France has a new government led by a third rate socialist leader, Lionel Jospin. The economic affairs are in the hands of Strauss-Kahn who, some years ago, has been elected mayor of a typical surburban area, near Paris, called Sarcelles. Many people from North Africa live there, including quite a number of Jews from Algeria. Strauss-Kahn campaign was centered on the motto: "What is good for Israel is good for Sarcelles". He got elected (against a Gaullist Jew from Marocco). The new Justice minister, a Mrs Guigou, a member of former President Mitterrand's harem, said her first thought after being nominated was for Mr Badinter, who was Mitterrand's minister of Justice in 1981. As a lawyer, his last pleading in court was against Prof. Faurisson, accused of "falsification" !! And his first gesture as minister was to exclude the same Faurisson from the benefit of the presidential amnesty law. This man who said he never takes any important decision without consulting with rabbis seems to be Guigou's god.
The most incredible is the presence of Jean-Claude Gayssot, a former railroad worker, member of the Communist Party, educated in the grand Stalinist tradition, longtime aide to former Party Secretary Georges Marchais. His name has been attached to a law passed in June 1990 making it possible to exclude from political life anybody who would have been condemned for "racism". This law was designed by the Communists to stem the tide and try to disenfrenchise the National Front which was getting more votes in elections, including among workers, than the CP itself.
This law was a bargaining chip in an operation to salvage the Rocard socialist government at the time. It is so absurd and so monstruous that it has since quietly sunk into oblivion. Which democrat, even the most debased, can think of forbiding a party with more than 15% of the vote?
But, almost unbeknown to Gayssot himself, a small socialist lawyers lobby, mainly composed of those who underwent such a blatant failure in their attempt to destroy prof. Faurisson, was trying to obtain from the Law what they could not obtain from the courts. They stuffed into the ridiculous law written by the Communists one article being an addition to the 1881 Third Republic Press Law. Maitre Jouanneau later boasted he had written the text, after much difficulty: the challenge was, he explained, to find a formulation to protect Jewish interests without mentionning the Jews themselves, since obviously no Republican law can accomodate the separate interest of just a small minority. That is how they came with the idea that any contestation of the Nuremberg Tribunal would be made an offense.
The law was defied many times and mostly and most visibly by Prof. Faurisson himself. Although jail terms are written in the law, so far only fines, but very heavy fines, have been pronounced by the courts. As the critics of the law have predicted, its final effect has been to create the feeling that revisionism has won the battle, as far as facts are concerned, since only the thin barrier of the law gives an edge to its opponents. The intellectual result of that freedom-killing law has been a complete disaster for the organizations which are supposed to seek redress in courts. Their energy, their money, their intellectual vitality have been almost completely drained out. The Garaudy case, in 1996, and the intervention of the most charismatic figure, Abbe Pierre, has thrown the supporters of the Gayssot law in a complete disarray. (The trial will come in next January, as the courts seem to procrastinate as much as they can).
In those circumstances, quite a number of intellectuals and politicians have proposed to write a new, more severe, more encompassing law. They want to uproot completely any hint of opposition to their official version of history. The Stalinist educated cadres of the CP were the best carriers of these proposals for a new assassination of the freedom of expression. Gayssot and another veteran Stalinist lawyer, Lederman, wrote a defense of killing free speech in Le Monde in June 1996. This text is appended here in its original French version.
Now, the same Gayssot has been made Minister of Transportations in the new French government. Stalinists are experts in transportations, specially in freightcars towards Siberian exile. With that kind of members, what credibility this new governmental team can hope for?
The most revealing aspect is maybe the total absence of these well-known facts in the press lyrics surrounding the nomination of the new government. Not a word nor any question asked about the commitment of the new government about free speech and the infamous laws that curtail it in France. There must be a hidden agenda. Tony Blair had promised, during his campaign, to write a Gayssot-type of law for Britain. This heavy silence on an issue that apparently so few people feel is vital, that of free speech, indicates that the skies are darkening.
- Il y a près d'un quart de siècle, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité (1er juillet 1792) la loi qui créait les infractions de discrimination en raison de la race, de la religion, de la nation, de l'ethnie et de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale. Ainsi l'un des fléaux les plus détestables de la société francaise -- le racisme -- cessait-il d'être tenu pour une opinion comme une autre: il devenait un délit puni par la loi.
- Face à la recrudescence du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie, cette loi s'est révélée insuffisante.
- Plusieurs associations et des personnalités d'horizons divers ont alors souhaité qu'elle soit complétée. La majorité du Parlement en a convenu et a adopté celle du 30 juin 1990, qui, dans plusieurs domaines, renforce l'efficacité du texte initial, toujours en vigueur.
- Nous ne traiterons ici que d'un seul aspect qui fait actuellement l'objet d'une controverse: la réponse au négationnisme des crimes contre l'humanité perpétrés par les nazis.
- Aucun doute ne doit subsister. Pour notre part, ce qui nous anime, c'est la lutte contre l'antisémitisme militant et revanchard que constitue le négationnisme. Plus on s'éloignera de l'époque où ces crimes ont été commis, de leur révélation, de la disparition des victimes et des témoins, plus il risque d'être dangereux.
- Sur proposition du gouvernement de l'époque, un amendement a été adopté qui fixe des peines à l'encontre de ceux qui "auront contesté l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du Tribunal militaire international " de Nuremberg.
- Cet amendement, devenu l'article 24 bis de la loi, [dite ensuite Loi Gayssot] introduit la référence au Tribunal international qui ne figurait pas dans la proposition initiale déposée par le groupe communiste. [Nous soulignons, TI] Dans l'esprit du gouvernement d'alors, il s'agissait de donner une référence et de rappeler une définition précise de la notion de "crimes contre l'humanité" en reprenant celle des statuts du Tribunal international de Nuremberg, c'est-à-dire: "l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux lorsque ces actes ou persécutions, qu'ils aient constitué ou non une violation du droit interne des pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal ou en liaison avec ce crime ".
- S'agissait-il d'établir une "vérité d'Etat", une "vérité officielle" ? Question fondamentale pour tous les démocrates qui, comme nous, considèrent les libertés, leur développement dans toute la société et pour tous les individus comme le critère décisif de toute avancée de civilisation.
[L'idée que la liberté est un critère décisif de toute avancée de civilisation pour un communiste est du plus haut comique, un comique d'ailleurs plutôt sanglant.]
- Question cruciale aussi, compte tenu de ce qui s'est passé à l'Est et ailleurs. Dès le débat à l'Assemblée nationale, le problème n'a pas été éludé. Qu'il soit permis à l'un des signataires de ce texte de se citer: "Ne prenons-nous pas le risque ici de valider de manière insidieuse une conception officielle de l'Histoire ? " Si tel était le cas, évidemment, l'amendement ne serait ni recevable ni même concevable à nos yeux. Mais de quoi s'agit-il ? S'agit-il de refuser que le débat existe pour interpréter tel ou tel fait historique ? Imposer telle conception contre une autre ? Ou bien encore refuser toute interrogation, interdire tout droit à l'erreur ? Si tel était le cas, je le redis, cela ne pourrait être acceptable.
- "Mais il s'agit de tout autre chose avec cet amendement. Il s'agit, sur un point précis, de ne pas remettre en cause l'existence de faits -- de faits absolument horribles -- pour servir de justification soi-disant scientifique à l'antisémitisme militant.
- "Aller jusqu'à nier l'existence des camps d'extermination nazis où des millions de juifs ont été sauvagement assassinés, considérer ce fait comme un "détail", n'entre pas dans le champ de la controverse normale et nécessaire en matière historique. C'est donner à comprendre, par une négation de l'Histoire, que ces faits qui ont une origine antisémite évidente ne sont pas de l'ordre du condamnable, de l'horrible et que, tout compte fait, l'antisémitisme dans ses réalités actuelles est de l'ordre du banal, du détail, de l'acceptable." (Jean-Claude Gayssot à la tribune de l'Assemblée nationale, le 2 mai 1990).
- De son côté, le garde des sceaux du moment (Pierre Arpaillange) déclarait au Sénat: "On a dit que la négation de l'Holocauste devait être combattue dans le cadre du débat de l'opinion, qu'il ne peut y avoir en France d'Histoire officielle, pénalement défendue, que le discrédit jeté sur ces thèses par la communauté scientifique est suffisant pour que le juge n'ait pas à intervenir mais je pense pour ma part que, si la révision de l'Histoire est toujours un droit, souvent un devoir, la négation de l'Holocauste par les auteurs qui se qualifient, selon un terme inapproprié, "révisionnistes" n'est, aujourd'hui, qu'une expression du racisme et le principal vecteur de l'antisémitisme."
- Oradour-sur-Glane, l'anéantissement du ghetto de Varsovie, les pendus de Tulle, le massacre des Fosses ardéatines, les rafles du 14 juillet 1942 à Paris, la déportation de plus de soixante-dix mille juifs de France, un peu plus de trois mille seulement étant revenus, celle de ces enfants qui ont quitté le camp de Drancy sans espoir de retour, toutes ces horreurs n'ont aucun caractère "officiel", elles ne sont que l'effroyable réalité.
- Réalité qui nous rappelle, comme le déclarait André Malraux à propos de cette époque, que " pour la première fois l'Homme a donné des lecons à l'Enfer".
- Réalité qui a conduit Jorge Semprun à écrire que "la mort parlait le yiddish". Réalité réaffirmée par la Conférence épiscopale de France à la suite des déclarations de l'abbé Pierre après la mise en examen de Roger Garaudy : "Les points controversés ont d'ailleurs été examinés. Ils ne remettent pas en cause les acquis indiscutables que nous devons rappeler à l'attention des chrétiens: l'extermination a eu lieu, c'est un fait incontesté, il s'agit bien d'un génocide puisque hommes, femmes, enfants et vieillards étaient condamnés à mourir. Les chambres à gaz ont existé et les nazis ont employé un langage codé pour cacher leur forfait, langage dont ils se servaient déjà pour dissimuler aux familles allemandes le crime d'euthanasie."
- "Acquis indiscutables" qui, à nos yeux, ne mettent nullement en cause la liberté absolue des historiens à poursuivre leurs recherches sur cette période noire. D'ailleurs, ils le font. La loi de 1990 ne constitue pas - ils sont nombreux à le reconnaître - un obstacle à la poursuite de leurs travaux.
- La liberté d'expression et d'opinion est aussi parfois invoquée pour combattre la loi. Mais personne, à notre connaissance, ne conteste celle de 1972 qui fait du racisme un délit. Pas plus que la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales qui précise dans son article 10 que "l'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique". Ni d'ailleurs la loi sur la presse de 1881 qui protège de la diffamation.
- La loi de 1990 a la même vocation s'agissant du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie.
- Dans la controverse qui s'est instaurée, la rigueur intellectuelle impose, d'une part, de ne pas omettre de mentionner tous ceux - personnes ou associations - qui la soutiennent, l'ont utilisée, ont obtenu satisfaction et, d'autre part, de refuser tout amalgame entre les tenants du racisme et de l'antisémitisme et des personnalités qui ont exprimé des réserves, des critiques, voire même leur opposition à l'article 24 bis.
- Nous sommes attentifs à ce qu'expriment ces personnalités. Si des ambiguïtés subsistent, nous espérons qu'il sera possible de les lever, ensemble.
- Dès le départ, Marie-France Stirbois, alors députée, et plus largement le Front national se sont opposés avec la dernière énergie à ce qu'ils appelaient la proposition "Rocard-Gayssot" ou "Gayssot-Fabius", n'hésitant pas à accuser ses auteurs d'être incapables "de démontrer scientifiquement" la réalité de la Shoah. Manifestation insupportable de cet antisémitisme militant évoqué précédemment.
- Depuis, l'extrême droite a fait de la loi de 1990 une de ses cibles privilégiées -- "loi scélérate , " loi totalitaire", disent-ils -- d'autant plus que son chef ne supporte pas d'avoir été condamné sur le fondement de ce texte.
- Les partisans du négationnisme sont à leur place quand ils combattent la loi. La représentation nationale, nous le croyons, est à la sienne quand elle protège la société de l'intolérance et de l'inhumanité que constituent le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie érigés en système.
- Que le Front national soit aujourd'hui rejoint par certains députés de droite qui réclament l'abolition de ce texte ne fait que souligner ce qui est, hélas, vrai et confirme par le récent rapport annuel de la Commission des droits de l'homme auprès du premier ministre, créée par la loi de 1990: le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie gagnent dans l'opinion.
- Nous savons bien qu'aucune "loi n'abolira jamais le mensonge" [poète, notre stalinien, qui parodie Mallarmé et pas seulement Jdanov; qui croit-il aveugler?] mais nous savons aussi qu'elle peut contribuer à lutter contre la diffusion dans notre société de ces poisons. C'est cela - et rien que cela - que le Parlement a voulu faire en 1990.
Jean-Claude Gayssot est député (PCF) de la Seine-Saint Denis.
Charles Lederman est avocat, ancien sénateur communiste du Val-de-Marne.
Cette pitoyable dénégation en dit long sur l'usure de la loi en question et l'incapacité où se trouvent ses promoteurs involontaires de justifier son maintien. Chacun sait aussi dans ce pays que cette loi ne passerait pas devant le Conseil constitutionnel, tant elle est exorbitante du droit traditionnel. Mais comme il n'a pas été saisi par une opposition (de droite) qui ne se caractérise pas par le courage intellectuel... (Elle a voté contre, mais n'a pas saisi le Conseil, et ensuite, arrivée au pouvoir, elle a conservé la loi en l'état, par peur du lobby.)
Demeure cette ultime et insondable question: Mais pourquoi sommes-nous gouvernés par des crétins?
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ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.