AAARGH
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Au terme de la loi française, ce livre ne peut être ni vendu ni acheté en librairie, ni faire l'objet d'un commerce public quelconque sur le territoire français. Toute diffusion publique de cet ouvrage ferait tomber l'auteur de cette diffusion, en vertu de l'article 23 de la loi du 29 juillet 1881, sous le coup de l'article 24bis nouveau de la loi précitée, dite par antiphrase "loi sur la liberté de la presse". Depuis le 13 juillet 1990, une dictature s'est imposée à la liberté d'opinion. Balayant toutes les considérations contenues dans les diverses déclarations des droits de l'homme incorporées dans la Constitution française, la loi interdit de contester les conclusions d'un tribunal américano-franco-anglo-soviétique qui siégea quelques temps en Allemagne après la guerre, par les moyens de la presse et de la librairie.
Le présent ouvrage est le produit d'une libre réflexion qui ne saurait accepter, en vertu de droits fondamentaux qu'aucune législation ne saurait nier sans s'annuler de ce chef, aucune limite et aucune obligation dans l'ordre de la pensée. (Article XIX de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée par l'ONU à Paris le 10 décembre 1948: "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit".) Néanmoins, le groupe d'amateurs qui s'est réuni pour éditer ce livre entend respecter la lettre de la loi et s'interdit de le mettre dans le domaine public. Il le gardera dans son privé à titre d'objet manifestant sa liberté de conscience, en attendant le rétablissement, dans ce pays, de la liberté publique.
L'auteur, né pendant la seconde guerre mondiale, ayant traversé quelques unes des guerres qui ensanglantent la face de notre planète depuis 1945, tient à exprimer sa douleur et sa compassion pour les victimes de toutes ces guerres, toutes les victimes sacrifiées à la bêtise et la cruauté humaines. Il lui semble que l'exercice de la raison reste le meilleur moyen de protéger l'humanité contre la férocité de quelques uns. C'est pourquoi il demande que le débat d'opinion soit réglé par l'usage de la raison, et de lui seul.
Ce livre est dédié aux amateurs de chèvrechouterie, aux clients du bodygraph et du prêt-à-penser, aux sécuritaires, aux penseurs en civil, à ceux qui soignent leur look, aux ingénieurs en génie sociologique, aux retourneurs de soutanes, aux amateurs de ballets roses, aux futurs membres de l'Association des arrière-petits-fils et arrière-petites-filles de déportés juifs de France, aux membres passifs de la LICRA, aux historiens à la recherche de nouveaux territoires, aux cuisiniers du consensus, aux religieux saisis par le démon de la chaire, aux décorés de la légion d'horreur, aux pisse-froid, aux amphibies, aux aigris de la modernité, aux gens de l'Est qui découvrent l'Ouest, et réciproquement, aux Voix de son Maître, aux fashionables, aux monteurs de chevaux morts, à ceux qui plaignent les soldats de Tsahal menacés par des cailloux, aux racistes et aux antiracistes, aux journalistes en carte, aux penseurs de l'impensable et aux diseurs de l'ineffable, aux prix Nobel de tourisme, aux croque-morts sans frontières, aux jdanoviens libéraux, aux spécialistes des Droits de l'Homme, aux couards de la Montagne et aux pleutres de la Gironde, aux grenouilles du marais, aux amnistiés de la bêtise, à ceux qui parlent off the record, à ceux qui s'élèvent contre la censure et redescendent par l'escalier de service, aux porteurs de mots-valises et aux expéditeurs de colis piégés, à ceux qui n'ont pas lu Swift, aux porteurs de poutre et aux tresseurs de paille, à ceux qui n'ont pas le temps de balayer devant leur porte, aux preneurs de position, aux caresseurs de matraques, à ceux qui flirtent avec la vérité, aux nécrophiles, aux porteurs du fardeau de l'homme blanc, aux arrivés de loin et aux revenus de tout, aux amateurs de soupe, aux invités de la télévision, aux danseurs mondains, aux contemplateurs de l'afféterie, à ceux qui aiment prendre un bon bol d'air du temps, aux alpinistes victimes du vertige de la pensée, aux égoutiers de l'histoire, aux donneurs d'idées reçues, à ceux qui ne pardonneront jamais, aux combleurs du vide,
et à quelques autres...
J'avais rassemblé la matière de ce volume au début de 1990. Dix ans avaient passé depuis que j'avais publié Vérité historique ou vérité politique? qui avait fourni à l'époque le premier dossier à peu près complet de l'affaire du révisionnisme. J'y décrivais comment était née ce qu'on appelle l'Affaire Faurisson. Ayant clairement dit qu'à mes yeux les crimes du passé commençaient dès la déportation et qu'ils devaient être considérés comme les crimes d'autrefois et ceux d'aujourd'hui, j'examinai les sources disponibles concernant l'affaire dite des "chambres à gaz". Je notai que la documentation fiable était restreinte et que nombre de témoignages soulevaient de graves questions. Je concluais en disant que cette période, comme n'importe quelle autre, devait désormais entrer dans le champ de la recherche historique et de ses méthodes établies. A cela s'ajoutait un dossier de textes dus au professeur Faurisson, afin que les lecteurs puissent se faire une opinion par eux-mêmes. Ce livre devait être difficilement contestable puisque, s'il a été largement vilipendé par une presse qui s'est gardé de rendre compte de son contenu, il n'a jamais été critiqué dans le détail, ni attaqué devant les tribunaux.
Dans les années qui ont suivi, j'ai continué à observer les déroulements de cette affaire, dans la presse et dans diverses publications. Je suis intervenu plusieurs fois sur tel ou tel point. J'ai défendu un point de vue qui doit beaucoup à Rassinier et à une tradition libertaire où lui même et beaucoup d'autres, dont la Vieille Taupe, se sont abreuvés. Au bout de dix ans, j'ai rassemblé ces notes dans un second volume, conçu comme une continuation du premier, et ajouté quelques articles et diverses correspondances significatives. L'ouvrage partait à l'impression quand, le 2 mai, l'Assemblée nationale a voté, sur proposition communiste, un projet de loi "sur le racisme et le révisionnisme", un étrange amalgame entre deux notions qui, constitutivement, n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Les disposition anti-révisionnistes ont été ajoutées par un amendement socialiste. L'avocat Jouanneau, spécialiste de la traque judiciaire qui vise à détruire le professeur Faurisson, avait fait diverses propositions à la Commission des lois, visant à interdire toute mise en cause intellectuelle de tous les génocide ou crimes contre l'humanité commis au cours de l'histoire. Mais devant la difficulté de définir un concept de génocide si flou qu'il n'a jamais pu être utilisé comme élément juridique dans aucun procès sérieux, devant aussi le ridicule qu'il y aurait eu à vouloir régenter l'analyse historique et surtout devant l'impossibilité à avouer dans un texte législatif qu'il s'agissait de protéger exclusivement la vision que certains veulent donner d'une catégorie de citoyens appartenant à une communauté juridiquement inexistante que l'on appelle communément les juifs, il fallait avoir recours à un codage destiné à camoufler l'ambition sélective et partisane de ce nouveau moyen de répression. Le subterfuge fut de se limiter aux crimes spécifiés par le tribunal de Nuremberg en jouant sur l'idée, partout répandue mais totalement infondée, que les citoyens n'auraient pas le droit de mettre en cause l'autorité de la chose jugée. L'état-major de la lutte contre le révisionnisme, dont Mes Badinter et Jouanneau avaient été les généraux sur le champ de bataille, s'étaient trouvé dans l'impossibilité de vaincre et avaient même dû céder un terrain considérable. Les condamnations, les lourdes amendes financières, les tracasseries de toutes sortes, les campagnes de presse n'empêchaient pas que la forteresse où ils se trouvaient assiégés par des adversaires dérisoirement dépourvus de moyens comparables ne commençât à se fissurer sérieusement. Il ne leur restait, pour se sauver et pour vaincre, que l'arme lourde de l'interdiction de penser. Ils s'y résolurent en désespoir de cause. Mais il leur fallut plusieurs années d'intrigues pour mettre en mouvement la machine politique de l'Etat qui était accablée par bien d'autre soucis.
Protester, nous l'avions fait, et même par avance. Je retrouve ainsi cette lettre envoyée le 24 mars 1987 au Monde:
La grotesque affaire de l'interdiction de plusieurs publications, et quelques autres, devraient rappeler à tout amateur de la liberté d'expression que si les hommes politiques sa gargarisent volontiers de l'idée de liberté, ils sont toujours les premiers à l'encadrer par des mesures restrictives. il y a dans notre pays une quantité de lois, de règlements et d'institutions qui ont exclusivement pour but de réduire ou de supprimer, dans certains domaines, la liberté d'expression des citoyens. les lois sur la presse, par exemple, datent de 1881 et restreignent très considérablement la liberté de ladite presse. Même les avocats les plus avertis ont du mal à s'y retrouver dans les définitions de ce qui constitue les injures, les insultes, la diffamation, etc. Le droit de réponse est ainsi laissé à l'arbitraire des directeurs et aux incohérences de la jurisprudence.
Les lois sur les publications étrangères sont simplement iniques et laissent entière latitude au pouvoir. Le livre d'Alata sur les prisons guinéennes n'a-t-il pas été interdit sous Giscard au prétexte que l'auteur ayant la doubla nationalité française et guinéenne, il pouvait être réputé étranger? Les lois sur la "protection de la jeunesse" supposent que les parents sont eux-mêmes des mineurs incapables de discernement. l'ordre des médecins et le secret médical empêchent le patient d'avoir personnellement connaissance de son propre dossier.
Nous apprenons avec stupeur qu'il existe un fonctionnaire qui porte le titre de "directeur des libertés publiques"... En France, à chaque fois qu'il est question d'une liberté, on trouve de bonnes âmes pour vouloir aussitôt la réglementer, la raboter, l'aseptiser. On a même été jusqu'à interdire l'expression de certaines doctrines déplaisantes, comme celle, répugnante à mes yeux, du racisme, ce qui favorise évidemment le refoulement et son cortège de violences. il importe de supprimer toutes ces entraves stupides, de s'opposer à l'idée d'un Etat omniscient à la main lourdement paternelle. À toutes ces mesures restrictives, les hommes politiques s'opposent quand ils sont dans l'opposition. Quand ils viennent au pouvoir, ils s'en servent avec délices et componction.
Cette lettre a évidemment atterri dans la corbeille à papier. Il serait inconvenant pour un journaliste de publier un appel à la liberté de la presse qui révélerait sa nature de toutou. De son côté, le professeur Faurisson avait, deux ans avant le passage de la loi, mené campagne pour avertir que l'on s'apprêtait à attenter gravement à la liberté d'expression. Une voix dans le désert.
Là dessus arrivèrent Carpentras et le déchaînement de ce que quelqu'un, à la radio, a alors appelé les "mass-merdia" [(1)]. Comme un seul homme, les commentateurs de l'audiovisuel ont dénoncé les révisionnistes comme responsable de l'attentat, de même qu'André Fontaine, dans le Monde, et quelques autres affolés de la plume. On cherchait des boucs émissaires, on voulait du sang. Tous les mécanismes de l'époque stalinienne resurgirent en un instant, calomnies, diffamations, destinés à préparer les assassinats et le goulag.
C'était trop. Je n'ai jamais eu d'estime particulière pour les héros. Ce sont des maladroits ou des inconscients ou des suicidaires. Je ne vois pas l'intérêt de se faire martyriser ou assassiner ad majorem Israeli gloriam. Il me semblait qu'à cette censure féroce et brutale, il fallait opposer un exil intérieur, la résistance de l'écrit pour le tiroir. Peut-être faudrait-il se résoudre à publier à l'étranger, comme on le faisait au xviiie siècle, écrire même dans une langue étrangère. tant pis. La dictature des contrôleurs de la pensée, prévus et décrit par l'excellent Orwell dans 1984, ne me feront pas adorer leur veau de papier. Le monde où nous vivons ressasse indéfiniment ces mythes essentiels du judaisme et du christianisme de la "Faute originelle" et de la "Fin des temps" qui encadrent complémentairement notre passage dans cette "vallée de larmes". Ces mythes ont été laicisés et, transportés dans l'univers politiques; ils se traduisent par "Vichy" (faute originelle de la totalité des Français contemporains, complices pour l'éternité de la persécution des juifs) et "holocauste nucléaire" (qui pourrait bien être déclenché par Israel, la seule puissance nucléaire totalement incontrôlée [(2)]). Pris entre cette enclume et ce marteau, nous n'aurions que le droit de nous taire. C'est du moins ce que dit la Loi. En particulier celle qui, votée en première lecture le 2 mai 1990, comme cadeau fait au Parti communiste qui agitait le spectre de la censure par un gouvernement Rocard bien mal en point, votée en deuxième lecture à la fin juin, avec un train d'autres lois hâtivement expédiées en fin de session, a été promulguée le 13 juillet 1990.
Nous décidâmes, l'éditeur et moi, de suspendre le projet de publication. Nous voulions voir si un texte aussi monstrueux, sur le plan juridique, allait être appliqué et comment. Nous le vîmes bientôt. Un article de Faurisson allait déclencher une nouvelle cascade de procès, aujourd'hui encore en cours, et des amendes gigantesques. La Revue d'histoire révisionniste allait bientôt cesser de paraître. La librairie de la Vieille Taupe, soumise aux attaques des nazillons du Bétar et d'acharnés partisans de la suppression de la liberté d'expression, basés tout à côté, à l'Ecole normale supérieure, temple de toutes les bêtises idéologiques de notre temps (Brasillach, Sartre, Lacan, Althusser et maintenant les klarsfeldiens), dut aussi fermer boutique.
Il fallait donc se résoudre à l'exil, choisir de sortir de l'hexagone de toutes les veuleries et s'affranchir de lois si manifestement anticonstitutionnelles. Ce volume est ainsi composé de textes datés qui sont des analyses ou des réactions à tel événement ou tel personnage qui a voulu participer au débat, public ou privé. J'ai ajouté à l'ensemble des textes qui devaient être publiés en 1990 quelques autres, en annexe, qui participent de la même volonté d'instaurer un espace de libre réflexion sur l'histoire et la politique de notre temps. Je ne crois détenir aucune vérité particulière mais je suis sûr de mon droit d'exercer un esprit critique auquel notre civilisation prétend reconnaître un rôle central. Ce droit est aussi celui des lecteurs à qui incombe d'examiner mes arguments, avant de les accepter, ou de les rejeter.
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ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.