Faurisson a contesté cette interprétation [97],
et voici celle qu'il propose et que je citerai intégralement
: " Il faut citer correctement le Journal du médecin
Johann Paul Kremer. On verra ainsi que, s'il parle des horreurs
d'Auschwitz, c'est par allusion aux horreurs de l'épidémie
de typhus de septembre-octobre 1942. Le 3 octobre, il écrira
: "A Auschwitz, des rues entières sont anéanties
par le typhus". Lui-même, il contractera ce qu'il appelle
"la maladie d'Auschwitz". Des Allemands en mourront.
Le tri des malades et des bien portants, c'était la "sélection"
ou l'une des formes de "l'action spéciale" du
médecin. Ce tri se faisait soit à l'intérieur
des bâtiments, soit à l'extérieur. Jamais
il n'a écrit qu'Auschwitz était un Vernichtungslager,
c'est-à-dire, selon une terminologie inventée par
les Alliés après la guerre, un "camp d'extermination"
(entendez par là : un camp doté d'une chambre à
gaz). En réalité il a écrit : "Ce n'est
pas pour rien qu'Auschwitz est appelé le camp de l'anéantissement
(das Lager der Vernichtung) [98]". Au sens étymologique
du mot, le typhus anéantit ceux qu'il frappe. Autre grave
erreur de citation : à la date du 2 septembre 1942, le
manuscrit de Kremer porte : "Ce matin, à 3 heures,
j'ai assisté, dehors, pour la première fois, à
une action spéciale." Historiens et magistrats suppriment
traditionnellement le mot "dehors" (draussen) pour faire
dire à Kremer que cette action se déroulait dans
une "chambre à gaz [99]". Enfin les scènes
atroces devant le "dernier bunker" (il s'agit de la
cour du bunker no 1l ) sont des exécutions de condamnés
à mort, exécutions auxquelles le médecin
était obligé d'assister. Parmi les condamnés
se trouvent trois femmes arrivées dans un convoi de Hollande
[100]. " Georges Wellers fit remarquer que Faurisson utilisait
les aveux de Kremer en 1947 pour interpréter comme ne se
référant qu'à trois exécutions les
notations de son journal en date du 18 octobre 1942 mais qu'il
faisait semblant d'ignorer que, le même jour de 1947, Kremer
parlait des chambres à gaz d'Auschwitz (Le Monde, 21 février
1979 ; Vérité..., p. 332-334). A quoi Faurisson
réplique que des aveux de Kremer il retient ce qui est
croyable, non ce qui est incroyable. Kremer ayant dit un jour
que la réouverture des chambres à gaz se faisait
" un moment " après la mort des victimes, il
y a là, dit-il gravement, " une impossibilité
matérielle flagrante " (Vérité..., p,
l 12).
Laissons de côté ce qui, dans cette interprétation, relève de la cuistrerie ou de la subjectivité (qu'est-ce qu'un moment ?) Elle se heurte à une série d'objections absolument déterminantes :
1.Il n'y a pas un seul passage du Joumal où Kremer parle du typhus en liaison avec les " actions spéciales ". 2.On ne comprendrait pas pourquoi le typhus coïnciderait obligatoirement avec des arrivées de l'extérieur (y avait-il à cette date une épidémie de typhus en Hollande ?). 3.On ne comprend pas pourquoi une exécution, scène banale pour Kremer, de même d'ailleurs que tout ce qui concerne le typhus, prend tout à coup, à propos d'une action spéciale, un caractère tragique. 4.Qu'Auschwitz soit le Lager der Vernichtung n'a pas de rapport avec les épidémies de typhus. En effet, Faurisson, si soucieux d'exactitude en matière de traduction, ne s'est pas aperçu que Kremer n'emploie pas, pour le typhus, le verbe vernichten, il écrit le 3 octobre : " A Auschwitz, des rues entières sont abattues par le typhus " (In Auschwitz liegen ganze Strassenzüge an Typhus darnieder). La différence de verbe (darniederliegen au lieu de vernichten) est significative, et Faurisson s'est laissé duper par la traduction de l'éditeur polonais. Enfin, détail que je mentionne pour montrer comment Faurisson lit les textes, il est faux que Kremer ait eu le typhus et que ce qu'il appelle la maladie d'Auschwitz soit le typhus. Les indications données dans le Journal le 3 septembre, le 4 septembre et le 14 septembre montrent avec une parfaite clarté que la maladie d'Auschwitz est une diarrhée avec une fièvre modérée (37,8 le 14 septembre). Kremer a été, en fait, vacciné contre le typhus proprement dit (exanthématique) et contre la fièvre typhoïque. L'interprétation de Faurisson n'est donc pas recevable, et avec elle est détruite cette explication par le typhus de la mortalité d'Auschwitz chère à ceux des révisionnistes qui, comme Butz, voulaient tout de même bien admettre que l'on mourait beaucoup à Auschwitz. Il faut revenir à ce que nous apprennent les archives du camp et les aveux de Kremer, que les " actions spéciales " correspondaient à l'arrivée des convois de déportés (en règle générale dûment enregistrés dans les archives du camp), que les déportés non immatriculés dans le camp étaient gazés dans les bunkers de Birkenau (petites maisons situées dans la forêt) [101], que des malades du camp (notamment typhiques) et des "musulmans " et "musulmanes " étaient eux aussi gazés, et qu'il se produisait parfois, au dernier moment, des scènes pénibles, comme cela arriva le 18 octobre 1942, avec ces trois Hollandaises " jeunes et en bonne santé " qui " ne voulaient pas entrer dans la chambre à gaz et pleuraient pour conserver la vie " et qui furent fusillées[102], scènes qui troublaient l'ordre SS.
Quand Kremer parle du camp de l'anéantissement, il ne fait pas, c'est vrai, référence à un concept juridico-administratif, qui ne figurait pas, c'est encore vrai, sur les tablettes officielles du IIIe Reich, il parlait tout simplement de ce qu'il voyait. Sur le plan qui lui est cher, celui de l'exactitude philologique, de la traduction correcte, l'interprétation de Faurisson est un contresens ; sur le plan de la morale intellectuelle et de la probité scientifique, c'est un faux[103].
Arthur Butz appelle " mythologistes de l'extermination " (The Hoax, p. 248 et passim) les historiens qui ont tenté de reconstruire le cheminement du génocide. En créant cette expression, il est clair qu'il a parfaitement défini ce que lui-même et les autres " révisionnistes " ont réalisé : un discours qui remplace le réel par le fictif. Ainsi, rejeter, par principe, tous les témoignages directs pour admettre comme décisifs les témoignages de ceux qui, de leur propre aveu, n'ont rien vu du tout, comme les délégués du " Comité international de la Croix-Rouge ", voilà un signe qui ne trompe pas [104]. Remplacer l'histoire par le mythe est un procédé qui n'offrirait guère de danger s'il existait un critère absolu qui permette de distinguer à première vue l'un de l'autre. Le propre du mensonge est de se présenter comme étant la vérité. Bien sûr cette vérité n'a pas toujours une vocation universelle. Elle peut être la vérité d'une secte minuscule, une vérité à ne pas mettre entre toutes les mains. C'est le cas des éditeurs du " témoignage " de Th. Christophersen qui ne doivent guère se faire d'illusion sur la crédibilité de leur témoin, puisqu'ils ont mis en épigraphe cette formule de Theodor Storm : " Ne dissimule jamais la vérité. Même si elle t'apporte la souffrance, elle ne t'apportera jamais le remords ; mais parce que la vérité est une perle, ne la jette jamais aux pourceaux[105]. "
Il est des " vérités " tout aussi trompeuses, mais plus élaborées ; et, s'il faut donner un prix du mensonge, je dirai que le livre de Butz, The Hoax of the 20th Century (L'Escroquerie du XXe siècle), représente, par moments, une réussite assez effrayante : le lecteur est conduit persuasivement par la main et amené peu à peu à l'idée qu'Auschwitz est une rumeur orientée, dont d'habiles propagandistes ont fait peu à peu une vérité. C'est de cette " bonne nouvelle " que Faurisson s'est fait l'évangéliste maladroit. C'est Butz et non pas lui qui pourrait être défini dans les termes de Zola comme " l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire ". Réfuter Butz ? Cela est possible, bien entendu, cela est même facile, à condition de connaître le dossier, mais cela est long, cela est fastidieux. On vient de s'en rendre compte par quelques exemples précis, détruire un discours demande de l'espace et du temps. Quand un récit fictif est convenablement fait, il ne contient pas en lui-même les moyens de le détruire en tant que tel.
C'est là une vieille histoire que l'on peut suivre, si l'on veut, depuis la Grèce ancienne. Les poètes savaient qu'ils pouvaient dire le vrai et le faux et mêler l'un à l'autre par la vertu de la ressemblance. Les Muses, " filles véridiques du grand Zeus ", parlent ainsi à Hésiode : " Nous savons conter des mensonges tout pareils aux réalités ; mais nous savons aussi, lorsque nous le voulons, proclamer des vérités [106]. ". Cette proximité, cette inquiétante ressemblance est combattue par la philosophie naissante qui sépare, qui oppose la vérité et l'apparence. L'histoire elle aussi intervient dans ce débat. Alors qu'en Israël elle apparaît comme expression de l'ambiguïté humaine [107], en Grèce elle joue sur l'opposition du vrai et du faux. " J'écris, dit le premier historien, Hécatée de Milet, ce que je crois être vrai, car les paroles des Grecs sont, à ce qu'il me semble, nombreuses et ridicules. " Mais, d'Hécatée à Hérodote et d'Hérodote à Thucydide, chaque génération d'historiens s'efforce de disqualifier la précédente, comme le vrai peut disqualifier le mythique et le mensonger. Avec Platon la philosophie entre à son tour dans le jeu et lui fait franchir un pas décisif. Car, si Platon retient de Parménide l'opposition de l'apparence et de la vérité, son discours traite d'abord et avant tout du monde des hommes, donc de l'apparence et d'une apparence qui ourle la vérité, qui en est le contrepoint, l'imitation mensongère et trompeuse. Entre le sophiste et celui qu'il imite, il y a des ressemblances, " comme entre chien et loup, en effet, comme entre la bête la plus sauvage et l'animal le plus apprivoisé. Or, pour se bien assurer, c'est, par dessus tout, à l'égard des ressemblances qu'il se faut tenir en garde perpétuelle. C'est un genre, en effet extrêmement glissant " (Sophiste, 231a) ; tout le dialogue du Sophiste est une réflexion sur la quasi-impossibilité de distinguer le vrai du faux, et de l'obligation où nous sommes, pour débusquer le menteur, de reconnaître au non-être une certaine forme d'existence. Mais celui qui détient la vérité est aussi celui qui a le droit de mentir. Platon fait dans la République la théorie du beau mensonge ; il écrit dans le livre III des Lois une histoire fabriquée d'Athènes dans laquelle la bataille de Salamine, parce que menée sur mer avec la démocratie des marins, est éliminée du récit de la seconde guerre médique. Dans le prologue du Timée et dans le Critias, il réalise, dans ce domaine, son chef-d'oeuvre : inventer de toutes pièces un continent disparu, l'Atlantide, adversaire d'une antique et parfaite Athènes : récit véridique, dit et répète Platon, mensonge emblématique en réalité et que le lecteur philosophe apprend aisément à décrypter. Mais les affirmations de Platon sur la réalité de l'Atlantide font encore aujourd'hui, après plus de vingt-trois siècles, des dupes et des profiteurs de ces dupes.
Un tel discours ne devient, bien sûr, dangereux que lorsqu'il s'appuie sur un pouvoir d'État et acquiert un statut de monopole. Platon ne fit la loi dans aucune cité grecque, mais il est vrai que le Bas-Empire, depuis Dioclétien, païen ou chrétien, devint à sa façon platonicien. Laissons se dérouler les siècles. Nous vivons aujourd'hui " l'ère de l'idéologie "[108]. Comment Auschwitz échapperait-il au conflit des interprétations, à la dévorante rage idéologique? Encore faut-il marquer les limites de cette permanente réécriture de l'histoire qui caractérise le discours idéologique. " Sionistes et Polonais nous présentent déjà des versions bien divergentes d'Auschwitz ", dit Faurisson (Vérité..., p. 194). C'est vrai. Pour les Israéliens ou du moins leurs idéologues, Auschwitz est l'aboutissement inéluctable et logique de la vie en diaspora et toutes les victimes des camps de la mort avaient vocation de devenir citoyens d'Israël, ce qui est une double contre-vérité. Quant aux Polonais, il n'est pas toujours facile de distinguer dans ce qu'ils écrivent ce qui relève de la vérité obligatoire - par exemple la révérence devant les décisions officielles de la Commission soviétique d'enquête au lendemain de la Libération - et ce qui est idéologie intégrée, nationaliste avant tout. L'historienne polonaise Danuta Czech écrit ceci qui est assez surprenant : " Konzentrationslager Auschwitz-Birkenau servait à réaliser le programme de l'extermination biologique des peuples, surtout des peuples slaves et parmi eux tout particulièrement du peuple polonais et des peuples de l'URSS ainsi que des Juifs et de ceux qui étaient considérés comme Juifs d'après les décrets de Nuremberg [109]... " Mais ni les Polonais ni les Israéliens, bien sûr, ne transforment en profondeur la réalité du massacre.
Ce qui se passe avec les oeuvres de Butz, de Faurisson et des autres idéologues de la " révision " est d'une tout autre nature : un mensonge total, tel qu'en produisent abondamment les sectes et les partis, y compris, bien sûr, les partis-États. Si l'Histoire du Parti communiste (bolchevique) du temps de Staline est un monument durable du mensonge historique le plus meurtrier, il existe aussi, de l'histoire stalinienne, des versions libérales et érudites. La Grande Conspiration contre la Russie de M. Sayers et A. E. Kahn[110] fut un modèle du genre, avec son jeu de références et ses notes bibliographiques, utilisant aussi au besoin des ouvrages interdits en Union soviétique, comme Ma vie de Trotsky, mais au service d'une vision entièrement orthodoxe de l'histoire russe, avec, par exemple, des perles comme celle-ci : " La mort de Trotsky ne laissait plus qu'un seul candidat vivant au rôle de Napoléon en Russie : Adolf Hitler " (p. 431). Au lendemain de la guerre et du front populaire des États, j'ai été le témoin de l'efficacité de ce type de discours.
En France l'affaire Dreyfus a donné naissance à des réussites peut-être encore plus parfaites. En 1905, " Henri Dutrait-Crozon " (pseudonyme de deux membres de la ligue d'Action française, F. Delebecque et le colonel G. Larpent) publie, avec une préface de Ch. Maurras, une " révision " des deux premiers volumes de l'histoire de l'affaire Dreyfus de J. Reinach[111], qui, en tant que genre littéraire, me paraît directement à l'origine du révisionnisme actuel. Toutes les remarques formulées, à beaucoup près, n'étaient pas inexactes, c'était simplement l'ensemble qui était mensonger, le faux (par exemple les " aveux " de Dreyfus) qui était pris pour le vrai. Cette entreprise historique n'en allait pas moins donner naissance à un livre de plus de 800 pages, authentiquement érudit, avec des milliers de références, et qui, pour tout un courant, minoritaire mais enfoncé dans son idéologie sectaire, de l'opinion française allait représenter une bible de la culpabilité du capitaine. Et peu importe que de nouveaux documents paraissent qui ridiculisent cette thèse, comme les Carnets de Schwartzkoppen, ils sont aussitôt digérés et intégrés : " Mais que vaut ce témoignage ? C'est ce que bien peu de gens se sont donné la peine de rechercher [112]. " Et, bien sûr, il était démontré, irréfutablement, que le témoignage, pour d'évidentes raisons matérielles, morales, intellectuelles, ne pouvait être que mensonger.
Chacun peut voir ce type de discours fonctionner autour de soi, et le livre de Thion, comme quelques autres travaux de ce style, en offre un exemple particulièrement raffiné. Thion, reprenant le titre d'une conférence de Rassinier[113], oppose la " vérité historique " à la " vérité politique ". La première est, je suppose, le résultat d'une enquête loyale, la seconde a été imposée, nous démontrent Rassinier, Butz et Faurisson, dès 1942, par le groupe de pression sioniste et communiste qui a fini par mobiliser tout le pouvoir de la propagande alliée. Le tout a débouché sur la création d'Israël et les réparations payées par l'Allemagne.
Le processus qui a constitué cette " vérité " est à l'inverse de celui qui vient d'être décrit. Prenons le cas de Thion. Comme nombre de militants des causes du tiers-monde, il a certes rencontré parmi ses adversaires les représentants de l'idéologie sioniste, voire de l'État israélien, et c'est cet affrontement qu'il a transposé dans le passé, sans se rendre compte que le " lobby sioniste " n'avait pas, à beaucoup près, le pouvoir qui lui est prêté, mais transformant la " vérité politique " d'aujourd'hui en vérité historique d'hier.
Un exemple caricatural d'un tel raisonnement délirant est fourni par l'Australien John Bennett, ancien secrétaire du " Victorian Council for Civil Liberties ", qui participa au Colloque de Los Angeles et dont Thion a fait, à juste titre (Vérité..., p, 160-162), une des figures de proue du révisionnisme à l'étranger. J. Bennett est parti d'une lutte, en soi fort légitime, contre l'emprise des milieux sionistes sur les moyens d'information, et notamment contre leur tentative d'obtenir l'interdiction d'une station de radio diffusant les thèses palestiniennes. Remontant du présent au passé, il se laissa convaincre par le livre de Butz que les Australiens avaient subi un " lavage de cerveau ". Il entreprit de dénoncer ce mensonge et l'appui donné à Israël dont les conséquences sont politiquement et économiquement dangereuses : " L'appui inconditionnel donné à Israël par l'Occident a conduit à la multiplication par six du prix du pétrole, nous a aliéné huit cents millions de musulmans et pourrait mener à une guerre mondiale. [... Jusqu'à ce que l'Occident apprenne à estimer Israël à sa juste valeur masquée par la propagande sioniste sur l'holocauste, notre économie sera menacée de nouvelles hausses du prix du pétrole, et notre survie sera en question par risque de guerre mondiale [114]. "
On le voit, la " vérité historique " est ici un pur produit de la " vérité politique ", ou plutôt économique. Mais le plus extraordinaire est que J. Bennett, développant son argumentation dans un long mémorandum [115], a placé en tête de son texte la formule fameuse de George Orwell : " Qui contrôle le passé contrôle le futur. Qui contrôle le présent contrôle le passé. " On ne saurait mieux condamner son propre raisonnement.
Et pourtant, par-delà les délires idéologiques, il y a l'énormité du fait, l'immensité du crime, avec ses dimensions techniques, oeuvre non pas, comme le génocide des Arméniens, d'un État tenu pour arriéré, mais au contraire d'un État régnant sur une nation hypercultivée, hypercivilisée. Incroyable ? Oui, c'est vrai. Lucien Febvre aimait à citer, à propos des procès en sorcellerie et de la critique qui commençait à en être faite au XVIIe siècle; cette admirable formule de Cyrano de Bergerac (inspirée, du reste, de Montaigne) : " On ne doit pas croire toutes choses d'un homme, parce qu'un homme peut dire toutes choses. On ne doit croire d'un homme que ce qui est humain. " Et Lucien Febvre commentait : " Beau texte, un peu tardif : il est de 1654. Mais il nous permet de saluer - enfin - la naissance en France d'un sens nouveau... le sens de l'impossible [116]. " L'humain ? L'impossible ? Toute la question est de savoir si ces deux mots ont encore un sens.
Il n'est pas facile de conclure. Si l'entreprise " révisionniste " en général, celle de Faurisson en particulier, relève de l'imposture, de l'apologie du crime par dissimulation du crime, on n'a pas encore fini de l'expliquer en établissant l'imposture. D'abord parce qu'aucune démonstration, si rigoureuse soit-elle, ne convainc entièrement tout le monde (il y a encore des antidreyfusards), ensuite parce qu'il nous faut nous interroger sur la signification du phénomène et son explosion en France à la fin de 1978 et en 1979. Seuls, à vrai dire, s'en étonneront tout à fait ceux qui n'auront pas compris ce que signifiait le battage autour d'Holocauste, dernière étape de la transformation d'Auschwitz en marchandise[117]. Qu'il soit possible de faire autre chose et mieux, voilà qui n'est pas douteux. Il y a encore des enquêtes à mener, des hommes à interroger, et je souhaite que le film de Claude Lanzmann soit à la hauteur de son immense sujet [118]. Mais là n'est pas la question, car nous assistons en tout état de cause à la transformation de la mémoire en histoire, et, comme le disait un film de Resnais et Jorge Semprun, " la guerre est finie ". Ma génération, celle des hommes de cinquante ans, est à peu près la dernière pour qui le crime hitlérien reste encore un souvenir. Qu'il faille lutter contre la disparition ou, pire encore, l'avilissement du souvenir me paraît évident. Ni la prescription ni le pardon ne me paraissent concevables. Imagine-t-on le Dr Mengele visitant le musée d'Auschwitz ou présentant sa carte au Centre de documentation juive contemporaine? Mais cette mémoire qui est notre mémoire, qui n'est pas la mémoire de tous, qu'allons-nous en faire? Les poursuites contre les survivants du crime me paraissent à la fois nécessaires et dérisoires. Tant de crimes se sont accumulés depuis ! Il n'y a pas véritablement de commune mesure entre les crimes de la France en Algérie, de l'Amérique au Vietnam et les génocides réels, celui des Arméniens, des Juifs, des Tsiganes, des Khmers, des Tutsis du Rwanda ; mais, pour me borner au cas français, si MM. Lacoste, Papon, Massu, Bigeard sont de tout petits criminels à côté d'Eichmann, ils ne sont pas des criminels de papier. Les Israéliens ont tué Eichmann et ils ont bien fait, mais, dans notre société de spectacle et de représentation, que faire d'un Eichmann de papier ?
Il ne m'est pas aisé de m'expliquer sur ce point. J'ai grandi avec une haute, certains diront peut-être avec une mégalomaniaque conception du travail de l'historien. J'ai été élevé ainsi, et c'est pendant la guerre que mon père me fit lire le célèbre article de Chateaubriand, dans le Mercure du 4 juillet 1807 : " Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur, lorsque tout tremble devant le tyran et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. " Je crois toujours à la nécessité de la mémoire et j'essaie à ma façon d'être un homme-mémoire, mais je ne crois plus que l'historien soit chargé de la vengeance des peuples. Que la guerre soit finie, que la tragédie soit, en quelque sorte, laïcisée, c'est ce qu'il faut bien admettre, même si cela entraîne pour nous, je veux dire pour nous les Juifs, la perte de cette sorte de privilège de la parole qui a été dans une large mesure le nôtre, depuis que l'Europe a découvert le grand massacre. Et cela n'est pas en soi mauvais, car s'il y a quelque chose d'insupportable c'est bien la pose de certains personnages qui, drapés dans le grand cordon de l'extermination majeure, croient échapper ainsi aux communes petitesses, aux communes lâchetés qui sont le lot de l'humaine condition.
Certains ont pris, pour des raisons de principe, la défense de Faurisson. Une pétition qui a reçu, à l'étranger, plusieurs centaines de signatures, avec, " parmi les premières ", celles de Noam Chomsky et d'Alfred Lilienthal, a protesté contre le sort fait à Faurisson comme s'il avait été interrompu par la persécution en pleine enquête historique : " Since 1974 he has been conducting extensive independent historical research into the "Holocaust" question. " (" Depuis 1974 il a entrepris une enquête historique indépendante et approfondie sur la question de l'"holocauste". "). Après quoi on lui aurait refusé l'accès aux bibliothèques publiques et aux archives. Le scandaleux dans cette pétition est qu'elle ne se demande à aucun moment si Faurisson dit le vrai ou le faux, qu'elle présente même ses " conclusions " (" findings ") comme le résultat d'une enquête " historique ", c'est- à-dire qui cherche le vrai. Certes, on peut soutenir que chacun a droit au mensonge et au faux, et que la liberté individuelle comporte ce droit, qui est reconnu, dans la tradition libérale française, à l'accusé pour sa défense. Mais le droit que le faussaire peut revendiquer ne doit pas lui être concédé au nom de la vérité.
Quant aux " interdits " dont Faurisson a été victime : que le personnel du Centre de documentation juive contemporaine, mis en cause dans son activité fondamentale, celui de la mémoire du crime, ait après des années de longanimité, refusé de servir Faurisson me paraît hautement normal. Mais peut-on aller plus loin ? Ni l'illusion, ni l'imposture, ni le mensonge ne sont étrangers dans la vie universitaire et scientifique. Quelle extraordinaire anthologie ne pourrait-on pas faire de l'URSS stalinienne comme lieu où la contradiction avait disparu, sous la plume d'historiens et de géographes de profession, et dont certains de surcroît ne furent pas des maîtres médiocres ? Il y a dans la façon dont a été traitée, dans l'Université et hors de l'Université, l'affaire Faurisson quelque chose de mesquin et de bas. Que l'Université ait prétendu qu'il n'a rien publié - si vraiment elle a prétendu cela et a été suivie par le Conseil d'État[119] - me paraît lamentable. Les publications de Faurisson sont ce qu'elles sont - essayez donc de lire Nerval dans la " traduction " de Faurisson[120] -, mais elles existent et se situent dans l'ordre universitaire. Personne n'est obligé de lui adresser la parole.
Vivre avec Faurisson ? Toute autre attitude supposerait que nous imposions la vérité historique comme la vérité légale, ce qui est une attitude dangereuse et susceptible d'autres champs d'application. Chacun peut rêver d'une société où les Faurisson seraient impensables, et même essayer de travailler à sa réalisation, mais ils existent comme le mal existe, autour de nous, et en nous. Soyons encore heureux si, dans cette grisaille qui est la nôtre, nous pouvons engranger quelques parcelles de vérité, éprouver quelques fragments de satisfaction.
Juin 1980, revu en mai 1987.
Les notes forment la quetrième partie
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Texte publié en appendice
à " Un Eichmann de papier ".
Posez la question autour de vous. Je l'ai fait, y compris à un certain nombre de Juifs, plus ou moins jeunes, ou même orphelins de déportés. Pratiquement la moitié n'avait jamais entendu parler du Zyklon B, d'autres se souvenaient de ce nom en rapport avec les chambres à gaz (ils avaient vu Holocauste à la télévision ou lu les articles du Monde), mais aucun ne savait précisément de quel genre de produit il s'agissait.
Alors, qu'ils cherchent dans le dictionnaire : ni Cyclon ni Zyklon ne figurent dans le Petit Larousse illustré (édition de1979), le petit Quillet-Flammarion (édition 1963), ou même le Larousse en trois volumes (édition 1965), ou l'Encyclopaedia universalis en vingt volumes (édition 1968-1975).
Cela rend évidemment plus facile la tâche de ceux qui voudraient nier que les chambres à gaz aient existé dans les camps de concentration nazis. Un Paul Rassinier peut monter en épingle des " contradictions ": " un insecticide : aucun gaz non plus n'avait donc été prévu pour exterminer (!) " et plus loin : " Le Cyclon B se présente sous forme de cailloux bleus d'où le gaz se dégage... " ; ou bien : " Ce célèbre gaz qu'on nous a, jusqu'ici, présenté "en pastilles d'où le gaz sortait au contact de l'air", "au contact de la vapeur d'eau", se présentait en réalité sous la forme d'un "liquide en bonbonnes", d'un liquide très volatil[1] ".
Un Robert Faurisson peut ironiser sur " les cristaux d'un gaz[2] ", ou insister de façon répétée sur le fait que le Zyklon B adhère aux surfaces, est difficile à ventiler, etc.[3].
Cette note va essayer de donner quelques précisions en explicitant entre autres les termes chimiques indispensables.
J'ai d'abord jugé nécessaire d'aller rechercher la définition du Zyklon B dans un ouvrage classique de chimie industrielle, édité en Allemagne en 1954[4].
" L'acide cyanhydrique (ou prussique) est un puissant poison du sang pour tous les animaux supérieurs. La DL50 (dose léthale [mortelle] à 50 % des cas) pour l'homme se monte à 1 mg/kg de poids du corps. En Allemagne la forme la plus courante d'application de l'acide cyanhydrique est le Zyklon B, un mélange d'acide cyanhydrique liquide avec des dérivés chlorés et bromés comme produits de stimulation et la silice comme masse de support. " Suit un tableau des principales propriétés de quelques gaz et vapeurs utilisés comme insecticides, où l'on lit :
" Blausäure - Formel HCN - Kp 25, 6 sC - Dichte (Luft=1) 0,93 ", c'est-à-dire " Acide cyanhydrique - formule (chimique) HCN - Point d'ébullition 25,6s centigrades - densité (air=1) 0,93. "
On voit donc que :
L'acide cyanhydrique est un liquide très volatil, puisqu'il bout à 25, 6sC sous pression atmosphérique et que sa "tension de vapeur " est déjà de 360 mm de mercure à 7sC et de 658, 7 mm de mercure à 21,9sC[5]. On peut se figurer les caractéristiques de l'acide cyanhydrique à partir d'un produit plus courant et moins toxique : par exemple, l'éther ordinaire bout à 34, 6sC ; essayez d'en ouvrir un flacon sur une table devant vous ; vous pourrez voir comment ce " liquide " se transforme aisément en" gaz ". Mais l'acide cyanhydrique a un point d'ébullition plus élevé que certains autres insecticides gazeux mentionnés dans le même tableau ; ainsi l'anhydride sulfureux (SO2) bout à --10sC, le bromure de méthyl à 3, 6sC, ou l'oxyde d'éthylène à 11, 6sC (R. Faurisson cite ce dernier composé sous le nom de Cartox ; cf. Vérité..., p. 310). On comprend donc pourquoi la firme Degesch de Hambourg peut parler de "ventilabilité de longue durée " pour le Zyklon B. Enfin, l'acide cyanhydrique est utilisé en Allemagne sous une forme " adsorbée " sur un support solide (" Diatomit "qui est une sorte de terre siliceuse). Et cela explique bien que de nombreux témoins aient pu parler de " solides " utilisés dans les chambres à " gaz ".
Les principaux arguments " techniques " de R. Faurisson à l'appui de sa thèse de l'inexistence des chambres à gaz dans les camps de déportation sont[6] :
on ne peut pas faire tenir 2 000 personnes dans un local de 210m2 (ou 236,78 m3 selon les documents) ; les équipes intervenaient sans masque à gaz ; pour jeter le Zyklon B de l'extérieur, il aurait fallu que les SS prient leurs futures victimes de bien vouloir ouvrir les fenêtres puis de les refermer soigneusement ; on ne pouvait pénétrer dans la chambre à gaz pour en extraire les cadavres sans l'avoir préalablement aérée ou ventilée ; enfin, l'acide cyanhydrique étant inflammable et explosible, on ne peut l'employer à proximité d'un four.
Or il se trouve qu'un des premiers documents écrits que j'ai eu l'occasion de lire sur les chambres à gaz -- c'était en Suisse en 1944 et, privilégié, j'y commençais mes études de chimie -- était une description assez précise du processus de gazage et des précautions prises après gazage (aération, etc. ).
Je pense donc intéressant de la citer presque in extenso[7] :
" A fin février 1943, on inaugura à Birkenau le nouvel établissement de gazage et son crématoire moderne, dont la construction venait d'être terminée... [suit la description des crématoires A et de la halle de préparation B]. " [...] De là, une porte et quelques marches conduisent à la chambre des gaz, étroite et très longue, située un peu en contrebas. Les murs de cette chambre sont masqués de tentures donnant l'illusion d'une immense salle de bains. Dans le toit plat s'ouvrent trois fenêtres, qu'on peut fermer hermétiquement du dehors. Des rails courent à travers la halle, menant à la chambre des fours. " Voici le déroulement des "opérations " : " Les malheureux sont amenés dans la halle B, on leur déclare qu'ils doivent prendre un bain et se déshabiller dans ce local. Pour les persuader qu'on les conduit vraiment au bain, deux hommes vêtus de blanc leur remettent à chacun un linge de toilette et un morceau de savon. Puis on les pousse dans la chambre des gaz C. 2 000 personnes peuvent y rentrer, mais chacun ne dispose strictement que de la place pour se tenir debout. Pour parvenir à parquer cette masse dans la salle, on tire des coups de feu répétés afin d'obliger les gens qui y ont déjà pénétré à se serrer. Quand tout le monde est à l'intérieur, on verrouille la lourde porte. On attend quelques minutes, probablement pour que la température dans la chambre puisse atteindre un certain degré, puis des SS revêtus de masques à gaz montent sur le toit, ouvrent les fenêtres et lancent à l'intérieur le contenu de quelques boîtes de fer-blanc : une préparation en forme de poudre. Les boîtes portent l'inscription "Cyklon " (insecticide), elles sont fabriquées à Hambourg. Il s'agit probablement d'un composé de cyanure, qui devient gazeux à une certaine température. En trois minutes, tous les occupants de la salle sont tués. Jusqu'à présent on n'a jamais trouvé à l'ouverture de la chambre des gaz un seul corps qui donnât un signe quelconque de vie, ce qui se produisait au contraire fréquemment à Birkenwald, à cause des moyens primitifs qu'on y employait. On ouvre donc la salle, on l'aère, et le Sonderkommando commence à transporter les cadavres, sur des wagonnets plats, vers les fours d'incinération, où ils sont brûlés. "
Je ne dirai pas que je n'ai pas été " choqué " a cette lecture, mais c'est sur le plan humain et non sur celui de la vraisemblance technique. A le relire aujourd'hui, il me paraît, d'une part, en concordance remarquable avec les caractéristiques du Zyklon B évoquées plus haut, d'autre part, quasiment " répondre " aux arguments de R. Faurisson : les gens se serrent, les SS portent des masques à gaz, les fenêtres sont situées sur le toit et on peut les fermer hermétiquement du dehors, on aère la salle avant l'entrée du Sonderkommando, et la chambre à gaz est séparée des fours d'incinération puisqu'on utilise des wagonnets sur rails entre les deux.
J'ajouterai que ce rapport de deux jeunes Juifs slovaques évadés de Birkenau[8] a été publié à Genève en 1944 ; c'est dire qu'il n'est ni " tardif ", ni "rédigé sous la surveillance de geôliers polonais ", ni " vague et bref ", ni " miraculeusement retrouvé " - comme R. Faurisson le dit de tous les témoignages qu'on lui oppose[9] - et qu'il me paraît au contraire étonnamment précis et rédigé sans passion et par des gens à qui, à cette époque, on aurait pu pardonner un certain manque de sang-froid.
Examinons maintenant d'un peu plus près d'autres affirmations " scientifiques " de R. Faurisson. Je ne prendrai que deux exemples :
A propos des cadavres transformés en savon pendant la Première Guerre mondiale, il écrit[10] : " Cette légende absurde (interrogez là-dessus un anatomiste, un chimiste, un spécialiste quelconque) a été reprise, mais sans grand succès, à propos de la Seconde Guerre mondiale. " Je ne débattrai pas ici de la vérité ou de la fausseté de cette "légende[11] ", mais je ne vois vraiment pas son caractère "absurde ", puisqu'on prépare couramment des savons à partir de suifs de boeuf ou de mouton, de saindoux de porc ou de graisse de cheval[12], alors pourquoi pas d'autres animaux supérieurs ? A propos de gaz se dégageant de sels cyanhydriques sous l'effet de l'eau, il écrit[13] : " Pour la première fois dans l'histoire de la chimie, du sel additionné d'eau donnait ainsi un gaz. " Sans être " historien de la chimie ", je pense que pas mal de lecteurs savent, par exemple, comment fonctionne (ou ont même eu l'occasion de voir) un banal générateur d'acétylène où du carbure de calcium (un " sel " et un solide) est décomposé par l'eau pour donner de l'acétylène gazeux[14].
En conclusion, je voudrais malheureusement citer un fait qui s'est passé tout récemment en Suisse[15] : dans la nuit du l5 mai 1980, le cimetière juif Ob Friesenberg à Zurich a eu de nombreuses tombes couvertes de croix gammées et d'inscriptions dont l'une était justement : " Mehr Zyklon B für Juden " (davantage de Zyklon B pour les Juifs). Son auteur ne devait pas encore avoir lu les écrits de R. Faurisson.
Pitch BLOCH ingénieur chimiste École polytechnique fédérale de Zurich docteur ès sciences
NOTES (Texte de P. Bloch)
1.Paul RASSINIER, Ulysse trahi par les siens, lere édition, La Librairie française, 1961 ; réédition La Vieille Taupe, 1980, p. 111, 155.
2.Robert FAURISSON, " Le Problème des chambres à gaz ", Défense de l'Occident, juin 1978, in Serge THION, Vérité historique ou Vérité politique ?, La Vieille Taupe, 1980, p.86.
3.Ibid., p. 88 et aussi : articles dans Le Monde du 29 décembre 1978 (in Vérité..., p. 104-105), du 16 janvier 1979 (p. 110-111), et du 29 mars 1979 (p. l12), et interview à Storia Illustrata d'août 1979 (p. 175-176 et notes p. 203-204).
4.K. WINNACKER et E. WEINGAERTNER, Chemische Technologie-Organische Technologie II, Carl Hanser Verlag, Munich, 1954, p. 1005-1006.
5.INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURiTÉ, " Acide cyanhydrique ", fiche toxicologique no 4 (éd. révisée 04/69).
6 .R. FAURISSON, op. cit., p. 88, 104-105, 110-111, 112, 174-177 et notes p. 203-204, 319-321.
7.L'Extermination de Juifs en Pologne V-X - dépositions de témoins oculaires, troisième partie, " Les camps d'extermination ", C.J.M., 1944, p. 59-60.
8.Ils ont été identifiés depuis, il s'agit de R. Vrba et F. Wetzler, cf. G. WELLERS, Mythomanie, p. 14-15 ; ce témoignage a été publié dans une autre traduction dans la brochure Auschwitz et Birkenau, Office français d'Édition, 1945, p. 17-18 [P.V.-N.].
9.R. FAURISSON, Vérité..., p. 87, l10, 175, etc.
10.Ibid., p. 202, n. l.
11.Pour autant que je sache, il s'agit effectivement d'une légende [P.V.-N.].
12.K. WINNACKER et E. WEINGAERTNER, op. cit., p. 276.
13.R. FAURISSON, Vérité..., p. 312.
14.CaC2+H2O -> C2H2+Ca (OH)2 : voir par exemple G.CHAMPETIER, La Grande Industrie chimique organique, coll. " Que sais-je ? ", no 436, PUF, 1950, p. 65.
15.Jüdische Rundschau Maccabi, no 23, p. 5 (5 juin 1980).
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Fin de la troisième partie. Les notes, indiquées ici entre crochets, forment la quatrième partie.
première partie I deuxième partie I troisième partie I quatrième partie
EXTRAIT DE Les Assassins de la mémoire Points Seuil, 1995 © La Découverte 1987 , de PierreVidal-Naquet, chevalier de la Légion d'Honneur pour services anti-révisionnistes. Ce texte a été numérisé et affiché sur Internet par des anti-révisionnistes qui bénéficient du serveur de l'IRCAM, financé par les fonds publics. Que ne dirait-on si les révisionnistes s'affichaient sur fonds publics ?? Les journaux seraient pleins de dénonciations. Voir:
Le responsable de ce site est un certain Michel Fingerhut, qui est un ancien officier de l'armée israélienne, et par conséquent, un probable correspondant du Mossad. Comment expliquer que les anti-révisionnistes n'aient pas pu trouver d'autres "sponsors"?
NOTE: Nous avons corrigé au début une trentaine de fautes diverses; ces anti-révisionnistes travaillent comme des cochons. Mais trop c'est trop. A partir de ce moment, nous cessons de corriger; nous n'avons pas non plus verifiéla conformité de ce texte électronique avec le texte imprimé. On sait qu'après sa première version dans Esprit en 1980, ce texte a subi des variations dont nous n'avons pas fait le recensement.
Ce texte a entraîné plusieurs réponses chez les révisionnistes. Voyez Faurisson, passim, Thion, Saletta, Mattogno, pour l'essentiel. Voyez les documents rassemblés dans "Le Tiroir du pauvre Vidal-Naquet".
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