AAARGH
J'ai eu l'occasion de dire que le vrai "procès d'Auschwitz" n'avait pas été celui de Francfort (1963-1965) contre certains "gardiens d'Auschwitz" mais le procès à Vienne (Autriche), en 1972, de deux responsables de la cons truction des crématoires d'Auschwitz et surtout de Birkenau, Walter Dejaco et Fritz Ertl, ingénieurs-architectes. Tous deux furent acquittés.
Si la moindre des pièces présentées ici par Pressac et, ainsi qu'il l'admet, déjà connues à l'époque avait pu démontrer l'existence de chambres à gaz homicides, on aurait mené grand bruit autour de ce procès et les deux hommes auraient été lourdement condamnés. Le procès, long et méticuleux, d'abord annoncé avec fracas, surtout par Simon Wiesenthal, apporta la preuve --Pressac en convient-- que l'expert désigné par l'accusation ne put mettre en difficultés les deux accusés; ledit expert "virtuellement admit sa défaite" (p.303). En juillet 1978, je rendis visite à Fritz Ertl (Dejaco était mort en janvier). J'espérais obtenir de lui quelques éclaircissements sur les plans des crématoires que j'avais découverts au musée d'Auschwitz. Je rencontrais un vieillard affolé à la perspective de voir ses ennuis recommencer. Il refusa obstinément de me livrer le moindre renseignement mais il me dit tout de même qu'il n'avait, pour sa part, jamais vu de chambres à gaz homicides à Auschwitz ni à Birkenau.
Je ne cache pas que je serais heureux d'avoir communication des pièces de l'instruction du procès et des sténogrammes des débats du procès Dejaco-Ertl. Je suis convaincu qu'on y découvrirait une réponse circonstanciée sur l'architecture des crématoires de Birkenau, sur la disposition des lieux, sur leur destination et, enfin, sur les transformations éventuelles de ces lieux. On oublie vraiment trop ce procès Dejaco/Ertl, dont l'instruction commença en 1968 à Reutte (Tyrol) et qui provoqua, pour la première fois, une mobilisation générale pour essayer de prouver l'existence de chambres à gaz homicides à Auschwitz. Pour la première fois, en effet, l'Union soviétique se mit vraiment de la partie et fournit de précieux documents. On vit même s'établir une sorte de ligne directe entre Moscou et Vienne par l'intermédiaire de Varsovie (Commission des crimes de guerre hitlériens) et d'Oswiecim (archives du musée d'Auschwitz) (p.71). Les responsables de la communauté juive mondiale, alertés par Simon Wiesenthal, ne ménagèrent pas leurs efforts. Les deux malheureux ingénieurs-architectes virent ainsi se liguer contre eux des forces immenses. Ajoutons à cela que, comme ils ignoraient tout des impossibilités physiques et chimiques d'un gazage homicide dans les locaux qu'ils avaient construits, ils plaidèrent qu'ils avaient édifié des bâtiments parfaitement normaux mais qu'après tout peut-être certains Allemands en avaient fait un usage criminel. Dejaco alla jusqu'à dire: "Et puis, de toute grande pièce on peut faire une chambre à gaz. De cette salle d'audience aussi bien" (Kurier, 20janvier 1972). Dejaco se trompait lourdement puisqu'une chambre à gaz homicide ne peut être qu'un petit local exigeant une technologie très compliquée et une machinerie spécifique, mais personne ne releva l'erreur. C'est durant ce procès (18jan vier-10mars 1972) que le seul "témoin" juif des gazages, le trop fameux Szlamy Dragon, "s'évanouit" à la barre et ne revint plus témoigner (AZ, 3mars 1972). Pressac dit qu'il se révéla d'une "totale confusion" (p.172).
Pour avoir une idée des Leichenkeller de Birkenau, Pressac aurait dû visiter le Leichenkeller du camp de concentration de Sachsenhausen, qui est intact, et qui, transformé et remis à neuf en 1940-1941, constitue une sorte de modèle typique de ce genre d'édifice: au niveau du sol se trouvent salle de dissection, bureau médical, etc., et, au sous-sol, trois pièces dont la superficie totale est d'environ 230m2 . On peut y entreposer deux cents cadavres. Chaque pièce a sa destination. L'une est prévue pour quatre-vingts cadavres à déshabiller et à mettre en bière; l'autre est pour cent cadavres mis en bière; la troisième est pour vingt cadavres infectés. On ne prétend pas qu'il y ait eu là de chambre à gaz homicide. Pressac pourrait vérifier sur place qu'un Leichen keller, qui doit être frais, possède aussi des sources de chaleur, un appareillage chargé de fournir de l'air humide, un système particulier d'isolation pour les cadavres infectés (pas de raccordement direct au système des égouts), un plan incliné (Rutsche) tout à fait comparable à celui des Krema-II et III de Birkenau avec, de part et d'autre, des marches pour le personnel qui descend ou remonte le chariot transportant les corps. Enfin, il se confirme à Sachsenhausen que le mot même de Leichenkeller est générique et s'applique à tout un corps de bâtiment avec rez-de-chaussée et cave. Ce point de vocabulaire à lui seul doit nous rendre prudents sur le compte de tout bordereau, de toute feuille de travail, de toute pièce comptable qui, concernant en apparence une pièce située en sous-sol, concerne peut-être en fait une pièce située au rez-de-chaussée. Par exemple, à Sachsenhausen, la lumineuse salle de dissection ou la salle de consultation du médecin, toutes deux situées au rez-de-chaussée, sont censées appartenir à un Leichenkeller (morgue enterrée).
Aux archives fédérales de Coblence, Pressac aurait pu découvrir, comme cela a été mon cas, l'extraordinaire ensemble de documents NS-3/377, relatif à la modernisation, en 1940, du Leichenkeller de Sachsenhausen. Les trois plans, pour les fondations, pour le sous-sol et pour le rez-de-chaussée sont dignes d'une réalisation artistique. S'y ajoute un ensemble de quatre-vingt-dix pages détaillant la fourniture des matériaux et le calcul des frais; Pressac y trouverait peut-être l'explication de mots auxquels il donne abusivement un sens sinistre quand il les trouve dans les registres des ateliers d'Auschwitz. Soit dit en passant, je possède aussi des extraits des registres des ateliers d'Auschwitz, soigneusement prélevés par l'accusation polonaise: on y constate que les Allemands et, sous leurs ordres, les internés notaient scrupuleusement les moindres commandes et travaux; il y est souvent question de chambres à gaz de désinfection.
Pressac qui, dans son livre, parle plus des crématoires et de leurs fours que des chambres à gaz, devrait peut-être visiter le crématoire Ruheleben à Berlin-Charlottenburg pour voir ce qu'est aujourd'hui un Leichenkeller pouvant recevoir cinq cents cadavres à la fois (voy. Hans-Kurt Boehlke, Friedhofsbauten, Munich, Callwey Verlag, 1974, p.117 où peut se voir le plan).
Vers la fin de son livre (p.539-541), il consacre un développement au petit bâtiment de briques qui, au camp de Stutthof-Danzig (à ne pas confondre avec le camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace), est parfois présenté dans la littérature de l'"Holocauste" comme une chambre à gaz homicide alors qu'il s'agit manifestement, avec son fourneau à l'extérieur, d'une chambre à gaz de désinfection. Pressac tient des propos incohérents. Il commence par dire, avec raison, que, vu la présence de ce fourneau, il s'agit d'une chambre à gaz pour l'épouillage des vêtements des prisonniers (p.539). Puis, soudain, sans aucune preuve à l'appui, il affirme que, du 22juin 1944 (on admirera la précision) au début de novembre 1944, le bâtiment a servi de chambre à gaz homicide pour l'exécution de groupes de cent personnes. Enfin, à la page suivante (p.540), se ravisant, il conclut qu'on n'a jamais fait d'expertise scientifique de l'arme du crime, d'où il conclut judicieusement:
ce qui signifie que nous ne savons pas comment la chambre a fonctionné en tant qu'installation d'épouillage et nous sommes incapables de fournir une preuve matérielle de son usage criminel.
On fera remarquer à Pressac qu'il n'avait donc pas le droit de porter quelques lignes plus haut l'accusation de gazage homicide. DE PLUS, CE QUI VAUT POUR CE CAMP PROCHE DE DANZIG EST AUSSI VALABLE POUR LE CAMP D'AUSCHWITZ ET IL EST INADMISSIBLE, LÀ COMME AILLEURS, D'ACCUSER LES ALLEMANDS D'AVOIR UTILISE UNE ARME ABOMINABLE SANS QU'ON AIT MEME EXPERTISE CETTE ARME.
Jusqu'en 1988, on n'avait jamais expertisé les chambres à gaz d'Auschwitz et de Birkenau. Il fallut attendre avril 1988 pour que l'Américain Fred Leuchter, spécialiste des chambres à gaz d'exécution dans les pénitenciers américains, rendît public un rapport de cent quatre-vingt-treize pages sur "les présumées chambres à gaz d'exécution d'Auschwitz, de Birkenau et de Majdanek". Ernst Zündel, un Allemand établi à Toronto (Canada), avait chargé Fred Leuchter d'examiner ces chambres à gaz et d'y prélever des échantillons. Le résultat allait être spectaculaire: il n'y avait jamais eu de chambres à gaz homicides dans ces camps. Seul l'échantillon prélevé dans une chambre à gaz de Birkenau officiellement reconnue par les autorités du camp comme ayant servi à la désinfection par Zyklon-B comportait des traces importantes, et même considérables, de cyanure; d'ailleurs, cette chambre possédait les taches bleues révélatrices de l'usage du gaz cyanhydrique ou prussique.
P.Vidal-Naquet osait affirmer en 1980 qu'une expertise avait été "réalisée en juin 1945 sur les orifices de ventilation de la chambre à gaz de Birkenau [Krema-II], sur vingt-cinq kilos de cheveux de femmes et sur les objets métalliques trouvés dans ces cheveux" (réédité dans Les Juifs, la mémoire et le présent, Maspero, p.222, n.41). Je lui répliquais:
Je passe ici sur les explications que je donnais de la présence possible de trace de gaz cyanhydrique dans les orifices de ventilation, dans les cheveux ou dans d'autres objets. S.Klarsfeld connaissait cette expertise mais en savait aussi les limites puisque, dans son interview de 1986 (voy., ci-dessus, p.95), il admettait qu'on n'avait toujours pas publié à cette date de vraie preuve; or, une expertise aurait constitué une vraie preuve. Pressac mentionne l'expertise de 1945 et il est bien loin de partager les vues de P.Vidal-Naquet puisqu'il fait remarquer que, s'il y a eu analyse des produits de grattage de certains objets métalliques présentés comme plaques galvanisées provenant du Leichenkeller-1 du Krema-II, cette analyse, révélant une présence de composés de cyanure, est seulement qualitative (mot souligné par Pressac lui-même p.233), alors qu'elle aurait dû être impérativement qualitative et quantitative.
Pressac nous apprend que l'association allemande de "réconciliation avec les juifs" et de "repentance", Suehnezeichen, avait commencé en 1968 des fouilles dans les ruines de la "chambre à gaz" du Krema-II; je serais curieux de savoir pourquoi ces fouilles ont été presque aussitôt interrompues. En 1987, le journaliste français Michel Folco m'avait fait une révélation. Lors d'un voyage organisé pour Auschwitz en commun avec Pressac, ils avaient tous deux eu un entretien avec Tadeusz Iwaszko, responsable des archives du musée d'Auschwitz, dont j'avais personnellement fait la connaissance en 1976. M.Folco avait demandé pourquoi les Polonais ne se décidaient pas toujours pas à entreprendre des fouilles et une expertise qui permettraient, par leurs résultats, de faire taire les révisionnistes. T.Iwaszko avait répondu que, si l'on ne trouvait pas de preuves du crime, les juifs accuseraient les Polonais d'avoir supprimé ces preuves. Pressac écrit qu'en 1980 T.Iwaszko lui avait déjà répondu que des fouilles seraient sans valeur parce que, de toute façon, quels que fussent les résultats, on accuserait les Polonais d'avoir "arrangé" les lieux (p.548).
Voilà bien où le bât blesse les accusateurs: ils redoutent le résultat de fouilles et d'analyses. Les révisionnistes, eux, ont couru le risque de faire entreprendre de telles recherches et ils en ont été récompensés par le rapport Leuchter, qui prouve qu'il n'y a jamais eu de chambres à gaz homicides à Auschwitz, à Birkenau et à Majdanek (Annales d'Histoire Révisionniste, n·5, 1988, p.51-102).
En 1983, S.Klarsfeld et Pressac avaient publié une version française de L'Album d'Auschwitz (éd.du Seuil)10 . Pressac avait dessiné un faux plan de Birkenau (p.43) où il dissimulait, en particulier, l'environnement des grands crématoires de Birkenau. En particulier, il cachait à ses lecteurs que, tout contre le KremaIII, se trouvait un stade (Sportplatz) qui servait de terrain de foot-ball aux détenus, puis que, tout contre ce stade, s'étendait un grand secteur hospitalier. Ces simples spécifications topographiques (sur lesquelles Pressac est plutôt discret dans son gros livre) rendent ridicule la thèse selon laquelle les crématoires auraient été le haut lieu d'une formidable extermination au milieu des cris, des feux, des flammes et des odeurs de chair brûlée. Imagine-t-on des équipes de joueurs de foot-ball et des foules de spectateurs des différents matches à deux pas de ces horreurs?
Pressac commet une imprudence quand il met les révisionnistes au défi de prouver que, dans le camp central, la piscine était utilisée par les internés. Pour lui répondre, je donnerai la parole à un ancien interné d'Auschwitz, professeur à la faculté de médecine de Strasbourg, qui, tout en accordant sa caution de façon plutôt vague aux gazages homicides d'Auschwitz, n'en écrivait pas moins ceci au sujet des distractions laissées aux détenus:
Je pourrais accumuler les exemples d'activités de ce genre; je m'en abstiendrai parce que, là où l'on concentre des êtres humains, la vie devient insupportable en dépit de tout; la promiscuité, les épidémies, la lutte pour la vie et pour les avantages individuels rendent cette existence affreuse, surtout en temps de guerre. Mais il ne faut pas ajouter de fausses horreurs aux horreurs vraies et les camps dirigés par les Soviétiques, y compris les camps qu'ils ont "libérés" en Allemagne avant de les remplir de leurs adversaires politiques, au premier rang desquels figuraient les nationaux-socialistes, ont été plus horribles encore aux dires de ceux qui, telle Marguerite Buber-Neumann, ont fait la double expérience.
Pressac donne pour titre à l'un de ses chapitres "Auschwitz selon les révisionnistes. Exposition photographique du fameux camp de vacances, KL Auschwitz" (p.507). Cette ironie et cette insinuation calomnieuse cachent la gêne qu'il éprouve à reproduire des photographies qui ne cadrent pas du tout avec la galerie d'horreurs en tous genres qu'aurait contenues ce camp. Encore cherche-t-il à jeter la suspicion sur certaines de ces photographies en précisant qu'elles sont de "source révisionniste". Il ignore manifestement que beaucoup d'entre celles-ci proviennent de l'album de l'ingénieur Dürrfeld qui était l'un des hauts responsables des usines d'Auschwitz: la cote " DUE " (pour DUERRFELD ) aurait pu le mettre sur la voie; le procès Dürrfeld est connu des historiens d'Auschwitz, mais apparemment pas de notre autodidacte.
Au fil du texte, on recueille des informations (sous la forme, assez souvent, de documents photographiques) qui tendent à renforcer la position des révisionnistes. En voici quelques échantillons:
Le récit de l'interné Rablin, employé à la désinfection par ZyklonB, prouve à quel point l'utilisation de ce gaz est dan gereuse. Rablin, légèrement atteint par ce terrible gaz, est hospitalisé et il met deux mois à guérir (p.25); il est pa radoxal que les Allemands aient cherché à guérir d'un empoisonnement par le gaz un homme qu'ils auraient dû, paraît-il, tuer par ce même gaz;
La déposition de l'interné Joseph Odi décrit la procédure d'utilisation du ZyklonB dans les chambres à gaz de désinfec tion, une procédure au demeurant souvent décrite par les révisionnistes et qui montre les dangers de l'opération. Applicable à des vêtements, elle serait inapplicable à des êtres humains. Mais, surtout, le témoin raconte que les caisses contenant les boîtes de ZyklonB étaient entreposées au Theatergebaeude (bâtiment du théâtre) et que le transport de cet endroit vers les chambres à gaz en question se faisait en présence d'un véhicule du service de santé. Les révisionnistes savaient tout cela mais il est intéressant de voir rappeler dans le livre de Pressac deux points qui devraient contribuer à décharger à la fois les Carmélites d'Auschwitz et la "Croix-Rouge" des accusations dont on les accable trop souvent. Aux Carmélites, on reproche d'occuper aujourd'hui un endroit où les Allemands auraient entreposé du gaz employé à tuer des êtres humains; en réalité, ce gaz servait à tuer les poux et donc à protéger la santé des hommes. La voiture de la "Croix-Rouge" était là pour parer aux accidents toujours possibles avec le Zyklon-B: elle ne participait pas à un meurtre; elle aussi, elle veillait à la santé des hommes (p.41; il est remarquable que J.Odi soit précis quand il parle des chambres à gaz de désinfection et tout à fait vague au sujet des chambres à gaz homicides; d'ailleurs, il croit qu'on gazait les hommes dans des chambres à gaz de désinfection!);
La belle photographie montrant un impressionnant combiné de huit chambres à gaz de désinfection dans la partie de Birkenau appelée traditionnellement "le camp des tziganes" (Entwesungsanlagezigeunerlager) contredit la thèse de la volonté chez les Allemands d'exterminer les tziganes (p.63);
Une étonnante photographie prise au Zentral Sauna montre un groupe de prisonniers nus, et bien portants, passant, leurs chaussures à la main, d'une vaste salle de douches (cinquante pommes de douches) à la salle de séchage du côté "propre" de la désinfection (Trockenraum, reine Seite): scène impensable dans un "camp d'extermination" (p.80; voy., ci-dessus, p.67);
Une photographie montre des détenus en tenue rayée employés à la désinfection des vêtements devant une batterie de trois autoclaves; ici la désinfection se fait à la vapeur; ailleurs, elle peut se faire à l'air chaud, au ZyklonB, à d'autres gaz encore; la véritable préoccupation des Allemands était d'exterminer par tous les moyens la vermine et non les hommes (p.82); on ne dira jamais assez leur hantise du typhus; "il y avait en fait dans le camp à peu près vingt-cinq chambres à gaz [de désinfection] de différentes dimensions fonctionnant au Zyklon-B" (p.550) et une quantité de chambres de désinfection fonctionnant autrement;
Une feuille d'instruction concernant l'emploi des fours crématoires rappelle que chaque soir les scories doivent être retirées; ces fours, nous dit Pressac, ne pouvaient fonctionner que douze heures sur vingt-quatre et non vingt-quatre heures sur vingt-quatre comme l'affirment les tenants du mythe (p.136, 224, 227);
Pour remplacer le Krema-I, les Allemands avaient envisagé la construction d'un "nouveau Krema" qui, à peu de distance de là, aurait été édifié à proximité de l'hôpital SS et de la Kommandantur; Pressac reconnaît que ce "nouveau Krema" n'avait aucune chambre à gaz homicide; il dit que, finalement, la construction a été transférée à Birkenau et que le Krema-II et le Krema-III de Birkenau ne sont que la transposition de ce qui était prévu d'abord à Auschwitz-I; le plan est resté le même; en conséquence, les Krema-II et III ont été conçus sans chambres à gaz homicides (p.33, 140-143);
La page 143 est particulièrement intéressante; Pressac ne voit sur ce plan que d'inoffensifs Leichenkeller mais, lorsque ce même plan sert à la construction des Krema de Birkenau, voici que ces Leichenkeller sont par lui arbitrairement qualifiés soit de "vestiaires" pour les victimes, soit de "chambres à gaz homicides"; en réalité, l'existence de ce plan prouve que, dans l'esprit des Allemands et, en particulier, de Walter Dejaco, les Krema-II et III de Birkenau, simples transpositions d'un nouveau Krema prévu au camp central d'Auschwitz près de la Kommandantur et de l'hôpital SS, ne pouvaient avoir aucune destination homicide (ce point est confirmé à la page 200 où on lit que les Krema-II et III ont été "conçus sans chambres à gaz homicides");
Une surprenante photographie, datant probablement de mai 1945, prouve que le toit du Krema-I a servi de piste de danse, décorée d'une étoile rouge avec la faucille et le marteau ainsi que de drapeaux soviétiques et polonais; les gens, dit Pressac, ont dansé sur le toit de la "chambre à gaz"; je suggère que si, à cette époque, on avait ajouté foi au mythe des gazages, on ne se serait pas permis une telle profanation; le mythe des chambres à gaz, quelques mois après la libération d'Auschwitz, n'avait pas encore vraiment pris la forme que nous lui connaissons aujourd'hui (p.149);
Pressac reproduit toute une série de documents provenant des archives de Weimar et concernant l'ingénieur Kurt Pruefer, responsable de la conception et de la construction des fours "Topf & fils"; Pruefer a été arrêté, emprisonné, interrogé après la guerre; rien, ni dans ses papiers, ni dans ses interrogatoires ne fournit la moindre preuve de l'existence de chambres à gaz homicides dans les crématoires (p.93, 94, 191, 371); or, si les documents dont fait état Pressac étaient comme autant d'indices du crime, Kurt Prüfer et d'autres membres du personnel de la firme auraient été facilement confondus;
Le 12 août 1942, le commandant Hoess fait diffuser à quarante exemplaires un Sonderbefehl (ordre spécial) rédigé en ces termes:
Le mot employé pour désigner les gazages de désinfection est Vergasungen. Cette directive confirme ce que les révisionnistes n'ont cessé de dire sur le danger d'utilisation du Zyklon-B. Si, à Auschwitz, on s'était livré à d'incessantes et massives opérations de gazage, surtout dans les conditions où on nous le raconte, les accidents touchant le personnel SS auraient été innombrables. Ni le commandant du camp, ni le médecin chef responsable de la garnison, ni les autres médecins, ni les SS n'auraient toléré pareils accidents (p.201); et, s'il fallait à tout prix se placer au point de vue de la légende, les "gazages homicides" n'auraient pu se dérouler normalement puisque le personnel juif n'aurait pu accomplir la tâche d'entrer dans un local cyanuré pour en retirer des milliers de cadavres cyanurés et, faute de personnel pour la mener à bien, la criminelle entreprise serait immédiatement tombée en panne11.
Un télex du 18 décembre 1942 montre que, pendant le mois de décembre, le travail, aussi bien des détenus que des travailleurs civils libres, a dû être interrompu à plusieurs reprises pour procéder à des mesures d'épouillage et de désinsectisation (Entlausung und Entwesung). Il a fallu isoler le camp. Les travailleurs civils n'ont pu quitter le camp depuis six mois. Il faudra prévoir une période de vacances du 23décembre 1942 au 4 janvier 1943 (p.210).
Dans les archives du Mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, se trouve un album de 397 photos prises par les Allemands eux-mêmes pendant la guerre et montrant les constructions d'Auschwitz, y compris celle des crématoires. Cette information est la plus importante du livre de Pressac. Il est inadmissible que cet album ait été si longtemps tenu caché et que la publication des photographies se fasse au compte-gouttes comme cela avait été le cas pour celles de L'Album d'Auschwitz. Cette fois-ci, il s'agit du Bauleitung Album (album de la Direction de la construction). Ces photographies nous confirment qu'Auschwitz était un camp de prisonniers ou d'internés sans rien d'extraordinaire. Pressac reconnaît que tous les détenus qu'on aperçoit au travail paraissent dans un état de santé comparable à celui des ouvriers civils (p.331, 339). Nous dissimulerait-il des photographies de cet album qui permettraient de préciser ou de rectifier ce que nous croyons savoir de chaque pièce des grands Krema et des transformations éventuelles apportées à ces pièces?
A propos d'une feuille de présence indiquant la composition d'une équipe travaillant à la construction d'une cheminée du Krema-IV ou V, Pressac fait remarquer que "la composition de l'équipe employée est typique avec ses douze civils et vingt prisonniers travaillant à la pose des briques" (p.412); il n'y avait donc aucune possibilité de secret de ce côté-là non plus;
Un plan prouve que les Allemands projetaient de construire un énorme secteur hospitalier dans toute la partie connue, à Birkenau, sous le nom de "Mexico". Pressac dit qu'il s'agit là d' "une véritable aubaine pour les révisionnistes". Il reconnaît qu' "il y a INCOMPATIBILITE [il écrit le mot en capitales] dans la création d'un camp sanitaire à quelques centaines de mètres de quatre crématoires où, selon l'histoire officielle, on exterminait des gens à grande échelle" (p.512). Et son commentaire se poursuit dans le même sens. On attend sa parade. Elle ne vient pas. L'embarras de Pressac est manifeste. Tout juste pense-t-il peut-être se tirer de ce mauvais pas en disant qu'il ne faudrait pas méconnaître la capacité de "double pensée" dans la hiérarchie SS, qui exécutait aveuglément les ordres même quand ils étaient totalement contradictoires. Je rappelle que, comme je le disais ci-dessus (p.110), Pressac a passé sous silence l'existence, près des crématoires, d'un vaste secteur hospitalier de dix-sept baraquements12; le plus fort est que, dans son gros ouvrage, il persiste à cacher l'existence de ce secteur hospitalier. Un plan-projet du 21 juin 1944 montre que les Allemands envisageaient la construction, à Birkenau, le long de la rampe de chemin de fer, d'un ensemble de six hangars à légumes de 930m3 chacun: curieuse initiative dans un "camp d'extermination" (p.530-531).
Pressac dresse un constat de faillite: personne avant lui n'a été en mesure de prouver l'existence des chambres à gaz homicides d'Auschwitz et de Birkenau. Il reconnaît que les historiens, les juges, les Soviétiques, les Polonais, les accusateurs des "criminels de guerre " ainsi que les accusateurs des révisionnistes ont accumulé de fausses preuves et des arguments sans valeur (les révisionnistes, eux aussi, d'ailleurs, auraient échoué dans leur entreprise). Il écrit à la fin de son étude (toute la suite étant composée d'annexes):
Du célèbre ouvrage d'Eugène Aroneanu qui a si longtemps constitué une sorte de bible exterminationniste (Camps de concentration, préface de Jacques Billiet, directeur du Service [français] d'information des crimes de guerre, Office français d'édition, 1946), il dit que c'est "une monstruosité historique", "un ensemble incohérent qui se contredit lui-même" (p.15). Sur les procès d'après-guerre, il écrit que "les tonnes de Zyklon-B commandées par les camps se voyaient attribuer, sans aucune vérification, une utilisation homicide". Et, ainsi que je le mentionnais ci-dessus (p.79), il ajoute cette remarque propre à bouleverser ses amis exterminationnistes:
Il estime que le procès conduit par les Américains contre Bruno Tesch, l'un des responsables de la société Degesch et donc de la fabrication du Zyklon-B, fut une "mascarade"; on ne se soucia pas de la question technique mais on se contenta du témoignage de ses employés. En 1946, dit Pressac, un simple ragot malveillant pouvait conduire à la pendaison d'un accusé. Ce fut le cas pour B.Tesch (et, ajouterai-je, pour son associé K.Weinbacher) (p.16-17); voy. à ce propos l'article révélateur de William B.Lindsey, "Zyklon-B, Auschwitz and the Trial of Dr. Bruno Tesch", The Journal of Historical Review, automne 1983, p.261-303.
Le film soviétique Chroniques de la libération du camp, 1945 montre une porte étanche au gaz comme appartenant à une chambre à gaz homicide; vu son emplacement, dit Pressac, il s'agissait d'une porte de chambre à gaz de désinfection (p.41). Plus loin, il parle à propos d'un travail de la commission d'enquête soviétique de "coup monté" et de "montage "historique"" (p.46); le malheur est que le Tribunal de Nuremberg reconnut à ce travail "valeur de preuve authentique" au nom de l'article 21 de son statut.
A Birkenau, la vaste salle du Zentral Sauna où se déshabillaient les détenus (Auskleideraum) avant la douche possédait une impressionnante quantité de radiateurs (serpentins). Les Polonais ont enlevé ces radiateurs parce que, dit Pressac, ce souci de confort pour les prisonniers se combinait mal, dans l'esprit des visiteurs d'aujourd'hui, avec, à cent mètres de là, les ruines du Krema-IV et de ses chambres à gaz (p.78); il aurait pu ajouter que les Polonais avaient procédé de même pour les "cellules d'arrestation" du Bloc11, que les touristes visitent en grand nombre; c'est moi qui avais appelé l'attention de Pressac sur cette manie, chez les Polonais, d'enlever le matériel de chauffage soit pour leur propre usage, soit pour donner une idée plus cruelle des conditions dans lesquelles les détenus étaient censés vivre.
Au Tribunal de Nuremberg, on a présenté comme preuve du crime tel document allemand, tout à fait banal, sur les fours crématoires. Pressac voit là un exemple de "la façon stupide selon laquelle les documents du vaincu ont été "évalués" par un tribunal des vainqueurs" (p.106).
Telle reconstitution par les Polonais après la guerre est "loin d'être une fidèle reproduction" de l'original à cause de ses exagérations et de ses simplifications (p.108).
Tel fait (ici le fait, selon Pressac, qu'à une époque donnée de 1942 on ait utilisé 2 à 3% du ZyklonB pour tuer et 97% ou 98% pour désinfecter) "infirme totalement" telle interprétation de certains documents par "les historiens traditionnels" (p.188).
Parfois sans le nommer et parfois en le nommant, Pressac souligne les erreurs ou les tricheries de Georges Wellers. Chez ce dernier, l'argumentation fondée sur le système de ventilation des Leichenkeller est, pour Pressac, contredite par les faits et elle s'effondre totalement (p.289). Cette argumentation "totalement erronée" et "tout à fait infondée" a abusé les avocats de la LICRA qui ont plaidé contre Faurisson (p.355). Dans la transcription des témoignages, G.Wellers procède à des coupures sans en prévenir le lecteur quand ces témoignages contiennent des invraisemblances (p.479). Le plan qu'il a donné d'Auschwitz (Les Chambres à gaz ont existé/Des documents, des témoignages, des chiffres, Gallimard, 1981, p.12-13) est d'"une très médiocre qualité en ce qui concerne bien des détails" sans que Pressac se permette d'aller jusqu'à parler de "falsification" (p.165-166); ce qui laisse songeur, c'est qu'il s'agit du plan qui trônait dans la salle du procès de Francfort et que H.Langbein reproduit dans son livre sur ce procès (Der Auschwitz Prozess, Eine Dokumentation, Frankfurt, Europäische Verlaganstalt, 1965, p.932-933, et non 930-931 comme l'indique Pressac par erreur).
Le prétendu camouflage autour des Krema-II et III est, pour Pressac, un produit de l'imagination des "historiens traditionnels" (p.341).
Jan Sehn, le juge d'instruction polonais qui a instruit le procès de R.Höss et de bien d'autres SS, a "retouché" un do cument allemand en le reproduisant sous la forme d'une copie prétendument conforme à l'original (p.454); néanmoins, Pressac prend soin de ménager ce juge d'instruction à qui nous sommes redevables de cent mensonges sur Auschwitz; c'est à lui que nous devons le mensonge des "près de soixante mille personnes par vingt-quatre heures" gazées à Birkenau (Jan Sehn, Le Camp de concentration d'Oswiecim-Brzezinka, Wydawnictwo Prawnicze, Varsovie, 1961, p.132); c'est également à lui que nous devons les "fosses gigantesques" en plein air (au nombre de 8?) où, "en août 1944, on atteignit le chiffre de vingt-quatre mille incinérations par jour" (avec ou sans les crématoires?) (Ibid., p.148); or, les photographies aériennes prises par les Alliés le 25 août 1944 ne montrent absolument rien de tel (D.Brugioni et R.Poirier, The Holocaust Revisited, Washington, CIA , février 1979, p.9-11).
En 1981 se déroula à Paris le procès que m'avaient intenté la LICRA et bien d'autres organisations. Le principal avocat de la LICRA était Me Bernard Jouanneau. Des pages consacrées à ce procès et à cet avocat il ressort qu'on a invoqué contre moi, selon Pressac lui-même, beaucoup de documents qui, en réalité, ne prouvaient pas du tout l'existence de chambres à gaz homicides. Me Jouanneau a surtout invoqué des témoignages dont pas un, selon Pressac, n'avait de vraie valeur. Quant aux arguments techniques de Me Jouanneau, ils étaient dénués de toute valeur et parfois "désastreux". Enfin, l'avocat a outrageusement abusé de la théorie selon laquelle les Allemands, pour dissimuler leur crime, usaient de "code" ou de "camouflage" (p.554-556).
Les incohérences de Pressac ont des effets divertissants. Il constate la malhonnêteté ou l'incompétence des exterminationnistes mais, en même temps, il veut à tout prix sauver la théorie exterminationniste. Il lui reste pour seule ressource de flatter ses amis pour des qualités censées compenser leurs défauts. Et quand il flatte, il ne flatte pas à demi: il flagorne; la démonstration de Me Jouanneau reposait sur une foule d'erreurs mais elle était... "superbe" (p.556).
Dans un ouvrage qui se prétend technique, on devrait d'abord décrire les lieux du crime, puis analyser l'arme du crime et les preuves matérielles de ce crime pour, enfin, passer en revue les témoignages. Pressac, qui n'a aucun sens de la méthode, ouvre tous ses chapitres sur... les témoignages. Il y a là un moyen, il faut le dire, de mettre le lecteur dans des conditions propres à obnubiler ses capacités normales de jugement, puisque ces "témoignages" posent comme une vérité de principe l'existence des chambres à gaz homicides.
La qualité des témoignages qu'invoque Pressac est affligeante. Il en convient parfois lui-même mais il cherche souvent à sauver ces témoignages du discrédit, et cela par les expédients les plus alambiqués.
Rudolf Hoess est censé avoir écrit J'étais commandant à Auschwitz et Miklos Nyiszli, lui, aurait écrit J'étais médecin à Auschwitz: deux témoignages présentés comme essentiels. Höss a vécu plusieurs années à Auschwitz et Nyiszli y aurait vécu six mois, en tant que détenu. Or, ce qu'écrivent ces deux "témoins", par exemple sur la ventilation des chambres à gaz homicides, constituerait, selon Pressac, une énorme erreur technique; ils auraient dit sur ce point le contraire de "la vérité" (p.16).
Alter Fajnzylberg, Filip Muller et Rudolf Hoess affirment des choses "pratiquement impossibles", ne correspondant pas aux faits, "douteuses", "erronées", "contraires à la réalité", "invraisemblables" (p.126-127). Les "erreurs" commises par Höss "tout au long de son autobiographie" ont une explication que Pressac brandit fièrement et souligne en caractères gras: Il était présent, sans voir (p.127). Il n'était donc pas un témoin! Comment pouvait-il être présent et ne pas voir? Comment peut-on être le commandant d'un "camp d'extermination" et ne pas voir l'instrument d'"extermination" d'un million (?) de personnes au moins? Comment ce commandant a-t-il pu mettre l'accent sur les dangers du Zyklon en 1942 (voy., ci-dessus, p.114-115) et décréter en 1946 que ces dangers étaient inexistants (voy., ci-dessus, p.115, n.11)
Quant au témoignage, si souvent invoqué, du SS Pery Broad, la forme et le ton, nous dit Pressac, en "sonnent faux". Ses écrits, que nous devons aux Polonais, ne peuvent être sincères. Ils sont "colorés d'un patriotisme polonais passablement trop flagrant". On ne connaît pas le manuscrit. Tout cela a été "légèrement" retravaillé par les Polonais (les guillemets impliquent ici que le travail n'a pas été léger!). Mais qu'importe, dit Pressac, malgré les divergences entre ces différents témoins, des gazages homicides ont eu lieu dans le Krema-I; c'est un fait établi (p.128); "établi" par qui? par quoi? Il ne le précise pas.
Le témoignage de Szlamy Dragon nous vaut le commentaire suivant:
En 1972, au procès Dejaco et Ertl, ce témoin s'est révélé d'une "totale confusion" (p.172; voy., ci-dessus, p.106).
Les témoignages de P.Broad, de R.Hoess, du Dr Johann-Paul Kremer et du SS Hoelblinger (que Pressac écrit: Hoeblinger) sur les Bunker font l'objet de réserves qui s'expriment dans les termes suivants: "entièrement imaginaires", "impossibilité physique", "impossible de situer la scène" (p.174).
Le témoignage de Nyiszli serait valable à condition... de diviser les chiffres par quatre, mais pas toujours. Pressac parle à propos de Nyiszli de "son "nombre quatre""; il dit que ses chiffres sont "inquiétants" (p.179).
En 1980, on a mené grand bruit autour du livre de Filip Muller, Trois ans dans une chambre à gaz d'Auschwitz, préface de Claude Lanzmann, Ed.Pygmalion-G.Watelet. Le livre obtenait de Jean Pierre-Bloch le prix de la LICRA . Filip Muller fut l'un des témoins vedettes du procès d'Auschwitz (1963-1965) et du film Shoah. En réalité, Filip Muller est un mythomane et même Pressac s'en rend compte, qui écrit:
Si des membres du Sonderkommando affirment que, dans une seule bouche de four crématoire on enfournait 5,7 ou 12 corps à la fois, Pressac, lui, suggère qu'il y a là une exagération et qu'on pouvait probablement enfourner seulement 3 corps à la fois, et encore bien maigres (p.229). Il dit qu'aujourd'hui le touriste, "après une prière silencieuse" (sic!) devant le KremaI, doit bien se rendre compte qu'on est là "devant le fameux coefficient multiplicateur par quatre utilisé par le DrMiklos Nyiszli" (p.483).
A Auschwitz, les visiteurs peuvent voir dans l'ancien "Block 4" une maquette prétendant reproduire un Krema en pleine scène de gazage. La reconstitution, il faut le dire, montre involontairement les impossibilités physiques des gazages homicides et, en particulier, l'exiguité des lieux et les encombrements qui en auraient résulté dès le premier "gazage". S'ajoute à cela le fait que des documents révélés ultérieurement et surtout les photographies aériennes prises par les Alliés en 1943-1944 et publiées en 1979 soulignent les "erreurs" de cette maquette. Peu importe pour Pressac, qui voit dans cette reconstitution la "puissante évocation d'un gazage massif" (p.378).
A partir de la page 459, l'auteur essaie de sauver du désastre l'absurde War Refugee Board Report de novembre 1944, aussi appelé Protocoles d'Auschwitz. Les seules critiques qu'il est bien obligé d'en faire discréditent totalement cette oeuvre mensongère due en grande partie à Rudolf Vrba, aujourd'hui professeur de pharmacologie dans une université de Vancouver (Canada) (voy. R.Faurisson, "Le Révisionnisme au Canada; les procès Zündel", Annales d'Histoire Révisionniste, été-automne 1988, p.35-37).
Les dessins d'un certain David Olère ont la faveur de Pressac, qui connaît personnellement l'auteur, mais ces dessins, grotesques en tous points, semblent inspirés principalement par un antinazisme de sex-shop. Pressac les tient pour des "chefs-d'oeuvre d'authenticité" (p.554) mais... il fait des réserves sur leur valeur documentaire et sur la sincérité du témoin (p.493-497, 554-556). Avec des mines de Père-la-Pudeur, il va jusqu'à s'interdire de reproduire certains dessins (p.498). Le même David Olère assure que les SS fabriquaient des saucisses de chair humaine qu'ils appelaient "Kremawurst": saucisse de Krema (p.554). Sa mémoire souffre d'une certaine "détérioration" (p.493) et il est sujet à ce que Pressac appelle le "Krematorium delirium" (p.556).
Le témoin préféré de l'auteur est le cordonnier juif Henryk Tauber. Mais ce témoin, lui aussi, a tendance à utiliser "le fameux coefficient multiplicateur par quatre" (p.483). Il n'a pas vu de gazage mais ou bien on lui en a parlé (Ibid.) ou bien il a vu les cadavres de ceux qu'il appelle des gazés (p.489). Un jour, par une fenêtre, il a vu un SS verser du ZyklonB dans la chambre à gaz (p.494). Si, en tant d'années, il n'a rien vu de plus, c'est que, pendant les opérations de gazage, les SS enfermaient systématiquement les membres du Sonderkommando dans... la cokerie. C'est aussi l'explication d'Alter Fajnzylberg. Les SS voulaient leur cacher l'existence des gazages mais non celle des gazés!
Tauber raconte l'histoire d'un juif du nom de Lejb. Un jour, les Allemands suspendirent Lejb, mains liées dans le dos, à une barre de fer au-dessus des foyers en feu. Pendant une heure. Puis, ils lui délièrent les mains et le jetèrent dans un four froid. On versa de l'essence dans le cendrier qui était en-dessous. On y mit le feu. Les flammes atteignirent le four. Pendant plusieurs minutes. On ouvrit la porte du four. L'homme en émergea et courut, couvert de brûlures. On lui ordonna de faire le tour de la cour au pas de course en criant qu'il était un voleur. Finalement, on le força à grimper au fil de fer barbelé où il fut tué d'un coup de feu!
Tauber parle aussi d'une fosse pleine de graisse humaine. La graisse coulait des cadavres vers un réservoir creusé dans le sol. On puisait la graisse et on la reversait sur les cadavres pour accélérer la combustion. Un jour, les SS jetèrent un homme dans la graisse bouillante, l'en retirèrent encore vivant et l'abattirent d'un coup de feu. Son cadavre fut le lendemain apporté au crématoire et incinéré dans une fosse (p.494).
Tauber dit qu'on incinérait dans un seul crématoire environ deux mille cinq cents cadavres par jour. Voici le commentaire de Pressac:
En un seul passage de la page 498, Pressac emploie, pour qualifier des assertions de son témoin préféré, les mots de "douteux", "incorrect"(deux fois), "pas certain", "histoire [inventée]", "pur mythe". Et si, au terme de son témoignage, H.Tauber est si faible et si vague sur les Krema-IV et V, on ne peut le lui reprocher, estime Pressac, qui suppose que ce témoin "a dû être épuisé à la fin de sa déposition".
Bref, tous ces témoins semblent surtout atteints, comme David Olère, de ce que le pharmacien Pressac désigne par les termes de Krematorium delirium (p.556).
Pressac ne dispose d'aucun critère pour distinguer l'un de l'autre le vrai et le faux témoin. Ses témoins peuvent accumuler les pires erreurs ou les pires insanités, ils trouveront grâce aux yeux de notre homme pour peu que ce dernier décide d'en faire de vrais témoins.
Un témoin décrit-il méticuleusement la pièce qualifiée de chambre à gaz homicide et lui voit-il trois piliers alors qu'il y en avait quatre, c'est, nous dit Pressac, qu'il n'a pas marché jusqu'au bout de la pièce. Ce même témoin parle-t-il d'une porte d'entrée et d'une porte de sortie, alors qu'il n'y avait qu'une porte d'entrée donnant sur une pièce en cul-de-sac, cette erreur, dit Pressac, peut s'expliquer par la route prise par ce témoin pendant sa visite (!). Le témoin parle-t-il de dix fours alors qu'il y avait cinq fours (à trois moufles), c'est, dit Pressac, que "probablement il n'a pas parcouru toute la longueur de la salle des fours mais qu'il est resté à l'entrée ouest". Les chiffres de victimes que donne ce témoin sont-ils incroyables, c'est, nous rassure Pressac, qu'il s'agit, ici, d'un "chiffre gonflé" donné par un SS qui servait de guide à ce témoin ou, là, d'un "chiffre de la propagande SS" (p.239).
Un témoin dessine-t-il la salle des fours en oubliant de noter la présence de rails, c'est, dit Pressac, que ces rails ne servaient à rien et qu'en conséquence la "mémoire visuelle [de ce témoin] ne les a pas retenus" (p.229). Ce même témoin accumule-t-il quatre graves erreurs matérielles, c'est que "les souvenirs visuels d'un survivant se détériorent avec le temps" (p.493). Si ce témoin ajoute quoi que ce soit dans son dessin, ce n'est pas grave; c'était un ajout "pour enjoliver" (Ibid.).
Tout au long de son livre, Pressac s'évertue à découvrir des excuses pour les innombrables "erreurs" de ses témoins, que celles-ci portent sur l'emplacement, la couleur, le matériau, la forme, la distance, le nombre de quoi que ce soit.
Mais son explication favorite, c'est que la faute de toutes ces "erreurs" revient aux SS, à "l'habituelle exagération SS" (p.108) et si, dans leurs confessions recueillies par les Alliés, ces SS avouent des énormités, c'est par "orgueil pro fessionnel" (p.161).
Grâce à cette méthode, les témoins juifs ou autres de Pressac gagnent à tout coup, de même qu'à tout coup les SS ne peuvent que perdre.
Je voudrais revenir ici sur le cas déjà cité du Dr Miklos Nyiszli. L'un des faux témoignages les plus connus de la littérature concentrationnaire, après celui de Martin Gray (Au nom de tous les miens), est celui du Dr Miklos Nyiszli: Médecin à Auschwitz, Souvenirs d'un médecin déporté, traduit et adapté du hongrois par Tibère Kremer, Julliard, 1961.
Je ne m'attarderai pas aux différentes versions de ce faux, publié dès 1951 par Jean-Paul Sartre dans Les Temps modernes; le couple J.P.Sartre-Simone de Beauvoir avait une remarquable vocation de gobeurs pour ce genre d'écrits (voy. Simone de Beauvoir pour le Treblinka de J.F.Steiner). Paul Rassinier a souvent dénoncé ce faux (voy. notamment Le Drame des juifs européens, Les Sept couleurs, 1964, p.52-58) ainsi que Carlo Mattogno. Ni l'Encyclopaedia Judaica (1971), ni la récente Encyclopaedia of the Holocaust (1990) ne mentionnent Médecin à Auschwitz, qui est depuis longtemps discrédité.
Pourtant, au récent procès du révisionniste Michel Konen devant le tribunal de Meaux, le banquier Hubert Heilbronn, PDG de la Banque Lazare, poussait l'impudence jusqu'à invoquer un seul témoignage en faveur de l'existence des chambres à gaz d'Auschwitz: celui de M.Nyiszli (Le Figaro, 6 juillet 1990, p.8).
Pressac, lui aussi, ressuscite M.Nyiszli. Mais, ce faisant, je crois pouvoir dire qu'il a, dans ses commentaires sur ce témoignage, involontairement écrit deux pages d'une intense drôlerie (p.474-475). Qu'on en juge plutôt.
Le juif Miklos Nyiszli aurait vécu pendant six mois dans un crématoire de Birkenau et aurait servi d'assistant au Dr Josef Mengele dans la salle de dissection. Pressac prélève, dans le livre, le seul chapitre VII où ce témoin est censé décrire une opération de gazage au Krema-II. Il affirme d'abord que cette description est "entièrement exacte, SAUF pour certains CHIFFRES qui sont vraiment très ERRONES " (p.473). Puis, il commente le texte et c'est là qu'on s'aperçoit que, même pour un Pressac, quasiment toutes les données du livre de Nyiszli sont erronées, qu'il s'agisse de chiffres ou de précisions matérielles.
Le témoin déclare que la chambre à gaz était d'une longueur de cinq cents pieds (cent cinquante mètres); or, dit Pressac, un plan (découvert par Faurisson et confirmé par l'état des ruines) montre que la longueur de la pièce ainsi désignée ne pouvait dépasser cent pieds (trente mètres). C'est simple, dit Pressac, le témoin a dit la vérité mais il a utilisé le coefficient multiplicateur cinq.
Le témoin déclare que le vestiaire avait une longueur de deux cents yards (environ deux cents mètres); or, dit Pressac, tout montre que la pièce ainsi désignée mesurait cinquante yards (environ cinquante mètres). C'est, dit-il, que Nyiszli a utilisé le coefficient multiplicateur quatre.
Comme la moyenne des différents coefficients multiplicateurs est proche de quatre, Pressac, fier de sa découverte, en vient à parler dans son livre, soit à propos de Nyiszli, soit à propos d'autres affirmations ou témoignages, du "fameux coefficient multiplicateur par 4" (voy. p.483, 494); par conséquent, d'après notre pharmacien, si nous voulons trouver les vrais chiffres, il nous appartient d'utiliser dans notre lecture le coefficient de division par quatre.
Pour ma part, je dirais qu'à ce compte tout faux témoin se tirerait d'affaire. Supposons qu'un "témoin" affirme avoir, pendant six mois (c'est la durée du séjour de Nyiszli sur les lieux), vu quatre hommes qui étaient tous hauts de sept m et tous vieux de deux cents ans, on peut supposer que n'importe qui récusera ce témoin. N'importe qui, sauf Pressac, qui, appliquant la règle du fameux coefficient de division par quatre, prononcerait: ce témoin dit vrai; il a vu un homme, qui mesurait 1m75 et qui était âgé de cinquante ans.
Mais là ne s'arrête pas la gymnastique pressacoise. J'ai fait la recension de ses commentaires du témoignage Nyiszli dans le court passage consacré au gazage. Voici, d'une part, les coefficients employés, nous dit-il, par Nyiszli et, d'autre part, un échantillon des commentaires de Pressac à propos de tel fait, de telle réalité matérielle ou de tel chiffre rapportés par le même Nyiszli (p.474-475):
... (et d'ajouter que, là où le témoin parle de "bois", il faut lire "ciment"; là où il parle de "chlore", il faut entendre "acide cyanhydrique").
La conclusion est savoureuse. Elle est fièrement intitulée "Le multiplicateur" et Pressac, loin de récuser son témoin pour exagérations et fables, découvre dans l'emploi du multiplicateur quatre (la moyenne des différents chiffres donne 3,8) le signe que le Dr Nyiszli, sans être pour autant scientifique et rigoureux, est manifestement un universitaire qui porte la marque d'une formation intellectuelle des plus sérieuses. Il écrit:
Bref, Pressac comprend que la "crédibilité" du livre de Nyiszli ait été "longtemps contestée" (p.495); c'était à cause du "fameux facteur de multiplication par quatre dont le Dr Nyiszli a fait un usage si abondant et si lamentable" (Ibid.); mais Pressac est heureusement survenu; il a découvert la clé de lecture nécessaire au lecteur de Médecin à Auschwitz et, grâce à cette clé, tout se déchiffre et il n'y a plus lieu de contester la crédibilité d'un honorable universitaire, formé en Allemagne. Pressac a sauvé Nyiszli.
Mais le lecteur, lui, quand il verra un chiffre quelconque sous la plume de cet étonnant témoin, ne saura jamais si ce chiffre est à considérer comme exact ou s'il faut le multiplier ou s'il faut le diviser, et par combien au juste.
Je renonce à compter le nombre de fois où Pressac s'en prend aux révisionnistes en général et à ma personne en particulier. L'Américain Mark Weber écrit:
Je me dois d'apporter ici une explication. Pressac a une raison précise de m'en vouloir: au début des années 80, j'ai été conduit à le mettre à la porte du domicile de Pierre Guillaume (où il était venu nous voir une fois de plus sans s'annoncer). Ce sont là de ces humiliations qui ne s'oublient pas, surtout chez quelqu'un qui, affligé d'un sentiment d'infériorité, quête l'approbation, recherche les compliments, propose ses services avec insistance et veut se faire prendre au sérieux. Pressac avait fini par me lasser. Son obséquiosité, sa confusion d'esprit, ses peurs paniques, son horreur de la clarté et des positions franches, sa propension à mentir et à tricher rendaient ses visites de plus en plus indésirables. Dans son livre, il ne fait aucune allusion à cet épisode humiliant; au contraire, il affirme qu'en mars ou avril 1981, il prit l'initiative de "briser complètement avec Faurisson" (p.554). C'est tout simplement faux. Il a été mis à la porte, et même, je dois le dire, assez vivement.
J.C.Pressac était un admirateur d'Hitler, de Degrelle et des militaria. Il possédait chez lui, en bonne place, un buste d'Adolf Hitler et, redoutant notre réaction lors d'une visite à son domicile, il nous en avait prévenus, P.Guillaume et moi-même, non sans quelque appréhension. Il avait rêvé d'écrire un roman montrant la victoire de son héros et le triomphe du national-socialisme (voy., à ce propos, p.541). Il avait fait ses études au Prytanée militaire de La Flèche et, si j'en crois Pierre Guillaume, lui-même ancien élève de cet établissement, il avait, en 1959, reçu une réprimande de l'administration à la suite d'un sketch d'inspiration nazie qu'il avait monté lors d'une fête de l'école. Il disait avoir soutenu l'action de Pierre Sidos. L'extrême droite, ou ce qu'on appelle ainsi, possède, à côté de fortes personnalités (c'est le cas d'un Léon Degrelle), des malheureux qui admirent la force parce qu'ils sont faibles. Tel était le fait de J.C.Pressac qui, de plus, présentait un cas médical qui, je dois le dire, avait ajouté à ma pitié.
P.Guillaume a consacré à J.C.Pressac quelques pages de son livre Droit et histoire (La Vieille Taupe, 1986, p.118-125). Je conseille la lecture de ces pages à la fois vivantes et pénétrantes.
Avant de nous rencontrer, Pressac croyait aux chambres à gaz homicides. Je lui montrai ma documentation. Il en fut bouleversé et comprit son erreur. Croyant savoir lire les plans que j'avais découverts dans les archives du Musée d'Auschwitz, il nous offrit ses services. Mi-sérieux, mi-goguenards, nous affections de l'appeler "Schliemann", du nom de l'inventeur des ruines de Troie. Il avait une spécialité: à chaque rencontre, ses premiers mots étaient: "Je me suis planté". Il "se plantait" il se trompait de façon chronique. Influençable et angoissé, il changeait perpétuellement d'avis sur les détails et, à chaque fois, prenait le ton le plus péremptoire pour articuler sa thèse du jour. Il avait une autre spécialité: dès qu'une question des plus simples le mettait dans l'embarras (et il vivait dans l'embarras), il réponait: "Oui-Non". Non pas: "Oui et non" mais, d'un seul souffle: "Oui-Non" et il lui était impossible de clarifier sa réponse, qui lui servait de refuge comme à un enfant pris en faute. Il avait la manie de prétendre, d'une minute à l'autre, qu'il n'avait pas dit ce qu'il venait de dire. Je l'invitais donc à enregistrer nos conversations au magnétophone pour dissiper toute méprise. Avec une peur d'enfant et sans aucune explication, il refusait d'être enregistré.
Mais il ne croyait plus aux chambres à gaz. Il se sentait naître une vocation de révisionniste; cependant n'est pas révisionniste qui veut. Ma vie et celle de P.Guillaume devenaient de plus en plus difficiles. Pressac s'affolait. L'accumulation des procès et des attaques de toutes sortes, la détérioration progressive de ma santé physique, nos angoisses financières, une atmosphère générale d'hallali (il faut se rappeler ici ce qu'a été le montage de la "rue Copernic", bien pire que celui du "cimetière de Carpentras") rendaient notre néophyte de plus en plus fébrile et hésitant. Il m'adjurait de renoncer à une entreprise aussi dangereuse. Pour sa part, il commençait à prendre ses distances. Des "amis juifs" lui avaient fait entendre que, dans le scepticisme, il y avait des limites à ne pas franchir (p.548). A lire les plans d'Auschwitz et de Birkenau, que je lui avais fournis en abondance, il voyait bien que les gazages étaient impossibles. Mais, sait-on jamais, commençait-il à dire, peut-être y avait-il eu tout de même, de-ci de-là, quelques menus gazages homicides, discrets, furtifs, improvisés, ce qu'il appelait des "gazouillages".
Avant son premier départ pour Auschwitz, à la suite de notre rencontre, il m'avait demandé quelle recherche il pour rait y entreprendre pour moi. Je lui avais répondu que j'étais intéressé par la question des crémations: nombre officiel lement enregistré de corps incinérés; qualités (détenus-gardiens-soldats et officiers allemands et membres de leurs familles); nombre des employés affectés aux crémations de cadavres et aux incinérations des fours à ordures; durée des crémations; emplois du temps, etc.). Je pensais, en effet, que ces nombres, à eux seuls, constitueraient un élément propre à démontrer l'impossibilité des formidables crémations qui auraient été exigées par les gazages de centaines de milliers de victimes en plus des crémations nécessitées par les ravages des épidémies dans le camp.
A son retour d'Auschwitz, Pressac me dit d'un air embarrassé qu'il n'avait pas trouvé le temps de s'occuper de la question qui m'intéressait. Il avait eu trop de travail et puis une jeune Polonaise l'avait beaucoup occupé, ajoutait-il: innocente forfanterie de timide.
Avant son second déplacement à Auschwitz, il me posa la même question et je lui fis la même réponse. Au retour, il me déclara à nouveau qu'il n'avait pas eu le temps d'entreprendre les recherches nécessaires. J'ouvre ici une parenthèse pour dire que, dans son gros livre, Pressac ne répond toujours pas à mes questions (voy., ci-dessous, Additif 2, "Combien de crémations journalières au Krema-II?, p.147).
Pressac finit par nous déclarer qu'il ne voulait plus prendre parti entre les révisionnistes et les exterminationnistes. Il affirma qu'il souhaitait avoir des relations dans les deux camps et se contenter d'un travail purement technique. Je l'encourageais dans cette voie et, dans une dédicace dont il rapporte le texte (p.554) mais dénature le contexte, je l'invitais à chercher, à trouver, à être froid, impartial et matérialiste. Mais c'était trop lui demander. Constatant qu'il ne pouvait s'atteler à un travail méthodique et austère qui lui aurait permis de mettre un peu d'ordre dans ses pensées, je le congédiais. Je l'avais initié à l'étude de la prétendue chambre à gaz du Struthof (Alsace). Par la suite, il allait publier, sous l'égide de S.Klarsfeld, un petit livre en anglais indigent et confus sur le sujet. Je vois que, dans son gros livre, il traite à nouveau du sujet. Mais il se garde bien de dévoiler une découverte que j'avais faite, quasiment en sa présence, quand, ensemble, au Palais de Justice de Paris, avec Pierre Guillaume et Me Eric Delcroix, nous examinions les archives du "procès du Struthof", archives communiquées, sur la demande de la LICRA , par la direction, à Paris, de la gendarmerie et de la justice militaire. Dans ces archives, j'avais découvert une pièce révélant que le professeur René Fabre, doyen de la faculté de pharmacie de Paris, avait, en décembre 1945, signé une expertise du plus haut intérêt. Ce professeur avait examiné successivement les produits de grattage autour de la cheminée de la prétendue chambre à gaz homicide et, à l'hôpital civil de Strasbourg, les cadavres, bien conservés, des prétendus gazés. Dans les deux cas, il avait conclu négativement: il n'y avait aucune trace de gazage.
En réalité, cette chambre à gaz, à l'étanchéité toute relative, avait surtout servi pour l'entraînement des recrues de l'armée allemande au port du masque à gaz; dans ce cas, le gaz employé est loin de présenter les mêmes dangers que l'acide cyanhydrique (Zyklon-B). Pressac avait été heureux de pouvoir nous en faire la démonstration. Il était allé prendre des photographies d'une séance d'entraînement dans une chambre à gaz de l'armée française, peu éloignée de Paris. Je possède un jeu de ces photographies.
Une légende, chère à Elie Wiesel, à Filip Muller et à Georges Wellers, veut que les Allemands aient creusé à Birkenau de gigantesques fosses où l'on aurait brûlé des milliers de cadavres à ciel ouvert. J'avais fait observer à Pressac que le camp de Birkenau occupait l'emplacement de vastes marécages au bord d'un affluent de la Vistule et que, malgré les travaux de drainage, la nappe phréatique était forcément restée à peu de distance du niveau du sol15. Il était donc difficile d'imaginer le creusement de ces fosses et j'ajoutais que, de toute façon, il devait être compliqué de brûler des cadavres dans des fosses à cause du manque d'oxygène. Pressac, à qui je conseillais toujours la vérification matérielle, avait alors creusé un petit trou dans son jardin et avait essayé d'y incinérer le cadavre d'un lapin. Il n'y était jamais parvenu. Me faisant visiter l'emplacement de sa "fosse d'incinération", il s'était répandu en plaisanteries sur le mythe des "fosses d'incinération" de Birkenau et l'histoire du lapin était devenue l'une de nos scies.
Les visiteurs du Struthof peuvent voir, d'une part, le camp même de Natzweiler avec le bâtiment du crématoire et, loin du camp, un petit bâtiment contenant la prétendue chambre à gaz homicide. Pressac m'avait fait remarquer que, si on avait décidé de mentir à Natzweiler comme on avait menti à Auschwitz (sic), on aurait pu faire croire à l'existence d'une chambre à gaz homicide dans le bâtiment du crématoire. Pour le prouver, il m'avait fabriqué une sorte de faux plan de ce bâtiment en partant du vrai plan que nous avions découvert dans les archives de la gendarmerie et de la justice militaire. Je possède toujours ce faux plan dessiné et légendé par Pressac. Dans son gros livre, il ne souffle pas mot de ce petit travail.
Je possède aussi de Pressac une étude en deux volumes intitulée par lui Auschwitz, architecture paisible. Elle concerne les Krema-IV et V. Elle est d'une confusion extrême et n'a jamais été publiée. Mon exemplaire porte le n·2. La page des dédicaces est hilarante: Pressac, offrant ses services à tout le monde, se répand en flagorneries à l'adresse aussi bien de certains exterminationnistes que de certains révisionnistes. J'ai ma part de ces compliments trop appuyés pour être honnêtes.
Aussi bien dans ses études que dans son gros livre, Pressac m'a outrageusement pillé. Il me doit une grande partie des plans, des documents ou des photographies qu'il a publiés; l'autre partie est constituée, la plupart du temps, de plans, de documents et de photographies qui sont de même source ou de caractère identique. Seules les photographies du Bauleitung Album, détenu par les Israéliens, constituent un apport original.
La bassesse des attaques que me porte Pressac, ses tricheries et mensonges dans la présentation de certains faits m'obligeraient à rectifier ici beaucoup trop de ses allégations. Je suis décrit comme un lâche qui ne se présente "bien sûr" pas à son procès (p.554); or, il sait qu'à l'époque j'étais gravement malade. Il dit qu'un jour, en 1982, il m'a téléphoné et m'a trouvé comme une "épave"; il écrit: "J'étais choqué et dégoûté de découvrir que [Faurisson] avait atteint le fond, entraînant avec lui sa famille" (p.558); il est exact qu'en 1981 et 1982, j'ai cru atteindre le fond de la détresse physique, morale et financière et que ma femme et mes enfants ont partagé avec moi cette dé tresse; je n'ai pas pour autant parlé de mon "martyre"(Ibid.) et je ne vois pas ce qu'il y a de "choquant" et de "dégoûtant" à lutter comme je l'ai fait jusqu'au bout de mes forces. Je faisais peur à Pressac. Je lui avais toujours fait peur par mon acharnement à me défendre et par mon refus de baisser la tête.
Il ose écrire:
Ici, il ment et il sait qu'il ment, du moins en ce qui me concerne. Jamais il ne m'a présenté la moindre preuve de ce qu'il appelait des "gazouillages" et jamais je n'ai, personnellement, envisagé l'éventualité d'une rétractation quelconque16 .
Pressac sait que les procès qu'on m'a intentés et qui m'ont valu des condamnations sans exemple dans l'histoire contemporaine de notre pays n'étaient que des mises en scène, et que les documents avec lesquels on a cherché à m'accabler étaient dénués de valeur. Il le sait et il le dit soit clairement, comme lorsqu'il évoque le rôle de l'avocat de la LICRA, Me Jouanneau, soit implicitement quand il lui arrive d'analyser une "preuve" utilisée contre "Faurisson" lors d'un procès, et qu'il admet que cette "preuve" n'avait aucunement la valeur qu'on lui accordait (p.49, 554-556).
Pressac a esquivé une vingtaine de questions essentielles, d'ordre technique, posées par les révisionnistes. Je n'en citerai que quelques-unes:
Krema-I: Comment peut-on expliquer la présence d'une chambre à gaz homicide fonctionnant au Zyklon-B (gaz explosible) et ouvrant sur une salle où opéraient six fours fonctionnant parfois à huit cent degrés? Comment la prétendue chambre à gaz pouvait-elle comporter une fragile porte vitrée sans verrou qui, s'ouvrant vers l'intérieur, aurait buté sur des monceaux de cadavres? Comment la ventilation quotidienne pouvait-elle se faire à vingt mètres des fenêtres de l'hôpital SS?
Krema-II et III: Puisque les fournées de victimes étaient, paraît-il, de deux mille17 personnes, et s'il fallait une heure et demie pour incinérer un cadavre dans chacun des quinze moufles, au bout de ce laps de temps il restait encore 1985 cadavres à incinérer: où les entreposait-on entre-temps? Comment la ventilation pouvait-elle se faire du bas vers le haut (le Zyklon est moins dense que l'air) quand tout était prévu pour une ventilation en sens contraire? Où entreposait-on les cadavres de ceux qui, tous les jours, mouraient de mort naturelle? D'une manière générale, comment concilier l'exiguité des locaux (le petit ascenseur!) avec l'immensité des massacres à y accomplir?
Krema-IV et V: Que venaient faire des poêles à charbon dans les chambres à gaz?
Où pouvaient bien s'agglutiner les foules attendant de pénétrer dans ces crématoires alors que les photographies aériennes des Alliés ne montrent jamais même un embryon de telles foules et quand on voit que les lieux alentour, loin d'avoir été piétinés par ces foules, comportaient des jardins bien dessinés?
Comment aurait-on situé des abattoirs à gaz juste au milieu d'installations diverses qui, par un saisissant contraste, sont: un stade, des bâtiments hospitaliers, des bassins de décantation, des bâtiments de douches et de désinfection?
Où sont les innombrables documents scientifiques, techniques, médicaux, qui prouveraient qu'avant, pendant et après la création et le fonctionnement de ces abattoirs chimiques (qui n'ont pas de précédent dans l'histoire des sciences et des techniques) on aurait préparé, construit, surveillé ces travaux pharaonesques, et cela à une époque et dans des circonstances où, pour l'obtention de la moindre vis, de la moindre brique et du moindre kilo de charbon, il fallait obtenir des autorisations écrites et rendre des comptes précis?
On se rappelle que la seule question que j'avais posée à Pressac était celle des documents en rapport avec les crémations (voy., ci-dessus, p.132). Ni lors de son premier séjour à Auschwitz, ni lors de son second séjour, il n'avait, paraît-il, pu trouver le temps d'étudier le sujet. Aujourd'hui que son livre est paru, son silence obstiné sur ce point est frappant.
On notera qu'il se garde bien de dire que de tels documents n'existent pas. Il sait trop bien qu'ils existent. Il préfère omettre d'en parler. Pourquoi dissimule-t-il à son lecteur l'existence d'une foule de documents qui prouvent que toutes les crémations étaient enregistrées 18? La méticulosité allemande allait, dans le cas d'une extraction dentaire pratiquée sur un cadavre avant sa crémation, jusqu'à exiger qu'on remplisse un formulaire imprimé, à en-tête de la "station dentaire du camp d'Auschwitz", avec indication de la date de crémation, de l'identité complète de l'interné, de son numéro d'immatriculation, des numéros des dents (à droite, à gauche, en haut, en bas), etc. (voy.Contribution à l'histoire d'Auschwitz, musée d'Auschwitz, 1968, la photographie du document entre les pages 80 et 81). Pourquoi Pressac ne mentionne-t-il pas ce type de document ni un seul des documents que la chancellerie d'Auschwitz exigeait pour toute mort d'homme, avec une vingtaine de signatures pour une mort naturelle et une trentaine de signatures pour une mort non naturelle (Dr Tadeusz Paczula, ancien détenu, "L'Organisation et l'administration de l'hôpital d'Auschwitz-I", Comité International d'Auschwitz, Anthologie [bleue], Varsovie, 1969, p.45)? Pourquoi ne mentionne-t-il pas un seul instant les "registres mortuaires" où les Allemands collationnaient, à raison d'une page entière par décès, tous les renseignements afférents à chaque décès? Les révisionnistes avaient signalé l'existence de deux ou trois exemplaires de ces Totenbuecher ou Sterbebuecher au musée d'Auschwitz et d'une quarantaine d'exemplaires à Moscou: tous ces exemplaires étant, bien entendu, inaccessibles aux chercheurs indépendants. C'est sous la pression des révisionnistes, notamment lors du procès Zundel de 1988 à Toronto, que la décision fut prise de révéler, en 1989, au grand public l'existence de ces registres. Pressac a joué de malchance. Son livre, où il dissimule l'existence de ces registres, n'était pas plutôt achevé que l'Union soviétique révélait que, pour sa part, elle détenait une bonne partie mais non l'exclusivité de ces précieux documents qui portent un coup fatal à la légende de l'extermination. Pressac, en ne mentionnant pas que, dans les archives du musée d'Auschwitz, où il a eu ses entrées, se trouvaient aussi deux ou trois registres mortuaires, a menti par omission.
Sur la question du coke nécessaire aux crémations et aux incinérations, Pressac est d'une confusion que je trouve suspecte (voy. microfilm 12012 mentionné à la page 87, le tableau de la page 224, les considérations de la page 227). Il en ressort que la consommation de coke a certainement été dérisoire par rapport à ce qu'il aurait fallu pour les gigantesques crémations dont parle la légende, mais il n'est pas possible, tellement Pressac a tout embrouillé, de s'en faire une idée précise. Il est probable que chaque moufle ne brûlait guère plus qu'une moyenne de six ou sept cadavres par jour, comme les fours à huile de Buchenwald (p.106), et il est manifeste que le document allemand du 28 juin 1943 indiquant pour Auschwitz une capacité d'incinération de 4756 cadavres par jour (les fours fonctionnant douze heures sur vingt-quatre) est inacceptable. D'ailleurs, Pressac ne s'attarde pas à justifier un chiffre aussi extravagant (340 pour le Krema-I, 1440 pour le Krema-II, 1440 pour le Krema-III, 768 pour le Krema-IV et 768 pour le Krema-V) et, selon une méthode qui lui est chère, il met ces exagérations sur le compte de la "vantardise" des SS qui, de toute façon, en pareil cas, avaient dû "multiplier les vrais chiffres par un facteur de 2 à 5" (p.110).
Mais le plus impardonnable mensonge par omission qu'il ait commis est celui qui concerne l'activité quotidienne des crématoires d'Auschwitz et de Birkenau. Le lecteur qui vient de terminer son ouvrage peut croire que les cinq crématoires étaient affectés à la crémation de... gazés. Or, tous les jours, ces crématoires recevaient des cadavres de victimes d'épidémies diverses, de gens morts de mort naturelle, de détenus, de gardiens, de soldats, de civils. Et si, par exemple, le Krema-I était à proximité de l'hôpital SS, c'était d'abord pour la crémation des morts de la SS. Le Dr Popiersch, médecin-chef, mourut du typhus et fut incinéré à Auschwitz; de même pour l'épouse du SS Caesar, responsable des travaux agricoles; de même pour Alma Rosé, la juive allemande qui dirigeait l'orchestre de femmes du camp de Birkenau et qui eut droit, si l'on en croit Fania Fénelon, à d'extraordinaires funérailles (Fania Fénelon, Sursis pour l'orchestre, Stock, 1976, p.302-303). Jamais Pressac ne nous dit comment cette activité normale des crématoires pouvait, chaque jour, se combiner avec les activités liées aux prétendus gazages: transports jusque dans les chambres froides, entreposages, crémations, recueil des cendres, urnes, expéditions de ces urnes, etc.
En 1982, j'avais rendu compte de l'étude de Pressac sur les Krema-IV et V de Birkenau. A ce compte rendu j'avais donné pour titre: Le mythe des "chambres à gaz" entre en agonie.
Au présent compte
rendu de 1990, je pourrais donner pour titre: La mort du mythe
des "chambres à gaz".
Dans les médias, ce mythe se perpétue tant bien que mal mais, dans le milieu scientifique ou universitaire, il est mort. Notre "pharmacien de banlieue", comme l'appelle P.Vidal-Naquet s'était présenté en sauveur; ses potions magiques ont, en 1982, aggravé l'état du malade; en 1989, soit sept ans plus tard, elles l'ont achevé.
Je connais des révisionnistes qui, devant une thèse si désastreuse pour l'exterminationnisme, se demandent si Pressac ne serait pas l'un des leurs; s'avançant masqué, il aurait berné le couple Klarsfeld. Je n'en crois rien. Pressac est un néophyte, un autodidacte, un naif doublé d'un roublard; sa personnalité est instable; il est incohérent, tourne à tout vent, raisonne mal et ne sait s'exprimer ni par la parole ni par l'écrit défaut qui ne serait que fâcheux pour l'exposé d'une thèse cohérente mais qui devient ici, pour une thèse incohérente et hybride, franchement catastrophique. Pressac ne porte aucun masque; c'est son vrai visage qui nous déconcerte. De son côté, le couple Klarsfeld manque de discernement; il est même aveugle ; il trouve "normal" que, dans certains cas, on tue ou blesse grièvement ceux qui déplaisent à la communauté juive (Radio J, 17 septembre 1989, AFP , 13.36; La Lettre télégraphique juive, 18septembre, p.1; Le Monde, 19septembre, p.14). L'angoisse de Serge et Beate Klarsfeld devant la montée du révisionnisme dont ils savent qu'il ne dispose pourtant ni d'argent ni de tribune publique leur fait perdre jugement et sang-froid. Dans le combat antirévisionniste, tous les moyens leur paraissent bons, tous les concours sont les bienvenus, toutes les opérations médiatiques peuvent servir. Pressac, chassé par R.Faurisson, congédié par G.Wellers, est allé offrir ses services au couple Klarsfeld. Il a été engagé. L'énorme pensum a dû coûter cher. Si, aux amis du couple Klarsfeld, il a coûté cher en argent, il leur coûtera encore plus cher par son résultat, fatal pour les exterminationnistes et providentiel pour les révisionnistes19.
En 1979, P.Vidal-Naquet et Léon Poliakov avaient déclaré, avec trente-deux autres historiens français, qu'il ne fallait pas se poser de question sur la technique et le fonctionnement des chambres à gaz homicides. Ils précisaient:
Dans ma Réponse à Pierre Vidal-Naquet (op. cit., p.20), j'avais parlé du "janotisme" de cette déclaration et j'avais ajouté:
A P.Vidal-Naquet, à L.Poliakov et aux survivants de la "déclaration" des trente-quatre historiens il aura donc fallu attendre dix ans pour voir enfin paraître une tentative de réfutation de mon article du Monde sur "La Rumeur d'Auschwitz". Si mon article avait été bâti sur quelque sottise, sa réfutation n'aurait pas exigé une aussi longue attente, ni, au terme de cette attente, une réponse aussi volumineuse et, comme on vient de le constater, aussi indigente que celle de Pressac.
Pressac a signé un chef-d'oeuvre d'inanité. Ses capacités intellectuelles ne permettaient pas d'espérer mieux. Sa ten dance à tricher et à manipuler, déjà si remarquable dans sa présentation de L'Album d'Auschwitz (Le Seuil, 1983), se confirme ici20 .
Mais le pharmacien de la Ville du Bois n'est qu'un pauvre hère. Pierre Vidal-Naquet et le couple Klarsfeld sont d'une autre étoffe.
Voilà des personnages qui ont eu tout loisir de mesurer à quel point leur "pharmacien de banlieue", comme l'appelle P.Vidal-Naquet, était un cerveau creux. Ils l'ont néanmoins utilisé. Mais pouvaient-ils trouver mieux? En tout cas, ils ont discrédité leur cause. Les voici maintenant encombrés de cet ouvrage monstrueux, ni fait, ni à faire, totalement inutilisable. Au moindre journaliste qui leur demandera, comme l'a fait R.Bernstein, de lui signaler, en vue d'un article, une seule page et une seule photographie de ce pensum pour répliquer aux révisionnistes, ils seront incapables d'offrir quoi que ce soit.
Je ne vois guère que les révisionnistes pour s'intéresser à Pressac et à son grand oeuvre, mais comme le feraient des chercheurs qui se penchent sur un phénomène tératologique. La religion de l'"Holocauste" aura décidément enfanté bien des monstruosités; l'ouvrage difforme de J.C.Pressac en est un exemple.
Dans sa conférence dite "de l'éléphant" prononcée en 1982 (Revue d'Histoire Révisionniste, n·2, août-octobre 1990, p.87-137), Arthur Robert Butz mettait les révisionnistes en garde contre un danger: celui de perdre leur temps en des discussions techniques oiseuses qui font que l'arbre nous cache la forêt: tout occupés à traiter, par exemple, du Zyklon-B ou des fours crématoires, nous en venons à oublier l'essentiel qui est qu'une extermination aussi gigantesque aurait laissé une surabondance de preuves physiques et documentaires et non d'infimes traces de bricolage domestique. Nos adversaires, ajoutait A.R.Butz, chercheront à nous entraîner dans des discussions cabalistiques parce que, sur le terrain des constatations les plus simples, ils savent qu'ils ont d'ores et déjà perdu la partie. Mais, précisait également Butz, un révisionniste doit néanmoins se montrer capable d'affronter les cabalistes jusque dans leurs vétilles. Quel que soit le terrain choisi, les défenseurs de la thèse de l'"Holocauste" doivent sentir que toutes les voies de sortie leur sont fermées. C'est ainsi qu'aujourd'hui ils se retrouvent dans une totale impasse. Leur unique planche de salut ce livre de Pressac n'est qu'une planche pourrie.
La communauté juive a eu de mauvais bergers. Elle aurait dû, il y a une dizaine d'années, abandonner le dogme de la chambre à gaz d'Auschwitz. En décembre 1978, Le Monde avait, en même temps que mon article sur "La Rumeur d'Auschwitz", publié des textes qui étaient supposés me donner la réplique. Je pense que des universitaires français, d'origine juive, ont tout de suite perçu qu'un événement grave venait de se produire: en quelques lignes, je venais de rappeler, après d'autres révisionnistes, que le roi était nu et, en face de nous, un groupe d'historiens de cour essayait, mais en vain, de prétendre le contraire. Le 16 janvier 1979, Le Monde publiait mon "droit de réponse". C'est à cette époque, je pense, que ces universitaires français d'origine juive auraient dû préparer d'urgence une "déclaration d'historiens" reconnaissant qu'il pouvait et qu'il devait y avoir un débat sur l'existence ou la non-existence des chambres à gaz d'Auschwitz.
Le sort allait en décider autrement. Le 21 février 1979 paraissait donc la "déclaration" rédigée par P.Vidal-Naquet et L.Poliakov. Les exterminationnistes signaient là leur perte. Dix ans plus tard, avec ce livre de J.C.Pressac, ils recueillent le fruit de leur aveuglement. Ils me paraissent avoir été inspirés par une conception trop restreinte de leur intérêt. Il auraient dû voir plus loin et songer à la fois aux obligations de l'historien et aux intérêts, bien compris, de la communauté juive. Au lieu d'accumuler contre les hérétiques les campagnes de presse, les agressions physiques, les recours à la police et à la justice, au lieu de multiplier les colloques-soliloques, au lieu de produire tant de mauvais ouvrages, celui de Pressac étant le pire, il aurait fallu s'ouvrir à la discussion et à la réflexion.
Il aurait fallu travailler.
Les révisionnistes ont travaillé. Il aurait fallu suivre leur exemple21.
A la fin de 1988, Serge Klarsfeld publiait, dans Jour J - La Lettre télégraphique juive, une étude de Pressac sur le rapport Leuchter. Le titre en était: "Les carences et les incohérences du "Rapport Leuchter"".
"Carences" et "incohérences": Pressac parle d'or! La seule preuve qu'il ait cru trouver de gazages homicides au Krema-I, il la doit... à ce rapport (voy., ci-dessus, p.75)! Son étude, manifestement hâtive, mêle des considérations sentimentales sur Fred Leuchter à un développement sur les gazages d'Auschwitz, un aperçu sur les fours d'Auschwitz et un dernier développement sur Majdanek. Sur Auschwitz, il répète ce que j'appelle sa théorie des molécules à têtes chercheuses (voy., ci-dessous, p.80-81), théorie qui vise à expliquer l'absence, si embarrassante pour Pressac, des tâches de ferrocyanures là où l'on aurait gazé tant d'êtres humains. Sur Majdanek, je ne crois pas exagéré de dire que Pressac ne croit pas à l'existence de chambres à gaz homicides dans ce camp. Il écrit:
etc.
Dans son gros ouvrage, Pressac manifeste le même scepticisme. Il estime qu'on n'a pas encore entrepris d'"étude sérieuse" de ces chambres à gaz (p.184). Il glisse à propos d'Auschwitz une réflexion qui implique que Majdanek ne serait peut-être pas vraiment "criminel" (p.218). Dénonçant les procédés des "officiels du Musée de Majdanek", il écrit:
A la page 557, une photographie montre l'extérieur de l'une des "chambres à gaz de désinfection qu'on pensait être une chambre à gaz homicide". Le cliché est de Me Jouanneau, avocat de la LICRA , berné, nous dit Pressac, par les autorités du camp (l'avocat avait utilisé cette photographie devant le tribunal de Paris pour prouver que R.Faurisson était un falsificateur niant l'évidence historique).
Combien y a-t-il eu, en moyenne, de crémations journalières dans les cinq fours à trois moufles du Krema-II?
A cette question, Pressac devrait donner une réponse et une seule; or, il en fournit au moins cinq, qui vont de deux cent quatre-vingt-huit par jour à mille cinq cents par jour.
Première réponse: 960 ou 288 ou 720! Ces trois réponses contradictoires ressortent de la seule page 110 où, parlant d'un document allemand du 28 juin 1943, qui indique mille quatre cent quarante crémations par jour, il dit que ce chiffre "officiel", même réduit d'un tiers (ce qui ferait neuf cent soixante crémations), est à peine croyable et il ajoute que, les SS aimant à se vanter, il vaut mieux, en général, diviser leurs chiffres par "un facteur de 2 à 5" pour obtenir la vérité en pareille matière. Ainsi obtiendrait-on un minimum de deux cent quatre-vingt-huit crémations et un maximum de sept cent vingt crémations.
Deuxième réponse: sept cent cinquante deux! C'est ce qui ressort de la page 183 où il écrit que ce Krema "fonctionna comme une chambre à gaz homicide et une installation de crémation du 15 mars 1943, avant sa mise en service officielle le 31 mars, jusqu'au 27 novembre 1944, anéantissant un total d'environ quatre cent mille personnes, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards juifs". Pressac ne justifie aucune de ces affirmations. On ignore pourquoi il prétend que ce Krema fonctionna de manière homicide avant le 31mars et on ignore aussi pourquoi la date ultime de fonctionnement est arrêtée au 27 novembre 1944, sinon parce que l'autodidacte Pressac prend sans doute à son compte la légende selon laquelle Himmler aurait ordonné, le 26 novembre 1944, d'arrêter le massacre. Mais, peu importe. Prenons-le au mot. Du 15 mars 1943 au 27 novembre 1944, il s'est écoulé six cent vingt-quatre jours, chiffre qu'il faut ramener à cinq cent trente-deux si l'on tient compte du fait que, pour cause d'une réparation de sa cheminée, ce Krema aurait cessé de fonctionner pendant trois mois, de mai à juillet 1943 (p.227). Pendant cinq cent trente-deux jours, il y aurait eu quatre cent mille crémations, soit sept cent cinquante-deux crémations par jour.
Troisième réponse: "un "débit" plus proche de mille". C'est ce que dit l'auteur à la page 470 quand il juge qu'on ne peut retenir le chiffre de deux mille incinérés donné par le témoin D r Bendel (voy. p.334).
Quatrième réponse: "de mille à mille cinq cents". C'est ce que dit l'auteur à la page 475 à propos d'une estimation du Dr Nyiszli.
Cinquième réponse: presque six cent vingt-cinq. C'est ce qui ressort de la page 494 où l'auteur indique que le nombre des incinérés, d'après le témoin H.Tauber, est de deux mille cinq cents par jour, un chiffre au sujet duquel il écrit: "On trouve presque ici le fameux coefficient de multiplication par quatre [du Dr M.Nyiszli]".
En résumé, Pressac donne sur ce sujet des réponses totalement divergentes; ces estimations des crémations journalières du Krema-II sont donc, dans l'ordre croissant, les suivantes:
Ce Krema possédait quinze moufles et les fours, Pressac le reconnaît, ne fonctionnaient que douze heures par jour. Pour chaque moufle, les crémations journalières auraient donc été respectivement de 19, 42, 48, 50, 64, 67, 67 à 100. Ces chiffres, qui varient de dix-neuf à cent par jour, auraient représenté des performances qui dépassent les possibilités de nos plus modernes crématoires. Ils sont encore plus inacceptables si l'on songe que Pressac ne compte que les cadavres des prétendus gazés auxquels il faudrait ajouter la crémation des cadavres de détenus, de gardiens et de soldats qui, tous les jours, mouraient de causes diverses, notamment quand le typhus faisait rage dans le camp.
En 1983, Pressac et Klarsfeld avaient publié conjointement une édition française de ce qu'on appelle L'Album d'Auschwitz (traduit de l'américain par Guy Casaril, Editions du Seuil, 1983, 224p.). Il s'agissait d'un ensemble de 189 photographies, du plus haut intérêt, prises en 1944 par un Allemand de la section photographique du camp d'Auschwitz: peut-être Ernst Hoffmann. Personne, ni chez les extermina tionnistes ni chez les révisionnistes, n'a contesté l'authenticité et la véracité de ces photographies prises lors des arrivées massives de juifs hongrois en 1944. Ces photographies apportent à la thèse révisionniste une providentielle confirmation et il est choquant qu'il ait fallu attendre le début des années 80 pour en voir publier la totalité. Serge Klarsfeld, embarrassé par de pareilles révélations, n'avait découvert qu'une parade: fabriquer un récit bouleversant sur la prétendue découverte de cet album par une certaine Lili Meier. S.Klarsfeld et J.C.Pressac allèrent même plus loin pour l'édition en français de cet album. Dans une étude de vingt pages dactylographiées, achevée en décembre 1983 mais non publiée alors, faute d'argent, je décrivais leurs subterfuges. Je montrais que, dans cette édition française, que je comparais aux deux éditions originales publiées aux Etats-Unis, Pressac avait bouleversé l'ordre original des parties de l'album, un ordre qui reflétait une progression logique des événements du camp de Birkenau pour les nouveaux arrivants. A cet ordre original, notre homme avait substitué un ordre donnant à entendre que la plupart des gens allaient mourir dans de mystérieuses chambres à gaz homicides. Il avait aussi changé le nombre des photographies de chaque partie et procédé à des transferts de photographies d'une partie à une autre partie! Il avait supprimé un groupe de photographies et, pour rétablir le nombre original des groupes, il avait utilisé à deux reprises un même titre original mais avec deux traductions différentes. J'écrivais:
Mais la plus spectaculaire des manipulations se situait aux pages 42 et 43 de L'Album. Sous le titre Les tricheries de L'Album d'Auschwitz, je diffusais un court texte consacré à cette supercherie. Je ne manquais pas d'en envoyer un exemplaire aux éditions du Seuil. Voici ce qu'avait imaginé ledit pharmacien: pour essayer de nous faire croire que la route prise par certains groupes de déportés (des femmes et des enfants) finissait aux Krema-II et III et donc, selon lui, dans des chambres à gaz homicides, il avait produit à la page 42 de L'Album un plan de Birkenau où il avait soigneusement pratiqué une coupure qui empêchait de voir qu'en réalité ces groupes de déportés, passant effectivement entre les deux Krema, poursuivaient leur chemin et se rendaient au grand centre de douches et de désinfection appelé le "Zentral Sauna". Pris la main dans le sac, Pressac allait, pendant six ans (1983-1989), observer la politique du silence. A ceux qui avaient lu mon texte et qui lui demandaient obstinément des explications, jusqu'au téléphone, il répondait en affectant l'ignorance; jamais, disait-il, il n'avait eu connaissance de ce texte. Aujourd'hui, avec la publication de son gros ouvrage, il est contraint de s'expliquer. Et il aggrave son cas.
Le plan sur lequel il a fallacieusement coupé la route du Zentral Sauna se trouve reproduit à la page 421 de son gros ouvrage. Aux pages 514 et 515, il tente de s'expliquer. Il commence par dire qu'en 1983 il avait pu facilement répondre à mes critiques "dans un article dont la publication ne fut pas jugée nécessaire". Il ne nous révèle pas qui a pris cette décision ni pourquoi. Je suggère que la réponse de Pressac fut tout simplement jugée détestable. Si je me permets cette suggestion, c'est que la réponse qu'il consent enfin à nous livrer en 1989 dans son gros ouvrage est affligeante et prouve l'artifice. Pressac répond, en effet, que pour dessiner le plan que je lui reproche, il a pris "pour BASE " (p.515) un certain plan, authentique celui-là: le plan 3764 (p.514). Je n'en doute pas: il l'a pris "pour BASE " et il lui a AJOUTE le tracé des routes, mais en prenant bien soin de... couper la route menant au Zentral Sauna, et cela pour nous faire croire que femmes et enfants juifs, qui prenaient cette route, ne pouvaient aller au-delà des crématoires. L'amputation est flagrante. Le subterfuge est patent.
Il y a mieux. Dans la version originale de L'Album d'Auschwitz, version américaine, figurait une photographie qu'on peut décrire ainsi: au premier plan, un groupe de quatre juifs d'un certain âge, trois hommes et une femme, ont manifestement une altercation, cependant qu'à l'arrière-plan, indifférents à la scène, passent, dispersés, quelques rares soldats allemands en bonnet de police. Il s'agit de la photographie 109. Pressac, décidant de faire "parler" cette photographie, la déplace, dans la version française, à la 189e et dernière place où elle est censée marquer le summum de l'horreur exterminatrice. Et voici, en son sabir, l'explication de la photographie:
Dans mon article de 1983 (p.9), je faisais observer:
Pressac, dans son gros ouvrage de 1989 (p.421), modifie alors son commentaire de la photographie et déclare:
Autrement dit, à un roman Pressac substitue un autre roman et toute sa thèse de L'Album d'Auschwitz s'écroule puisque, aussi bien, la photographie censée représenter le summum de l'horreur se réduirait, s'il faut en croire notre manipulateur lui-même, à nous montrer une vieille femme qui... ne voudrait pas être photographiée!
Pressac me reproche de ne pas dire que la scène se déroule près du Krema-V. En réalité, je le dis puisque je le cite. Et je trouve intéressant que cet endroit n'ait rien de secret: comme sur bien d'autres photographies aussi bien de cet album que du gros ouvrage, on voit de petits groupes de juifs, d'Allemands et de travailleurs civils se côtoyer paisiblement.
Dans son gros ouvrage, Pressac laisse sans réponse tous les autres reproches de tricherie que je lui adressais en 1983 à propos de cet Album d'Auschwitz. Il m'oblige donc aujourd'hui à réitérer mes accusations.
Pressac fait état du témoignage de l'as de l'aviation allemande, Hanna (et non pas: Hannah) Reitsch (1912-1979) comme s'il s'agissait d'une preuve de l'existence des chambres à gaz (p.468). En réalité, H.Reitsch a vu, à la fin de 1944, une brochure des Alliés mentionnant les chambres à gaz; elle n'y a pas cru. Après la guerre, elle s'est mise à y croire. A la fin de sa vie, elle n'y croyait plus: ce dernier point, Pressac l'ignore ou feint de l'ignorer. Les détails de l'affaire sont intéressants.
En octobre 1944, l'aviateur Peter Riedel, qui travaillait à l'ambassade d'Allemagne à Stockholm, reçut une brochure de la propagande alliée où il était question de chambres à gaz. Vivement ému, il en parla à Hanna Reitsch à la "Maison de l'Aviation" à Berlin. Celle-ci, furieuse, lui dit qu'il s'agissait manifestement d'une invention de la propagande de guerre comparable aux mensonges de la propagande ennemie sur le compte des Allemands pendant la première guerre mondiale. Riedel la pressa d'en parler à Himmler. H.Reitsch s'en vint trouver Himmler qui feuilleta la brochure sans marquer la moindre émotion; il lui demanda: "Et vous croyez cela, Frau Hanna?" Elle lui répondit que non mais elle ajouta qu'il fallait contrer cela. Himmler lui dit qu'elle avait raison.
Pressac précise que la version anglaise des mémoires de l'aviatrice (Fliegen mein Leben) s'arrête là mais que, dans la version française, on ajoute: "Quelques jours plus tard l'information fut démentie. J'appris de Peter Riedel qu'un journal suédois avait fait paraître le même démenti. C'est seulement après 1945 que je découvris, et avec quelle horreur, que Himmler m'avait menti et que l'atroce nouvelle était vraie".
Si Pressac avait poussé ses investigations un peu plus loin et notamment s'il avait lu Gerd Honsik, Freispruch für Hitler? 36 ungehoerte Zeugen wider die Gaskammer (Acquittement pour Hitler? 36 personnes, non entendues, témoignent contre les chambres à gaz Burgenländischer Kulturverband Wien, Postfach11, 1142 Vienne, 1988), il aurait pu découvrir ceci (p.132-138):
D'après David Irving, l'Etat d'Israel détiendrait le manuscrit des mémoires de Himmler. Si c'est exact, pourquoi soustrait-on ce document à la curiosité des historiens et des chercheurs?
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