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"Révisionnisme" et négationnisme au sein de l'extrême droite française

par Valérie Igounet

Lors de l'"affaire" Faurisson, on peut lire sous la plume d'Alain Renault, élu secrétaire général du Front national en avril 1978, dans le journal Militant:

"[...] Il est évident que le chiffre de six millions de Juifs exterminés n'est qu'une grossière affabulation. [...] Après avoir fixé un chiffre par victirne, il convenait d'avoir un multiplicateur pour parvenir à un total. L'intérêt financier d'Israël passait par le plus grand multiplicateur possible et la position morale de la RFA ne lui permettait guère la discussion. [...] Cette hystérie des sionistes et de leurs valets d'épée ou de plume lorsqu'on aborde "le problème" se justifie car il déborde largement la simple curiosité historique." (47)

[58]

Pour les législatives de mars 1978, Militant s'engageait au côté du parti d'extrême droite en présentant la totalité des membres de son service de rédaction et de diffusion comme candidats du Front national (48). Jusqu'à fin 1981, date de rupture de l'équipe de Militant et du Front national, les écrits de l'équipe de Militant ne doivent pas être dissociés de l'idéologie frontiste.

C'est lors de la polémique liée à la diffusion du feuilleton américain Holocauste, que certaines voix se font entendre. François Brigneau, éditorialiste à Minute, se réjouit du passage d'Holocauste à la télé. Dans une "lettre ouverte au président d'Antenne 2", il requiert l'organisation d'un débat équitable opposant les "révisionnistes" aux "tenants de la thèse officielle":

"Pour la première fois en France depuis un tiers de siècle on va pouvoir, en pleine lumière, discuter de ce sujet terrible et tabou: la déportation et l'extermination de six millions de Juifs dans les camps de concentration allemands de 1939 à 1945. On va pouvoir examiner les faits et les chiffres, comparer les témoignages [...], bref, obtenir les preuves de ce que fut la réalité, donc la vérité. C'est là une entreprise difficile, dangereuse même, considérable et d'un intérêt capital [...]. C'est le jeune homme que j'étais, le jeune homme qui eut vingt ans en 1939, qui ne peut pas l'oublier et qui n'accepte pas qu'on lui refabrique son passé [...]. M. Faurisson, après dix-huit années d'études [...] prétend avoir acquis la conviction que les thèses établies à Nuremberg sur les chambres à gaz, la solution finale, etc., ne sont pas exactes [...]. Il est bien évident, Monsieur le président, que vous ne pouvez pas tolérer que M. Jammot organise après "Holocauste" un de ces débats bidons, de ces débats arrangés comme on dit des matches de catch pour lesquels sa nature prudente nourrit une certaine dilection. Si l'on désire clouer le bec à M. Faurisson "et autres analogues" [...], si l'on veut établir à tout jamais une vérité à laquelle tous les Français puissent croire, il importe qu'aux tenants des thèses officielles [...] soient opposés, et en nombre égal [...] les tenants des thèses différentes, considérées aujourd'hui comme sacrilèges [...]. Il faut donc inviter aussi le professeur Faurisson et lui donner les moyens de se faire entendre. Il faut inviter également MM. Maurice Bardèche [...], Arthur B. Butz, auteur de "La supercherie du siècle", Richard E. Harwood, historien, collaborateur d'Historical Review." (49)

Emmanuel Allot, dit François Brigneau, occupe une place particulière au sein du Front national et de sa presse écrite. Cet ancien milicien, membre du premier bureau politique du Front national, fait partie de la première génération des [59] "révisionnistes". Il intègre la défense des thèses de Robert Faurisson dans le schéma propre à l'après-guerre. Alors que ses anciens éditoriaux de Minute étaient favorables à Israël, François Brigneau fait passer, lors de l"affaire" Faurisson, les thèses "révisionnistes" assorties d'un antisionisme virulent. Au fil du temps, ses convictions "révisionnistes" deviennent ostentatoires. Après avoir été évincé de Présent (50), François Brigneau revient à l'écriture avec ses chroniques hebdomadaires à National Hebdo. Il y conseille comme lectures les Annales d'histoire révisionniste de Pierre Guillaume, la Revue d'histoire révisionniste d'Henri Roques ou encore Revision (qui venait de publier l'intégralité des Protocoles des Sages de Sion) d'Alain Guionnet. En 1989, il écrit une hagiographie de Robert Faurisson.

En 1979, Présent, mensuel depuis 1975, publie un article de son fondateur Bernard Antony, plus connu sous le nom de Romain Marie (51). Avec cet article, le journal catholique intégriste se place directement du côté des "révisionnistes". Son discours comprend différentes articulations classiques du discours "révisionniste":

La révision de l'histoire et la réhabilitation du régime de Vichy

"Xavier Vallat, le plus grand penseur catholique qui accepta un rôle plus qu'ingrat pour protéger de son mieux des milliers et des milliers de vies humaines. [...] C'est pour essayer de préserver ce qui pouvait l'être de l'intérêt national, pour sauvegarder le maximum de vies humaines que Vichy dût en passer par bien des contraintes."

Le "révisionnisme" avec la banalisation du génocide juif et la diabolisation du communisme

"Ce que nous disons, c'est que finalement les conditions de vie des déportés de Buchenwald n'étaient certainement pas pires que celles que connaissent aujourd'hui les millions de déportés des goulags qui s'étendent du Rideau de fer aux rives de la mer de Chine."

Le "révisionnisme" par le sous-entendu

Romain Marie évoque les "six millions de mort du nazisme" sans préciser les six millions de morts juifs:

"Ce que nous disons, donc, c'est que les six millions de morts du nazisme sont bien évidemment de trop mais que les cent cinquante et quelques millions du communisme représentent un chiffre plus de vingt-cinq fois supérieur et qui est hélas bien loin d'être définitif." [60]

L'antisémitisme

L'évocation du "problème juif" incarné par la dénonciation de la finance juive internationale (les Rothschild) et le communisme (Karl Marx):

"Incontestablement, il y a, il y a eu et il y aura, tant que le monde sera monde, un problème juif. Les Juifs sont au centre de l'histoire; il n'est pas original de constater cette évidence. Aucun peuple si petit numériquement, quelques millions d'individus à peine, ne joue le dixième ou le centième du rôle que joue le peuple juif dans le monde. D'une certaine manière, on pourrait même dire que, après plusieurs siècles d'absence, le monde moderne est caractérisé par une nouvelle intrusion du phénomène juif. Les Juifs sont au centre de nos débats contemporains: Marx et Rothschild sont un peu les deux faces de la même médaille."

La conversion/assimilation ou le rejet des Juifs de la communauté nationale

Bernard Antony n'est pas défavorable à l'existence de l'Etat d'Israël. Pour lui, le sionisme serait une solution favorable pour les Juifs de France.

"Nous disons que les Juifs français doivent opter: s'ils peuvent, très légitimement, éprouver de la sympathie pour l'Etat d'Israël ils doivent enfin décider si leurs intérêts sont ceux de leur communauté internationale ou s'ils font vraiment partie intégrante de la communauté française."

Le "complot juif"

Romain Marie dénonce le lobby "politico-médiatique" et insiste sur l'omniprésence des Juifs et sur leur domination sur l'opinion publique française:

"[...] Un autre aspect du problème juif, est la tendance qu'ont les Juifs à occuper tous les postes clés des nations occidentales. Comment ne pas observer qu'à notre télévision, par exemple, il y a plus de MM. Aron, Ben Syoun, Naoul El Kabbasch, Drucker, Grumbach, Zitrone, que de MM. Dupont ou Durand, et que si les Juifs ne représentent qu'une minorité dans ce pays, ils sont à la tête des journaux, de notre radio-télévision nationale, et, dans le monde des affaires, dans une proportion indiscutablement supérieure à celle des Auvergnats ou des Bretons." (52)

Présent épouse une orientation négationniste au fil des années. L'arrivée de François Brigneau, au sein de l'équipe, en 1980, le confirme. En 1981, Jean Faure déclare, dans Présent, que l'existence des chambres à gaz est "un vague murmure qui parcourt les ondes depuis trente-cinq ans " (53,) Deux ans plus [61] tard, François Brigneau exprime ses regrets quant à l'absence de Robert Faurisson à l'émission d'Alain Decaux consacrée au docteur Gerstein (54). [ELLE L'APPELLE LE "DOCTEUR" GERSTEIN; ON VOIT QUE LA PAUVRE PETIOTE NE CONNAIT RIEN DU TOUT A L'HISTOIRE DU REVISIONNISME; CE QUI LUI IMPORTE, C'EST DE DRESSER UN CATALOGUE DE PHRASES INCRIMINABLES, HORS CONTEXTE EVIDEMMENT.] Présent fait partie, comme Minute ou Rivarol, de la presse "amie" du Front national. Le journal soutient la personnalité de Jean-Marie Le Pen, ce "leader responsable, réfléchi, dont l'éloquent lyrisme met en musique la sagesse d'une pensée équilibrée" (55).

Jean-Marie Le Pen ne commente aucun de ces propos. Il choisit de ne pas évoquer publiquement ses opinions à propos de la révision de l'histoire. Par contre, lors de "L'Heure de vérité" du 13 février 1984, Jean-Marie Le Pen répond à quelques questions relatives à l'antisémitisme et à la présence au sein de son parti d'anciens SS. Lorsque Jean-Louis Servan-Schreiber requiert la réaction du président du Front national sur la phrase d'Alain Renault ("Autre bombe, celle d'Anvers, plus exactement une grenade jetée discrètement par un Palestinien sur un groupe d'adolescents juifs, progéniture en balade des diamantaires d'Anvers"), Jean-Marie Le Pen déclare la condamner. Le dialogue s'instaure entre le journaliste et le président du Front national:

J.-L. S.-S.: "Alors pourquoi avez-vous accepté des gens comme cela autour de vous ?

J.-M. L.P.: Je ne sais à quelle occasion la personne dont vous parlez à fait cette déclaration.

J.-L. S.-S.: A propos d'un attentat qui a eu lieu.

J.-M. L.P.: Dans quel journal ?

J.-L. S.-S.: Je n'ai pas la citation exacte du journal mais je vous la retrouverai.

J.-M. L.P.: Je crois savoir qu'il s'agit d'un journal qui n'est pas un journal du Front national et je crois savoir que quand M. Renault a écrit cette phrase il n'était plus au Front national à l'époque où il a écrit cela et par conséquent je ne suis pas responsable avant ni après, ni même pendant qu'ils sont là." (56)

Les propos d'Alain Renault sont extraits du journal Militant de septembre 1980, paru après l'attentat meurtrier d'Anvers, visant un groupe d'enfants juifs. Ils se poursuivent par ces mots:

"Remarquez tout d'abord qu'on peut s'étonner de l'existence d'une descendance chez cette intéressante communauté de modestes tailleurs de verroterie puisqu'on nous affirme qu'elle fut entièrement exterminée par les vilains SS du défunt Hitler. On ne saurait, c'est bien connu, discuter la véracité de l'Holocauste: il doit donc s'agir d'une génération spontanée."

[62]

Il est vrai que depuis mars 1980 (date de sa démission), Alain Renault n'est plus secrétaire général du Front national. Mais bien avant 1978, il était intégré au Front par la tendance des nationalistes-révolutionnaires qu'il incarnait avec François Duprat. Pendant l'"affaire" Faurisson, alors qu'il est secrétaire général du Front national, il tient plusieurs propos du même acabit (57). Et, à cette date, l'équipe de Militant constitue encore une sensibilité du Front national.

Jean-Marie Le Pen poursuit et déclare que le cas Barbie ne l'intéresse pas plus qu'il n'intéresse tous les autres Français. Sur la présence d'un ancien SS -- Pierre Bousquet, membre du premier bureau politique du Front national et son trésorier pendant neuf ans -- dans son parti, Jean-Marie Le Pen répond:

"M. Bousquet a peut-être eu les responsabilités que vous dites, il a peut-être été un ancien SS mais moi je suis de ceux qui sont pour la réconciliation des Français..." (58)

Pierre Bousquet est loin d'être l'unique cas de ce genre au Front national. A cette époque, le Front national est en quête de respectabilité. Il essaie de rendre discrets les éléments compromettants. Parfois, Jean-Marie Le Pen décide de se séparer de l'un des hommes affectant l'image du Front national (59). Quand le journaliste lui demande ce qu'il pense du cas Brigneau, condamné en 1979 pour incitation à la haine raciale -- avec comme attendu: "a encouragé les lecteurs à penser que les Juifs sont incapables d'agir ou de participer à la politique du pays comme un citoyen normal et qu'ils sont les auteurs de machinations occultes (60)" --, Jean-Marie Le Pen ne désapprouve pas son ami.

[63]

2. Un terrible "détail"

Aux élections de juin 1984, Bernard Antony est élu membre de l'Assemblée européenne sur la liste FN. Ces élections européennes -- lors desquelles le Front national obtient 11,2% des suffrages, soit dix députés -- affirment l'ancrage du parti d'extrême droite au courant intégriste traditionaliste. Jean-Marie Le Pen n'exprime pas encore franchement ses doutes quant à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il n'a pas non plus condamné la révision-négation de l'histoire faurissonienne. En octobre 1985, Jean-Marie Le Pen inaugure une nouvelle phase avec ces mots:

"Je dédie votre accueil à Jean-François Kahn, à Jean Daniel, à Yvan Levai, à Elkabach, à tous les menteurs de la presse de ce pays. Ces gens-là sont la honte de la profession."

Au printemps 1986, la presse officieuse du Front national se réjouit de l'"affaire" Roques (61). Le soutien aux thèses négationnistes est sans réserve. Ces journaux n'ont officiellement aucun lien avec le Front national. Cette dissociation est avant tout tactique de la part de Jean-Marie Le Pen. Elle lui évite de compromettre son parti lorsque certains journalistes, membres du Front national, "dérapent". Depuis des années, Rivarol soutient les négationnistes et leur discours. Présent, quotidien depuis 1982, accrédite les thèses "révisionnistes", avec une certaine discrétion, sur la base d'un antijudaisme religieux et économique. En 1988, il est présenté comme une publication amie, au même titre que National Hebdo, par le Front national. Quant à National Hebdo, nombreux sont les membres du Front national qui sont ses collaborateurs. Les bulletins du parti frontiste recommandent la lecture de l'hebdomadaire qui rend compte des activités du Front national et donne la parole à ses dirigeants. Ces journaux occupent leur stand à la fête annuelle du Front.

Le coup d'envoi est lancé par Mathilde Cruz, alias François Brigneau, dans Présent. A cette époque, l'ancien milicien est directeur de la rédaction et de la publication du journal. Dans une longue litanie, Mathilde Cruz présente, non sans erreurs Henri Roques et sa thèse. Il défend les thèses négationnistes avec véhémence. Un encart présente "neuf livres révisionnistes pour vous faire une opinion" (62). Les principaux livres négationnistes, accompagnés d'un commentaire, y figurent: Le Mythe d'Auschwitz de Wilhelm Stäglich, "un livre d'une importance capitale" (63); Le Mensonge d'Ulysse de Paul Rassinier, "l'ouvrage de base par un ancien député socialiste [64] de retour de Buchenwald" (64); Droit et Histoire de Pierre Guillaume, un livre "nécessaire à qui veut comprendre l'ampleur de la bataille pour la vérité" (65) et les incontournables livres de Robert Faurisson, tous édités à La Vieille Taupe. Mathilde Cruz présente chaque livre et fournit l'adresse pour se les procurer. Un mois plus tard, François Brigneau est écarté de la rédaction de Présent, pour cause de "révisionnisme" semble-t-il (66). Pendant l'été 1986, Olivier Mathieu, chantre du "post-révisionnisme" et néo-nazi convaincu, signe quelques articles dans le journal de Jean Madiran sur le sujet de la télévision.

Comme Présent, Rivarol donne la boîte postale de La Vieille Taupe et encourage la diffusion des thèses négationnistes. Comme Présent, Rivarol se reconnaît dans le Front national. La même semaine, "I'hebdomadaire de l'opposition nationale et européenne" publie trois longues pages pour "la longue marche vers la vérité historique" (67). Antisémitisme et négationnisme alimentent les colonnes de cet article qui se conclut par ces mots:

"Les lobbies juifs ne peuvent donc pas accepter que l'on remette en cause l'un des fondements de leur légitimité, les "chambres à gaz", clef de voûte sans laquelle les "six millions" seraient à leur tour contestés, puis la décision d'extermination, etc. Ils entraînent malheureusement la France dans une politique à courte vue de société multiculturelle, comme les protestants l'entraînèrent dans une politique d'anticléricalisme (Ferry, Combes...) en négligeant les questions sociales et internationales. Aujourd'hui les lobbies juifs, acharnés contre le Front national, ne voient pas que leurs coreligionnaires seront les premières victimes de la mainmise musulmane sur la société française, que LICRA et SOS Racisme encouragent à qui mieux mieux." (68)

La thèse d'Henri Roques inaugure une nouvelle phase pour le parti de Jean-Marie Le Pen. Pour la première fois, les dirigeants du Front réagissent concrètement au négationnisme. C'est à l'occasion du discours d'Alain Devaquet que les certitudes du Front national commencent à poindre. A l'issu du discours indigné du ministre des Universités à propos de la thèse d'Henri Roques, seul le groupe des députés du Front national n'applaudit pas. Interrogés par Le Journal du Dimanche, les députés du Front national adoptent tous une "modération relative". Sans jamais exprimer franchement leur assentiment aux thèses négationnistes, ils choisissent l'ambiguité. [65]

Christian Baeckeroot, député FN du Nord, décide de détourner la question en évoquant d'autres génocides, une attitude courante au sein du Front national:

"Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est le génocide d'Afghanistan. Cela dit, tous les génocides sont condamnables. Il n'est pas question d'éclairer un génocide plus qu'un autre. Et depuis 1945, il y en a eu des génocides occultés par la grande presse! [...]. Mais parler de ce problème et en l'occurrence de la thèse d'Henri Roques, c'est éviter de parler des problèmes économiques qui ont atteint le voyant rouge."


Bruno Gollnisch, ancien doyen de l'université Lyon III et député FN du Rhône:

"Il est certain qu'Hitler a voulu supprimer un grand nombre de Juifs. Mais cela n'a rien à voir avec la thèse de Roques. Et je tiens à ce propos à souligner que ma réponse n'est en aucun cas un désaveu par rapport au jugement des collègues qui ont présidé la thèse."

Pierre Sergent, député FN des Pyrénées-Orientales:

"Génocide? Cela veut bien dire destruction d'un peuple? Il y a eu tentative, certes, mais elle n'a pas abouti complètement." (69)

C'est dans National Hebdo que Jean-Marie Le Pen donne son opinion sur la thèse d'Henri Roques et sur les idées qu'il défend. Voilà ce que prétend Jean-Marie Le Pen à propos de la thèse d'Henri Roques. Ces propos sont ses premières manifestations publiques au sujet des thèses niant les chambres à gaz:

"Cette affaire ne relève ni de l'administration ni de la justice, mais de la seule recherche historique [...]. Tous les gens raisonnables admettent, je crois, la mort en masse de Juifs dans les camps nazis. Les historiens dits "révisionnistes" mettent, eux, en doute le moyen de cette extermination -- les chambres à gaz -- et son étendue -- les six millions. N'étant pas spécialiste, j'ai entendu comme tout le monde le chiffre de six millions, mais je ne sais pas exactement comment il est établi. Pour prendre le cas d'un autre génocide -- le génocide vendéen -- j'observe que les estimations ont varié de 50.000 à 500.000 morts pendant deux cents ans, et qu'aujourd'hui seulement un système d'évaluation sérieux -- d'ailleurs imparfait -- situe le chiffre à 117.000. Tout cela est de la technique historique qui relève des spécialistes, et, en ce qui regarde le génocide juif, il ne me semble pas incompréhensible que les historiens des deux bords, en toute bonne foi, prennent du temps à établir leur chiffrage. Quant aux chambres à gaz, je m'en tiens aux historiens officiels, qui pensent aujourd'hui qu'elles n'ont fonctionné qu'en Pologne." (70)

[66]

La rhétorique frontiste se met en place sur plusieurs points. Les propos lepénistes approuvent et légitiment le discours d'Henri Roques. Ils reprennent les thèmes chers aux négationnistes. En qualifiant d'historiens MM. Roques, Bardèche et Faurisson, Jean-Marie Le Pen accrédite l'idée d'un travail scientifique et labellise le négationnisme. Le révisionnisme dubitatif de Jean-Marie Le Pen et de ses acolytes introduit la thématique négationniste au sein du Front national. Rivarol est le plus ouvertement favorable aux thèses négationnistes. Dans un entretien qu'elle accorde à Présent, Camille-Marie Galic, directrice de Rivarol, rend compte de ses préoccupations et de la position de son journal par rapport au Front national. Auparavant Présent l'évoque de ces mots:

"Camille-Marie Galic porte sur le spectacle du monde politique l'un des regards les plus avertis, les plus lucides et les plus courageux qui soient. Toutes ces qualités se trouvent en outre servies par de remarquables dons de polémiste. Non par la violence des mots. Non par la hardiesse chirurgicale de ses analyses, qui incisent l'actualité au scalpel, disséquant avec une précision scientifique les tumeurs et les abcès profonds, nés de mensonges politiques, historiques ou idéologiques." (71)

La directrice de Rivarol précise ses combats:

"Rivarol a soutenu le professeur Faurisson dès le début, lorsqu'il exerçait son révisionnisme non pas sur les chambres à gaz mais sur... Lautréamont [...]. Cela dit, nous avons fait du révisionnisme bien avant Robert Faurisson ou Arthur Butz [...]. Nous avons été les seuls, dès 1952, à publier Paul Rassinier. A l'époque il signait dans Rivarol sous le pseudonyme de Bermont. [. ..] Pendant très longtemps, j'ai été la seule journaliste présente aux conférences de Jean-Marie Le Pen. [...] Cette parfaite continuité dans les grandes lignes de son discours me paraît le signe d'une inspiration profonde et du bien-fondé du combat qu'il mène. C'est ce que je m'efforce de faire comprendre à la frange de nos lecteurs restée -- ou devenue -- méfiante vis-à-vis du Front national. Tant que Jean-Marie Le Pen se battra pour ses idées, celles-ci coincidant avec les nôtres, nous le soutiendrons, surtout contre les chacals." (72)

Quelques mois plus tard, Jean-Marie Le Pen confirme officiellement les liens négationnisme-extrême droite. D'un révisionnisme dubitatif, il passe à un négationnisme ostensible. L'épisode du "détail" doit être considéré comme le véritable tournant de la stratégie négationniste frontiste. A une négation latente succède une négation patente.

Le 13 septembre 1987, au jury RTL-Le Monde, le leader du Front national évoque les chambres à gaz comme "un point de [67] détail de la Seconde Guerre mondiale", demande si "c'est la vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire" et prétend qu'il "y a des historiens qui débattent de ces questions". Pour la seconde fois, Jean-Marie Le Pen qualifie les négationnistes d'historiens. Quand Olivier Mazerolles demande à Jean-Marie Le Pen s'il connaît les thèses de MM. Faurisson et Roques, Jean-Marie Le Pen répond par la négative. Pourtant, quelques mois avant, le président du Front national commentait l'"affaire" Roques dans National Hebdo. Le "détail" n'est pas un dérapage. Il parachève cette mise en place progressive du négationnisme au sein de l'électorat frontiste. La négation des chambres à gaz devient un élément à part entière de l'idéologie du Front national. Jean-Marie Le Pen ne dément jamais ses propos. Lors d'une conférence de presse, il tente de faire quelques mises au point qui s'avèrent peu concluantes.

Du "détail" découlent plusieurs incidences. D'une part, le gouvernement s'insurge contre cette remise en cause du génocide juif. La réprobation atteint l'opinion publique et même certains membres éminents du Front national tel Olivier d'Ormesson, premier d'une longue liste à quitter le parti à cause de ses tendances "révisionnistes" (73). Cependant, pour la première fois, la "question" des chambres à gaz a été évoquée devant des millions de téléspectateurs. A l'automne 1987, l'opinion publique sait que le Front national remet en cause le déroulement du génocide juif. D'autre part, le soutien unanime de la presse d'extrême droite envers Jean-Marie Le Pen entérine véritablement la nouvelle place des thèses négationnistes au sein de l'appareil frontiste. François Brigneau, le nouveau venu à National Hebdo, se réjouit des propos de Jean-Marie Le Pen. Dans Présent, Jean Madiran s'étonne de cette "discrimination hystérique contre Jean-Marie Le Pen" (74). Pour d'autres, Jean-Marie Le Pen aurait utilisé sciemment les thèses "révisionnistes" afin d'attirer les médias. Quelques jours après, le leader du Front national tient ses propos: "Je suis en train de me payer pour des milliards de publicité qui ne me coûtent pas un centime !" (75)

Dans cette cohorte frontiste, les commentaires de l'abbé Laguérie sont particulièrement significatifs. Le curé de Saint Nicolas-du-Chardonnet soutient Jean-Marie Le Pen par des propos antisémites et conforte les négateurs dans leur mission:

"Tout le flot de haine qui est dirigé contre Jean-Marie Le Pen est suscité, organisé par la grande banque juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans. [...] D'ailleurs les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont parfaitement scientifiques." (75)

[68]

Encore plus révélateur est le sondage BVA-Paris Match, au lendemain des déclarations de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci obtient 13% des intentions de vote aux présidentielles, son meilleur résultat; une tendance affirmée par le journal Présent qui titre en première page: "La campagne contre Le Pen a échoué" (77). Quinze jours après le "détail", le bureau politique du Front national ne constate aucune défection au parti (78). Présent fait remarquer que la manifestation anti-Le Pen organisée la même semaine que la fête annuelle du Front national ne mobilisait que 2.000 personnes. Les "Bleu-Blanc-Rouge" en comptait dix fois plus. D'ailleurs, à la fête du Front national, était vendue une nouvelle revue: les Annales d'histoire révisionniste, créées au printemps 1987 par Pierre Guillaume. Quand on interroge Jean-Marie Le Pen sur le stand révisionniste des BBR, il répond toujours selon la même stratégie. Il s'insurge avec véhémence contre cette vente soi-disant illicite en se gardant de juger les travaux "révisionnistes":

" ''Nous avons été trompés, cette vente de livres révisionnistes s'est faite malgré nous [...]. Chaque fois que nous avons pu les éliminer, chaque fois que les services d'ordre se sont rendu compte que des gens essayaient de profiter de ce grand rassemblement populaire pour vendre leur camelote, nous avons soit confisqué les livres ou les insignes, soit mis ces types à la porte. Ils viennent là par provocation, c'est évident... Je vous montrerai les lettres où leur demande de location a été refusée.'' La colère de Le Pen s'amplifie lorsque nous lui indiquons qu'un des vendeurs des livres révisionnistes nous avait menacés de voie de fait, si nous en parlions. ''N'entrons pas dans l'anecdotique vaseux. Elargissez.'' " (79)

Les thèses négationnistes n'effraient pas l'électorat frontiste. Celui-ci se trouve à son apogée quelques mois après le scandale médiatique du "détail", scandale dont le dessein était, au moins, de souligner la teneur révisionniste du discours de Jean-Marie Le Pen. Le négationnisme correspond donc à une certaine attente de l'électorat du Front national. S'il n'est en aucun cas choqué par la profusion des thèses négationnistes, l'électorat frontiste paraît même préparé à les recevoir et, pourquoi pas, à les diffuser. Lors de ses universités d'été, le Front national inculque à ses militants les bases élémentaires de la rhétorique frontiste. Dans un texte de l'Institut de formation nationale, distribué aux cadres du parti afin de les inciter à créer leur propre vocabulaire, on peut lire: "Aucun mot n'est innocent [...]. On peut même dire que les mots sont des armes, [69] parce que derrière chaque mot se cache un arrière-plan idéologique et politique." (80) Le témoignage d'un adhérent du parti d'extrême droite confirme la tactique de Jean-Marie Le Pen:

"Le génie de Le Pen, m'a expliqué Jean-Pierre le jour où j'ai découvert sa carabine, c'est d'avoir choisi la voie des élections. En procédant calmement on fera mieux passer nos idées. Regarde: si tu tues un Arabe quand Le Pen il fait 0,5% t'as de suite le tollé, on te traite de raciste. Quand on est à 15%, les gens déjà ils crient moins. Alors, il faut continuer et tu verras, à 30% les gens ils ne crieront plus. C'est pour ça que pour l'instant faut faire attention à ce que tu dis. Si tu lâches en public "le problème c'est les youtres" ou "les Arabes, il faut les tuer", tu te rattrapes aussitôt en disant que Le Pen, justement, il est trop mou comme ça les gens ne peuvent pas faire l'amalgame avec le Front. Si tu veux apprendre à bien parler, je te conseille de suivre une université d'été du Front, parce que là on apprend à ne pas dire n'importe quoi." (81)

L'importance du "détail" se révèle tangible. Jean-Marie Le Pen achève son travail de perversion de la mémoire. Le discours du Front national se radicalise. Dès lors, la presse d'extrême droite ne cesse de dénoncer le "mythe des six millions". La réceptivité des thèses négationnistes par l'électorat frontiste s'avère encourageante et incite Jean-Marie Le Pen à persister dans cette voie. Huit mois après cette "affaire", le leader du Front national obtient 14,6% des voix lors des élections présidentielles, record sans précédent pour l'extrême droite française. Jean-Marie Le Pen ne bénéficie pas seulement d'une embellie. Son discours de type national-populiste canalise parfaitement le sentiment de cette fin du XXe siècle. Le "triptyque", comme le nomme Pierre-André Taguieff, "immigration-insécurité-chômage" rend compte du programme du Front national. Le national-populisme du Front national demeure le vecteur le plus sûr des thèses négationnistes. Le 2 septembre 1988, lors de l'université d'été du Front national au Cap-d'Agde, Jean-Marie Le Pen lance ce "jeu de mots", qui participe directement de la logique négationniste, à l'encontre de Michel Durafour:

"M. Durafour et Dumoulin, obscur ministre de l'ouverture, dans laquelle il a d'ailleurs immédiatement disparu, a déclaré: ''Nous devons nous allier aux élections municipales y compris avec le PC, car le PC perd des forces tandis que l'extrême droite ne cesse d'en gagner'', M. Durafour-crématoire, merci de cet aveu." (82)

Pour certains militants du Front, "Durafour-crématoire" est la preuve accablante du "révisionnisme" de Jean-Marie Le Pen, [70] ce qui provoque leur départ (83). La presse d'extrême droite continue d'apporter son soutien au parti nationaliste. L'affaire "Durafour" n'y occupe pas une grande place. Rivarol donne raison à Jean-Marie Le Pen. "La réponse du Front national" concernant ce "calembour" est retranscrite dans Présent:

"Le bureau politique du Front national attire l'attention des Français, sensibles à juste titre à l'horreur des fours crématoires dans l'univers concentrationnaire, sur le fait que de tels fours sont installés dans les hôpitaux français et qu'y sont brûlés chaque jour les corps de centaines d'enfants arrachés vivants du sein de leur mère en vertu des lois Veil et Roudy." (84)

Comme pour son précédent "dérapage", Jean-Marie Le Pen est poursuivi en justice. Comme pour le "détail", il feint de ne pas comprendre l'acharnement médiatique corrélatif à ce jeu de mots. En une année, le leader du Front national se permet de "déraper" à plusieurs reprises -- consciemment, semble-t-il -- sur le génocide juif. La remise en cause des moyens de la politique d'extermination nazie et la banalisation du génocide juif s'intègrent parfaitement dans la rhétorique frontiste.

Certains dirigeants du Front national intègrent la négation des chambres à gaz homicides dans leur discours afin de bouleverser la mémoire collective de ces cinquante dernières années. La première étape de ce remodelage de la mémoire s'inscrit dans la réhabilitation des valeurs nationalistes:

"La France fut longtemps la première puissance en Europe, et l'une des principales du monde: elle ne l'est plus. Plus grave, elle subit désormais l'histoire des autres. Son abaissement accompagne celui d'une Europe divisée en deux depuis la Seconde Guerre mondiale, aboutissement logique de Yalta, comme de la signature des accords d'Helsinki." (85)

Cette histoire, établie par les vainqueurs, se doit d'être révisée, reconstruite sur de nouvelles bases. Pour ce, il paraît nécessaire de remanier les manuels scolaires dont "l'enseignement facilite la manipulation des esprits" (86). Le raisonnement lepéniste s'inscrit dans la dénonciation d'un passé trop lourd, d'un passé qu'il faut alléger en supprimant les épisodes les plus indigestes:

"Nous allons vivre pendant quelques années encore dans l'évocation du cinquantenaire de la Deuxième Guerre mondlale. Le poids du passé est trop lourd pour nos pays, dans nos civilisations. Nous marchons à reculons, en quelque sorte. En permanence, nous regardons ce qui s'est passé." (87)

[71]

Le Front national se charge de modifier le passé, de l'adapter à ses conceptions. Le négationnisme est une des composantes nécessaires à une telle recontextualisation. Il parachève l'ultime étape du discours lepéniste qui s'inscrit dans la dénonciation d'"un pouvoir juif".

Fin 1989, I'issue des élections législatives partielles annonce des résultats encourageants pour le parti de Jean-Marie Le Pen. Marie-France Stirbois est élue à Dreux avec 61,30% des suffrages. Marie-Claude Roussel obtient, à Marseille, 47,18% des suffrages au second tour. Le discours national-populiste du Front national est le garant de son succès. Le programme du Front national, fondé essentiellement sur l'arrêt de l'immigration, ne doit pas occulter la nouvelle orientation prise par le parti dès l'été 1989:

"Ce vote à dominante xénophobe, centré sur le rejet de l'immigration, ne doit pas faire oublier ou négliger la surprenante relance, sur la place publique, d'une offensive antisémite depuis l'été 1989. La signification générale de cette offensive paraît claire: il s'agit d'une instrumentalisation des attaques antijuives dans le cadre d'une stratégie de contestation et d'illégitimation des élites politiques en place. L'antisémitisme est instrumentalisé par la contestation populiste de la classe politique, polémiquement amalgamée avec le système médiatique, comme en témoigne l'expression frontiste: "le lobby politico-médiatique". (88)

Les propos de Jean-Marie Le Pen sur "I'Internationale juive" ouvrent officiellement cette période. Interrogé par Jean Madiran, le président du Front national dénonce un "pouvoir juif". Ses réponses ont été "mûrement pesées" (89) et longuement réfléchies. Les paroles de Jean-Marie Le Pen sont lourdes de sens. A la question:

"Vous avez plusieurs fois parlé de l'influence du "lobby mondialiste". Que peut-on savoir des personnes ou des groupes qui le constituent, et des buts qu'il poursuit?"

Jean-Marie Le Pen répond:

"Ce n'est pas à des gens ayant votre formation politique que Je vals apprendre quelles sont les forces qui visent à établir une idéologie mondialiste, réductrice, égalisatrice. Je pense à l'utilisation qui est faite des droits de l'homme de façon tout à fait erronée et abusive, mensongère: il y a la Maçonnerie. Je crois que la Trilatérale joue un rôle. Les grandes internationales, comme l'internationale juive, jouent un rôle non négligeable dans la création de cet esprit antinational. Je dirais qu'il est presque naturel que des forces structurellement, fondamentalement internationales se heurtent aux intérêts nationaux. Mais il faut être prudent quand on dit que la Maçonnerie et l'internationale juive jouent un rôle. [72] Cela n'implique pas tous les maçons ou obédiences, ni toutes les organisations juives ni tous les Juifs, c'est évident. Mais il y a des gens qui parlent au nom des autres et qui agissent de cette manière." (90)

La dénonciation de "l'internationale juive" s'inscrit dans la réhabilitation d'un antisémitisme moderne. Les propos du directeur de National Hebdo et membre du bureau politique du Front national, Roland Gaucher, en novembre 1989 -- dans un numéro hors série de son journal -- s'intègrent dans un schéma semblable de dénonciation:

"Nous sommes à l'aube d'un formidable rapport de forces, d'un formidable combat à l'échelle planétaire entre l'Internationale juive et l'Internationale chrétienne, catholique d'abord. Selon l'issue de ce combat, qui est le grand affrontement religieux et politique de l'an 2000, selon l'issue de cette bataille, ou bien le christianisme réussira à se maintenir face à la fantastique force du monde juif. Ou bien, croyants et incroyants, nous vivrons sous la loi de la religion nouvelle: celle de la Shoah." (91)

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Fin de le deuxième partie. Les notes sont à la fin de la troisième partie. Les chiffres entre crochets donnent la pagination originale. Les incises en lettres capitales sont de la rédaction d'AAARGH.


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