Le Monde, 1-2 mars 1998
Le philosophe Roger Garaudy est condamné pour contestation de crimes contre l'humanité Les juges soulignent sa négation "virulente et systématique" de l'Holocauste
ROGER GARAUDY a été condamné, vendredi 27 février, à un total de 120.000 francs d'amendes par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le philosophe était poursuivi notamment pour "contestation de crimes contre l'humanité", après la publication de son livre Les Mythes fondateurs de la politique israélienne diffusé une première fois en décembre 1995 par la librairie La Vieille Taupe, puis réédité, au printemps 1996, à compte d'auteur. Les associations qui s'étaient portées parties civiles ont obtenu chacune le franc symbolique de dommages et intérêts.
Le tribunal, présidé par Jean-Yves Monfort, a rendu cinq jugements, correspondant aux cinq actions engagées contre Roger Garaudy par le ministère public, des associations de déportés, la Licra et le MRAP. Ni le prévenu ni ses avocats, Mes Jacques Vergès et Philippe Pétillault, n'étaient présents à la lecture du délibéré.
C'est dans une ambiance tendue que le président du tribunal a commencé la lecture des jugements. Dans le premier, qui vise uniquement la première édition du livre, le philosophe et l'éditeur de La Vieille Taupe, Pierre Guillaume ont été relaxés respectivement des chefs de "contestation de crimes contre l'humanité" et de "complicité". Les juges estiment que la preuve de la publicité de l'ouvrage, vendu exclusivement par abonnement aux adhérents de la maison d'édition, n'a pas été apportée par les parties civiles. Lors de son réquisitoire, le 15 janvier, le substitut du procureur de la République, François Reygrobellet, avait réclamé six mois de prison avec sursis et 150.000 francs d'amende à l'encontre de Pierre Guillaume.
Les quatre autres jugements concernent uniquement Roger Garaudy, pour la seconde édition de son livre. Dans une première décision, le tribunal le relaxe du délit de "provocation à la discrimination, la haine ou la violence raciales", soulignant que l'ouvrage incriminé "n'incite pas le public" à un tel comportement. En revanche, il le condamne à 20.000 francs d'amende pour "diffamation raciale" à propos des passages de son livre consacrés à ce qu'il appelle le "Shoah business". La même peine d'amende est retenue dans un autre jugement pour la même incrimination de "diffamation raciale", les juges estimant que l'"imputation d'une exagération du génocide à des fins politiques et cyniques porte à l'évidence atteinte à l'honneur et à la considération de l'ensemble de la communauté juive".
Les deux derniers jugements visent le délit de "contestation de crimes contre l'humanité". A ce titre, le philosophe a été condamné à deux peines d'amende, l'une de 50.000 francs, l'autre de 30.000 francs. Examinant un à un les passages incriminés, le tribunal estime que "loin de se borner, comme il l'affirme, à une critique de nature politique ou idéologique du sionisme et des agissements de l'Etat d'Israël -- critique parfaitement licite au regard des textes qui régissent la liberté d'expression --, loin de limiter son propos à l'exposé objectif d'une polémique quant à l'existence des chambres à gaz nazies et de réclamer seulement, comme il le prétend, un "débat public et scientifique" sur cet événement historique, Roger Garaudy s'est livré à une contestation virulente et systématique de l'existence même des crimes contre l'humanité commis contre la communauté juive, empruntant pour ce faire largement à ce qu'une littérature révisionniste abondante a déjà publié sur le sujet."
Roger Garaudy a annoncé son intention de faire appel "par principe".
Acacio Pereira
Ce journalisme mou et lénifiant donne une bonne image de ce qu'est devenu Le Monde: un caramel insipide. Ca fond dans la bouche et ça fond aussi dans la main. On dirait que ces gens-là sont obsédés par l'idée qu'il ne faut pas dire aux lecteurs ce qui se passe réellement, sinon les conséquences seraient terribles.
Le total des amendes, et autres condamnations financières se monte à 240.000 Francs, soit le double de ce qui est indiqué. Les parties civiles sont traitées comme de la crotte. Elles qui venaient remplir leurs maigres caisses se voient octroyer 1 franc. Elles sont énormément déçues. La Vieille Taupe est relaxée, ce qui montre qu'elle avait raison de faire ce qu'elle a fait, à savoir diffuser ce qu'elle estime être la vérité parmi les gens qui le méritent et qui le demandent, en s'abonnant.
Enfin, et surtout, les abords de l'audience ont été l'objet de violences de la part des nervis du Betar. Le soir du procès, nous affichions le texte suivant:
On a revu, ce vendredi 27 février 1998, ce qu'on a déjà vu à plusieurs reprises depuis dix ans: la pègre juive du Bétar a fait régner sa terreur dans les couloirs du Palais de justice à Paris, dans le coeur du pouvoir judiciaire qui est censé équilibrer les autres pouvoirs du système politique français. Il s'agissait de rendre le verdict dans l'affaire Garaudy. Alors que se déroulait ce petit cérémonial dans l'enceinte de la XVIIe chambre, un commando d'une trentaine de bouffis du Marais, regroupés et encadrés par le Bétar, une vieille organisation terroriste juive dont les origines se trouvent dans les tendances autoritaires et fascisantes du Yishouv polonais des années 30, ont attaqué diverses personnes qui se trouvaient dans les couloirs. Lors du procès déjà, en janvier, les Bétarim s'étaient signalés par leur violence, leurs agressions et leurs couteaux. Ils avaient aussi filmé les abords du tribunal pour identifier les éventuels soutiens de Garaudy.
Les forces de l'ordre ne sont pratiquement pas intervenues. D'après un garde, on attendait l'arrivée d'un escadron de gendarmerie qui, comme les célèbres carabiniers, était donc en retard. Mais on a déjà observé que les gendarmes ont des ordres stricts de ne pas déranger ces messieurs du Bétar. Ils interviennent après que les nervis ont commencé à frapper les gens. Les responsables de l'ordre au Palais de justice sont de connivence avec cette pègre, tout le démontre, une fois de plus. Et une fois de plus nous mettons ces autorités et ce gouvernement au défi de dissoudre cette ligue fasciste et paramilitaire, dont les origines politiques, l'encadrement et le financement proviennent de l'étranger.
Quant au jugement lui-même, il est conforme aux prévisions: Garaudy condamné à des amendes et des versements, qui totalisent 240.000 Francs, et non 120.000 comme le disent les radios. Pierre Guillaume, le premier éditeur du livre Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, publié fin 95 à l'enseigne de la Vielle taupe, est relaxé. Les parties civiles, qui sont manifestement flouées, parlent de faire appel.
En même temps sortent un livre de Garaudy sur le procès, intitulé Le Procès de la Liberté, ni plus ni moins, aux Editions Vent du Large (100 F; on peut commander à la Librairie roumaine, 5 rue Malebranche, 75005) et la traduction espagnole des Mythes fondateurs : Los Mitos fundacionales del Estado de Israel, Historia XXI, adresse: Ap. C. 14.243, 08080 Barcelona, Espagne (ISBN B-84-923089-0-7). Ils ont bonne mine avec leurs gourdins, les primates du Bétar. L'esprit vole plus vite que leurs chaussures à clous.
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Voici comment Le mou Monde du 1-2 mars
1998 rendait compte de ces violences:
Les coups du Betar Malgré la présence d'un cordon de gendarmes mobiles, une trentaine de membres du Betar de France, une organisation de jeunes sionistes, a provoqué des incidents avec des partisans de Roger Garaudy devant la salle d'audience. Un Iranien est tombé à terre après avoir été frappé. Alors qu'il lançait "saleté de juifs" en se relevant, les jeunes du Betar se sont rués sur lui aux cris de "Mort aux Palestiniens". Parmi d'autres personnes molestées, six ont décidé de porter plainte pour "coups et blessures".
Par ailleurs, le correspondant de l'agence égyptienne MENA et celui de la télévision saoudienne ont été violemment agressés par des inconnus au moment où ils s'engouffraient dans le métro Cité. Les deux journalistes ont porté plainte. Dans un communiqué transmis à l'AFP le Betar-Tagar indique que "suite à des réflexions antisémites et révisionnistes exprimées par les sympathisants de Garaudy, les négationnistes ont été corrigés".
Heureusement, nous avons d'autres sources.
D'abord, il faut rappeler quelques antécédents. Un tribunal a récemment condamné, pour la première fois, semble-t-il, deux brutes du Bétar qui avaient participé le 20 avril 1991 à une attaque de commando à la Maison de la Chimie, à Paris, d'une réunion littéraire autour des oeuvres d'un auteur d'extrême-droite appelé Saint-Loup. Les auditeurs étaient presque tous des personnes âgées que les bas-de-plafond du Bétar ont attaqué à la batte de baseball. Une septuagénaire qui passait pas là en est restée grabataire, après six mois de coma. Ces deux charmants individus, Alain Lisbona et David Hadjadj se réfugièrent courageusement en Israël, qui sert ainsi depuis Meyer Lanski, Flatto Sharon et quelques autres, de dépotoir de la criminalité juive dans le reste du monde. Un vitrioleur du Bétar, parfaitement identifié, est aussi réfugié là-bas. Ces deux-là sont-il revenus ? En tout cas, ils ont été condamnés à trente six mois de prison dont trente avec sursis. Pour une tentative d'assassinat, c'est pas cher. Ils doivent aussi verser 2,5 millions de francs aux victimes. C'est plus cher, mais la Kommunauté veille. Elle a lancé des appels, par exemple sur Radio-Communauté le 10 février. Une association intitulée "Les Fils de la mémoire", un nom très klarsfeldoïde qui rappelle étrangement le commando qui a tenté d'assassiner le professeur Faurisson à Vichy, veut lancer une collecte, interdite par la loi, pour payer à la place des deux nervis.
Nous avons, pour notre part, déjà dénoncé ces sombres brutes. Vox clamans in deserto...
Pour en revenir à ce qui s'est passé au Palais de Justice de Paris le vendredi 27 février 1998, il faut dire tout de suite que c'était une opération militaire, parfaitment coordonnée, qui a mis sur le terrain au moins une centaine de nervis. Des chefs, portable à la main, donnaient les ordres. Des "en-civil" se mêlaient aux gens pour préparer les attaques. De fausses victimes refluaient avec les vraies pour les attaquer par derrière. Les chefs conféraient parfois avec des avocats des parties civiles. Les gardes étaient trop peu nombreux, et les gendarmes avaient probablement l'ordre de ne pas arrêter les gens du Bétar. On flottait dans un climat général de connivence avec les brutes. Ils avaient filmé les abords de la XVIIe chambre lors du procès et connaissaient donc de vue un certain nombre de personnes qui avaient assisté au procès. Ils s'attendaient certainement à ce qu'il y ait plus de monde au rendu de la sentence.
Voici des éléments de témoignage. Les premiers témoins sont arrivés vers midi. Une trentaine de jeunes Bétaris était déjà sur place. Leur nombre a augmenté ensuite. Ils ont été placés en divers endroits stratégiques, y compris les abords de stations de métro à l'extérieur du Palais par leurs chefs. Les gens qui arrivent sont accueillis par des "Casse-toi... On aura ta peau... Garaudy est un nazi..." et des bousculades. Vers midi trente, ils sont à peu près une centaine., très tendus, très agressifs. Un écrivain iranien opposant, réfugié en France, M. Javad Bishetad, se fait interviwer par une télévision. Les membres du Bétar s'attroupent. Ils encerclent le groupe et à un signal de leur chef, ils l'attaquent et le rouent de coups. Leur chef utilise comme arme un casque de moto. Ce sera l'arme principale des nervis. Lors du procès, il avaient dégainé des couteaux. Peut-être la fouille à l'entrée du Palais les a dissuadés d'apporter des armes plus contondantes. Mais on a laissé entrer les casques. A ce moment là il n' y a que quatre gardes devant l'entrée du prétoire. Plusieurs femmes tentent de protéger M. Bishetad et se font rouer de coups à leur tour, le tout agrémenté évidemment, de manière constante, par des menaces de mort. Les victimes tentent de se rapprocher de l'entrée du prétoire, les gardes mettent des barrières derrière lesquelles ces personnes se réfugient. Un chef bétari, se faisant passer pour un "agent de sécurité" passe derrière la barrière et, peu après, se jete sur M. Bishetad, le frappe à la tête, essaie de l'étrangler et de lui briser la nuque. Il finit par s'enfuir en volant le portfeuille de la victime. Il n'y a pas de petit profit pour cette pègre-là.
Tous les arrivants sont accueillis de la sorte, y compris Pierre Guillaume, ce qui provoque des protestations chez certains journalistes. Les brutes s'en prennent alors à eux, comme M. Ibrahim al-Sayed, journaliste égyptien qui est frappé et perd ses lunettes. Plusieurs personnes arrivent à se réfugier dans la salle du tribunal. Un monsieur a la jambe en sang. Il a été frappé à coups de pieds par des agresseurs portant des souliers ferrés. Ces pauvres types, malades de leur racisme anti-arabe, cherchent particulièrement les "faciès arabes". Pendant que les uns provoquent, d'autres frappent et d'autres encore filment et photographient. Par chance, du côté des victimes, il y a aussi des caméras et toutes les agressions sont enregistrées sur vidéo. C'est ainsi que les premières identifications ont été possibles: on a reconnu sur ces films deux militants du Bétar, un certains Moïse Benhamou, demeurant 59 rue d'Ivry, et un certain Olivier Luguet, videur dans une boîte de nuit. D'autres suivront. Si la police voulait faire son travail, elle pourrait évidemment les retrouver tous. Mais on peut parier un Himalaya de boites de caviar qu'elle n'en fera rien.
Vers 14 heures, un journaliste de la télévision iranienne, M. Abdelmejid Mansouri s'apprêtait à enregistrer un commentaire devant son caméraman, M. Ahmed Charafi. Un groupe de nervis est intervenu. M. Mansouri a été frappé à la tête à coups de casque de moto. Dans les jours qui ont suivi, il s'est évanoui plusieurs fois et a dû subir des examens à l'hôpital. Il semble qu'il n'ait pas subi de dommages irréversibles. Les policiers, plus nombreux, ont refusé d'arrêter les agresseurs. C'est toujours le même scénario: ils arrivent après qu'une personne ait été rouée de coups, et la tirent à part avec quelques vagues mots de consolation. On dirait qu'ils sont fragiles, qu'ils ont peur des coups. Les femmes dans l'assistance ont été beaucoup plus courageuses que les femmelettes en uniforme.
Beaucoup de gens qui voulaient assister y ont renoncé avant de se faire massacrer. Après la lecture des jugements, un gendarme a conduit plusieurs victimes qui voulaient se plaindre vers le substitut du procureur. Après une longue attente, celui-ci a fait savoir par les gendarmes que les victimes n'avaient qu'à aller au Commissariat des Halles pour porter plainte.
Des journalistes qui s'apprêtaient à prendre le métro, MM. Hassan Abdallah, correspondant de l'agence de presse égyptienne MINA, Charq Al Awsett, accrédité auprès du ministère français des Affaires étrangères, Ibrahim Al Sayed, correspondant du journal Al Ittat (Emirats arabes) et de la télévision saoudienne, sont roués de coups et volés par les fascistes juifs. Le ministère français des Affaires étrangères a d'ailleurs présenté des excuses officielles à l'Egypte pour cette ratonnade d'un nouveau genre.
Il semble que plainte a été portée ou doit l'être incessamment. Les témoignages personnels et les séquences vidéo devaient permettre aux poursuite d'aboutir rapidement. Nous voulons dire: s'il y avait une justice véritable dans ce pays, les poursuites devaient aboutir très vite. Mais jusqu'à présent tout nous a toujours montré que la pègre juive pouvait étendre sa terreur partout où elle le voulait en toute impunité. Il est évident que, par ailleurs, avec ou sans la justice, nous ne nous laisserons pas faire.
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