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Raul Hilberg et l'ordre d'extermination des juifs

Dans sa plaidoire à la fin du procès du premier trimestre 2000 contre Lipstadt et Penguin, D. Irving révèle un fait qu'il nous semble important de diffuser parce qu'il replace la question de l'ordre de Hitler d'exterminer les juifs dans un contexte beaucoup moins dramatique que celui que les révisionnistes présentent habituellement.

Voici comment on peut poser le problème: cet ordre revêt, aux yeux des exterminationnistes, depuis Nuremberg, une importance capitale. Pour qu'il y ait crime, en effet, il faut que plusieurs éléments constitutifs soient réunis, le premier ­ et le principal ­ étant la volonté criminelle: s'il n'y a pas intention de tuer, il n'y a pas crime de meurtre mais délit d'homicide involontaire.

Tout une série de témoins, à Nüremberg, ont donc affirmé qu'un tel ordre avait existé. Un document était même présenté, sous le nom de "protocole de Wannsee", simple texte dactylographié sans en-tête ni tampons, procès-verbal d'une réunion où aurait été prise la décision d'exterminer les juifs en janvier 1942 à Berlin, rue Wannsee. Dans la littérature exterminationniste, cet ordre était si capital qu'on l'avait même assorti d'un second, émanant de Himmler celui-là, qui, en octobre 1944, aurait mis fin aux gazages. Et en effet, au-delà des considérationsjuridiques strictes ­ qui de toute façon n'ont pas été respectées à Nuremberg, cf à ce sujet un article fort intéressant de J. Ellul, en 1947 ­ pour justifier la qualité d'inqualifiable accolée à la politique antijuive des nazies, il fallait qu'elle fût exterminatrice d'une part et concertée de l'autre au plus haut niveau de l'État: sinon, quelle différence avec toutes les persécutions dont les juifs auraient été victimes depuis l'avènement du christianisme et donc, quelle justification pour l'état terroriste d'Israël ? Il va donc de soi que l'ordre a été donné, répété, et que le protocole de Wannsee en est l'expression avouée.

Mais en 1960, l'état terroriste d'Israël, toujours lui, s'apprête à franchir une étape supplémentaire dans la terreur: il fait enlever, en 1958, au mépris de toutes les règles du droit des gens et des conventions internationales, un fonctionnaire nazi de rang moyen nommé Eichmann (cf l'article du dictionnaire de l'AAARGH le concernant) à qui, à Nuremberg, le témoin Höttl (espion à la solde des Anglais) avait attribué l'affirmation que six millions de juifs avaient été exterminés par les nazis. Tout soudain préoccupé de sa réputation et animé d'une coqueterrie de laideron, les autorités isaréliennes décident, après avoir légalisé la peine de mort, de juger Eichmann suivant des règles démocratiques, empruntées au droit anglo-saxon (où l'accusé n'a pratiquement aucun droit, cf l'analyse précitée par Jacques Ellul du procès de Nuremberg).Il faut donc prouver la culpabilité à la fois a posteriori, puisque l'enlèvement d'un homme n'est possible que s'il a été reconnu coupable et aussi a priori puisque cet homme va être jugé et ce, suivant un droit qui reconnaît la présomption d'innocence.

On organise donc une mascarade supplémentaire: la publication de mémoires attribués à Eichmann, dans lequel il prétend avoir été chargé par Himmler, en 1943, d'exterminer dix millions de juifs. Puis, on publie les déclarations de Kubovy, directeur du Centre de documentation juive de Tel-Aviv, dans une publication à diffusion très restreinte, l'hebdomadaire sioniste français La Terre retrouvée. La brève est consacrée à la préparation du procès Eichmann; après avoir affirmé que l'avocat d'Eichmann doutait de l'authenticité des mémoires publiés sous le nom de son client, le journal annonçait que, d'après Kubovy, dans tous les documents examinés, on n'avait retrouvé d'ordre ni de Hitler, ni d'aucun autre dirigeant nazi, pour l'extermination des juifs et qu'Eichman en était le seul responsable, qu'il avait interprété des allusions librement. La responsabilité totale d'Eichmann l'extermination des juifs était le meilleur moyen d'y parvenir.

Aux yeux de Rassinier, impitoyable observateur de tout ce qui concerne le mythe de la seconde guerre mondiale, la déclaration de Kubovy fait date et il l'analyse, dans Le Véritable Procès Eichmann, (ch.2, p. 83), comme mettant fin à toutes les rumeurs sur les ordres et autre conférence de Wannsee auquel tout le monde faisait sans cesse référence et dont, au passage, il dénonce les erreurs de traduction qui permettent de la travestir en ordre criminel.

Mais en réalité, cet aveu n'est que circonstanciel et dès que possible, on revient dessus, n'hésitant pas à assassiner la mémoire de Kubovy, Hilberg, petit scribouillard obsédé par le drame des juifs, réussit à faire publier, en 1961, un livre dont personne ne voulait, La destruction des juifs européens. Or il y réaffirme, sans doute dans l'aveuglement de son obsession, que Hitler a bel et bien ordonné l'extermination des juifs. Rassinier, dans le livre qu'il consacre à la critique de Hilberg, Le Drame des juifs européens, rapporte à nouveau les propos de Kubovy en reprochant à Hilberg de les ignorer. Hilberg ne s'est jamais donné la peine de répondre à Rassinier.

Nouvelle étape en 1975: David Irving, qui prépare son Hitler's War, écrit à tous les spécialistes de la période pour leur demander leur opinion sur le rôle personnel de Hitler. Voici l'échange de lettres au Sunday Telegraph qui rapporte, après la publication du livre en 1977, (original anglais suivi de notre traduction française).

 

Sunday Telegraph, June 19, 1977, p.17, "Letters to the Editor"
Hitler and the Jews
As a Jew who managed to escape from nazi Germany, I was a little surprised to hear that an author has actually claimed "Hitler knew nothing about the mass-murder of six million Jews," having " shed" only for their "deportation". Hitler demanded the extermination of the Jews from the very beginning of his carreer. He expressly rejected what he called the "emotional antisemisism"" of his forerunners and rivals as it worked merely on and off; he urged "a rational antisemisism" which would do away with the Jews (root and branch). How else was he to deal with creatures he described as "the racial tuberculosis of the nations," "bacilli worse than Black Death"? By deportation? Yes, to the ante-(gas)chambers of extermination.
He wrote about it, he shouted it from the roof-tops, and "wherever Hitler spoke, murder could be excepted to follow" (writes Konrad Haiden, the classic historian of the Nazi movement, who knew first hand what he was talking about). At the pick of his power, in 1941, Hitler had every right to jeer at those "silly fools" who could not believe the mounting evidence of Nazi bestiality: they "ought to have read what I have written not once, but a thousand times.
C. C. Aronsfeld, Harrow.


Sunday Telegraph, 26 juin 1977, p. 17, "Letters to the Editor"
No evidence offered

Your correspondent C.C. Aronsfeld implies that I ignore in my book (Hitler's war) the evidence proving Hitler's guilt in the extermination of the Jews. But Aronsfeld himself was one of the authorities on the Jewish Holocaust to whom I appealed for such evidence when completing my research. (the others included the Yivo Institute for jewish research, the Wiener Library, Lucy. S. Dawidowicz, and the Antidefamation League) and all offered their apologies, except
Pr Raul Hilberg, author of the standard history on the subject, who honourably conceded that he too has come to the view that Hitler may not have known.
David Irving, London W1.

[Sunday Telegraph, 19 juin 1977, p. 17
Hitler et les juifs
En tant que juif échappé d'Allemagne nazie, j'ai été un peu surpris d'entendre dire qu'un auteur soutenait précisément que "Hitler ignorait tout du massacre de six millions de juifs", et qu'il avait décidé seulement leur "déportation". Hitler a demandé l'extermination des juifs dès le début de sa carrière. Il a expressément rejeté ce qu'il appelait "l'antisémitisme affectif" de ses prédécesseurs et rivaux, parce qu'il n'était effectif que de temps en temps; il préconisait un antisémitisme rationnel" qui débarrasserait des juifs (racines et tiges). Comment pourrait-il traiter autrement des créatures qu'il décrivait comme la tuberculose raciale des nations", des "bacilles pires que la Peste noire"? Par la déportation ? Oui, vers les antichambres d'extermination.
Il l'a écrit, il l'a crié sur tous les toits, et "à chaque fois que Hitler parlait, on pouvait attendre que le meurtre s'ensuive" (comme l'écrit Konrad Haiden, l'historien classique du mouvement nazi, qui savait de première main de quoi il parlait). Au sommet de son pouvoir, en 1941, Hitler avait toutes les raisons de se moquer de ces "pauvres idiots" qui refusaient de croire aux preuves de plus en plus nombreuses de la bestialité nazie: ils "devraient lire ce que j'ai écrit non pas une, mais mille fois".
C. C. Aronsfeld, Harrow]
 
Sunday Telegraph, 26 juin 1977, p. 17
Pas de preuve
Votre correspondant C.C. Aronsfeld affirme que j'ai ignoré dans mon livre (Hitler's War) les preuves de la culpabilité de Hitler dans l'extermination des juifs. Mais Aronsfeld lui-même est l'une des autorités sur l'holocauste juif auxquelles j'ai demandé ces preuves au moment de conclure mon étude (les autres étant, entre autres, L'institut Yivo pour la recherche juive, la Bibliothèque Wiener, Lucy. S. Dawidowicz et l'Antidefamation League). Toutes se sont excusées, sauf le Pr Raul Hilberg, auteur de l'ouvrage de référence sur la question, qui a honnêtement reconnu qu'il était lui aussi parvenu à la conclusion que Hitler ne savait peut-être pas. David Irving, Londres.]

Au-delà de l'histoire particulièrement savoureuse du culot de ce personnage qui ment effrontément au sujet d'Irving, puis affirme, sans citer la moindre source, que Hitler aurait dit ceci ou cela, on note donc que Hilberg a pris acte des remontrances de Rassinier et renoncé à la thèse de l'ordre de Hitler. (parmi les citations données par Aronsfeld, la première au moins existe bien, bien qu'elle dise exactement le contraire de ce qu'il prétend: Hitler oppose l'antisémitisme affectif qui provoque les massacres à l'antisémitisme rationnel qui doit permettre de débarrasser l'Allemagne des juifs; il n'est absolument pas question ici d'extermination! C'est l'analyse qu'a présentée officiellement Longerich, un ancien de l'Institut d'histoire contemporaine de Munich, dans son rapport lors du procès Irving. Notre analyse arrive bientôt).

En 1977, Hilberg renonce donc à croire à l'ordre de Hitler. Néanmoins, en 1985, au procès Zündel, interrogé sur la question par l'avocat Christie, qui ignore malheureusement à la fois la déclaration de Kubovy et les déclarations de Hilberg lui-même à Irving -- ce qui est très étrange, car si l'on peut admettre qu'il ne lise pas le Sunday Telegraph, on peut penser au moins que Rassinier est publié et lisible sans grandes difficultés et qu'il n'est pas non plus impossible de consulter Irving, qui vint d'ailleurs témoigner au second procès Zündel­­


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