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"Révisionnisme" et négationnisme au sein de l'extrême droite française

par Valérie Igounet

Le 30 mars 1990, Edwy Plenel révèle la constitution du conseil scientifique du Front national. Ce conseil vient chapeauter les multiples organisations du FN sous les directions de Bruno Mégret et de Jean-Yves Le Gallou. Il est chargé "d'éclairer son président Jean-Marie Le Pen et sa direction sur les problèmes économiques et sociaux" (92). La divulgation de cette information provoque deux conséquences. Les médias se penchent sur le cas Notin, auteur d'un article dans une revue scientifique quelques mois avant et membre du conseil scientifique. [LA PRESSE L'A DIT MAIS NOTIN L'A CLAIREMENT DEMENTI.] L'"affaire" Notin débute. Corrélativement, les inquiétudes à propos de l'infiltration du corps enseignant, par l'extrême droite, s'accentuent. Suite à l'"affaire" Notin, les ramifications universités/Front national sont réellement mises à jour. Le sud de la France apparaît fortement dans ce décryptage.

Au printemps, le cimetière juif de Carpentras est profané. Quelques mois plus tard, le gouvernement décide de voter une loi tendant à réprimer toute forme de manifestation antisémite. Venue compléter le système législatif antérieur, la loi Gayssot vise avant tout les négationnistes. Seul le Front national se bat contre cette loi. Marie-France Stirbois, I'unique député du Front national, intervient publiquement pour dénoncer le "totalitarisme" de la loi Gayssot, une loi qui "est inquisitoriale, car elle vise à ériger en dogme officiel des vérités politiques et historiques [...] en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale" (93). [IL FAUT BIEN RECONNAITRE, AU DELA DES OPINIONS POLITIQUES, QUE MME STIRBOIS PARLANT A L'ASSEMBLEE REPRESENTANT LE PEUPLE, A DIT TOUT HAUT CE QUE TOUS LES AUTRES, SAUF LES COMMUNISTES, PENSAIENT TOUT BAS. GRACE LUI SOIT RENDUE.] Malgré la loi Gayssot, la presse militante continue de soutenir les négationnistes et leurs thèses. La loi [73] Gayssot change seulement la manière. Les journaux d'extrême droite contournent la loi Gayssot en utilisant avec précaution les mots ou concepts qu'ils jugent condamnables. [ELLE VEUT DIRE LE CONTRAIRE DE CE QU'ELLE ECRIT, PROBABLEMENT.] Par l'intermédiaire de Jean Madiran, Présent nous offre un véritable mode d'emploi et atteste sa nouvelle orientation stylistique:

"L'emploi du mot ''juif'' dans un contexte qui omettrait d'être ostensiblement élogieux provoque le soupçon d'''antisémitisme'', et c'est, par le temps qui court, un soupçon qui tue (moralement). L'accusation arbitraire d'antisémitisme est chaque jour davantage la grande imposture de la fin du XXe siècle: d'arme psychologique qui ne pardonne pas, elle devient une arme judiciaire qui pardonne encore moins. L' antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un ''crime'' a décrété [...] le président Fabius. [...] Nous avons décidé une seconde mesure préventive, analogue à la précédente. Dans nos titres et nos articles, le mot ''juif'' sera désormais remplacé par le mot ''tabou''." (94)

En septembre 1990, Le Choc du Mois publie un entretien avec Robert Faurisson, dans lequel sont tenus des propos négationnistes, ce qui entraîne la première condamnation au titre de la nouvelle loi. Dans les années quatre-vingt-dix, le Front national accepte indéniablement le discours de Robert Faurisson. Ce qui n'existe plus, c'est une attitude de rejet face au discours négationniste. Un mois avant le vote de la loi Gayssot, un journaliste du Choc du Mois s'entretient avec Bruno Mégret. Ce journaliste tient des propos révélateurs, auprès du numéro deux du parti, lorsqu'il lui fait remarquer que "le FN donne aujourd'hui l'impression d'intégrer dans son combat la défense des travaux contestés des historiens révisionnistes...". Sans se prononcer sur la validité de ces thèses, Bruno Mégret précise:

"Le révisionnisme historique n'est pas notre problème, et nous n'avons jamais pris position dans ce débat qui concerne l'histoire et non la politique. Cependant, interdire à certains de douter d'une vérité ''officielle'', et les pourchasser sans autre forme de procès revient à établir en France un délit d'opinion aboli depuis plus d'un siècle ainsi qu'à remettre en cause la liberté d'expression." (95)

En novembre 1991, Bruno Mégret présente ses "Cinquante propositions". L'une d'elles réclame l'abrogation des lois Pleven et Gayssot. Une autre requiert la "mise en valeur des grandes heures de notre histoire" (96) et par la même, la modification des contenus des manuels scolaires. A l'occasion de ses vingt ans, le Front réitère ses demandes. Les "16 axes d'action pour réussir la grande alternance" sont davantage ciblés [74] puisqu'ils sont inclus dans le programme gouvernemental du Front national. Les clauses proposées concernent directement les négationnistes. Elles rétablissent la "défense des libertés fondamentales d'enseignement, de recherche, d'entreprise, de travail et d'information" et assurent la "garantie de la liberté d'expression par l'abrogation des lois liberticides" (97). La loi Pleven de 1972 entend avant tout prohiber l'incitation à la haine raciale et ses dérivés. Le but de la loi Gayssot s'inscrit directement dans la mise en délit du discours niant les chambres à gaz homicides. La condamnation frontiste unanime des deux lois, plus particulièrement de la loi Gayssot, doit être perçue comme une allusion très nette au négationnisme. Bruno Mégret prétend que "ce qui s'écroulera alors, après ce nettoyage salvateur, ce sont toutes les idées, tous les tabous, tous les mythes résultant de l'après-guerre" (98) Le Front national demeure l'unique parti du paysage politique français à prendre en compte les négateurs dans son programme.

C'est avant tout en tant qu'époux d'une conseillère municipale à Colombes, élue sur la liste de Jean-Yves Le Gallou, qu'Henri Roques participe aux universités d'été du Front national. Officiellement, il est proche du parti de Jean-Marie Le Pen mais n'est pas adhérent. Lors de l'université d'été du Front national de 1992, l'auteur de la thèse de Nantes se réjouit de la progression du révisionnisme au sein du Front national et Bernard Antony, membre du Bureau politique du Front national et organisateur de l'université d'été, rend "hommage aux historiens non conformistes" (99). Interrogé par l'Agence-France-Presse, Jean-Yves Le Gallou, membre du bureau politique et président du groupe Front national au conseil régional d'Ile-de-France, déclare que "M. Roques est quelqu'un de très sympathique. Il accompagne sa femme. De toute manière, on ne va pas faire d'ostracisme à l'égard de ceux qui ont une vision de l'histoire différente de celle dispensée par la pensée officielle". (100)

 

L'"affaire" Garaudy-abbé Pierre représente une aubaine pour l'extrême droite française. Lors du défilé du Front national, le 1er mai 1996, des manifestants crient: "A Paris comme à Gaza, Intifada partout. L'abbé Pierre avec nous..." On lisait sur des affiches, collées sur les boulevards du périphérique parisien: "Et si l'abbé Pierre avait raison?" signées "Union et défense de la liberté d'expression". Les Mythes fondateurs de la politique israélienne se vendent très bien à l'Aencre, la [75] librairie néo-nazie de Paris. Les commentaires de la presse d'extrême droite approuvent Roger Garaudy. Dans National Hebdo, Martin Peltier trouve que "Pierre Guillaume au lieu d'éditer le texte de Garaudy en bouquin, a eu l'idée astucieuse d'en faire un numéro hors commerce de sa revue, ce qui rend les poursuites judiciaires plus difficiles" (101) mais, rajoute-t-il, "on ne trouve rien dans Les Mythes fondateurs de la politique israélienne qu'on ne trouve exposé ailleurs (Faurisson, Stäglich, Gripari, etc.) avec plus de talent et de précision" (102). Dans sa chronique, François Brigneau considère comme anormal le peu de lignes consacrées à Robert Faurisson, un homme qui travaille depuis plus de trente ans sur le sujet:

"Je ne reviendrai pas sur le fond du livre. M. Garaudy n'est pas de notre paroisse. Certains aspects de son ouvrage sont déplaisants. Je pense à l'exploitation qui est faite des découvertes du professeur Faurisson [...], de ses travaux d'investigation, et de l'ensemble de son oeuvre qu'il a payée si cher, alors que Garaudy ne lui consacre que trois lignes en passant... C'est assez pénible. Cela dit Les Mythes de la politique israélienne devraient figurer dans toutes les bibliothèques politiques et historiques des esprits libres et curieux. [...] En retenant l'attention, ce samizdat de Roger Garaudy pourrait améliorer notre condition. En tout cas, empêcher qu'elle ne s'aggrave. D'autant qu'une troisième édition est annoncée. Elle serait préfacée par un rabbin américain. Après l'abbé Pierre, un rabbin! Si la rumeur se confirme ça va bouillir." (103)

La rhétorique de Jean-Marie Le Pen demeure identique depuis quelques années. En 1992, des journalistes lui demandent s'il est partisan des thèses négationnistes. Jean-Marie Le Pen invoque la loi Gayssot et explique qu'il ne peut répondre à cette question étant donné la législation française qui intervient "dès que l'on exprime une opinion sur ce sujet". Il conclut: "Mais en principe, je suis partisan de la liberté d'expression." (104) Au printemps 1996, des journalistes veulent savoir ce que Jean-Marie Le Pen pense du dernier livre de Roger Garaudy. Le président du Front national refuse de répondre. Son argumentation est encore une fois: le sujet dont traite Roger Garaudy est "tabou" ou "interdit" (105). Une loi empêche d'en parler librement. En cette fin de siècle, le négationnisme apparaît comme le ciment de tout un édifice idéologique. Le Front national ne fait pas que s'accomoder de la négation des chambres à gaz. Il s'en nourrit.

 

NOTES

1. En ce qui concerne les deux termes, cf. la note d'Alain Bihr, infra. [Il s'agit d'un texte intitulé "Les mésaventures du sectarisme révolutionnaire", bientôt sur vos écrans.]

2. Maurice Bardèche, Nuremberg ou la Terre promise, Paris, Les Sept Couleurs, 1948, pp. 9-10-23.

3. Ibidem, pp. 17, 18, 19. Sur Maurice Bardèche. Cf. Ghislaine Desbuissons, "Maurice Bardèche: un précurseur du "révisionnisme,, Relations internationales, printemps 1991, pp. 23-37. Pierre Milza, "Le négationnisme en France", Relations internationales, ibidem, pp. 9-13.

4. Ibid.,p.112.

5. Ibid, p. 128.

6. Ibid., pp. 130-197.

7. Ibid., pp. 24-25-26.

8. Ibid, pp. 133, 193, 194, 195

9. A ce sujet, Maurice Bardèche écrit: "Il s'agit de l'entreprise de camouflage et d'aménagement poursuivie par les vainqueurs à l'intention de certain tourisme publicitaire. Pour impressionner les imaginations, on a transformé un certain nombre de camps en musées. On conserve ainsi, au moyen de mannequins de cire, de chambres à gaz reconstituées, de scènes de tortures composées comme au musée Grévin, le souvenir des horreurs décrites par la propagande. [...] On a construit à Auschwitz et à Dachau, par exemple, des fours crématoires supplémentaires [...]. C'est ainsi qu'on écrira l'histoire: on voit même par là qu'on peut la fabriquer." Nuremberg ou la Terre promise, op. cit., pp. 145-146.

10. François Duprat, Les Mouvements d'extrême droite en France depuis 1944, Paris, Albatros, 1972, p. 35.

11. Ibidem.

12. Paul Rassinier est le premier révisionniste convaincu qui s'associe avec Maurice Bardèche et écrit quelques articles dans le mensuel. Après sa mort, l'équipe de Maurice Bardèche s'unit pour défendre sa mémoire et perpétuer ses oeuvres et ses idées.

13. François Duprat, "Le mystère des chambres à gaz", Défense de l'Occident, juin 1967, pp. 30-33.

14. Les derniers articles du n·64 de Défense de l'Occident sont signés Pierre Fontaine et Paul Rassinier. Le premier voit dans la création de l'Etat hébreu un véritable subterfuge en vue de la maîtrise du pétrole arabe. "Le Moyen-Orient à l'heure du pétrole" se veut préventif. Il réitère ses inquiétudes à l'égard d'Israël qui, par ses provocations permanentes, risque de provoquer un Troisième conflit mondial. L'ultime article de Paul Rassinier, "Une Troisième Guerre mondiale pour le pétrole ?", publié dans Le Soleil de Pierre Sidos, suit la même Idée.

15. Cf infra.

16. François Duprat, "Israël", Défense de l'Occident, numéro spécial "L'agression israélienne", juillet 1967, pp. 22, 23, 24, 25.

17. François Duprat, "Les violations des accords d'armistice par Israël", Défense de l'Occident, numéro spécial "L'agression israélienne", ibid., p. 28.

18. François Duprat, Les Mouvements d'extrême droite..., op. cit., p. 216. La FANE ou Henry Coston parleront de journal "vendu aux sionistes ".

19. François Duprat, Les Mouvements d'extrême droite..., op. cit., p. 215.

20. Etienne Lardenoy, "Quand les pays démocratiques refusaient d'accueillir les Juifs qui voulaient échapper à Hitler", Rivarol, 12 août 1965, p. 10.

2 1. Henri Lebre, "Israël face aux Arabes", Rivarol, 24 novembre 1965 , p. 10.

22. Ces arguments sont, en partie, exprimés dans cette lettre adressée à Rivarol: " Si je fais une différence entre les Juifs et Israël, si je fais une différence entre le peuple arabe et ses chefs, je vois qu'en 1967, par son courage, un peuple est parvenu à faire un jardin d'une contrée désertique, alors que les voisins n'ont résolu aucun de leurs problèmes. Je vois aussi que, derrière cela, c'est du communisme qu'il s'agit. Alors devant choisir, j'ai choisi ISRAEL." M. P. (Nord), "J'ai choisi Israël", "Nos lecteurs nous écrivent", Rivarol, 6 juillet 1967, p. 2.

23. Mme A. V (Val-d'Oise), "Le droit d'exister devrait appartenir à tous", Rivarol, ibidem. Bien plus marginale est la position accusant Rivarol de soutenir les Juifs Franchement antisémites, les propos de cette lectrice montrent à quel point l'attitude du journal d'extrême droite peut être perçue différemment. Toujours en total accord avec l'argument principal, les lecteurs et lectrices de Rivarol se montrent amers quant à la nouvelle victoire israélienne, interprétée comme une preuve supplémentaire de la puissance et de l'infiltration mondiale juives: "Un seul mot suffit pour caractériser d'après moi, votre attitude: elle est bête. Lire l'éloge des youpins dans Rivarol relève de la pire sottise [...]. [...] Vous avez peut-être raison quant au fond. Une victoire des Arabes serait une nouvelle victoire du communisme [...]; juridiquement, I'Etat juif brûlot de guerre installé par la puissance juive, devrait disparaître: pratiquement, ils ont mis la terre en valeur; qu'on cherche donc une attitude de conciliation [...]. Je ne pense tout de même pas que vous soyez vendus à Rothschild, mais j'avoue m'être parfois posé la question... ". F. M., "Votre attitude est bête", "Nos lecteurs nous écrivent", Rivarol, 13 juillet 1967, p. 4.

24. Christian Delacampagne, "Histoire de l'antisémitisme en France (1945-1993)" dans Léon Poliakov (sous la direction de), Histoire de l'antisémitisme, 1945-1993, Paris, Le Seuil, 1994, pp. 135-136.

25. Pierre-André Taguieff, "Sur ''I'antisémitisme'': pour une nécessaire rupture", Lignes, mai 1993, p. 117.

26. Europe-Action (1963-1967) use des thèses révisionnistes pour parfaire son idéologie néo-nazie et antisémite. Cf Joseph Algazy, La Tentation néo-fasciste en France. 1944-1965, Paris, Fayard, 1984, p. 264. Pierre Milza, Fascisme français. Passé et Présent, Paris, Champs-Flammarion, 1991, pp. 328-330. René Monzat et Jean-Yves Camus, Les Droites nationales et radicales en France, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1992, pp. 45-46. Le mouvement Occident (1964-1968) apparaît sur la scène politique au printemps 1964, après la rupture entre Dominique Venner et Pierre Sidos au sein d'Europe-Action. Début 1966, Pierre Sidos fonde Le Soleil et prend ses distances vis-à-vis du groupuscule. On trouve alors à Occident François Duprat, Alain Madelin, Alain Robert et Gérard Longuet. Deux mots d'ordre fondent leur combat: l'anticommunisme et l'antigauchisme. Dès ses origines, Occident est connu pour sa violence. Son journal, Occident-Université, développe les thèses révisionnistes dès ses premiers numéros en exposant cette idée: en exploitant les six millions de morts, le régime démocratique entend avant tout mettre un terme définitif au nazisme et à toutes ses réminiscences contemporaines: "Ce sont les fausses vérités qui font la force des démocraties. Il fallait tuer à tout jamais, dans l'esprit des hommes, le nationalisme ou les doctrines s'en rapprochant; pour cela, tous les moyens sont bons: bourrage de crânes, truquage de la vérité, [...] propagande bien orchestrée [...] l'imposture et l'hypocrisie de nous "mettre sur le dos" Auschwitz, Dachau, Buchenwald et d'inventer la fable de six millions de morts." "La conscience universelle", Occident-Université, n· 3, non daté.

27. René Monzat et Jean-Yves Camus, Les Droites nationales et radicales en France, op. cit., p. 80.

28. Il y tient la rubrique "Nouvelles du front" et signe sous les pseudonymes de François Cazenave ou François Solchaga.

29. Année aussi où il dirige en Afrique les services de propagande de Moise Tschombé, à Radio-Congo. Cf. Rivarol, "Notre camarade de combat François Duprat", 23 mars 1978, p. 2.

30. Cf. supra.

31. Joseph Algazy, L'Extrême Droite en France, Paris, L'Harmattan, 1989, pp. 163163.

32. Page de couverture des Cahiers européens de juin 1974, Jean-Yves Camus, "Origine et formation du Front national", dans Nonna Mayer et Pascal Perrineau (sous la direction de) Le Front national à découvert, Paris, PFNSP, 1989, p. 25.

33. François Duprat, "L'opposition nationale en France de 1973 à 1975", supplément n· 8 à la Revue d 'histoire du fascisme, 1975, p. 23.

34. Les Cahiers européens-Notre Europe, 12 octobre 1976.

35. Ibidem.

36. Ibidem.

37. Dans Histoire des SS (Paris, Les Sept couleurs, 1968, p. 142), François Duprat écrit: "Submergés par l'afflux des déportés, les SS se sont montrés incapables de leur assurer un minimum vital, ce qui a entraîné de très nombreux décès. Mais le problème des chambres à gaz reste toujours entier; le fameux gaz Zyklon B servait bien, le fait est aujourd'hui démontré, à la désinfection des habits des détenus. Son achat par les SS n'est donc pas une preuve d'une volonté d'extermination par le gaz. La seule vraie Solution Finale a été effectuée par les populations locales, beaucoup plus que par les Allemands."

38. "Les obsèques de François Duprat", Rivarol, 30 mars 1978, p. 3.

39. Ibidem, p. 4.

40. Le National, septembre 1978.

41. La rédaction du National est essentiellement due à l'union des équipes de Militant et de François Duprat.

42. Article non signé, "Hommage à François Duprat", Le National, avril 1978, p. 10-1 1.

43. Jean-Marie Le Pen, "Les feux croisés de la haine", Le National, avril 1978, p.1 . En 1986, Jean-Marie Le Pen se rend sur la tombe de François Duprat, accompagné de la délégation parlementaire du FN: "Il sait qu'il n'est pas tombé pour rien. Le combat pour lequel il a donné sa vie se poursuit pour la grandeur et l'indépendance de notre pays, la survie et le bonheur de notre peuple." Propos rapportés par Philippe Chanterre, "1978-1988: François Duprat n'est pas tombé pour rien", Ecrits de Paris, mars 1988, p. 27. En 1990, l'association des Amis de François Duprat organise une réunion sur la tombe du nationaliste-révolutionnaire. Y participent, entres autres, le Parti nationaliste français, l'association Pétain-Verdun, Espace nouveau. Maurice Bardèche et Henry Coston assistent à la cérémonie. Cf. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France, op. cit., p.394.

44. Mme Duprat, "Le sens d'un combat", Le National, septembre 1978, p. 5.

45. Mme Duprat, " La mémoire courte", Militant, décembre 1980, p. 12.

46. Cf. Jean-Yves Camus, "Origine et formation du Front national", art. cit., pp. 17-36.

47. Alain Renault, " Vérité et mensonge", Militant, nov.-dec. 1978, pp. 3-4.

48. Militant, "Le combat du Front national continue", avril-mars 1978, p. 14.

49. François Brigneau, "Je suis pour ''Holocauste'' aux ''Dossiers de l'écran''", Minute, 6 décembre 1978, pp. 12- 13.

50. Cf. infra.

51. En ce qui concerne la sensibilité catholique-traditionaliste, incarnée par Bernard Antony, et son évolution au sein du FN, cf Jean-Yves Camus, "Intégrisme catholique et extrême droite en France. Le parti de la contre-révolution 1945-1988", Lignes, octobre 1988, n· 4, pp.76-89.

52. "Justice pour 156 millions de morts". Entretien avec Romain Marie, Présent, février 1979, p. 2-3.

53. Jean Faure, Présent, mars 1981, p. 12.

54. Mathilde Cruz (pseudonyme de François Brigneau), Présent, 24 mars 1983, p. 4.

55. Présent, 16 mars 1984.

56. Propos retranscrits dans Jean-Marie Le Pen, Les Français d'abord, Paris, Editions Carrère-Lafon, 1984, p. 231.

57. Cf. supra.

58. Jean-Marie Le Pen, Les Français d 'abord, op. cit., p. 231.

59. C'est à cette époque qu'il prend ses distances avec Léon Gaultier, ancien Waffen-SS, avec qui il crée la SERP en 1962. Ce dernier voit dans la manoeuvre de Jean-Marie Le Pen une certaine "habilité": "Il m'a fait comprendre que ma présence n'était plus ardemment souhaitée, c'est tout. On n'a jamais eu d'explication et on n'en aura jamais. [...] Il a bien de la chance d'avoir si bien réussi, avec nos idées en grande partie, et après avoir tiré de nous toute une série d'aides et d'avantages matériels et pratiques [...]. Tel que je le connais, il se peut que ce soit une manoeuvre habile. On accède au pouvoir en étant confit en dévotion, et le jour où on y est, on devient un tout autre personnage." "Léon Gaultier, le bagnard et la manière", Les Dossiers du Canard, "Le Pen, le vrai", octobre 1992, pp. 34-35.

60. Les Français d 'abord, op. cit., 1984, p. 232.

61. En juin 1985, Henri Roques soutient, à l'université de Nantes, une thèse sur "Les Confessions de Kurt Gerstein, étude comparative des différentes versions". Elle se conclut sur ces mots: "Les textes de Gerstein ont généralement été lus avec précipitation, sans mettre en doute leur véracité ''pour l'essentiel''. Paul Rassinier fut le premier à réclamer une particulière vigilance à tout moment de leur lecture. C'est en nous inspirant de l'exemple de Paul Rassinier que nous nous sommes permis d'aller au-delà du simple établissement des textes, en nous interrogeant sur leur authenticité et sur leur véracité. [...] Les "confessions" de Gerstein ont fourni un support à la naissance de croyances diverses; nous estimons, pour notre part, que ce support n'était pas digne de confiance. Il faut maintenant relire les ''confessions'' de l'officier SS sans oublier un seul instant ce que Raymond Aron appelait ''I'esprit fécond du doute''." Des mois plus tard, les médias révèlent le contenu de la thèse, le passé d'Henri Roques, etc., ce qui entraîne, en juillet 1986, l'annulation de la thèse pour "irrégularités administratives".

62. Mathilde Cruz, "L'affaire de la thèse universitaire ''scandaleuse'' d'Henri Roques -- Lanzmann péremptoire: ''Face de rat !'' ", Présent, 26-27 mai 1986, p. 4.

63. Ibidem.

64. Ibidem.

65. Ibidem.

66. Le Monde du 5 mai 1990 date l'éviction de François Brigneau de 1985. C'est en juin 1986 qu'un petit encart annonce de ces mots la mise à l'écart de l'ancien milicien: "Pour des raisons de convenances personnelles et de santé, François Bngneau s'est mis, à partir du 1er juin 1986, en congé de toutes ses fonctions à Présent et il prend un mois de repos" (Présent, 2-3 juin 1986, p.1). Par contre, Le Monde donne pour explication que Jean Madiran désapprouvait l'athéisme de Robert Faurisson .

67. Rivarol, 30 mai 1986, p. 1,6,7.

68. Ibid, p. 7.

69. "Les hommes de Le Pen et la thèse scandaleuse", Le Journal du Dimanche, paroles retranscrites dans Rivarol, 30 mai 1996, p. 6.

70. Jean-Marie Le Pen, National Hebdo, 11 juin 1986, p. 6.

71. Présent, 4-5 mai 1987, p. 4.

72. Propos recueillis par Jean Madiran, Pierre Durand, Alain Sanders, Jean Cochet, Présent, 6 mai 1987, p. 4.

73. Dans un entretien qu'il accorde au Monde quelques années plus tard, Olivier d'Ormesson confirme que le "détail" n'est en rien une bavure. Cet ancien résistant affirme que Jean-Marie Le Pen est révisionniste et confirme l'interdépendance des thèses négationnistes et du raisonnement frontiste: "[...] C'est cela le fond du problème: peut-on refaire une histoire où l'on mette Staline d'un côté et Hitler de l'autre, en disant: Et bien! Hitler, c'était tout de même mieux? C'est cela le problème de Jean-Marie Le Pen et c'est cela le problème de son entourage. [...] Mon sentiment est que M. Le Pen a une attirance pour la manière dont Hitler a subjugué les foules pour arriver au pouvoir Ses meetings, d'ailleurs, sont toujours très orientés vers le culte du chef. Leur mise en scène est très proche des meetings nationaux-socialistes [...]. Il existe dans l'entourage de Jean-Marie Le Pen une véritable école nazie et [...] c'est pour cela que le Front national est dangereux..." Propos recueillis par Daniel Carton, "Un entretien avec M. Olivier d'Ormesson", Le Monde, 7 février 1992, p. 8.

74. Présent, 16 septembre 1987, p. 2.

75. Richard Bellet, "Ce que disent ceux qui l'ont quitté ", L'Evénement du Jeudi, 18 au 25 mars 1992, p. 47.

76. 16 septembre 1987, La Cinq.

77. Présent, 28-29 septembre 1987, p.1 .

78. Dans un entretien qu'il a accordé récemment, Jean-Marie Le Pen prétend que suite à ses déclarations, l'électorat frontiste a doublé: "Avant l'affaire du ''détail'', il y avait 2,2 millions d'électeurs F.N. Après: 4,4 millions." Un entretien exclusif avec le leader du Front national, "Le Pen face à lui-même", La Une, novembre 1996, n· 1, p. 9.

79. Pierre Jouve et Ali Magoudi, Les Dits et les non-dits de Jean-Marie Le Pen, Paris, La Découverte, 1988, p. 152.

80. Reproduit dans Serge Moati et Jean-Claude Raspiengeas, La Haine antisémite, Paris, Flammarion, 1991, p. 193.

81. Anne Tristan, Au front, Paris, Gallimard, 1987, pp. 251 -252.

82. Propos rapportés par Alain Rollat et Edwy Plenel, La République menacée, dix ans d 'effet Le Pen, Paris, Le Monde éditions, 1992, pp. 62-63.

83. Comme d'autres, François Bachelot décide de partir du Front national après ce second dérapage. Député du Front national pendant deux ans, chargé avec Bruno Mégret de la direction de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 1988, le docteur Bachelot relate sa convocation devant un conseil de discipline pour son exclusion: "[...] Jean-Marie Le Pen m'a rappelé que le Front national était là pour prendre une revanche contre l'anti-France, les Juifs et les francs-maçons. Je ne comprenais plus rien, moi qui, avec mon collègue Pierre Descaves, avait discrètement été chargé en juin 1987 d'une mission de confiance auprès de la Knesset, pour préparer une visite de Le Pen à Jérusalem. Comme pour Jeanne d'Arc, je me suis aperçu que cela faisait aussi partie d'une stratégie électorale bien élaborée. En réalité, Le Pen et ses amis veulent faire payer aux Juifs leur mise à l'écart de la scène politique française depuis 1945." Daniel Carton, "La mémoire des repentis", Le Monde, art. cit., p. 8.

84. "Les fours crématoires fonctionnent en France, aujourd'hui". Présent, 8 septembre 1988, p. 1. La réponse du bureau politique du Front national témoigne d'une certaine évolution rhétorique. A cette époque, le joumal Présent soutient déjà le docteur Xavier Dor à la tête d'un commando anti-avortement. Les termes propres aux camps nazis de la Seconde Guerre mondiale vont être de plus en plus attribués au thème de l'avortement considéré comme un véritable "génocide". Ceci témoigne d'une volonté délibérée de banalisation ou de négation du génocide juif Sur ce sujet, cf. le livre de Fiammetta Venner, L'Opposition à l'avortement. Du lobby au commando. Paris, Berg International Editeurs, 1995, 197 p.

85. Jean-Marie Le Pen, Pour la France, Paris, Albatros, 1985, p. 187

86. Ibidem, p. 142.

87. "Jean-Marie Le Pen répond à nos six questions politiques", Présent, 11 août 1989, p.4

88. Pierre-André Taguieff, "Mobilisation national-populiste en France: vote xénophobe et nouvel antisémitisme politique", Lignes. mars 1990, p. 91.

89. "Jean-Marie Le Pen répond à nos six questions politiques", propos recueillis par Bernard Fontanges, Présent, 11 août 1989, p. 3.

90. Ibidem, p. 4.

91. Propos retranscrits dans Alain Rollat et Edwy Plenel, La République menacée. Dix- ans d 'effet Le Pen, Paris, Le Monde éditions, 1992, p. 51.

92. Note de la délégation générale du Front national rapportée par Edwy Plenel, "La force intellectuelle du Conseil scientifique", Le Monde, 30 mars 1990.

93. Marie-France Stirbois, "Un seul racisme: le racisme antifrançais", Ecrits de Paris, juillet-août 1990, p.11 .

94. Jean Madiran, " Nous dirons ''tabou'' et ''censure'' ", Présent, 28 juillet 1990, p.1 .

95. Propos recueillis par Robert Guérin auprès de Bruno Mégret: "Le Front national n'est pas prêt à perdre son âme", Le Choc du Mois, juin 1990, p. 26.

96. "Les ''Cinquante propositions'' de Bruno Mégret", Présent, 22 novembre 1991, p. 7.

97. Bulletin du Front national, "1972-1992, le Front national a 20 ans -- Le Front national c'est vous!", 1992, p. I l .

98. Bruno Mégret, Présent, 2 juin 1990 dans L'Evénement du Jeudi, op cit., p. 4.

99. Propos d'Henri Roques dans une dépêche de l'Agence-France-Presse, 27 août 1992.

100. Propos de Jean-Yves Le Gallou, ibidem.

101. Martin Peltier, "Editorial ", National Hebdo, 25 avril 1996, p. 2.

102. Martin Peltier, édito, "L'Eglise et le pouvoir". National hebdo, 6 au 12 décembre 1996, p. 2.

103. François Brigneau, "Le samizdat de Garaudy", "Le carnet de balles de François Brigneau", National Hebdo, 16 au 22 avril 1996

104. "Le Front national -- la nébuleuse ", Envoyé spécial, Antenne 2, novembre 1992.

105. France Inter, "Objections ", mercredi 5 mai 1996.

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Extrait de Négationnistes: les chiffonniers de l'histoire Paris et Lyon, , éd Syllepse/Golias, 1997, p. 39-81. ISBN 2-911453-18-2 & 2-907993-46-1


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