Sommaire
Philippe Brennenstuhl: Avant-propos......................page
1
Jürgen Graf: Hommage à Gerhard
Förster (T).......page 2
Xaver März: Audience du 16 juillet
1998, Tribunal de district - Baden - 16 juillet 1998 (T)..........................................page
6
Xaver März: Audience d'appel du 23
juin 1999 , Tribunal cantonal - Aarau - 23 juin 1999 (T)............page
18
Gaston-Armand Amaudruz: Genèse de
l'article 261 bis du Code pénal suisse.................page
25
Me Balder, avocat: Quand le Conseil fédéral
veut rééduquer le peuple suisse..............page
28
René-Louis Berclaz: Le droit du
plus fort.........page 38
(T) Traduit de l'allemand par Alexandre Rawyler
Dans un Etat de droit, une fois les pouvoirs politiques et législatifs
définis et délimités par l'autorité
souveraine constituante, l'ordre judiciaire devient l'instrument
chargé d'appliquer les lois. Le système judiciaire
suppose des principes et une organisation stables et durables.
En cas de changement, le principe de la non rétroactivité
des lois garantit le justiciable de l'arbitraire. Le pouvoir exécutif
implique au contraire une capacité de réagir aux
impératifs du moment, et d'anticiper sur ceux à
venir: gouverner, c'est prévoir, dit-on. Et pour que cette
vie politique puisse fonctionner dans le respect des principes
qui caractérisent un Etat de droit, il faut tenir compte
de certains critères, applicables aux multiples décisions
à prendre qu'implique la vie culturelle, économique
et sociale d'une nation. En premier lieu vient la garantie d'une
libre information pour tous. Et en principe, la libre information
est garantie par la liberté d'expression, telle qu'elle
se trouve définie par l'article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme, adoptée à Paris
par l'Assemblée générale des Nations Unies
en date du 10 décembre 1948: "Tout individu a droit
à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique
le droit de ne pas être inquiété pour ses
opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre,
sans considération de frontière, les informations
et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit."
Cette libre information doit nourrir le débat public pour
confronter les thèses en présence, de manière
à séparer, dans la mesure du possible, le vrai du
faux, car il est certain qu'une décision basée sur
de faux postulats conduit à prendre des mesures inadéquates
pour le bien commun. Par conséquent, il faut que le débat
public puisse se faire librement, que les opinions puissent s'exprimer
de même, sans quoi les critères qualifiant un Etat
de droit ne sont plus garantis comme ils devraient l'être.
En introduisant une nouvelle norme pénale dont les effets
limitent la liberté d'expression, les forces qui ont suscité
une telle loi réalisent en quelque sorte un "coup
d'Etat rampant", transformant ainsi un Etat de droit démocratique
en Etat totalitaire. L'affaire Graf en est le symptôme le
plus voyant, c'est l'arbre qui cache la forêt; mais, attention,
derrière lui, la forêt est en marche...
Après quelques échanges
épistolaires et téléphoniques, je fis la
connaissance de Gerhard Förster le 1er avril 1993. J'étais
alors sans travail, ayant, une semaine auparavant, perdu mon poste
de professeur de français et de latin à l'école
secondaire et au progymnase de Therwil, suite à la publication
de mon premier livre révisionniste, L'Holocauste au scanner.
Lors de notre première rencontre, dans sa maison de Würenlos,
Gerhard Förster me présenta son projet: il souhaitait
que j'établisse le premier recueil systématique
de déclarations de témoins sur les prétendus
gazages homicides dans les camps de concentration, accompagné
de commentaires critiques. Comme j'avais déjà mentionné,
dans mon premier livre, un nombre important de déclarations
testimoniales et que je bénéficiais déjà
d'une certaine expérience des problèmes "holocaustiques",
il sembla à Gerhard Förster que j'étais l'homme
de la situation, d'autant plus que je ne manquais pas de temps
libre. Ce livre devait paraître dans une maison d'édition
que Gerhard Förster envisageait depuis longtemps de créer
et qu'il baptisa plus tard du nom de Nouvelles Visions.
Au mois de juillet 1993, le professeur Robert Faurisson vint donner
une conférence à Berne, où je lui servis
d'interprète. Cette visite se poursuivit à Würenlos,
et c'est à l'occasion de cette rencontre que le projet
cher à Gerhard Förster se concrétisa grâce
aux conseils que nous prodigua le professeur Robert Faurisson.
Nous décidâmes de limiter nos propos au camp d'Auschwitz,
puisqu'il occupe, et de loin, une place dominante dans la littérature
holocaustique, de même que dans la conscience du public,
toute imprégnée et façonnée par la
propagande toute puissante des médias. Ce projet me permit
encore de rencontrer en septembre 1993 Carlo Mattogno: j'y gagnais
un excellent ami. Comme Mattogno possède un grand nombre
de documents rares sur Auschwitz, je me rendis quelques jours
dans sa famille, non loin de Rome, afin de prendre note des textes
indispensables à la rédaction du futur livre, lequel
fut terminé en août 1994, quelques mois avant l'entrée
en vigueur de la loi muselière. Publié à
3000 exemplaires aux éditions Nouvelles Visions, ce livre,
intitulé Auschwitz: aveux des coupables et témoins
oculaires de l'Holocauste, fit l'objet d'un deuxième tirage
au début de 1998.
[3]
Depuis longtemps déjà, j'envisageais de mettre en
lumière les multiples aspects contradictoires de l'Holocauste,
sous la forme vivante et imagée du dialogue. L'idée
m'en fut donnée en 1993 par la parution de l'excellent
livre du Dr Ernst Gauss (pseudonyme de Germar Rudolf), dans lequel
les cours du Dr Gauss sont constamment interrompus par les questions
pertinentes des étudiants. Mais contrairement au livre
de Gauss, mon nouveau livre dont j'avais déjà l'ébauche
en tête, devait rapporter un authentique dialogue entre
deux groupes, dont l'un serait partisan de la version obligée
de l'Holocauste, et l'autre de la version libre. A cela, s'ajouterait
un débat contradictoire sur d'autres aspects controversés
de l'histoire contemporaine. Les entraves légales m'obligèrent
à revenir à une forme fictive, avec comme cadre
une classe d'école en Allemagne, ceci à défaut
de pouvoir organiser un vrai débat. Au lieu dit Sanningen
(qui veut dire Vérité en suédois),
ces dialogues, de même que les descriptions historiques,
devaient s'avérer très proches de la réalité,
car, à ma grande surprise, il y eut de nombreux lecteurs
qui prirent la fiction pour argent comptant: une dame d'un certain
âge voulut même savoir où reposait Margarete
Lämple (l'héroïne assassinée), afin d'aller
fleurir sa tombe!
Cet ouvrage parut en automne 1995 sous le titre parfait, choisi
par Gerhard Förster, de La recherche en histoire contemporaine:
cause de mort, à un moment où la loi totalitaire
sur l'interdiction de réfléchir était déjà
appliquée. Je ne me suis jamais soucié le moins
du monde d'une telle monstruosité juridique, Gerhard Förster
non plus. Nous n'étions tous deux nullement disposés
à voir notre conduite dictée par certains Juifs,
à leur rendre compte de nos idées, de nos recherches
et de nos écrits.
Bien accueillie par un large public, une deuxième édition
de cette oeuvre de fiction parut au début de 1998.
Une troisième phase de ma collaboration avec Gerhard Förster
commença lorsque, à la fin de 1996, il décida
de publier le résultat d'un travail que nous avions réalisé
ensemble, sous la forme d'une brochure intitulée Du
déclin de la liberté en Helvétie. A vrai
dire, ce texte aurait dû paraître dans l'anthologie
éditée par Rolf-Josef Eibicht sous le titre Répression
et persécution de patriotes allemands ; comme l'éditeur,
cependant, afin d'éviter des poursuites pénales,
ne voulut pas publier des écrits qui seraient considérés
comme révisionnistes, il déclina finalement cette
contribution, de même qu'un texte du professeur Faurisson
sur la loi Gayssot en France. C'est alors que Gerhard Förster
s'engagea à imprimer et à diffuser cette brochure,
ce qu'il fit.
[4]
Je rendis visite une trentaine de fois à Gerhard Förster,
chez lui, à Würenlos. Là, je voyais bien la
lente et inexorable dégradation de sa santé, et
admirais sa lutte acharnée pour développer, envers
et contre tout, sa maison d'édition, malgré des
souffrances causées par le diabète, l'ostéoporose
et d'autres infirmités dues à l'âge, sans
compter les tracasseries policières, particulièrement
lors de leur intervention en été 1995, ni le perpétuel
harcèlement de la chiennerie médiatique.
Gerhard Förster a fait l'expérience des joyeusetés
du nouveau modèle de notre "Etat de droit", revu
et corrigé par Sigi Feigel (1), pour avoir subi de nombreux
interrogatoires inquisitoriaux, menés par un ex-garde rural
semi-analphabète, promu à l'instruction pénale
à Baden, et pour avoir été soumis à
des perquisitions domicilaires, à des séquestres
de livres, pour finir par le procès du 16 juillet 1998
à Baden, où, sous la folle accusation de "racisme",
il fut condamné à 12 mois de prison sans sursis,
ainsi qu'à une amende très élevée.
Le professeur Robert Faurisson, présent lors de cette parodie
de justice, exprima sans ménagement son indignation après
avoir entendu la présidente Staubli harceler de questions
déplacées un vieillard déjà condamné
par la maladie. Pour un professeur arménien de mes amis,
ce procès marqua "le début du bolchévisme
en Suisse".
Gerhard Förser supporta cette répugnante mascarade
judiciaire avec le stoïcisme qui fait la force de son caractère.
Qu'il ne verrait jamais la prison de l'intérieur, à
cause de son état de santé, il le savait lucidement;
en outre, il avait légué à temps ses biens
à son neveu afin qu'aucun centime ne tombe dans les caisses
de l'Etat de non-droit.
Certes, collaborer avec Gerhard Förster, de par sa riche
et forte personnalité, ne fut pas toujours exempt de difficultés;
néanmoins, nous les avons toujours surmontées. Il
connaissait et tolérait mes faiblesses, et réciproquement.
Après avoir fait ses preuves au front, comme soldat, dans
le combat pour la défense du Reich allemand contre le bolchévisme
et la ploutocratie anglo-américaine, et s'être distingué
après la guerre comme ingénieur émérite
et inventeur fécond (une cinquantaine de brevets d'invention
en sont les preuves), cet homme pince-sans-rire, parfois acerbe,
totalement intègre, contribua ces dernières années,
de manière inestimable, au rayonnement du révisionnisme
historique.
[5]
Je me souviens avec précision du jour où Gerhard
Förster me dévoila les raisons profondes de son engagement
en faveur de la cause révisionniste. Son père, un
Silésien, avait succombé, comme plus de deux millions
d'Allemands, lors du nettoyage ethnique dont fut victime la population
de l'Est de l'Allemagne, dans des conditions d'une inconcevable
cruauté. Gerhard Förster en conçut d'autant
plus d'amertume que personne ne reconnut jamais ce génocide.
"On ne parle que de l'Holocauste et des chambres à
gaz" disait-il avec rancoeur. Or, comme il connaissait déjà
depuis environ 1980 la vérité sur l'Holocauste et
les chambres à gaz, il prit la décision de vouer
le restant de sa vie au combat contre le plus grand mensonge de
notre siècle. Un jour viendra où personne ne pourra
plus trouver d'excuses à la partition du territoire allemand,
ni de prétextes à l'expulsion des Allemands de leur
terre natale et aux infamies qui leur sont liées. Il était
conscient qu'il ne verrait jamais ce jour. Esprit réaliste
et stoïque, il ne croyait pas à un miracle prenant
la forme d'une soudaine percée des thèses révisionnistes.
Conscient des rapports de force en jeu, il savait qui contrôle
les médias et de qui la Justice reçoit des ordres:
tout cela, ne l'avait-il pas lui-même vécu? Mais
il voulait apporter sa contribution à l'avènement
de l'inexorable percée, quel qu'en fût l'heure après
sa disparition: mission accomplie!
La dernière fois que je vis Gerhard Förster fut le
dimanche 20 septembre 1998. Il se trouvait dans un hôpital,
à Wettingen, où je lui rendis visite en compagnie
de notre ami commun Arthur Vogt, et de sa fidèle secrétaire
serbe, Anita. Il avait bon moral et caressait un vieux rêve:
rédiger un livre sur Copernic, cet autre chercheur de vérités,
qui l'avait fasciné sa vie durant. Comme il était
trop faible pour écrire, et que j'étais en mesure
de lui traduire les sources documentaires polonaises, il me pria,
lors de cet ultime entretien, d'assumer le rôle "d'alter
ego".
A peine trois jours plus tard, à l'aube du 23 septembre
1998, Gerhard Förster s'éteignit paisiblement, sans
souffrance. Etant, ce jour, en route pour la Floride, je n'appris
son décès qu'au retour, et pus encore participer
à la cérémonie d'adieu. Gerhard Förster
a bien mérité de sa patrie, et des esprits libres.
Ma profonde reconnaissance lui est acquise, car il était
l'unique personne en Suisse à posséder à
la fois le courage et les moyens de publier mes travaux, après
l'entrée en vigueur d'une loi totalitaire qui prétend
interdire la recherche critique.
"Monsieur Frischknecht, à vrai dire, qu'avez-vous
fait de positif dans votre vie?" lança Gerhard Förster
à un énergumène de la presse, connu et spécialisé
dans la délation, qui, précisément, essayait
de glaner des informations à son sujet; et l'énergumène
de se confondre et de bafouiller... S'il avait été
interpellé de la sorte, Gerhard Förster, lui, aurait
su que répondre: de réalisations positives, sa vie
en était jalonnée. Ceux qui le connaissaient le
savent bien!
[6]
Compte rendu du procès de première
instance de Jürgen Graf, et de son éditeur Gerhard
Förster, devant le Tribunal de district de Baden (canton
d'Argovie), le 16 juillet 1998.
Ce procès marque un tournant dans la politique de répression
fondée sur l'application de l'article 261 bis du Code pénal
suisse. Durant les deux premières années de son
existence (1995-1996), la "loi contre le racisme" n'avait
été appliquée qu'avec une certaine hésitation.
Mais dès le début de l'année 1997, on voit
apparaître toute une série de procès, conséquence
du temps dévolu à l'instruction de ces affaires.
En effet, le juge d'instruction Guido Näf avait retardé
le procès pendant près de deux ans, apparemment
parce qu'il se rendait compte de la faiblesse des bases sur lesquelles
reposait l'accusation du représentant du ministère
public, Dominik Aufdenblatten (l'accusation principale, datant
du 4 avril 1996, avait été complétée
par plusieurs autres accusations). En février 1998, ce
dossier fut finalement retiré au juge Guido Näf et
une procédure disciplinaire ouverte contre lui, sur l'issue
de laquelle rien n'a filtré en raison du secret professionnel.
La jeune juge Andrea Staubli, plus docile, et sans doute attirée
par le miroir aux alouettes, a repris la conduite de l'instruction.
C'est dans une salle bondée, aux trois quarts favorables
aux deux accusés, que se sont déroulés des
débats placés sous haute surveillance policière.
Précisons que les propos sont rapportés ici non
au mot près, mais en substance, seules les minutes du procès
faisant foi pour l'Histoire.
En premier lieu, l'ingénieur chimiste diplômé
Wolfgang Fröhlich, cité comme témoin par la
défense, se présenta brièvement: spécialisé
dans la technique de fabrication et d'application des gaz toxiques,
il a réalisé d'innombrables gazages pour la destruction
de la vermine et de certains germes pathogènes.
Après avoir attiré son attention sur le fait que
les dépositions mensongères sont passibles de poursuites
pénales, avec peine d'emprisonnement à la clé,
la présidente du Tribunal, Andrea Staubli, lui demanda
si les écrits de Jürgen Graf avaient, à son
avis, un caractère scientifique.
Le témoin répondit que, n'étant pas historien,
il n'était pas en mesure de juger le contenu historique
des ouvrages de Jürgen Graf. En revanche, ses déclarations
quant aux aspects techniques des prétendues méthodes
d'extermination de masse par l'emploi de gaz toxique étaient
absolument recevables.
[7]
Par cette déclaration faite sous serment, le témoin
Wolfgang Fröhlich confirme que, techniquement, les gazages
homicides au Zyklon B sont impossibles à réaliser.
C'est alors que le procureur Dominik Aufdenblatten intervint pour
prier la présidente de faire encore une fois remarquer
au témoin qu'il avait l'obligation de déposer conformément
à la vérité, ce qu'elle fit.
Après cet avertissement, le procureur Aufdenblatten posa
au témoin Fröhlich les questions suivantes:
Le procureur -- Des gazages en masse au moyen du Zyklon
B étaient-ils, à votre avis, techniquement possibles?
Wolfgang Fröhlich -- Non.
Le procureur -- Pourquoi pas?
Wolfgang Fröhlich -- Le Zyklon B se présente
comme une substance granuleuse imbibée d'acide cyanhydrique
adsorbé. Ce dernier est libéré au contact
de l'air. Le point d'ébullition de l'acide cyanhydrique
est de 27,5 degrés C. Plus élevée est la
température ambiante, plus rapide sera la vitesse d'évaporation.
Les chambres d'épouillage, où le Zyklon B était
utilisé dans les camps de concentration et ailleurs aussi
étaient chauffées à 30 degrés C ou
davantage, de sorte que l'acide cyanhydrique quittait rapidement
les granulés porteurs du gaz. Par contre, dans les morgues
à moitié souterraines des crématoires d'Auschwitz-Birkenau
où les cadavres étaient déposés, et
où, selon les déclarations des témoins oculaires,
auraient eu lieu des assassinats massifs au gaz Zyklon B, les
températures étaient beaucoup trop basses. Même
en tenant compte d'un réchauffement des locaux par la température
corporelle des hypothétiques occupants, la température
ambiante n'aurait pas pu dépasser 15 degrés C, y
compris pendant la saison chaude. Plusieurs heures se seraient
écoulées avant que l'acide cyanhydrique soit évaporé.
Aux dires des témoins oculaires, la mort des victimes se
produisait très rapidement: des témoins mentionnent
des durées allant de "immédiatement" jusqu'à
"15 minutes". Pour arriver à tuer des occupants
de la "chambre à gaz" en un temps aussi court,
les Allemands auraient dû utiliser des quantités
de Zyklon B très importantes, de l'ordre de 40 à
50 kg par processus de gazage. Ceci aurait rendu tout travail
dans la chambre à gaz absolument impossible. Les préposés
des équipes spéciales qui, selon les témoins,
étaient chargés de vider ces locaux, se seraient
effondrés aussitôt entrés, même s'ils
avaient porté un masque à gaz. Par les portes ouvertes,
d'énormes quantités de gaz toxique se seraient répandues
à l'air libre, contaminant ainsi tout le camp.
Après cet exposé scientifiquement correct, le public
présent dans la salle ne put retenir ses applaudissements.
[8]
Quant au procureur Aufdenblatten, il fit la réquisition
suivante: "J'invite ici le Tribunal à porter plainte
contre vous (Wolfgang Fröhlich) pour discrimination raciale
et pour violation de l'article 261 bis; sinon, je le ferai moi-même."
C'est alors que Me Jürg Stehrenberger, avocat de Gerhard
Förster, se leva pour informer la cour que, confronté
à cette insupportable entrave à l'exercice de son
mandat de défenseur, il souhaitait réfléchir
afin de savoir s'il ne convenait pas qu'il renonce à défendre
son client. Accompagné de Me Urs Oswald, avocat de Jürgen
Graf, il quitta la salle quelques instants. Une fois de retour,
les deux avocats déclarèrent qu'ils protestaient
avec la dernière rigueur contre le procédé
du représentant du ministère public, mais qu'ils
allaient néanmoins continuer à s'acquitter de leur
devoir. Une telle décision, lourde de conséquences,
ne correspondait pas aux voeux des accusés, car ni Jürgen
Graf, ni Gerhard Förster ne souhaitaient la démission
de leurs avocats respectifs. Dans le cas de figure le plus favorable,
un tel retrait aurait eu pour conséquence une remise d'audience
de quelques mois, et l'imposition probable aux accusés
de défenseurs commis d'office. Or, ces derniers pourraient
se laisser complaisamment mener par le ministère public
et, de fait, jouer le rôle d'un second accusateur, comme
c'était le cas dans les procès politiques en URSS.
En exigeant qu'une plainte soit portée contre le témoin
Wolfgang Fröhlich, le représentant du ministère
public, Dominik Aufdenblatten, a rempli par sa réquisition
les éléments constitutifs d'une infraction qualifiée
d'intimidation de témoin.
Relevons qu'un autre témoin venu exprès de France
et présent dans la salle, le professeur Robert Faurisson,
s'est vu interdire de déposer par le Tribunal, pour le
motif qu'ayant été condamné pour révisionnisme,
son témoignage serait irrecevable. (2)
[9]
Après cette première suspension d'audience, la présidente
Andrea Staubli interroge Gerhard Förster. En raison de son
état de santé extrêmement précaire,
l'accusé a dû être amené en fauteuil
roulant dans la salle d'audience. Son interrogatoire, qui a duré
plus de deux heures, a visiblement fatigué ce vieil homme
gravement malade. Sous des dehors mielleux, la présidente
Andrea Staubli fit preuve à son égard d'un acharnement
inadmissible. (Gerhard Förster est décédé
un peu plus de deux mois après l'audience, le 23 septembre
1998). Le responsable des éditions Nouvelles Visions (Neue
Visionen GmbH), est un homme âgé de 78 ans, veuf,
souffrant d'ostéoporose et de troubles cardiaques. Son
père est mort, ainsi que deux millions d'Allemand, lors
du génocide qui a accompagné leur expulsion des
provinces de l'Est en 1944-1946. Natif de la Silésie, ingénieur
diplômé et depuis longtemps citoyen suisse, Gerhard
Förster est détenteur d'environ 50 brevets d'invention.
Si nous omettons de rapporter le compte rendu complet de l'interrogatoire
de Gerhard Förster, c'est que celui-ci n'apporte rien de
significatif du point de vue historique.
L'audience se poursuit avec l'interrogatoire de Jürgen Graf
par la présidente Andrea Staubli.
A la question de savoir si un holocauste avait eu lieu, Jürgen
Graf a répondu: c'est une question de définition.
Si vous entendez par "Holocauste" une brutale persécution
des Juifs, des déportations en masse dans les camps et
la mort de beaucoup de Juifs par des maladies contagieuses, l'affaiblissement
et la sous-alimentation, c'est naturellement un fait historique
reconnu. Mais le terme grec "Holocauste" signifie: "complètement
brûlé", respectivement: "sacrifice où
la victime est entièrement consumée par le feu".
Ce terme reste utilisé par les historiens conformistes
pour désigner le prétendu gazage, et sa suite, la
crémation en masse de Juifs dans les camps d'extermination.
Et cela, il s'agit d'un mythe.
La présidente -- Vous considérez-vous comme
un révisionniste? que veut-dire ce terme?
Jürgen Graf -- Oui, je me considère comme révisionniste.
En général, ce terme est appliqué aux historiens
qui soumettent l'histoire officielle à un examen critique.
Appliqué à l'Holocauste, le révisionnisme
conteste trois points capitaux:
1 -- L'existence d'un plan pour l'extermination physique des Juifs.
2 -- L'existence de camps d'extermination et de chambres à gaz pour les exécutions.
3 -- Le chiffre de 5 à 6 millions de victimes juives. Nous ne pouvons pas donner le nombre exact des victimes, car la documentation n'est pas toujours accessible. Personnellement, j'estimerais ce chiffre à moins d'un million.
[10]
La présidente -- Etes-vous un historien qualifié?
Jürgen Graf -- Non. Mais je fais cependant remarquer
à la Cour que les deux représentants les plus connus
de la littérature historique traitant de l'Holocauste,
les Juifs Gerald Reitlinger et Raul Hilberg, ne sont pas des historiens
qualifiés. Reitlinger est un expert en histoire de l'art,
Hilberg un juriste. Quant au Français Jean-Claude Pressac,
que les médias ont présenté comme celui qui
a réfuté les thèses révisionnistes,
c'est un pharmacien. Si un historien de l'art, un juriste et un
pharmacien ont la possibilité de s'exprimer sur l'Holocauste,
un philologue a bien ce droit aussi.
La présidente -- Quelles sont vos motivations pour
rédiger de tels livres?
Jürgen Graf -- Mon motif essentiel n'est pas la défense
du peuple allemand, bien que j'aime les Allemands. Mon motif essentiel
est l'amour de la vérité, car je ne supporte pas
le mensonge.
La présidente -- Comment définissez-vous
le concept de méthode scientifique?
Jürgen Graf -- Le critère déterminant
de la méthode scientifique est de prendre connaissance
de tous les arguments contraires avant de formuler sa propre thèse.
C'est ce que font les révisionnistes.
La présidente -- Qualifiez-vous vos propres livres
de scientifiques?
Jürgen Graf -- Je les classerais en trois catégories;
Auschwitz: aveux des coupables et témoins oculaires
de l'Holocauste, ainsi que le livre sur Maidanek à
paraître bientôt et dont je suis l'auteur en collaboration
avec Carlo Mattogno, sont des ouvrages scientifiques. La Duperie
de l'Holocauste (der Holocaustschwindel) et l'Holocauste
au Scanner (der Holocaust auf dem Prüfstand), je les
appellerais plutôt des ouvrages de vulgarisation. Dans ces
livres, je ne donne pas, pour l'ensemble, des conclusions qui
me seraient propres; je résume et synthétise les
recherches du révisionnisme en général. Quant
au titre La recherches en histoire contemporaine: cause de
mort, c'est tout simplement un roman et, comme tel, il n'est
naturellement pas de nature scientifique.
La présidente -- Qu'est-ce qui vous a incité
à écrire votre livre sur Auschwitz?
Jürgen Graf -- Il n'existe pas de preuves matérielles
ni documentaires sur les prétendus gazages en masse à
Auschwitz, mais uniquement des dépositions de témoins.
Il m'est venu l'idée d'inventorier les plus importants
de ces témoignages, de les citer et de les analyser. Si
aucun historien n'a eu cette idée avant moi, ce n'est pas
de ma faute.
[11]
La présidente -- Considérez-vous que les
dépositions des témoins sont peu dignes de foi?
Jürgen Graf -- Oui. A titre d'exemple, supposons que
trois témoins décrivent un accident de la route.
Le premier dit que l'automobile a quitté la route, a pris
feu et a explosé; le second, que la même automobile
est entrée en collision frontale avec
une voiture venant de la direction opposée; et le troisième,
que l'automobile a passé sur un pont, que celui-ci s'est
écroulé et que le véhicule est tombé
dans la rivière. Que faites-vous alors? Quelles conclusions
tirez-vous de ces témoignages quand il n'y a pas de carcasse
de voiture, aussi loin qu'on regarde aux alentours, et qu'il n'y
a ni rivière ni pont? Les dépositions des témoins
des gazages se contredisent sur tous les points possibles, et
là où elles concordent, elles contiennent toujours
les mêmes impossibilités, ce qui leur enlève
toute crédibilité. Par exemple, de nombreux témoins
prétendent qu'à Auschwitz on a brûlé
en un quart d'heure trois cadavres dans le moufle d'un four. La
capacité réelle était de un corps par moufle
et par heure; le chiffre indiqué par les témoins
est donc exagéré de douze fois par rapport à
la réalité. Cela nous permet d'en déduire
que les dépositions des témoins ont été
convenues d'avance. Et comment elles étaient convenues,
nous le savons maintenant dans les moindres détails.
La présidente -- Dans l'introduction de votre livre
sur Auschwitz, vous écrivez qu'il n'y a pas de preuve documentaire
de l'extermination des Juifs dans les camps de concentration.
Maintenez-vous cette assertion?
Jürgen Graf -- Cela va de soi. L'historien antirévisionniste
français Jacques Baynac a reconnu dans le Nouveau Quotidien
du 3 septembre 1996 que le manque de traces rend impossible
de prouver l'existence des chambres à gaz homicides. En
1995, j'ai passé près de deux mois avec Carlo Mattogno
dans deux dépôts d'archives à Moscou, où
nous avons parcouru 88 000 pages de documents provenant d'Auschwitz,
et des milliers de pages de documents d'autres camps. Pas un seul
de ces documents n'apporte une preuve de gazage, ne fût-ce
que d'un seul Juif. Cela n'est guère surprenant, car s'il
existait de tels documents, les communistes les auraient, dès
1945, triomphalement montrés au monde entier. Mais non,
les documents ont disparu pendant 46 ans et sont devenus accessibles
aux chercheurs seulement à partir de 1991. Pourquoi? Parce
que les documents allemands établissent de manière
évidente le véritable objectif de la politique nationale-socialiste:
on voulait éloigner les Juifs d'Europe non sans avoir auparavant
exploité leur force de travail dans le cadre d'une économie
de guerre totale.
La présidente -- Dans votre ouvrage La Duperie de
l'Holocauste, vous écrivez: "Après la guerre,
les Juifs étaient toujours là." Qu'entendez-vous
par là?
[12]
Jürgen Graf -- Je veux dire par là que la plupart
des Juifs se trouvant dans la sphère sous contrôle
allemand ont survécu. Dans le Handelzeitung du 4
février de cette année, Rolf Bloch, le président
du Fonds pour l'Holocauste, a déclaré que l'on compte
encore aujourd'hui, près de 50 ans après les faits,
plus de un million de survivants de l'Holocauste. N'importe quel
actuaire peut en déduire qu'au printemps 1945, il y en
avait plus de 3 millions. Ainsi que Walter Sanning le démontre
dans son étude intitulée: Die Auflösung
(La Solution), publiée en 1983 et presque uniquement fondée
sur des sources juives, il ressort que dans les territoires sous
contrôle allemand, et à l'époque de sa plus
grande expansion, ne vivaient que 4 millions de Juifs. De ceux-ci,
plus de 3 millions ont survécu, ainsi qu'on vient de le
voir. Dès lors, comment peut-on arriver au chiffre de 6
millions de victimes?
La présidente -- Pouvez-vous prendre conscience
que des Juifs peuvent se sentir offensés par vos livres?
Jürgen Graf -- Oui, et aussi beaucoup de non-juifs.
Le lavage de cerveau est si total que si quelqu'un tombe à
l'improviste sur la vérité, il en sera facilement
déconcerté.
La présidente -- Et cela vous est-il égal
que des Juifs se sentent offensés par vos livres?
Jürgen Graf -- Dernièrement, Edgar Bronfmann
a dit que la Suisse est comme un homme à qui l'on doit
tenir les pieds au feu pour qu'il entende raison. Pouvez-vous
réaliser qu'en tant que Suisse on se sente offensé
par de tels propos? Au fond, pourquoi parle-t-on toujours des
sentiments des Juifs et jamais de ceux des non-Juifs?
La présidente -- La loi contre la discrimination
raciale a vu le jour suite à un vote démocratique.
Ne devez-vous pas respecter la volonté populaire?
Jürgen Graf -- On a fait croire avant la votation
que cette loi servirait à protéger les étrangers
contre des violences racistes. Mais dans la réalité,
elle sert surtout à protéger les Juifs contre toute
critique. Ce fait est indéniablement prouvé dans
la brochure Adieu à l'Etat de droit, à laquelle
j'ai contribué pour deux courts articles. Pas un seul Suisse
n'a jamais été accusé ou condamné
parce qu'il avait critiqué des Noirs, des Arabes ou des
Turcs. Seul celui qui critique des Juifs se retrouve accusé
puis condamné.
La présidente -- L'histoire que vous racontez dans
La recherche en histoire contemporaine: cause de mort c'est-à-dire
une discussion dans une classe allemande préparant l'Abitur
(bac ou maturité) s'est-elle réellement passée?
[13]
Jürgen Graf -- Cette histoire, cela va de soi, est
fictive.
La présidente -- Mais, dans votre introduction,
vous la décrivez comme si elle s'était réellement
passée ainsi?
Jürgen Graf -- C'est un artifice littéraire
connu depuis fort longtemps. Beaucoup de romanciers prétendent
avoir trouvé un ancien manuscrit ou un message dans une
bouteille trouvée sur une plage.
La présidente -- Dans ce livre, l'étudiante
Marietta déclare que si les Allemands avaient pu utiliser
davantage de Zyklon B, il y aurait eu moins de victimes. Comment
pouvez-vous motiver cette déclaration?
Jürgen Graf -- La cause principale de la mortalité
élevée du camp d'Auschwitz était le typhus
exanthématique, transmis par le pou. A la fin de l'année
1942, l'épidémie de typhus a fait, en l'occurrence,
403 victimes en une seule journée. Les documents montrent
que les responsables du camp demandaient sans cesse du Zyklon
B afin de combattre les poux, mais que les stocks étaient
insuffisants pour faire face à ces demandes. Je fais d'ailleurs
remarquer à la Cour que, pendant toute la guerre, du Zyklon
B a été livré aussi à la Suisse, à
la Norvège et à la Finlande. Cela voudrait-il dire
que dans ces pays des Juifs auraient été gazés?
La présidente-- Dans la brochure Vom Untergang
der Schweizerischen Freiheit (Du déclin de la liberté
en Helvétie), vous écrivez que, pour les Juifs,
l'Holocauste est devenu une religion. Un commentaire là-dessus?
Jürgen Graf -- Approximativement, un Juif sur trois
ne croit plus en Dieu aujourd'hui. Mais presque tous croient aux
chambres à gaz. La croyance en l'Holocauste est le ciment
qui assure la cohésion, la solidarité de tous les
Juifs.
La présidente -- Dans cette même brochure
se trouve la phrase suivante: "La marche vers un Etat policier
a commencé". Pourquoi parlez-vous demarche vers un
Etat policier?
Jürgen Graf -- Si nous vivions dans un Etat policier
total, je serais en prison ou mort, et je ne pourrais pas m'exprimer
ici. Mais si la situation continue d'évoluer ainsi, la
liberté d'expression ne sera bientôt plus qu'un souvenir.
La présidente -- Vous êtes-vous posé
la question de savoir si le contenu de vos livres tombait sous
le coup de la loi sur la discrimination raciale?
[14]
Jürgen Graf -- Dans un Etat réellement respectueux
des droits de l'homme, aucun révisionniste ne pourrait
être condamné en vertu de cette loi. Je me doutais
bien cependant dès le début que l'adversaire n'aurait
pas une attitude loyale et qu'un procès aurait lieu tôt
ou tard.
La présidente -- Pourquoi avez-vous envoyé
un de vos livres au professeur Stegemann, avec la dédicace
suivante: "Au professeur Stegemann, afin qu'il serve le Christ
plutôt que ses adversaires".
Jürgen Graf -- Je savais que Stegemann avait eu plusieurs
discussions avec le révisionniste bien connu Arthur Vogt,
et je croyais un dialogue possible... (Stegemann a déclaré
par la suite qu'il ignorait que Arthur Vogt était révisionniste,
sinon, il n'aurait pas discuté avec lui...)
La présidente -- En rédigeant cette dédicace,
vouliez-vous dire que le professeur Stegemann ne prenait pas au
sérieux ses devoirs de théologien parce qu'il ne
servait en rien le Christ?
Jürgen Graf -- Le professeur Stegemann se dit chrétien,
mais pour un chrétien Jésus-Christ devrait se trouver
au premier rang de ses priorités. Or, tout l'effort de
Stegemann se porte maintenant à servir les intérêts
du judaïsme. J'ai devant moi un livre écrit par un
professeur israélite, Israël Shahak, paru en 1994:
Histoire juive - Religion juive. Le poids de trois millénaires.
L'auteur y démontre, et dans tous les détails, que
la haine envers les non-Juifs, et plus spécialement envers
les chrétiens, se révèle être le moteur
essentiel de la religion juive. Selon le Talmud, un livre que
beaucoup de Juifs placent au-dessus de la Thora, Jésus-Christ
est plongé en enfer et pour l'éternité dans
un chaudron rempli d'excréments bouillants... (Jürgen
Graf veut citer d'autres preuves de la haine du judaïsme
pour les chrétiens, mais la présidente du Tribunal
ne le laisse pas poursuivre...) Quelqu'un pour qui Jésus-Christ
devrait être le bien suprême ne devrait pas avoir
l'idée de flatter des gens selon lesquels Jésus-Christ
est plongé dans des excréments bouillants...
La présidente -- Alors, les Juifs sont donc considérés
comme les adversaires du Christ?
Jürgen Graf -- Pas des Juifs en particulier, entendus
comme des personnes, mais bien de la religion juive.
Après une suspension d'audience, le représentant
du ministère public, Dominik Audenblatten entama son réquisitoire.
[15]
Sa prestation, considérée sous son aspect purement
rhétorique, fut "tristement au-dessous de tout",
à en croire un habitué des prétoires. Le
procureur ne tenta même pas d'établir une relation
contextuelle entre les passages incriminés des livres édités
par Förster par rapport à la doctrine et à
la jurisprudence de la loi antiraciste, et c'est d'une élocution
laborieuse que Dominik Audenblatten se contenta d'aligner des
lieux communs comme: "incitation à l'antisémitisme",
"pseudoscience", "propagande raciste", le
tout enrobé dans un béton de phrases interminables.
Pour le procureur, Graf est d'autant plus dangereux qu'il est
très intelligent; il ne recherche pas la vérité,
mais la déforme sciemment. Ses écrits ont attisé
l'antisémitisme et la xénophobie. Comme Graf est
obstiné et a même reconnu persister dans ses vues
révisionnistes, il ne peut faire l'objet d'un diagnostic
favorable quant à son intégration sociale, raison
pour laquelle le sursis doit lui être refusé. Même
tableau pour Förster, aussi opiniâtre que Graf: l'état
de santé alarmant de celui-ci (dispensé de comparaître
à l'audience de l'après-midi) ne doit pas constituer
une raison de lui accorder le sursis, car la question de sa mise
en détention n'appartient pas au Tribunal, mais à
la Faculté. Pour finir, le représentant du ministère
public demande des peines fermes de 18 mois pour Graf et 16 mois
pour Förster, assorties d'une amende de 27.000 francs pour
le premier et de 22.000 francs pour le second, sans compter la
confiscation des ouvrages incriminés, du matériel
de promotion ainsi que des gains que l'auteur et l'éditeur
ont réalisé en les commercialisant. Un "record"
par rapport à toutes les autres affaires déjà
jugées pour les mêmes "infractions".
Après ce réquisitoire, vient le tour de l'avocat
du plaignant, le théologien protestant Stegemann, défendu
par un avocat juif, Me Liatowitsch.
Selon les déclarations de Me Liatowitsch, son mandant,
le professeur Stegemann, s'était senti profondément
bouleversé et atteint dans son honneur, tant personnel
que professionnel, par le dédicace de Graf. Il exigea pour
son client la somme de mille francs à remettre à
un "fonds de solidarité" (Stegemann lui-même
prit la parole pour décrire son profond malaise, suite
à la réception du livre de Graf accompagné
de sa déplaisante dédicace)
Me Jürg Stehrenberger, avocat de Gerhard Förster, a,
en résumé, prononcé la plaidoirie suivante:
"...face aux plaintes réunies dirigées contre
la Suisse (un total de plus de 40 milliards de francs suisses),
il est important de savoir ce que la Suisse a su, pendant la Deuxième
guerre mondiale, du sort des Juifs. On devrait par exemple chercher
à comprendre pourquoi le délégué du
Comité International de la Croix Rouge (CICR), le Dr Rossel,
qui a visité le camp d'Auschwitz le 29 septembre 1944,
a pu écrire dans son rapport qu'il n'a pas trouvé
confirmation des rumeurs de gazages homicides, et que les détenus
interrogés ne lui avaient pas mentionné de tels
gazages.
[16]
La visite, répétons-le, a eu lieu en septembre 1944!
(cité dans: Documents sur l'activité du CICR
en faveur des civils détenus dans les camps de concentration
en Allemagne).
..l'accusé Gerhard Förster a déjà été
condamné suite à une incessante et malveillante
campagne médiatique. Bien qu'il n'ait servi que 6 semaines
au front comme soldat de première classe de la Wehrmacht,
il a été promu dans la presse officier SS et traité
sans relâche de nazi. A cause de son origine allemande,
il a été mis hors-la-loi et discriminé par
ceux-là mêmes qui se présentent comme les
champions de la lutte contre la discrimination... Gerhard Förster
doit être acquitté."
Vient le tour de la plaidoirie de Me Urs Oswald, avocat de Jürgen
Graf (résumé) :
"...les motivations de mon client ne sont pas le rabaissement
des Juifs, mais la recherche de la vérité. Le ministère
public prétend le contraire sans cependant pouvoir en apporter
la moindre preuve. Il ne s'est pas efforcé de motiver pourquoi
il qualifie de méthode pseudo-scientifique les travaux
de Jürgen Graf. Mon client doit être acquitté
sur tous les points de l'accusation."
Pour conclure, Jürgen Graf a fait la déclaration suivante:
"Ce matin, mon témoin, un ingénieur chimiste
diplômé, au bénéfice d'une longue expérience
professionnelle, et spécialisé dans l'emploi de
gaz toxique pour éliminer la vermine et tuer les virus,
a été informé par le Tribunal qu'il avait
l'obligation de dire la vérité. Quand le représentant
du ministère public lui a demandé si les assassinats
en masse au moyen du Zyklon B dans les chambres à gaz étaient
possibles de la manière décrite par les témoins
oculaires, et dans la négative, pourquoi, il a répondu,
en accord avec ses connaissances techniques et fidèle au
devoir de déposer conformément à la vérité,
que ce n'était pas possible et pourquoi. Que fait alors
le représentant du ministère public? Il dépose
contre mon témoin une plainte pénale! C'est du pur
stalinisme, Mesdames, Messieurs! Je sais que le reproche est grave,
mais je le maintiens. Quelques mots me concernant, bien que je
n'aime pas me mettre en avant. J'ai consciemment échangé
un travail sûr et bien rétribué comme enseignant
au Gymnase contre un avenir incertain. Dès le début,
je me doutais qu'un procès me serait intenté; je
suis surpris que celui-ci ait mis si longtemps à venir.
Et pourtant, Monsieur le représentant du ministère
public a la prétention de lire dans mes pensées;
il prétend que je ne cherche pas la vérité,
mais à propager un mensonge. Croyez-vous donc que quelqu'un
puisse accepter de gaieté de coeur de voir la ruine de
sa carrière uniquement pour le plaisir de diffuser un mensonge?
Nous autres, révisionnistes, nous nous efforçons
d'approcher d'aussi près que possible la vérité
historique. Nous ne demandons rien de plus que l'on nous montre
où se trouvent nos erreurs. Il y en a eu, et savez-vous
qui me les a signalées? D'autres révisionnistes!
De l'autre côté, ne sont jamais venus que des invectives,
des campagnes de diffamation, des menaces, des plaintes pénales
et des procès.
[17]
L'impossibilité de contrer l'argumentaire révisionniste
est apparue de manière flagrante tant dans le réquisitoire
du ministère public ou des propos du professeur Stegemann,
que dans l'article du très excellent M. Hans Stutz paru
il y a peu dans la Weltwoche. Pas un seul argument, pas
une seule critique concernant un point précis, mais des
clichés faciles et vides de sens, comme "méthode
pseudo-scientifique", "antisémitisme", "persécution
raciale", etc...
Sigi Feigel et ses adeptes veulent nous voir derrière les
barreaux et brûler nos livres. Je ne souhaite pas la prison
pour M. Feigel, et si jamais il arrivait à écrire
un livre, je ne réclamerais pas son interdiction. Je propose
à M. Feigel, ou à M. Stegemann, ou à qui
d'autre veut bien soutenir la thèse de l'imagerie officielle
de l'Holocauste, un débat public, objectif, sans polémique
ni parti pris, à la radio ou à la télévision
Les deux thèmes de cette discussion porteraient sur la
réalité de l'existence des chambres à gaz
homicides et sur le nombre des victimes juives du régime
national-socialiste. Depuis très longtemps, dans ce pays
que les étrangers qualifient volontiers de "pays de
la liberté", plus aucun Suisse n'a été
condamné ou incarcéré pour un délit
d'opinion. Voulez-vous, Mesdames et Messieurs du Tribunal, rompre
avec cette tradition à l'aube du XXIe siècle?
Si vous voulez absolument faire un exemple, avec une peine ferme,
alors, s'il vous plaît, enfermez-moi, et pas Gerhard Förster,
si gravement malade! Dans un tel cas, ce n'est pas moi qui serai
couvert de honte, mais la Suisse toute entière!
Une Suisse dans laquelle la liberté d'expression est abolie,
une Suisse dans laquelle une minorité de 0,6 % de la population
décide qui peut lire quoi, une telle Suisse n'est plus
la Suisse.
Laissez-moi terminer avec une citation d'un ami romand, Gaston-Armand
Amaudruz, contre lequel se prépare à Lausanne un
procès semblable à celui-ci. Dans le numéro
371 du Courrier du Continent, Amaudruz a écrit:
"Comme toujours au cours de l'Histoire, imposer un dogme
par la force est un signe de faiblesse. Les exterminationnistes
pourront gagner les procès en vertu des lois-muselières.
Ils perdront le dernier devant le tribunal des générations
futures."
La sentence tombe le mardi 21 juillet 1998. Jürgen Graf et
Gerhard Förster sont condamnés aux plus fortes peines
jamais prononcées depuis l'entrée en vigueur de
la norme pénale contre le racisme en 1995. Le premier écope
de 15 mois d'emprisonnement sans sursis, le second de 12 mois
d'emprisonnement sans sursis également, malgré son
âge et son état de santé. Tous deux devront
en plus payer 8.000 francs d'amende chacun et restituer 55.000
francs provenant de la vente de leurs livres.
[18]
Compte rendu du procès en appel
de Jürgen Graf, devant le Tribunal cantonal du canton d'Argovie,
à Aarau, le 23 juin 1999.
Comme on pouvait s'y attendre, la sentence exemplairement et volontairement
inique rendue en première instance est confirmée
en appel. Rappelons que l'écrivain révisionniste
avait été condamné le 16 juillet 1998 par
le Tribunal de district de Baden à 15 mois d'emprisonnement
sans sursis et à 8.000 francs d'amende, pour avoir publié
plusieurs ouvrages et articles qui, selon le Tribunal, auraient
violé la norme pénale dite antiraciste (art. 261
bis CPS), autrement dit, la loi muselière. L'éditeur
de Jürgen Graf, Gerhard Förster, alors âgé
de 78 ans, domicilié à Würenlos (AG), déjà
très gravement atteint dans sa santé, avait été
condamné à 12 mois d'emprisonnement sans sursis
et, également, à 8.000 francs d'amende; toutefois,
la "Justice" suisse n'est plus en mesure de le harceler,
Gerhard Förster étant parti pour un monde meilleur
le 23 septembre 1998.
Ce nouveau jugement n'a surpris ni l'accusé, ni son défenseur,
le Dr Urs Oswald. Tous deux étaient partis du principe
que, lors de procès politiques, la sentence est déjà
fixée d'entrée de cause: le déroulement de
l'audience d'appel n'a fait que confirmer ce point de vue. Après
une suspension d'audience d'une durée d'une heure, la Cour
devant se concerter pour la bonne forme, le président lut
à haute voix une sentence qui, du fait de sa longueur,
ne pouvait avoir été rédigée pendant
ce laps de temps. Une telle constatation confirme que la longue
plaidoirie du défenseur, concise et engagée, de
même que l'interrogatoire de l'accusé par le président
et par le procureur n'ont pas eu la moindre influence sur le verdict.
L'avocat Oswald aurait ainsi déployé toute sa force
de persuasion, sans influencer le moins du monde un Tribunal ayant
de toute évidence suivi à la lettre des consignes
venues de très haut.
Environ 45 personnes ont pu assister aux débats, d'une
durée de 2h 30, dont plus d'une trentaine étaient
des amis et sympathisants de l'accusé, les autres, des
représentants des médias et quelques Juifs. Le président,
Ruedi Bürgi, assisté de deux juges et d'un greffier
(au contraire de l'an dernier, le quarteron ne comprenait cette
fois que des hommes), interrogea brièvement Jürgen
Graf. Nous restituons ici ces propos, non pas au mot près,
mais en substance.
Le président -- Vos livres continuent-ils de représenter
vos opinions, et les diffusez-vous toujours?
[19]
Jürgen Graf -- Je m'en tiens toujours au contenu de
mes livres, car ils n'ont jamais été réfutés.
Comme vous le savez, il y a déjà longtemps que je
ne vends plus mes livres seul; ils sont diffusés depuis
la Belgique et l'Angleterre.
Le président -- Vous avez souvent souligné
que, selon vous, trois points étaient essentiels:
1 -- La non-existence des chambres à gaz homicides.
2 -- La non-existence d'un plan d'extermination des Juifs.
3 -- Le chiffre erroné quant au nombre de victimes juives
(5 à 6 millions).
Vous ne contestez pas, en revanche, la persécution des
Juifs. Est-ce bien là votre point de vue correctement exprimé?
Jürgen Graf -- Absolument
Le président -- N'y avait-il pas de chambres à
gaz, selon vous, dans les camps de concentration?
Jürgen Graf -- Si, mais utilisées seulement
pour l'épouillage des vêtements.
Le président -- La politique allemande à
l'égard des Juifs s'est-elle limitée, selon vous,
à exploiter leur force de travail?
Jürgen Graf -- Il y eut sur le front de l'Est des
exécutions de Juifs dans un contexte de lutte contre les
partisans. On ne connaît pas le nombre de victimes en raison
du manque de documents fiables.
Le président -- Mais dans les camps de concentration,
s'agissait-il, de la part des Allemands, de n'exploiter que la
force de travail des Juifs?
Jürgen Graf -- Je puis vous citer, de tête,
dix documents de guerre qui vous le confirmeront.
Le président -- Pour quelles raisons alors les gens
moururent à Auschwitz?
Jürgen Graf -- Principalement de maladies. A la fin
de l'été 1942, le typhus exanthématique faisait
presque chaque jour plus de 300 victimes. Une autre cause de mortalité
est due à une mauvaise alimentation. Il y eut aussi des
exécutions, et une exécution, où qu'elle
se passe, est toujours terrifiante, Mais il faut dire que les
exécutions sommaires, sans jugement, étaient interdites.
Le président -- Maintenez-vous aussi qu'il n'y avait
pas de plan pour l'extermination des Juifs?
[20]
Jürgen Graf -- En France, actuellement, vivent deux
fois plus de Juifs qu'avant l'Holocauste, ce qui, en pratique,
ne correspond pas aux effets qu'aurait dû avoir une extermination
massive.
Le président -- Continuerez-vous d'écrire
sur l'Holocauste?
Jürgen Graf -- Vous savez certainement que, depuis
septembre dernier déjà, a paru un ouvrage écrit
par Carlo Mattogno et moi-même sur le camp de concentration
de Maidanek. Ce livre n'a pas fait l'objet d'une dénonciation.
J'en déduis que les études relatives à des
aspects particuliers du prétendu Holocauste ne sont pas
considérées comme punissables. Fin avril, encore
avec Mattogno, j'ai terminé la rédaction d'un livre
sur le camp de concentration de Stutthof qui devrait paraître
à la fin de cet été.
Le président -- Vous avez travaillé sur des
archives. Sont-elles ouvertes au public?
Jürgen Graf -- A Auschwitz, Mattogno et moi ne fûmes
pas admis, au motif, il est vrai, que les révisionnistes
sont indésirables. Ailleurs, nous n'avons rencontré
aucune difficulté. En 1995 déjà, à
Moscou, nous avons visionné tous les documents concernant
la conduite des travaux de construction du camp d'Auschwitz. Aucun
historien officiel ne se rend sur place; nous sommes les seuls
à le faire.
Le président -- Qu'avez-vous à déclarer
quant à ce procès?
Jürgen Graf -- Je constate que votre attitude ne manque
pas de courtoisie; ceci n'empêche pas qu'il s'agit en fait
d'un procès-spectacle de nature politique.
Après ce premier interrogatoire, l'avocat de Jürgen
Graf, Me Oswald, posa encore quelques questions à son client,
que nous reproduisons de même, en substance.
Me Oswald -- Contestez-vous dans vos ouvrages le génocide
des Juifs?
Jürgen Graf -- Comment définissez-vous le terme
"génocide"?
Me Oswald -- La définition qu'en donne l'ONU sert
de référence obligée.
Jürgen Graf -- Selon cette définition, qui
commet un génocide tue des membres d'un groupe ethnique.
Comme les nationaux-socialistes ont incontestablement tué
des Juifs, le génocide, selon la définition de l'ONU,
est établi. Mais que l'on me montre, dans mes livres, un
seul paragraphe où j'aurais contesté un génocide
ainsi défini!
[21]
Me Oswald -- Vous n'êtes pas historien. Comment se
fait-il que vous manifestiez tant d'intérêt pour
l'Holocauste?
Jürgen Graf -- Il est intéressant de relever
que la plupart de ceux qui traitent de l'Holocauste ne sont pas
des historiens professionnels. Ceci est valable pour nous autres
révisionnistes comme pour nos adversaires. Les deux figures
de proue des historiens partisans de l'Holocauste, Raul Hilberg
et Jean-Claude Pressac, n'ont pas non plus fait des études
d'histoire.
Me Oswald -- Vous abordez aussi, dans vos écrits,
les aspects techniques de l'Holocauste; en tant que non-technicien,
certaines compétences ne vous font-elles pas défaut?
Jürgen Graf -- Je me suis renseigné auprès
de spécialistes. Avant la parution de mon premier ouvrage,
je suis allé consulter un spécialiste de l'EPFZ,
compétent pour les moteurs Diesel, ainsi que le responsable
du crématoire de Bâle. Ces deux personnes ignoraient
la finalité de mes questions. Le spécialiste en
moteurs Diesel déclara que les gaz d'échappement
issus d'un tel moteur ne conviennent pas à des buts homicides.
J'avais déjà eu connaissance de cet avis dans des
écrits révisionnistes; maintenant, j'en ai la confirmation.
Le responsable du crématoire m'a dit, qu'en moyenne, il
faut compter environ une heure pour incinérer un corps.
Or, les "témoins" d'Auschwitz font mention de
durées 12, 17, voire 25 fois inférieures à
la réalité.
Me Oswald -- Combien d'archives avez-vous consultées?
Jürgen Graf -- Une à Amsterdam, deux à
Moscou, une à Prague, une à Bratislava, une à
Budapest, une en Biélorussie, deux en Lituanie et six en
Pologne, à savoir: Lublin, Stutthof, Varsovie, Waldenburg,
Wroclaw (Breslau) et Katowice. Bien sûr, nous n'avons pas
trouvé partout des documents susceptibles de nous intéresser.
Me Oswald -- Il existe pourtant de nombreux livres sur
l'Holocauste. Peut-on tous les ignorer?
Jürgen Graf -- Je n'ignore nullement l'existence de
ces livres, et j'ai lu tous les ouvrages classiques des historiens
orthodoxes. J'ai réalisé une analyse critique globale
de plus de 120 pages de l'ouvrage de Raul Hilberg. J'ai pu constater
que cet auteur, qui fait autorité en la matière,
se réfère à d'autres auteurs qui évoquent
des témoins oculaires, toujours les mêmes; ainsi
ces auteurs se servent des mêmes références
depuis des dizaines d'années en se copiant les uns les
autres.
Me Oswald -- Eviterez-vous, à l'avenir, d'exprimer
des opinions que la Justice considère comme punissables?
[22]
Jürgen Graf -- Je ne me prêterai pas au moindre
compromis quant au contenu de mes ouvrages; j'éviterai
cependant des formulations considérées comme pénalement
répréhensibles.
Après cet interrogatoire serré, la plaidoirie de
Me Oswald dura presque une heure: le défenseur de Jürgen
Graf reprit plusieurs arguments développés dans
son mémoire de recours et en produisit de nouveaux. Tout
d'abord, Me Oswald se référa de manière détaillée
à un article paru dans la Neue Zürcher Zeitung
(NZZ) du 12 juin 1999, sous la plume du professeur. Claus
Nordbruch, dans lequel celui-ci fustige la mode du "politiquement
correct", et rompt une lance en faveur du révisionnisme,
considéré au sens le plus large. Nordbruch cite
l'écrivain Martin Walser, selon lequel celui qui touche
aux thèmes tabous, Troisième Reich, les étrangers,
les femmes, dans une optique non souhaitée par le système
dominant, se trouve accusé d'hérésie. Nordbruch
ajoute que la révision de l'Histoire est une chose normale
et raisonnable (Nordbruch, dans son texte, fait des citations
de "L'Holocauste au scanner", un des livres pour lesquels
Jürgen Graf se trouve condamné, sans toutefois nommer
ni le livre, ni son auteur). Il est évident que ni la NZZ,
ni Nordbruch ne peuvent être soupçonnés de
nourrir des idées racistes. On ne peut nier que les textes
publiés par un journal de la qualité de la NZZ
sont à prendre en considération. Cet article confirme
le caractère politique du procès de Jürgen
Graf, et les procès politiques sont indignes d'un Etat
de droit.
Me Oswald tient encore à préciser qu'il ne s'exprime
pas sur le contenu des livres de Jürgen Graf, par manque
de compétences, et qu'il n'est, par ailleurs, nullement
tenu de le faire. Me Oswald relève cependant que Jürgen
Graf est un chercheur sincère et sérieux, pleinement
convaincu de la justesse du point de vue révisionniste.
Le révisionnisme, poursuit Me Oswald, n'est pas une idéologie:
c'est une méthode. C'est la raison pour laquelle la condamnation
de Jürgen Graf, fondée sur la propagande d'idéologies
racistes, n'est pas justifiée. Me Oswald déplore
que le procureur Aufdenblatten, dans sa duplique, n'ait pas cru
bon de répondre à cet argument de poids: visiblement,
il ne disposait plus de contre-arguments pour le faire.
La loi antiraciste interdit la négation d'un génocide.
Mais Jürgen Graf ne nie pas le génocide des Juifs:
il ne fait que contester le nombre des victimes, ainsi que les
gazages, si bien que de telles considérations ne sauraient
tomber sous le coup de la loi antiraciste.
L'attitude critique de Jürgen Graf face aux dires des témoins
oculaires est justifiée par l'affaire Wilkomirski. Dans
un article de la Weltwoche, le Juif Daniel Ganzfried a
démasqué l'imposteur Wilkomirski et l'histoire de
son enfance prétendument passée à Maidanek
et à Auschwitz, inventée de A à Z. il ne
serait venu à l'idée de personne de poursuivre Daniel
Ganzfried devant la justice à cause de cette révélation,
bien que son article soit aussi révisionniste.
[23]
Se basant sur leprincipe de non-rétroactivité des
lois, Me Oswald critique le fait que Jürgen Graf a également
été condamné pour des livres publiés
avant l'entrée en vigueur de la loi antiraciste. La raison
invoquée selon laquelle Jürgen Graf n'aurait pas interdit
à son éditeur Gerhard Förster de diffuser ses
livres est lamentable, car il n'y était nullement tenu.
Me Oswald met fin à sa brillante plaidoirie en exigeant
un acquittement pur et simple: mais il reste réaliste,
et sait que le Tribunal est sous l'empire de fortes pressions
politiques. Dans ces conditions, un acquittement est impossible
pour des raisons politiques, et il demande une peine assortie
du sursis. Son client évitera alors, dans ses prochaines
publications révisionnistes, des formulations incompatibles
avec la loi, et veillera à ne plus faire l'objet de poursuites
pénales.
Dans un bref réquisitoire prononcé en bégayant,
le procureur Aufdenblatten ne fit que répéter ce
qu'il avait déjà raconté il y a un an, en
première instance: Jürgen Graf, intelligent et doué
pour la rhétorique, est un "esprit incendiaire"
qui porte une responsabilité dans l'expansion de l'antisémitisme
en Suisse. Il est le porte-parole des extrémistes, qui
ne peuvent s'exprimer aussi bien qu'il sait le faire, et l'on
tremble en songeant aux conséquences ravageuses d'une telle
influence.
Précisons que, outre sa condamnation pour "discrimination
raciale", Jürgen Graf fut encore condamné à
mille francs d'amende pour "offense", c'est-à-dire
pour avoir envoyé au professeur de théologie Stegemann,
un livre avec la dédicace suivante: "au professeur
Stegemann, afin qu'il serve le Christ plutôt que ses adversaires".
Il est vrai que ce théologien protestant a fait carrière
grâce à ses efforts visant à soumettre l'Eglise
évangélique au judaïsme. Lors du procès
de première instance, Jürgen Graf avait admis qu'il
s'agissait là d'un enfantillage regrettable. Jürgen
Graf répliqua lors du procès de première
instance: "Un professeur de théologie devrait avoir
honte de jouer une telle comédie pour un pareil enfantillage".
Le Juif Liatowitsch, avocat de Stegemann, partie civile, déclara
que le procès intenté à Jürgen Graf
devait avoir un caractère exemplaire. Pour lui, la discrimination
des minorités ne doit plus exister, et la récente
guerre au Kosovo a démontré combien la tolérance
et le respect des droits de l'homme sont importants. Jürgen
Graf est un ennemi de la tolérance et des droits de l'homme,
ce qui constitue une des raisons pour lesquelles il a écrit
ses livres.
En conclusion, Jürgen Graf a fait la déclaration suivante:
"D'abord, un mot à l'attention de Me Liatowitsch:
si les droits de l'homme vous tiennent tant à coeur, je
souhaiterais que vous exerciez vos talents aussi en faveur des
droits des Arabes et des Palestiniens dans l'Etat terroriste et
raciste d'Israël! Ce pays est le seul Etat au monde où
la torture est autorisée par la Justice! (3)
[24]
Il y a toujours eu dans l'Histoire des tentatives répétées
de réprimer par la force une vérité scientifique
contraire aux intérêts des puissants; l'exemple le
plus connu est la persécution des astronoes coperniciens
à la fin du Moyen Age. Aujourd'hui, dans nombre d'Etats
soi-disant "démocratiques", des hommes sont persécutés
parce qu'ils mettent en question l'image convenue du sort des
Juifs pendant la Deuxième guerre mondiale. Les révisionnistes
ont amassé une somme d'arguments qui contredisent la version
officielle et obligée de l'Holocauste. Comme on ne peut
rien opposer à ces arguments, on a utilisé l'instrument
de la persécution pénale pour museler tout débat
à ce sujet. C'est une preuve évidente de faiblesse,
car celui qui veut réprimer un débat par la force
doit avoir quelque chose à cacher. Je réitère
ici et maintenant ma proposition à MM. Stegemann et Liatowitsch
de participer à un débat sur l'Holocauste, ouvertement
et en toute objectivité, à la télévision,
à la radio ou sur un podium public. On verra alors bien
qui a les meilleurs arguments!
Quant à vous, Messieurs de la Cour, comme juristes, vous
savez très bien que la preuve matérielle et la preuve
documentaire prévalent de loin sur la preuve testimoniale.
Seuls les révisionnistes ont rédigé des études
scientifiques, techniques et chimiques sur les prétendues
chambres à gaz homicides. Les conclusions de ces recherches
sont en contradiction totale avec la version officielle de l'Holocauste.
Cette version se base exclusivement sur les déclarations
des témoins. J'ai fait l'inventaire de ces témoignages
dans mon livre sur Auschwitz. Lisez ce que ces témoins
ont déclaré, c'est consternant!
Dans Blick du 11 mars de l'an dernier, on pouvait lire
qu'un satyre, qui avait violé une fillette de 5 ans, avait
été condamné à 9 mois de prison avec
sursis. Contre moi, 15 mois sans sursis ont été
prononcés. Un système judiciaire qui punit des opinions
dissidentes quant à l'histoire contemporaine plus sévèrement
que le viol d'une fillette de 5 ans se discrédite lui-même
et ne mérite plus la confiance du justiciable!
La grande majorité de l'assistance gratifia ces propos
d'applaudissements nourris, pendant qu'un Juif allemand, persifleur,
lançait à Jürgen Graf: "Vous avez oublié
d'ajouter: Heil Hitler!" Une telle pique illustre parfaitement
la mentalité de son auteur, la même finalement que
celle du procureur Aufdenblatten et de la Cour.
Jürgen Graf fera recours auprès du Tribunal fédéral
à Lausanne. A un journaliste, il déclara après
l'audience que cette procédure lui permettrait de gagner
un peu de temps, et qu'il mettrait à profit ce temps pour
travailler.
[25]
En 1986 éclatait en Suisse l'affaire Mariette Paschoud,
comme rebondissement de l'affaire Roques en France. Le 15 juin
1985, le Français Henri Roques, ingénieur retraité,
avait soutenu, devant l'Université de Nantes, une thèse
de doctorat sur les prétendues Confessions de Kurt
Gerstein, lesquelles étaient couramment citées comme
établissant l'existence des "chambres à gaz"
et des massacres à Belzec et Treblinka. Dans sa thèse,
Roques démontre point par point les contradictions et les
impossibilités des Confessions.
Madame Paschoud, professeur d'histoire, avait participé
à une conférence de presse donnée par Henri
Roques et déclaré: "La thèse de Henri
Roques constitue, par son objectivité et par son sérieux,
une remarquable contribution à la recherche de la vérité."
Aussitôt, attisée par le grand rabbin de Lausanne
Georges Vadnaï, se déclenche une violente campagne
de presse qui aboutira à la "mise au placard"
de Mariette Paschoud: rétrogradée, elle n'aura plus
la possibilité d'enseigner.
Le 20 octobre 1986, la Neue Zürcher Zeitung publie
l'article suivant: "Le Conseil fédéral à
l'intention de soumettre au parlement, au cours de la prochaine
législature, un message pour la ratification de la Convention
internationale sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination raciale. En même temps, les Chambres fédérales
auront à se prononcer sur la révision partielle
du Code pénal suisse, devenue nécessaire."
Le 6 février 1987, on peut lire dans le quotidien 24
Heures: "A la suite de l'affaire Mariette Paschoud, la
Suisse va se doter plus vite que prévu, comme la France
et l'Allemagne, d'une législation réprimant le racisme.
Elisabeth Kopp, chef du Département fédéral
de Justice et Police, a promis de faire accélérer
les choses dans une lettre adressée en décembre
dernier au conseiller national genevois Gilles Petitpierre, membre
du comité de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme
et l'antisémitisme)."
Il n'existait aucun rapport logique entre l'affaire Paschoud,
qui touche au révisionnisme historique, et le "racisme",
comme par exemple l'opposition à l'invasion afro-asiatique.
Le rapport réel résidait dans le fait que les antirévisionnistes
et les antiracistes étaient les mêmes personnes,
les mêmes groupes de pression. Et leur but commun, c'était
de supprimer la liberté d'expression que les lois suisses
accordaient encore, afin d'ouvrir les vannes à l'invasion
allogène et de préparer le terrain pour le futur
chantage du Congrès Juif Mondial contre divers pays européens
dont la Suisse.
[26]
L'affaire Mariette Paschoud n'avait pas encore atteint son point
culminant qu'un lobby de très large coalition s'est mis
à réclamer une loi "antiraciste". On y
trouvait évidemment la Fédération des communautés
israélites, la LICRA, les organisations antiracistes, Amnesty
International, le parti socialiste remorquant les autres groupements
marxistes, diverses organisations protestantes et catholiques,
surtout caritatives, et nombre de personnalités de tout
bord. La campagne médiatique, dont la quasi-unanimité
a dû coûter fort cher, s'est étendue sur plusieurs
années et a débordé la Suisse: il s'agissait
en effet d'introduire des lois-muselières dans le plus
grand nombre possible de pays.
Début 1990, présenté par le conseiller fédéral
Arnold Koller, un premier projet de loi est soumis aux Chambres.
Relevons, vu l'importance du fait, que ce texte comportait une
définition du délit: "Par discrimination raciale,
on entend toute forme de distinction, d'exclusion, de restriction
ou de préférence, fondée sur la race, la
couleur de la peau, l'ascendance nationale, l'appartenance ethnique
ou la croyance, qui a pour but ou pour effet de compromettre la
reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions
d'égalité, des droits de l'homme et des libertés
fondamentales."
Une telle définition, qui valait ce qu'elle valait, eût
permis aux justiciables d'éviter de tomber sous le coup
de la loi; il leur suffisait de prendre garde aux termes de leurs
déclarations. Or cette définition disparaît
corps et biens dans les rédactions suivantes! La loi devient
élastique et le juge peut acquitter ou condamner selon
son bon plaisir ou selon les ordres reçus.
Autre point remarquable: le premier projet ne comporte aucune
disposition antirévisionniste! Une telle disposition surgira
plus tard, lors de l'adoption du texte définitif, à
la sauvette.
Le 17 décembre 1992, le Conseil national suisse adopte,
par 102 voix contre 13, l'article 261 bis CPS, miraculeusement
enrichi du dispositif antirévisionniste, plagié
d'une loi autrichienne de 1992. Le coup de la sauvette! Remarquons
aussi que 13 "non" sur 200 députés correspondent
à 6,5 % d'honnêtes gens.
Le référendum populaire contre cette nouvelle norme
pénale ayant abouti, la loi sera soumise au peuple le 25
septembre 1994. Dans 24 Heures du 20 septembre 1994, pratiquement
à la veille du vote, le conseiller fédéral
Arnold Koller cherche à minimiser l'aspect répressif
de la muselière: "La liberté d'opinion est
tellement enracinée dans la tête de nos magistrats
que je ne vois pas le moindre danger." Un mensonge de plus
pour faire voter "oui", comme le prouve la condamnation
de Jürgen Graf à 15 mois de prison sans sursis.
[27
]Pourquoi la campagne médiatique n'a-t-elle commencé
en Suisse qu'en 1986, avec l'affaire Paschoud? -- Parce que, jusque
là, le gouvernement des Etats-Unis, ayant en face une URSS
encore intacte, ne pouvait se permettre de museler une Europe
destinée à résister au communisme. Avec la
"perestroïka" de Gorbatchev, l'essoufflement économique
russe devint évident, et le lobby mondialiste put poser
les premiers jalons en prévision de la chute du Rideau
de Fer. Et l'implosion de l'URSS conféra aux Etats-Unis
une dictature de fait, du jour au lendemain, sur les deux tiers
de la planète. Et comme le gouvernement américain,
contrôlé, n'avait rien à refuser au "lobby",
on comprend ce qui a d'abord paru miraculeux. Comme touchés
par une baguette magique, les parlements des peuples blancs, immobiles
pendant plus de quarante ans, adoptent tout a coup des lois-muselières,
recopiées les unes sur les autres, mais revues et perfectionnées
chaque fois: Argentine (1988); France (1990); Autriche (1992);
Suisse (1994); Allemagne (1995, aggravation de la loi-muselière
existante); Belgique (1995); Espagne (1995, aggravée en
1996 déjà); Pologne (1999); d'autres pays ne perdent
rien pour attendre leur tour.
L'article 261 bis du Code pénal suisse n'est donc pas un
cas particulier; il relève d'un plan mondial visant à
instaurer des polices et des tribunaux de la pensée, afin
de réaliser le mélange des races et de permettre
le chantage planétaire du Congrès Juif Mondial.
Le 25 septembre 1994, la loi dite antiraciste est acceptée
par 54,7 % de "oui" contre 45,3 % de "non".
Les "non" représentent quand même 939 738
"canailles politiques", selon l'heureuse expression
de Sigi Feigel, président influent de nombreuses associations
israélites en Suisse.
Ce vote a eu lieu dans un climat de graves irrégularités.
Les médias, dans une majorité écrasante,
ont présenté la loi comme anodine et visant à
réprimer la violence de groupes marginaux comme les "skinheads",
par exemple. Les quelques "tables rondes" opposaient
un seul partisan du "non" à de multiples adversaires.
De nombreux journaux (dont la Neue Zürcher Zeitung)
refusaient des textes du Comité référendaire,
pourtant payants. Et, pour couronner le tout, Christoph Blocher,
d'abord adversaire de la loi-muselière, a finalement donné
le mot d'ordre du "oui". Il l'a publiquement regretté
plus tard, mais n'a rien fait, jusqu'ici, pour réparer
son erreur.
[28]
Jürgen Graf revendique publiquement
sa qualité de révisionniste et en assume pleinement
toutes les conséquences. Dès lors, son procès
se devait exemplaire, et, à ce titre, il a été
condamné à une lourde peine d'emprisonnement, sans
sursis, malgré un casier judiciaire vierge. On peut certes
admirer le courage d'un homme qui défend avec sincérité
et jusqu'au bout ses convictions, sans être obligé
de partager celles-ci pour autant. Il est en revanche intolérable
de subir un quelconque "diktat" de la part d'une police
de la pensée qui voudrait nous imposer un choix frelaté:
d'un côté, le camp vertueux de la "vérité",
de "l'intégrité morale" et de la "défense
de la mémoire", de l'autre, celui du "mensonge",
de la "perversion intellectuelle" et des "falsificateurs
de l'Histoire". Ce manichéisme primaire, aux dés
grossièrement pipés, voudrait l'Histoire écrite
une fois pour toute en noir et blanc. Cela tient purement et simplement
du terrorisme intellectuel, car malheur à celui qui choisit
le mauvais camp, ou refuse simplement de le désigner.
La radicalisation des discours autour de la question révisionniste
a profondément miné le terrain de l'objectivité
sur lequel repose, en principe, tout débat historique à
prétention scientifique. Le fanatisme de certains a figé
les positions, tout en assignant à la Justice le rôle
indigne de Tribunal de la pensée. En refusant, par lâcheté,
d'assumer leur fonction, les historiens ont amplement participé
à cette monstrueuse dérive vers la dictature sectaire,
et contribué à l'instrumentalisation politique d'un
épisode tragique de l'histoire contemporaine.
Sur le terrain du droit pénal, plusieurs ouvrages (4) ont
tenté d'apporter un éclairage juridique concernant
un sujet aux connotations historique et politique évidentes:
malheureusement, l'approche strictement juridique de la problématique
posée par l'article 261 bis du Code pénal en limite
notablement la portée, le juriste, comme l'historien, étant
désormais pris en otage par les ukases de la pensée
unique.
Dans ces conditions, il nous a semblé plus judicieux de
remonter directement aux sources, et d'examiner deux documents
officiels, à savoir le rapport Rieder et le message du
Conseil fédéral, deux textes particulièrement
révélateurs de l'idéologie dont s'inspire
la norme pénale dite antiraciste.
[29]
Le Rapport Rieder
Le commentaire de la législation antiraciste émis
par le juriste Rieder, à l'occasion d'une rencontre des
représentants des cantons de la Confédération
avec la Commission fédérale contre le racisme, en
date du 2 décembre 1998, se présente comme un premier
bilan de la nouvelle loi, dont le rodage, comme on va le voir,
ne va pas sans poser de nombreux problèmes, même
pour des juristes chevronnés.
Ce qui frappe d'emblée le lecteur de ce commentaire, c'est
le ton inimitable de sa prose, au style aussi impersonnel qu'un
règlement de prison. Un tel autisme rend impossible la
prise en considération du point de vue contraire. Nous
sommes prévenus dès la première page: les
adversaires de l'article 261 bis du Code pénal suisse sont
des infâmes, dont l'opinion relève de l'égarement
mental ("la critique s'égare..."). Ceci en attendant
que le Conseil fédéral ne propose l'internement
en clinique psychiatrique de ses opposants, dans la plus pure
tradition soviétique. La logorrhée de cet éminent
juriste a au moins le mérite de nous avertir: depuis le
1er janvier 1995, la Suisse a quitté l'horizon étriqué
de l'Etat de droit pour entrer dans l'univers métaphysique
des procès en sorcellerie.
Gardons-nous de suivre l'exemple de M. Rieder, pour qui "ces
arguments (de ceux qui critiquent la loi) ne sont pas pris en
considération", et suivons-le dans son exposé,
non pas ligne par ligne, mais en faisant saillir les pierres d'achoppement
de cette loi particulièrement sournoise.
Ainsi, M. Rieder cite, parmi les exemples d'actes antisémites
condamnables, les "pièces versifiées carnavalesques".
Or, tous les régimes qui se sont succédé
depuis le Moyen Age ont toujours considéré le carnaval
comme l'exutoire naturel des tabous; que penser alors de ces pisse-froid
réduits à légiférer, pour la première
fois de notre histoire, contre le carnaval? Au-delà de
la lettre de la loi, ou de tout commentaire juridique détaché,
on tremble en se demandant quel esprit peut bien animer de tels
juges et un tel législateur: le même sans doute qui
se trouve à l'origine des tentatives d'interdire la Passion
d'Oberammergau (Bavière), montée et jouée
tous les dix ans par les habitants depuis le XVIIème siècle,
une interdiction réclamée depuis longtemps par le
B'nai B'rith.
Plus révélateur encore: après nous avoir
présenté les prévenus (présents ou
futurs) et autres condamnés pour "antisémitisme"
ou "révisionnisme" comme "un groupe relativement
petit d'individus éternellement réactionnaires et
incorrigibles" (jusqu'à l'ouverture prochaine de camps
de rééducation qui sauront les corriger?), M. Rieder
reconnaît lui-même "qu'aucune image nette ne
se profile", pour les justiciables promis aux foudres de
l'article 261 bis du Code pénal suisse. C'est bien l'aveu
du retour à un droit médiéval, arbitraire,
à la tête du client et selon la fantaisie du juge,
à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis, c'est-à-dire
le contraire et la négation du droit européen classique.
Pourquoi ne pas rétablir l'ordalie et le duel judiciaire,
ô mânes de Solon et de Portalis?
[30]
M. Rieder continue en nous apprenant que le Tribunal fédéral
a constaté que "l'article 261 bis protège essentiellement
la dignité de l'individu dans sa qualité d'appartenance
à une race, une ethnie ou une religion". Voilà
qui ouvre le ban à de bien intéressantes définitions:
* Comment le discours officiel peut-il à la fois proclamer
que les races humaines n'existent pas et protéger dans
le même temps la qualité d'appartenance à
une race? Faudra-t-il s'inspirer de la législation nazie
pour définir l'appartenance raciale? On se garde bien d'y
répondre.
* Dans quelle mesure protège-t-on par ailleurs la "qualité
d'appartenance à une religion"? Si je suis un intégriste
taliban et que ma foi religieuse me pousse à égorger
les infidèles, séquestrer les femmes ou tuer les
oiseaux à cause de leurs chants impies, suis-je protégé
dans l'exercice de mes convictions par l'article 261 bis? En réalité,
la législation dite "antiraciste" est antinomique
de la notion d'ordre public. Son application substitue à
la démocratie (gouvernement de la majorité dans
le respect des minorités), le gouvernement d'une ou de
plusieurs minorités au détriment de la majorité.
* Suis-je enfin protégé si je n'appartiens à
aucune religion? Ainsi, lorsque le grand rabbin Sitruk déclare
que les mariages mixtes sont encore pires pour le peuple juif
que l'Holocauste, lorsque les autorités religieuses islamiques
m'interdisent d'épouser une musulmane si je ne me convertis
pas à l'Islam, ai-je le droit, oui ou non, de réclamer
la protection de la Justice en ma qualité de non-juif,
ou de non-musulman contre de telles atteintes discriminatoires?
Par ailleurs, dois-je me sentir atteint d'une façon générale
dans ma "dignité humaine" au sens de l'article
261 bis lorsque les autorités religieuses sus-mentionnées
condamnent ouvertement les mariages mixtes? La tolérance
est-elle à sens unique? Et dans ce cas, comment concilier
ces comportements discriminatoires à l'encontre de la majorité
du peuple suisse avec le fameux traité international sur
l'élimination de toute forme de discriminations censé
avoir justifié l'adoption de la loi dite antiraciste?
En poursuivant la lecture de ce texte édifiant, on trouve
encore un passage particulièrement explicite: "Ce
que chacun sait aujourd'hui des conséquences de l'antisémitisme
et du mépris de l'homme qu'il implique, rend le rapport
à la dignité humaine tellement évident qu'il
ne nécessite pas d'autres explications". Et les sentiments
antipalestiniens exprimés par certains, et la Serbophobie?
Ces vues reviennent d'une façon éclatante à
édicter des normes spéciales (lex specialis) visant
à ne protéger qu'une minorité implicitement
désignée. Le Conseil fédéral veut-il
rétablir au seul profit d'une minorité les privilèges
judiciaires autrefois détenus par la noblesse ou le clergé?
Cela est-il réellement compatible avec le principe absolu
d'égalité de tous les citoyens devant la loi?
[31]
Plus loin, M. Rieder nous indique qu'il reste encore à
définir ce qui constitue une religion protégée
au sens de la loi. Il nous explique, à titre d'exemple,
que la jurisprudence a dénié cette qualité
à l'Eglise de Scientologie en raison, entre autre, de son
"absence de relation à la transcendance". On
croit rêver: depuis quand des juges suisses ont-ils qualité
pour juger des questions religieuses ou métaphysiques?
En amenant les magistrats à distribuer des labels de "transcendance"
à certaines religions, ce qui revient à les refuser
à d'autres, la norme pénale dite antiraciste n'attribue
pas seulement au pouvoir judiciaire le rôle de dire l'Histoire,
mais bien plus, celui de jouer le rôle d'autorités
spirituelles chargées de différencier le bien du
mal! De telles attitudes, totalement incompatibles avec la liberté
de conscience et de croyance (article 15 de la nouvelle Constitution
fédérale), nous montrent bien que l'esprit de la
norme pénale antiraciste et antirévisionniste nous
fait quitter le domaine de la raison et du bon sens pour entrer
dans celui des mentalités totalitaires.
Sans nous étendre sur la typologie que M. Rieder cherche
à établir concernant des variantes d'états
de faits, suivie de diverses considérations laborieuses
sur le caractère public de l'acte réprimé,
nous constaterons simplement qu'à l'exception d'infractions
qui auraient pu de tout temps être réprimées
sans recourir à l'article 261 bis (injures, voies de fait,
lésions corporelles, menaces, etc...), la nouvelle norme
pénale dite antiraciste semble surtout avoir pour effet
de rétablir la censure (pourtant interdite par l'article
17 de la nouvelle Constitution fédérale), car il
est possible d'être condamné pour avoir diffusé
"une publication d'extrême-droite", et d'être
passible de délit d'opinion par le recours à des
notions imprécises, subjectives, extensibles à l'infini
et vidées de leur sens comme "extrême-droite",
"arsenal de la persécution juive", "contenu
antisémite".
Pour conclure ce bref "vol au-dessus d'un nid de coucou"
que constitue l'article 261 bis, tel que présenté
et interprété par un de ses défenseurs à
l'occasion d'une réunion des autorités chargées
de son application, nous dirons que cette norme pénale
apparaît avant tout comme insolite et particulièrement
étrangère à notre système pénal
traditionnel. Ainsi, ce n'est plus un acte objectivement identifiable
qui est le moteur de la répression pénale, mais
bien l'expression d'une pensée, voire d'une arrière-pensée,
que l'on pourrait qualifier de déviantes par rapport aux
normes imposées par une police de la pensée au service
du politiquement correct. Davantage qu'absurde, scélérate
ou inapplicable, elle apparaît comme une verrue disgracieuse
au sein de notre appareil législatif. Le juriste peine
à comprendre pourquoi, dans une Suisse démocratique
et libérale, on a introduit une norme pénale de
nature totalitaire, qui institue une forme nouvelle de délit
jusqu'au sein des relations les plus privées, et qui est
rédigée en des termes si imprécis que toute
tentative d'application en devient aléatoire et soumise
à l'arbitraire. Et que dire de son influence sur les juges,
le plus souvent soucieux de ne pas déplaire aux ukases
de la pensée unique. De surcroît, elle reste foncièrement
incompréhensible, à moins d'avoir une mentalité
d'inquisiteur, ou de considérer que si tous les citoyens
sont égaux, certains sont plus égaux que d'autres.
[32]
Le Message du Conseil fédéral
On ne saurait comprendre réellement la ratio legis
de l'article 261 bis du Code pénal sans avoir pris connaissance
du message du Conseil fédéral concernant les raisons
qui firent adhérer la Suisse à la Convention internationale
de 1965 sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, avec comme conséquence la révision du droit
pénal du 2 mars 1992 (FF1992 III pp 165 ss).
Ce message s'affirme, en effet, comme un véritable travail
d'orfèvre en matière de rééducation
morale, destiné à tous ceux qui entendraient ne
pas se plier aux directives de la politique fédérale
dans le domaine de l'immigration et du "politiquement correct".
Après avoir rappelé que la Convention susmentionnée
complète d'autres dispositions internationales relatives
aux droits de l'homme, le Conseil fédéral explique
que plus rien ne justifie, précisément pour des
raisons touchant à ces mêmes droits, que la Suisse
n'y adhère pas. Il ajoute que:
"certains incidents provoqués par des extrémistes
en Suisse et en Europe occidentale, mais aussi les signes d'une
xénophobie latente dans une certaine partie de la population
montre que la cause défendue par la Convention est aujourd'hui
encore d'une actualité particulière. La Convention
interdit la discrimination raciale et oblige les Etats parties
à prendre différentes mesures destinées à
combattre et à prévenir celle-ci. Elle exige notamment
que certains actes de discrimination raciale soient sanctionnés
par des dispositions pénales".
C'est ainsi que le Conseil fédéral justifie la mise
en place d'une disposition pénale rendant désormais
punissables "la propagande raciste, les atteintes racistes
à la dignité humaine et le refus, pour des motifs
racistes, d'un bien ou service offerts publiquement", autant
de notions baignant dans un flou juridique volontaire, et dont
l'interprétation est par conséquent laissée
à la libre appréciation des magistrats chargés
de les appliquer. Suit une déclaration de pure forme, destinée
à rassurer les récalcitrants qui émettraient
encore quelque doute sur de possibles dérives en matière
d'atteintes aux libertés individuelles qu'une telle loi
pourrait engendrer. Par cette déclaration, le Conseil fédéral
formule deux réserves: la première est censée
préserver l'importance accordée par notre ordre
juridique à la liberté d'opinion, et la seconde
lui réserve toute liberté dans le domaine de la
politique migratoire. Comme un enfant pris en faute, le Conseil
fédéral cherche des excuses à sa politique
d'immigration, en relevant que celle-ci ne poursuit nullement
des buts de discrimination raciale, quand bien même il n'est
pas exclu, relève-t-il, que l'on puisse lui reprocher de
produire un tel effet.
Dans une dialectique digne des beaux jours du Politbüro,
le Conseil fédéral ne craint pas d'affirmer que
cette loi est à la fois un outil pédagogique destiné
à l'éducation du bon peuple, ainsi qu'un moyen coercitif
susceptible d'amener les plus récalcitrants à se
conformer à ce meilleur des mondes concocté par
nos sept Sages de Berne.
[33]
Soulignons encore une autre ligne de force de ce message: il y
est constaté que les disparités économiques
existant entre le Nord et le Sud et entre l'Est et l'Ouest ont
conduit à des mouvement migratoires dont la Suisse subit
naturellement les effets. En effet, il est à craindre que
ces migrations évoluent en colonisation de peuplement du
sous-continent européen, prélude à la minorisation
des peuples et des cultures indigènes. Il suffit de comparer
les courbes de natalité de chaque ethnie pour s'en convaincre.
Comme cela pourrait entraîner certaines réactions
de défense, voire de rejet, il est rappelé que nous
devons toujours nous préoccuper davantage "de la diversité
ethnique et culturelle". Soyons tout de même rassuré,
le Conseil fédéral tient à préciser
que ceci n'entraînera nullement la perte de notre identité
nationale, mais constitue, tout au contraire, un apport précieux
pour notre culture, et un atout économique pour notre avenir.
Un tel discours cache mal une volonté d'alignement sur
la politique de l'Union européenne, et sur les nécessités
de la globalisation, un terme édulcoré pour désigner
la mondialisation.
Paradoxalement, si le message parle d'un accroissement du nombre
des actes de violence commis à l'encontre de ressortissants
étrangers, il ignore en revanche les problèmes de
criminalité bien plus graves dont sont victimes les Suisses
du fait d'une politique migratoire de moins en moins bien contrôlée,
notamment en rapport avec des requérants d'asile dont le
taux de délinquance devient aujourd'hui alarmant. Qui ignore
qu'en Suisse le trafic de drogue est entièrement en mains
de réfugiés d'Albanie, ou de l'ex-Yougoslavie? Si
la presse s'est largement faite l'écho d'arrestations spectaculaires,
touchant essentiellement une certaine catégorie de requérants
d'asile abusant de la générosité de notre
système d'accueil, les autorités, quant à
elles, se révèlent en réalité pratiquement
incapables de maîtriser la situation sur le terrain.
Le racisme dénoncé par le Conseil fédéral
est curieusement unilatéral: dans son message, il n'évoque
jamais que le comportement d'une partie de la population suisse,
"marquée par des préjugés racistes profondément
enracinés et par la xénophobie". Ainsi accuse-t-il
en priorité un comportement intolérant nourri de
préjugés racistes qui rendraient difficile la cohabitation
pluriethnique, et non pas la volonté, ou l'absence de volonté,
des allogènes de s'intégrer.
Référence ultime et obligée, la persécution
des Juifs par le Troisième Reich, ainsi que la discrimination
raciale dans les pays du Tiers monde, née du colonialisme.
Ces exemples servent de "Tables de la Loi" incontournables,
afin que nul ne s'avise de remettre en question une disposition
dictée par notre devoir de solidarité envers la
Communauté internationale. Et nos Sages, de Berne, de se
livrer à une comparaison discutable entre la diversité
culturelle que nous devons assumer aujourd'hui dans notre pays,
et l'époque lointaine de la création de la Confédération
helvétique, fondée sur de libres alliances entre
cantons souverains, certes ethniquement et linguistiquement différents.
[34]
Mais c'est finalement dans sa déclaration même que
le Conseil fédéral avoue explicitement que la disposition
pénale incriminée a bien pour objectif d'éduquer
le peuple suisse, puisqu'il souligne que les mesures préventives
pour lutter contre les préjugés racistes "peuvent
et doivent, conformément au caractère préventif
de cette disposition, s'adresser à toute la population
de notre pays, qu'elle soit suisse ou étrangère,
et spécifiquement aux groupes particulièrement imprégnés
de tels préjugés. C'est ainsi seulement qu'il
sera possible d'amener la population suisse à changer d'état
d'esprit, dans le sens voulu par la présente Convention".
On ne saurait être plus clair!
A ceux qui ne seraient pas encore convaincus du contenu totalitaire
de la norme antiraciste, citons enfin ce passage du message proprement
hallucinant, lequel dévoile en termes particulièrement
crus et cyniques le futur que l'on veut nous imposer au nom d'une
certaine vision de l'Histoire:
"Indépendamment de la Convention, il existe dans notre
pays un réel besoin d'agir à l'égard de la
recrudescence de la xénophobie et de la haine raciale.
Nous vivons à une époque de grands bouleversements
sociaux. L'idée de l'Etat national avec une population
homogène est aujourd'hui largement dépassée
par les faits, même là où une telle situation
a réellement existé. Les mouvements migratoires
à l'échelle mondiale sont une réalité
à laquelle les pays industrialisés de l'hémisphère
Nord et Ouest de notre planète sont bien obligés
de faire face, qu'ils le veuillent ou non. C'est également
par nécessité que le citoyen moderne devra s'habituer
à l'idée que la population de son pays soit composée
d'éléments très divers. Dans sa vie quotidienne,
il rencontrera de plus en plus souvent des personnes ayant une
apparence très différente de la sienne et ayant
une conception du monde marquée par une culture et une
religion différentes. Etant donné les tensions sociales
que cela peut provoquer, il est nécessaire de disposer
d'une réglementation légale efficace; pour des raisons
de prévention générale, celle-ci doit incontestablement
comporter des dispositions pénales. Des dispositions pénales
ne suffisent toutefois pas à changer les mentalités,
ce qui est en principe le but visé par la Convention (...)".
On ne peut mieux formuler ainsi la négation du droit du
peuple suisse à disposer de lui-même. La société
multiraciale est présentée comme une fatalité
que le peuple devrait accepter dans un grand élan d'enthousiasme
ethnosuicidaire...Mais comme ce programme pourrait bien ne pas
se faire sans quelques "tensions sociales", le Conseil
fédéral se pose en bon berger chargé de mettre
ses moutons sur le droit chemin, bâton en main pour ramener
les brebis égarées...
[35]
De telles vues ne peuvent qu'entrer en conflit avec les libertés
fondamentales garanties par la Constitution fédérale,
mais le Conseil fédéral prétend là
encore que les éléments essentiels des libertés
d'opinion et d'information ne sont pas touchés par la norme
pénale antiraciste, soulignant en particulier que ni l'information
objective, ni le débat politique ne seraient compromis
par la répression pénale de la discrimination raciale.
On a vu dans les faits ce qu'il fallait penser d'une telle déclaration
d'intention. Les récentes plaintes pénales dirigées
contre plusieurs sections cantonales de l'UDC, en raison du caractère
prétendument raciste de la campagne d'affichage sur l'initiative
contre le droit d'asile, prouve au contraire que l'article 261
bis est devenu une véritable épée de Damoclès
au service de la nouvelle Inquisition. A droite comme à
gauche, tout débat sur la question des réfugiés
et de l'immigration s'avance désormais en terrain miné,
car chaque parole ou écrit sont passés au crible
de la grille de lecture imposée par la loi antiraciste.
Lors de l'affaire des fonds en déshérence, l'arme
de l'article 261 bis a été systématiquement
brandie à l'encontre de ceux qui dénonçaient
l'odieux chantage dont la Suisse est victime de la part de certains
milieux, ou qui s'insurgeaient contre la version corrigée
de l'histoire suisse durant le deuxième conflit mondial,
refusant par cette attitude l'autoflagellation de rigueur.
Autre aveu de taille, le message semble admettre que certaines
études scientifiques, nonobstant leur sérieux, pourraient
bien tomber, elles aussi, sous le coup de la loi antiraciste,
la réalité devant se plier aux exigences de la Convention,
laquelle vise notamment à éliminer toute forme d'idée
de supériorité, voire de différence raciale.
Le Conseil fédéral souligne dès lors que
"la diffusion d'idées fondées sur la supériorité
d'une race risquerait bien de poser des problèmes".
Il est par conséquent relevé que "toute étude
sociologique ou ethnologique sur le comportement de certains groupes
de la population se rapprocherait ainsi dangereusement d'un acte
punissable, et que, même les résultats favorables
d'une telle étude pourraient, selon la lettre de la loi,
tomber sous le coup de la disposition proposée". Qui
aurait pu imaginer que la recherche scientifique puisse se retrouver
un beau jour dans le collimateur de la police de la pensée
pour racisme, en attendant des inculpations pour fait de "patrimoine
génétique"?
Quand bien même le message met par la suite l'accent sur
l'incitation à la haine raciale et à la discrimination
pour définir les éléments constitutifs de
l'infraction pénale, la pratique des tribunaux a largement
passé outre. A titre d'exemple, bien que n'ayant à
aucun moment prôné à son interlocuteur arabe
la supériorité de la race blanche, un skinhead était
récemment condamné à Genève au titre
de l'article 261 bis pour avoir simplement déclaré
qu'il était contre le mélange des races. Mais le
Tribunal a considéré que la partie civile devait
se sentir atteinte sans sa dignité humaine en raison de
son ethnie. Dans ce contexte, une simple affirmation identitaire
est érigée en discrimination raciale et devient
condamnable de ce fait.
[36]
Force est de constater que les dérives de la disposition
antiraciste peuvent être infinies dès lors que le
législateur n'a pas clairement posé des définitions
objectives directement applicables par le magistrat, abandonné
à son libre arbitre tout comme aux pressions extérieures,
et pris à son tour en otage d'une mentalité idéologiquement
conforme à la norme imposée par la "pensée
unique". Sauf à faire preuve d'une indépendance
d'esprit et d'un courage intellectuel devenus plutôt rares
de nos jours, la marge de manoeuvre semble bien mince.
En regard de ce qui précède, la liberté d'association
est tout aussi compromise, la Convention exigeant des Etats signataires
d'interdire les organisations "racistes", ce qui implique
qu'une telle association ne jouira plus de la protection de la
Constitution fédérale. Faute de définition
claire, le statut d'association à caractère raciste
sera, n'en doutons pas, distribué en fonction des listes
dressées par les innombrables et vigilants "docteurs
ès antiracisme".
Dans sa mouture originelle, la norme pénale dite antiraciste
ne comprenait pas la partie consacrée à la négation
ou à la minimisation d'un génocide. Cette disposition
a été ajoutée ultérieurement sur la
pression de certains milieux, soucieux d'imposer une version officielle
par rapport à des événements bien précis
de l'histoire contemporaine.
L'application de cette disposition est particulièrement
malaisée, comme on a pu le voir, notamment, avec les retombées
en Suisse de l'affaire Garaudy. Alors que l'application des premiers
paragraphes de la loi consacrée au racisme pose, on l'a
vu, des problèmes de définition, celle du paragraphe
réprimant le révisionnisme pose bien d'autres questions,
comme celle de l'intention, auxquelles il est, en l'état
de la jurisprudence, difficile de répondre. Les considérants
du Tribunal fédéral dans la cause Ferraglia, accusé
d'avoir diffusé l'ouvrage de Roger Garaudy, Les Mythes
fondateurs de la politique israélienne, apporteront
sans doute quelques éléments de réflexion
intéressants.
Il est toutefois déjà possible de constater que,
dans la pratique, les magistrats cherchent à rattacher
le comportement pénalement incriminé au titre de
"révisionnisme" aux autres dispositions de l'article
261 bis. Cette manoeuvre vise à requalifier l'infraction
en décrétant que l'attitude du prévenu relève
d'abord du racisme, voire de l'antisémitisme, en ce sens
que la volonté réelle de l'accusé vise principalement
à porter atteinte à la dignité d'un groupe
de personnes en raison de leur appartenance ethnique ou religieuse.
Cette petite gymnastique procédurale permet au magistrat
de s'échapper d'un terrain qu'il considère, certes
avec raison, comme glissant, et pour lequel il est mal chaussé.
Ainsi, l'argumentation scientifique et historique présentée
par la défense devient d'entrée de cause obsolète,
car il n'est plus nécessaire de procéder à
l'examen, et surtout à l'expertise des preuves présentées
par l'accusé. On évite de cette façon d'entrer
en matière sur le fond du problème posé,
avec tous les risques de "révision" que cela
implique.
[37]
Dans la cause Berclaz, notamment poursuivi pour avoir importé
et diffusé le Rapport Rudolf, le Tribunal fribourgeois
a considéré, rejoignant en cela le Tribunal cantonal
vaudois dans l'affaire Ferraglia, que la seule diffusion d'écrits
révisionnistes n'était pas punissable en application
de l'article 27 du Code pénal sur les délits de
presse. Acquitté de ce chef d'accusation, l'inculpé
a en revanche été condamné pour avoir distribué
des tracts révisionnistes dont il était l'auteur,
les magistrats ayant considéré que ce document niait
le génocide juif. Toutefois, le prévenu n'a pas
été reconnu coupable de la diffusion du Rapport
Rudolf, le sort de cette expertise scientifique, pourtant
au centre du procès, étant réglé dans
le seul cadre de la confiscation. Cette manière de voir
les choses a permis aux magistrats d'évacuer discrètement
les probatoires en ne retenant que les éléments
du dossier qui leur convenait. C'est ainsi que, malgré
l'avis favorable d'un chimiste mandaté par le juge d'instruction,
le Tribunal a jugé que l'expertise incriminée était
révisionniste du seul fait qu'elle tente de nier ou de
relativiser un fait historique établi! En d'autres termes,
le Rapport Rudolf n'est pas condamnable parce qu'il se
révélerait scientifiquement erroné, mais
simplement parce que ses conclusions sont de nature à remettre
en question ce que la loi interdit précisément de
faire! La nature proprement théologique du débat
antirévisionniste apparaît ici de façon incontestable.
De même, la théorie défendue par Galilée
n'était pas condamnable parce qu'elle était scientifiquement
infondée, mais simplement du fait qu'elle se révélait
hérétique aux yeux de l'Eglise et de ses dogmes.
On observera enfin qu'en Suisse, les personnes poursuivies pour
avoir diffusé l'ouvrage de Garaudy sont un petit libraire
arabe de Genève, ainsi qu'un bouquiniste de Montreux soupçonné
de nourrir des idées révisionnistes. En revanche,
aucune des grandes librairies de Suisse romande ayant mis en vente,
certainement en plus importantes quantités, le même
livre de Garaudy, n'ont été inquiétées
par la Justice: une preuve de plus que la disposition dite antiraciste
instaure un véritable délit d'opinion sur la base
des pensées exprimées, voire des arrière-pensées
présumées des prévenus. L'ombre du 1984
de George Orwell plane désormais sur nos têtes.
Tout cela laisse augurer que la Suisse démocratique, indépendante
et neutre, a fait son temps, auquel cas la norme pénale
dite antiraciste deviendra sans doute le noyau, le modèle
et le prototype de la législation que promulgueront les
administrateurs de "Suisse S.A.", afin d'améliorer
sa cotation à la bourse du mondialisme.
[38]
Pour quelles raisons le législateur
doit-il élaborer une procédure d'exception pour
appliquer la norme pénale dite antiraciste, en violation
de l'article 16 de la nouvelle Constitution fédérale
garantissant les libertés d'opinion et d'information?
Cette question nous concerne tous depuis l'entrée en vigueur
de cette loi, le 1er janvier 1995, car, en moins de 3 ans, 80
décisions judiciaires ont été prises en rapport
à son application, et 40 jugements prononcés. Les
pratiques étrangères montrent que ce n'est là
qu'un début (5), et le propre de l'arbitraire est de frapper
à n'importe quelle porte. On comprend ainsi mieux pourquoi
la libre publicité, autrement dit la liberté d'expression,
reste la meilleure garantie du public contre l'arbitraire et ses
conséquences.
Si nous examinons de plus près en quoi cette loi restreint
la publicité, on voit bien, avec le recul, que l'article
261 bis amalgame deux cas de figure bien distincts: l'alinéa
4, qui implique la négation ou la simple mise en doute
d'un génocide -- le cas d'école du délit
d'opinion -- et les autres alinéas, qui répriment
la discrimination raciale, le tout d'une forme volontairement
imprécise. Cet amalgame a servi à faire accepter
la loi par le peuple: on enrobait ainsi la pilule limitant la
liberté d'expression d'un bonbon édulcoré
et consensuel, une majorité d'électeurs étant
convaincue de la nécessité de réprimer le
racisme. Le subterfuge a bien fonctionné, et le conseiller
fédéral Arnold Koller, qui déclarait sans
rire dans le journal 24 Heures du 20 septembre 1994: "La
liberté d'opinion est tellement enracinée dans les
têtes de nos magistrats que je ne vois pas le moindre danger",
peut bien rire maintenant, après avoir si bien trompé
les électeurs de la manière la plus odieuse et cynique
qui soit.
Les faits montrent que la norme pénale dite antiraciste
est devenue un instrument de répression efficace entre
les mains du "lobby qui n'existe pas", lequel, simple
coïncidence, pouvait dès la mise en place de la loi
muselière mettre sur le feu l'affaire dite des fonds juifs
en déshérence sans risque de faire déborder
la soupe.
De même, la loi muselière sert à réprimer
toute opposition politique non complaisante avec l'omnipotent
et omniprésent "lobby qui n'existe pas", preuves
en sont les incroyables pressions subies par les Chambres fédérales
en vue d'obtenir la levée de l'immunité parlementaire
du conseiller national Rudolf Keller, qui avait eu l'audace de
réagir face au chantage juif.
[39]
Qu'est donc devenue cette liberté d'opinion, si bien "enracinée
dans la tête de nos magistrats": en fait, des racines
bien faibles pour des baudruches bien grosses, prêtes à
s'envoler au moindre souffle du vent dominant. N'hésitons
pas à le dire, la Justice argovienne a été
prise en flagrant délit de forfaiture. Ces magistrats n'ont
rien respecté: ni le droit, ni la vérité,
ni la Constitution fédérale, encore moins leur serment
et leur conscience. Ils ont mis volontairement en bière
l'Etat de droit, avec la complicité active des médiamenteurs.
Avec pertinence, Jürgen Graf a commenté son procès
en le qualifiant de "terroriste". Il ne s'agit là
nullement d'une réaction suscitée sous le coup de
l'émotion du moment, mais bien d'une constatation réaliste
concernant le caractère arbitraire des débats. Le
public fut visiblement impressionné par le déni
de justice qu'a été le procès de Jürgen
Graf. Ceux, trop peu nombreux, qui ont assisté à
ces débats, n'ont pu qu'éprouver un malaise certain
par l'injustice ainsi mise en oeuvre. Il y avait là une
volonté manifeste de proclamer au grand jour le triomphe
de l'arbitraire, de la déraison et de l'iniquité,
autrement dit de faire valoir ostensiblement le droit du plus
fort, dans le sens où la raison du plus fort est toujours
la meilleure.
Cela dit, n'oublions pas que la force, sous sa forme répressive,
est un symptôme de déclin et de faiblesse, car elle
ne peut plus qu'inquiéter, diviser et réprimer pour
se maintenir, au contraire des forces positives, qui rassurent,
rassemblent et permettent d'envisager l'avenir avec confiance.
Comme le disait Stendhal dans une lettre adressée au baron
de Mareste le 21 décembre 1819: "Une collection de
baïonnettes ou de guillotines ne peut pas plus arrêter
une opinion qu'une collection de louis d'or ne peut arrêter
la goutte". Ces forces positives et constructives resurgiront
des décombres du mur des mensonges, ces mensonges que Jürgen
Graf a dénoncés sans haine et sans crainte, avec
courage, détermination et talent.
Ouvrages publiés par Jürgen Graf
Der
Holocaust auf dem Prüfstand
(1993)
L'Holocauste au Scanner (traduction
française du précédent, 1993)
Der Holocaust-Schwindel (1993) épuisé
Auschwitz. Tätergeständnisse und Augenzeugen des
Holocaust (1994)
Todesursache Zeitgeschichtsforschung (1995)
Vom Untergang der Schweizerischen Freiheit (1996)
Les ouvrages ci-dessus sont disponibles à l'adresse suivante:
VHO, postbus 60, 2600 Berchem-2, Belgique
KL Majdanek.
Eine historische und technische Studie (avec Carlo Mattogno,
1998) (résumé en français
et en anglais, texte
de la conférence d'août 1998 à Adélaïde
(Australie)
Das
Konzentrationslager Stutthof und seine Funktion in der NS-Judenpolitik (avec Carlo
Mattogno, 1999)
Riese auf tönernen Füssen. Raul Hilberg und sein
Standardwerk über den "Holocaust" (dès
nov. 1999)
Les ouvrages ci-dessus sont disponibles à l'adresse suivante:
Castle Hill Publishers, PO Box 118, TN 34 3ZQ Hastings, Grande-Bretagne
NOTES
1) Ce cacique Juif collectionne les kippas comme d'autres les
casquettes: il est président des Communautés israélites
de Suisse, président de la Société pour les
minorités en Suisse, et président de la Fondation
contre le racisme et l'antisémitisme.
2) Un juge d'instruction du canton de Fribourg, Jean-Pierre Schroeter,
confronté à une affaire semblable, constatait, dans
une lettre du 21 octobre 1997: "D'ailleurs Monsieur Ramuz,
qui a enseigné la chimie durant de nombreuses années
à l'Université de Fribourg, n'a pas contesté
les analyses scientifiques de Germar Rudolf. Cet avis rejoint
ceux qui ont déjà été exprimés
à ce sujet". (L'ingénieur chimiste Rudolf,
dans un rapport d'expertise de 115 pages sur la formation et le
contrôle de la présence de composés cyanurés
dans les "chambres à gaz" d'Auschwitz arrive
aux mêmes conclusions que l'ingénieur chimiste Fröhlich,
que l'ingénieur américain Fred Leuchter, un spécialiste
des chambres à gaz, que l'ingénieur Walter Lüftl,
président de la Chambre syndicale des ingénieurs
autrichiens, et que l'Institut d'expertise judiciaire Jan Sehn
de Cracovie.)
3) La Cour suprême israélienne a légalisé
la torture le 15 novembre 1996.
4) Guyaz Alexandre, "L'incrimination de la discrimination
raciale", Staempfli, Berne, 1996.
Niggli Alexander, "Rassendiskriminierung, ein Kommentar zur
Art. 261 bis" StGB und Art. 171 c MStG, Schulthess, Zurich,
1996.
5) Allemagne: 26 845 procédures pénales pour délit
d'opinion en 5 ans. Source: HNG No 220 - mai 1999
La présente brochure a été publiée
par Vérité & Justice, case postale 355, CH -
1618 Châtel-Saint-Denis, octobre 1999, CCP 17 - 658980 -
4.
Vérité & Justice est une association à
but non lucratif, conforme aux articles 60 et ss. du Code civil
suisse. Ses buts sont de promouvoir la libre recherche historique
et de défendre les libertés d'opinion et d'expression.
Quand la vérité n'est pas libre, la liberté
n'est pas vraie.
Note de l'aaargh: nous avons conservé ici la faute
répandue dans cette brochure, contraire aux règles
de la typographie tant française que romande, qui consiste
à mettre une majuscule au mot "Juif".
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la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits
de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.