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L'ARMEE DE DIEU

A L'ASSAUT D'UN JOURNAL

 

Le 1er août 1982, quelques jours après le début des bombardements de Beyrouth, Libération publiait en courrier des lecteurs une lettre de Monsieur J.P. Kamel, Francais d'origine arabe, que nous reproduisons ci-dessous:

J.P. KAMEL, FRANCAIS, ARABE DE FRANCE ET FIER DE L'ETRE. A Libération, le 18 juillet 1982. Dimanche 18 juillet, Paris se réveille couvert d'affiches blanc et bleu sur les panneaux du groupe Avenir à 1.000 F par jour et par affiche. Que disent ces affiches? "Liberté pour les Juifs d'URSS". Mon sang me monte à la tête; armé de mes seuls ongles j'arrache, casse et détruis l'une de ces affiches prise en pleine gueule dès le matin. Un peu de pudeur SVP, Messieurs les juifs de France. 10.000 combattants palestiniens arrêtés et emprisonnés dans les camps en Israel; pour eux, ni Croix Rouge, ni Amnesty International, ni Convention de Genève, ni délégués de l'ONU. Aucun témoin, pieds et poings liés, face à leurs bourreaux, les juifs du monde entier en armes en Israel. [...] L'armée fasciste d'Israel est aujourd'hui aux portes de Beyrouth pour repousser l'ennemi et avoir une "ceinture de sécurité" autour d'Israel. Quelle erreur! Car tant qu'il restera un seul Palestinien, aucun juif ne sera en sécurité dans ce monde après le massacre de Beyrouth. Gomment assurer la sécurité des juifs du monde entier, de Paris, New-York, Londres, etc. Où sera la ceinture de sécurité de l'Etat fasciste? Dans mon deux-pièces-cuisine à Paris, l'oreille collée au poste, l'oeil rivé à la télé, j'attends l'heure H en astiquant ma "Mat 36". Paris est grand. Nous, les Arabes de France, avec nos amis, ne resterons pas les bras croisés. Le sang des martyrs réclamera vengeance. Il n'y aura pas de quartier. A nous, Belleville et le Sentier, à nous Montmartre et Saint-Paul et autres Sarcelles. Du sang jusqu'à plus soif. Nous ne l'aurons pas voulu. Voilà la paix promise par "Begin-Hitler" pour 40 ou 50 ans aux juifs du monde. Elle ne se fera pas sur les cadavres du peuple palestinien. Palestine vivra. J.-P. K.

P.S.: cette lettre une plaisanterie?

une fanfaronnade?

Priez Dieu que l'irréparable n'arrive pas.

Ce stimulus déclencha la réponse procédurière dont la Ligue internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme s'est fait un privilège pontifical: elle assigna le journaliste en correctionnelle.

La LICRA a porté deux accusations contre S. July: pour "diffamation raciale" et pour "incitation à la haine raciale", aux titres personnel et de directeur de publication.

Ces imputations, aujourd'hui fréquentes, donnent lieu à un phénomène qui semble résister à toute explication: il suffit que la Ligue jette son anathème favori pour que la victime batte sa coulpe.

C'est un mystère!

Grâce à M. July qui en illustre le cas, nous avons peut-être l'occasion de l'élucider. Le journaliste a en effet pris la peine de publier sa défense[(1)], et ses adversaires principaux, Léon Poliakov et Le Roy Ladurie ont eu l'obligeance de produire leurs griefs [(2)], prononcés en audience au titre d'experts de la Ligue.

Ceux-ci ont au dernier moment précisé l'imputation, celle d'antisémitisme, sans la soutenir par une argumentation rigoureuse ni l'attester par de grosses preuves. Le fond de l'accusation étant ainsi vide de contenu, chacun est laissé libre d'imaginer le pire. Le Quotidien de Paris et M. Ivan Levai se sont associés à cette accusation portée contre un confrère.

De si vagues supputations sont de nature à pouvoir être portées contre tout citoyen. Nous sommes donc en présence d'un fait de société qui se manifeste par une logique accusatrice. Cette logique informe les relations entre individus par intimidation et tabou, pour les obliger à choisir entre de fausses alternatives, c'est-à-dire pour les contraindre à obéir, contre leur libre volonté.

M. July a concu sa défense selon trois maximes:

- en acceptant la nature du danger que semble dé finir l'accusation: "la lettre de M. Kamel est monstrueusement antisémite".

- en révoquant par une tautologie l'application qui lui en a été faite: "Je ne suis pas antisémite parce que je ne suis pas antisémite".

- en renoncant à son devoir de retourner l'accusation portée contre lui, car ce serait: "entrer dans le domaine des circonstances atténuantes. Paradoxalement, ce serait admettre ma culpabilité".

Examinons ces trois formulations.

De quelle nature est le danger que définit l'accusation dans la lettre de M. Kamel? Est-ce un danger politique, ethnique ou religieux? C'est ce que M. July n'a pas analysé.

L'invasion du Liban s'est engagée dans le bruissement de déclarations contradictoires où les observateurs ont reconnu les caractères du Herem, terme que l'on traduit généralement par anathème.

Que signifie le Herem?

Désigner l'ennemi relève de la fonction qui est par excellence celle de la souveraineté. L'acte qui discrimine l'ami de l'ennemi relève en effet de l'essence du politique. L'anathème du Herem est l'une des expressions de ce pouvoir qui, dans l'Ancien Testament, est dévolu à Yahvé, chef des armées du peuple élu. Cette désignation échappe aux hommes puisqu'elle procède d'un absolu de nature religieuse et parce qu'elle consiste en un voeu de mort irrémissible, même si la bataille est gagnée.

Le Lévitique énonce les règles du Herem. Le récit de la conquête de la Palestine par Josué exemplifie son application.

Les caractéristiques de la guerre sainte vétérotestamentaire sont les suivantes:

- l'ennemi voué au Herem, maisonnée et troupeaux compris, est passé par les armes;

- les biens métalliques sont tabous et reviennent à Yahvé;

- qui contrevient à cette loi au milieu d'Israel doit être lui aussi voue au Herem.

La lettre de M. Kamel propose de ce fait la réponse du chamelier à la chamelière: au Herem répond la Djihad (guerre sainte en arabe). La nature de ce phénomène social total [(3)] qu'est la guerre sainte des traditions sémitiques (juive et arabe) subordonne à l'évidence ses innombrables incidences ethnopolitiques, lesquelles ne tiennent aucun compte des frontières républicaines qui définissent, en France, la citoyenneté.

Le Herem et la Djihad se trouvant dans un rapport de miroir, la nature de leur relation ne peut qu'être imaginaire. La méconnaissance de l'ennemi comme autre a l'effet désastreux de supprimer la différence entre l'hostilité politique et l'inimitié privée. Cette abolition secrète le terrorisme. La guerre sainte constituant un trait anthropologique commun des identités juive et arabe, il devient aussi absurde d'accuser un Arabe Qu'un Juif d'antisémitisme au sujet d'un fait de guerre sainte.

Que la nature de ces menaces soit religieuse ne les rend pas moins dangereuses pour les citoyens francais d'origine juive.

M. July se devait de le dire, ce qu'il fit quelques jours après la publication de la lettre. Il n'avait donc pas a reconduire l'accusation d'antisémitisme portée par la Ligue à l'égard de l'irresponsable M. Kamel. Ce faisant, n'a-t-il pas, lui aussi, cru au sorcier? Croyant échapper à l'anathème par la comparaison avantageuse de ses propos avec les menaces terroristes d'un supputé "antisémite", n'a-t-il pas plutôt avalisé et reconduit le motif de l'accusation des ensorcelés dont il se faisait ainsi la victime?

Laissons donc la terreur guerrière de la Djihad pour nous pencher sur la rhétorique de la sainte ligue.

S'il était bien nécessaire de remonter par l'analyse au fondement du danger Que représentent les propos sanguinaires de M. Kamel, il n'est en effet pas superflu de connaître la doctrine corrélative qui illumine les événements actuels.

Le rabbin J. Eisenberg l'a formulée en deux propositions d'une concision insurpassable, lors du procès fait au journal Le Monde par l'omniprésente ligue pour un motif identique. Ce rabbin a déclaré à la barre:

- que tous les Juifs appartiennent au sionisme,

- que le sionisme est l'essence de la judéité.

Comme le lecteur connaît la proposition supplémentaire:

- le gouvernement d'Israel conduit la politique sioniste,

ce lecteur pourra se demander tout de suite le cas que peut faire M. Eisenberg de la citoyenneté francaise, et quel usage la ligue peut espérer de la loi de 1901. Il se demandera en quoi gît la différence entre cette doctrine extrémiste et le comportement religieux du Francais d'origine arabe. Peut-être ira-t-il jusqu'à se demander si ce ne sont pas le même: le principe que M. Kamel menace d'appliquer n'est-il pas celui que M. Eisenberg enseigne? D'où il se conclut sinon que M. Eisenberg est antisémite, du moins que ses maximes ne sont pas universalisables et que le motif de l'accusation que soutient sa doctrine n'est pas mieux constitué que celui de M. Kamel.

Les conséquences de cette théologie militaire qu'il ne faudrait pas contrarier sont d'exercer une pression morale directe sur tous les Francais et un chantage supplémentaire sur les Francais d'origine juive toujours soumis à l'excommunication, comme cela vient d'être liturgiquement opéré aux Etats-Unis à l'encontre de M. Noam Chomsky.

Beaucoup de Francais, de la communauté ou pas, en ont assez de voir les tribunaux servir une guerre aux principes explicitement impériaux et ségrégationnistes.

La sagacité de M. July a dû être prise au dépourvu. Il aura, comme la plupart de ses contemporains, sous-estimé la sécheresse de coeur et d'esprit de ses quelques adversaires réels. En avalisant d'un trait l'accusation dans son imprécision sauvage, et en se jetant sur l'introuvable M. Kamel, il a commis par précipitation une erreur initiale qui, grosse de toutes les suivantes, était la plus lourde.

Les doges de la LICRA en ont été tout aise. Ils n'aiment rien tant Que d'écouter leurs victimes électives reconnaître bruyamment le mal possible qui va fonder, après coup, l'accusation imaginaire que leur victime, par courtoisie ou par crainte, a rendue vraisemblable.

Moyennant quoi, ces dévots vous accusent à votre tour pour vous offrir, si possible à vos frais, le costume sur mesure d'une réputation infecte.

Ainsi, M. July est-il anathématisé "intellectuel antisémite de gauche". Bien qu'il ne mérite en rien cette imprécation admirable, il aura malgré tout permis d'officialiser la naissance de cet auguste concept.

Pour comprendre comment M July a pu accomplir cet exploit, abordons sa seconde maxime dont l'argument central scintille dans une tautologie qui aspire, sans y toucher, au fond de l'être:

- "Je ne suis pas antisémite parce que je ne suis pas antisémite".

Nous sommes ici devant une variante négative particulière de l'affirmation divine singulière: je suis Yahvé. En effet, Yahvé signifiant "je suis", "je suis Yahvé" veut dire: "je suis je suis", où la seconde proposition est censée fonder la première.

C'est parce que je dis ce que je ne suis pas que je ne le serais pas. Il s'agirait donc de dire ce que l'on ne serait pas pour ne pas l'être.

Cela suffit-il?

Manifestement non!

C'est la seconde erreur de M. July que de l'avoir cru. Car si je dis la négation qui m'innocente, c'est parce que quelqu'un d'autre a prétendu le contraire; sinon, je ne m'arrêterais pas à pareille difficulté et m'occuperais d'autre problème.

De cet état de choses ne résulte qu'une seule question: quels sont, au juste, les fondements de l'accusation?

Sur ce terrain, M. July ne peut pas s'avancer, paraît-il, parce que, selon sa troisième maxime, ce serait "admettre sa culpabilité et reconnaître des circonstances atténuantes".

Si! M. July est innocent de ce dont on l'accuse, alors il n'y a aucune circonstance atténuante pour ses accusateurs, et se défendre n'est rien reconnaître d'autre que la stricte obligation républicaine du respect des lois.

M. July est censé savoir qu'il n'est pas d'accusation pénale sans faute et que, s'il est innocent, ce sont ses accusateurs qui, inconsciemment ou pas, sont coupables. La mission constitutionnelle du tribunal est de continuer à demander où se trouve le coupable, et le devoir correspondant du citoyen injustement accusé consiste à l'y aider. Une telle obligation est d'autant plus attendue d'un directeur de journal qu'en restaurant la signification de la loi dont ses adversaires font sentir à tous la puissance pervertie, celui-ci rendrait par sa seule défense un service à la population qu'il a charge d'infirmer.

Cette troisième erreur se révèle être aussi une faute civile.

Nous en arrivons donc au point où, dans les histoires d'historiens, s'atteignent les Athéniens.

La ligue convoqua ses experts pour les envoyer au charbon.M. Poliakov résuma son immortelle histoire de l'antisémitisme, M. Le Roy Ladurie confirma le motif de l'inculpation en une parenthèse: "[ ...] s'il est exact qu'un journal est responsable aussi de son courrier des lecteurs (à moins d'encadrer la lettre mise en cause et de la faire précéder d'un commentaire qui s'en désolidarise explicitement), dans ce cas... etc."

Le relevé subséquent de plaisanteries antisémites douteuses a pour objectif d'insinuer contre toute vraisemblance que l'absence de cette désolidarisation explicite révélerait un réel antisémitisme!

Cette énumération se conclut sur le crime majeur en la matière, d'avoir publié la phrase: "Il n'est pas établi sur le plan de l'histoire scientifique qu'Hitler ait ordonné l'exécution d'un seul Juif par le seul fait qu'il fût juif". L'expert commente: "L'histoire scientifique a vraiment bon dos en l'occurrence, et le journal mis en cause a recueilli dans ce cas ce qu'il y a de plus contestable dans la pensée de M. Faurisson".

Spécialiste de l'inquisition en Occitanie, M. Le Roy Ladurie avait signé en 1979 la déclaration de trente-quatre historiens qui réclamaient la mise sous le boisseau des études historiographiques relatives à l'arme du crime génocidaire du IIIe Reich tout en proclamant son assomption en Vérité révélée. La Première Chambre de la Cour d'Appel de Paris, le 26 avril 1983, n'a pas cru devoir suivre cette recommandation puisque les juges disent, dans leur arrêt, à l'encontre des experts de la ligue, que le Professeur Faurisson n'est pas un falsificateur. Et pourtant, M. Le Roy Ladurie récidive!

Il est vraiment dommage que M. July ait été absent à l'audience et que ses avocats, non mandatés pour faire face à cette imputation nouvelle, soient restés cois. Car, depuis que M. Faurisson a été reconnu non faussaire et que les juges ont dit le droit pour les historiens de parler de la seconde Guerre mondiale, les avocats de la défense auraient pu prier l'accusateur relaps, M. Le Roy Ladurie, d'entrer dans le détail de ses suggestions téméraires.

Ils se seraient, par exemple, tout d'abord enquis de savoir si l'ASSAG - association qui a été expressément fondée pour fournir les preuves historiques de l'exécution du génocide dit IIIe Reich - a obtenu un quelconque résultat?

Les avocats de la défense auraient pu demander à M. Le Roy Ladurie, à propos de la thèse la plus discutable du Professeur Faurisson si le devoir des journalistes était de s'en désolidariser sans preuves alors qu'ils ne faisaient qu'informer leurs lecteurs de son existence? Chemin faisant, M. Le Roy Ladurie aurait été questionné sur les thèses les moins discutables de son collègue Faurisson.

L'arrêt du 26 avril 1983 pulvérise la position déontologique de tous les "experts", de la ligue. Ces avocats auraient donc pu demander enfin à cet "expert", vétilleux, réputé de gauche et qui se dit tel, si, en honneur, il n'est pas tenu, plutôt que de s'exciter sur l'antisémitisme supputé de ses adversaires, de fournir comme professeur démocrate l'interprétation de cet arrêt républicain?

Traduisons en termes clairs la question essentielle qui résume les précédentes: quelle est la relation entre les travaux historiques sur la seconde guerre mondiale et l'actuelle guerre sainte? Cette question se pose, car, selon toute apparence, il semblerait qu'il ne faille pas étudier l'une pour conduire l'autre.

 

Pour faire pièce à ces accusations flottantes et protéiformes, un antidote simple, naturel et radical existe. George Orwell l'énonce à la fin du sixième chapitre de 1984:

"La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit."

Concluons: l'honnêteté, l'humanité et la bonne foi du journaliste soulignent les ridicules des clercs et irritent les ligueurs: voilà tout le mal imprescriptible!

Que M. July ait été le premier à dauber Robert Faurisson, qu'il flétrisse M. Kamel, tout cela ne saurait l'absoudre. Le journal Libération pourra désormais conchier et compisser dans le plus grand style commémoratif tous les ennemis de la ligue et tous les Kamel de la terre, jamais il n'en fera assez. Aucun cautère ne peut soigner le motif douloureux et rance du complot monté contre le journal Libération.

La lettre de M. Kamel n'était que le voile pudique d'une blessure amère.

Cette impitoyable volonté des con: jurés à condamner un homme et à sanctionner un journal pour se masquer leur indigence est néanmoins trop bafouillante pour que ne s'y dise l'aveu des "experts": la honte de n'avoir pas été en état de comprendre dans les délais indulgents ce qu'il y a de moins contestable dans la pensée du Professeur Faurisson.

Dans ces individus disqualifiés sont tous les titres intellectuels de la ligue! Ces épaves pédagogiques, au lieu de se réveiller et faire diligence e, n'ont eu, depuis, d'autre idée que de chercher secours dans le. relevé pointilleux des petites sottises antisémites et de bêtises qui n'en sont pas, pour les censurer à la facon de Tartuffe le sein des dames!

Les personnes qui animent cette association ne s'entourent pas des garanties savantes et morales que l'on est en droit d'exiger d'un espace où prétend s'énoncer la justice de la communauté.

Davantage, il est prudent de dire que les menées tyranniques de cette organisation et des "experts" qui la hantent atteignent maintenant une telle sottise et sont d'une méchanceté judiciaire si assidue que la ligue a bien mieux oeuvré pour l'antisémitisme que toute autre organisation en soumettant de gré ou de force les citoyens francais à la politique du gouvernement israélien.

C'est de la disposition envers les historiens qui ne plaisent pas à ces messieurs que M. July fait les frais dérivés et rétroactifs. N'a-t-il pas laissé publier un compte rendu honorable des procès pénaux faits au Professeur Faurisson? Le journal Libération avait eu, en ce temps-là, des manières de correction, et marqué quelque retenue dans le lynchage laborieux du professeur. Ces délicatesses rompirent le consensus religieux du gang des intellocrates.

Là est tout le crime!

Le président de la LICRA roulait en jeep dans les colonnes qui ont investi le Liban quelques jours avant les bombardements qui provoquèrent la missive de M. Kamel. Que faisait-il dans ce Herem?

L'iniquité d'une accusation est-elle éclatante? Un tel président la porte quand même! Sa Cause justifierait que ce soit aux victimes de deviner pourquoi elles sont coupables de ne pas avoir embrassé l'exaltation guerrière de la LICRA dont rabbins et profs drapent la clameur!

Ce qui est aujourd'hui monstrueux, c'est la guerre comme sainte, et qu'il y ait à Paris guerre sainte! Cette logique imputative, quand elle fait irruption dans des procès ne fait que mettre à jour des buts guerriers irrecevables, et auxquels, de toutes facons, n'a à se soumettre aucun des citoyens de notre pays.

En voulant condamner M. Kamel et July, la purpurine LICRA cherche à faire partager, en la sanctifiant par le sacrifice de quelques victimes innocentes, la culpabilité inconsciente que génère en elle la guerre sainte dont elle est un soldat.

Vouloir la condamnation du journal Libération est l'une des embuscades de cette guerre sainte dont la nature factieuse, en France du moins, ne peut à la longue qu'induire un antisémitisme réel.

Si tant est que cet antisémitisme-là menace la communauté, celle-ci ferait bien de contribuer à la circonscription intellectuelle de cette commune fontaine de honte et de géhenne.

Notes

[(1)] La lettre écarlate, Libération, 7 juin 1983.

[(2)] Libération accusé d'antisémitisme, Le Quotidien de Paris, 7 juin 1983.

[(3)] tel que Marcel Mauss en esquisse le concept dans son Essai sur le don.

 

Interprétation de la condamnation du journal Libération

Le journal Libération et son directeur ont été condamnés.

 

Sont-ils antisémites?

Madame Clavery [le juge correctionnel] pouvait-elle faire autrement?

Est-ce à Thémis de trancher lorsque l'accusé, qui est un analyste politique professionnel, non seulement se montre incapable d'identifier la nature religieuse de l'accusation portée contre lui mais la reconduit?

En n'interjetant pas appel, le condamné n'a-t-il pas indiqué qu'il se juge extérieur au droit?

Quelle est, au juste, la relation au droit d'un homme dit de gauche?

Le Monde, 12 octobre 1983
Le rédacteur en chef adjoint de
L'Arche
donne sa démission

M. Jean-Luc Alloucbe, rédacteur en chef adjoint du mensuel l'Arche, édité par le Fonds social juif unifié (F.S.J.U.), a donné sa démission de ce poste. Il explique, dans le numéro d'octobre du mensuel, qu'il a pris cette décision dans l'espoir que "toute ambiguité sera levée" quant au sens de la démarche au'il avait faite en faveur de M. Serge July, directeur de Libération, lorsque celui-ci avait dû répondre du délit d'incitation à la haine raciale, en lettre de lecteur violemment antisémite.

M. Allouche avait adressé à M. July, sur papier à en-tête de l'Arche, une lettre lui exprimant sa sympathie; cette lettre avait été reproduite par Libération M. July avait été condamné (le Monde du 6 julllet). La démarche de M. Allouche avait provoqué, dans certains milieux de la communauté juive, de vives réactions mettant en cause l'Arche et le F.S.J.U.

 

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