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Aucun gazage à Dachau

(par le Dr Martin Broszat)

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Cet article intervient dans le contexte difficile pour l'exterminationnisme des années Rassinier. Rassinier, depuis 1945, avait assisté à la naissance du mythe des six millions dans ses multiples aspects, notamment celui des chambres à gaz. Dès Passage de la ligne, en 1948, il avait émis des doutes sur les « témoignages » qui commençaient à circuler, en affirmant qu'il n'y avait de chambre à gaz ni à Dora ni à Buchenwald. Puis, en avril 1960, il fit une tournée de conférences en Allemagne où il s'interrogea sur l'ensemble des témoignages sur la question (texte de la conférence «Vérité historique ou vérité politique?» sur le site) : la lettre de Broszat à Die Zeit est une réponse à la question de Rassinier. Il est inutile de commenter la nature du texte : Broszat affirme, sans donner la moindre preuve; il ne fait aucune allusion aux témoignages nombreux qui affirmaient l'existence de chambres à gaz d'extermination dans les camps allemands, notamment Bergen-Belsen et Dachau, et se contente de les infirmer implicitement. Le lecteur est sommé de passer d'une croyance à une autre, d'abandonner un dogme pour un autre. Certains ne le firent pas: lors du procès Eichmann, il se trouva encore des faux-témoins pour venir d'écrire la chambre à gaz de Bergen-Belsen. Pour les détails et les références, lire Rassinier, tout y est.

Die Zeit, n° 34, 19 août 1960, p. 16.

On n'a gazé des juifs ou d'autres détenus ni à Dachau, ni à Bergen-Belsen, ni à Buchenwald . La chambre à gaz de Dachau n'a jamais été terminée et mise « en service »1. Des centaines de milliers de détenus qui périrent à Dachau ou dans d'autres camps de concentration situés à l'intérieur des frontières de l'ancien Reich furent victimes avant tout des conditions d'hygiène et d'approvisionnement catastrophiques : en douze mois seulelment, de juillet 1942 à juin 1943, 110.812 personnes moururent de maladie et de faim dans tous les camps de concentration du Reich, d'après les statistiques officielles de la SS. Les exterminations massives de juifs par les gaz ont commencé en 1941-1942 et seulement en peu d'endroits de la Pologne occupée, au moyen d'installations techniques prévues à cette fin, mais en aucun cas sur le territoire allemand : à Auschwitz-Birkenau, à Sobibor-sur-Bug, à Treblinka, Chelmno et Belzec.

Les dispositifs d'anéantissement en masse, camouflés en douche ou en chambres de désinfection dont il est question dans votre article 2 furent construits là et non à Bergen-Belsen, Dachau ou Buchenwald. Cette distinction nécessaire ne change assurément en rien le caractère criminel de l'institution des camps de concentration. Mais elle permettra peut-être de mettre fin à la situation confuse que nous connaissons, où beaucoup d'incorrigibles utilisent des arguments qui sont justes isolément, mais en les séparant de leur contexte à des fins polémiques, et où certains s'empressent de leur répondre en se fondant sur des informations fausses ou incomplètes, bien que leur jugement d'ensemble soit correct.

Dr Martin Broszat, Institut d'histoire contemporaine, Munich

[éditeur des confessions de Höss en 1958]

 

Les réserves exprimées dans cette lettre furent explicitées par Broszat dans la «Note préliminaire» à l'article d'Ino Arudt et Wolfgang Scheffler «Organisierter Massenmord an Juden in nationalsozialistischen Vernichtungslagern», VfZ, 24e année, 1976, cahier 2, p. 109.

«Comme nous l'avons déjà relevé, les exterminations de juifs au sens institutionnel (exécution du programme de la "solution finale") au moyen d'installations de gazage eurent lieu exclusivement dans les camps susmentionnés [Il s'agit des camps de Chelmno, Belzec, Treblinka, Majdanek, Sobibor et Auschwitz-Birkenau mentionnés à la page 105 de l'article.] des territoires polonais occupés. En revanche, dans les camps de concentration, d'une manière générale, il y avait bien des crématoires (pour la crémation des détenus morts en masse ou tués pendant la guerre), mais pas d'installations de gazage. Là où cependant ce fut le cas en particulier (Ravensbruck, Natzweiler, Mauthausen), elles ne servirent pas à l'extermination des juifs au sens du programme de la "solution finale". Elles devaient plutôt faciliter psychiquement le «travail» des Kommandos d'exécution qui, jusqu'ici, consistait à fusiller les détenus, à les tuer par des injections de phénol et par d'autres méthodes.»

31.

 Quelques mois plus tard, le public français prenait connaissance de cette lettre: le 29 décembre 1960 paraissait, dans le n° 520 du journal Rivarol, sous la signature de Charles Schneider, cette nouvelle :

« Depuis une dizaine d’années, il existe à Munich un organisme tout ce qu'il y a de plus officiel, d’esprit résistant et d’humeur pédante comme il sied, de recherches historiques, appelé Institut fur Zeitgeschichte. C'est une sorte d’instance suprême, de haute cour historique, qui décide en dernier ressort de l’interprétation à donner aux événements qui se sont produits entre 1933 et 1945. Le journal Die Zeit ayant publié un article où il était de nouveau question des dizaines de milliers de juifs qui auraient été tués dans les chambres à gaz, ledit Institut lui adressa une lettre rectificative que le journal dut publier et qui contenait ceci : « Ni à Dachau, ni à Bergen-Belsen, ni à Buchenwald, aucun juif ou autre prisonnier n’a été gazé. La construction des chambres à gaz de Buchenwald n’a jamais été terminée et, par conséquent, elles n’ont pu être utilisées. Sur tout le territoire du Reich, il n’y a pas eu d’exécutions au moyen du gaz. »

VOICI LE TEXTE ALLEMAND:

"Weder in Dachau noch in Bergen-Belsen noch in Buchenwald sind Juden oder andere Häftlinge vergast worden. Die Gaskammer in Dachau wurde nie ganz fertiggestellt und "in Betrieb" genommen. Hunderttausende von Häftlingen, die in Dachau oder anderen Konzentrationslagern im Altreichsgebiet umkamen, waren Opfer vor allem der katastrophalen hygienischen und Versorgungszustände: Allein in den zwölf Monaten von Juli 1942 bis Juni 1943 starben laut offizieller Statistik der SS in allen Konzentrationslagern des Reiches 110.812 Personen an Krankheiten und Hunger. Die Massenvernichtung der Juden durch Vergasung begann 1941/1942 und fand ausschliesslich an einigen wenigen hierfuer ausgewählten und mit Hilfe entsprechender technischer Einrichtungen versehenen Stellen, vor allem im besetzten polnischen Gebiet (aber nirgends im Altreich) statt: in Auschwitz-Birkenau, in Sobibor am Bug, in Treblinka, Chelmno, und Belzec.

"Dort, aber nicht in Bergen-Belsen, Dachau oder Buchenwald, wurden jene als Brausebäder oder Desinfektionsräume getarnten Massenvernichtungsanlagen errichtet, von denen in Ihrem Artikel die Rede ist. Diese notwendige Differenzierung ändert gewiss keinen Deut an der verbrecherischen Qualität der Einrichtung der Konzentrationslager. Sie mag aber vielleicht die fatale Verwirrung beseitigen helfen, welche dadurch entsteht, dass manche Unbelehrbaren sich einzelner richtiger, aber polemisch aus dem Zusammenhang gerissener Argumente bedienen, und dass zur Entgegnung Leute herbeieilen, die zwar das richtige Gesamturteil besitzen, aber sich auf falsche oder fehlerhafte Informationen stützen. Dr. M. Broszat, Institut für Zeitgeschichte, München."



1. Note de l'AAARGH: le témoignage du communiste Blaha affirmant la mise en service de la chambre à gaz de Dachau en 1944 et rapportant sa fréquentation du lieu avait été admis à Nuremberg (T. V, p. 175). Cf Rassinier, Le véritable Procès Eichmann, p. 78 et 79.

1 Note de l'AAARGH: Article paru dans le n· 33 de l'hebdomadaire allemand Die Zeit, le 12 août 1960, en première page, sous la signature de son rédacteur en chef R. Strobel; l'article s'intitulait Weg mit ihm! et s'en prenait, avec cette surenchère propre aux journalistes allemands, à un général Unrein qui avait déclaré, d'une part, qu'il n'avait jamais existé de "chambre à gaz" homicide à Dachau et, d'autre part, que des prisonniers allemands avaient été employés par les Alliés pour achever la construction de fours crématoires dans ce camp; Strobel exigeait qu'Unrein fût chassé d'Allemagne. La lettre de Broszat est une rectification des erreurs de Strobel.

 


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