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Henri ROQUES

Les confessions de Kurt Gerstein,

étude comparative des différentes versions

 

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ANNEXES

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| ANNEXES 1/2 |

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| Annexe III | Annexe IV | Annexe V |

 



[Ces annexes, rédigées par Henri Roques, ne font pas partie du texte de sa thèse]

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ANNEXE III (suite et fin)

 

Deuxième texte en droit de réponse.


J'ai lu dans le numéro 122 du Monde Juif les observations de M. Georges Wellers à propos de mon premier texte en droit de réponse daté du 27 mai 1986 et publié dans le même numéro de votre revue. Voici ma réponse, aussi brève que possible:

1) - M. Wellers m'a fait quelques compliments au début de son article, par ailleurs très hostile, publié dans le n. 121 de votre revue. A titre de réciprocité, je dirai que M. Wellers est le seul à avoir le mérite de tenter de critiquer ma thèse sur le "Rapport Gerstein" en utilisant quelques arguments et pas seulement un flot d'invectives. Cela dit, M. Wellers continue dans sa réplique à s'ériger en professeur de morale; c'est ainsi qu'il qualifie mes amis de "complices". Le dictionnaire Larousse donne comme définition du mot "complice": "qui participe à une action répréhensible, secrète". Cette définition ne peut donc pas s'appliquer à notre action qui est légale et se déroule au grand jour. Pour ma part, je n'ai jamais dit ou écrit publiquement que, le 30 mai dernier, M. Wellers, qui présidait une table ronde à l'Institut d'Histoire du Temps Présent pour condamner solennellement ma thèse, était entouré de ses "complices".

2) - Le rappel de ma collaboration intermittente à un périodique belge, il y a un quart de siècle, n'a guère de rapports avec ma thèse soutenue en 1985.

3) -Affaire Pfannenstiel: M. Wellers préfère son "roman" au mien, ce qui est son droit. Mon point de vue sur la rencontre entre M. Rassinier et un interlocuteur mystérieux en juin 1963 est fondé sur des lettres écrites et signées par le professeur Pfannenstiel et sur le témoignage de la veuve de M. Rassinier. Je note que M. Wellers refuse de prendre connaissance de ces lettres et de ce témoignage. Quant à sa propre interprétation de la fameuse rencontre, elle date de 1977, soit dix ans après la mort de Paul Rassinier. M. Wellers ne courait donc pas le risque d'être contredit par l'historien.

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4) - Le chercheur (M. Wellers place le mot entre guillemets) Carlo Mattogno est-il un Roques italien? ou bien Henri Roques est-il un Mattogno français? La question restera toujours sans réponse. L'important, c'est que deux chercheurs (sans guillemets) qui s'ignoraient mutuellement jusqu'au début de 1985 sont parvenus isolément à des conclusions très proches les unes des autres sur le "Rapport Gerstein".

5) -Chambres à gaz à Majdanek? Il est bien évident que je ne reconnais pas l'existence de chambres à gaz à Majdanek. Si je le faisais, je serais plus "exterminationniste" que le docteur Martin Broszat, directeur de l'Institut fuer Zeitgeschichte de Munich. M. Wellers, au cours de l'émission "Découvertes" le 23 mai dernier surEurope 1, a dû entendre comme moi les déclarations suivantes d'un de mes adversaires: "Il a entièrement raison, M. Broszat (...) Les chambres à gaz n'ont existé que sur les territoires de la seule Pologne. Il y avait bien les cinq camps d'extermination: Auschwitz, Belzec, Sobibor, Treblinka et Chelmno. Bon . Et c'est là-bas où on a gazé les gens". Comme il est aisé de le constater, le camp de Majdanek est absent de la liste.

6) - Hitler et Himmler le 15 août 1942 à Belzec?

Je n'ai jamais prétendu que Gerstein était l'auteur de cette affirmation. M. Wellers est invité à se reporter à la page 237 de ma thèse, où l'on peut lire: "Vantardise du général SS (Globocnik), ont prétendu certains. Impossible, elle aurait vite été découverte par les conversations de Gerstein avec les responsables du camp de Belzec".

7) - M. Wellers maintient son opinion sur ma thèse à laquelle il dénie toute valeur scientifique*. Je me contenterai de lui opposer le point de vue d'un membre de l'Institut, ancien déporté NN; cet éminent historien, que les règles du droit de réponse m'interdisent de nommer, a écrit, dans le journal Ouest-France (premier quotidien français) daté du 2 et 3 août 1986: "Si j'avais été membre du jury, j'aurais probablement donné la mention Très Bien à la thèse de M. Roques".

 

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Annexe IV


La prise de position du doyen Michel de Bouard, historien, membre de l'Institut, ancien déporté NN au camp de Mathausen


Michel de Bouard a appartenu de 1946 à 1981 au Comité d'histoire de la seconde guerre mondiale; il est actuellement membre de l'Institut d'histoire du temps présent, au sein de la commission Résistance et Déportation. Dès le début de mai 1986, Michel de Bouard exprima sa solidarité à son collègue, le professeur Jean-Claude Rivière. Il le fit par une lettre personnelle qui fut diffusée, puisqu'on en trouve le texte intégral dans la Tribune de Loire-Atlantique (n. du 7 août 1986). Nous en reproduisons le fac-similé la page suivante. Par ailleurs, au début d'août 1986, deux articles publiés par Ouest-France firent sensation; le premier, dû à Jacques Lebailly, s'intitulait: -- Qui était Kurt Gerstein? Un Saint? Un Mythomane?" Le second article, dû au même auteur, consistait essentiellement en une interview du doyen de Bouard. Le journaliste commence par mentionner que l'historien, ancien déporté au titre de[483] la Résistance, à Mauthausen,ne peut passer pour un chercheur du dimanche ou un nostalgique du nazisme. M. de Bouard commence sans ambages par déclarer:Si j'avais été membre du jury, j'aurais probablement donné la mention "Très bien" à la thèse de M. Roques.

Puis il continue: "La thèse de M. Roques se définit par son titre: Les confessions de Kurt Gerstein. Etude comparative des différentes versions. Edition critique. Le témoignage de Gerstein était connu depuis 1947. On avait plusieurs versions. C'est un texte important puisque tous ceux qui ont parlé des camps de concentration ont allégué ce témoignage. Il était mal connu et utilisé avec une désinvolture qu'un historien ne peut tolérer. (On a coupé des passages gênants parce qu'invraisemblables, on a mêlé des versions différentes, etc.) La thèse est une bonne édition critique. Il est vrai que l'on sent parfois une certaine ...partialité, mais quelle est la thèse qui n'en comporte pas? Une thèse, ça se discute et j'aurais été membre du jury, j'aurais discuté avec l'auteur. Je ne souscris d'ailleurs pas à tout, mais il fallait une étude critique. C'est fait et je dis merci M. Roques. En tous cas, il est inexact que ce soit une thèse qui, pour le lecteur que je suis, nie l'existence des chambres à gaz."

Plus loin, l'éminent professeur explique, comment, de bonne foi, des déportés comme lui ont pu contribuer à propager un mythe. Ecoutons-le: "Dans la monographie sur Mauthausen que j'ai donnée dans La Revue d'histoire de la Seconde Guerre Mondiale en 54, à deux reprises je parle d'une chambre à gaz. Le temps de réflexion venu, je me suis dit: où ai-je acquis la conviction qu'il y avait une chambre à gaz à Mauthausen? Ce n'est pas pendant mon séjour au camp, car ni moi ni personne ne soupçonnions qu'il pouvait y en avoir; c'est donc un "bagage" que j'ai reçu après le guerre, c'était admis. Puis j'ai remarqué que dans mon texte - -alors que j'appuie la plupart de mes affirmations par des références-- il n'y en avait pas concernant la chambre à gaz..." "Or, j'étais membre du commandement français de l'Organisation internationale de résistance du camp, et nous étions assez bien informé sur ce qui s'y passait."

[485]

Après avoir dit qu'il était déchiré entre sa conscience d'historien et son attachement pour ses camarades, anciens déportés, M. de Bouard conclut:"Je suis hanté par la pensée que dans 100 ans ou même 50 les historiens s'interrogent sur cet aspect de la Seconde Guerre mondiale qu'est le système concentrationnaire et de ce qu'ils découvriront. Le dossier est pourri. Il y a, d'une part, énormément d'affabulations, d'inexactitudes, obstinément répétées, notamment sur le plan numérique, d'amalgames, de généralisations et, d'autre part, des études critiques très serrées pour démontrer l'inanité de ces exagérations. Je crains que ces historiens ne se disent alors que la déportation, finalement, a dû être un mythe. Voilà le danger. Cette idée me hante."On comprendra le travail qui se fait dans les consciences des universitaires historiens après le soutien exceptionnellement courageux apporté à Henri Roques par ce grand universitaire, unanimement respecté, qui s'appelle Michel de Bouard.

[486]

 

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Annexe V


De l'affaire Gerstein à l'affaire Roques


Communication faite à la 8e Conférence annuelle révisionniste, organisée par l'Institute for Historical Review à Los Angeles les 9, 10, et 11 octobre 1987.

Le 21 février 1979, le journal Le Monde, quotidien parisien du soir, publia un texte intitulé "La politique hitlérienne d'extermination: une déclaration d'historiens". Cette déclaration, dont le style voulait être solennel et dont les conclusions voulaient être irréfutables, avait été rédigée par deux personnes:

- Léon Poliakov, ancien directeur de recherches au C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique), auteur de livres à grande diffusion traduits en plusieurs langues et souvent réédités, tous consacrés à l'antisémitisme et aux persécutions subies par les Juifs sous le IIIe Reich (par exemple:Bréviaire de la Haine,Le Troisième Reich et les Juifs,Le procès de Jérusalem);

- Pierre Vidal-Naquet, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes en [487] Sciences Sociales à Paris, historien spécialiste de l'Antiquité, mais également chef de file des universitaires qui, à l'époque, avaient décidé de s'opposer énergiquement aux thèses révisionnistes exposées en France par le professeur Robert Faurisson. Pierre Vidal-Naquet fit paraître en 1980 un ouvrage portant comme titre:Les Juifs, la mémoire et le présent.

Poliakov et Vidal-Naquet avaient obtenu, pour cautionner leur texte, les signatures de 32 autres historiens. Parmi ces derniers, qui travaillaient ou enseignaient au Collège de France, au C.N.R.S., dans des universités françaises, à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, on pouvait relever les noms de quelques universitaires très connus en France comme historiens. Il convient toutefois de noter qu'il n'y avait qu'une faible minorité de spécialistes de l'histoire contemporaine et plus particulièrement de la Seconde Guerre mondiale.

La déclaration commençait ainsi:

"Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est arrivé à maintes reprises que des publicistes, prenant parfois le titre d'historiens, aient mis en cause la véracité des témoignages sur la politique hitlérienne d'extermination. Ces témoignages avaient, en 1945, une évidence aveuglante. La grande majorité des déportés sont aujourd'hui morts. Il nous reste leurs textes et les archives du IIIe Reich, mais cette documentation n'empêche pas toujours des réflexes qui ne sont "critiques" qu'en apparence".

La déclaration se terminait par les phrases ahurissantes suivantes:

"Il ne faut pas se demander comment,techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu'il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement: il n'y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l'existence des chambres à gaz".

En outre, dans le 4e paragraphe de ce texte portant en sous-titre: "Les témoignages", on pouvait lire ceci:

"Un témoignage, un document peuvent toujours être suspectés. La critique des textes est une des règles fondamentales de notre profession".

Personnellement, j'ai retenu tout particulièrement cette dernière phrase et je me suis interrogé: existe-t-il des critiques de textes [488] suffisamment solides pour les rares témoignages écrits qui prétendent attester l'existence de chambres à gaz homicides dans les camps de concentration nazis?

A cette question, j'ai répondu par la négative. Or, dans cette déclaration d'historiens, un témoignage écrit était partiellement reproduit; il s'agissait de ce que l'on appelle habituellement le "rapport Gerstein" (en allemand, Gerstein Bericht). Les rédacteurs de la déclaration, Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet, le présentaient en ces termes:

"Parmi tant et tant de témoignages qui ne peuvent évidemment émaner de ceux qui ont été tués, faut-il rappeler celui du S.S. Gerstein qui tenta en vain d'alerter, dès 1942, les autorités civiles et religieuses sur ce qui se passait dans ces camps? Ecrit par lui-même, le 26 avril 1945, pour les autorités françaises, dans un français hésitant, son récit, indiscutable sur l'essentiel, de ce qu'il a vu à Belzec, n'en est que plus saisissant".Ce préambule était suivi d'un extrait du rapport Gerstein dans sa version la plus connue portant la cote PS-1553, du Tribunal Militaire International de Nuremberg, au total 55 lignes réparties sur deux colonnes du journal Le Monde, à la page 23.Pourquoi ce témoignage a-t-il été choisi "parmi tant et tant d'autres"? Vraisemblablement parce que L. Poliakov et P. Vidal-Naquet le tiennent pour le plus convaincant destémoignages écrits relatifs au problème des chambres à gaz homicides. Léon Poliakov avait une longue pratique de ce témoignage puisqu'il l'avait très souvent utilisé dans plusieurs de ses ouvrages. Pierre Vidal-Naquet, quant à lui, a fait confiance à Léon Poliakov, considéré comme l'un des meilleurs spécialistes, peut-être même le meilleur spécialiste français de la question. Quant aux 32 cosignataires de la déclaration, il est très probable que le rapport Gerstein leur était à peu près inconnu, mais la notoriété des deux rédacteurs de la déclaration leur suffisait.Le témoignage de Gerstein offre un caractère unique: il est le seul à avoir été donné spontanément par un officier allemand ayant appartenu à la Waffen S.S. Gerstein fut qualifié par ses hagiographes de "saint égaré dans notre siècle", d'"espion de Dieu". Pour Poliakov, cet Allemand fut "un Juste parmi les Gentils". Pourtant, le rapport Gerstein avait mal commencé sa carrière; il fut, en effet, refusé comme preuve par le Tribunal Militaire de Nuremberg qui avait évoqué ce document dans sa [489] séance du 30 janvier 1946. Par la suite, le récit de Gerstein fut utilisé en justice, notamment dans le procès des médecins en novembre 1947 et, plus tard, dans le procès Eichmann à Jérusalem, en 1961. Si une critique de textes se révélait indispensable, il m'apparut clairement qu'il fallait commencer par la critique des textes laissés par Gerstein ou qui lui sont attribués.

Je ne suis ni un universitaire, ni un historien. J'ai fait une carrière administrative dans le secteur privé et j'ai pris ma retraite en 1981. Il se trouve que, depuis 1945, je me suis beaucoup intéressé à quelques questions historiques de la Seconde Guerre mondiale; j'ai donc cultivé très longtemps ce que, vous autres Américains, vous appelez, je crois, un hobby.

J'ai été l'ami de l'historien Paul Rassinier que nous reconnaissons tous comme le père spirituel du révisionnisme de la Seconde Guerre mondiale. Il m'arrive souvent de présenter Paul Rassinier à des auditoires qui le connaissent peu ou qui le connaissent mal. C'est, pour moi, un immense plaisir de parler de ce grandhonnête homme que fut Paul Rassinier. Mais, je pense qu'il est parfaitement inutile d'évoquer longuement aujourd'hui, dans cette salle, l'historien que vous connaissez bien et que vous admirez.J'avais lu, dans les années 1950 et 1960, les ouvrages de Rassinier; j'avais eu avec lui de longues conversations à son omicile de la banlieue parisienne entre 1962 et 1967, année de son décès prématuré. L'historien m'avait certainement parlé du récit du S.S. Gerstein; à propos du témoin Pfannenstiel, il me fit même remarquer que son nom signifiait "queue de poêle". Ignorant à l'époque que je soutiendrais un jour une thèse sur les textes de Gerstein, je n'avais pas prêté à Paul Rassinier uneoreille suffisamment attentive sur ce sujet.J'avais cependant le souvenir d'une présentation comparative faite par Rassinier dans son livre Le Drame des Juifs européens. Sur dix à douze pages, il présentait en parallèle:

- d'une part, la version française du document attribuée à Gerstein par Poliakov en 1951 dans Bréviaire de la Haine;

- d'autre part, la version française du document attribuée à Gerstein par le Tribunal de Jérusalem en 1961 et présentée par le même Poliakov dans Le procès de Jérusalem.[490]

Paul Rassinier relevait des différences importantes et inexplicables pour un même document. De plus, une phrase de l'historien était restée dans ma mémoire: "De tous les témoignages relatifs aux chambres à gaz homicides, m'avait dit Rassinier, le plus fou, le plus extravagant, c'est celui de Gerstein".Or, en 1979, près de douze années après la disparition de mon ami, je retrouvais ce témoignage qualifié de fou et d'extravagant dans une déclaration d'historiens, signée par 34 universitaires français.Je fis part de ma stupéfaction au professeur Robert Faurisson avec lequel j'étais déjà en relations. Il partageait mon indignation, d'autant plus qu'il possédait sur la question une solide documentation. L'idée de tirer les choses au clair s'imposa progressivement à moi; je relus les livres de Rassinier, ceux de Léon Poliakov, de Saul Friedlander et de Pierre Joffroy. En 1981, je pris ma retraite professionnelle et commençai mon travail de recherche et d'étude. Au cours de cette même année 1981, un procès opposa Robert Faurisson à Léon Poliakov, le premier ayant écrit, dans un de ses ouvrages, que le second était un manipulateur et un fabricateur de textes, à propos, justement, du récit de Gerstein. Poliakov, poussé par son entourage, porta plainte en diffamation contre Faurisson. Cité à la demande du professeur comme témoin pour ce procès, j'avais préparé à l'intention des juges un mémoire qui faisait apparaître de manière évidente les manipulations et les fabrications de textes réalisées par Poliakov. Mais l'avocat général rappela dans son réquisitoire qu'il y avait diffamation àl'égard de quelqu'un dès l'instant où l'on tenait des propos portant atteinte à sa réputation, même si ces propos étaient vrais. En conséquence, le professeur Faurisson fut condamné. Quant à moi, très décidé à préparer une thèse universitaire pour présenter une édition critique des "confessions" de Kurt Gerstein, je réussis à obtenir l'accord d'un professeur de lettres pour qu'il devienne le rapporteur de ma thèse.

Le 5 février 1982, je m'inscrivis très régulièrement à l'université de Paris IV-Sorbonne.

Mes recherches s'effectuèrent essentiellement à deux endroits:

1) aux Archives de l'Eglise évangélique de Bielefeld, en Westphalie, qui possède un dossier unique concernant Gerstein; la plupart des documents ont été remis à ces Archives par la veuve [491] de l'ancien officier S.S. C'est là que j'ai découvert une sixième version des "confessions" s'ajoutant à cinq versions déjà connues, mais jamais publiées intégralement;

2) à la Direction de la Justice militaire à Paris, où est conservé le dossier du criminel de guerre Kurt Gerstein, inculpé d'assassinat et de complicité le 5 juillet 1945 par un juge d'instruction militaire français. Le dossier Gerstein avait mystérieusement disparu des archives militaires françaises de novembre 1945 à août 1971. A cette dernière date, il avait été retrouvé "par hasard" et ilsemble que personne avant moi n'ait cherché à étudier sérieusement les pièces que ce dossier contient.

Lorsque j'eus rassemblé un nombre important de documents, souvent inédits, je commençai la rédaction de ma thèse. Mon directeur de thèse de la Sorbonne me conseilla; j'avais fort besoin de ses conseils, car je n'étais pas familiarisé avec les méthodes universitaires applicables à la critique des textes. J'avais envisagé de consacrer un chapitre aux coupures de textes, aux substitutions de mots et de chiffres, aux amalgames faits en utilisant des extraits de versions différentes, etc. Mon directeur de thèse n'approuva pas mon projet; ce chapitre aurait mis en cause le sérieux d'auteurs connus pour leurs ouvrages "exterminationnistes". J'ai donc opté pour une autre méthode: tout au long de ma thèse, j'ai signalé les anomalies inexplicables dans de nombreuses prétendues reproductions des textes de Gerstein.

Mon travail se présente donc de la façon suivante:

Introduction

Chapitre I:Etablissement des textes

Chapitre II:Authenticité des textes

Chapitre III:Véracité des textes

Chapitre IV:Les "confessions" de Gerstein devant leurs lecteurs

Conclusion.

A la fin du chapitre I, j'ai dressé de grands tableaux qui permettent de comparer les principaux extraits des "confessions" de Gerstein dans leurs six versions, et même dans leurs huit versions, puisque la version n. 5 présente deux textes en français différents et une traduction en anglais.L'étude de l'authenticité des textes me conduit à mettre en doute l'authenticité des deux versions rédigées en allemand; je considè[492]re, en effet, que ces textes allemands ont été fabriqués, aumoins partiellement, à partir des textes en français qui, eux, semblent avoir été rédigés par Gerstein. L'un de ces deux textes, celui qui est daté du 4 mai 1945, a d'ailleurs été retrouvé au printemps de 1946, dans des circonstances peu claires, à l'hôtel Mohren de Rottweil dans le Wurtemberg, où Gerstein avait été interné comme prisonnier de guerre par l'armée française.

Quant à la véracité des textes, elle trouve son point fort dans le relevé des invraisemblances et des étrangetés qui parsèment le récit de l'ex-officier S.S. J'en ai énuméré 29, mais j'ai bien conscience que ma liste est incomplète. Je ne vous infligerai pasl'énoncé de ces vingt-neuf invraisemblances; certaines sont d'ailleurs bien connues.

- Selon Gerstein, dans trois petits camps de Pologne nommés Belzec, Treblinka et Sobibor, on exterminait 60 000 personnes par jour. Or, pour ces trois camps, l'Encyclopaedia Judaica donne les statistiques suivantes, qui ne reposent d'ailleurs sur aucun fondement scientifique: 1 600 000 personnes, ce qui est déjà peu crédible. Selon Gerstein, le total des victimes serait de 28 millions, à raison de 60 000 morts journalières pendant les périodes officielles de fonctionnement des trois camps. D'ailleurs, dans la version qui porte la cote PS-1553, Gerstein lui-même donne le chiffre de 25 millions de victimes.

- Cet étrange officier S.S. qui ne manquait pas d'imagination a vu des tas de chaussures ou de linge qui atteignaient 35 à 40mètres de hauteur, soit l'équivalent de 10 à 12 étages. N'a-t-il pas eu conscience de l'absurdité d'une telle affirmation? Comment aurait-on pu accéder à de telles hauteurs pour placer ceschaussures? Ces monticules, en outre, auraient été repérables de très loin, alors que Gerstein nous dit que l'extermination dans les camps devait se dérouler dans le plus grand secret.

- Gerstein nous dit encore, dans chacune des versions de son récit, que 700 à 800 personnes étaient entassées debout dans une pièce de 25 m2. Une simple division permet de s'interroger sur la possibilité d'entasser 30 personnes environ sur 1 m2.

- Enfin, Gerstein se vante d'avoir fait disparaître son stock d'acide cyanhydrique en l'enterrant 1 200 m avant l'entrée du camp. On peut déjà penser que l'opération ne dut pas être facile.

- Mais, pour comble d'invraisemblance, l'officier S.S. prétend que personne ne lui a demandé de rendre compte de sa mission à [493] son retour à Berlin. Etait-il courant, dans l'armée allemande comme d'ailleurs dans n'importe quelle armée du monde, de charger un officier d'une mission ultra-secrète et de ne pas se soucier de savoir si cette mission avait été remplie?

La conclusion de ma thèse explicitait les buts que je m'étais proposé d'atteindre:

1) offrir aux historiens, par mon édition critique des textes appelés communément "rapport Gerstein", une base solide à partir de laquelle ces historiens pourront confronter leurs opinions;

2) démontrer que le récit de l'officier S.S. n'a pas la valeur que l'on doit exiger d'un document historique;

3) inciter mes lecteurs à se poser des questions, tout particulièrement la question suivante: pourquoi les "exterminationnistes" considèrent-ils comme un témoignage capital, comme une des meilleures preuves de l'existence des chambres à gaz, un texte aussi extravagant, aussi bourré d'invraisemblances?Je terminais ma conclusion par une formule empruntée à un auteur français d'origine juive, Raymond Aron: "l'esprit fécond du doute". L'expression est très belle; elle exprime simplement la nécessité d'exercer son esprit critique dans toute étude scientifique, y compris naturellement dans le domaine historique.

Mon travail était terminé au début du mois d'avril 1984; je remis à cette date un exemplaire de ma thèse au professeur de la Sorbonne qui avait accepté de diriger mon travail.J'aurais dû normalement soutenir ma thèse dans les semaines suivantes, en tous cas avant le 30 juin 1984. Mais il fallait un jury composé de trois professeurs; mon rapporteur de thèse, professeur de lettres, devait donc trouver deux collègues, dont au moins un historien pour constituer ce fameux jury. Il m'avait prévenu: en raison du "caractère explosif" de cette thèse, il allait falloir un jury "au-dessus de tout soupçon".

J'avais moi-même proposé comme membres du jury les trois professeurs qui, l'année suivante, constitueraient un jury à l'université de Nantes. Mais le professeur de Paris-Sorbonne les avait récusés. En fait, mon rapporteur parisien était victime du terrorisme intellectuel qui sévit en France comme dans tous les pays d'Europe et même en Amérique du Nord. Il était effrayé par la perspective de cautionner une thèse qui allait alimenter le courant révisionniste.

[494]

Les mois passèrent sans que la situation puisse s'améliorer.Au début de 1985, j'ai demandé au professeur parisien de se désister et j'ai accepté avec une grande joie l'offre d'un professeur courageux de l'université de Nantes de devenir mon nouveau rapporteur de thèse. Le jury fut alors rapidement constitué. Il m'est particulièrement agréable de vous donner les noms de ses membres à cette tribune. Ce sont:

- le professeur Jean-Claude Rivière, qui enseigne les Lettres à l'université de Nantes;

- le professeur Jean-Paul Allard, qui enseigne la langue et la littérature allemandes à l'université de Lyon-3;

- le professeur Pierre Zind, qui enseigne l'histoire contemporaine à l'université de Lyon-2 (décédé en 1988).

Ma soutenance de thèse a eu lieu le 15 juin 1985 dans des conditions parfaitement régulières.A l'automne de l'année 1985, un communiqué a été envoyé à la presse et à un certain nombre d'historiens pour les informer du succès de ma soutenance. A l'exception de quelques échos dans des journaux amis, ce fut le grand silence jusqu'en avril 1986.

Le 18 avril 1986 (retenez bien cette date), une lettre me fut adressée par l'université de Nantes pour me prévenir que mon diplôme était à ma disposition; on me proposait de venir le chercher ou bien d'envoyer une petite somme pour que ce diplôme me soit envoyé par la poste. Ayant l'esprit et la conscience parfaitement tranquilles, je n'ai pas fait le voyage à Nantes. Je le regrette, bien sûr, car le diplôme m'aurait alors été remis et je pourrais aujourd'hui vous le montrer...Vers le 23 ou 25 avril, c'est-à-dire quelques jours plus tard, le professeur Jean-Claude Rivière me téléphona pour me dire son affolement: le numéro du premier trimestre 1986 de la revue Le Monde Juif venait d'être abondamment distribué à l'université de Nantes, et surtout des exemplaires gratuits avaient été répartis dans les boîtes à lettres du personnel enseignant et du personnel de direction. Ce numéro contenait un long article de Georges Wellers, directeur du Monde Juif et, en même temps, membre important du comité directeur du Centre de Documentation Juive Contemporaine de Paris.L'article de Wellers ne concernait pas véritablement lesproblèmes soulevés dans ma thèse: du point de vue scientifique, ou historique, il était quasiment insignifiant. Mais c'était une atta[495] que de propagande bien ciblée et tout à fait persuasive; et il ne faut pas oublier que la grande majorité des personnes qui l'ont lu - en toute innocence - n'avaient pas lu ma thèse (pas encore publiée à l'époque) et qu'elles ne connaissaient donc absolument pas les réelles questions traitées dans mon travail universitaire.En tout cas, s'il y a un compliment à faire à Georges Wellers, c'est que son article représentait une entreprise de propagande habile et bien élaborée. Le but essentiel n'était pas, bien sûr, de réfuter ma thèse sur des points précis ou sur leur interprétation, mais de mettre l'université dans l'embarras; et là, il a bien réussi. Dès la parution de ce numéro du Monde Juif, le "scandale" de l'affaire Roques éclatait. Pendant trois semaines, le scandale s'amplifia mais ne déborda pas la région de Nantes. L'affair Roques atteignit Paris et toute la France les 22 et 23 mai 1986. Un prétendu débat sur ma thèse fut organisé un soir, à une heure de grande écoute, sur un poste de radio parisien Europe N. 1. En guise de débat, ce fut plutôt une tentative de lynchage médiatique. J'avais auprès de moi mon ami et avocat, Maître Eric Delcroix; nous étions donc deux, face à six adversaires habitués pour la plupart aux débats radiophoniques. Au cours de l'émission, deux ministres, dont le ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, intervinrent par téléphone. Madame Simone Veil, député européen, ancienne présidente du Parlement européen, ancienne déportée à Auschwitz, intervint également dans ce débat.Nous nous sommes assez bien sortis, Me Delcroix et moi, du guet-apens qui nous avait été tendu; nos adversaires perdirent leur sang-froid au point d'en venir aux injures. Et le lendemain 24 mai, toute la presse nationale parla de l'"affaire", souvent en première page.

Le 28 mai eut lieu une manifestation à Paris devant le Mémorial juif, avec la présence de plusieurs ministres et personnalités politiques. Le même jour, l'affaire fut traitée avec indignation à l'Assemblée nationale à Paris et également à la Knesseth à Jérusalem.

Le 30 mai, quelques personnes considérées comme des historiens se réunirent à l'Institut d'Histoire du Temps Présent pour déclarer devant la presse que ma thèse était "absolument nulle". Naturellement, cette table ronde était entièrement composée de théoriciens exterminationnistes. C'est la première fois dans l'his[496]toire de l'université française qu'une thèse acceptée par un jury normalement constitué est rejetée par une sorte de contre-jury extra-universitaire s'arrogeant un tel droit et, qui plus est, en l'absence du candidat. Il paraissait certainement superflu à ces doctes censeurs de m'inviter à défendre devant eux mon travail; de toute évidence, ils ne souhaitaient pas m'entendre démontrer la non-fiabilité du témoignage de Gerstein.

Tout au long du mois de juin 1986, c'est-à-dire un an après la soutenance de la thèse, le recteur de l'académie de Nantes dut effectuer un étrange et laborieux travail; chargé par le ministre de la Recherche et de l'Enseignement de procéder à une enquête administrative, il examina à la loupe mon inscription à l'université de Paris IV-Sorbonne, le transfert de mon dossier à l'université de Nantes et les conditions dans lesquelles ma soutenance de thèse avait été réalisée. En réalité, il devait impérativement fournir à son ministre un rapport d'enquête faisant apparaître des vices de forme. Vous savez tous qu'en cherchant avec acharnement, on finit toujours par trouver n'importe où un vice de forme: le cas échéant, un vice de forme peut aussi se fabriquer. C'est ainsi qu'une signature de fantaisie, d'ailleurs parfaitement inutile, fut "découverte" sur le procès-verbal de ma soutenance de thèse. Je n'en dirai pas plus sur cette ridicule affaire, mais si une question m'est posée à ce sujet, je vous donnerai dans ma réponse toutes les explications souhaitables.

Le mercredi 2 juillet 1986, au cours d'une conférence de presse tapageuse, le ministre Alain Devaquet, flanqué du recteur del'académie de Nantes et de l'administrateur de l'université de Nantes, annonça à tous les médias l'annulation de ma soutenance de thèse.La morale de cette histoire est exprimée par un proverbe français qui a probablement son équivalent dans les pays anglophones: "Quand on veut noyer son chien, on prétend qu'il a la rage".

Interrogé le soir même par les journalistes de la radiodiffusion française, j'ai déclaré en substance: "J'accueille avec un grand éclat de rire la décision du ministre. Comme on est incapable de s'attaquer au fond de ma thèse, on a cherché avec acharnement un prétendu vice de forme pour annuler la soutenance. Le procédé est ridicule et scandaleux. Mais ma thèse existe et nombreux sont ceux qui voudront la lire. Dès maintenant, j'introduis un re[497]cours devant le tribunal administratif de Nantes pour retrouver mon doctorat d'université". Le séisme médiatique parti de Nantes fin avril 1986 a atteint le 3 juillet vos "voisins" de Los Angeles, à savoir le fameux Centre Simon Wiesenthal. A l'annonce de l'annulation de ma soutenance de thèse, ce Centre a publié un communiqué particulièrement insultant pour la France. Voici, en effet, ce que l'on peut y lire: "Cette mesure montre que la France reconnaît non seulement sa responsabilité envers les victimes de l'Allemagne nazie, mais aussi la menace que font peser sur les normes universitaires et sur la vérité historique ceux qui tentent de nier les crimes du IIIe Reich allemand ou de disculper celui-ci".

Le même jour, le Premier ministre français a fait savoir, par l'intermédiaire de son porte-parole, que "solennellement et personnellement, il était outré". N'imaginez pas que M. Chirac fût outré par l'insolent communiqué du Centre Simon Wiesenthal! Non, il fut outré "par le sujet de [ma] thèse, son manque de sérieux et le ton adopté". Il est bien superflu de chercher à savoir si M. le Premier ministre a lu ou a fait lire ma thèse, même partiellement. Certaines attitudes et déclarations des "grands de ce monde" sont souvent dictées par des réflexes conditionnés.

Quatre semaines exactement après l'extravagante décision ministérielle, j'ai tenu à mon tour une conférence de presse dans un grand hôtel parisien. L'association S.O.S.-Racisme, qui milite, avec de puissants appuis publics et privés, pour un melting-pot français, avait envoyé deux ou trois dizaines de ses membres pour m'empêcher de tenir ma réunion. Ces perturbateurs réussirent seulement à retarder cette réunion pendant une heure et demie environ. Lorsque la police, alertée depuis le début, se décida à intervenir, les chahuteurs disparurent en quelques secondes et la conférence de presse put se dérouler normalement. Paradoxalement, les auditeurs les plus attentifs furent des journalistes étrangers, en particulier arabes et chinois. Mon prétendu "racisme" ne semblait pas les avoir choqués. Ma conférence de presse était présidée par une jeune femme suisse, professeur de français et d'histoire dans un lycée de Lausanne; elle s'appelle Madame Mariette Paschoud; elle avait été l'une des premières à rendre hommage au sérieux de ma thèse dans un article publié par un périodique de Lausanne. Dès son retour en Suisse, Mariette Paschoud fut l'objet d'une campagne de [498] calomnies menée par la presse de son pays et attisée par certains notables fort influents, notamment le Grand Rabbin de Lausanne. Pendant plus de six mois s'est développée l'affaire Paschoud, à l'issue de laquelle Mariette Paschoud dut quitter son poste d'enseignante et accepter sa mutation dans un service d'archives; ainsi, n'étant plus en contact avec des élèves et des collègues, elle ne risque plus de les "polluer idéologiquement".

Heureusement, l'affaire Roques comporte aussi des événements encourageants.Les 1er et 2 août 1986, le quotidien régional Ouest-France, qui a la plus grande diffusion de tous les quotidiens français, a publié deux articles pour soutenir ma thèse; il a, en particulier, fait paraître un entretien avec un universitaire de grand renom, Michel de Bouard, historien, membre de l'Institut de France. Monsieur de Bouard avait été déporté pour faits de résistance pendant l'occupation au camp de concentration de Mauthausen; à ce titre, il porte de nombreuses décorations et il appartient comme historien à l'Institut d'Histoire du Temps Présent. Avec une grande honnêteté intellectuelle et un grand courage, compte tenu du climat qui entourait l'affaire Roques, M. de Bouard a déclaré notamment: "La thèse de M. Roques est une bonne édition critique. Si j'avais été membre du jury, j'aurais probablement accordé la mention Très Bien à cette thèse". La prise de position d'un universitaire aussi compétent et aussi respecté que M. de Bouard troubla fort la conscience de beaucoup de ses collègues.

Un autre soutien me fut particulièrement précieux: celui d'un historien très connu en France, Alain Decaux, membre de l'Académie française. A. Decaux, dans une lettre publiée par un quotidien parisien le 13 septembre 1986, a fait le point sur monaffaire; il dit essentiellement qu'après avoir lu intégralement ma thèse il maintient ce qu'il avait déjà écrit à son sujet, à savoir qu'il estime que je suis "l'homme le mieux informé actuellement sur l'affaire Gerstein et que tous les chercheurs devraient désormais tenir compte de [mes] travaux". Il qualifie même mon travail de "remarquable"; il précise cependant qu'il ne partage pas mes conclusions.

Chacun sait que l'on peut estimer qu'une thèse est bonne même si l'on en conteste les conclusions. D'ailleurs, dans l'entretien précédemment cité, M. de Bouard précise: "Une thèse n'est pas un catéchisme. Une thèse, ça se discute...".[499

Dans les derniers mois de 1986 et les premiers mois de 1987, il fut encore souvent question de ma thèse et de mon affaire dans les journaux, à la radio et même à la télévision.

Mon travail de critique de textes sur les "confessions" de Kurt Gerstein a été effectué en vue de servir la science historique dans un esprit révisionniste, et de lui faire accorder le label universitaire. Cette démarche, jugée scandaleuse par les conformistes de tout acabit, a soulevé une tornade dans les médias et dans certains cercles politiques, non seulement en France, mais également à l'étranger, tout particulièrement en Israel. Il convient d'examiner avec une grande attention les réactions suscitées par ma thèse chez les universitaires, notamment chez les historiens.

Le premier universitaire sollicité pour donner son opinion fut le doyen Malvy, administrateur provisoire de l'université de Nantes. M. Malvy, qui est professeur de médecine, a fait, le 5 mai 1986, la déclaration suivante au quotidien Ouest-France: "Je souhaite seulement indiquer que les propos exprimés dans une thèse n'engagent que son auteur et en aucun cas l'université dans laquelle la thèse est soutenue. J'ai parcouru ce travail. Il n'y a, hélas, aucune ambiguité sur la conclusion qui ressort de l'analyse des textes étudiés... Personnellement, cette lecture m'a profondément troublé; chacun en comprendra aisément les raisons: j'avais vingt ans en 1942 et, en 1945, j'étais en Pologne. J'ai eu entre les mains, enveloppé dans des cornets de papier journal, avec ou sans étiquette, ce qui porte un nom: des cendres".

Voilà les termes exacts utilisés par le doyen Malvy. Précisons que M. Malvy, étudiant en médecine en 1945, fit partie d'une mission chargée du rapatriement des déportés; c'est pour cette raison qu'il a visité les camps de concentration de Pologne peu après la fin de la guerre. La déclaration de l'universitaire nantais est, somme toute, honnête; il constate que mon analyse des textes me conduit à conclure que le témoignage de Gerstein n'a pas de valeur historique; il ajoute que la lecture de ma thèse l'a profondément troublé; il rappelle, pour terminer, un souvenir personnel: il a eu, entre les mains, des cornets de papier journal contenant des cendres. Il n'est donc pas question de chambres à gaz homicides dans les propos du doyen Malvy; il a vu simplement des cendres provenant probablement de l'incinération de cadavres dans des fours crématoires.

[500]

[501]

"Le 6 mai 1986, la presse nationale a reproduit la déclaration publiée la veille dans le journal Ouest-France, et, naturellement, la reproduction a été souvent infidèle. Ainsi, on a pu lire parfois que le doyen Malvy avait vu, dans les camps de Pologne, "fonctionner les chambres à gaz" (sic); on a même pu lire que le doyen Malvy avait eu entre les mains des cornets de papier journal contenant "les cendres des siens" (sic). Nous avons là un bel exemple de la désinformation par les médias!

Le second universitaire qui fit connaître son sentiment fut le ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Alain Devaquet lui-même. Curieusement, le ministre se manifesta dans le cadre d'une émission radiophonique à laquelle j'avais été invité le 23 mai, émission dont je vous ai parlé précédemment.

Que dit ce soir-là Alain Devaquet? Il s'adressa à l'animateur de l'émission, Jean-Pierre Elkabach, en ces termes: "Vous savez, Monsieur Elkabach, que le délit d'opinion n'existe pas dans notre société; vous savez que la liberté d'expression est la règle de l'université française. Mais, dans le cas précis, cette liberté conduit à une pseudo-science. C'est la vraie science qui doit répondre et je considère, pour ma part, que la seule, la vraie sanction, qu'elle soit intellectuelle, qu'elle soit morale surtout, c'est l'immense désaveu, l'immense désapprobation, l'immense indignation de toute la communauté scientifique. En particulier, je crois que les vrais historiens doivent se lever en masse".

Comme vous pouvez le constater, le ton du ministre était empreint de passion et de solennité. Il appela ce jour-là à une mobilisation générale contre les révisionnistes. Or, il y a près de dix-huit mois que le ministère a lancé cet appel et nous n'avons encore assisté en France à aucune désapprobation, à aucun désaveu de la communauté scientifique, exception faite de la grotesque table ronde dont je vous ai parlé tout à l'heure. Du côté des historiens reconnus pour leur compétence à l'égard des problèmes de la Seconde Guerre mondiale, ce fut le silence le plus total, et ce silence dure encore. En 1987, nous avons bien constaté une mobilisation générale contre le révisionnisme historique, et particulièrement contre le révisionnisme français ; cette mobilisation fut uniquement médiatique ; elle se déroula à l'occasion du procès à grand spectacle de Klaus Barbie, accompagné, les soirs des derniers jours d'audiences, de la projection télévisée du film Shoah..

[501]

J'ajouterai un détail pour mes auditeurs qui ne sont pas très attentifs aux péripéties de la politique française: Alain Devaquet n'est plus ministre depuis le commencement de décembre 1986; il fut contraint à démissionner devant des émeutes d'étudiants hostiles à son projet de réforme universitaire. Ses loisirs forcés auraient dû faciliter la tâche de l'ex-ministre pour mener à bien sa mobilisation contre les entreprises révisionnistes en France. S'il a tenté d'agir en ce sens, ce fut probablement sans succès, car personne n'en a entendu parler. Dans les derniers jours de mai et dans les premiers jours de juin 1986, les pétitions et communiqués pour condamner ma thèse affluèrent. Parmi ces pétitions et communiqués, je citerai seulement:

- le communiqué du Conseil scientifique de l'université deNantes qui "se désolidarise de l'enseignant responsable de la soutenance", c'est-à-dire de son collègue nantais, le professeur Jean-Claude Rivière, rapporteur de ma thèse;

- la pétition d'un certain nombre d'enseignants de l'université de Paris-VII, parmi lesquels le professeur Pierre Vidal-Naquet, qui est certainement l'instigateur de cette minable pétition.

- Quant à l'ambassadeur d'Israel en France, il s'est permis de donner une leçon de morale à l'Université française; l'hebdomadaire Tribune Juive du 6 juin 1986 a reproduit sa déclaration, dans laquelle on lit notamment: "Le devoir des démocraties et de la communauté scientifique est de lutter contre toutes les formes de déstabilisation du monde libre. Les établissements d'enseignement supérieur qui se prêtent au jeu d'étudiants inconscients coopèrent avec les démolisseurs de la civilisation et de la liberté".

Ensuite, il y eut le grand tournant du mois d'août 1986,lorsque l'historien Michel de Bouard, ancien déporté, apporta publiquement son soutien à ma thèse. M. de Bouard a effectué ultérieurement un travail en profondeur auprès de ses collègues historiens; ce travail, méconnu des médias, se poursuit actuellement et l'on en recueille déjà les heureux effets.

Il existe en France une très officielle et très conformiste Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie qui publie une revue intitulée Historiens et Géographes. Dans le numéro de juillet-août 1986, des professeurs d'histoire avaient donné libre cours à leur indignation contre la "scandaleuse" thèse de Nantes;[502] dans le courrier des lecteurs, on trouvait une lettre émanant de professeurs de l'académie de Nancy-Metz, portant pour titre: "Contre une "thèse" insoutenable"; une autre lettre, rédigée par des professeurs de Tulle, dans le sud de la France, proclamait: "Honte aux falsificateurs de l'histoire". Rappelons que ces diverses réactions, violemment hostiles, étaient antérieures à la courageuse prise de position du doyen Michel de Bouard, unanimement respecté dans l'université française.J'ai exercé mon droit de réponse à l'égard de la revue Historiens et Géographes; mon texte a été publié dans le numéro de décembre-janvier 1987. "Qui sont ces prétendus falsificateurs de l'histoire dont je ferais partie?" ai-je demandé. J'ai rappelé que la justice française a très nettement fait connaître sa position àl'égard du professeur Robert Faurisson accusé, il y a plusieurs années, de falsification de l'histoire. Refusant de suivre l'accusation, la cour d'appel de Paris, dans son arrêt du 26 avril 1983, a déclaré que, en raison du sérieux des travaux du professeur, "la valeur des conclusions [qu'il défend] relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public". J'ai ensuite souligné que l'objet de ma thèse était limité par son titre même; j'ai fait état des soutiens du professeur Michel de Bouard et de l'académicien Alain Decaux; j'ai signalé que Georges Wellers lui-même, pourtant très hostile, avait reconnu que mon étude des textes était "minutieuse" et que j'avais accompli un "travailconsidérable".La direction de la revue a accompagné mon texte d'un commentaire qui commence par les mots suivants: "Nos amis Alain Decaux et Georges Wellers ont en effet reconnu les mérites du travail littéraire de M. Henri Roques qui a réuni, comparé etconfronté tous les rapports concernant Gerstein. Cela est incontestable. Mais Georges Wellers comme Alain Decaux n'approuvent pas les conclusions de cette étude". Il est aisé de constater comme le ton a changé à mon égard. On n'est plus aux injures et à l'indignation incontrôlée. On reconnaît même les mérites de mon travail "littéraire". On ne parle pas encore des mérites de mon travail "historique", mais il ne faut pas brûler les étapes. On remarquera qu'il n'est encore fait aucune allusion au soutien que m'a apporté l'éminent historien Michel de Bouard. Patience! La vérité progresse lentement, mais elle progresse.

[503]

Une autre revue scientifique française s'intitule Revue d'Histoire moderne et contemporaine; elle est rédigée par des enseignants en histoire qui exercent dans les universités françaises. Le numéro du premier trimestre 1987 contient une étude ayant pour titre "Histoire, déontologie, médias. A propos de l'affaire Roques". Les auteurs de l'étude évoquent, par une documentation concise, l'essentiel du déroulement de l'affaire; ils notent que mon travail alimente le courant révisionniste. Certes, ils ne prennent pas partie en faveur de ma thèse, mais ils se réfèrent cette fois à plusieurs reprises au doyen Michel de Bouard, reproduisant même en annexe l'intégralité de l'interview que l'historien a accordée au quotidien Ouest-France.

Je constate donc les grands progrès réalisés par l'école révisionniste dans les milieux des historiens français en quelques mois.

Il reste une dernière étape à franchir: obtenir du tribunal administratif de Nantes une décision en ma faveur pour la restitution de mon diplôme. Certes, j'attache plus d'importance à l'opinion des personnes pour lesquelles j'ai de l'estime qu'au titre de "docteur", si agréable soit-il. Mais je crois très sincèrement qu'il est nécessaire de demander réparation de l'affront particulièrement scandaleux qui m'a été fait ainsi qu'aux trois professeurs de mon jury et aux amis qui soutiennent mon action. Il faut que nous soyons disculpés, eux et moi; et le seul moyen pour y parvenir est de me restituer mon doctorat. Mon recours est en suspens devant cette juridiction et j'attends avec une certaine confiance le sort qui sera fait à ce recours. Il est d'ores et déjà décidé que, si le tribunal administratif de Nantes n'annulait pas la mesure injuste prise par l'ex-ministre Devaquet, l'affaire serait portée devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, l'équivalent, en Amérique, de la Supreme Court, et, en Grande-Bretagne, du conseil juridique de la Chambre des Lords 1.

Il y a maintenant près de dix-huit mois que l'affaire Roques a éclaté; il est donc possible d'en analyser les causes et les développements avec un certain recul. Comment expliquer qu'une thèse de critique de textes, consacrée à un sujet aussi limité que le témoignage d'un officier S.S. sur un gazage homicide dans un petit camp de concentration de Pologne, ait provoqué un tel raz de marée dans les médias et dans un certain nombre de cercles [504] politiques soucieux de ne pas déplaire aux milieux du sionisme international?

Le prétendu "Gerstein Bericht" représente une preuvecapitale de l'existence des chambres à gaz homicides, disent les exterminationnistes. Admettons-le. Néanmoins, ces mêmes exterminationnistes affirment qu'ils possèdent une abondance de preuves, voire même une surabondance de preuves de ces gazages. Dans ces conditions, pour quelle raison cèdent-ils à une véritablepanique parce qu'une seule de ces prétendues très nombreusespreuves est sérieusement contestée? Le récit de Gerstein ne fut même pas retenu à charge contre les accusés par le Tribunal Militaire de Nuremberg.

On ne peut trouver d'explication au comportement de nos adversaires que si l'on a pleinement conscience qu'il s'agit chez eux d'un comportement religieux. Une religion repose sur un dogme; un dogme a l'impérieux besoin de s'appuyer sur de saintes écritures. Or, le "Gerstein Bericht" est considéré comme une sainte écriture. En conséquence, l'exercice de mon esprit critique àl'égard du "Gerstein Bericht" est apparu comme une sorte de profanation. L'image idéale de l'Obersturmfuehrer Kurt Gerstein avait été religieusement construite par Léon Poliakov, par Rolf Hochhut, par Saul Friedlander et par Pierre Joffroy... Pour Poliakov, Gerstein est un "Juste parmi les Gentils"; pour Hochhut, le militant de l'Eglise confessante est un pur chrétien fidèle àl 'Evangile, à cet Evangile que le pape Pie XII a trahi par son réalisme politique qui ressemble à de la lâcheté; pour Friedlander, l'officier S.S. est un "saint égaré dans le siècle"; pour Joffroy, Gerstein monte sérieusement en grade dans la hiérarchie céleste: il devient "l'espion de Dieu"; l'auteur-hagiographe ajoute même dans son titre:La passion de Kurt Gerstein, comme s'il s'agissait d'un nouveau Christ.

Le personnage de Gerstein, remodelé par ses thuriféraires, pouvait parfaitement tenir le double rôle que l'on cherchait à lui faire jouer:

1) - nous faire pénétrer sans aucune défense intellectuelle dans le monde de la "magique chambre à gaz", selon l'expression d'un très grand auteur français, Louis-Ferdinand Céline;

2) - nous faire admettre la culpabilité universelle de tous ceux qui ont gardé le silence, à l'exemple du pape Pie XII, devant le plus grand crime de l'histoire du monde.

[505]

Il n'est pas impossible que ma thèse, qui repose essentiellement sur le bon sens, ait pulvérisé l'image idéale de saint Gerstein. En effet, depuis dix-huit mois, ni Poliakov, ni Hochhut, ni Friedlander, ni Joffroy ne se sont dressés pour défendre la mémoire de leur héros. Ils ont été silencieux, à une exception toutefois, celle de Saul Friedlander. Ce professeur israélien, qui enseigne l'histoire à l'université de Tel-Aviv et à l'Institut d'Etudes européennes de Genève, a eu l'occasion de s'exprimer le 30 mai 1986 au sujet de mon affaire. Rappelons que Friedlander est l'auteur d'un livre intitulé Kurt Gerstein, ou l'ambiguité du bien. Donc, Friedlander était le 30 mai 1986 à Paris où il participait à la fameuse table ronde réunie, nous l'avons dit précédemment, sous forme de contre-jury pour proclamer la nullité de ma thèse. En lisant un compte rendu de cette stupéfiante séance, j'ai appris que Saul Friedlander y avait déclaré: "Gerstein était un homme très fragile, peu préparé à être un témoin". Quel aveu! Il m'est aisé de répliquer que ma thèse a justement pour objectif de démontrer qu'un témoin très fragile comme Gerstein n'a pu donner qu'un témoignage, lui aussi, très fragile.

Il me reste, pour terminer ma présente communication, à remercier les organisateurs de la 8e Conférence internationale révisionniste de m'avoir invité. C'est un honneur qui n'est certainement pas dû à l'étendue de mes recherches historiques. Si l'on veut me reconnaître des qualités, j'en admets deux: la patience et la ténacité. La patience? Je l'ai exercée pendant quarante ans, en attendant qu'une occasion me soit offerte de dénoncer une imposture perpétrée par ceux qui, avides de propagande à n'importe quel prix, ont exploité les situations troubles et inévitables de la guerre. La ténacité? Il m'en a fallu pas mal pour venir à bout de ma thèse; il m'en a fallu beaucoup pour réussir, enfin, à constituer un jury universitaire; il m'en a fallu peut-être plus encore pour tenir tête au cours de mon affaire à certaines forces mondiales, puissantes, déchaînées contre ma personne.Quant à mon étude, je l'ai limitée à un seul sujet et je ne me suis livré qu'à une critique de textes. Néanmoins, nos adversaires ont fait connaître mon travail au monde entier par l'intermédiaire des médias qu'ils contrôlent presque totalement.

[506]

Pour le révisionnisme historique de la Seconde Guerre mondiale, la France est le pays où se côtoient le pire et le meilleur. C'est un Français, Paul Rassinier, qui, il y a plus d'un quart de siècle,a jeté les bases du révisionnisme; mais son combat fut solitaire et rares furent ses compatriotes qui lui apportèrent leur soutien. C'est en France que le professeur Robert Faurisson, prenant la relève de Rassinier, fut traîné devant des tribunaux, condamné et accablé d'amendes; mais c'est également en France que la justice a refusé de condamner Robert Faurisson pour falsification de l'histoire, reconnaissant même le sérieux de son travail. La France est maintenant un pays où, depuis l'arrêt de la Cour d'Appel de Paris du 26 avril 1983, chacun a le droit de croire, de nier ou de douter de l'existence des chambres à gaz [c'était en 1987, avant la lex Faurissonia. Note de l'AAARGH]. C'est également en France que l'on a pu trouver trois professeurs d'université suffisamment courageux pour constituer un jury à Nantes devant lequel j'ai pu soutenir ma thèse. La misérable et illégale décision d'un éphémère ministre ne doit pas faire oublier le courage moral de mes professeurs. Peut-être pourrons-nous rendre hommage, dans quelque temps, à l'honnêteté professionnelle des juges du tribunal administratif de Nantes, si ces juges admettent la validité de mon recours en excès de pouvoir contre la décision ministérielle...

Je suis fier d'appartenir à l'école révisionniste française, une école qui est d'ailleurs devenue franco-italienne grâce au jeune chercheur Carlo Mattogno, auteur d'un ouvrage consacré à Kurt Gerstein et exactement contemporain de ma propre thèse. J'espère que Mattogno aura prochainement l'occasion de vous exposer le résultat de ses recherches très étendues sur le mythe de l'extermination des juifs, à la tribune où je m'exprime aujourd'hui.

Le 15 juin 1985, dans mon exposé oral de soutenance, j'ai déclaré que l'école révisionniste devait s'ouvrir largement à tous ceux qui se posent des questions, à tous ceux qui mettent en doute les schémas manichéens appliqués à la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui doutent ne peuvent trouver leur place auprès des exterminationnistes puisque ces derniers refusent tout débat qui conteste leur dogme. En France, nos adversaires s'acharnent avec mépris sur nous, en nous traitant de "secte des négateurs", de "petite bande abjecte qui nie l'Holocauste".

[507]

Notre réponse est simplement celle du scientifique et celle de la tradition humaniste qui repose sur un axiome simple: lorsqu'une vérité n'est pas historiquement établie, les hommes n'ont pas seulement le droit de douter, mais ils en ont aussi le devoir.

[508]


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