In the rest of the world
-- Europe, Arab countries and Israel, especially -- the story
made headlines. Even the official Chinese news agency perked
up. Not in our well-defended (against disturbing news) homeland,
however.
- Cameron, in an interview,
said he doesn't believe the conspiracy theories about why the
story was ignored here. An honest scribe, he points to a shortcoming
in his own work -- one hammered on by Israeli critics at the
time -- conceding "there were no (on the record) interviews.
I didn't tell other reporters where to find the documents. They
couldn't do instant journalism."
- Others at Fox confirm
there was intense pressure on the network by pro-Israeli lobbying
groups, such as the Anti-Defamation League and the misnamed Committee
for Accuracy in Middle East Reporting (CAMERA).
- "These charges are
arrant nonsense unworthy of the usually reliable Fox News,"
CAMERA huffed in a Dec. 12 release.
- Cameron reported Dec.
13 that federal agents were afraid to criticize Israel. "Investigators
within the DEA, INS and FBI have all told Fox News that
to pursue or even suggest Israeli spying ... is considered career
suicide."
- Cameron told me in similar
language that's what journalists also can face. And, what's clear
is that Fox quickly removed the story from its Web site.
(It was reposted this month by Fox after other media began
showing interest in the story.)
- After Cameron's initial
reports, the story pretty much evaporated in the United States
before Christmas. Then, all hell broke loose in the last few
weeks. Intelligence Online in France obtained the same
60-page June 2001 federal report that CL has. The French
Web site reported that 120 Israelis had by now been detained
or deported by U.S. authorities.
- Let's repeat that: 120
potential spies. This isn't worth press curiosity?
- Few papers have given
the story significant space. Many, like the AJC, haven't uttered
a peep.
- Some of what has seeped
out is disturbing. The Oklahoman, prompted by the French
articles, reported last week that 10 months ago four Israelis
peddling artwork (but carrying military IDs) were detained near
sensitive Tinker Air Force Base in Oklahoma. Le Monde
in Paris recounted that six intercepted "students"
had cell phones purchased by an Israeli vice consul in the United
States. Sources told me that many of the phones had a walkie-talkie
feature that was virtually impossible to intercept.
- Bush administration shills
were quick to try to spin the story -- perhaps to minimize damage
should it turn out the government did have information in advance
about the people or activities that led to the Sept. 11 attack.
A Justice Department spokesperson, Susan Dryden, called the spy
report an "urban myth," and other federal flacks trumpeted
that no Israeli had been charged with or deported for spying.
Of course, in the Great Game, "friendly" spies are
seldom embarrassed by being called by their true colors. The
Israelis who have been deported have been given the boot because
of visa expirations and other minor violations.
- The Washington Post, which apparently doesn't have
the 60-page document, nonetheless reported March 6 that unnamed
law enforcement officials had told the paper that a "disgruntled"
DEA agent had compiled the report after other federal agencies
didn't react to the Israelis' suspicious behavior. The Post,
however, also quoted a DEA spokesman who acknowledged that the
large number of incident reports had been combined into a draft
memo. As with CL's inquiry, the DEA spokesman wouldn't
confirm for the Post whether the memo was the 60-page document.
- Predictably, Israeli Embassy
spokesman Mark Reguev derided the Intelligence Online
report as "nonsense."
- And, pro-Israeli apologists
such as anti-Arab ideologue Daniel Pipes quickly took the field
with strident polemics. Pipes, who makes no claim of having seen
the 60-page document, nonetheless claimed in a March 11 column
that the story was a "dangerous falsehood" and that
"U.S. journalists found not a shred of evidence to support"
it.
- The fact that reporters
were beginning to piece together real shreds was blithely ignored
by Pipes.
- Israel in the past has
belligerently denied wrongdoing until long after the truth was
obvious. Israel claimed Jonathan Pollard -- a super spy who did
horrendous, deadly damage to the United States until arrested
in 1985 - wasn't an agent. And, Israel has stubbornly contended
its 1967 attack on the USS Liberty, in which 35 American sailors
were slaughtered, was an accident -- a lie exposed in recent
reports including one last fall on the History Channel.
A recent authoritative book, Body of Secrets, by James
Bamford, concludes that National Security Agency officials "were
virtually unanimous in their belief that the attack was deliberate."
- With the purported art
students, it's likely that denial will reach screeching levels.
The Bush administration would find it difficult to explain why
it either ignored or discounted such a large espionage operation.
- Senior Editor John Sugg
can be reached at 404-614-1241.
- Atlanta Creative Loafing
20 mars 2002
<http://www.atlanta.creativeloafing.com/2002-03-20/fishwrapper.html>
Le fait que la très grande majorité
des journaux américains aient choisi de ne pas dire UN
SEUL MOT de cette affaire, pourtant soulevée par la Fox,
quelques journaux marginaux et Le
Monde, prouve qu'il existe ce que l'on est bien obligé
d'appeler "une conspiration du silence".
- Après le
New York TImes, c'est Fox qui purge ses archives
en ligne
-
- Après le New
York Times qui a trafiqué ses archives en ligne pour
amender un article compromettant pour les autorités (voir
notre chronique du 19 février), c'est au tour de la chaîne
Fox de retirer de ses archives en ligne les transcriptions de
quatre reportages sur le démantèlement d'un présumé
réseau d'espionnage israélien aux États-Unis.
"This story no longer exists" (ce reportage n'existe
plus) peut-on lire à l'adresse où se trouvait,
le 11 décembre, la transcription du premier d'une série
de quatre reportages de Carl Cameron sur cette affaire d'espionnage.
- La censure a posteriori
est-elle possible à l'ère d'Internet? De moins
en moins. Le site Web d'allégeance conservatrice FreeRepublic.Com
a d'abord hébergé sur son site les transcriptions
des reportages de Carl Cameron pour ensuite les retirer, mais
des versions intégrales des transcriptions ont vite fait
d'apparaître sur divers sites Web.
- Du 11 au 14 décembre,
Fox diffuse en rafale quatre reportages de Carl Cameron dans
le cadre de son émission "Special Report" animée
par Britt Hume. Cameron, sur la foi de documents confidentiels,
affirme qu'avant le 11 septembre 2001, 140 individus d'origine
israélienne ont été détenus ou arrêtés
dans le cadre d'une vaste enquête sur des activités
d'espionnage de l'État d'Israël menées aux
États-Unis. Après le 11 septembre, une soixantaine
d'autres personnes ont été arrêtées
et ou détenues pour les mêmes motifs.
- Selon Cameron, le réseau
d'agents israéliens avait pour cible la DEA (agence de
répression des drogues), le FBI (police fédérale),
des douzaines d'installations gouvernementales, des bureaux secrets,
et même les résidences privées de hauts cadres
des services de renseignement étasuniens. Mais les agents
israéliens épiaient également de près
les agissements de groupes islamistes aux États-Unis,
certains très près des cellules responsables des
attaques du 11 septembre. Cameron lance alors la question explosive:
comment pouvaient-ils [Ndlr. les agents israéliens] ne
pas savoir ce qui se tramait? Dans ses reportages subséquents,
Cameron implique des entreprises israéliennes du secteur
de la haute technologie ayant pignon sur rue aux États-Unis
(Amdocs, Comverse, Infosys) qui auraient aidé les agents
dans leurs activités de surveillance électronique.
- Le 28 février,
Guillaume Dasquié, rédacteur en chef du bimensuel
Intelligence Online, dit détenir un rapport confidentiel
de 61 pages qui confirme l'existence du réseau d'espionnage
israélien. Le journal Le Monde, dans son édition
du 5 mars, reprend l'information et décrit le réseau:
"Une centaine d'agents israéliens, certains se présentant
comme étudiants en beaux-arts, d'autres étant liés
à des sociétés d'high-tech israéliennes.
Tous ont été interpellés par les autorités,
interrogés et une douzaine d'entre eux seraient encore
incarcérés. L'une de leurs missions aurait été
de pister les terroristes d'Al-Qaida sur le territoire américain,
sans pour autant en avertir les autorités fédérales.
Des éléments de cette enquête, repris par
la télévision américaine Fox News,
renforcent la thèse selon laquelle Israël n'aurait
pas transmis aux États-Unis tous les éléments
en sa possession sur les préparatifs des attentats du
11 septembre [...] Interrogé par Le Monde, Will
Glaspy, du département Public Affairs de la DEA, a authentifié
ce rapport, dont la DEA "détient une copie"."
- Autre information du Monde:
"Beaucoup des "étudiants en art plastique"
soupçonnés d'activité illicite ont un passé
militaire dans le renseignement ou des unités de technologies
de pointe. [...] Plusieurs sont liés aux sociétés
de high-tech israéliennes Amdocs, Nice et Retalix. Interpellée,
une "étudiante" a vu sa caution de 10.000 dollars
payée par un Israélien travaillant chez Amdocs.
Interrogés, deux autres reconnaissent être employés
par Retalix. Le Monde a obtenu d'autres informations non
contenues dans ce rapport. Six des "étudiants"
interceptés possédaient un téléphone
cellulaire acheté par un ex-vice-consul israélien
aux États-Unis."
- Toujours le 5 mars, Ted
Bridis de l'Associated Press (spécialiste des questions
de surveillance, notre chronique du 4 décembre 2001),
traite de l'affaire, mentionne le rapport de 61 pages obtenu
par Intelligence Online, et précise que l'authenticité
du dit rapport a été confirmée par le porte-parole
de la DEA à Washington, Rogene Waite. Bridis rajoute une
information intéressante: en mars 2001, le National Counterintelligence
Executive (agence gouvernementale des États-Unis) avait
émis un avertissement aux employés de l'administration
publique fédérale. Le NCE faisait état des
activités de groupes de personnes se décrivant
comme "étudiants israéliens en beaux-arts"
qui tentaient d'obtenir des renseignements sur des installations
gouvernementales: "Des agents de la police fédérale
ont arrêté deux de ces individus pour violation
de propriété et découvert qu'ils étaient
en possession de visas et permis de travail contrefaits."
- Mercredi, 6 mars, à
Washington, des porte-parole de l'administration publique nient
tout lien entre la présence de ces individus sur le sol
étasunien et un soi-disant réseau d'espionnage.
Selon le Washington Post, on impute maintenant le rapport
secret de 61 pages à un enquêteur de la DEA mécontent
des conclusions auxquelles ses collègues du FBI et de
la CIA en seraient arrivés selon qui il n'y avait pas
de réseau d'espionnage. On reconnaît qu'au cours
des neuf premiers mois de 2001, on a arrêté et déporté
des douzaines de ressortissants israéliens, mais qu'il
s'agissait de personnes qui ne disposaient pas de documents en
règle.
- Puis, ce 11 mars, le périodique
Insight on the News revient sur l'affaire, affirme que
ses journalistes menaient eux aussi une enquête sur ce
réseau d'étudiants en beaux-arts au comportement
des plus étrange, et accrédite la thèse
de Carl Cameron et de Intelligence Online.
- Il s'agit d'un dossier
éminemment délicat, mais on s'explique mal qu'une
chaîne de télévision comme Fox supprime
sans explication de ses archives en ligne les premiers éléments
d'une enquête journalistique. Comme dans le cas du New
York Times, il s'agit d'une décision qui mine la crédibilité
du médium et son potentiel d'archivage de documents. Laisserait-on
faire s'il s'agissait d'un autre médium?
- D'autre part, aucune des
sociétés israéliennes impliquées
par le reportage de Fox n'a menacé de poursuivre
la chaîne de télévision ou son journaliste.
La reprise sur d'autres sites web des transcriptions n'a jusqu'à
présent entraîné aucune menace de poursuite
de la part de Fox pour violation de droits d'auteurs.
Devra-t-on par contre, dès que l'on consulte un dossier
"sensible", s'empresser de s'en faire une copie personnelle
de peur qu'il ne disparaisse?
- Chroniques de Cybérie, 19 février 2002
La réponse à cette dernière
question est "oui, évidemment".
BRÈVES DE COMPTOIR
Qui le dit ? Tarek Aziz, vice-premier
ministre et ministres des affaires étrangères du
gouvernement de Baghdad, répond au Figaro, du 4
mars 2002:
- "Je ne peux pas parler
d'un homme [Ben Laden] que je ne connais pas. Je ne sais même
pas si c'est bien lui qui a organisé les attaques du 11
septembre. Tout ce que nous savons, c'est que, parmi les gens
tués, quand les avions se sont écrasés à
New York et Washington, il y avait un certain nombre d'Arabes
ou de musulmans. Je ne suis pas certain que ces gens-là
aient effectivement commis les actes dont Washington les accuse.
Il n'y a pas eu d'enquête indépendante pour établir
la vérité."
2
Interview dans Der Tagesspiegel
du 13 janvier 2002, de von Bülow, ancien secrétaire
d'Etat à la défense du gouvernement fédéral
allemand, membre du SPD. Il a enquêté sur les services
de renseignement. Parlant de la CIA, il dit: "J'ai l'impression
que ce genre de service de renseignement passe 90% de son temps
à créer de fausses pistes. De sorte que si quelqu'un
soupçonne l'agence d'avoir collaboré avec des criminels,
on puisse l'accuser d'être un maniaque du conspirationnisme."
Il parle ensuite du premier attentat contre le World Trade
Center en 1993. "Au milieu de cette affaire se trouvait
le fabriquant de la bombe, un officier égyptien. Il avait
rassemblé quelques musulmans pour l'attaque. Ils ont été
infiltrés dans le pays par la CIA, en dépit de l'interdiction
d'entrer qui avait été notifiée par le département
d'Etat. Le leader de ce gang était un informateur du FBI.
Et il avait négocié un accord avec les autorités:
Il allait remplacer, à la dernière minute, les explosifs
par une poudre inoffensive. Le FBI n'a pas respecté sa
part de l'accord. La bombe a explosé, au su et au vu, on
peut le dire, du FBI. On a rapidement trouvé une version
officielle: les criminels étaient des musulmans faisant
le mal..."
oooooooooooooooOOOOOØØØOOOØØØOOOOOooooooooooooooo
COMMENT SE PASSE UNE
RÉUNION DE BOUCHERS?
- Dimanche 10 mars 2002
en Israël:
- La réunion du cabinet
de sécurité s'est tenue ce matin en forum élargi,
a achevé ses délibérations vers midi et
a immédiatement été suivie par le conseil
des ministres hebdomadaire qui a débuté avec plus
de deux heures de retard. Les membres du cabinet ont décidé
de poursuivre les actions militaires intensives qui sont en cours
actuellement. Le Premier ministre a tenté d'expliquer
la décision qu'il avait prise, précisant qu'il
avait renoncé à réclamer sept jours d'accalmie
totale avant la reprise des pourparlers car, selon lui, les violences
étaient telles actuellement qu'il n'était pas réaliste
d'exiger le calme absolu. Il a ajouté que son premier
objectif était d'obtenir, avant tout, un cessez-le-feu.
Le ministre du Tourisme, Benny Elon, a déclaré,
lors du conseil des ministres, que l'ennemi avait capitulé
à Tul Karem dès que l'armée israélienne
avait montré sa force, ajoutant que le gouvernement devait
agir de la même façon dans toute la Judée,
la Samarie et dans la bande de Gaza. Avant le début de
la réunion, le ministre Elon a estimé qu'il fallait
renoncer à la routine et entreprendre une guerre brève
qui éviterait une nouvelle effusion de sang. La ministre
de l'Education, Limor Livnat, a vivement critiqué les
nouvelles positions adoptées par Ariel Sharon, reprochant
au Premier ministre d'avoir pris une décision aussi importante
sans avoir consulté au préalable son gouvernement.
Le ministre des Infrastructures, Avigdor Lieberman, a déclaré,
quant à lui, que l'Etat d'Israël était le
seul pays au monde à renoncer sans cesse aux règles
qu'il s'était fixées. Le chef du parti Herout,
Michael Kleiner, a suggéré de "renoncer à
Ariel Sharon comme Premier ministre", incitant les ministres
du Likoud à se rebeller contre leur leader. Le député
du parti Ihoud Leoumi-Israel Beteinou, Zvi Hendel, a déclaré
que "la meute d'assassins palestiniens avait, une fois de
plus, été récompensée". Le chef
de file du Parti National Religieux, le rav Itshak Levy, a ironisé
en affirmant que "la flexibilité des principes du
Premier ministre rappelait la souplesse d'une poupée de
caoutchouc".
- Arutz 7.
LES LENTES TRACES DE
L'ANTHRAX
- On 20 February, the British
"Independent" was far more explicit: FBI "knows
US scientist who made anthrax". The report claimed the FBI
has identified the man behind the anthrax mailings but is "dragging
its feet" in bringing charges because the suspect is a former
government scientist. The report quoted Barbara Rosenberg, of
the Federation of American Scientists (FAS), whose report "Intelligence"
summarized in our preceding issue (see "USA - The FBI's
Anthrax 'Waterloo'", INT, n. 398 1). She said the FBI had
known of the suspect since October and added: "There are
a number of insiders -- government insiders -- who know people
in the anthrax field who have a common suspect. The FBI has questioned
that person more than once. So it looks as though the FBI is
taking that person very seriously." She added that the FBI
was reluctant to arrest the person because he knew government
secrets.
<http://news.independent.co.uk/world/americas/story.jsp?story=134396>
DOIT-ON
DIRE NAZI OU JUIF ?
Réponse de Pierre Guillaume
à la question téléphonique unique d'un journaliste
le lendemain de l'assassinat par l'armée israélienne
d'un jeune Palestinien dont la médiatisation avait provoqué
une certaine prise de conscience par l'opinion publique, de la
situation vécue par les Palestiniens.
- Q- Certains n'hésitent
pas à qualifier Israël d'État nazi moderne.
Qu'en pensez-vous?
- R.- La mort d'un enfant assassiné
dans les bras de son père par une armée surpuissante
opposée à des civils et à des milices à
peine armées, a créé une émotion.
Elle peut être l'occasion d'une réflexion plus profonde
parce que cette émotion brise certains tabous qui paralysaient
la réflexion. Mais il faut se méfier des mots et
des émotions. Dans le vocabulaire occidental moderne,
nazi, cela ne veut plus rien dire. C'est l'équivalent
du mal, et de la violence, de ce qu'on n'aime pas, un point c'est
tout.
- Mais la "démocratie"
ou le "socialisme" ont commis, et peuvent commettre
encore, les mêmes atrocités que le "fascisme"
ou le "nazisme". Les atrocités naissent de la
guerre. Lorsque l'affrontement devient guerrier, il n'est plus
possible de faire dans la nuance et dans le détail, et
l'on en vient nécessairement à considérer
comme justifiées les atrocités commises par son
camp (actes de guerre) et réprouver les mêmes agissements
commis par l'autre camp, présumé pervers, qui seront
cette fois qualifiés d'atrocités et de crimes contre
l'Humanité.
- Je n'accepte pas cette
logique.
- Dans le cas des affrontements
en cours, ce qui est monstrueux, c'est justement qu'il ne s'agit
pas d'un affrontement guerrier, mais de la répression
de civils par une armée surpuissante, affectée
à des tâches de maintien de l'ordre. Certains rêvent
d'un affrontement guerrier. C'est émotionnellement compréhensible,
mais pour les Palestiniens ce serait encore pire! Cela provoquerait
encore plus de morts et de massacres d'innocents (mais pour moi
tous les hommes sont innocents) et se terminerait par la victoire
du plus fort, militairement..
- Cela permettrait au vainqueur
de réorganiser durablement la région à son
profit, et pour le coup, d'expulser de son Lebensraum ce
qui reste de Palestiniens en justifiant l'opération par
les nécessités de la sécurité d'Israël.
- Actuellement les Palestiniens
sont acculés à l'insurrection par les conditions
inacceptables qui leur sont imposées et c'est Israël
qui a intérêt à transformer la situation
en une vraie guerre. L'Intifada, et l'héroïsme des
jeunes palestiniens place Tsahal dans une impasse stratégique.
- Or les États fascistes,
et l'État nazi en particulier, ont eu, avant tout, à
faire face à la guerre étrangère contre
la coalition des Empires français, britannique, soviétique
et américain. Ce ne sont donc pas les événements
actuels en Palestine qui devraient conduire à faire un
rapprochement entre le sionisme et le nazisme. Et je ne vois
vraiment pas pourquoi le "Nazisme" serait le référent
universel dès lors qu'il est question d'atrocités.
- Les pires caractéristiques
de l'État d'Israël ne me semblent justement pas être
celles qu'il partage avec l'État nazi disparu.
- Cela dit, l'histoire des
relations entre le sionisme et le nazisme est beaucoup plus complexe
et imbriquée qu'on ne le croit généralement.
Ils sont tous deux issus des courants Völkisch ("populaires",
au sens ethnique) qui agitent l'Europe centrale à la fin
du siècle dernier. Les précurseurs sionistes n'hésitent
pas à se réclamer d'un nationalisme Völkisch.
Le courant "sioniste révisionniste" fondé
par Vladimir Jabotinski, dont sont issus aussi bien Menahem Begin
qu'Itzak Shamir, ne cache pas son admiration pour le fascisme
et le nazisme, auquel il reproche seulement son antisémitisme!
Cet antisémitisme n'empêche nullement sionistes-révisionnistes
et nazis de collaborer. Au contraire, puisqu'ils sont d'accord
pour une logique et une politique d'apartheid.
- L'histoire de ces relations
est parfaitement documentée même si elle reste complètement
ignorée du public. Mais on semble avoir moins analysé
ce que le nazisme devait au judaïsme. Pourtant, Hitler lui-même,
dans Mein Kampf, raconte comment, pendant sa vie d'étudiant
très pauvre, à Vienne, il s'était lié
d'amitié avec des condisciples juifs, et combien les propos
antisémites, à l'époque, lui faisait horreur.
Il raconte comment, progressivement, il a été amené
à considérer que les juifs constituaient une minorité
étrangère et dangereuse pour l'État et la
nation allemande. Mais la conception du monde hitlérienne
tire du judaïsme un messianisme mondain (c'est à
dire qui se matérialise ici-bas) et mono-ethnique. Hitler
avait conservé beaucoup plus qu'on le croit du judaïsme,
mais il avait simplement substitué les Allemands aux juifs
dans la mission de peuple élu!
- C'est pourquoi, plutôt
que d'«État nazi moderne» je préfère
qualifier Israël d'«État juif».
BOUM
BOUM
- Sept morts, une quarantaine
de blessés et plus de 2 000 soldats occidentaux engagés
dans ce que le New York Times appelle "la plus grande
opération militaire terrestre depuis le début de
la guerre en Afghanistan". Les pertes américaines,
précise-t-on officiellement, sont dues au crash de deux
hélicoptères qui tentaient de déposer des
équipes de reconnaissance. Les combats faisaient rage,
lundi 4 mars, à 140 kms au sud de Kaboul, dans une zone
montagneuse où seraient retranchés entre 100 et
200 combattants d'Al Qaida, dont des Arabes, des Tchétchènes
et des Ouzbeks. C'est du moins la version de l'armée américaine.
Tous les quotidiens insistent sur les 200 soldats australiens,
canadiens, danois, français, allemands et norvégiens
qui appuient les 900 hommes des Forces spéciales américaines.
Le "New York Times" réserve même un accessit
à l'armée de l'air française, dont "les
avions de combat basés au Kirghizistan, au nord de l'Afghanistan,
ont déversé sur les positions talibanes quelque
350 bombes".
- Courrier International.com, 5 mars 2002
Ce qu'on aimerait savoir, c'est ce
qui permet légalement au tandem des minables, Jospin+Chirac,
d'envoyer les forces armées payées par les Français
pour leur défense bombarder un pays qui ne nous
a rien fait. Nous ne sommes pas en guerre avec l'Afghanistan,
que nous sachions. Est-ce le syndrome d'Ouvéa qui les saisit
en période électorale ? Le "premier ministre"
afghan, prix d'élégance dans les salons à
Washington, est même très bien accueilli à
Paris. Il vient demander qu'on subventionne des écoles
et ne réclame nullement de recevoir des bombes sur la tronche.
Et s'il a des difficultés d'ordre politique avec certains
de ses administrés, il n'y a aucune raison d'intervenir
dans une guerre civile qui ne nous concerne pas. Que les Américains
se livrent à des actes d'invasion et de meurtre collectif
des populations civiles, parce qu'attaquer des faibles est à
peu près tout ce que le lâche et colossal gendarme
est capable de faire, ne devrait pas nous inciter à en
faire autant. En tant que gardiens des Déclarations sur
les droits de l'homme, nous sommes même requis moralement
de nous opposer, même par la force, aux criminelles entreprises
des Yankees qui ont besoin d'écrabouiller des peuples lointains
pour se sentir forts et pleins de bonté.
L'ANACONDA
ÉTAIT UN SERPENT À SONNETTE
- Who are the
US military slaughtering in eastern Afghanistan?
-
-
- By Peter Symonds
-
- [...] No evidence is
offered for any of these assertionsother than the fact that the
US military machine has encountered opposition. The enemy is
designated "Al Qaeda" and "terrorist" to
maintain the fiction that the fighting in eastern Afghanistan
has a link to the September 11 attacks and to justify the slaughter
taking place. US Vice-President Richard Cheney ruled out any
negotiations with the opposition. The only way to end the threat,
he said, "is to get the terrorists before they launch more
attacks against us."
- A number of reports
from Gardez point to a different story, however. An article in
the Los Angeles Times, for instance, explained that those
fighting American troops were being led by Saifur Rahman Mansour,
who "to many [was] a home-grown hero," rather than
a close associate of Osama bin Laden. Thought to be about 40,
Rahman is the son of a former Paktia governor and fought with
US-backed Mujaheddin groups against the Soviet installed regime
in Kabul in the 1980s.
- Like many of local militia
commanders among the Pashtun tribes in the south and east of
Afghanistan, Rahman threw in his lot with the Taliban. The Islamic
extremist movement expanded rapidly in the mid-1990s not primarily
by defeating opposing militia units but either by buying them
off or winning support for their vision of an Islamic state as
the alternative to the existing chaos. Once the US compelled
Pakistan to end its support for the Taliban, effectively choking
off funds and arms, the patchwork of alliances with Pashtun tribal
leaders and militia commanders swiftly disintegrated.
- Afghan officials in
Gardez, whose current allegiances lie with the US and its puppet
administration in Kabul, all know Rahman. Some fought alongside
him during the 1980s as part of the anti-Soviet Mujaheddin which
sheltered in cave complexes in the Shahi Kot Valley where the
fighting presently is taking place. They pay tribute to his tenacity
as a fighter and question the purpose of the US-led Operation
Anaconda. As Abdul Mutin, commander of a US-allied militia, admitted:
"There are some people who say: «Saifur Rahman is
a nice person. Why must we fight him.»" Safi Ullah,
spokesman for the provincial shura or administrative council,
commented: "He is famous in his native place, among his
people, and now people don't really like him because he has stood
against the interim government. The shura of Gardez asked him
in the first days after the fall of the Taliban to surrender
and not to gather people around him against the government. But
he did anyway."
- Negotiations broke down
amid claims that Rahman was sheltering Al Qaeda fighters -- a
loose term applied to any foreigners, including hundreds of inexperienced
youth from Pakistan and the Middle East who flocked to defend
the Taliban regime last year. Up to the last, Rahman insisted
that he was harbouring no foreigners and called on the Gardez
shura to send a delegation to check on his claim. As even the
Los Angeles Times noted, "[T]here remains considerable
ambiguity about how much of the force resisting the Americans
is Al Qaeda members and how much of it is simply local Afghans."
- Local mercenaries
- The US has tacitly admitted
that Rahman has local support by the manner in which Operation
Anaconda has been organised. Unlike the previous offensive in
the Tora Bora areas, the offensive has been led by US troops
backed by special operations troops from France, Germany, Australia,
Canada and Norway, with Afghan militia playing a largely secondary
role.
- In the weeks preceding
the operation, the US hired around 500 Afghan soldiers from outside
the area and trained them in neighbouring Logar province. Paid
$200 a month to fight under US direction, these unemployed Afghan
youth received rudimentary instruction in basic military tactics
and the use of a single weapon. After their first exercise, these
mercenaries were thrown into battle as cannon fodder in support
of US and allied troops. One wounded Afghan Khial Mohammed told
reporters: "Our command was really bad; the American command
was really bad."
- Other Afghan troops
were sent from the north -- Tajiks and Uzbeks -- creating tensions
with the local Pashtun population. Most of the local militia
commanders, including those recognised by the Kabul administration
of Hamid Karzai, were deliberately sidelined. General Ziauddin,
the chief military commander in Gardez complained: "The
Americans don't consult with us." When he moved his troops
towards the rear lines to provide reinforcements, he was ordered
to withdraw and not to "interfere" in the battle.
- Far from being a battle
to root out "hardened terrorists" or "Al Qaeda
holdouts," all the signs point to Operation Anaconda
being directed primarily at crushing a local Afghan militia leader
who has considerable local sympathy. An article in the Washington
Post noted: "Even if just a minority, though, [Rahman]
Mansour's support in the region remains potent, and some Afghan
officials say they believe that residents are secretly helping
to resupply Al Qaeda forces around Shahi Kot with food and weapons."
- These and similar comments
in other articles point to the real reasons for targeting a huge
US military offensive against Rahman. As well as being bound
up with plans by the Bush administration to extend its "war
on terrorism" to other countries, Operation Anaconda is
designed to shore up the Karzai government by sending a message
to other local warlords not to challenge its shaky rule. A classified
CIA report leaked to the press in late February warned that Afghanistan
could descend into chaos unless steps were taken to restrain
competition between rival militias and control ethnic and tribal
tensions.
- But there are also other
concerns about the growing local resentment to US military operations,
particularly among the Pashtun tribes in southeastern Afghanistan.
Scores of civilians have died and many more have been injured
in US bombing and Special Forces attacks. US Defence Secretary
Donald Rumsfeld finally admitted last month that a raid on two
compounds had killed at least 16 men loyal to the Kabul administration.
He then dismissed any suggestion that future operations would
be more carefully planned by declaring: "I don't think it
is an error" and ruling out any disciplinary action.
- An incident reported
in the Washington Post gives an indication of the growing
hostility among Afghans to the US military presence. The newspaper's
reporter described a crude propaganda exercise conducted in Gardez
aimed at encouraging people to provide the US military with information
about the whereabouts of "Al Qaeda forces". Patriotic
music blared out from a stand while officials handed out leaflets
urging residents to look out for "hardline enemies of freedom
and independence" and "to join hands together and point
out their hiding places".
- The leaflet offered
informants a $4,000 reward -- a fortune in war torn Gardez. But
as the Washington Post commented: "[P]ushing the
play button on a tape deck and handing out leaflets announcing
reward money are easier than genuinely changing the culture of
an area that has long identified with the Islamic radicals who
ran Afghanistan until last fall. Some people took one look at
the handouts and tore them up, rejecting the notion of turning
in their neighbours.... Residents seemingly hostile to the idea
were not willing to say so to an American journalist. They simply
scowled and walked away."
- The fear is that, whatever
his own motivations, a figure like Rahman could become the focus
for the accumulating hostility against the US and the government
of Hamid Karzai. The aim of Operation Anaconda is not only to
brutally eliminate the threat but to intimidate and terrorise
any other political opposition.
-
- World Socialist Web
Site <http://www.wsws.org>, 11 March 2002.
UN
TIREUR D'ÉLITE
Selon le quotidien Yediot Aharonot,
le Mossad israélien aurait demandé l'aide des services
secrets américains et européens pour tenter d'identifier
le terroriste qui a tué dix soldats la semaine dernière
à un check point de l'armée. Ce doit être
un sniper particulièrement expérimenté pour
toucher 14 personnes en 25 minutes et 25 coups de carabine sans
être découvert. Comme la carabine est une arme qu'affectionnent
les membres de l'Armée républicaine irlandaise,
le tireur pourrait appartenir à ses rangs ou avoir été
formé par l'un de ses hommes. On sait, par ailleurs, que
l'IRA entretient des liens avec l'OLP et avec d'autres organisations
terroristes de la région et que nombre de ses militants
ont été formés dans des camps d'entraînement
au Proche-Orient. (voir plus bas l'article d'Israël Shamir,
La bataille de Palestine.)
MESSIE
MAIS NON
- Comment torpiller
les Saoudiens
-
-
- par Uri Avnery
-
- Si, en mai 1967, un prince
arabe avait proposé que le monde arabe dans son ensemble
reconnaisse Israël et établisse avec lui des relations
normales, en échange de la reconnaissance par Israël
de la Ligne Verte comme frontière, nous aurions cru que
le temps du Messie était arrivé. Des masses de
gens se seraient précipitées dans les rues en chantant
et en dansant comme le 29 novembre 1947, quand les Nations Unies
avaient appelé à l'établissement d'un Etat
juif et d'un Etat arabe en Palestine. Mais c'est alors que le
désastre est survenu: nous avons conquis la Cisjordanie
et la Bande de Gaza, les gouvernements travaillistes et du Likoud
les ont couvertes de colonies, et aujourd'hui cette proposition
apparaît comme un méchant complot antisémite.
Les dirigeants d'Israël nous disent: Ne vous en faites pas.
Comme nous avons survécu au Pharaon, nous survivrons à
Emir Abdallah1. Alors que va-t-il se passer ?
- En Israël, toute
initiative internationale destinée à mettre fin
au conflit passe par trois phases: (a) le refus, (b) la présentation
déformée, (c) la liquidation. C'est ainsi que le
gouvernement Sharon-Pérès traitera cette initiative.
Il peut s'appuyer sur 53 ans d'expérience, au cours desquels
tant les gouvernements travaillistes que ceux du Likoud ont réussi
à torpiller tout plan de paix proposé. (Nous ne
pouvons pas supposer, grands dieux non, que les gouvernements
israéliens successifs étaient contre la paix. Pas
du tout. Chacun d'eux voulait la paix. Tous aspiraient à
la paix. "Pourvu que la paix nous donne l'ensemble du pays,
au moins jusqu'au Jourdain, et nous laisse le couvrir de colonies."
Jusqu'à maintenant, tous les plans de paix n'y sont pas
parvenus.)
- La PHASE A vise à
minimiser la proposition. "Il n'y a là rien de nouveau",
affirmeront les sources politiques. "C'est proposé
seulement dans un but tactique. C'est un truc politique".
Si elle vient d'un Arabe: "Il dit cela à la communauté
internationale mais pas à son propre peuple." En
bref, "ce n'est pas sérieux". Une méthode
éprouvée est de se concentrer sur un mot et de
prétendre qu'il prouve la malhonnêteté de
toute l'affaire. Par exemple, avant la guerre d'octobre 1973,
le président égyptien Anouar El Sadate a fait une
offre de paix d'une grande portée. Golda Meir l'a rejetée
d'emblée. Ses Arabisants (il y a toujours dans les parages
des intellectuels vénaux pour faire le sale boulot) ont
découvert que Sadate parlait de "Salaam" mais
pas de "sulh", ce qui "prouve" qu'il ne parlait
pas de paix réelle. Plus de 2000 soldats israéliens
et des dizaines de milliers d'Egyptiens ont payé de leur
vie pour ce mot. Par la suite, un traité salaam a été
signé.
- De telles méthodes
sont encore appliquées aujourd'hui pour la proposition
saoudienne. D'abord on a dit que le prince héritier Abdullah
avait parlé de son initiative seulement avec un journaliste
américain, mais n'en avait pas parlé à son
propre peuple. Quand on a appris qu'elle avait été
largement publiée dans tous les journaux saoudiens, à
la fois dans le pays et à Londres, un autre argument a
été avancé : le prince n'a fait cette offre
que parce que les Saoudiens étaient devenus impopulaires
aux Etats-Unis après la tragédie des Tours jumelles
(comme si cela avait de l'importance.) En bref, Abdullah n'est
pas devenu un vrai sioniste. Ce point a été largement
discuté dans les médias israéliens. Les
commentateurs ont commenté, les érudits ont fait
étalage de leur érudition, mais pas un (pas un
! ) d'entre eux n'a discuté du contenu réel de
la proposition.
- La PHASE B vise à
piéger la proposition. Nous ne rejetons pas la proposition.
Bien sûr que non ! Nous aspirons à la paix ! Nous
apprécions le caractère positif de l'offre et nous
renvoyons la balle. La meilleure méthode est de demander
une rencontre avec le dirigeant arabe qui a pris l'initiative,
"pour clarifier les problèmes". Cela paraît
logique. Les Américains pensent que, si deux personnes
ont un différend, elles doivent se rencontrer et discuter
de la question, afin de la résoudre. Quoi de plus raisonnable
? Mais un conflit entre nations ne ressemble pas à une
querelle entre deux personnes. Chaque proposition de paix arabe
repose sur un double préalable : Vous rendez les territoires
occupés, et vous recevez la reconnaissance et la "normalisation".
La normalisation implique évidemment des rencontres entre
les dirigeants. Quand le gouvernement israélien demande
une réunion avec des dirigeants arabes "pour clarifier
des détails", il essaie en fait de recevoir le paiement
(normalisation) sans livrer la marchandise (retrait des territoires
occupés). Un beau coup vraiment. Si les dirigeants arabes
refusent la rencontre, eh bien, cela montre seulement que leur
proposition de paix est une imposture, n'est-ce pas ?
- Beaucoup de propositions
de paix sont tombées dans ce piège. Ben-Gourion
avait offert de rencontrer Muhammad Naguib, le dirigeant égyptien
après la révolution de 1952. Plusieurs Premiers
ministres ont demandé à rencontrer Afez Al Asad.
Seul Sadate a été plus malin que les malins et
a retourné la situation à leurs dépens.
Il est venu à Jérusalem de sa propre initiative.
Quand l'assemblée générale des Nations unies
a adopté la résolution 242, le gouvernement israélien
ne l'a pas acceptée. C'est seulement beaucoup plus tard,
quand il n'y avait plus de choix, qu'il l'a acceptée "suivant
l'interprétation israélienne". Celle-ci se
concentrait sur l'article "les" qui manque dans la
version anglaise laquelle demande le retrait "de territoires
occupés" au lieu de "des territoires occupés"),
contrairement à la version française dans laquelle
l'article défini apparaît bien. (Les Soviétiques
ont été pris au dépourvu, parce qu'il n'y
a pas d'articles dans la langue russe.) La méthode préférée
est de tuer lentement l'esprit de la proposition, d'en parler
de façon interminable, de l'interpréter comme ceci
et comme cela, d'étirer à l'infini les négociations,
de mettre en avant une condition que l'autre partie ne peut accepter
jusqu'à ce que l'initiative soit finalement abandonnée.
C'est ce qui s'est passé au comité de conciliation
à Lausanne, c'est ce qui s'est passé pour la plupart
des plans de paix américains et européens.
- PHASE C : Si les phases
A et B n'ont pas marché, l'étape suivante est celle
de la liquidation. De nos jours elle est appelée par l'armée
"prévention ciblée" ou, simplement, "assassinat
assuré". Contre le premier médiateur des Nations
unies, le comte suédois Folke Bernadotte, la "prévention
ciblée" a été appliquée à
la lettre : on lui a tiré dessus et il a été
tué. Les tueurs étaient des "dissidents",
mais Ben-Gourion n'a pas versé de larmes. En général,
les gouvernements israéliens utilisent deux torpilles
mortelles dans leur arsenal : le Congrès américain
et les médias américains. William Rogers, secrétaire
d'Etat du président Nixon, par exemple, a proposé
un plan de paix qui comprenait le retrait d'Israël sur la
frontière d'avant 1967, avec des "échanges
peu importants". Israël a lâché ses torpilles
et a coulé Rogers en même temps que son plan. Son
poste a été pris par le juif mégalomane
Henry Kissinger et cela a été la fin des plans
de paix. L'initiative saoudienne peut-elle être sabordée
de la même façon ? Si les Saoudiens maintiennent
le cap, il ne sera pas facile de l'intercepter. Cette fois, la
cible n'est pas une petite frégate, même pas un
destroyer, mais un puissant porte-avions. Il sera difficile de
le torpiller.
- Mais Shimon Pérès
et son ministère des affaires étrangères
sont experts dans ce genre de tâches ; ils le sont depuis
des décennies. Ariel Sharon les poussera. Le pitoyable
Parti travailliste, sous la direction d'une pâle copie
de Sharon, se joindra au choeur. Confrontés à la
terrible menace d'avoir à mettre fin à l'occupation,
les médias israéliens vont se rassembler derrière
le gouvernement Personne ne se révolte, personne ne crie.
En Israël, le vrai discours public est mort depuis longtemps.
L'instinct de survie national s'est émoussé. 35
ans d'occupation et de colonisation ont érodé l'aptitude
de la nation à raisonner, laissant à sa place un
mélange d'arrogance et de folie. Une grande occasion,
peut-être unique, risque d'être manquée. Des
centaines, des milliers, des dizaines de milliers peuvent le
payer de leur vie. Ils ne danseront plus jamais dans les rues.
- 2 mars 2002. Traduit de
l'anglais par RM et SW, Sylviane de Wangen <[email protected]>
1.
Ceci est une allusion
à une chanson israélienne connue.
- 2.
publié à Tel Aviv en 2000, ISBN 965-13-1428-1
TAPER
SUR LES PAUVRES
- Somalie: Le
seul fournisseur d'accès à Internet contraint de
fermer
-
- Le seul fournisseur somalien
d'accès à Internet ainsi que l'une des principales
compagnies téléphoniques ont du cesser toutes leurs
activités parce que les deux entreprises sont suspectées
par les Etats-Unis d'être liées à Al-Qaida.
Les deux compagnies, Internet Company et al-Barakaat, figurent
sur une liste américaine de mouvements et d'entreprises
qui sont soupçonnés de financer l'organisation
d'Oussama ben Laden. Ces cessations d'activités forcées
ont des répercussions sur la population et l'activité
économique. Les internautes somaliens sont privés
d'accès à la Toile, tandis que les entreprises
peuvent difficilement passer des appels internationaux (source
service international de la BBC, 14 janvier).
Ces "soupçons" n'ont
évidemment pas encore reçu le début du commencement
d'une preuve de quoi que ce soit. Al Barakaat est un organisme
de bienfaisance qui, en l'absence de banques, permettait aux émigrés
d'envoyer de l'argent aux familles. L'inhumanité de l'Amérique
se voit à ces choses-là.
GUANTANAMO
LA HONTE AMÉRICAINE
- "Tout est fait
pour choquer les prisonniers de Guantanamo"
- Les Américains
l'avouent désormais sans ambages: "Tout est fait
pour choquer, désorienter et rendre dociles ces prisonniers."
D'où le traitement qui leur est réservé
lors de leur transfert et au moment de leur arrivée sur
la base située à Cuba. Libertes-immuables.net revient
sur les propos des militaires américains et sur ces conditions
de traitement très critiquées.
- Le long isolement sensoriel,
les entraves, la découverte brutale d'un nouvel environnement
carcéral : tout est fait, de l'aveu même des Américains,
"pour impressionner et désorienter les captifs",
taliban afghans ou membres du réseau Al-Qaida qui arrivent
sur la base de Guantanamo. Ce traitement doit aussi permettre,
selon les militaires, "de choquer et de rendre plus dociles"
ces dangereux ennemis.
- Une forme de torture
psychologique ?
- Des déclarations
qui ne manqueront pas d'apporter de l'eau au moulin des défenseurs
des droits de l'homme, des partisans du respect le plus scrupuleux
des Conventions de Genève. Ces derniers réclament
en effet que "le statut de prisonniers de guerre et la protection
de ces conventions soient reconnus et appliqués à
tous les détenus et que cesse la forme de torture psychologique
dont ils sont victimes". Cette dernière accusation
repose sur les observations des journalistes qui ont été
autorisés à assister à l'arrivée
des prisonniers et sur la description des conditions de transfert
faite par les officiels américains eux-mêmes.
- Ne rien voir, rien
entendre, rien dire
- A Kandahar, en Afghanistan,
juste avant leur départ, les taliban et membres supposés
d'Al-Qaida ont le crâne et la barbe rasés. Ils enfilent
ensuite une combinaison orange et embarquent pieds et poings
liés dans l'avion. Ils sont attachés à leur
siège et sont mis en condition "d'isolement sensoriel
total". Ils portent des lunettes totalement opaques, des
casques sur les oreilles et un masque chirurgical afin de ne
pas pouvoir mordre leurs geôliers ou transmettre des maladies.
Ainsi "équipés", ils ne voient et n'entendent
quasiment rien et ne peuvent s'exprimer correctement. Le vol
dure vingt-cinq heures dans le froid de l'avion-cargo militaire.
- Choc thermique
- A leur arrivée,
déphasés par l'isolement sensoriel, la fatigue,
le "jet-lag" (décalage horaire important) et
le choc thermique, ils titubent. Dans la chaleur tropicale, ils
doivent être soutenus ou portés par des soldats
sous les ordres "aboyés" par les officiers.
Lors du dernier transfert de prisonniers, il y a quelques jours,
six des vingt-huit détenus sont sortis sur des brancards.
Selon les observateurs présents, l'un était amputé
des deux jambes, trois autres ont été blessés
au combat, l'un était atteint de paludisme (le troisième
prisonnier du camp à en être atteint) et le dernier
présentait les symptômes de la tuberculose. Après
un rapide "tri", ils sont enfermés dans des
cages grillagées de petite taille.
- "Qu'ils ne voient
pas la mer ou le McDonald"
- "Comme les précédents,
ce groupe était calme et les hommes paraissaient choqués
et désorientés", a commenté le major
Steve Cox, porte-parole de l'unité chargé de la
surveillance du camp X-Ray de Guantanamo où sont incarcérés
les arrivants, au nombre de deux cent vingt aujourd'hui. L'officier
affirme que l'isolement sensoriel "n'a pas pour but de déshumaniser
ces personnes, mais d'établir notre autorité avant
le vol, pendant et après, et garantir la sécurité
des personnels américains". Autre hypothèse
: empêcher les prisonniers de se repérer et d'échafauder
de très improbables plans d'évasion. "Avant
de gagner le camp, ils n'auront pas vu la mer, pas repéré
le McDonald de la base", déclare encore l'officier.
Les organisations de défense des droits de l'homme, dont
Human Rights Watch ou Amnesty International, demandent toujours
que tous ces hommes soient placés sous la protection des
Conventions de Genève et aient enfin le statut de prisonniers
de guerre.
- libertes-immuables.net
avec AFP.
<http://www.enduring-freedoms.org/article.php3?id_article=255>
- Des prisonniers de
Guantanamo observent une grève de la faim
- Le premier signe de
résistance organisée des prisonniers incarcérés
sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, vient
de se manifester. Il y a quelques jours, cent à deux cents
détenus ont entamé une grève de la faim.
Et ce, pour protester contre le fait qu'un soldat ait obligé
l'un des leurs à retirer le turban qu'il s'était
confectionné avec ses draps et qu'il se mettait sur la
tête lors des prières, comme l'exige la religion
musulmane. Le quatre mars 2002, treize prisonniers observaient
toujours une grève de la faim totale. Un homme a même
du être hydraté par injection intraveineuse. En
outre, près de quatre vingt dix autres continuaient à
jeûner par intermittence.
- Hydratation par intraveineuse
- Anecdotique, l'origine
de l'incident a généré une réaction
d'ampleur. Plus d'un tiers des trois cents prisonniers ont alors
poussé leurs matelas, draps et effets personnels contre
les grilles de leurs cages. Puis, à compter de mercredi
27 février, ils ont refusé de s'alimenter. Les
militaires envisagent d'ailleurs de les hydrater et de les nourrir
tous par intraveineuse, la chaleur étant actuellement
élevée à Cuba. Si les prisonniers taliban
et membres présumés d'Al-Qaida protestent pour
obtenir l'autorisation de porter un turban durant les prières,
comme le veut leur culte, cette grève de la faim traduit,
selon le commandant Steve Cox, porte-parole du camp de détention,
"une tension profonde liée aux incertitudes qui pèsent
sur leur devenir". "Ils ne savent pas ce qui va leur
arriver, ni quand", explique l'officier. Le Pentagone (ministère
de la Défense) n'a pas encore décidé qui
sera traduit devant les tribunaux militaires spéciaux,
qui ne le sera pas et qui sera relâché et expulsé
vers son pays d'origine.
- Le turban désormais
autorisé
- Ces incertitudes, conjuguées
aux conditions de détention sont, selon le porte-parole
du camp, à l'origine de ce mouvement de grogne. L'armée
américaine a fait un geste pour calmer les esprits et
tenter de mettre un terme à cette grève de la faim
: les détenus pourront désormais porter un turban
lors des prières
- Sources The Los Angeles
Times, Associated Press et AFP, 4 mars 2002.
<http://www.enduring-freedoms.org/breve.php3?id_breve=378>
MONDIALISATION
- Le sionisme en
Amérique latine
-
- par Maria Poumier
-
- L'année dernière,
le livre de Norman Finkelstein sur L'industrie de l'holocauste
(éd. française La Fabrique) causait scandale par
ses révélations; le point qui nous intéresse
ici est qu'il dénonçait la complicité des
médias nord-américains dans une vaste opération
de propagande destinée à tout l'Occident sur le
thème global: Israël doit être défendu
envers et contre tout dans la mesure où c'est un Etat
issu d'un processus de réparations de guerre parfaitement
légitime. L'origine en est la persécution à
grande échelle des juifs sous le régime nazi. Les
nouvelles "indemnisations" financières exorbitantes
que continuent à exiger des avocats juifs new-yorkais,
sous prétexte de soulager la misère morale et physique
des survivants et ou de leurs descendants s'en trouvent, à
l'horizon de la presse nord-américaine dans son ensemble,
infailliblement validées. Or Norman Finkelstein, ami proche
de Noam Chomsky, a dénoncé les malversations colossales
dans ces entreprises. Si son livre a d'abord été
passé sous silence aux Etats-Unis, son impact en Angleterre,
en Allemagne et en France a cependant eu un effet en retour,
et une grande vigilance s'est développée, dans
les milieux qui n'avaient a priori pas de méfiance
systématique envers les prestigieux organes médiatiques
américains. Et les victimes des détournements colossaux
organisés par les Bronfman (Président du congrès
juif mondial, fils de Sam Bronfman, un grand mafieux de l'époque
la prohibition et associé à l'escroc Mark Rich),
Avrum (Abraham) Burg, président du parlement israélien,
leader du Parti National Religieux et co-président, avec
Bronfman, de la "commission des réclamations",
Lawrence Eagleburger (ex-secrétaire d'Etat aux affaires
étrangères des Etats-Unis), Hillel ou Foxman, commencent
à se manifester et à fournir des informations utiles[1]
C'est ainsi que les liens précis entre mouvements de capitaux,
lieu réel du pouvoir et mystifications de la propagande
sioniste vont bientôt être du domaine public. Il
s'agira ici de rappeler quelques éléments constitutifs
du paysage latino-américain sur lequel s'exerce l'emprise
impériale dans ces trois dimensions.
- L'État mondial
masqué et démasqué par l'empire médiatique
de l'Holocauste
- Certains mettent encore
en doute l'influence hégémonique du lobby juif
dans la logique de l'impérialisme nord-américain
toutes confessions confondues. Ariel Sharon affirme pourtant
que les Etats-Unis sont à sa botte, et William Fulbright
confirme que le sénat américain est sous le contrôle
d'Israël. Nous partirons de la formule de Camille Mansour
dans Israël et les Etats-Unis[2], qui parle d'un
"troisième Etat" provisoirement occulte, qui
additionne la puissance des deux autres: dans le domaine théologico-culturel
pour ce qui est d'Israël, technico-économique pour
les États-Unis.
- En effet qu'il s'agisse
de l'exacerbation du judaïsme dans les milieux qui étaient
jusqu'à une date récente plutôt tentés
par l'assimilation et la laïcité agnostique, ou des
références bibliques à toute la mythologie
du peuple élu, qui ont structuré l'expansionnisme
blanc américain depuis le débarquement des puritains
du Mayflower, comme l'a bien montré Roger Garaudy dans
Les Etats-unis, avant-garde de la décadence [3],
la confluence des deux dynamiques idéologiques s'est renforcée
par la multiplication des centres de célébration
du souvenir de l'Holocauste [4]. A la différence de ce
qui se produit en Europe, où les remémorations
de l'occupation nazie semblent confusément liées
à un désir collectif d'expiation, et contribuent
à installer un sentiment de culpabilité même
chez les plus jeunes, en Amérique il s'agit plus franchement
d'implanter l'idée que les juifs ont subi un martyre de
type christique, ont racheté l'humanité par leurs
souffrances et, à ce titre, doivent être suivis
ou imités dévotement au titre de directeurs spirituels
légitimes de l'humanité. Le directeur des relations
gouvernementales du B'nai B'rith du Canada a décrit très
simplement le noyau sur lequel repose le lien entre impérialisme
américain et empire juif sur les médias: "Le
souvenir de l'Holocauste est l'élément principal
du Nouvel Ordre Mondial" [5]. Dernièrement, les exemples
montrant la mainmise croissante du lobby en question sur les
dirigeants américains se sont multipliés: Clinton,
otage du lobby depuis l'affaire Monica Lewinsky, amnistiant le
gangster Rich, Bush se lavant les mains des initiatives génocidaires
de Sharon, ont d'ores et déjà fait perdre la face
aux dirigeants apparents des Etats-Unis, qui apparaissent dès
lors comme des marionnettes. L'effondrement des tours, de ce
côté, confirme en de multiples points la fragilité
des sièges apparents du pouvoir américain. L'implosion
des Etats-Unis tardant cependant à se produire, il faut
bien en conclure que, malgré la courte vue pitoyable de
leur président, et l'ineptie apparente des services de
renseignement, le pouvoir réel reste intact. Depuis l'origine,
d'ailleurs, les dirigeants de la CIA sont juifs; après
que Kissinger eut joué un rôle exceptionnel dans
les années 1970, actuellement Donald Rumsfeld est secrétaire
à la Défense, tandis qu'Andrew Marshall est au
Pentagone; aucun haut dirigeant de ces trois instances n'a été
limogé ces derniers mois.
- Le poids des médias
américains en Amérique latine
- En Amérique latine,
la présence idéologique de l'impérialisme
n'est plus à démontrer. Ses canaux de diffusion
sont multiples: bien plus qu'en Europe, la chaîne de télévision
CNN pénètre chaque foyer moyennement équipé,
et ses programmes d'information, brillamment assurés par
des journalistes de langue maternelle espagnole, et de sensibilité
sud-américaine, ont un immense écho, la qualité
des images et la promptitude des reportages contrastant naturellement
avec ce que les chaînes nationales, aux moyens très
inférieurs, peuvent offrir. CNN offre en outre un exemple
enviable aux peuples latino-américains en poussant parfois
loin la critique aux incarnations visibles du pouvoir le plus
redouté internationalement, tels les présidents
des Etats-Unis. Rappelons par exemple le rôle de CNN dans
l'affaire Monica Lewinsky, dont cette chaîne montra jusqu'aux
moindres détails, mais cacha l'information décisive:
cette jeune femme appartient à une importante famille
juive.
- Dans la ligne générale
de soutien aux Cubains de Miami, CNN a pratiquement bâti
l'affaire de l'enfant naufragé Elián González,
filmant en direct la récupération par la police
fédérale de l'enfant aux mains de sa famille maternelle
en pleine nuit etc. L'affaire s'avéra cependant cafouilleuse
car la famille raconta à quel point elle s'était
fait manipuler, dans chacune de ses démarches hystériques.
Nous ignorons si c'est à son insu ou avec son consentement
que les manifestations de soutien aux anticastristes arboraient
de nombreux drapeaux israéliens, qui ont été
vus par tout le continent américain... alors que la communauté
cubaine de Miami affichait un catholicisme pleurnichard et superstitieux
précisément dans cette affaire de naufrage "providentiel".
- On considère que
c'est en 1911 qu'a commencé la substitution des médias
américains aux organes d'information nationaux: Pancho
Villa accepta de signer un contrat avec la Mutual Film Corporation,
qui s'assura l'exclusivité des images de ses batailles;
une des clauses était que les combats n'auraient lieu
qu'entre 9h et 17h, afin de permettre le meilleur éclairage.
- A la suite de la défaite
médiatisée des Américains au Viet-Nam, les
interventions militaires américaines à la Grenade
en 1983 et au Panama en 1989 se firent sans images. Mais depuis
les nuits étoilées de Baghdad et le soleil éclatant
du 11 septembre, la confiance en CNN semble revenue à
moins que nous ayons des surprises du côté de l'Amérique
latine, justement: c'est du Brésil que s'est répandue
la nouvelle que les scènes de liesse soi-disant tournées
en Palestine le 11 septembre dataient en fait de vieilles images
tournées en 1991 pendant la guerre du Golfe, et bricolées
dans l'urgence pour la circonstance. Mais le président
de CNN Chris Cramer, a félicité le 18 septembre
ses 4000 employés: "La couverture de l'événement
que nous avons donnée à notre public et aux autres
médias est un témoignage de professionnalisme et
d'intégrité ". [6]
- Outre le puissant émetteur
de la "Voix des Amériques" couvrant tant l'actualité
régionale que mondiale, il existe en outre des éditions
en espagnol de nombreux journaux des Etats-Unis (Miami Herald,
New York Times, etc.), et chaque presse nationale puise,
de toutes façons, abondamment à ces mêmes
sources. Les propriétaires des grands médias sont
juifs, certains ardents partisans avoués de la suprématie
juive dans le monde entier, tel le milliardaire patron du New
York Daily News, et comme il l'a souligné lui-même
"medias are not business, it's politics" [7]. L'Amérique
latine n'a qu'une agence de presse: "Prensa latina",
dont le siège est à Cuba. Pour le reste, elle dépend
donc entièrement des agences américaine et européennes
;
- Or, aux Etats-Unis, c'est
tout récemment que quelques membres de la communauté
juive ont publiquement dénoncé les phénomènes
de désinformation juive dans les médias, à
la suite de Norman Finkelstein; en Amérique latine le
sujet continue d'être très peu exploré, pour
les mêmes raisons qu'aux Etats-unis: les non-juifs qui
se risqueraient à publier leurs constatations sur le sujet
seraient rapidement réduits au silence. Nul doute cependant
que le défi soit relevé à brève échéance
dans les milieux juifs latino-américains comme ailleurs,
notamment à partir du scandale des sommes extorquées
aux banques suisses, qui ne sont jamais parvenues à leurs
destinataires présumés, les "survivants de
l'holocauste". Simon Wiesenthal n'a-t-il pas entrepris depuis
le gouvernement de Menem de traquer "l'or nazi" en
Argentine ? L'acuité de la guerre contre le peuple palestinien
mobilise l'opinion, les communautés moyen-orientales étant
riches et bien structurées dans plusieurs pays; les communautés
juives le sont également, et nombreux sont les juifs qui
ont nourri les rangs de l'immigration en Israël, sans pour
autant rompre leurs liens avec leur famille de langue espagnole.
C'est ainsi par exemple que le journal israélien Ha'aretz
se félicite, dans un article du 4 mai 2001, de la nomination
du nouvel ambassadeur de Colombie en Israël, David de la
Rosa, qui parle un hébreu parfaitement naturel puisqu'il
est ...né à Jérusalem. En Bolivie, la "première
dame", épouse du président provisoire Jorge
Quiroga Ramírez, économiste formé aux Etats-Unis,
va souvent rendre visite à sa famille en Israël.
Comme aux Etats-Unis, les divergences sont nombreuses parmi les
juifs d'Amérique latine. L'un des militants les plus radicaux
de la gauche argentine au temps des militaires, activement recherché
et menacé de mort, Jacobo Timmerman, était ainsi
parti se réfugier en Israël puis en était
revenu révulsé par le sionisme; à sa mort,
on a pu constater que sa colère avait largement essaimé
en Argentine.
- Nous nous bornerons ici
à signaler le cadre général dans lequel
s'exerce la pression sioniste à travers les médias
nationaux, en fonction des rares données dont nous disposons.
Il faudrait bien sûr préciser l'impact d'une part
du lobby juif de New York, celui-là même qui voudrait
dicter sa politique à l'Etat d'Israël, à partir
de ses positions à la CIA et au ministère de la
défense, et qui exerça sur Clinton un chantage
permanent et efficace, et d'autre part l'impact des dirigeants
de l'Etat d'Israël, principalement militaires, et de leurs
services secrets [8]. Mais il y a aussi une dynamique de type
sioniste autochtone et ancienne en Amérique latine, qui
constitue le terrain favorable sur lequel les deux forces précédentes
fructifient aisément.
- La présence
juive dans l'histoire de l'Amérique latine
- Signalons qu'il existe
toute une lignée de penseurs juifs [9] qui ont vu, depuis
Christophe Colomb, dans l'Amérique une "terre promise"
pour le judaïsme, d'autant plus que la découverte
de l'Amérique se produisit au moment même où
la monarchie espagnole expulsait massivement les commerçants
juifs; ceux-ci se replièrent souvent au Portugal, et de
là, participèrent activement à la colonisation
et à la traite négrière. Souvent la mégalomanie
judéo-centriste inspire les écrits de ce messianisme,
délirant au point qu'il renforce à son tour les
délires antisémites. Or deux phénomènes
de colonisation matérielle de grande ampleur ont permis
aux juifs se disant religieux d'accroître sensiblement
leur implantation, au delà des phénomènes
de peuplement naturellement liés à l'attrait des
activités commerciales, légales ou non.
- Activités légales
et illégales au temps de la colonie espagnole
- D'une part, on peut signaler
une forte présence crypto-séfarade dès le
XVIe siècle datant de l'époque de l'Inquisition,
dans les régions les plus riches, où tant la traite
négrière que les activités d'extraction
minière et de production agricole pour l'exportation attiraient
les réprouvés. Un exemple célèbre
est celui de l'évêque de Tucumán, en Argentine,
qui fut dénoncé plusieurs fois pour faire du trafic
négrier, à l'époque où ceci était
strictement interdit aux sujets espagnols, et a fortiori aux
Espagnols; il envoyait de l'argent au Portugal, et s'avéra
fils d'un juif qui avait été brûlé
vif en Espagne. L'inquisition pourchassant les résurgences
du judaïsme, la composante religieuse juive fut longtemps
dissimulée. Cependant il s'agit d'une présence
ancienne qui consolide les bourgeoisies locales et leurs prétentions
à constituer les seuls dépositaires du sentiment
et de l'intérêt national; dernièrement, il
est très à la mode de se vanter, dans ces milieux,
de ses ancêtres juifs, tel en Colombie le romancier Alvaro
Mutis.
- Caractéristiques
de l'immigration moderne
- A partir du milieu du
XVIIIe siècle, la ruine de Curaçao et des Antilles
néerlandaises précipite sur la côte caraïbe
une bourgeoisie d'origine séfarade. En Colombie, ils sont
à l'origine de l'essor de la ville portuaire de Barranquilla.
Puis, entre 1880 et 1930, c'est la grande vague syro-libano-palestinienne,
des ressortissants turcs, souvent de confession chrétienne,
qui fuient le Levant ottoman et espèrent rejoindre les
Etats-Unis, qui les refoulent. Comme la vague précédente,
leur réussite dans le domaine du commerce, et le maintien
d'une certaine endogamie les consolident rapidement dans des
positions sociales élevées qu'ils tiennent encore
aujourd'hui, et on les trouve parmi l'élite, dans les
secteurs politiques et culturels. Enfin, dans les années
1930-40, à nouveau on constate un afflux juif, de séfarades
et d'ashkénazes, que les Etats-Unis repoussent vers le
Sud. A cette époque, la langue populaire latino-américaine
parle presque indifféremment de "Turcs" ou de
"Polonais", sans faire de distinction religieuse dans
ce bloc vague mais qui a une conduite homogène. [10] Une
activité financière lie souvent les Levantins entre
eux ; ainsi le père de l'ex-président argentin
Menem, qui a contribué au développement du vignoble
argentin, se trouve avoir remplacé le juif originaire
de Turquie Alejandro Bolomo, comme trésorier de la "Sociedad
Unión Siria de La Rioja".[11] A Mexico, la banque
Aboumrad était la banque préférée
des juifs syriens, et en Equateur on retrouve des associations
semblables.[12] C'est en Argentine que l'essor des communautés
levantines a été le mieux étudiée,
et on y dispose d'archives importantes, par l'essor du Banco
siriolibanés et par le Diario siriolibanés.
Outre l'activité bancaire, on retrouve les "juifs
arabes" au coeur du commerce textile, véritable chasse
gardée des Levantins dans toute l'Amérique latine.
Lorsque le sionisme européen se développa, il rencontra
l'hostilité des séfarades d'Amérique, qui
n'ont nullement été tentés par ce projet,
perçu comme typiquement ashkénaze. L'aversion pour
cette dernière vague d'immigrants, chassées par
la montée du nazisme, tenait entre autres à l'implantation
antérieure d'un réseau juif de trafic de blanches,
ainsi qu'à d'autres spécialités délictueuses
du réseau Zwi Migdal [13]. A cette époque "polaquear"
signifiait truander. A partir de 1948, les communautés
palestiniennes ont été dynamisées par un
afflux de réfugiés soudés par un ressentiment
inédit. Actuellement, c'est en Colombie et au Chili que
l'identité palestinienne est la plus vivante.
- Le cas de l'Argentine
- Le fondateur du sionisme,
Theodor Herzl, avant de choisir l'option moyen-orientale pour
établir sa colonie sioniste, et de donner une coloration
mythique à l'idée de reconquête de la patrie
des anciens hébreux, avait mis en marche un processus
concret de conquête de la terre en Argentine, comme en
Ouganda et à Madagascar; tout un programme de contrôle
des terres agricoles se réalisa effectivement, sur la
base de transactions foncières exclusivement entre juifs,
tout à fait semblable au processus d'accaparement de la
terre en Palestine jusqu'à aujourd'hui; l'Argentine était
à l'aube du XX· siècle un pays plus prometteur
que les Etats-Unis (intransigeants dans le choix de leurs immigrants),
dans un cadre de ressources agricoles illimitées, déjà
dotées de marchés internationaux, et d'infrastructures
développées par les Anglais à partir de
1850. C'est ainsi que certains juifs argentins peuvent prétendre
que la classe patricienne des grands propriétaires terriens
argentins est juive[14]. Un projet israélien bien précis
échoua : celui d'expédier une partie de la population
palestinienne en Argentine, après 1948, comme main d'oeuvre
agricole pour les grands domaines des juifs argentins, et éventuellement
en échange de colons juifs pour Israël.[15] Les dictatures
militaires des années 1970, comme le régime raciste
sud-africain à la même époque, avaient les
meilleures relations commerciales avec Israël.
- La présence
israélienne
- Sur ce terrain particulièrement
réceptif, les années soixante-dix ont été
celles de l'installation et de la consolidation de régimes
militaires répressifs par des manoeuvres systématiques
de la CIA, où Henry Kissinger jouait le rôle décisif;
la déclassification de documents a confirmé ce
dont nul ne doutait déjà à l'époque,
principalement pour le Chili, l'Argentine et le Paraguay. Dans
les années 1980, la politique de retrait des forces militaires
américaines pour soutenir les dictatures, décidée
par le président Carter [16] et sa volonté d'apparaître
comme un protecteur des droits de l'homme, a donné lieu
au remplacement des postes laissés ainsi vacants par des
conseillers militaires israéliens. Cette présence
a été d'autant plus massive et voyante que les
gouvernements étaient faibles et impopulaires; aussi est-elle
bien connue dans le cas du Guatemala, où le président-général
de confession évangéliste Ríos Montt pratiqua
un nettoyage ethnique intense dans les campagnes, avec l'appui
massif de militaires israéliens. C'est le courageux Israélien
Israël Shahak qui a montré le contenu idéologique,
voire religieux, des interventions israéliennes repérables
partout où se produisent des phénomènes
de répression militaire et policière sur la paysannerie
latino-américaine; il s'agit du mépris raciste
envers les paysanneries en général, considérés
comme peuplades devant être délogées ou soumises
par tous les moyens, à l'instar de ce qui se pratique
systématiquement en Palestine depuis 1948, dont l'expression
canonique se trouve dans le Talmud. Actuellement, ces "conseillers
", c'est à dire experts en intimidation et en méthodes
de torture, n'ont nullement disparu, et l'on trouve fréquemment
des citoyens israéliens dans les équipes ministérielles.
On a en fait une présence physique dans les classes dominantes
d'individus maniant tour à tour deux nationalités,
et qui ont les moyens de faire primer les intérêts
israéliens dans les choix des gouvernements. Le Guatemala
a été, avec les Etats-Unis, le seul pays américain
à refuser de condamner Israël lors de la reprise
de l'Intifada en septembre 2000.
- Les attentats de Buenos
Aires
- Il conviendrait d'étudier
la diversité des opinions au sein des communautés
juives ; en Argentine vers 1990, le siège de l'opulente
association mutualiste israélo-argentine AMIA publiait
des bulletins où religieux et partisans de la laïcité
s'affrontaient vivement, et où la compréhension
de la frustration palestinienne avait presque un semblant de
place. Or l'indifférence aux problèmes israéliens
prit brusquement fin lors des attentats à l'ambassade
d'Israël à Buenos Aires en 1992, puis à la
AMIA en 1994 qui firent plus de cent morts; quels qu'aient pu
en être les commanditaires, comme de juste, le réflexe
de solidarité communautaire et de soutien a joué,
tandis que les médias reflétaient une compassion
générale pour les innocents tués et blessés.
Seuls les services secrets israéliens purent réaliser
les premières enquêtes, et immédiatement,
l'ambassade d'Israël accusa l'Iran d'être à
l'origine des attentats, comme dans le cas des deux attentats
précédents à Londres. Il est spectaculaire
de constater que le gouvernement et la presse argentine ont immédiatement
adopté cette hypothèse, que tout allait infirmer
par la suite, et que c'est encore la seule sur laquelle se penche
la justice. Rappelons que ces attentats eurent lieu à
la suite de la conférence de Madrid, où le gouvernement
d'Itzrak Shamir avait accepté le projet "paix contre
territoires", au grand dam des intégristes. Ceux-ci
révélèrent leur capacité à
faire fonctionner le terrorisme d'Etat habituellement dirigé
contre les Palestiniens en menant à bien l'assassinat
du général Itzrak Rabin, destiné à
enrayer définitivement le "plan pour la paix ",
ce qui se produisit effectivement. L'hypothèse d'une participation
décisive des services secrets israéliens aux attentats
de Buenos Aires a été soutenue par certains, sur
la base même des premières informations communiquées
par l'ambassade d'Israël lors du premier attentat, qui faisaient
état d'un phénomène d'implosion, depuis
l'intérieur, de bâtiments étroitement surveillés
par le Shin Beth, au moment même où le groupe de
ses agents était sorti déjeuner [17]; le temps
passant, elle paraît d'autant plus plausible que la piste
iranienne proposée officiellement comme la seule plausible
n'a toujours pas abouti, non plus que celle de réseaux
néo-nazis locaux; mais les médias se sont bien
gardés d'en rendre compte, se contentant de signaler l'indignation
de ceux qui trouvent les enquêtes judiciaires bien peu
soutenues par les gouvernants. Effet tardif mais décisif
des explosions, on a vu récemment, le président
De la Rua autoriser la création d'une "force de prévention
de l'antisémitisme" comportant des magistrats, des
juristes, mais également des policiers. De la sorte, un
secteur de la population dispose d'un corps répressif
spécifiquement chargé de sa protection.
- Des assassinats sans
rapport avec des enjeux nationaux
- De nombreux assassinats
politiques ont eu lieu en Amérique latine, qui semblent
signés par des inspirateurs israéliens. A titre
d'exemple, signalons un exercice de terrorisme d'Etat très
inquiétant par ce qu'il était dénué
de sens à l'échelle des enjeux nationaux: l'assassinat
des six jésuites de l'université José Simeón
Cañas, au Salvador en 1989, ceux-ci ayant pris le relais
dans la défense des paysans, de l'archevêque de
San Salvador, Mgr Romero, assassiné en 1980. Ils furent
abattus à l'aube, dans leur dortoir, avec leur femme de
ménage et sa fille. C'est une pratique qui a été
mise en oeuvre pour se débarrasser de dirigeants palestiniens
au Liban. Monseigneur Romero pour sa part avait été
abattu de façon spectaculaire, pendant qu'il célébrait
l'office, alors qu'il venait de se déclarer ouvertement
pour la protection de la paysannerie chassée de ses terres
par l'armée et les forces paramilitaires. Cette férocité
renouvelée contre les représentants les plus estimés
de l'église catholique au Salvador a soulevé une
indignation internationale qui n'a certainement pas été
favorable au président d'alors, unanimement considéré
comme le commanditaire de ces actes, Roberto D'Aubuisson; celui-ci,
malgré sa docilité aux volontés de l'ambassadeur
américains pour réprimer la paysannerie insurgée,
dut être désavoué par les Etats-Unis, et
bientôt remplacé. Les assassinats de ces religieux,
cohérents dans un plan de substitution du clergé
catholique par des sectes protestantes, n'avait d'autre fonction
que de répandre la terreur dans toute l'Amérique
latine et d'écarter la population de la théologie
de la libération, au moment où elle triomphait
au Nicaragua voisin, avec des jésuites ministres, tel
Ernesto Cardenal. Le Salvador est un pays qui n'est nullement
déchristianisé, et malgré le climat de paix
revenu, aucune enquête n'a abouti à ce jour sur
la responsabilité exacte de ces crimes, alors que plusieurs
militaires sont traduits en justice pour d'autres assassinats
reconnus.
- L'Amérique centrale
comme révélateur
- Ces faits concernent le
plus petit pays d'Amérique latine, qui abrite pourtant
l'ambassade américaine réputée la plus importante
(en surface) pour tout le continent. Dans les années quatre-vingt,
son rôle fut exceptionnel, puisque face au Nicaragua sandiniste,
au Panama se préparant à reprendre le contrôle
du canal interocéanique, il était le pays le mieux
soutenu financièrement et militairement par les Etats-Unis,
qui mettaient en oeuvre des plans de "guerre de basse intensité"
pour affaiblir les pays voisins et s'assurer ainsi le contrôle
de la Méditerranée américaine, l'espace
caraïbe, noeud de communications vitales. Épisode
mal connu, le Salvador joua un rôle bien particulier sous
l'occupation nazie: les bateaux chargés de réfugiés
juifs de France battaient pavillon salvadorien... Tous les pays
d'Amérique centrale sont très faibles face aux
pressions américaines. Chaque fois que des votes internationaux
doivent sanctionner des gouvernements honnis par les Etats-Unis,
ou protéger Israël, on peut constater qu'il y a partage
des rôles entre Salvador et Guatemala. Le Nicaragua en
revanche, est parvenu à faire condamner les Etats-Unis
devant la Cour internationale de justice dans les années
1980, pour son "usage illégal de la force" sur
son territoire. Condamnés à des indemnisations,
les Etats-Unis cessèrent de reconnaître ce tribunal.
Puis le Nicaragua s'adressa au conseil de Sécurité
de l'ONU. La résolution générale que celui-ci
adopta fut rejetée par les Etats Unis. Comme le dit Noam
Chomsky [18], à ce jour, les Etats-Unis sont le seul Etat
condamné par le Tribunal Mondial pour terrorisme international,
et qui a opposé son veto à la résolution
du Conseil de sécurité. Alors le Nicaragua se tourna
vers l'Assemblée Générale de l'ONU. Là
sa résolution fut rejetée seulement par les Etats-Unis,
Israël et le Salvador. L'année suivante, la démarche
fut renouvelée, mais les Etats-Unis n'obtinrent plus que
le soutien d'Israël. Et la résolution fut enterrée,
tandis que l'ingérence militaire s'accentuait. Le Time
Magazine fit observer l'élégance du procédé
mis en oeuvre pour obtenir la chute du gouvernement sandiniste
: une fois que le pays eut été ruiné et
saigné, les habitants épuisés renversèrent
d'eux-mêmes le gouvernement indésirable, avec un
coût minimum pour les Etats-Unis. Le Nicaragua est actuellement
le deuxième pays le plus pauvre de l'hémisphère
occidental, après Haïti, qui a connu le plus d'interventions
militaires américaines de tout le XX· siècle.
- Le rôle directeur
de l'Argentine
- L'Argentine a vocation
à diriger les communautés juives de tout le sous-continent
de langue espagnole. C'est de Buenos Aires que transmet la seule
radio juive transmettant 24h sur 24, pour toute l'Amérique
latine. Rien d'étonnant à cela, s'agissant de la
communauté juive la plus nombreuse au monde, après
celles d'Israël, des Etats-unis et de France, qui ne représente
cependant que 2% de la population. On estime à 220.000
personnes la population juive vivant en Argentine, soit près
de la moitié, 500.000, de celle de toute l'Amérique
latine [19]. Environ 100.000 Latino-américains auraient
émigré en Israël, dont 70.000 Argentins. [20]
Le groupe Loubavitch -- dont est membre Ariel Sharon -- dispose
en Argentine d'écoles rabbinico-militaires [21]. C'est
là que siège l'officine principale du Centre Simon
Wiesenthal, qui se targue d'avoir obtenu la démission
du ministre de la justice Rodolfo Barra il y a quelques années,
et de différents succès au Chili, en Bolivie, en
Uruguay; il existe là-bas également une délégation
des intérêts israéliens (DAIA). Comme ailleurs,
il n'existe pratiquement plus de juifs pauvres en Argentine,
contrairement à ce qui était caractéristique
de l'Europe centrale d'où affluèrent les immigrants
avant la deuxième guerre mondiale; entre 1930 et 1949,
seuls la Palestine et l'Uruguay reçurent la même
proportion d'immigrants juifs. Depuis, sur-représentés
dans les professions libérales, ils contrôlent presque
entièrement certaines branches, telle la psychanalyse,
l'édition et la presse. L'Argentine, où les directives
du FMI et la dollarisation ont été appliquées
de façon exemplaire, se trouve maintenant dans un état
de crise financière, économique et sociale sans
précédent. La tension sociale est telle que les
militaires américains qui ont une base du type Ussouthcom
aux frontières nord ouest, dans la province de Salta --
où ont eu lieu récemment les mouvements de "piqueteros"
protestataires les plus énergiquement réprimés
--, ont fait des mouvements voyants en septembre, à titre
d'exercices conjoints avec des détachements de huit pays
voisins, sans l'accord du congrès argentin, et réactualisent
les projets de centralisation des forces de répression
interne, selon des critères de la "guerre de basse
intensité" mis au point il y a vingt ans pour en
finir avec les guérillas. La classe politique est discréditée,
la corruption et les faillites frauduleuses ayant été
vivement encouragées par le gouvernement menemiste des
années quatre-vingt dix. Cette dynamique avait commencé
dès 1976, date de l'accession des militaires au pouvoir,
dont l'Argentin Jorge Beinstein dit pudiquement qu'elle marque
"le début d'une transformation durable marquée
par l'hégémonie de groupes parasitaires qui intègrent
les réseaux financiers et mafieux internationaux"
[22]. La bonne entente qui régnait entre les Levantins
semble révolue, si l'on en juge par les modalités
du scandale qui entoura la belle-soeur du président Menem
il y a quelques années: Amalia Yoma fut soupçonnée
de participer au lavage de grosses sommes issues du narco-trafic.
Elle était liée au milieu des affaires argentino-libanais;
son associé Jorge Antonio Chividián se plaignit
publiquement de harcèlement raciste de la part d'un petit
groupe de juifs de gauche du quotidien Página 12.
La DAIA intervint pour modérer ces excès, puis
l'accusée fut blanchie par la justice argentine Dans ces
circonstances dramatiques et avec un passé nationaliste
glorieux, on peut s'étonner qu'aucune force révolutionnaire
n'émerge pour le moment encore, avec une alternative crédible,
au point que Bernard Cassen a scandalisé les Argentins
en leur disant: "L'Argentine n'existe pas". Seules
à atteindre une visibilité médiatique, les
"Mères de mai", issues de la résistance
à la dictature des années soixante-dix, dont la
présidente Hebé de Bonafini a développé
un antisionisme conséquent, résistent, et suscitent
des controverses dans la presse, désormais ouvertement
taxées d'antisémitisme. Ariel Sharon a nommé
un nouvel ambassadeur dynamique, Benjamin Oron.
- La Colombie au coeur
du " Triangle radical "
- Le centre de gravité
géo-stratégique de l'empire états-unien
en Amérique latine s'est déplacé depuis
la fin des mouvements révolutionnaires armés en
Amérique centrale, vers la Colombie qui constitue le coeur
d'un "Triangle radical", selon James Petras, constitué
par le Vénézuela, l'Équateur et le Panama.
Les deux premiers pays sont dirigés par des militaires
ayant à coeur de reprendre l'expérience démocratique
et nationaliste du général Alvarado au Pérou,
dans les années 1968. Le dernier a repris le contrôle
du Canal de Panama, et n'est plus le siège de "L'École
des Amériques" qui formait jadis toute les forces
de "contre-insurrection du sous-continent". Le gouvernement
colombien, malgré l'étendue du pays et ses richesses,
est affaibli par la seule guérilla qui se soit maintenue
depuis les années soixante, contrôlant une bonne
partie du territoire, et l'empire des trafiquants de drogue,
produite et élaborée sur place. Il reçoit
actuellement 1.300 millions de dollars des Etats-Unis pour "combattre
le narco-trafic" (?)... alors que la CIA elle-même
y prend part, et que le grand marché des consommateurs
est celui des Etats-Unis, qui fournissent d'ailleurs tous les
composants chimiques nécessaires à l'élaboration
des produits finis, et ne sont pas inquiétés. L'incohérence
de la situation, évidente pour tous, cache mal un projet
plus sérieux. C'est de là que part un véritable
plan de reconquête de l'Amérique latine par les
États-Unis, dont sont attendus des bénéfices
d'ordre varié.
- Le "plan Colombie"
vise d'une part à la main-mise nord-américaine
sur l'Amazonie, réservoir des énergies et matières
premières de l'avenir, et comporte, outre le prétexte
affiché, qui est la réduction de la production
de cocaïne, une mise au pas de la paysannerie, qui dans
une partie importante du territoire national, abrite la guérilla.
Il est de notoriété publique là-bas que
ceux que l'on appelle les "paramilitaires" chargés
des assassinats de civils sont directement commandés par
les "conseillers israéliens" et qu'ils délogent
les paysans de leurs terres pour se les approprier. D'ailleurs
ce sont les plus intéressés à l'internationalisation
du conflit, en particulier par la poursuite des guérilleros
dans les pays limitrophes, particulièrement au Vénézuela.
En effet, ce pays a rétabli des relations avec l'Irak,
fournit Cuba en pétrole, fait revivre l'OPEP, et à
ce titre, compromet directement les intérêts tant
israéliens qu'américains. Or il faut remarquer
que les gouvernements des pays membres de l'OEA ne sont nullement
prêts à appuyer le "Plan Colombie". En
octobre 2000, les ministres de la défense du sous-continent,
réunis à Manaos, ont publié une déclaration
s'opposant à toute ingérence étrangère
dans les affaires colombiennes.
- Les enjeux du pétrole
vénézuélien et du " bolivarisme "
- Au Vénézuela
même, le ministre des affaires étrangères
José Vicente Rangel qui a semblé ménager
les intérêts israéliens, alors même
que le président Chávez tente de renationaliser
les richesses pétrolières du Vénézuela,
a été promu ministre de la défense. Le service
du contre-espionnage DISP a été dirigé longtemps
par Israël Weissel, qui, depuis l'élection à
la présidence de Hugo Chávez, est retourné
en Israël. Le rabbin principal du pays, Pynchas Brenner,
est extrêmement virulent contre le peuple qui soutient
la révolution mise en oeuvre par le président Chávez,
qu'il compare à Hitler [23]. Récemment, le Centre
Simon Wiesenthal a annoncé l'ouverture d'un bureau à
Caracas, et la presse juive ne se fait pas faute d'accuser d'antisémitisme
l'équipe gouvernementale. La conférence de Durban
a vu les délégués vénézuéliens
s'exprimer clairement aux côtés des Cubains pour
condamner le racisme inhérent au sionisme. Le projet "bolivarien"
inquiète dans la mesure où il tente de fortifier
les nationalismes des pays andins, là où le nouveau
mercantilisme, selon le terme préféré de
James Petras, veut fragmenter l'espace historique en un archipel
d'îlots impuissants, comme les faibles républiques
d'Amérique centrale, ouvert à la seule économie
" mondialisée ", c'est-à-dire américaine.
- Cuba et Miami
- A Cuba, on observe une
renaissance de toutes les associations communautaires; parmi
celles-ci, la communauté israélite a un dynamisme
prévisible, et Israël a offert des conditions d'émigration
attirantes à ceux qui pouvaient faire valoir une ascendance
juive, ce qu'ont mis à profit, comme ailleurs, ceux qui
aspiraient à de meilleurs conditions de vie. Mais c'est
au sein de la colonie cubaine des Etats-Unis, que l'influence
d'Israël est spectaculaire. Bon nombre d'intellectuels ayant
émigré, ils disposent de tribunes bien relayées
pour s'exprimer. Parmi d'autres, le leader Carlos Alberto Montaner,
résidant habituellement à Barcelone, draine de
nombreuses sympathies, et n'hésite pas à flatter
démagogiquement les Cubains en rapprochant leur "diaspora"
d'expatriés répandus de par le monde, triomphant
en affaires à Miami et dans toute l'Amérique latine,
coqueluche des grands éditeurs européens, de celui
des juifs européens. La tendance la plus dure de l'opposition
au gouvernement cubain, est incarnée par le sénateur
D'Amato, qui a fait voter une loi permettant de poursuivre en
justice les entreprises non américaines -- particulièrement
européennes -- qui signeraient des contrats avec les pays
boycottés par les Etats-Unis: Cuba et l'Irak. D'Amato
se trouve être un des promoteurs les plus actifs de la
campagne pour la " restitution des biens juifs " [24].
Cette même tendance envisage la réappropriation
des biens fonciers confisqués par l'état cubain,
en application des lois de réforme agraire et urbaine
de 1960, avec des indemnisations, une fois que les Cubains de
Miami auront éliminé le président Fidel
Castro. Le procédé ressemble étrangement
à celui qui est actuellement mis en oeuvre en Pologne:
le député de New York Anthony Weiner exerce actuellement
en ce sens des pressions sur le gouvernement polonais, l'enjeu
à monnayer étant la réintégration
de la Pologne au bloc atlantique; les arguments pour ces réclamations
foncières, touchant à la souveraineté d'un
pays sur son sol, d'un montant tel qu'il peut ruiner la Pologne,
est que celle-ci aurait pratiqué une politique d'expulsion
des juifs polonais, au point que ceux-ci connaîtraient
une "extinction". On voit à nouveau brandi l'argument
de l'holocauste, à des fins d'expansion territoriale.
Il n'est pas difficile de prévoir que des accusations
de persécutions antisémites contre le gouvernement
actuel de Cuba seront brandis dans la presse internationale à
la première occasion.
- Le fantasme néo-holocaustique
- Norman Finkelstein signale
que c'est lorsqu'Israël se sent à l'apogée
de son pouvoir qu'il utilise massivement l'argument de la mémoire
de l'holocauste: ainsi, c'est à partir de la victoire
de 1967 que se produit un virage dans la communauté juive
des Etats-Unis en ce sens, alors que jusque là elle se
gardait bien d'exploiter cet épisode ambigu, ne serait-ce
que parce qu'on sait que les sionistes négocièrent
avec Hitler une émigration juive importante en direction
de la Palestine, et que la communauté juive de New York
n'a nullement tenté de protéger les juifs européens
de la déportation. Or Norman Finkelstein ajoute que la
distorsion d'événements historiques réels
ne suffit plus, et que s'y ajoute à tout bout de champ
l'idée qu'il y a de nouveaux génocides de juifs
en préparation. Dans ce domaine, l'Argentine joue à
nouveau un rôle pionnier. En effet, à la suite des
attentats de 1992 et 1994, les médias ont développé
l'idée que les militaires au gouvernement de 1976 à
1982 auraient mis en oeuvre un nouveau génocide juif.
Le juge espagnol Garzón a été saisi de plaintes
en ce sens, et il en a été de même lorsqu'il
a entamé des poursuites internationales contre le général
Pinochet au Chili, mais il n'a pas donné suite. Cette
affirmation terrifiante, mais sans fondement, part du fait incontestable
que la jeunesse intellectuelle, et donc en son sein un certain
nombre de jeunes juifs de gauche, a grossi l'opposition, et a
nourri la guérilla urbaine, si bien que la répression
a naturellement affecté cette couche de la population.
L'effet recherché par cette provocation est de fortifier
l'idée que les "néo-nazis" constituent
une puissance occulte redoutable en Argentine depuis l'époque
péroniste. Or il est établi que les véritables
nazis fuyant l'Allemagne se sont bien plutôt installés
aux Etats-Unis, au Paraguay et au Brésil...
- En conclusion provisoire,
on peut signaler que les Israéliens ne sont pas satisfaits
de la conduite des communautés juives d'Amérique
latine. Le journal Ha'aretz se plaint de la faible mobilisation
autour des intérêts israéliens qui persiste,
malgré la reprise de l'intifada. Dans le même journal,
on peut lire que certains réclament qu'apparaisse un nouveau
juge Garzón, qui veuille bien défendre spécifiquement
l'idée que des gens comme le général Pinochet
ont pratiqué un "génocide" ciblé
sur le peuple juif. Le rapport des forces actuel ne semble pas
avoir permis pour l'instant l'exploitation de ces éléments
par la propagande israélienne. L'anti-américanisme,
c'est-à-dire le nationalisme élémentaire,
a repris des forces chez les dirigeants de l'Equateur, du Panama
et du Chili. Mais rien n'est simple: dans les guérillas
colombiennes et mexicaine, certains commandants portent des pseudonymes
bibliques, "Josué" ayant plusieurs incarnations,
à Cuba, on trouve des investisseurs israéliens
dans le secteur des agrumes et du tourisme, et les Mères
de Mai ont des amis à la Maison d'Argentine de Tel-Aviv
- 18 décembre 2001
- NOTES
- [1] Le journaliste israélien
Israël Shamir a établi la responsabilité de
la banque Leumi, jadis "Banque anglo-palestinienne",
actuellement banque nationale d'Israël, dans le détournement
de sommes colossales issues de dépôts de juifs européens
dans les années 1940; s'est associée à la
compagnie d'assurances italienne Generali et à Migdal
Insurance. Le parlement israélien, la Knesset, informé
des malversations, a nommé une commission d'enquête,
dont font partie les responsables eux-mêmes du détournement,
tel Zvi Barak, membre de la direction de la banque Leumi et de
la Generali ! La banque Leumi vient de se faire remarquer, par
ailleurs, pour être la banque qui recycle l'argent sale
qu'y déposent l'ex-président du Pérou Fujimori
(actuellement en fuite au Japon), et son ministre et notoire
agent de la CIA Vladimir Montesinos. Voir
- <http://www.IsraelShamir.com>, article "Banquiers
et voleurs", du 17 octobre 2001.
- [2] Israël et
les Etats-Unis, les fondements d'une doctrine stratégique,
Armand Colin, Paris, 1995.
- [3] Editions Vent du
large, Paris, 1998.
- [4] Selon Norman Finkelstein,
l'enseignement de cette matière est imposé ou encouragé
dans les écoles de 17 états, dix-mille travaux
universitaires y sont consacrés, les " chaires d'holocauste
" se multiplient dans les universités, etc.
- [5] Toronto Star,
26 11 1991.
- [6] Voir Politis,
Paris, No 674, 8-14 nov 2001) "L'inquiétant constat
de reporters sans frontières", p. 16.
- [7] "Libertés
et censure", in Le Monde diplomatique, août
2001.
- [8] Ce travail a été
entrepris par Israël Shahak dans Israëli nuclear
and foreign policies, Pluto Press, 1997.
- [9] Menassah ben Israël
est l'auteur de Esperanza de Israël, publié
en Hollande en 1650 et réédité à
Madrid par Hiperión en 1987; il y défend l'idée
que les indigènes américains sont les descendants
des tribus perdues d'Israël.
- [10] Voir Louise Fawcett,
"La inmigración árabe y judía en Colombia",
Boletín cultural y bibliográfico, Bogotá,
1998, vol. 35, n· 49.
- [11] Voir Ignacio Klich,
"Arabes, judíos y árabes judíos en
la Argentina de la primera mitad del novecientos", in Estudios
interdisciplinarios de América latina y el Caribe,
Ed. Universidad de Tel Aviv, julio-diciembre, Ramat Aviv, 1995,
pp. 109-143.
- [12] Id, note 82. L'article
d'Ignacio Klich comporte une importante bibliographie, d'où
il ressort que les liens financiers entre arabes et juifs commencent
à être étudiés au Chili, à
Cuba, au Vénézuela, et ailleurs.
- [13] Voir Nora Glickman,
"The Jewish White Slave Trade in Latin American Writings",
American Jewish Archives, nov. 1982, pp. 178-189.
- [14] Mario Javier Saban,
Nuestros hermanos mayores, judíos conversos II,
Distal, Buenos Aires, 1993.
- [15] Ignacio Klich,
"The chimera of Palestinian resettlement in Argentina in
the early aftermath of the first Arab-Israëli war and other
similarly fantastic notions", The Americas, 53:1
July 1996, 15-43.
- [16] Jimmy Carter est
le premier président américain à s'être
rendu en visite officielle en Israël. A la lumière
des récents événements, on peut penser que
la guerre déclenchée par les militaires argentins
pour rétablir la souveraineté nationale sur les
îles Malouines (dernier reliquat de l'empire britannique)
a pu faire redouter aux Etats-Unis que les armées latino-américaines
fortifiées par eux se retournent contre leurs intérêts;
d'où l'utilité stratégique de la "démocratisation"
dans les années 1980.
- [17] C'est en ce moment
qu'a lieu le procès des seuls suspects appréhendés,
des voleurs de voitures, et l'analyse en question commence à
être discutée publiquement. Voir
- <http://www.analitica.com/biblioteca/ceresole>.
- [18] Discours prononcé
le 18 octobre 2001 au MIT, transcrit par Z Magazine.
- [19] Voir Judith Laikin
Elkin, "A Demographic Profile of Latin American Jewry",
American Jewish Archives, Cincinnati, nov. 1982, pp. 235-36.
- [20] Selon Wolf Pinsky,
La voz judía, Buenos Aires, 10 1998.
- [21] voir Emmanuel Haymann,
Au coeur de l'intégrisme juif, Albin Michel, Paris,
1996.
- [22] Voir l'article
de Jorge Beinstein dans
- <http://www.rebelion.org>,
25 08 01.
- [23] voir Consejo judío
latinoamericano, Boletín No 668, mai 1999.
- [24] Selon Norman Finkelstein,
D'Amato fait partie avec Elan Steinberg, le rabbin Singer et
le rabbin Marvin Hier, doyen du centre Simon Wiesenthal, des
stratèges de la campagne d'intimidation entreprise auprès
des banques suisses.
TORTURE
AMÉRICAINE EN SOUS-TRAITANCE
- US in secret
deal with 'torture' states
-
- The United States has
been secretly sending prisoners with suspected al-Qaeda connections
to countries where torture during interrogation is legal, according
to US diplomatic and intelligence sources.
- Prisoners are being moved
to places in Egypt and Jordan where they can be subjected to
torture and threats to their families to extract information
sought by the US.
- The normal extradition
procedures have been bypassed in the transportation of dozens
of prisoners suspected of terrorist connections, according to
a report in the Washington Post, with suspects moved to
countries where the CIA has close ties with the local intelligence
services.
- The report says US intelligence
agents have been involved in a number of interrogations. A CIA
spokesman refused to comment on the allegations on Monday.
- A State Department spokesman
said the US had been "working very closely with other countries
... It's a global fight against terrorism". "After
September 11, these sorts of movements have been occurring all
the time," a diplomat told the Washington Post. "It
allows us to get information from terrorists in a way we can't
do on US soil."
- Suspects are being
sent to a third country rather than to the US so as to avoid
highly publicised cases
that could lead to a further backlash from Islamist extremists,
diplomats say.
- One of the prisoners,
Muhammad Saad Iqbal Madni, is allegedly linked to Richard Reid,
the Briton accused of the attempted "shoe bomb" attack
on an American Airlines flight from Paris to Miami in December.
He was flown from Indonesia to Egypt without a court hearing,
after his name appeared on al-Qaeda documents. He remains in
custody in Egypt and has been subjected to interrogation by
intelligence agents.
- An Indonesian Government
official said disclosing the Americans' role would have exposed
President Megawati Sukarnoputri criticism from Muslim political
parties. "We can't be seen to be co-operating too closely
with the United States," the official said.
- A Yemeni microbiology
student has also been flown from Pakistan to Jordan, and
US forces seized five Algerians and a Yemeni in Bosnia
on January 19 and flew them to Guantanamo Bay after the
men were released by the Bosnian supreme court for lack of evidence,
and despite an injunction from the Bosnian human rights chamber
that four of them be allowed to remain there pending further
proceedings.
- Civil rights lawyers based
in Los Angeles have tried unsuccessfully to have Guantanamo Bay
prisoners charged in US courts or treated as prisoners of war.
The US administration has resisted this, arguing that those detained
were not entitled to be regarded as prisoners of war because
they were terrorists rather than soldiers and were not part of
a recognised army.
- Duncan Campbell in Los
Angeles
- The Guardian, 13 mars 2002
SOLDATS
DE PLOMB
- Tsahal dans
le piège de la ville
-
-
- par Jean-Louis
Dufour
-
- Les affrontements entre
Israéliens et Palestiniens, comme les attentats du 11
septembre et nombre de conflits récents, illustrent une
réalité: la guerre a lieu désormais en ville.
Là se situe la vraie révolution militaire tant
annoncée sous une forme un peu différente des deux
côtés de l'Atlantique. Si les Américains
et leurs alliés se préparent plus ou moins activement
à affronter cet immense changement, celui-ci les prend
à contre-pied. Même les Israéliens face à
l'insurrection palestinienne sur un terrain jour après
jour plus urbanisé, pourtant préparés à
ces types d'affrontements, s'y présentent avec des structures,
des armements, une instruction des hommes inadaptés. Face
à l'insurrection et au terrorisme urbains, les armées
occidentales, Tsahal incluse, sont fondamentalement en retard
d'une guerre, jusqu'à ne plus pouvoir espérer celle
en cours à l'ouest du Jourdain.
- La Guerre des rues
et des maisons,
titre d'un opuscule écrit en son temps par le maréchal
Bugeaud, est un art difficile et redouté par le soldat.
Les militaires israéliens en font la dure expérience.
Depuis quelques semaines, l'audace des Palestiniens va s'amplifiant.
Ceux-ci se contentaient l'année passée, en plus
des attentats-suicides, de quelques tirs au fusil d'assaut, de
roquettes, d'obus de mortiers. Il s'agit maintenant d'une véritable
guérilla urbaine. Un tireur d'élite exécute
l'un après l'autre les sept soldats en charge d'un check
point. Des postes de garde et de sécurité israéliens
sont attaqués et réduits. Les insurgés emploient
des missiles Qassem 2, d'une portée de 6 km, bientôt
peut-être de 12, dotés d'une charge explosive de
100 kilogrammes. L'arme est rudimentaire et sa précision
aléatoire, mais les objectifs ne manquent pas, aussi nombreux
que les immeubles d'habitation. Un jour, le missile fera mouche.
Récemment, une patrouille blindée est tombée
dans une embuscade. Un char Merkava a été détruit
par une charge disposée au bord d'une avenue, assez puissante
pour tuer les trois hommes d'équipage, faire exploser
le tank, souffler sa tourelle. Aucune mine antichar n'aurait
pu faire un tel travail.
- Les Israéliens
s'avèrent impuissants à réduire l'insurrection.
Le contraire serait étonnant. La force de défense
d'Israël sait comment envelopper dans le désert des
armées arabes plutôt statiques, son armement est
impropre aux affrontements urbains. Le premier coupable est le
char, conçu pour des assauts en masse et sur un large
front, malhabile dans des rues où il ne peut se regrouper
pour attaquer; sa mobilité et ses vues y sont réduites;
sa vulnérabilité est extrême en raison d'un
blindage efficace surtout à l'avant. Le dessous de la
caisse mais aussi les flancs et le dessus de l'engin sont accessibles
aux coups de combattants venus d'un égout, surgis d'un
corridor, tirant d'un soupirail ou des toits. Les hélicoptères,
dont les Israéliens font grand usage pour exécuter
des responsables palestiniens, ont garde de s'aventurer au-dessus
des quartiers révoltés, choisissant d'agir à
partir d'une zone "amie", toujours très proche
des objectifs à "traiter". Au demeurant, les
aéronefs à voilure tournante sont peu maniables
en ville. Des courants d'air brutaux et imprévisibles,
fréquents entre des rangées d'immeubles, compliquent
le vol à basse altitude. Au-dessus d'une agglomération,
les appareils doivent voler lentement, les pilotes sont prompts
à s'égarer; leurs hélicoptères peuvent
être abattus par des tirs d'armes automatiques légères.
Parce qu'ils sont difficiles à atteindre en raison de
leur vitesse, l'armée israélienne envoie ses F16
détruire tel ou tel bâtiment administratif de l'autorité
palestinienne. Un tel emploi est d'un rapport coût/efficacité
ridicule. L'intérêt tactique, plutôt mince,
est de terroriser les femmes et les enfants tout en fortifiant
un peu plus la haine de ceux qui sont frappés. Reste
l'artillerie "de campagne", mal nommée en l'occurrence,
bonne pour neutraliser une zone en rase campagne, hors d'état
par nature de tirer précisément sur une entrée
d'immeuble.
- Seuls moyens pour Tsahal
de limiter le nombre et le danger des actions armées palestiniennes:
tenir le terrain, occuper les sites favorables, être sans
cesse sur ses gardes. La méthode est sans garantie, son
prix est élevé. Le stress use vite les unités
engagées qui doivent être fréquemment relevées.
Conviées à une lutte meurtrière et sans
espoir face à un adversaire pour qui chaque mort au combat
est un martyr supplémentaire, propre à susciter
de nouvelles vocations, les recrues ont le moral en berne.
Lors de la première Intifada, jamais le taux de suicide
n'avait été aussi élevé dans l'armée
israélienne; il ne s'est probablement pas amélioré
lors de la seconde.
- La ville est l'endroit
rêvé pour livrer un combat asymétrique, le
dernier maquis existant où un guérillero faiblement
armé peut tenir en échec une armée traditionnelle,
moderne et bien équipée. Sauf si cette armée
décide d'écraser sous les bombes les quartiers
d'où proviennent les tirs. Mais Israël est une démocratie,
trop soucieuse à juste titre de l'opinion publique pour
se laisser aller, comme la Russie à Grozny, à ce
genre d'extrémité. Comme ce pays est également
très sensible, et c'est tout à son honneur, aux
pertes subies, il lui faudrait, pour tenir, remplacer les hommes
par des robots capables de reconnaître des immeubles, visiter
des appartements, sonder des caves et des souterrains, aptes
à rendre compte à un responsable bien à
l'abri des propos échangés dans une pièce,
du nombre des hommes qui s'y trouvent, des armes dont ils sont
éventuellement dotés. Pareils engins sont encore
dans les limbes, même si aux Etats-Unis d'ambitieux programmes
ont été lancés, des prototypes essayés
en septembre dernier pour inspecter les ruines du World Trade
Center. Avant qu'un robot puisse en ville tenir une position,
reconnaître un itinéraire, escalader un mur, ouvrir
le feu contre un adversaire, du temps aura passé, Israël
aura perdu cette guerre d'attrition et connu la première
défaite de son histoire.
- On le dit souvent, toute
issue militaire à ce conflit est impossible. Voire! Le
plus faible n'est pas celui qu'on croit. Le temps ne compte guère
pour les Palestiniens, non plus que les pertes humaines. Autrefois,
en Indochine, Ho Chi Minh avait averti les Français: "Vous
pourrez me tuer dix hommes quand je ne vous tuerai qu'un des
vôtres. Même dans cette proportion, vous perdrez
et je vaincrai." Le génie militaire implicite ou
la chance des Palestiniens est d'appliquer cette stratégie
en zone urbanisée, là où elle se révèle
à coup sûr encore plus efficace qu'en rase campagne,
même accidentée.
- Libération du jeudi 14 mars 2002
- [Jean-Louis Dufour est
professeur associé à l'Ecole spéciale militaire
de Saint-Cyr. Dernier ouvrage paru: La Guerre, la Ville et
le Soldat, Odile Jacob, 2002.]
LES
HUMANISTES DU BULLDOZER
Les raids de l'armée israélienne
sur les camps de réfugiés au cours de ces dix derniers
jours ont endommagé un total de 1.620 habitations et 14
bâtiments publics (principalement des écoles) selon
des investigations préliminaires conduites par les représentants
de l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide humanitaire.
Ha'Aretz (quotidien
israélien) du 12 mars 2002
Autre article du même journal le
même jour:
Les Médecins pour les Droits de
l'Homme (Physicians for Human Rights) affirment que plus de 165
ambulances ont été attaquées par les forces
de sécurité israélienne, y compris l'armée,
pendant le déroulement des hostilités dans les Territoires,
avec plus de 135 membres du personnel paramédical et autre
personnel médical blessés alors qu'ils étaient
en service.
Médecins Sans Frontières
condamne les "attaques israéliennes contre des équipes
médicales"
Dépêche de l'Agence France
Presse du dimanche 10 mars 2002,10 h 09
Jérusalem -- L'organisation "Médecins
sans frontières" a condamné les "attaques
sans précédent de l'armée israélienne
contre des équipes médicales" opérant
dans les territoires palestiniens, dans un communiqué parvenu
dimanche à l'AFP.
CHAROGNE
FAIT LE MÉNAGE
- Third Former
Militiaman with Links to Sabra and Chatila Is Murdered
-
-
- Robert Fisk in Beirut
-
- The secrets of the Sabra
and Chatila Palestinian camp massacres in 1982 have gone to the
grave with yet another former Phalangist militiaman, the third
Lebanese to die mysteriously in little more than two months.
Michael Nassar, who was a former associate of Elie Hobeika -
the Phalangist leader murdered in a car bombing in Beirut in
January - was shot dead in Brazil by a man firing a pistol equipped
with a silencer. His young wife, Marie, was shot down beside
him. A Belgian court has postponed a decision over whether to
indict Ariel Sharon, the Israeli Prime Minister, for his role
in the massacres - he was held "personally responsible"
by an Israeli commission of inquiry - while lawyers for the survivors
produce more evidence. But the vital evidence that may lie in
the memories of those involved with the killers, who were allied
to Israel at the time, is disappearing almost by the week as
the death list grows.
- Nassar grew immensely
wealthy from the Lebanese civil war, selling former Phalangist
weapons to Croatian militias during the Balkan conflict. One
of his ships ended up in the hands of the Serb navy, which sent
Nassar a warehouse bill after the guns were impounded. He fled
Beirut in 1997 after a Lebanese court demanded he explain his
wealth, put at pounds 70m . Nassar was apparently already worried
when he pulled his car into a petrol station in the suburbs of
Sao Paolo on Friday; he had used his mobile phone to tell a friend
that he was being followed by men in a car. He made a second
call - telling his friend that his pursuers seemed to have vanished
- just before the gunman fired five bullets into his body and
another seven into his wife.
- Israel has denied that
Hobeika, who had agreed to testify against Mr Sharon less than
24 hours before he was killed, was murdered by its own death
squads. The Lebanese authorities say the opposite. Nassar - a
nephew of the former general Antoine Lahd who commanded Israel's
one-time proxy, the "south Lebanon army militia" -
might have been the victim of a Brazilian mafia killing. Certainly,
robbery was not the motive.
- The first former right-wing
Christian to be struck down was one of Hobeika's old colleagues,
Jean Ghanem, who drove his car into a tree on New Year's Day.
He died after being in a coma for two weeks. Then came Hobeika's
murder and now Nassar's. Other former Phalangists live in fear
of their lives, either from Israel or from Palestinians seeking
revenge for the 1982 massacre in which up to 1,700 Palestinian
civilians were slaughtered.
- One of them recently said
that dozens of Palestinians who survived the massacres were executed
at a former barracks near Jounieh, north of the capital, after
being held in containers for two weeks. The prisoners had been
handed over to the Phalangists, he said, by Israeli troops at
the ruined sports stadium in Beirut. The location of their mass
grave is known to The Independent.
- The Independent, March 11, 2002
DES
TÉMOINS NÉCESSAIRES
- 13 Mar 2002 "Jacques.Salles" <[email protected]>
- "A.F.P.S. Drôme
Ardèche" - Déclaration à la presse De la 10ème "mission
civile pour la protection du Peuple palestinien"
à son arrivée à l'aéroport de
Mérignac-Bordeaux, le mercredi 13 mars 2002 à
22h35
- Nous arrivons des territoires
autonomes: Jérusalem-est, Ramallah, Gaza, Al Qarara, Giflek
et des camps de réfugiés de la Bande de Gaza et
de Cisjordanie. Nous avons rencontré un peuple souffrant,
humilié mais un peuple debout, résistant et pacifique.
Ce peuple subit une guerre d'un nouveau type. La 4ème
armée du monde agresse journellement un peuple sans armes.
Nous avons vu et attestons:
- - La destruction systématique
de maisons
- - Le pilonnage de bâtiments
administratifs
- On bombarde:
- - Les civils: hommes,
femmes, enfants
- - Les écoles, les
jardins d'enfants, les hôpitaux
- On tire sur les médecins
et les ambulanciers en visant toujours la tête ou la poitrine
L'ensemble du personnel soignant est actuellement particulièrement
visé, ce qui contredit l'article 55 de la 4ème
convention de Genève. Les soldats israéliens, les
tanks, les miradors font partie du paysage. Nous avons vu dans
les rues de Jérusalem-est nombre de soldats et de miliciens
israéliens armés. A Gaza, coupée en trois,
on ne peut passer d'une zone à l'autre sans franchir les
barrages que les soldats israéliens ouvrent et ferment
selon leur bon vouloir.
- Nous avons vu à
ces barrages militaires d'interminables files d'attente: femmes
et enfants, agriculteurs, ouvriers, ambulanciers Dans les camps,
nous avons vu les impacts de balles dans les murs, les portes
des habitations et les armoires défoncées par les
coups de pieds des soldats israéliens. Ceux qui vivent
dans les camps qui jouxtent les colonies sont, après 18
h, confinés dans leurs habitations dont ils doivent tenir
la porte ouverte. Ils sont privés d'eau et d'électricité.
Ce nouveau type de guerre étouffe toute activité
économique. Le nombre de chômeurs à Gaza
est passé, en un an, de 11 a 70%.
- Des paysans nous ont parlé
: on leur a confisqué terres et maisons. Ils cultivent
la partie de terre qui leur reste, quand il leur en reste, mais
ne peuvent vendre leur production parce qu'il leur est interdit
de se déplacer. Nous avons vu les traces des tanks qui
ont détruit les oliviers. Nous avons vu des citernes d'eau
trouées, dès leur construction, par des balles
tirées intentionnellement par des colons. L'utilisation
de la torture est quotidienne et banale :
- Des palestiniens, de 15
a 45 ans, ont été raflés, le 11 mars, à
Tulkarem et Bethléem. On leur a bandé les yeux,
on les a marqués au bras d'un matricule. Des juifs israéliens
en ont pleuré. Nous avons rencontré une israélienne
qui se rend quotidiennement, avec d'autres femmes, sur des barrages
militaires pour observer les exactions qui s'y commettent. Elles
en témoignent et protestent contre l'occupation. Nous
témoignons de la patience, du courage et de la dignité
du peuple palestinien. Ils nous ont instamment demandé
de dire ce que nous avons vu et entendu. Nous avons aussi entendu
cette demande de la bouche de certains israéliens.
- On est en train de
détruire un peuple.
Nous le savons, nous en témoignons. Vous ne
pouvez pas l'ignorer. Ne laissons pas faire.
- Exigeons l'application
de la Convention de Genève et des résolutions des
Nations Unies. Exigeons une force internationale de protection
du peuple palestinien.
- Marie-Thérèse,
Colette, Christiane, Monique, Colette, Françoise, Odile,
Mary, Laure, Dominique et Nasser (Bordeaux) et Ariane (Marseille).
NOUS
NE POUVONS PAS JUSTIFIER...
- Speech By
Rep. Dennis J. Kucinich (D-OH) To The Southern California Americans
for Democratic Action,
-
-
- February
17, 2002, Los Angeles, California
-
- A Prayer for America
(to be sung as an overture for America) [...]
- I offer this prayer
for America.
- Let us pray that our
nation will remember that the unfolding of the promise of democracy
in our nation paralleled the striving for civil rights. That
is why we must challenge the rationale of the Patriot Act. We
must ask why should America put aside guarantees of constitutional
justice?
- How can we justify in
effect canceling the First Amendment and the right of free speech,
the right to peaceably assemble?
- How can we justify in
effect canceling the Fourth Amendment, probable cause, the prohibitions
against unreasonable search and seizure?
- How can we justify in
effect canceling the Fifth Amendment, nullifying due process,
and allowing for indefinite incarceration without a trial?
- How can we justify in
effect canceling the Sixth Amendment, the right to prompt and
public trial?
- How can we justify in
effect canceling the Eighth Amendment which protects against
cruel and unusual punishment?
- We cannot justify widespread
wiretaps and internet surveillance without judicial supervision,
let alone with it.
- We cannot justify secret
searches without a warrant.
- We cannot justify giving
the Attorney General the ability to designate domestic terror
groups.
- We cannot justify giving
the FBI total access to any type of data which may exist in any
system anywhere such as medical records and financial records.
- We cannot justify giving
the CIA the ability to target people in this country for intelligence
surveillance.
- We cannot justify a
government which takes from the people our right to privacy and
then assumes for its own operations a right to total secrecy.
- [...] The great fear
began when we had to evacuate the Capitol on September 11. It
continued when we had to leave the Capitol again when a bomb
scare occurred as members were pressing the CIA during a secret
briefing. It continued when we abandoned Washington when anthrax,
possibly from a government lab, arrived in the mail.
- It continued when the
Attorney General declared a nationwide terror alert and then
the Administration brought the destructive Patriot Bill to the
floor of the House.
- It continued in the
release of the bin Laden tapes at the same time the President
was announcing the withdrawal from the ABM treaty.
- It remains present in
the cordoning off of the Capitol. It is present in the camouflaged
armed national guardsmen who greet members of Congress each day
we enter the Capitol campus. It is present in the labyrinth of
concrete barriers through which we must pass each time we go
to vote.
- The trappings of a state
of siege trap us in a state of fear, ill-equipped to deal with
the Patriot Games, the Mind Games, the War Games of an unelected
President and his undetected Vice President.
- [...] But we the people
and our elected representatives must reserve the right to measure
the response, to proportion the response, to challenge the response,
and to correct the response.
- Because we did not authorize
the invasion of Iraq.
- We did not authorize
the invasion of Iran.
- We did not authorize
the invasion of North Korea.
- We did not authorize
the bombing of civilians in Afghanistan.
- We did not authorize
permanent detainees in Guantanamo Bay.
- We did not authorize
the withdrawal from the Geneva Convention.
- We did not authorize
military tribunals suspending due process and habeas corpus.
- We did not authorize
assassination squads.
- We did not authorize
the resurrection of COINTELPRO.
- We did not authorize
the repeal of the Bill of Rights.
- We did not authorize
the revocation of the Constitution.
- We did not authorize
national identity cards.
- We did not authorize
the eye of Big Brother to peer from cameras throughout our cities.
- We did not authorize
an eye for an eye.
- Nor did we ask that
the blood of innocent people, who perished on September 11, be
avenged with the blood of innocent villagers in Afghanistan.
- We did not authorize
the administration to wage war anytime, anywhere, anyhow it pleases.
- We did not authorize
war without end.
- We did not authorize
a permanent war economy.
- [...]
- <http://www.house.gov/kucinich/press/sp-020217-prayer.htm>
LA NAZISME ORDINAIRE
-
- In The Name
Of Us All
-
-
- By Gideon Levy
-
- At about 6 A.M. last Monday,
an Israeli army megaphone called on all the men and male youths
in Deheisheh refugee camp to come out of their homes and assemble
in the area of the nearby Nassar stone quarry. It's estimated
in Deheisheh that between 1,000 and 1,200 men from the camp and
from the adjacent village of Artis came to the quarry, which
became a stockade. The men and boys -- aged 14 and up -- were
blindfolded and their hands were bound. According to descriptions
given by Palestinians who were there, they remained in the quarry
until night, wearing only their underclothing, without food and
without medicines for those who needed to take them. Late at
night nearly all of them were released and only a few dozen were
taken away for interrogation by the Shin Bet security service.
There were no top wanted individuals among the men.
- Those who were released
were ordered to return to their homes holding their hands up.
For them it was a day of humiliation and torture, which they
will not soon forget. Who among us can imagine enduring this
kind of false mass arrest ? Can we imagine our children, aged
14 and 15, being taken at dawn to a quarry, being tied up and
then being humiliated for so many hours, even though they had
done nothing wrong ? Would we not develop a feeling of hatred
and a desire for revenge against those who behaved in this way
? Last week, thousands of Palestinian men throughout the West
Bank, from Jenin to Bethlehem, were subjected to this kind of
mass false arrest. How many were arrested ? Who's counting ?
The spokesman of the Israel Defense Forces (IDF) said, after
checking the matter, that he does not know the exact number.
He only made sure the humiliation marches were photographed,
so that the Israeli public could see the bound, half-naked detainees.
- But the arrests were not
the worst of the blows that have befallen the Palestinian population
since Prime Minister Ariel Sharon declared that the Palestinians
had to be treated roughly. "They need a bashing," Sharon
asserted at the beginning of the month in the Knesset cafeteria.
The result was that approximately 170 Palestinians were killed,
about 10 a day on average. Among the dead, according to the Palestinian
Human Rights Monitoring Group, are 12 children and teenagers,
only 11 members of the security forces, three members of medical
teams including two physicians, and one foreign journalist. Staff
of Physicians for Human Rights take desperate calls for help
every day. On Tuesday, soldiers opened fire at a Red Cross ambulance
after shooting at an ambulance in Tul Karm the day before, and
the following day the oxygen at the hospital in Ramallah ran
out and the IDF refused to allow oxygen to be brought from Jenin.
Nurses were evacuated from their residences in Ramallah, physicians
did not reach the hospitals in Bethlehem, medical teams did not
succeed in evacuating people who were bleeding to death in the
refugee camps. The maternity hospital in El Bireh was shelled.
- In Tul Karm, members of
medical teams burst into tears during a visit of representatives
of Physicians for Human Rights and said they were afraid to go
out in order to evacuate the wounded. Tanks were stationed at
the entrance to the government hospital in Ramallah, and a serious
shortage of bandages and medicines was registered at the Arab
Care Hospital, as in others. Most of the suffering was experienced
by the entire population: Hundreds of thousands of residents
were kept under terrifying house arrest. Many were evicted from
their homes to forced to spend long days with dozens of neighbors
who are half-strangers in the same apartment. There were tanks
in the streets, bombers and attack helicopters in the skies,
frightened children held captive in their homes, old people and
the ill who were denied any type of medical assistance, no stores
and in some cases no electricity or running water, and violent
searches conducted by soldiers in the houses. It was all inflicted
on an entire nation -- collective punishment on a scale not previously
known.
- Israelis had hardly any
knowledge of this suffering and it seems not to have affected
them. Insulated in their own suffering, with the fear of Palestinian
terrorism lurking in every corner, they really don't care what
happens to the other. Most Israeli physicians did not bat an
eyelash in the light of the deadly attack on their colleagues
; Israeli journalists did not protest the killing of their Italian
colleague ; and lawyers did not speak out when red lines of international
rules of law in war were crossed. The Israeli suffering was widely
described in the media, as is proper, but the Palestinian suffering,
which is far more severe, was barely mentioned in the media.
- This insensitivity and
this exclusive focus on ourselves and our suffering is nothing
new, though in the past few weeks it has deteriorated to new
depths of uncaring. There was almost no mention in Israel of
the large numbers of Palestinians who were killed, and the fact
that just a few minutes from Jerusalem, tens of thousands of
people were held captive, bombed from the air and went hungry,
was not discussed in the country's lively public discourse. This
not only a moral issue, it is also a utilitarian one. In the
past two weeks, more and more seeds of hatred against Israel
have been sown. In the name of all Israelis, the IDF perpetrated
deeds that are intolerable and unacceptable. The fact that the
majority of Israelis didn't want to hear or see what was going
on does not exempt us from responsibility. Nor does it reduce
the intensity of the damage that has been caused to Israel by
these pointless actions. Those who were humiliated at the quarry
will exact their revenge. We will all pay the price.
- Ha'aretz, March 17, 2002
LA
PIERRAILLE DE CANAAN
- «Antisémitisme»,
mot magique de la propagande israélienne
-
- Le 9 février 2002,
le président Bush inaugurait les jeux olympiques d'hiver
à Salt Lake City; parmi les neuf personnalités
choisies pour donner le coup d'envoi aux compétitions
internationales, figurait Stephen Spielberg, et l'on nous expliqua
qu'il était là, parmi différents Prix Nobel
et sportifs, pour son film La liste de Schindler. Quelque
comité a dû l'élire dans une nouvelle discipline,
le shoah-show, apparemment. Grand metteur en scène
de catastrophes, il avait d'ailleurs très justement apprécié
le spectacle du 11 septembre, le qualifiant admirativement d'oeuvre
digne de professionnels du cinéma hollywoodien.
- Au cours des derniers
mois, parallèlement à la répression anti-arabe
qui s'abat dans les pays occidentaux sous prétexte de
chasse aux terroristes, une triste campagne sur le thème
de l'antisémitisme prétend masquer l'indignation
populaire pour les crimes commis en Palestine. Sombre, cette
campagne est dans une phase de conquête de l'espace médiatique,
et de chantage sur les intellectuels. Un par un, chaque organe
d'expression, et dans celui-ci, chaque intellectuel de quelque
renom est invité à donner son avis sur le "nouvel
antisémitisme". Pour la plupart ils obtempèrent,
et l'idée s'installe donc, telle un dogme gris, que la
chose est grave. La liberté de presse dont nous jouissons
s'avère dans ce domaine comme dans d'autres une arme qui
s'est retournée contre la démocratie, à
partir du moment où le volume de l'information en circulation
a changé d'échelle, où il ne s'agit plus
de presse mais de médias massivement obnubilants. Désormais,
quoi qu'on dise, dans le respect des lois Pleven et Gayssot,
et surtout si c'est nuancé et intelligent, sera submergé
par l'évidence écrasante: puisque tout le monde
en parle et dit que c'est abominable, l'antisémitisme
est un monstre qui existe, et doit donc être combattu.
Voilà comment, dans quelques mois, quand tous les intellectuels
qui publient se seront ainsi laissé tordre la bouche,
on pourra sévir franchement contre le peuple, contre ceux
qui n'écrivent pas, mais qui s'expriment autrement, et
certainement de façon plus franche, parce que leur pensée
est plus directe, si on ne les réprime pas de façon
très physique: il n'y aura plus personne pour les défendre
dans les médias.
- Attention, me direz-vous,
ce n'est pas de cela qu'il s'agit, c'est de la nouvelle judéophobie,
nuance. C'est vrai qu'on veut nous faire méditer sur la
nuance, pour mieux nous asséner la conclusion qui est
absolument immuable, au moins depuis l'apparition du terme "antisémitisme".
Ce terme est inadéquat de nos jours, puisque ce sont les
Arabes qui sont le plus véhéments désormais,
pour dire du mal des juifs. Il était inadéquat
depuis l'origine. Instauré en 1869 par le journaliste
Wilhelm Marr, puis abondamment repris, c'était déjà
un mot faux. Car déjà à cette époque,
nombreux étaient ceux qui aimaient les Arabes et détestaient
les juifs, ou l'inverse. C'était donc déjà
un amalgame, qui bafouait la réalité en tout sens,
le qualificatif sémite ne pouvant décrire en toute
rigueur que la parenté entre l'hébreu et les langues
de la même région du monde, et l'antisémitisme
équitable, si l'on peut dire, n'étant en fait qu'un
trait de mentalité grossièrement commun aux rustres
instinctivement hostiles, en bons sauvages méfiants, à
tous les étrangers de près ou de loin, mais surtout
aux plus proches, comme il en va dans tous les rapports de voisinage.
- Bientôt apparaissait
la critique juive du concept: Bernard Lazare, dans L'antisémitisme,
son histoire et ses causes, Paris, 1894, démontrait que les relations
entre juifs et autres communautés se tendaient souvent
pour des raisons objectives et parfaitement compréhensibles.
L'animosité contre les juifs n'était donc pas une
pathologie différente de toutes les autres rancunes historiques.
Avant Bernard Lazare, Marx était allé d'emblée
plus loin en affirmant que la solution de la "question juive"
passait peut-être par une conversion des juifs à
une mentalité plus ouverte aux autres, plus généreuse,
et sûrement par la déjudéisation des chrétiens:
"l'émancipation juive consiste à émanciper
la société du judaïsme" (La
question juive,
1844, trad. J. M. Palmier, Paris, coll. 10/18, 1968, p. 50).
Or, dans les mêmes années, naissait le sionisme,
qui apparaît comme une réaction à la critique
juive du concept d'antisémitisme, et le deuxième
volet indispensable à cette construction idéologique;
Claude Klein l'a qualifié de "véritable axiome
du dogme fondateur de la foi sioniste" ("Essai sur
le sionisme", post-face à Theodor Herzl, L'Etat
des juifs, La Découverte, 1989). En effet, Theodor
Herzl ne prétendait pas attirer en Palestine tous les
juifs, mais seulement les juifs excédentaires en Europe:
les pauvres, qui affluaient en hordes misérables d'Europe
de l'est, et les jeunes intellectuels explosifs, nuisibles, tous
portés vers le funeste socialisme. De la sorte, écrivait-il,
si tous ces gens sont bien occupés à construire
une société idéale là-bas loin, les
juifs riches d'Europe n'auront plus rien à craindre, et
pourront conserver leurs excellentes relations avec les classes
dirigeantes locales. On voit donc que le projet sioniste, extrêmement
minoritaire à ses débuts, ne pouvait germer qu'à
condition que l'antisémitisme prospérât;
en son absence, tous les juifs pauvres continueraient à
voir les riches cités européennes et américaines
comme la seule terre promise en ce bas-monde, et n'auraient aucune
envie d'aller s'enterrer dans la pierraille de Canaan au milieu
des bédouins. Un siècle plus tard, l'importance
vitale de l'antisémitisme pour les sionistes est patent:
le gouvernement israélien voudrait faire croire aux juifs
de France qu'ils sont terriblement menacés, et les allèche
par des subventions pour aller peupler un pays qui est chaque
jour un peu moins juif. En Argentine, la crise politique sert
de prétexte à la même opération. Du
point de vue démographique, en effet, en Israël même
les juifs seront bientôt minoritaires, et parmi ceux-là
d'ailleurs la sensibilité religieuse est réduite.
- Depuis 1948, le sionisme
a gagné la bataille légale, un Etat s'est constitué,
qui a obtenu la reconnaissance diplomatique de l'ONU, de nombreux
pays. Ni plus ni moins juste, probablement, que la plupart des
Etats antérieurs, tous issus de rapports de force, offrant
un certain nombre de garanties à leurs citoyens en échange
de l'oubli de toutes les usurpations et brutalités diverses
qui les rendirent possibles, et à leurs voisins, assurés
d'avoir un interlocuteur à peu près cohérent,
dans l'alliance ou l'adversité. Or à la différence
des Etats traditionnels, Israël n'est pas le fruit d'une
sécession ou d'une révolution par rapport au cadre
territorial préexistant, mais d'une invasion brutale,
à partir de mille points de départ. On peut être
israélien sans cesser d'être français, on
n'est pas tenu de changer de confession ou de convictions en
devenant israélien. Il s'agit donc bien d'un Etat expansionniste
qui dispose d'atouts rarement réunis, puisque ses représentants
se trouvent naturellement répartis dans la plupart des
autres Etats, et généralement avec des statuts
élevés dans l'échelle de la respectabilité.
La fragilité de cet Etat est cependant réelle:
en cinquante ans, il n'a nullement consolidé l'illusion
de légitimité de son implantation en Palestine.
C'est un Etat, mais qui ne représente guère la
nation, la communauté des gens réellement liés
à la terre par leur histoire personnelle, qui sera la
future nation palestinienne, toutes confessions confondues dans
les efforts partagés. Et s'il cessait ses campagnes de
propagande et de harcèlement financier, la plupart des
juifs du monde refuseraient de soutenir cet Etat suicidaire.
Aussi doit-il, sous peine de disparaître, d'une part combattre
ses adversaires physiques, au premier chef les Palestiniens eux-mêmes,
mais aussi fabriquer d'innombrables ennemis imaginaires, pour
que ses ressortissants ne soient pas tentés de reprendre
d'autres nationalités plus avantageuses en cas de menaces
"terroristes". On ne s'étonnera donc pas que
quantité d'"attentats antisémites" s'avèrent
l'oeuvre de provocateurs à la solde de services secrets
israéliens. Le dernier en date a été dénoncé
comme tel par l'Israélien Israël Shamir, il s'agit
de la discothèque fréquentée par les jeunes
russes de Tel Aviv, au printemps 2001, probablement destiné
à provoquer un sursaut de patriotisme dans la communauté
russe, celle-ci étant sans doute la plus opportuniste
de toutes les immigrations "juives" en Israël,
en fait dépourvue de culture religieuse. En France, nous
avons eu la tentative malheureuse du rabbin Sitruk pour faire
croire au meurtre d'un enfant juif à Paris, au début
de la nouvelle intifada, et actuellement la déformation
systématique de tous les incidents où un juif est
impliqué, de sorte qu'il apparaisse comme une innocente
victime attaquée en tant que représentant du judaïsme.
- Il est certainement inutile
d'essayer de distinguer antisionisme légitime d'antijudaïsme
oiseux pour amadouer les supporters d'Israël: il est en
revanche très utile de rappeler les origines du sionisme,
et sa transformation en idéologie pour l'extension du
territoire et de la puissance israélienne. Claude Klein
qualifie le sionisme de "fiction officielle de l'Etat d'Israël"
(loc. cit.). La propagande de l'Etat d'Israël nécessite
l'alternance entre l'image de laïcité, associée
à modernité et hédonisme démocratiques,
et celle d'une "vertu" collective particulière.
Seule la légende hypertrophiée sur les persécutions
du passé récent peut fournir la matrice d'une sacralisation
de cet État. Mais elle est très précaire.
Récemment, vient de sortir dans le réseau officiel
allemand un livre consacré à "l'extermination
des juifs" sous le nazisme, et ne mentionnant pas les chambres
à gaz, sous la direction de Ulrich Herbert, National
Socialist Extermination Policies, Contemporary Perspectives and
Controversies (war and genocide). A Durban, les Africains
ont défendu l'idée que leur génocide méritait
réparation tout autant que celui des autres; les polémiques
sur le volume des différents génocides s'enveniment.
Les malversations sur des fonds extorqués pour "dédommager
les victimes de l'Holocauste" commencent à être
connues. Force est donc de constater que malgré la répression
qui s'abat sur ses défenseurs pionniers, le point de vue
révisionniste a d'ores et déjà gagné
la bataille de l'opinion. Chaque jour, les commémorations
de l'Holocauste apparaîtront un peu plus comme ce qu'elles
sont: des rites officiels, imposées par ceux qui gouvernent
nos gouvernants.
- Le remarquable journaliste
israélien inédit Israël Shamir ne craint pas
de parler de Hoax of H, "supercherie de l'Holocauste"
dans un sens auquel on n'avait pas encore pensé, et en
se démarquant énergiquement du "négationnisme".
Pour lui, ce qui est profondément faux dans le culte de
l'Holocauste est le soi-disant respect religieux pour les victimes,
et non pas le génocide lui-même, comparable dans
ses férocités à bien d'autres, et sujet
comme les autres à des récits fantaisistes. Le
culte ne fonctionne, dit-il, que par la lâcheté
de ceux qui y souscrivent, pour ne pas s'attirer d'ennuis de
la part des juifs puissants. Remarquons au passage que c'est
pour les dévots du culte, qu'il faudrait réserver
l'appellation de judéophobes, ceux qui sont terrorisés
par les juifs, et se prêtent à tous les chantages.
Et lorsque le culte sera par trop dévalué, il surgira
d'autres histoires se prêtant à l'organisation de
la génuflexion intéressée dans tout l'Occident.
L'histoire montre qu'effectivement, certains spéculent
très bien sur l'antisémitisme comme produit éternellement
vendable, à condition de le relooker régulièrement,
et de savoir en lancer commercialement les nouveaux emballages:
avant même l'inauguration des grands camps de concentration
allemands, la rumeur apocalyptique de millions de juifs gazés
par les nazis circulait déjà! En fait, bien avant
les persécutions nazies, l'habitude était prise,
dans les organes de presse sionistes, de grossir les pogroms
et de colporter les rumeurs les plus terrifiantes: c'est en 1919
que l'on repère la première annonce de l'assassinat
de six millions de juifs! (The American Hebrew, 31 octobre
1919.)
- Les historiens qui perturbent
le culte actuel, l'obligeant à des révisions de
chiffres et à des réflexions sur les écarts
de la "mémoire" par rapport aux faits documentés
ne ressemblent pas à la caricature qu'on en fait sous
la dénomination de "négateurs de l'holocauste";
de même, les grands écrivains, infiniment nombreux,
qui se sont exprimés sur les dangers de la mentalité
judéo-centriste, depuis le temps d'Hérode, ne sentent
pas particulièrement le soufre ou le Zyklon B. On peut
penser que les historiens les plus courageux ne gagneront pas
la bataille des médias en Occident tant qu'Israël
n'aura pas subi de grands revers militaires. Mais même
si leur voix est étouffée, leur existence physique
est un acte de résistance indispensable à la survie
de la pensée, à la survie de l'humanité.
Un aller en retour en Palestine dans le cadre de l'opération
"Un avion pour la paix" m'a fait "voir" cette
dynamique; les militants d'associations de gauche qui participent
à des expéditions de protestation contournent les
intimidations israéliennes; ils en reviennent avec, au
creux de la main, un éclat de caillou palestinien, un
éclat de colère un peu plus brûlant, un peu
plus de froide lucidité. Ils n'ont guère fait que
du tourisme: mais ils ont vu ceux qui font autre chose, ces Palestiniens
qui contournent, comme les lapins traversent les no man's
land, au péril de leur vie, les check-point pour gagner
leur subsistance de l'autre côté des frontières
intérieures où on tente vainement de les confiner.
Ces gens très humblement défendent leur vie en
défendant leur terre, par des aller et retour, du camp
de concentration où on les parque pour dormir, au camp
de travail où ils rejoignent les prolétaires du
monde entier, car Israël est désormais rempli de
main d'oeuvre thaïlandaise ou philippine, sans compter les
Africains noirs. Les historiens et leurs relais font des aller
et retour, depuis le territoire de leur liberté intérieure,
de leur recherche d'honnêteté, jusqu'à l'arène
où on les attend pour les jeter aux fauves. L'armée
israélienne peut tirer sur les pauvres gens, comme la
police française dissuade de temps à autre les
historiens de faire leur travail. Mais ils rient, les amateurs
d'histoires qui déplaisent au pouvoir, car ils sont heureux
de défendre, en creusant leurs sillons dans les secrets
du passé, qui est leur terre nourricière, les Palestiniens,
l'humanité, la vie. Ils rient, car bien des grands écrivains
du passé, à commencer par Marx le libérateur,
ont déjà été classés antisémites,
et les grands éditeurs prennent bien soin de ne pas rééditer
certains de leurs textes. Si la loi Pleven était rétroactive,
comme celles qui, élaborées à Nuremberg,
servent de cadre désormais à l'intimidation générale,
il faudrait brûler des tonnes de livres anciens. Et comme
les images interdites de Ben Laden, devenus le spectre qui hante
le monde, il y a des livres qui deviennent des fétiches.
- Pour apporter notre pierre
à la reconstruction de Palestine, et au lieu d'accepter
le terrain de dissertation mondaine choisi par l'adversaire,
nous préciserons que, comme les grands écrivains
du passé, nous faisons, nous les antisionistes, naturellement
la distinction entre l'idéologie sournoise qui peut infecter
de grands secteurs sociaux, et les efforts de chaque individu
pour incarner son sens éthique en des actes précis.
De même que la matière a une double nature corpusculaire
et ondulatoire, chaque être humain mérite la rédemption
en temps que personne unique, et il est en même temps un
représentant de plusieurs communautés, par exemple
breton, de droite, européen, français, homosexuel,
juif, membre d'une corporation professionnelle, supporter d'un
club sportif etc., qui se combinent en lui de façon originale.
Il n'y a pas de tribus ni de peuples barbares et de peuples civilisés.
Mais en chacun se livre le combat de la barbarie et de la civilisation.
Il nous semble utile de favoriser l'émergence tant dans
la collectivité que chez les individus, d'une pensée
qui ne soit pas dominée par le "monothéisme
du marché" ni par des fictions suprématistes,
entre autres celles que véhiculent les institutions israéliennes.
-
- Faute de pouvoir prévenir
les prochains attentats que prépare le terrorisme d'État
israélien, sur son territoire, chez nous ou encore ailleurs,
nous pouvons nous exprimer sans ambiguïté: boycottons
les produits israéliens, obligeons nos parlementaires
à dénoncer les accords de coopération avec
Israël, qui comportent tous la clause du respect des droits
de l'homme, menons campagne pour l'interdiction du Bétar,
milice paramilitaire créée en 1923 par l'aile sioniste
la plus symétrique du nazisme, encore légale en
France aujourd'hui, et coupable d'un grand nombre de manoeuvres
d'intimidation et d'attentats sur des personnes. Peut-être
ces objectifs sont-ils irréalistes pour le moment. Les
mesures "antiterroristes" en cours d'implantation depuis
le mois de septembre vont certainement servir un jour ou l'autre
à réprimer spécifiquement l'antisionisme,
qui est effectivement une dynamique commune à des millions
de gens: nous y sommes prêts, nous serons avec la banlieue
honnie, cette périphérie qui démasque si
bien le centre-ville, et l'intelligentsia au service de la métropole.
- Maria Poumier
LES
VOLEURS
Depuis 1967, date de l'invasion israélienne
dans la partie de la Palestine dont elle n'avait pas réussi
à s'emparer au cours des guerres de 1948 et 1956, les Israéliens
ont confisqué, petit à petit, la moitié
des terres (750.000 acres sur 1,5 million), ils ont arraché
200.000 arbres fruitiers (traditionnellement, la propriété
des arbres détermine la propriété du sol.
Depuis 1987, ces vaillants représentants de la haute culture
juive ont démoli plus de 7000 maisons, au prétexte
qu'elle avaient été construites dans permis de construire
qu'ils refusent toujours de donner aux Arabes. Maintenant, ils
tirent systématiquement sur les ambulances et les équipes
de secours médical. Tout ce fatras judaïque là,
qui permet ces honteux crimes, devrait être mis au ban de
l'humanité. S'ils ne veulent pas partir pour le Birobidjan,
il n'y a qu'à les mettre à Guantanamo.
AUSCHWITZ
POUR TOUS
-
- Saramago compara
invasão israelense ao nazismo e indigna Israel
-
- Tel Aviv, 26 Mar (Lusa)
-- As declarações do escritor português José
Saramago, Prêmio Nobel da literatura, que comparou a
ocupação israelense dos territórios palestinos
ao campo de concentração nazista de Auschwitz causaram
indignação em Israel.
- Saramago chamou indiretamente
na segunda-feira, os israelenses de nazistas, ao comparar a situação
atual nos territórios ocupados com os campos de concentração.
- "O que é preciso
é alertar o mundo todo para denunciar que o que aconteceu
na Palestina é um crime a que podemos pôr fim. Podemos
compará-lo com o que sucedeu em Auschwitz", disse
José Saramago.
- "É a mesma
coisa, mesmo que tenhamos em conta as diferenças de tempo
e de lugar", argumentou.
- Perto de dois milhões
de judeus foram mortos pelos nazistas nas câmaras de gás
de Auschwitz durante a Segunda Guerra Mundial.
- O Prêmio Nobel da
Literatura de 1998 e mais sete escritores -- o nigeriano Wole
Soyinka, o francês Christian Salmon, o sul-africano Breyten
Breytenbach, o chinês Bei Dao, o norte-americano Russsell
Banks e o italiano Vicenzo Consolo -- integram a delegação
do Parlamento Internacional de Escritores (PIE) que visita o
Oriente Médio para avaliar o estado atual da situação
nos territórios ocupados por Israel desde 1967.
- Saramago explicou que,
antes da sua visita a Ramallah, já sabia que encontraria
tanques israelenses na cidade e que o presidente palestino, Yasser
Arafat, estava confinado ao seu gabinete.
- Só "não
sabia que havia duas colônias, com postos militares, dominando
sobre a cidade e que cada povoado palestino está separadamente
sob cerco", afirmou Saramago.
- Respondendo a uma jornalista
israelense, que lhe perguntou onde estavam as câmaras de
gás (usadas nos campos de concentração)
nos territórios palestinos ocupados por Israel, Saramago
respondeu: "Por enquanto ainda cá não estão".
- Um porta-voz do Ministério
das Relações Exteriores de Israel disse que o "senhor
Saramago mostra sinais de cegueira total e de uma amnésia
histórica surpreendente pois compara o incomparável"
O Rabino-mor de Israel e sobrevivente do Holocausto na Polônia
lamentou que o escritor português, a quem disse caber a
responsabilidade de formar gerações de leitores,
manifeste uma ignorância tão grande do que foram
os campos de concentração nazistas.
- Amos Oz, um dos mais importantes
escritores israelenses contemporâneos, também se
levantou contra as declarações de José Saramago,
afirmando que o Nobel da Literatura "dá mostras de
uma terrível cegueira moral. Quem não distingue
os diversos graus do mal torna-se num servidor do mal".
- "A comparação
dos males da ocupação aos crimes nazistas é,
de fato, um apelo à destruição de Israel,
tal como os aliados destruíram os nazistas",
indigna-se Oz.
- Reagindo às críticas
que lhe foram feitas, José Saramago rebateu dizendo que,
como escritor, lhe assiste a prerrogativa de fazer comparações
emocionais, para provocar o choque e a compreensão.
- Christian Salmon, diretor
executivo do Parlamento Internacional de Escritores, esclareceu
mais tarde que a comparação feita por Saramago
não reflete a visão da instituição
que dirige.
<http://www.lusa.pt/show_doc.asp?op=show&search%5Fid=%7B27D6AE14%2D25E4%2D4D98%2D9AEE%2D06C0FAD265AB%7D&page=1&from=simple&favname=&id=3457994>
- La mission
du Parlement des écrivains divise les auteurs israéliens
-
- Jeudi 28 mars, les écrivains
membres de la délégation du Parlement international
des écrivains (PIE) sont sous le choc de l'attentat de
Netanya. "Nous portons le deuil de cette horrible tragédie
et nous sommes inquiets devant les représailles qui semblent
se préparer à l'encontre de la population de Ramallah",
explique le romancier américain Russell Banks, président
du PIE. Invités par le poète palestinien Mahmoud
Darwich, il vient avec quelques confrères de passer plusieurs
jours en Cisjordanie et à Gaza (Le Monde du 29
mars), avant de rencontrer des auteurs israéliens à
Jérusalem et à Tel Aviv.
- Avec l'écrivain
David Grossman, jeudi matin à Jérusalem, la rencontre
est tendue. "Cette visite n'est absolument pas équilibrée.
Les écrivains ont choisi de rencontrer surtout des Palestiniens.
C'est une lâcheté de ne pas s'exposer aux arguments
de la partie adverse, affirme-t-il. On traite les Palestiniens
comme s'ils étaient des enfants, mais ce sont des adultes
tourmentés. C'est le rôle de leurs amis de venir
les secouer."
- David Grossman pense qu'"Israël
est prêt à retourner à la table des négociations
[ Il ne doit pas lire les journaux... ] et [qu'il]
faut dire aux Palestiniens d'y retourner aussi". Il n'y
a, pour lui, qu'une solution d'avenir: "L'évacuation
totale des colonies, l'instauration de deux Etats, séparés
par une frontière plutôt que par un mur, la souveraineté
palestinienne sur Jérusalem-Est." En revanche, il
récuse le principe du droit au retour des Palestiniens,
sauf dans les cas de regroupement familial. A ses yeux, les propos
du romancier portugais José Saramago, membre de la délégation
du PIE, qui a comparé la situation dans les territoires
occupés à celle qui prévalait à Auschwitz,
sont "offensants et insultants".
- Prise de distance
- "Depuis trente-cinq
ans, nous vivons dans une bulle hermétique où prévaut
une logique de la peur et de l'animosité. Nous avons besoin
que les gens de l'extérieur nous aident à respirer.
C'est ce que j'attendais de cette délégation. Malheureusement,
les propos de M. Saramago ont rendu tout dialogue impossible."
- Le Parlement international
des écrivains a lui aussi pris ses distances vis-à-vis
de l'auteur portugais. Selon Russell Banks, "Les déclarations
de José Saramago, prononcées en marge du voyage
de la délégation, n'engagent que lui et n'expriment
en rien la position des autres membres de la délégation
et du PIE." Après les accusations de partialité
lancées par David Grossman, M. Banks rappelle les raisons
de sa mission : "J'ai eu l'occasion depuis trente ans de
connaître le point de vue des Israéliens libéraux:
je lis tous les jours le New York Times; j'ai rencontré
souvent des écrivains israéliens, car ils sont
nombreux à se rendre aux Etats-Unis. En revanche, je
n'ai pas accès au point de vue des Palestiniens; c'est
pourquoi j'ai répondu à l'invitation de Mahmoud
Darwich." [Pourtant, lecteur du "grand"
journal de New York, il devrait... et ben, non . Le New York
Times n'exprime que le point de vue des Israéliens, libéraux
ou non. N'est-ce pas étrange ? ]
- A Tel Aviv, les interlocuteurs
de la mission du PIE, qui appartiennent tous à la frange
la plus pro-palestinienne des intellectuels israéliens,
ne partagent pas toujours les réactions de David Grossman.
En désaccord avec les paroles de José Saramago,
Yael Lerer, fondatrice de la maison d'édition Andalus,
estime cependant qu'"une telle provocation peut réveiller
la société israélienne, qui a besoin d'un
choc pour sortir de la crise actuelle".
- Amnon Raz, universitaire
spécialiste de l'histoire juive, analyse l'impact de l'évocation
d'Auschwitz. "La comparaison avec Auschwitz est bien sûre
fausse. Le mot exact pour décrire la situation israélienne
serait plutôt celui d'apartheid, un système qui
légitime toutes les mesures telles les attaques par les
chars ou la destruction des maisons de civils." Il observe
qu'"en Israël, chaque jour, on associe Arafat à
Hitler et la résistance palestinienne à des actes
nazis, sans que cela provoque un scandale international".
[C'est donc à ça que sert l'Holocauste...
]
- Le poète et romancier
Yitzak Laor estime que "l'opinion occidentale est trop favorable
à la politique israélienne, qui est pourtant une
politique de mort". Ami du poète Mahmoud Darwich,
il rappelle à la mission du Parlement international des
écrivains que les mesures israéliennes les condamnent
à ne se parler que par téléphone. "Nous
ne pouvons nous rencontrer qu'à l'étranger."
Mahmoud Darwich devait se rendre à la fin de la semaine
à New York, invité pour une lecture de ses textes.
Les autorités israéliennes ne lui ont pas accordé
d'autorisation de sortie.
- Catherine Bédarida,
Le Monde, 30 mars 2002
On voit que ces écrivains, à
la notable expression de José Saramago, longtemps recuit
et mijoté dans la cocotte stalinienne, sont en tout et
pour tout une bande de ramollos du citron et de pauvres couilles
molles, incapables de voir ce qu'ils ont sous les yeux et de mettre
un nom dessus. Et ça se dit "écri-vain"
! On ferait mieux de dire "gémi-vain".
oooooooooooooooOOOOOØØØOOOØØØOOOOOooooooooooooooo
Trois articles de notre ami Shamir
-
- A l'ange de la
cathédrale de Canterbury
-
-
- par Israel
Shamir
-
- The Spectator, une vénérable institution
britannique, récemment acquise par un partisan enthousiaste
d'Israël, l'ex-citoyen canadien et grand patron de presse
Conrad Black, vient de publier un long article signé d'une
certaine Mélanie Philips, un pensum qui mêle péniblement
la théologie et l'actualité, intitulé "Les
chrétiens qui haïssent les juifs". Malgré
ce titre pugnace, l'article parle en fait de chrétiens
qui osent professer le Christ au lieu de professer une forme
de judaïsme adapté pour les non-juifs. M. Phillips
écrit comme une adolescente échappée d'une
école religieuse qui se trouverait mise en présence
de "la vie réelle". Apparemment, elle ne savait
pas que les chrétiens avaient un Nouveau testament: pourquoi
ces étranges gentils ont-ils remplacé l'Ancien
Testament, qui était parfait, par un Nouveau? Sa petite
cervelle baptise le procédé de "théologie
du remplacement inventée par un théologien palestinien
révisionniste".
- Evidemment, elle a inventé
cette expression, car l'expression juste est "théologie
de la substitution". Un article authentique est "remplacé"
par une imitation, alors qu'une idée nouvelle se substitue
à une idée dépassée. Cette théologie
a bien été inventée par un "théologien
palestinien révisionniste". Il ne s'agit pas du chanoine
Ateek, comme elle le croit, mais du prophète Isaïe:
il a annoncé la nouvelle Alliance qui se substituerait
à l'ancienne. Ensuite, cette idée est devenue la
pierre angulaire du christianisme, pour lequel la nouvelle Alliance
entre Dieu et l'Eglise (l'Israël spirituel) s'est substitué
à l'ancienne alliance entre Dieu et l'Israël de chair.
- Les juifs religieux ou
ignorants y voient un acte de "haine des juifs" parce
qu'ils identifient les juifs d'aujourd'hui à l'Israël
biblique; mais cette identification n'est qu'une croyance, arbitraire
dans son essence: le vainqueur d'Azincourt et le bourreau d'Anne
Boleyn s'appellent tous les deux, dans Shakespeare, le roi Henri
d'Angleterre, mais tout le monde sait que ce sont deux hommes
distincts. Et pourtant, c'est une erreur courante de penser que
le judaïsme de nos contemporains est identique à
celui de l'époque de Jésus.
- Israël Jacob Youval,
grand spécialiste de l'université hébraïque,
a prouvé dans son livre, Deux nations dans notre sein2, que le judaïsme rabbinique
n'avait rien à voir avec le judaïsme biblique; le
premier a ses propres livres, la Mishna et le Talmud, comme le
christianisme a le Nouveau Testament. I. Youval écrit:
"Le judaïsme biblique est mort et deux religions affirment
être son héritier: le christianisme et le judaïsme
rabbinique."
- Le judaïsme que nous
connaissons n'est donc pas la mère mais le frère
jaloux du christianisme. Ses croyants ne sont pas des hommes
restés fidèles à "l'ancienne religion",
car le judaïsme biblique avec ses sacrifices, son temple
à Jérusalem, sa pureté rituelle, ses dîmes
et son clergé a disparu il y a deux mille ans.
-
- II
-
- De la même façon,
le communisme et le néo-libéralisme se sont substitués
au capitalisme d'Adam Smith. Les nouvelles attitudes proposent
des réponses nouvelles à des questions nouvelles.
Comme le judaïsme et le christianisme proposent des règles
de vie très différentes, ils entrent naturellement
en compétition et en lutte tandis que leurs fidèles
tantôt s'aiment, tantôt se détestent. Et si
la haine est dangereuse pour celui qui hait comme pour celui
qui est haï, la compétition, en revanche, est saine
et introduit de la variété dans l'existence humaine.
Pendant des années, il y a eu un équilibre précaire
entre des forces et des idées opposées; la compétition
entre le communisme et le néo-libéralisme nous
a donné la social-démocratie, tandis que la compétition
entre le christianisme et le judaïsme a produit la vague
de libre-pensée.
- La disparition de cet
équilibre, durant les années soixante-dix, est
la cause de bien des ennuis que nous connaissons aujourd'hui.
A la fin du vingtième siècle, les communistes se
sont rendus aux néo-libéraux tandis que les dirigeants
chrétiens décidaient d'abandonner le combat d'idées
contre le judaïsme. Comme le judaïsme n'en a pas fait
autant, il en est résulté un nouveau déséquilibre
du monde. Alors que les chrétiens changeaient la liturgie
et abandonnaient jusqu'à la théorie de la substitution,
historiquement exacte, les juifs ont conservé "la
malédiction des chrétiens" dans la prière
quotidienne ainsi qu'une prière pour la destruction des
"païens" dans le rituel de la Pâque. Alors
que les chrétiens modifiaient ou abandonnaient les représentations
antiques des Mystères de la Passion, les juifs
viennent de publier une version intégrale du Talmud contenant
des passages atrocement anti-chrétiens.
- Alors qu'aux Etats-Unis,
on enlève le Coran des bibliothèques des écoles
sous prétexte qu'il contient des passages insultants pour
les juifs, en Israël, on brûle le Nouveau Testament
sur des échafauds dans les écoles. En Europe,
on restaure et on protège amoureusement les synagogues
mais dans l'état juif, on profane les églises,
on les abîme, on leur tire dessus. On a entièrement
déchristianisé la société européenne
de crainte que s'y manifeste une ombre d'antisémitisme
tandis que dans les communautés juives c'est le triomphalisme
qui l'emporte. Il n'y a pas très longtemps, un ouvrage
médiéval contre les chrétiens, le Toledoth
Yeshu (que l'on appelle parfois, de façon erronée,
L'Evangile selon les juifs) a été réédité
en Israël, avec une introduction dans laquelle on lit: "Le
peuple juif a toujours méprisé profondément
la foi chrétienne, considéré les dogmes
chrétiens comme une collection d'absurdités et
la morale chrétienne comme un ensemble de mensonges hypocrites."
- Ce n'est pas là
la manifestation d'un égarement exceptionnel: on vient
de construire à Eilat un grand hôtel auquel on a
donné le nom infâme du roi Hérode et la rue
qui y mène s'appelle l'avenue Zeevi, du nom du ministre
israélien récemment assassiné, un raciste
et un ennemi avéré des chrétiens. Des affiches
sur les murs représentant des prédicateurs chrétiens
appellent à les tuer et les émigrés d'origine
juive sont déportés si on découvre qu'ils
sont chrétiens.
- En Terre sainte, le christianisme
est sur la défensive: c'est une religion persécutée;
la communauté chrétienne palestinienne sombre de
jour en jour, sous la main de fer du général Sharon;
les croyants ne peuvent accéder à leurs sanctuaires
et même le président Arafat n'a pas eu l'autorisation
d'assister à la messe de Noël, comme beaucoup d'autres
chrétiens de Terre sainte. Mais le christianisme est plus
vivace ici que dans la ville de Londres où écrit
M. Philips: clandestin, souterrain, persécuté par
les juifs, il a retrouvé la vitalité qu'il a perdue
ailleurs.
-
- III
-
- Les remarques de M. Philips,
quant à elle, prouvent simplement qu'elle ignore tout
de la religion chrétienne et de ses traditions, alors
qu'elle croit dur comme fer à la supériorité
juive.
- Elle trouve que les paroles
de l'évêque Riah sont "une interprétation
stupéfiante de l'Ancien testament". Cet évêque
a dit, parlant des chrétiens palestiniens: "Nous
sommes le véritable Israël." Il est incontestable
que les Palestiniens, qu'ils soient chrétiens ou musulmans,
sont les authentiques descendants des douze tribus d'Israël,
des prophètes et des apôtres. Mais l'expression
"véritable Israël" résume un dogme
fondamental de la religion chrétienne, pour qui l'Eglise
est le véritable Israël. Autrement dit, ce n'est
pas "une interprétation stupéfiante de l'Ancien
Testament mais une lecture orthodoxe du Nouveau.
- Elle pense que le chanoine
Ateek essaie de "rompre le lien privilégié
qui unit Dieu aux juifs". Elle croit apparemment que Dieu
s'intéresse davantage aux juifs qu'aux Palestiniens ou
aux Anglais.
- Elle s'en prend à
un chanoine de la cathédrale d'Exeter qui a recouru aux
services d'un guide palestinien. C'est logique puisque, pour
un souverainiste juif, seuls les guides juifs sont cacher. Ce
n'est pas moi, qui sers aussi de guide aux pèlerins, qui
dirai le contraire, mais je crois aussi que "les sionistes
sont en train d'accomplir un long et lent génocide des
Palestiniens.
- Stéphane Vizer,
curé de l'église du Christ à Virginia Water,
dit que l'état d'Israël repose "sur l'apartheid".
Elle réplique que "les Arabes israéliens ont
le droit de vote, sont éligibles au parlement et que l'un
d'eux est même membre de la cour suprême". Eh
bien, c'est le pasteur qui a raison: les deux tiers des Palestiniens
("les Arabes israéliens", comme dit le jargon
sioniste) n'ont pas le droit de vote et n'ont pas de député
au parlement. "Même membre de la cour suprême"
a une résonance paternaliste quand on sait que 45% de
la population palestinienne ne sont pas juifs.
- De toute façon,
tout ça n'a rien à voir avec "la haine des
chrétiens pour les juifs". Beaucoup de juifs israéliens
espèrent comme le pasteur Sizer "qu'Israël suivra
le chemin de l'Afrique du Sud" qui mène à
l'égalité.
- Elle est horrifiée
par une phrase du pasteur Size qui dit: "L'alliance entre
Dieu et les juifs était fonction de leur respect des droits
de l'homme." On trouve cette idée chez Jean Baptiste
qui a dit: "Si vous ne respectez pas les droits de l'homme,
Dieu fera de ces pierres les nouveaux enfants d'Abraham."
- Elle ne recule pas devant
les généralisations et les lamentations sur soi,
à condition que ce soient les musulmans et les chrétiens
qui soient traités de façon stéréotypée
et accusés. "Le directeur de l'Institut pour l'étude
de l'Islam et du christianisme, Patrick Sookhdeo, a fait une
série de conférences sur les conséquences
du 11 septembre, dans tout le pays, devant des groupes de chrétiens.
Quand il suggère que certains aspects de l'Islam sont
source de problème, il soulève une vague de protestations."
Et alors, s'il suggérait que certains aspects du judaïsme
sont source de problème, le citerait-il avec tant de sympathie?
- Les Eglises protestantes
de la Terre sainte ont des opinions très variées.
D'une part, on rencontre un prédicateur de la liberté
et de l'égalité, le chanoine Ateek; mais il y a
aussi un prête de l'église du Christ à la
Porte de Jaffa qui est partisan du plan de Zeevi pour l'expulsion
de tous les non-juifs de Palestine. Il aimerait que les chrétiens
palestiniens quittent le pays volontairement, mais que les musulmans
soient "transférés".
- L'Eglise anglicane n'a
pas encore pris de décision. L'article du Spectateur
est peut-être destiné à faire peur aux clercs
partisans de l'égalité et à circonvenir
l'Eglise. Le texte fait aussi l'article pour un certain Rowan
Williams, archevêque du pays de Galles et prétendant
au siège de Cantorbery: il y est présenté
comme un grand amateur d'apartheid israélien. Williams
a dit à l'auteur: "Quand j'entends utiliser l'expression
"les juifs", mon sang se glace." Il veut probablement
se faire bien voir, mais en fait sa remarque sonne comme un leitmotiv
antisémite: pourquoi le seul nom de juif terroriserait-il
un Gallois au sang chaud?
- 18 février 2002
Les textes de Shamir se trouvent à
l'adresse:
<http://www.israelshamir.net/>
- Encore un
plan de paix ?!
-
- Dans le marchandage
"quid pro quo", Israël en tient pour le "quid".
Le "quo" peut attendre : n'attend-il pas depuis cinquante
ans ?
-
- par Israël
Shamir
-
- Mardi 12 mars 2002 -
Il fait déjà chaud, dans les collines adoucies
qui longent la plaine. Des lupins cramoisis, dont la floraison
soudaine nous rappelle que nous somme en mars, bordent la piste
de terre battue entre le camp de réfugiés et une
carrière voisine. L'endroit grouille de soldats, venus
assister les agents de la sécurité dans leur tâche
de sélection. Les hommes sont séparés des
femmes; on leur lie les poings avec des menottes en plastique
produites à la chaîne, on leur passe des sacs plastique
standard sur la tête. On les emmène à la
carrière, on les bat. Certains sont abattus, d'autres
torturés. Leurs maisons ont été détruites
par de gigantesques bulldozers Caterpillar. Aux environs de huit
heures, vingt hommes avaient été exécutés.
- C'était une matinée
de nettoyage ethnique ordinaire en Palestine...
- Sur une autre planète,
à cinquante kilomètres de là, les Israéliens
se débattent dans d'inextricables embouteillages. Une
nouvelle journée de shopping et de loisirs commence. Dans
les buildings Qiriya, qui abritent les services du gouvernement,
des hommes politiques et des hauts fonctionnaires discutent entre
eux du plan de paix saoudien. Le prince Abdallah a proposé
la reconnaissance d'Israël par l'ensemble des pays arabes,
en échange de son retrait complet des territoires occupés
en 1967. En Israël, réactions reflètent la
nature véritable des différences entre les tendances
de l'opinion publique israélienne.
- La brute Sharon et ses
partisans de droite rejettent la proposition catégoriquement.
Ils se moquent de la reconnaissance arabe comme de leur première
chemise.
- Le libéral Pérès
du parti Travailliste y répond, en disant, en gros: "Mais
oui, bien sûr; nous acceptons le plan saoudien, qui nous
fait bien plaisir. L'idée du Prince, de reconnaître
et d'admettre Israël est une très bonne idée,
c'est merveilleux. Nous ne rendrons certainement pas les territoires
ni nous ne nous en retirerons... Mais ça ne fait rien
: quel bon plan !"
- Dans ce quid pro quo,
la "gauche" juive en tient pour le 'quid'. Le 'quo'
attendra. Cela fait d'ailleurs cinquante ans qu'il attend, alors...
La droite israélienne, en revanche, n'est pas aussi intéressée
que ça à jouer le jeu du "processus de paix".
- L'objet de ce jeu est
de calmer les nerfs tendus de nos contemporains, à qui
il est donné d'être les témoins d'une chose
déplaisante: un Holocauste Palestinien. C'est dur, de
vivre sans espoir... C'est bien pourquoi des esprits féconds
inventent de nouvelles propositions, de nouveaux cadres et de
nouvelles tables de négociation. Et pendant les débats,
l'Holocauste continue: on détruit la Palestine, on assassine
les Palestiniens, on les torture. Et nous n'en sommes qu'aux
prémisses de la nouvelle Nakbah. Dans Ha'Aretz de ce jour
[1], Amnon Barzilai rend compte du dernier sondage d'opinion
réalisé par l'Institut Jaffe pour les Etudes Stratégiques.
Selon ce sondage, 46 % des juifs en Israël sont en faveur
de la déportation de masse (transfert) des Palestiniens.
Si la question est posée sous une forme "politiquement
plus correcte", les opinions en faveur de cette Solution
Finale montent jusqu'à 60 %.
- Les nazis n'ont jamais
proclamé ouvertement leur intention de massacrer les juifs
et les Tziganes. Ils ont parlé de "déportation"
et de "transfert", ainsi que de leur "Solution
Finale". Même en 1938, ces idées ne bénéficiaient
pas, dans l'Allemagne nazie, de la même faveur qu'elles
ont aujourd'hui dans l'Etat juif.
- Mais, l'Etat juif, qu'est-ce
donc ? Serait-ce Israël, cette lichette de terre, au Moyen-Orient
? Si tel était le cas, serait-il capable, comme il le
fait, de plier à sa volonté les Européens
et les Américains ? Un historien juif, Solomon Lurie,
auteur d'une somme incontournable sur l'antisémitisme
dans l'antiquité, a parlé d'un "Etat-nation
juif non-territorial". Actuellement, ce puissant état-nation
non-territorial, qui s'étend de New York à Moscou,
a repris la doctrine nazie pour politique et adopté le
génocide comme pratique. Une bonne illustration nous en
est donnée par le professeur de droit d'Harvard, Alan
Dershowitz, qui est juif et qui écrit dans le Jerusalem
Post (dont le propriétaire est Sir Conrad Black) [2]:
"le premier attentat terroriste (palestinien) devrait se
traduire par la destruction du village qui a pu servir de base
pour l'opération terroriste. Ses habitants auraient vingt-quatre
heures pour partir, l'armée viendrait et passerait au
bulldozer toutes les maisons". C'est ce que les troupes
nazies faisaient couramment, en Europe occupée.
- Etant donné que
Dershowitz et d'autres, du même genre, ont formé
des générations d'étudiants américains,
tandis que Black (du Jerusalem Post) et ses camarades
d'armes se faisaient les propagandistes zélés de
ce programme, il n'est nullement étonnant que les Etats-Unis
soutiennent à fond la machine de guerre judéo-nazie.
Les rumeurs d'une attaque imminente des Etats-Unis contre l'Irak
et l'Arabie saoudite n'avaient pas d'autre finalité que
de pétrifier les pays arabes voisins dans un état
d'expectative horrifiée.
- Apparemment, cela a
marché. Le prince saoudien Abdallah comprend sans doute
aussi bien que quiconque, au Moyen-Orient, que toute "proposition
de paix" sera récupérée pour les sionistes
afin, en rendant les conversations interminables, de poursuivre
leurs plans homicides. Mais sans doute le Prince a-t-il senti
que son premier devoir s'adressait à son peuple, aux Saoudiens,
sous la menace de l'épée de Damoclès de
l'US Air Force. Ce plan n'a pas la moindre chance d'aboutir,
il connaîtra le sort des autres, que ce soit celui de Zinni,
celui de Tenet ou celui de Mitchell. Entre les années
1970 et 1972, toute une collection de plans de paix ont été
proposés par Jarring et autres hommes d'état. Israël
a mis a profit le temps gagné en parlottes pour renforcer
sa ligne Bar-Lev, sur le canal de Suez, tantôt usant de
manoeuvres dilatoires, tantôt rejetant purement et simplement
les propositions versées au débat. La même
chose s'est répétée, encore et encore...
Après Madrid... Après Oslo...
- Les plans des judéo-nazis
sont sur la table. Les médias qu'ils contrôlent
étouffent les reportages et les commentaires sur l'Holocauste
Palestinien. Les Forces Armées US les assurent de leur
totale protection. Rien n'empêchera leur poignard de s'abattre.
Certainement pas les rituelles propositions de paix, quoi qu'il
en soit.
- Au lieu de dépenser
sa salive inutilement, Sa Majesté Royale le Prince Abdallah
et autres dirigeants feraient mieux de convertir en Euros et
en or, sans plus attendre, leurs dépôts bancaires,
toujours en dollars à ce jour. L'activité bancaire
usurière, et donc intrinsèquement anti-islamique,
devrait être mise hors-la-loi, comme toute autre méthode
d'extorsion de fonds. Nous pouvons faire la même chose,
et y ajouter un boycott total des journaux et des professeurs
d'université qui se font les thuriféraire du génocide
en Palestine.
- L'humanité a
encore une chance de sauver les Palestiniens et de se sauver
elle-même. Dershowits, Black &Co doivent être
traités comme les simples auxiliaires des crimes de guerre
de Sharon -- ce qu'ils sont -- et l'Etat juif doit être
dénazifié, aussi complètement que l'Allemagne
l'a été après 1945.
- NOTES :
- [1]:<http://www.haaretz.co.il/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=1410196>
- (en anglais) Traduction
en français de cet article, ci-dessous.
- [2] : Lundi 11 mars
2002
- Traduit de l'anglais
par Marcel Charbonnier. AMFP 193 du 13 mars 2002
- La bataille
de Palestine
-
-
- par Israël
Shamir
-
- Samedi 9 mars 2002
- I - La route principale
du haut-plateau palestinien, entre Naplouse et Jérusalem,
passe par un défilé étroit, entre les collines
de Samarie: le Wadi Haramiyyéh. Par endroits, ses murets
retenant des terrasses plantées d'oliviers s'interrompent
et laissent place à un village, comme le petit hameau
charmant, aux maisons serrées, de Aïn Siniyyé,
ou Sinjil, splendide bourgade dont le nom immortalise Raymond
de Saint-Gilles, comte de Toulouse, bailli et croisé.
Nous sommes au coeur de la Palestine: chaque pierre conserve
la mémoire d'anciennes batailles et escarmouches. J'aime
cet endroit: à Sinjil, on m'a pris pour le fils, né
à l'étranger, de gens du coin qui étaient
partis vivre en Amérique, dans les années quarante.
A Aïn Siniyyé, un vieux paysan m'a parlé de
son ami Moshe Sharett, juif palestinien et ministre d'Etat israélien,
qui a grandi dans ce village, des années avant la ségrégation
sioniste. J'ai bu de l'eau à la petite source d'Aïn
al-Haramiyyéh, protégée par un khan ottoman
en ruines, une autre ruine, la Tour du roi Baudouin, surveillant
l'entrée méridionale du défilé. Le
relief du lieu en fait l'emplacement idéal pour une embuscade
de bandits de grands chemins. Le nom en est on ne peut mieux
choisi : Wadi Haramiyyéh signifie en effet: "Vallée
des brigands".
- Le 3 mars, un Rob Roy
palestinien, armé d'une vieille carabine datant de la
Seconde guerre mondiale, a réussi à abattre toute
une compagnie de juifs armés jusqu'aux dents. L'un après
l'autre, il a abattu les soldats et leurs officiers. Puis il
a disparu, sain et sauf. D'un coup magistral, il a effacé
le mythe surfait de la vaillance militaire israélienne.
Jamais plus les partisans d'Israël ne pourront se gausser
de la couardise des Arabes, jamais plus ils ne raconteront leurs
histoires de chaussures abandonnées dans le Sinaï
durant la Guerre des Six Jours. Cet homme, renouvelant l'exploit
de Karaméh a rendu aux Palestiniens leur honneur.
- Il a, du même coup,
offert une saine alternative à l'attraction morbide des
attentats-suicides: ce n'était pas trop tôt. Depuis
longtemps je voulais dissuader mes frères et soeurs palestiniens
de commettre cette folie, mais je détestais l'idée
de courir le risque d'être pris pour un instrument du sionisme.
Je comprends les motivations des chahid (les martyrs),
je salue leur courage, mais je regrette profondément leurs
actes. Il s'agit d'actes contre-productifs, inutiles, aveugles.
Je suis sûr (1) que certaines cellules terroristes sont
complètement manipulées par les services secrets
israéliens: trop souvent, les bombes explosent là
où il ne faut pas, quand il ne faut pas, contre des objectifs
totalement erronés. Leurs actes sont récupérés
à fond par la propagande israélienne. Leur mort
est une perte terrible pour l'humanité. Ils sacrifient
leur vie comme le fils d'Abraham s'était offert au couteau.
Mais Dieu lui avait substitué, à l'instant fatidique,
un bélier.
- Le tireur d'élite
a ouvert une route différente vers la gloire, une route
qui ne passe pas par la Vallée de la Mort. L'histoire
de la bataille d'Haramiyyéh devrait être chantée
par les bardes, et enseignée aux résistants combattants
partout dans le monde. À un contre dix, le Commando Seul
a atteint le symbole le plus haïssable de la loi juive en
Palestine, un barrage militaire. Ces barrages où des soldats
israéliens désoeuvrés, gavés et sadiques
humilient quotidiennement, battent et souvent assassinent la
population locale.
- C'est seulement la veille
que les soldats avaient commis l'un de leurs actes de cruauté
les plus révoltants et lâches. Une femme palestinienne,
sur le point d'accoucher, s'était présentée
devant le barrage, soutenue par son mari. Les soldats l'avaient
laissée passer, puis ils avaient tiré. Son mari
avait été tué. La Palestinienne, blessée,
a accouché à l'hôpital. Les soldats n'avaient
nullement été sanctionnés, mais l'armée
avait "exprimé ses regrets" aux survivants...
- Le souci principal de
l'armée israélienne est de maintenir la population
en état de vulnérabilité totale et dans
l'incapacité de se défendre. Les soldats sont accoutumés
à abattre des civils innocents. Leurs victimes préférées
sont les enfants; leur arme de prédilection, un fusil
de précision à longue portée et à
haute vélocité. Leur conception de l'amusement
a été observé par un expert de "la
face sombre des Forces Israéliennes de Défense",
le chef du bureau du New York Times au Moyen-Orient, Chris
Hedges: ils déversent un torrent d'injures sur les enfants
d'un camp de réfugié, puis ils leur tirent dessus
et les estropient à vie lorsqu'ils s'approchent du piège
mortel (2).
- Il n'en reste pas moins
que les tirs contre la femme enceinte était un acte aussi
fatal que l'assassinat de la femme du Lévite, dans la
Bible. Le Seigneur Dieu de Palestine a entrevu le calvaire de
Ses enfants. Les agissements odieux des soldats sionistes devaient
être punis. La malédiction prononcée par
le Seigneur contre les enfants égarés d'Israël
(Deutéronome 28) leur est retombée sur la tête.
Quelles ques soient les conclusions de la commission militaire
d'enquête, c'est là l'explication la plus vraisemblable
de cet événement. Celui Qui a donné la victoire
au jeune berger David contre Goliath, a accordé la victoire
au combattant isolé de Wadi Haramiyyéh.
- L'attaque-surprise contre
le check-point a asséné un coup mortel au complexe
de supériorité psychotique des Israéliens.
Les lâches et les sadiques, en effet, sont incapables d'encaisser
une défaite; ils y répondent par la rage de tuer.
C'est pourquoi l'armée israélienne a entrepris
sans tarder de livrer un assaut en règle contre des villes
et des villages palestiniens. Au moment où j'écris,
les soldats israéliens tirent contre les ambulances qui
tentent d'emmener les blessés. Les avions de chasse américains,
pilotés par des Israéliens, bombardent l'école
pour enfants aveugles de Gaza. Des commandos de choc de la division
Golani, secondés par des chars, investissent le camp de
réfugiés de Tulkarem. Ils se préparent à
réitérer le massacre de Sabra et Chatila, dernier
en date des hauts-faits du général Sharon. Leur
manuel ? Les mémoires du commandant de la Waffen-SS qui
avait écrasé le ghetto de Varsovie. Ils sont tout
excités par les pertes extrêmement faibles de la
Wermacht, en 1943, et ils espèrent en répéter
la performance en écrasant les Palestiniens (3).
- Sharon a surpassé
Hitler: le dictateur allemand avait évité soigneusement
de donner l'ordre de tuer les juifs: le führer juif a appelé
sans ambages à tuer les goyiim au journal de vingt heures,
à la télévision israélienne. Alors
que de nombreux Allemands, auxquels les nazis faisaient horreur,
avaient au péril de leur vie fui leur pays pour aller
servir dans les armées alliées contre le Troisième
Reich, les juifs hésitent encore à rompre le lien
de fausse loyauté envers leur Troisième Malkuth.
Les Israéliens de conscience refusent de participer directement
au nettoyage ethnique. C'est très bien. Mais cela ne saurait
suffire. Nous devons suivre l'exemple d'Ernst Thaelmann et de
Joe Slovo, franchir les lignes et rejoindre les combattants palestiniens
sur les barricades de Gaza et de Tulkarem. Dans le quotidien
anglais The Guardian (4), Jonathan Freedland qualifie
les protestataires israéliens de "héros".
Je tiens ce titre en réserve, en ce qui me concerne, pour
le tireur d'élite de la Vallée des Brigands.
- II - Il y a quelque temps
de cela, je décrivais la guerre qui se déroule
en Palestine de "génocide rampant". Aujourd'hui,
le processus s'accélère. Je doute qu'il pût
en aller autrement, étant donné que le paradigme
juif des faits accomplis est cause inéluctable de génocide
et de transfert de population. Les gouvernements largement dominés
par des juifs de la Pologne et de la Tchécoslovaquie d'après-guerre
ont mené une politique génocidaire de transfert
de leur population allemande, en 1945. Le gouvernement très
majoritairement juif de la Hongrie révolutionnaire de
1919 a massacré ses opposants à grande échelle.
Les juifs occupaient une place éminente dans le gouvernement
d'Atatürk lorsque les Grecs furent massacrés à
Smyrne (Izmir). Ce paradigme n'a pas besoin de juifs ethniques
pour être appliqué: l'Allemagne nazie a mis en
pratique son idéologie raciste contre les juifs en recourant
au paradigme judaïque de pureté et de supériorité
raciales.
- Une différence:
depuis 1945, les Allemands paient pour les atrocités commises.
Leur remords a complètement brisé leur volonté.
Mais les juifs ont très peu de remords pour les transferts
et les massacres. John Sack, écrivain juif américain,
a décrit la participation des juifs aux atrocités
commises après la chute du Reich, en 1945, dans son livre
"Oeil pour oeil". Cet ouvrage aurait pu fournir l'occasion
d'une catharsis, de regrets profonds, de remords. Mais non, bien
loin de là. Le livre fut interdit et Sack devint une non-personne.
Le comportement étrange de Benny Morris, le "nouvel
historien" israélien, a stupéfié plus
d'un de ses amis: comment l'homme qui a décrit l'Holocauste
palestinien de 1948, Al-Nakbah, peut-il être aujourd'hui
un détracteur de la cause palestinienne ? Rien d'étonnant
à cela, en réalité: tuer et transférer
des Gentils n'est en rien motif à regret, dans le paradigme
juif de supériorité.
- Il n'est pas du tout étonnant
que ce paradigme archaïque ait pris un tel ascendant dans
l'Etat juif. Il y a quelques jours, la télévision
israélienne a diffusé un débat fort animé
sur les avantages du transfert (des Palestiniens, ndt). Tout
le monde n'était pas en faveur de cette "solution",
mais les chauds partisans du transfert n'ont absolument pas été
stigmatisés. Ils étaient là, assis, tranquillement,
appelant au massacre de masse et à l'expulsion des Palestiniens
avec des sourires suffisants, citant abondamment les transferts
précédents pour appuyer la légitimité
de leur cause. La nouvelle la plus horrifiante jusqu'à
ce jour a été diffusée aujourd'hui par Israël
et servilement reprise telle quelle par CNN et les médias
détenus par les juifs partout ailleurs. L'information
première concernait la mort d'un sergent israélien,
suivie par la mention - pour mémoire - de celle de cinquante
Palestiniens.
- Comment est-ce possible
? Les Israéliens ne sont pas des monstres, ni les juifs.
Même Sharon a l'air d'un nounours câlinable, a dit
le général américain Zinni. Comment nos
compatriotes fondamentalement sympas sont-ils capables de commettre
des crimes horribles et cependant de rester plutôt sympas
? Ce paradoxe trouve ses racines dans un clivage artificiel,
dans la mentalité juive, entre les juifs et les non-juifs.
Dans l'enchaînement "juif-Gentil-animal", la
différence entre les deux premiers termes et beaucoup
plus importante que celle qui existe entre les deuxième
et troisième, décrète doctement le Taniya,
un recueil d'enseignements juifs traditionnels. Cette notion
est bien ancrée dans le subconscient de très nombreux
juifs, bons comme mauvais.
- Tandis que les mauvais
juifs de l'espèce de Sharon assassinent les Gentils sans
le moindre remords, de nombreux bons juifs protestent contre
les agissements de Sharon comme ils le feraient contre le traitement
cruel d'animaux. Il est de fait qu'à Tel-Aviv, il y
a plus d'affiches, sur les murs, protestant contre l'inhumanité
du gavage des oies que d'affiches dénonçant les
massacres de Goyim.
- Le Talmud prône
la compassion envers les animaux, comme nous le voyons dans cette
fable. Un mouton, qu'on amenait à l'abattoir, avait essayé
de se mettre à l'abri auprès du rabbin Judah Princeps.
Mais celui-ci dit que le destin normal d'un mouton était
d'être abattu. Comme il avait failli à la mansuétude
envers le mouton, Dieu lui retira sa mansuétude divine,
et le saint rabbin souffrit, des années durant, de terribles
douleurs rénales. Des années après, il intervint
pour interdire que l'on tuât des guêpes : cette preuve
de compassion amena Dieu à revenir sur Son jugement. Mais
il y a une profonde absence de compassion envers les non-juifs.
Ils sont fréquemment comparés à des animaux.
Si sauver un animal en danger est un devoir, il n'y a aucune
obligation à porter secours à un Gentil. Ce paradoxe
associant la compassion envers les animaux et l'absence de sensibilité
envers les Gentils se traduit par de nombreuses anomalies dans
l'attitude des juifs.
- En dépit des bons
sentiments envers les animaux, les gens n'hésitent pas
à les vendre, à les tuer, à les séparer
et à les déplacer où cela est jugé
nécessaire. Nous ne considérons pas cela comme
un péché ni comme un comportement répréhensible.
Lady Macbeth avait perdu le sommeil à cause du sang versé,
mais une personne ayant une façon juive de voir les choses
n'aurait ressenti aucun malaise. Elle serait restée elle-même,
enjouée, après avoir tué des paysans palestiniens
à Kafr Kassem en 1956, des prisonniers de guerre égyptiens,
en 1967 voire même des gens appartenant à la petite
noblesse terrienne en Russie et en Hongrie, en 1920, des Allemands
et des Polonais en 1945, des Irakiens et des Afghans en 2002...
- Cette personne ne donnerait
pas l'impression d'être un tueur maniaque, car elle se
considérerait elle-même comme absolument normale.
J'ai rencontré de nombreux tueurs et tortionnaires professionnels,
en Israël: aucun d'entre eux n'avaient la moindre idée
de ce que pouvaient bien être les soubresauts de la conscience.
Un ancien juge de la Cour suprême israélienne, Moshe
Landau, a autorisé la torture "modérée"
des Goyim détenus, mais leurs cris ne l'ont jamais empêché
de dormir. Il est toujours honoré par ses collègues
et les médias. Dans une interview, un responsable du Shabak
(service de renseignement israélien) s'est vanté
d'avoir écrasé la tête d'un prisonnier Palestinien
à coups de pierre (5). Il ne comprenait pas que l'on puisse
trouver cela critiquable. Et effectivement, lorsque sa carrière
souffrit un léger contre-temps, de nombreux députés
et l'opinion publique israélienne lui manifestèrent
leur soutien.
- La profonde conviction
que nous avons raison nous rend, nous autres, juifs, très
différents. Cela rend la tâche des bons juifs d'autant
plus difficile. Nous ne dérangeons pas assez. Les juifs
nazis sont on ne peut plus tolérants à l'égard
des juifs libéraux: les deux parties entretiennent entre
elles les relations tendues, mais vivables, du type de celles
qu'entretiennent entre eux un chasseur et un végétarien,
et non entre un chasseur et sa proie. Rares sont les juifs radicaux
tels le groupe Al-Awdah prêt à casser le moule de
la complaisance en rejetant l'idée-même d'un Etat
juif et du peuple éternel d'Israël.
- La réserve vis-à-vis
du non-juif se manifeste dans l'endogamie juive, la tradition
du mariage à l'intérieur de la communauté.
Dans le Talmud, le mariage avec un Gentil est assimilé
à la bestialité. Au vingtième siècle,
encore, l'écrivain Shalom Aleichem décrit son bon
juif, Tevie le laitier (dans Un violon sur le toit), pratiquant
scrupuleusement les rites de deuil après que sa fille
ait épousé un Gentil. L'année dernière
encore, Mortimer Zuckerman, propriétaire de plusieurs
journaux américains, a divorcé de sa femme non-juive
afin de pouvoir être élu à la tête
de la communauté juive aux Etats-Unis. C'est dommage,
car des juifs, mariés en dehors de la communauté,
brisent généralement les amarres d'avec la juiverie
organisée, se départissent de leur racisme et intègrent
la commune humanité.
- Les enfants de mariages
mixtes sont souvent perdus quant à leur véritable
statut vis-à-vis de la communauté juive. Quoi que
puissent leur dire leurs parents bien intentionnés, ils
sont le plus souvent considérés comme des bâtards
impurs, indignes d'être investi d'une quelconque responsabilité
dans la communauté. La communauté les utilisera,
les exploitera, puis elle les rejettera. Ce schéma est
couramment constaté en Israël, où les enfants
de mariages mixtes font le service militaire mais sont enterrés
en dehors du carré militaire s'ils meurent pour l'Etat
juif. Ils feraient mieux, tout en conservant un intérêt
modéré pour leurs origines, d'aller partager le
sort de gens enclins à les accepter pleinement parmi eux.
- La flambée actuelle
de paradigme juif n'est pas la première. C'est comme le
Freddy du film d'horreur Elm Street: dès que ce
concept se matérialise, il provoque un génocide.
Le génocide total de la Bible, perpétré
par Josué, a servi de modèle aux génocidaires
hasmonéens, les massacres de Bar Kochba ont conduit aux
massacres de gentils au Yemen et en Palestine, à Chypre
et à Alexandrie. Ils ont été largement surpassés
par le génocide à grande échelle commis
par les chefs juifs khazars. Le génocide des Palestiniens
ne sera pas oublié, et il causera le génocide des
juifs. C'est pourquoi je pense que le spectre sanglant d'un
Etat juif devrait être enterré.
- Nous proposons un paradigme
différent, celui de l'égalité. Après
tout, la véritable césure n'est pas entre les Arabes
et les juifs, elle est entre les Sionazis et tous les autres.
Les dirigeants actuels d'Israël ont commis des crimes de
guerre horribles qui leur ont fait perdre les derniers vestiges
de leur légitimité. Il y a un besoin urgent d'établir
un nouvelle gouvernement pour l'ensemble de la Palestine, en
s'inspirant de l'ANC sud-africaine, un gouvernement regroupant
toutes les communautés religieuses et ethniques de Palestine,
un gouvernement qui appellera les citoyens à prendre les
armes contre le dictateur assoiffé de sang Sharon.
- NOTES
- (1) Voir mon article Doute
et Certitude.
- (2) Publié par
Harpers Magazine, octobre 2001,
- <http://www.harpers.org/online/gaza_diary/?pg=1>
- 3) Ha'Aretz, 27.01.2002
- (4) Guardian, 06.03.2002
- (5) Les crimes du Shin
Bet, par John Danisezwski, La confession d'un meurtre commis
de sang froid glace Israël d'effroi ; Moyen-Orient : Le
service de sécurité Shin Bet fait face à
de nouvelles critiques : un de ses agent décrit la mort
de prisonniers, en 1948, Los Angeles Times, Home Edition,
27.02.1996, p. A-1 (haut de page)
- Samedi 9 mars 2002.
- Traduit de l'anglais par
Marcel Charbonnier. AMFP 193 du 13 mars 2002
oooooooooooooooOOOOOØØØOOOØØØOOOOOooooooooooooooo
ICI ET LÀ,
DANS LA RÉPUBLIQUE
BANANO-FRANçAISE
JOSPIN
RACISTE ?
Communiqué de presse - 13 mars
2002
- Quand Lionel
Jospin reçoit les associations de lutte contre le sida,
c'est pour faire la morale à Act Up-Paris
-
- Mardi 12 mars, le candidat
Lionel Jospin a reçu dans son quartier général
de campagne, les représentants de sept associations de
lutte contre le sida (Aides, Act Up-Paris, Action-Traitements,
Ensemble Contre le Sida, Sida-Info-Service, Solidarité
Sida, Union Nationale des Associations de Lutte contre le Sida).
- Au cours de la réunion
qui a duré à peine trente minutes, seules quatre
associations ont pu présenter, de manière succincte,
quelques-unes de leurs doléances et revendications. Que
doit-on retenir de cette réunion ? Cette rencontre aura
surtout permis à Lionel Jospin de donner son sentiment
sur l'intervention d'Act Up-Paris lors du meeting du 8 mars dernier
au cours duquel il a été interpellé sur
l'inaction de son gouvernement en matière d'accès
aux traitements dans les pays pauvres. Lionel Jospin n'aime pas
se faire traiter de raciste. La rencontre avec les associations
de lutte contre le sida avait pour objectif, avant tout, de lui
permettre de nous le dire. Cela dit, il ne dément pas
l'être. Il ne propose d'ailleurs rien pour éviter
la mort des malades sans traitement et persiste ainsi dans une
politique criminelle. Lionel Jospin doit annoncer une contribution
française d'au moins un milliard d'euros par an afin d'éviter
ces morts. Il refuse pourtant de se prononcer.
- Sur ce sujet comme sur
les autres, il ne donne aucune réponse concrète
aux associations. Lionel Jospin, qui s'est contenté
de faire un bilan court et incomplet de son gouvernement sur
le sida, marque ainsi son désintérêt et
sa méconnaissance des dossiers.
- La lutte contre le sida
ne semble pas être une des priorités nationales
du candidat à la présidence. La lutte contre le
sida l'indiffère.
- Contact presse : Alain
Bessaha, vice-président
- Act Up-Paris, <www.actupp.org>, <[email protected]>
- Toulouse
: La vérité cachée
-
-
- Révélations
:
-
- Non, les Toulousains
ne sont pas fous : il y a bien eu deux explosions le 21 septembre.
Et une analyse mathématique de leurs traces acoustiques
indique que la première n'a pas eu lieu à AZF mais
très vraisemblablement à la SNPE. Les choses bougent
à Toulouse. Quatre mois après les faits, on n'a
sans doute jamais été aussi près de toucher
du doigt "la" vérité. La vraie. Elle
va énormément déranger. Beaucoup d'intérêts
entrecroisés. Elle vient d'un côté où
nul ne l'attendait.
- Raison d'Etat ? Mensonge
d'Etat? Simple bêtise ?
- Toujours est-il que
cette vérité-là a été accouchée
au forceps, "par la bande", grâce à une
poignée d'incrédules, adeptes de ces sciences "dures"
impitoyables "maths et physique" qui ne pardonnent
rien. Des individus qui ne roulent pour personne dans ce dossier
miné. Rien à gagner, hormis des factures de téléphone
et d'Internet exorbitantes pour des particuliers. Aujourd'hui,
ils sont légitimement fiers d'avoir trouvé la clé
de l'énigme. Ils en sont sûrs. Tout leur donne raison.
Les validations pleuvent de tous côtés. Mais ils
préfèrent rester anonymes, dans l'immédiat,
pour préserver leur tranquillité. Nous nous sommes
engagés à respecter leur souhait. En échange,
ils nous ont expliqués.
- Que s'est-il réellement
passé le vendredi 21 septembre, à 10 h 17 du matin,
dans le complexe pétrochimique classé Seveso II
du sud-ouest toulousain ?
- Réponse (inédite
et hautement probable) :
- Une première
explosion fortement "couplée au sol", souterraine,
à la Société nationale des poudres et explosifs
(SNPE).
- De quelle origine ?
- Nul ne le sait, c'est
à la nouvelle enquête qu'il appartiendra de le déterminer.
Cette première explosion a entraîné des désordres
majeurs dans la grosse alimentation électrique de la SNPE.
Ces désordres se sont répercutés, sous forme
d'arcs électriques souterrains et de surface des éclairs
en quelque sorte , sur une bande de terre hérissée
de poteaux aux arêtes vives et de hangars métalliques
allant en ligne droite de la SNPE au transformateur de 63000
volts du dépôt de la Semvat (la société
des bus toulousains), à plus d'un kilomètre de
là (lire Paris-Match du jeudi 10 janvier). Au beau milieu
de cette bande de terre soudainement électrifiée
se trouve le fameux hangar 221 de l'usine Azote de France (AZF)
et son tas d'environ trois cents tonnes de nitrate d'ammonium,
un engrais agricole banal, déclassé à cause
de la taille des granulats qui le composent. La fatalité
a voulu que l'éclair principal de cet arc électrique
(température interne évaluée à 4600·
C, tous les manuels de soudure à l'arc vous le diront)
ait suivi une ligne qui l'a conduit à maintenir quelques
instants cette formidable quantité d'énergie externe
sur un ou plusieurs mètres carrés du tas d'ammonitrate.
Et pour le coup, tous les chimistes vous le diront aussi, cela
oui, trois fois oui, a suffi à faire exploser AZF et à
ravager Toulouse !
- Pour résumer
:
- Il y a eu deux explosions
distinctes, en deux sites distincts, mais voisins (environ huit
cents mètres de distance), la seconde (à AZF) étant
la conséquence directe de la première (à
la SNPE), par une sorte d'effet dominos de nature électrique
entraîné par la première, dont l'origine
reste à expliquer.
- Une aversion prononcée
pour les vérités d'État.
- Dit comme cela, on a
l'air de se vanter ou d'affabuler.Que les choses soient donc
claires: Valeurs Actuelles ne revendique en rien la paternité
intellectuelle de tout cet exposé. Il ne fait que rendre
publics, après maints recoupements, les résultats
inédits, qui semblent totalement dignes de foi, d'une
enquête indépendante. Elle a été conduite
par une petite équipe de scientifiques bénévoles,
armés d'un solide bon sens, d'une vaste culture mathématique
et d'une aversion prononcée pour les "vérités"
assénées d'autorité, fussent-elles d'Etat.
Une équipe qui vient d'arriver à une conclusion
aussi étonnante qu'intellectuellement convaincante.Jusqu'à
ces derniers jours, l'enquête judiciaire officielle, sur
laquelle un point a été fait ce mardi 15 janvier,
à l'occasion de la rentrée judiciaire toulousaine,
continuait imperturbablement de privilégier la thèse
de l'accident chimique survenu dans un "dépotoir"
où l'on aurait accumulé les "négligences".
L'explosion d'une partie du tas d'environ trois cents tonnes
de nitrate d'ammonium entreposé dans le hangar 221 de
l'usine AZF trente morts, trois mille blessés, vingt-cinq
mille logements endommagés, des milliers d'emplois en
chômage technique ou menacés de disparition, des
centaines de millions d'euros de dégâts, serait
due, si l'on a bien compris, à un "phénomène
d'auto-inflammation". Cette étrange "combustion
spontanée" de l'ammonitrate serait liée à
un lent et complexe processus de dégradation, inconnu
jusqu'alors, où se sont trouvés mêlés,
au fil du temps et des hypothèses, l'humidité,
le contact avec une foultitude de produits organiques fioul échappé
d'un chariot élévateur, bitume, déchets
de papier ou de carton, cadavres d'animaux, on en passe et des
meilleures! Voire d'autres substances chimiques, en particulier
du chlore. Autant de "pistes" successives qui rebondissent
les unes sur les autres depuis de longues semaines, sans jamais
emporter l'adhésion, et qui ont toutes au moins trois
points communs : Elles laissent profondément sceptiques
l'écrasante majorité des chimistes indépendants
spécialistes du nitrate d'ammonium, qui répètent
à l'envi que cet engrais agricole est un composé
stable nécessitant l'apport extérieur d'une formidable
quantité d'énergie pour être "amorcé"
et se transformer en explosif.Elles accablent AZF, filiale du
groupe Total-Fina-Elf, pour l'incurie présumée
de ses conditions de stockage : en jouant sur le parallèle,
il est vrai tentant, avec la catastrophe de l'Erika, elles engagent
donc en priorité la responsabilité juridique et
financière du groupe pétrolier, et exonèrent
du même coup tout autre responsable potentiel.Elles ne
permettent pas, en l'état, d'intégrer de manière
rationnelle de nombreux témoignages discordants recueillis
par les enquêteurs du SRPJ dans les heures et les jours
qui ont suivi la catastrophe, et qui semblent, de fait, avoir
été soigneusement laissés de côté
par les magistrats instructeurs et leurs experts. En particulier,
la thèse officielle ne parvient ni à expliquer
que des milliers de Toulousains, y compris sur le site d'AZF,
ont entendu deux explosions nettement séparées
par une poignée de secondes, ni à assimiler les
phénomènes électriques ou électromagnétiques
pour le moins bizarroïdes perçus juste avant l'explosion
du hangar 221 par un certain nombre de survivants qui se trouvaient
sur place, sans parler des éclairs ou des arcs lumineux
observés dans les parages, qui avaient même conduit
à évoquer l'hypothèse d'un tir de roquette
ou de missile. Et qui ne sont, finalement, que le fruit de la
réverbération dans l'air des arcs électriques
en boucle à l'origine de l'explosion 2, celle d'AZF.
- Acoustique, électricité,
lumière :
- Ces trois données
essentielles pour résoudre l'énigme, et pourtant
a priori fort éloignées de l'univers de la chimie
ont très vite intrigué quelques esprits pétris
de géométrie.En particulier un médecin toulousain
dont le cabinet a été dévasté le
21 septembre, un mathématicien, agrégé et
docteur, qui a enseigné dix ans en "maths-spé-M'"
au lycée Pierre-de-Fermat, à Toulouse, avant de
former des agrégatifs à l'université de
Jussieu, un autre mathématicien parisien de renom, et
plusieurs correspondants issus des sciences "dures"
avec lesquels ils ont coutume de confronter régulièrement,
via Internet, leurs interrogations scientifiques du moment, comme
d'autres jouent au Scrabble ou font des mots croisés.
- Il n'y a pas eu une
mais deux explosions!.
- Ces Sherlock Holmes
chevronnés qui se tiennent naturellement à la disposition
de la justice ont donc décidé de mener leurs propres
investigations en s'en tenant aux faits. Et en traitant la question
comme un problème de géométrie, "discipline
malheureusement de moins en moins enseignée", comme
le regrette un de ces "matheux".
- Leurs conclusions présentes
sont pour ainsi dire sans appel.
- Primo, les Toulousains
n'ont pas rêvé : il n'y a pas eu une mais bien deux
explosions distinctes, espacées dans le temps d'environ
huit secondes (ils possèdent de solides indices que le
délai entre les deux "bangs" soit de cet ordre).Deuxio,
si l'épicentre de l'explosion 2, celle qui a ravagé
Toulouse, se trouve bien dans le hangar 221 d'AZF, il paraît
mathématiquement impossible que l'épicentre de
l'explosion 1 soit situé au même endroit.Tertio,
l'ensemble des points susceptibles d'avoir été
l'épicentre de cette explosion 1 forme une branche d'hyperbole
qui ne s'approche jamais à moins de cinq cents mètres
de l'usine AZFS mais qui traverse de part en part, à environ
huit cents mètres à l'est, la SNPE une société
d'Etat aux activités civiles et militaires stratégiques
couvertes par le "secret-défense", et qui fabriquait
notamment les carburants de la fusée Ariane V et du futur
missile balistique M51 !Corollaire, l'explosion 1, perçue
à des kilomètres à la ronde comme très
brève, très sèche et très courte
plusieurs témoins parlent d'un "pneu géant
qui éclate" et ont ressenti une secousse, sans dégâts
matériels apparents -, a été très
probablement souterraine. A contrario, pour l'explosion 2, celle
du hangar 221, l'essentiel de l'énergie déployée
s'est propagée en surface : c'est elle qui a tout dévasté,
environ huit secondes plus tard, et qui a en quelque sorte effacé
sur le site les conséquences de la première.Allez
prouver à présent que les dégâts constatés
à la SNPE proviennent de l'explosion 1 et non de l'explosion
2 : on vous souhaite bien du plaisir!
- Comment la petite équipe
"amateur" en est-elle arrivée là ?
- Grâce à
de banales cassettes audio, à des logiciels professionnels
utilisés par les ingénieurs du son (comme SoundForge
ou WaveLab), et à un maximum de cellules grises!
- Le témoignage
clé de Laurence B.:
- Très vite, un
témoignage clé les a mis sur la piste : celui de
Laurence B., jeune et fraîche recrue d'AZF, qui se trouvait
au moment des faits dans une salle de réunion à
moins de cinquante mètres du hangar 221, en entretien
avec son chef, l'ingénieur Mauzac. Dans le même
petit bâtiment se trouvaient six personnes, dont trois
ont été tuées. Laurence B. a survécu
par miracle, protégée par une dalle de béton
qui, en s'effondrant sur elle sans l'écraser, lui a ménagé
un petit tunnel de survie. M. Mauzac n'a pas eu cette chance
: il a agonisé jusqu'à 12 h 30, le 21 septembre,
après avoir été extrait des gravats. Or
Laurence B. fait une relation très précise de ce
qui s'est passé juste avant qu'elle perde connaissance
: elle se souvient de l'explosion 1, brève, sèche
et élastique, et explique que M. Mauzac, après
une imperceptible hésitation, a continué de lui
parler sans faire mine de s'inquiéter outre mesure. Ce
n'est que quelques secondes plus tard nettement plus de trois
secondes, ce qui est énorme à une si faible distance,
et exclut totalement qu'il s'agisse du même événement
que s'est produite la formidable explosion 2 qui a tout dévasté.
- Ce témoignage
n'a d'ailleurs rien d'isolé.
- Des milliers de personnes
parfois par paquets de plusieurs dizaines comme dans telle administration
de la place des Carmes, dans telle salle de cours de l'hôpital
Hôtel-Dieu, dans telle salle de conférences de l'hôtel
Mercure, en plein centre-ville, où Mme Mauzac, la femme
de l'ingénieur, organisait un colloque de chimistes ont
entendu l'explosion 1 jusqu'à cinq kilomètres de
distance, dans des locaux fermés. Puis l'explosion 2,
et son cortège de ruines et de vitres soufflées.
- Que leur a-t-on expliqué
?
- Qu'ils avaient été
victimes d'une "illusion sismique" comme on parle d'illusion
d'optique, au motif que les ondes sismiques, qui se propagent
sous terre à des vitesses comprises entre 1 et 8 kilomètres
par seconde (km/s), les avaient atteints plus rapidement que
le son et l'effet de souffle qui, eux, voyagent dans les airs
aux alentours de 340 mètres par seconde (m/s) (indépendamment
de la vitesse du vent, qui peut modifier sensiblement ce paramètre
: il se trouve qu'il soufflait ce jour-là, à l'heure
dite, un léger vent d'autan constant d'orientation est-sud-est,
ouest-nord-ouest de 7,2 mètres par seconde, dont l'influence
s'avère négligeable en l'espèce). Cette
théorie "l'illusion sismique" a été
abusivement accréditée par les médias dès
la fin septembre, après la publication d'un rapport remis,
six jours après la catastrophe, à la Direction
régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement
(Drire) de Toulouse par l'équipe de sismologie regroupée
autour de Matthieu Sylvander à l'OMP (l'Observatoire de
Midi-Pyrénées, une section de l'université
Paul-Sabatier de Toulouse). Avec un luxe de précautions
et de conditionnels que la presse a eu tôt fait de passer
par profits et pertes au grand dam de M. Sylvander, qui se dit,
en privé, très troublé de ce qu'on lui fait
endosser , ce rapport expliquait notamment que dans certaines
conditions les ondes sismiques dites de type P provoquées
par des tremblements de terre "conséquents"
peuvent engendrer des grondements sourds que l'on entend plus
tôt, selon un mécanisme de réfraction dans
l'air d'une petite fraction de ces ondes. Cette petite fraction
ayant commencé son trajet dans le sol, où elle
va grosso modo dix fois plus vite que le son dans l'air, le son
entendu arrive donc plus tôt que s'il avait effectué
tout son trajet dans les airs. Le rapport AZF-Drire rappelait
ce phénomène et signalait que, sous certaines conditions
draconiennes très précises, il aurait pu expliquer
que des milliers de Toulousains aient cru entendre deux explosions
alors même qu'il aurait pu n'y en avoir qu'une seule. Mais
ce rapport précisait aussi qu'à faible distance
de l'épicentre de l'explosion, typiquement le cas de Laurence
B, mais aussi d'autres survivants sur le site , le phénomène
de grondement sismique ne pouvait pas jouer et que le "bang"
ne pouvait être entendu qu'une seule fois. Il n'empêche
que, depuis trois mois et demi, la thèse "officielle"
étant martelée, bien des Toulousains n'osent plus
évoquer qu'à mi-voix, comme s'il s'agissait d'un
délit, l'hypothèse des deux explosions distinctes.
Une hypothèse qui ne rentre pas du tout dans le cadre
de l'enquête judiciaire officielle, orientée dès
le départ autour d'une explosion et d'une seule dans le
hangar 221 d'AZF, dont il s'agit de déterminer la cause.
- Plusieurs enregistrements
audio de bonne qualité.
- Si l'on admet, en revanche,
que deux explosions distinctes se sont produites à un
bref intervalle (environ huit secondes), la première question
à se poser est de savoir si elles ont eu lieu au même
endroit ou si leurs épicentres sont distincts.C'est ici
qu'intervient l'acoustique, et l'apport essentiel de nos mathématiciens.L'idée
de recherche était la suivante : disposer de plusieurs
enregistrements audio de bonne qualité, réalisés
ce matin-là en divers points de l'agglomération
toulousaine, à des distances et dans des directions différentes,
pour vérifier si l'intervalle de temps entre les deux
explosions restait constant ce qui impliquait un épicentre
unique pour les deux explosions ou s'il variait en fonction de
la position de l'observateur, ce qui impliquait deux épicentres
distincts (voir figures 1 et 2, page de gauche). Une première
cassette est arrivée le 15 décembre. Une seconde
le 20. Il y en a eu deux autres depuis. Elles concordent. L'une
a été enregistrée lors d'une conférence
à l'Hôtel-Dieu. L'autre lors d'un cours à
l'école de chirurgie dentaire de Rangueil. Les intervalles
de temps entre les deux explosions, mesurés avec une précision
de l'ordre de 5/100e de seconde, font apparaître un écart
pleinement significatif de 2,3 secondes entre les deux enregistrements.
Et permettent de dessiner les deux branches d'une hyperbole à
l'aide du logiciel Cabri, le meilleur pour les coniques, et il
est français ! , c'est-à-dire l'ensemble des points
où est susceptible de s'être produite l'explosion
1. La branche utile traverse de part en part l'usine SNPE, entre
les deux bras de la Garonne. CQFD.
- Auteur non identifié.
Reçu 3 février 2002.
MORT
AUX JEUNES
- " En prévision
des attentats, il faut rassurer la nation " yep, yep, yep...
-
- Ce jour, 2 mars 2002,
le combat des prolétaires contre leur exploitation a sans
doute connu un événement marquant de sa longue
histoire de lutte de classe.
- Suite à l'adoption
d'un arsenal anti-terroriste après l'attentat du 11 septembre
2001 contre les tours du WTC, une "street parade ",
c.-à-d. une manifestation prenant la forme d'une fête
de rue: sound-system balançant à fond de la musique
techno, jongleurs et déguisements divers..., était
organisée dans le cadre d'un forum de désobéissance
sociale (initialement qualifié de "civil " pour
signaler sans contestation possible son absolue non-dangerosité
),. Rappelons que ce collectif est constitué d'une diversité
d'organisations d'extrême-gauche, ou gauche de la gauche,
allant de Droits Devant (trotskiste) à Scalp, organisation-antifasciste-d'-inspiration-libertaire.
L'observateur sceptique et hésitant pouvait identifier
trois types, ou catégories, de participants à cette
euphorie auto-entretenue : les militants spécialisés,
que l'on retrouve toujours et partout, crevant à feu doux
d'optimisme et de bonne volonté ; les "fêtards
", catégorie assez vague regroupant, grosso modo,
des jeunes un peu paumés se proclament bruyamment anarchistes
pour étouffer leur mal être ; enfin, la fraction
armée du carnaval (FAC), soit le service d'ordre que l'on
identifiait facilement par le brassard orange vif attaché
à leur bras droit, comme chez les flics, la seule différence
tangible étant que le brassard policier porte en larges
caractères noirs, ce mot sacré de police, alors
que le brassard antifasciste, modestement, ne révélait
aucun indice sur l'appartenance des individus en question . Espérons
que, à l'avenir, les SO pourront arborer fièrement
leurs brassards aux couleurs de l'antifascisme ou du syndicalisme
révolutionnaire, se promenant main dans la main avec les
Renseignements généraux sur des boulevards propres
et bien dégagés.
- Quelques mots sur les
marioles et les marionnettes... Les premiers sur le SO, constitué
de gros bras au regard méchant, quoique protecteur, et
viril (que de jeunes filles doivent saliver, pour ne pas dire
plus, à la vue de cette allure imposante et cette démarche
guerrière ! ), venant des diverses organisations du forum,
dont un certain nombre d'antifascistes. Car, si loin que l'on
remonte dans l'histoire de l'intégration au capital et
de ses agents -syndicats et partis de toute obédience-,
un tel zèle à encadrer chaque manifestant, à
exercer un contrôle sur le moindre agitateur qui oserait
sortir du chemin tracé par l'Etat, à recanaliser
dans le flux ceux qui exprimaient la velléité insolente
de bloquer insolemment la sainte circulation en s'écartant
du troupeau nous ramenait aux glorieux jours où la CGT
officiait en habit stalinien pour la défense du socialisme
réel. Mais, après tout et quoiqu'en disent les
irresponsables, nous ne sommes pas en lutte, nous défilons
pacifiquement pour défendre nos droits et nos acquis sociaux
conquis par nos pères et mères dans une démocratie
ouverte. Et les passants en vadrouille, à la recherche
de marchandises inconnues, ne s'y trompaient pas, qui contemplaient,
avec un air décontracté et complice, cette représentation
magnifiée de la lutte.
- Deuxièmement, quelques
mots sur les "jeunes ", étudiants en art ou
en sociologie ou punks déjà achevés par
la dope et la misère. L'un des spectacles les plus mémorables
fut celui où un jeune homme de grande allure, vêtu
d'une veste militaire (le dieu anarchiste reconnaîtra les
siens), hurlait névrotiquement: "Anarchie, Anarchie".
Quelle que soit la cause pathologique ou la substance absorbée
à laquelle on puisse attribuer ce prometteur enthousiasme
révolutionnaire, ce brave garçon exprimait avec
brio ce que les autres brûlaient d'éructer à
la face du vilain monde. Il était le porte-drapeau de
cette foule, son digne représentant, et c'est sans doute
pour cette raison qu'il fallait un sang-froid certain et une
bonne maîtrise de soi pour ne pas aller lui casser la gueule
(sans parler de la crainte que de fidèles disciples, instantanément
convertis à la foi anarchiste, ne viennent au secours
du maître).
- Mais il y aurait beaucoup
à dire sur cette espèce, et sans doute est-il préférable
de s'en tenir, pour l'instant, à l'appel au meurtre. Car
la seule conclusion à laquelle je puisse arriver (et je
demande à tout lecteur potentiel, et qui y croit, de me
démonter le contraire sans invoquer les vieilles rengaines
du matérialisme militant) est que la mise hors d'état
de nuire de cette espèce-là sera une condition
préalable à la destruction du monde capitaliste.
- Enfin, un dernier mot
pour ces sempiternels militants, fiers de l'être et peu
touchés par le doute. Par leur étalage de bonté,
leurs bons sentiments et leur esprit de sacrifice, ils représentaient,
dans l'arène de ce cirque minable, le spectacle le plus
attendrissant. Pour le passant ordinaire, quoi de plus émouvant
que ces vendeurs de journaux à la criée et autres
patients distributeurs de tracts s'agitant pour écouler
leur insipide propagande ?
- En finir ? La question
"En finir ?" n'a pas plus de sens que le "Que
faire ?" du vieux révolutionnaire de métier.
Ce que signifie, en dernier analyse, une telle débauche
de bonté contenue, d'énervement, de joie et de
malheur juvéniles offerts en sacrifice, c'est que l'anarchisme,
comme, du reste toutes les idéologies révolutionnaristes,
tous les ismes du mouvement ouvrier, a cessé définitivement
d'exister comme force sociale et historique depuis bien longtemps
(exactement, depuis la " révolution " espagnole).
Et le mélange d'ennui, de haine froide et de condescendance
que l'on peut éprouver à la vue de tous ces idéologues-activistes,
c'est aussi la sensation ressentie devant celui qui a tout perdu,
le sait et va pour se perdre.
- Pour finir, justement
on ne peut considérer ces événements et
tous ceux de cette trempe que pour ce qu'ils sont : DE LA MERDE.
Nous ne féliciterons pas ceux qui y participent.
-
- Sur différentes
listes: 12 Mar 2002
From: <[email protected]>
SOIRÉE
DE PLOMB
- "Nanterre-la-folie",
socialisation ou barbarie
-
- L'histoire se répète
depuis plusieurs mois sans qu'on n'y prenne garde. Là
c'est un événement inimaginable de l'autre côté
de l'Atlantique; ici c'est un fait sans précédent
dans une banlieue de la capitale. Dans les deux cas, d'apparence
incomparable, c'est la même réponse sociale et médiatique.
Il faut couvrir l'absolue singularité de ces gestes, contenir
leur possibilité de contagion, la peur et la panique,
le questionnement légitime sur le sens de ces passages
à l'acte. On invoquera d'abord l'exceptionnalité,
le caractère absolument imprévisible de tels gestes
le système n'est pas pris en défaut, les gouvernants
contrôlent la situation, n'ayez crainte populations Puis,
dans le même mouvement, il faudra tout de même expliquer
l'inexplicable, rendre compte, donner des raisons, on convoquera
donc une batterie d'experts au service de l'interprétation.
D'un côté on surenchérit dans le mythe ;
de l'autre on surjoue la raison, c'est la matrice rhétorique
qui justifie l'état d'exception dans lequel vivent désormais
nos sociétés. Dans ce dispositif discursif d'annulation
où la charge d'un événement est prise en
étau, une fonction particulière est réservée
au psychologue. Il fournit le lexique de la réprobation
unilatérale, folie, démence, barbarie, etc. On
le remarque à propos des crimes sexuels comme pour le
terrorisme, paupérisé et dévalué,
le champ psychiatrique est aujourd'hui annexé au champ
juridique, mode de production privilégié d'une
anormalité de masse qui ne connaît pas encore ses
lois.
- La tragédie de
Nanterre n'est pas un fait divers : elle n'est le produit d'une
individualité qu'en tant que celle-ci exprime des tendances
sociales plus générales. Un fait intrigue dans
le retour de la violence sur la scène sociale depuis plusieurs
mois : la combinaison de l'homicide et du suicide. Richard Durn
implorait qu'on le tue à la mairie de Nanterre. En moins
de 35 heures il y est parvenu. Les pirates du 11 septembre ou
les combattants de l'Intifada sont dans des situations semblables.
Nul besoin de se tourner vers des pensées extrêmes
pour comprendre ce dont il s'agit. Durkheim analysait ainsi le
phénomène en 1895 : "il doit y avoir une autre
forme, plus moderne, du suicide, susceptible également
de se combiner avec l'homicide. [...] L'état d'exacerbation
où se trouve alors l'individu est tel que, pour se soulager,
il lui faut deux victimes. Voilà pourquoi, aujourd'hui,
un certain parallélisme entre le développement
de l'homicide et celui du suicide se rencontre surtout dans les
grands centres et dans les régions de civilisation intense.
C'est que l'anomie y est à l'état aigu". La
trajectoire sociale de Richard Durn exprime en tout point le
désir d'en finir avec cette anomie. Le "meurtrier
de Nanterre" fait partie de ceux qu'on a appelé les
exclus, il touchait le RMI depuis plusieurs années. Durn
est un précaire, ou plutôt un "intello précaire"
( "Les intellos précaires" Anne et Marine Rambach,
Fayard 2002), pas un laissé-pour-compte traditionnel qui
rentre dans la connaissance préétablie que nous
avons de la relégation sociale. Diplômé d'histoire
et de science politique, il n'a cessé de chercher une
reconnaissance institutionnelle. D'origine slovène, on
le trouve engagé dans une action humanitaire en Bosnie
pendant la guerre. Il n'est pas un oisif, il est de ceux qui
ne supportent pas de ne pas avoir d'activité, de rôle
dans la société, de ceux qui souffrent d'avoir
intériorisé la norme du travail salarié.
Richard Durn est un intello précaire dont l'activité
propre ne trouve aucune inscription sociale, aucune reconnaissance
matérielle parce qu'elle n'entre pas dans le circuit de
la valeur d'échange. On se moque aujourd'hui de cet homme
qui continuait d'habiter chez sa mère à l'âge
de 33 ans, comme s'il s'agissait là d'une pathologie annonciatrice
de ses actes ultérieurs. Là encore l'affaire est
banale : les services de la mairie n'ont pas réellement
pris en compte à sa demande de logement social. On se
demande quelle atrocité supplémentaire est nécessaire
pour que la "gauche plurielle" continue d'ignorer le
lien qui existe entre les faits de Nanterre et son refus de faire
de la pauvreté et des inégalités une question
digne d'un candidat à l'élection présidentielle
comme le déclarait Jean-Christophe Cambadélis en
recevant des chômeurs et des précaires il y a quelques
jours de s'interroger sur le niveau des minimas sociaux et sur
l'interdiction de RMI qui frappe des centaines de milliers de
jeunes de moins de 25 ans. Il y a une irresponsabilité
intolérable à continuer à traiter des actes
de violence ou du thème de l'insécurité
comme s'il ne s'agissait pas, comme le rappelle Durkheim, de
"faits sociaux".
- Cet aveuglement prend
une résonance particulière dans le cas de Richard
Durn qui pour lutter contre la stigmatisation et la dissolution
du lien social subies se tourne vers la politique, vers les associations
et les partis. Les contorsions des Verts pour ne pas accepter
de reconnaître qu'il fut de leurs proches, comme il fut
membre éphémère du Parti Socialiste, ajoutent
au pathétique des faits. On ne veut pas admettre que Richard
Durn a cherché dans le monde militant de quoi surmonter
son désenchantement. Son adhésion à la Ligue
des droits de l'homme comme sa présence dans les partis
politiques témoignent d'une volonté d'intégration
sociale qui ne trouve pas d'échos, d'un désir de
socialisation qui échoue à répétition.
C'est que le précaire n'a pas le droit d'exister positivement
comme il n'a pas le droit d'exister politiquement. Voué
à la survie, il est proprement l'irreprésentable.
Rien n'est plus faux que de comparer le geste de Durn avec celui
des mass murderer américains, et de se repaître
ainsi, dans la bonne conscience retrouvée, d'une critique
de l'américanisation de la société française.
Le meurtre commis par Durn n'a pas lieu dans un bureau de poste,
un lycée de province, un Mac Donald's, dans une rue commerçante
ou lors d'une banale réunion de famille. Il survient dans
une institution politique, dans l'arène censée
représenter au mieux l'idéal démocratique
à sa plus petite échelle. Le passage à l'acte
dans la séance du conseil municipal de Nanterre n'a donc
rien d'aléatoire. Il exprime l'état de frustration
d'un citoyen face aux instances de représentation politique
existantes qu'il a connues de l'intérieur. Et si Durn
s'en prend, dans un geste apparemment incompréhensible,
à ceux qui lui furent politiquement le plus proches, n'est-ce
pas précisément parce qu'ils sont ceux qui l'ont
le plus déçu ? En pleine campagne électorale,
l'acte met en cause à sa manière, les limites de
la représentation politique dans les démocraties.
Directement visé ici : l'État dans sa diffusion
capillaire.
- Il faudra s'interroger
sur le fait qu'il est devenu inacceptable de proposer une interprétation
politique d'actes qui relèvent de cette dimension, même
s'ils sont exceptionnels, même si leurs conséquences
sont extrêmes, même s'ils sont marqués au
coin du ressentiment. Y a-t-il récupération à
dire que la résurgence au niveau international comme au
niveau local d'actes de "propagande par le fait", de
violences qualifiées tantôt de terroristes, tantôt
de démentes, exprime une état de tension des sociétés
actuelles, une crise sociale qui est aussi une crise politique
? Si l'on peut faire l'hypothèse qu'un nouveau cycle de
luttes a commencé au milieu des années 1990 après
trente années de contre-révolution, il est plutôt
étonnant qu'il prenne si rarement la forme d'actes isolés,
violents, inorganisés, comme ce fut toujours le cas dans
l'histoire, qu'on regarde par exemple l'anarchisme en France
à la fin du XIXème siècle. Dans ce contexte
de renaissance possible d'une "guerre des classes"
on a peine à croire que la seule réponse envisagée
soit celle d'une criminalisation accrue de la misère.
Qui veut mater les salons où l'on cause établis
dans les cages d'escaliers et punir d'emprisonnement les fraudeurs
des transports en commun, comme le prévoit la Loi de Sécurité
Quotidienne (LSQ), choisit de criminaliser la pauvreté.
La répression de la misère dans les banlieues comme
dans les métros, le refus institutionnel des pratiques
de gratuité, entraînera toujours une violence en
retour. À l'échelle internationale, avec la guerre
contre le terrorisme, comme à l'échelle locale,
avec les polices de proximité et bientôt les centres
de détention pour jeunes, où dans l'organisation
du marché de l'emploi, avec le PARE, on ne peut traiter
aujourd'hui de la pauvreté et de la précarité,
comme dans l'Angleterre du XVIIIème siècle, en
la surveillant, en la pénalisant ou en la mettant de force
au travail. Nanterre il y a 34 ans en mars fut le théâtre
d'événements moins tragiques qui ne demandaient
rien d'autre : une démocratie réelle contre une
représentation politique séparée. Si l'on
veut éviter la multiplication d'actes isolés comme
celui de Richard Durn il s'agit de la faire exister maintenant.
- Date: Fri, 29 Mar 2002
09:27:46 +0100
- From: Laurent <[email protected]>
UNE
GRANDE TAULE POUR L'EUROPE
Il est question, au conseil des ministres
de l'UE, d'établir une liste européenne des "manifestants
violents" qui parcourent l'Europe au gré des manifestations
anti-mondialisation. La liste comprendrait les noms des individues
connus des forces de police pour faits violents ou désordre
sur la voie publique et ne serait qu'une extension du système
de renseignements Schengen, qui se trouve à Strasbourg
mais peut être consulté à partir de cinquante
mille terminaux dans l'Europe entière, et comprend déjà
les coordonnées d'un million trois cent mille personnes.
En même temps, on propose d'étendre le champ sémantique
du terme "terrorisme" pour y inclure les contestataires
et la contestation. Cette aimable proposition (qui s'abrite derrière
le précédent des voyous bannis lors des parties
de ballon) émane de la Belgique, qui préside l'UE
en ce moment. N'importe quel pays d'Europe pourrait, si la mesure
était adoptée, refouler un individu désireux
de se rendre à une manifestation donnée (tous les
types d'événements sont concernés: culturels,
politiques, sociaux ou gymniques), afin de réduire le risque
de "désordre sur la voie publique". D'après
une association de surveillance des libertés publiques,
les individus figurant sur la liste ne sont pas informés
de leur "fichage". Les pays scandinaves (y compris la
Norvège, qui est membre des accords de Schengen mais pas
de l'UE) sont contre la proposition.
- Violent protesters
face EU travel ban
-
-
- Alan Travis and
Ian Black in Brussels
-
-
- Tuesday December
4, 2001 The Guardian
-
- A list of violent demonstrators
could be used to stop them travelling within Europe under plans
being discussed by the European Union council of ministers.
- The proposal to bar "potentially
dangerous persons" who are "notoriously known by police
forces" follows violent clashes between police and anti-globalisation
demonstrators at Gothenburg and Genoa earlier this year.
- The new dedicated database
covering protesters with a record of violence or public disorder
is part of a planned extension of the Schengen information system
based in Strasbourg which already holds files on 1.3m individuals,
mainly for immigration purposes, and can be accessed from 50,000
computer terminals around Europe.
- Ministers also plan to
extend the Schengen database to include all "foreigners"
-- third country nationals -- such as illegal immigrants and
rejected asylum seekers who have failed to leave the EU within
"the prescribed time frame".
- The anti-protest proposal
has been put forward by Belgium, which currently holds the EU
presidency. It would allow EU countries to bar an individual
from going to a specific event on the grounds that such a ban
would reduce the risk of public disorder.
- The idea will be discussed
by justice and home affairs ministers, including the home secretary,
David Blunkett, later this week. They are also expected to agree
a wider definition of "terrorism" that includes protests
and protesters.
- The move extends to violent
demonstrators the current powers of EU countries to ban known
football hooligans from travelling to a specific match or tournament
abroad if there is evidence that they are out to cause trouble
again.
- The Belgian paper says
the list could work by "alerts" being flagged on the
Schengen information system on any person who is "notoriously
known by the police forces for having committed recognised facts
of public order disturbance" when they are moving alone
or in a group to a specific event, if there is evidence they
are out to "organise, cause, participate in or foment trouble
with the aim of threatening public order or security".
- The kind of events from
which they are to be barred is drawn extremely widely, to include
sporting, cultural, political and social occasions.
- Statewatch, the European
civil liberties monitoring group, said those whose details are
put on the Schengen database are not told that their names are
on the record until they attempt to travel. It cited the case
of two football fans wrongly entered on the list of "suspected"
hooligans who found it took years to get their names removed.
- A Home Office spokeswoman
said the British government generally supported an extension
of Schengen to combat organised crime and terrorism and stressed
that the proposal would not affect the right to peaceful protest
by trade union activists or anti-globalisation demonstrators.
- "Lawful protest is
fine. We do not want to catch trade union activists or peaceful
anti-globalisation protesters," she said.
- Finland and Sweden are
opposed to the idea, as is non-EU member Norway, which does participate
in Schengen. Tony Bunyan, editor of Statewatch, said: "Now
we have the frightening prospect that details of suspected terrorists
and dissenters will be held by the Schengen information system
on one centralised, computerised EU-wide database and all 'foreigners'
in the EU held on another - and both are to be the subject of
'targeted action and/or surveillance'."
- EU ministers are starting
their preparations on the scheme as up to 30,000 anti-globalisation
protesters, including many from Britain, are organising to take
part in a march for global justice in Brussels in 10 days' time
- the first major anti-globalisation protest since September
11.
- <http://www.guardian.co.uk/eu/story/0,7369,611715,00.html>
LES
MÉTHODES BUSH APPLIQUÉES À LA QUESTION SOCIALE
PAR LES SOCIO-FASCISTES JOSPINISTES
- Une manifestation
des instituteurs nantais entièrement séquestrée
par la police
-
-
- La méthode
Jospin: "Interdire les protestations!"
-
- Ce qui s'est passé
aujourd'hui vendredi 8 mars est extrêmement grave et probablement
sans précédent pour les libertés publiques.
- Une délégation
d'instituteurs en lutte pour des créations de postes d'enseignants,
et de parents d'élèves, venant de Nantes, composée
d'environ 140 personnes (trois autocars) devait être reçue
au ministère de l'Education nationale, puis aller ensuite
manifester pacifiquement au siège du Q.G. - "l'atelier"
du premier ministre-candidat à l'élection présidentielle.
- Or, en fin de matinée,
les trois autocars ont été pris en charge dès
l'autoroute de l'Ouest par des agents des forces de l'ordre en
motocyclettes, certains en civils. Après avoir ordonné
par geste que les trois autocars mettent leurs "warnings",
ils ont obligé le convoi à suivre un itinéraire
précis à travers Paris, traversant les carrefours
au feu rouge, sous la surveillance d'un nombre appréciable
d'autres forces de l'ordre postées sur l'itinéraire.
- Un peu plus tard, le convoi
ainsi kidnappé était arrêté à
proximité du siège du ministère de l'Education
nationale, dans la section de la rue de Grenelle située
précisément (sauf erreur de notre part) entre la
rue du Bac et la rue Saint-Simon. Un côté de cette
section très limitée de la rue de Grenelle était
barré par un rideau de gardes mobiles. Dès que
le cortège des manifestants fut conduit dans cette section
de rue, un autre rideau de gardes mobiles s'est déployé
à l'arrière, pour interdire toute sortie en direction
du boulevard Raspail. Tous les manifestants ont donc été
pris dans une souricière (à l'exception de la délégation
syndicale qui a été autorisée à être
reçue au ministère, d'ailleurs sans résultats).
- Les 140 citoyens présents
ont été ainsi séquestrés en plein
Paris, sans aucune information, durant tout l'après-midi,
jusqu'au moment où, le soir venu, leurs autocars ont été
rapprochés sur place, pour les ramener à Nantes,
toujours sous bonne escorte jusqu'à la sortie de Paris.
- [...] 5. C'est une voie
de fait. Depuis quand est-il interdit en France à un individu
de quitter librement une manifestation, et de circuler librement
à sa guise ?
- 6. C'est enfin une atteinte
à la liberté de manifester : le cortège
nantais n'a pas pu se rendre en masse au Q.G. de campagne du
candidat Premier ministre à l'élection présidentielle,
comme il avait été prévu en assemblée
générale à Nantes. [...]
- Luc Douillard Nantes,
8-9 mars 2002
Avec Jospin, c'est Socialisme ET barbarie.
NN
L'enquête qu'il aurait fallu faire
avant la faillite d'Enron
<http://www.c-span.org/enron/index.asp>
Republication de la série de Fox
TV (déc. 01) sur l'espionnage israélien aux Etats
Unis
<http://www.firefox.1accesshost.com/cameron.html>
See how the 9/11 flights were so coordinated.
Click on the web site.
Watch each individual flight first before
clicking on the last arrow to watch all
4 simultaneously:
<http://www.usatoday.com/graphics/news/gra/gflightpath2/flash.htm>
The URL of the RealVideo Archive of the
Milosevic "trial" (with English translation) is:
<http://hague.bard.edu/video.html>
Qui surveillera les surveillants ? Réagir
contre le fichage policier
<http://renseignementsgeneraux.net/>
Dans ce monde de brutes, une fragrance
subtile:
<http://perso.wanadoo.fr/rosesdenormandie/>
Pourquoi les Schtroumpfs sont-ils bleus?
<http://mapage.noos.fr/mr.furelaud/>
Une petite partie du rapport de la DEA
(Drug Enforcement Administration) sur les "étudiants
en arts plastiques" israéliens qui fouinaient près
des bases américaines (affaire finalement soulevée
par Le Monde avec démenti officiel):
<http://atlanta.creativeloafing.com/2002-03-20/news_dea.pdf>
(Leur serveur est très lent; prenez
patience)
Les blagues belges de mauvais goût,
il n'y a pas pire dégeu:
<http://www.geocities.com/rigolecity/pedodevinette.htm>
L'argot "11 septembre" des jeunes
Américains
<http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3266--268724-,00.html>
Vue aérienne de la zone de Guantanamo
<www.space.com/php/multimedia/imagepump/archive.php?category=New>
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ARTICLE 19 <Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.