Si vous estimez que la présence d'un négationniste, adepte de Faurisson, est légèrement déplacée dans un centre de recherches historiques du CNRS, ne le dites surtout pas à votre hiérarchie. Philippe Videlier en sait quelque chose. Depuis trois ans, ce chercheur est au placard, interdit de travail à Lyon pour avoir signalé qu'un archiviste recruté par le centre Pierre-Léon collaborait à des revues niant l'existence des chambres à gaz. En 1995, devant l'absence de réaction de son directeur, notre empêcheur de falsifier en rond démissionne de son poste. Il se retrouve affecté à Chambéry. Comme il travaille spécialement sur les banlieues lyonnaises, il refuse cet éloignement savoyard, saisit les instances nationales du CNRS, qui lui donnent raison et lui proposent, après trois ans de démarches, un poste à l'Institut d'études politiques de Lyon.
Or c'est aujourd'hui le patron de l'IEP qui refuse d'embaucher Videlier, le qualifiant en public de fauteur de troubles ». Précision: ce dernier s'est toujours gardé de dénoncer publiquement son collègue négationniste (repenti depuis). Aujourd'hui, Videlier a décidé de porter plainte en diffamation. On savait que le bouchon» était une spécialité de Lyon. Mais normalement cela désigne un bistrot, pas un interdit professionnel.
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Le Canard Enchaîné 18 septembre 1996
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