AAARGH
[Annales d'histoire révisionniste, n.7, printemps-été 1989, p. 51-115.]
Dans mon Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'Histoire j'avais, à la page 119, cité Léon Poliakov parmi ceux qui avaient manipulé le texte original des carnets du professeur Johann-Paul Kremer. Songeant également aux extraordinaires manipulations et fabrications de textes auxquelles s'était livré le même Poliakov à partir des confessions de Kurt Gerstein et dont Paul Rassinier ne nous avait livré que quelques exemples, j'avais écrit cette phrase:
Conscient de la gravité de mon accusation, j'affirme être en mesure de prouver que M. Léon Poliakov est un manipulateur et même un fabricateur de textes.
Je pensais, en écrivant ces mots, que je risquais d'être poursuivi en diffamation. En effet, la diffamation est à bien distinguer du mensonge ou de la calomnie. Diffamer, c'est porter atteinte à la réputation de quelqu'un. On peut diffamer quelqu'un par la proclamation sur son compte d'une vérité vérifiable. Je pensais que Léon Poliakov ne porterait pas plainte. Il était forcément le premier à savoir comment il avait fabriqué et manipulé des textes de Gerstein. Or, Léon Poliakov portait plainte. La suite des événements me donne à penser que, s'il l'a fait, c'est sous la vive pression d'amis qui lui garantissaient qu'on trouverait un moyen de le tirer d'affaire.
La loi francaise prévoit la possibilité, rarement utilisée, de présenter dans les dix jours suivant la plainte une "offre de preuve" de la part de celui qui est accusé de diffamation. En moins de dix jours, je présentais une offre de preuve: il s'agissait d'un simple tableau montrant, d'une part, les textes que Gerstein était censé avoir écrits et, d'autre part, les incroyables manipulations et fabrications que Léon Poliakov avait tirées de ces textes, au fil des ans, de 1951 à 1979. C'était matériel; aucune réplique n'était possible.
La loi francaise prévoit que l'accusateur a cinq jours pour répondre à l'offre de preuve. Je devais constater sans surprise que Léon Poliakov ne proposait pas de réponse à mon offre de preuve dans le délai prévu. C'est alors que Léon Poliakov et ses amis mettaient au point un stratagème qui, encore aujourd'hui, me laisse admiratif. Ils savaient que devant la XVIIe chambre correctionnelle de Paris (présidée par Emile Cabié) il est toujours bon de plaider qu'on est une victime de l'antisémitisme. Il semble que, jusqu'à ces dernières années, ladite chambre distribuait les condamnations pour antisémitisme comme on distribue des condamnations pour conduite en état d'ivresse. Léon Poliakov allait jouer cette carte avec l'aide de son compère Pierre Vidal-Naquet qui venait à la barre me dénoncer comme un antisémite de toujours. Poliakov avait fabriqué, de son côté, une photocopie quasi illisible d'un texte de Gerstein pour prouver qu'il lui avait été très difficile de déchiffrer ce texte: d'où des conjectures et des erreurs possibles, disait-il.
Mais j'en arrive au stratagème lui-même.
Les avocats firent valoir que celui que j'avais voulu attaquer n'était pas Léon Poliakov, mais, à travers Poliakov, Gerstein en personne! Or, Gerstein était un saint! De cela, des témoins venus de Hollande, de Suisse ou de Suède allaient attester. Les avocats de Poliakov avaient décidé d'organiser toute leur défense autour de ce point: Kurt Gerstein a réellement existé; il a été un espion de Dieu; son témoignage gêne M. Faurisson; M. Faurisson est un diffamateur de Gerstein à travers la personne d'un grand honnête homme: M. Léon Poliakov, ancien directeur d'études au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
C'est ainsi qu'au cours de cet étrange procès nos contestations sur des textes allaient prendre l'allure de vétilles par rapport au défilé de témoins tels que le baron von Otter venus dire qu'ils avaient connu Gerstein pendant la guerre et que celui-ci leur avait raconté d'effroyables histoires sur les camps de concentration allemands. Mon avocat crut pouvoir traiter cet expédient avec un haussement d'épaules. Pour lui, les magistrats ne pourraient pas être dupes de la manoeuvre. Le baron von Otter et les autres témoins n'étaient pas des spécialistes des textes de Poliakov et, par conséquent, mon avocat ne voulut pas poser la moindre question aux témoins, pas même celles-ci: " Avez-vous une idée de ce qui est ici en cause? Savez-vous ce que M. Faurisson reproche à M. Poliakov? Savez-vous que la personne de Gerstein n'est pas en cause et ne nous intéresse pas ici? Estimez-vous avoir une compétence en ce qui regarde les différentes versions que M. Poliakov a données des différentes confessions de Gerstein?" J'eus beau insister, mon avocat ne voulut pas sortir de son silence. Il faut dire à sa décharge qu'il connaissait bien ce qui était le sujet précis du procès: les textes de Gerstein et de Poliakov et qu'il ignorait à peu près tout de Gerstein, de Pfannenstiel, du camp de Belzec et du baron von Otter. Si j'avais eu droit à la parole, voici comment j'aurais procédé pour prendre la partie adverse à son propre jeu. J'aurais d'abord dit à chacun des témoins que je croyais à sa sincérité. Oui, chacun d'eux avait pu rencontrer Gerstein pendant la guerre. Oui, Gerstein leur avait fait de terribles récits. Mais ces gens avaient-ils pris ces récits au sérieux? Je dis que non. Si ces gens-là avaient pris au sérieux ces révélations absolument sensationnelles, ils en auraient fait rapport soit, pour le Baron von Otter, à ses supérieurs hiérarchiques à Stockholm, soit, pour les autres témoins, à leurs mouvements de résistance. Or, il semble aujourd'hui bien établi que personne n'est capable de montrer un rapport de ce genre, soit comme j'ai tendance à le penser que ces rapports n'aient jamais été rédigés, soit qu'ils aient été rédigés mais ne soient pas présentables parce que Gerstein y était décrit comme l'auteur de récits totalement impossibles à croire. Nous ne possédons par ailleurs aucun document, aucun écrit de Kurt Gerstein qui aurait été remis sur le sujet de Belzec à une personne quelconque des pays neutres ou des mouvements de résistance. Pourtant, Gerstein avait considérablement voyagé pendant la guerre en Allemagne et à l'étranger et rien ne l'empêchait de dicter un rapport ou de poster un pli, même anonyme.
J'ai une hypothèse à suggérer en ce qui concerne von Otter et les autres. Pour moi, pendant la guerre ils n'ont pas cru aux énormités racontées par Gerstein et cela pour une raison bien simple: ces énormités n'étaient pas croyables. Elles étaient et restent totalement grotesques pour quiconque les lit avec un minimum d'attention. Mais, après la guerre, von Otter et les autres se sont probablement mis à croire à ce qui leur avait été raconté par Gerstein. J'imagine, dans l'atmosphère d'hystérie qui a accompagné ce qu'on a appelé la découverte des prétendus camps d'extermination, que le Baron von Otter a été saisi d'un moment d'effroi rétrospectif. Il s'est rappelé ce SS et ses récits délirants. Von Otter a dû se dire qu'il avait eu à l'égard de ce SS une conduite impardonnable. Et c'est pour cette raison qu'il s'est mis en quête de Kurt Gerstein après la guerre et que, depuis 1945, pris à son jeu, il s'est, bon gré, mal gré, institué le défenseur de saint Gerstein. Pour moi, Goran von Otter doit souffrir de ce que j'appelle le complexe de Sean McBride, le fondateur d'Amnesty International. Pendant la guerre, Sean McBride n'avait pas voulu croire aux récits d'horreur mais, après la guerre, il s'était mis à y croire d'autant plus fort qu'il avait été d'abord sceptique. Dans Le Monde du 13 février 1982, en page 2, sous le titre de "L'Avertissement", voici ce qu'écrivait Sean McBride:
Au milieu de la deuxième guerre mondiale, j'entretenais des relations extrêmement amicales avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Irlande, David Gray, un intime de Roosevelt. Un jour, je le vis perplexe. "J'ai recu du Département d'Etat", me dit-il, "des documents troublants qui font état d'une politique d'extermination menée par les nazis dans des camps spécialement aménagés à cet effet". Je regardais les papiers qu'il détenait et, ce qui est évidemment le plus atroce, je dois l'avouer, c'est qu'ils n'apparaissaient pas très convaincants. Mes démarches pour obtenir plus de précision, puis pour alerter l'opinion, se heurtèrent à l'indifférence et au scepticisme. Ceci est resté pour moi fondamental: le génocide le plus monstrueux de l'histoire de l'humanité avait pu se développer durant cinq années dans l'ignorance la plus totale.
Soit dit en passant, cette dernière phrase de Sean McBride témoigne d'aveuglement: comment Sean McBride peut-il croire que, si le génocide le plus monstrueux de l'histoire de l'humanité avait pu se développer durant cinq années à la dimension d'un continent, il aurait précisément pu passer inapercu? Sean McBride devrait lire l'histoire de l'éléphant telle qu'Arthur R. Butz nous la racontait dans sa conférence de l'an dernier (Journal of Historical Review, hiver 1982, p.371-405, "Context and Perspective in the 'Holocaust' Controversy", p.398).[(5)] Sean McBride s'imagine qu'il a manqué de clairvoyance pendant la guerre et que ses yeux se sont ouverts après la guerre, alors que c'est le contraire qui s'est passé: pendant la guerre il avait été libre de son jugement et donc clairvoyant, tandis qu'après la guerre son jugement n'était plus en mesure de résister aux pressions de la plus fantastique propagande qu'ait jamais connue l'humanité. C'est un peu de la même facon qu'après la guerre des généraux ou des dignitaires nazis se sont frappé le front et la poitrine et ont pensé: "Maintenant je vois clair, mes yeux s'ouvrent, mes oreilles se débouchent. Je comprends, maintenant qu'on me l'explique, ce que Himmler avait dit à Posen et Hitler à Berlin".
Pour ma part, je ne mets pas en doute la sincérité de Hans Frank, de Baldur von Schirach, du général SS Karl Wolff, ni celle du Baron von Otter ou de Sean McBride. Pour ce qui est d'Albert Speer, on me permettra d'être un peu plus sceptique. A propos de ce dernier, un détail. Une association juive sud-africaine avait obtenu sa collaboration pour faire interdire en Afrique du Sud la brochure Did Six Million Really Die? Dans la brochure en réplique, intitulée Six Million Did Die / The Truth shall prevail (par Arthur Suzman & Denis Diamond, 2e édition, Johannesburg, 1978, xii-138p.), on trouve le fac-similé de l'attestation originale en allemand signée par Albert Speer (p.109-112) où ce dernier déclare à la fin:
La faute principale, je persiste à la voir dans mon approbation de la persécution des juifs et dans le meurtre de millions d'entre eux.
C'est ce qu'écrivait Albert Speer le 15 juin 1977, mais, dans un livre paru deux ans plus tard (Technik und Macht, Munich, Bechtle Verlag, 1979, publié en édition de poche par Ullstein Verlag en 1981, 184p.), il reproduisait cette attestation (p.735) en mettant après le mot "Billigung" un renvoi en bas de page où se lisait le texte suivant:
Une approbation, pour en avoir détourné les yeux et non parce que j'aurais eu connaissance d'un ordre [d'extermination] et de son accomplissement. La première chose est aussi grave que la seconde.
Speer parlait dans son Journal de Spandau de sa propension à l'auto-accusation ("meine Selbstbezichtigungen", Spandauer Tagebuch, Ullstein Verlag, 1975, p.432).
On peut dire que cette propension est assez générale dans ce que Heinrich Haertle a appelé l'Allemagne du "national-masochisme" (""Holocaust" und Keine End", Klueter Blaetter, déc. 1982, p.28).
Dans le procès Poliakov, les juges eux-mêmes ont été amenés à croire, selon leur propre formule, que "le témoignage [de Gerstein] sur le fonctionnement des camps nazis est capital". C'est là une phrase qui fait mal à entendre pour qui connaît tant soit peu l'affaire Gerstein. Partant de là, et devant le défilé de quatre témoins, que pouvait peser notre démonstration technique sur les manipulations et fabrications de Poliakov? Nous avions pourtant de notre côté un excellent témoin [Henri Roques] qui prépare actuellement une thèse sur les différentes confessions de Gerstein et qui avait pu prouver, textes en main, que Poliakov était un fabricateur et un manipulateur. Peine perdue. J'étais condamné pour diffamation; le jugement devait être publié, à mes frais; il ne l'a pas été et je pense que Poliakov n'en demandera jamais la publication. Ce jugement contient en effet des passages gênants pour un ancien directeur de recherches au CNRS. On sait que Poliakov, trouvant que chez Gerstein la chambre à gaz de Belzec était d'une superficie de 25m2 pour 700 à 800 personnes (ce qui fait de 28 à 32 personnes debout au m2), avait supprimé froidement le chiffre de 25m2 pour le remplacer par celui de 93m2; dans le jugement, il est dit qu'on "ne s'explique pas comment M. Poliakov peut fixer à 93m2 la superficie des chambres à gaz". Le tribunal va jusqu'à dire: "Il y a là une erreur qui pourrait bien être fautive". Et il ajoute: "D'autres erreurs ont pu être commises", et, enfin, il dit que "M. Poliakov a pu, sur des points de détail, enfreindre la rigueur scientifique". Mais, pour le tribunal, tout cela était contrariant sans être grave et je n'avais pas le droit de traiter M. Poliakov comme je l'avais fait. En effet, ce qui comptait aux yeux du tribunal, c'est que M. Poliakov
[avait été] animé du désir passionné et légitime d'informer le public sur une période et des faits particulièrement tragiques de l'histoire contemporaine.
[Autrement dit, le tribunal l'acquittait au bénéfice de " la bonne foi ".]
L'affaire Poliakov est allée en appel et en cassation sans plus de résultat. Je n'ai pas pu, pour des raisons de santé, me rendre à ces audiences. Le texte de l'arrêt de la cour d'appel et celui de l'arrêt de la cour de cassation sont très brefs et prouvent que ces deux instances judiciaires n'ont nullement repris l'examen de l'affaire dans le sens où elle aurait dû se présenter, c'est-à-dire dans un sens purement technique et sous la forme suivante: "Voici, d'une part, ce qu'on lit dans les textes de Gerstein et voilà, d'autre part, ce que Poliakov prétend y avoir lu; comment ces différences s'expliquent-elles? Et comment, d'autre part, peut-on expliquer que Poliakov lui-même ait pendant près de trente ans osé présenter sous des formes aussi différentes des textes censés être identiques?"
J'attends avec curiosité la réaction de M Poliakov et de ses amis quand sera soutenue, puis publiée, la thèse dont j'ai parlé plus haut. Le chercheur en question [Henri Roques] a fait des découvertes tout à fait intéressantes sur les écrits de Gerstein. Je préviens les amateurs de ne rien écrire sur Gerstein avant la publication de cette thèse qui sera très technique. L'affaire Gerstein apparaît de plus en plus comme une histoire de fou. L'histoire des confessions de Gerstein est très difficile à débrouiller, même sans tenir compte des reproductions malhonnêtes de ces confessions.
En plein déroulement de l'affaire civile dont j'ai longuement traité, de graves événements s'étaient produits pour Pierre Guillaume, pour ses amis et pour moi-même. Pendant quatre ans, nos adversaires ont conduit contre nous une série d'opérations (physiques et autres) qui étaient d'autant plus éprouvantes pour les santés et pour les nerfs que nous n'avions pour ainsi dire aucun moyen de répliquer. La presse, notamment, débordait d'un flot de haine à peine concevable. C'était de l'hystérie à répétition. Noam Chomsky était intervenu dans l'affaire, de facon pourtant bien anodine. M. Jean Pierre-Bloch, président de la LICRA, le 16 décembre 1980, venait parler de l'affaire sur les ondes de Radio Europe-1. Il était recu par son ami Yvan Levai, responsable de l'émission intitulée Expliquez-vous.... M. Jean Pierre-Bloch se livrait d'entrée de jeu à de violentes attaques contre nous. Il déclarait que cette affaire coûtait des sommes considérables à la LICRA. Il prétendait que, de mon côté, j'étais payé par le colonel Khadafi et que mes ouvrages étaient traduits dans toutes les langues du monde, et qu'il avait sur sa table des traductions de mes oeuvres en chinois! Il me traitait, bien entendu, de faussaire. Yvan Levai, de son côté, disait que l'aide que Noam Chomsky m'avait apportée était "un baiser au lépreux"; "Noam Chomsky, expliquait-il, petit-fils de rabbin et juif lui-même, avait voulu "embrasser sa propre mort"". Grâce aux qualités manoeuvrières de mon éditeur Pierre Guillaume, j'obtenais de passer le lendemain sur les ondes de la même radio. Yvan Levai, surexcité, me coupait constamment la parole. C'est alors que je prenais une grave décision. Je décidais que, puisque, pour une fois, j'avais le droit à la parole pendant quelques minutes, j'allais en profiter pour prononcer une phrase de soixante mots que j'avais depuis longtemps en tête et qui résumait le fond de ma pensée sur toute cette question des chambres à gaz et du génocide.
Si j'ai tant étudié autrefois la question des chambres à gaz, ce n'est évidemment pas en vertu d'une curiosité morbide pour le sujet. La chambre à gaz, la magique chambre à gaz, est la clé de voûte d'une immense construction qui s'appelle le mensonge de l'Holocauste. Si je me suis intéressé à cette clé de voûte, c'est parce qu'elle était le meilleur point par lequel je pouvais m'attaquer à cet immense édifice. Je crois pouvoir dire que maintenant, dans les milieux scientifiques, on ne croit plus guère aux chambres à gaz. Je pense ici à des historiens comme Raul Hilberg et non à des individus comme Elie Wiesel. Selon une formule employée par Céline en 1950, à la sortie d'une lecture du Mensonge d'Ulysse de Paul Rassinier, "C'était tout, la chambre à gaz! Ca permettait tout!" (Le Bulletin Célinien, périodique trimestriel, B.P. 70, 1000 Bruxelles 22, nº4, 4e trimestre 1982, "Céline devant le mensonge du siècle [suite]", par Robert Faurisson, p.5-6). Aujourd'hui, la clé de voûte du mensonge de l'Holocauste s'effrite et, par conséquent, l'immense construction est en péril. La chambre à gaz est l'arme du crime; le génocide est le crime; tous deux forment un seul et même mensonge historique; s'il y a mensonge, il faut dire qui sont les bénéficiaires et qui sont les victimes; en notre siècle tout devient rapidement une question d'argent et de politique; il faut donc dire si ce mensonge a ouvert la voie à une escroquerie politico-financière, et à laquelle.
Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que l'affaire de l'Holocauste est principalement utilisée par l'Etat d'Israel; c'est le mythe fondateur de cet état et l'arme nº1 de sa propagande; je ne le reproche pas à ce pays; je fais là une constatation. Je n'ai pas la naiveté d'oublier que tous les Etats se fondent en partie sur le crime, le sang, l'expropriation, l'injustice, la force, le mythe et le mensonge. Ici je désigne le mythe fondateur de l'Etat d'Israel; cela ne veut pas dire que je sois hostile à cet état et à ses citoyens. A l'inverse, je constate le mal que ce grand mensonge fait au peuple allemand et ce qu'il a permis de faire au peuple palestinien; et je suis bien obligé de constater que l'Allemagne, amputée d'un tiers de son territoire, scindée en deux parties, occupée par quatre armées, a des dirigeants qui, apparemment, sont obligés de pratiquer de la Realpolitik: c'est ainsi que les voix des dirigeants de l'Allemagne de l'Ouest font entendre la voix de leurs libérateurs de l'Ouest et que les dirigeants de l'Allemagne de l'Est font entendre la voix de leurs libérateurs de l'Est. C'est ce que j'ai voulu résumer dans ma phrase de soixante mots que j'ai, à la radio, fait précéder de l'avertissement suivant:
Attention! Aucun de ces mots ne m'est inspiré par une sympathie ou une antipathie politique!
Voici cette phrase que j'ai, par la suite, si souvent entendu lire devant les tribunaux, dans un silence et une attention extrêmes:
Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière, dont les principaux bénéficiaires sont l'Etat d'lsrael et le sionisme international, et dont les principales victimes sont le peuple allemand mais non pas ses dirigeants et le peuple palestinien tout entier.
Je savais d'avance que cette phrase serait l'objet de toutes sortes de malentendus sincères ou feints. En tout cas, je sais quelle en est la partie la plus sacrilège et la plus terrible à entendre: c'est la partie où je distingue le peuple allemand de la masse de ses dirigeants. Il faut croire que j'ai ouvert là une boîte de Pandore. Beaucoup de journaux ont censuré les cinq mots "mais non pas ses dirigeants". Gitta Sereny Honeyman l'a fait en coupant ma phrase à cet endroit et en remplacant les cinq mots par trois points de suspension. Arrivée à cet endroit, je suppose que, si elle est chrétienne, elle a dû faire son signe de croix (voy. article susmentionné du New Statesman, p.16).
L'escroquerie financière n'a jamais été à l'origine du grand mensonge. Le grand mensonge aurait pu ne pas avoir ce prolongement-là, mais il se trouve qu'il l'a eu et que je vise très particulièrement ici le sioniste Nahum Goldmann et l'Israélien Ben Gourion. Je défie un honnête homme de garder son sang-froid à la lecture du livre où Nahum Goldmann raconte comment il est arrivé à extorquer d'un Adenauer paralysé les formidables réparations de l'Accord dit de Luxembourg du 10 septembre 1952 (Le Paradoxe juif, Stock, 1976, p.152-165). C'est du racket de grand style; c'est le summum du poker tricheur, tout cela sur un fond de sentimentalité préfabriquée.[(6)]
Les bénéficiaires non principaux de toute cette affaire sont l'ensemble des vainqueurs de la seconde guerre mondiale; en effet, si les chambres à gaz homicides des Allemands n'ont pas existé, le "crime de guerre" par excellence pourrait être le gigantesque crématoire pour vivants de Dresde, ou Hiroshima ou Katyn.
Les victimes non principales sont le Vatican, le Comité i nternational de la Croix-Rouge, tous deux accusés par les exterminationnistes de n'avoir pas vu et dénoncé les chambres à gaz et le génocide; à propos des victimes non principales, il convient de souligner que les jeunes juifs sont, eux aussi, à leur manière, les victimes de cette religion ténébreuse et aberrante de l'Holocauste.
La LICRA, le MRAP et l'Amicale des anciens déportés d'Auschwitz déposaient, à la suite de l'audition de cette phrase, une plainte pour diffamation raciale (ce qui n'est pas bien grave) et une plainte pour incitation à la haine raciale (ce qui est grave).
Je n'ai pas pu assister au procès de première instance devant la même XVIIe chambre correctionnelle. La description m'a été faite de l'atmosphère détestable dans laquelle tout s'est déroulé. Je dois ici rendre un hommage particulier à Claude Karnoouh et à Jacob Assous, tous deux traités de renégats par leurs coreligionnaires juifs. Tous deux sont allés sensiblement plus loin que J.-G. Cohn-Bendit dans leur soutien à la thèse révisionniste. Claude Karnoouh, membre du CNRS, parlait devant le tribunal de la "révolution" apportée dans le travail de recherche historique par les découvertes révisionnistes et Jacob Assous déclarait, pour sa part, qu'il ne croyait plus maintenant ni aux chambres à gaz, ni au génocide. Des scènes pénibles se produisirent.
Quant au tribunal, il rendit un jugement qui restera dans les annales de la justice francaise. J'étais condamné pour les deux motifs de diffamation raciale et d'incitation à la haine raciale et cela à deux reprises car le procès était double (d'un côté la LICRA, et, de l'autre, le MRAP et l'Amicale d'Auschwitz). On me condamnait à trois mois de prison avec sursis (ce qui n'était pas grave) et à une peine d'amende (ce qui est banal), à payer des insertions du jugement dans la presse (ce qui est rituel), mais aussi fait sans précédent en France à payer le temps de lecture du jugement à la radio et à la télévision à heure de grande écoute. Le prix m'en serait revenu à l'époque à la somme astronomique pour moi de 3.600.000 F. Pour son honneur, un journal francais réagit assez vivement contre cette avalanche de procès, de condamnations et d'amendes: il s'agit du journal de gauche Libération. La plupart des journaux, sans doute gênés d'avoir à rapporter pareille nouvelle, cachèrent le fait que le tribunal avait institué une nouvelle peine: ces lectures dispendieuses à la radio et à la télévision d'un jugement de tribunal (voy. Le Matin de Paris, 26 juin 1981, p.13 et 27-28 juin, p.12; Le Monde, 30 juin, p.15; Libération, 9 juillet, p.12).
En seconde instance, je pus assister au procès et m'expliquer. Il se produisit un fait inattendu: la cour d'appel maintint la condamnation à trois mois de prison avec sursis mais elle supprima le motif d'incitation à la haine raciale; par-dessus tout, elle supprima toute mesure de publication, même dans la presse; je pense qu'elle s'était rendu compte que les journaux, la radio et la télévision avaient déjà fait suffisamment de tapage autour de mes condamnations.
Pour la première fois dans ces années de lutte, je crus trouver un peu d'oxygène. Ainsi, par cet arrêt du 23 juin 1982, j'apprenais que je n'aurais pas à payer 3.600.000 F. C'est dix mois plus tard, le 26 avril 1983, que j'apprenais une autre bonne nouvelle: celle de l'arrêt qui déclarait à mon propos: "Personne ne peut, en l'état, le convaincre de mensonge..." Sans doute s'agissait-il, dans les deux cas, comme dans le cas Poliakov, de condamnations, mais il faut bien admettre que ces condamnations allaient en s'allégeant considérablement.
Au fil des années 1981, 1982 et 1983, mes condamnations s'allégèrent progressivement de facon notable au point de provoquer le désarroi de la LICRA et des exterminationnistes. Pour finir, la première chambre de la cour d'appel avait presque fini par dire: "Les révisionnistes ont raison de nier l'existence des chambres à gaz et de refuser toute valeur aux témoignages en sens contraire". Pour m'en tenir strictement à ce que cette cour d'appel a décidé le 26 avril 1983, je crois pouvoir dire que cet arrêt, appelé à faire jurisprudence, a permis de marquer au moins deux points :
1. Il ne semble plus permis en France de nous traiter, comme on l'a fait de toutes parts pendant plus de quatre ans, de menteurs, de faussaires, de falsificateurs, ou encore de nous accuser de mauvaise foi, de légèreté, de négligence et d'ignorance délibérée;
2. Il semble désormais permis, en se fondant sur les travaux révisionnistes, de dire que les chambres à gaz homicides des Allemands n'ont pas eu d'existence dans la réalité et de suspecter tous les témoignages émis en sens contraire depuis quarante ans; toutefois, ces opinions, contraires à la vérité officielle, peuvent être émises sous réserve de marquer, encore mieux que je ne l'ai fait, du respect pour les victimes des persécutions et des déportations et à condition de veiller, avec encore plus de soin que je n'en ai eu, à ne paraître outrageant ou blessant pour personne.
J'ignore à quoi attribuer cette évolution favorable des tribunaux francais. Je croirais volontiers que nous en sommes en partie redevables à l'action politique de Menahem Begin telle qu'elle a été percue en France et dans le monde. Il y a aussi les crises de délire collectif que la presse et les pouvoirs publics ont déclenchées ou laissé se déclencher en France à propos de la projection du docu-drame Holocauste, de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, de l'attentat contre un restaurant juif de la rue des Rosiers, de l'affaire Papon, de l'affaire Barbie ou de l'affaire des carnets de Hitler. Selon la formule de Dominique Jamet, un éditorialiste du journal Le Quotidien de Paris (publication qui a pourtant tendance à voir des antisémites partout), les Francais ont pu finir par avoir l'impression que les sionistes cherchaient finalement "à tirer des chèques en blanc sur l'Holocauste".
Mais, sur le sujet même des chambres à gaz et du génocide, il y a en France un doute manifeste des esprits quant à la doctrine officielle. Ce trouble s'est traduit par les quelques faits suivants:
P. Vidal-Naquet publie "Un Eichmann de papier"; je publie ma Réponse à P.Vidal-Naquet.
En 1980, Pierre Vidal-Naquet eut la maladresse de publier contre moi un travail d'amateur intitulé "Un Eichmann de papier" (Esprit, septembre 1980, p.8-52), avec un complément de Pitch Bloch, p.536; le tout a été repris avec des changements et des additions dans Les Juifs, la mémoire et le présent, Petite Collection Maspero, 1981, 302p., p.193-289). Je répondis à cette publication dans ma Réponse à Pierre Vidal-Naquet (2e édition augmentée, La Vieille Taupe, 1982, 96p.). Toute question de polémique mise à part, il est intéressant de constater à quel point P. Vidal-Naquet a été obligé de faire des concessions au révisionnisme historique: sur le Journal d'Anne Frank à l'authenticité duquel il ne croit plus, sur les aveux extorqués aux nazis, sur Pery Broad, sur le procès de Nuremberg, sur les faux témoignages et impostures concernant le chapitre des chambres à gaz, etc.
Georges Wellers publie Les Chambres à gaz ont existé.
En 1981, Georges Wellers publiait un livre intitulé Les Chambres à gaz ont existé / Des documents, des témoignages, des chiffres, Gallimard, 1981, 229p. Ce livre a beaucoup servi notre cause, d'abord par son titre, ensuite par son contenu. Il est consacré à Auschwitz. L'auteur n'a pas osé y faire paraître une seule photo de la chambre à gaz qu'on visite à Auschwitz-i, ni une photo des ruines de chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau, ni une photo des diverses reconstitutions et maquettes du Musée d'Etat d'Auschwitz. En revanche, il a reproduit les photos aériennes publiées par Brugioni et Poirier qui, si elles prouvent quelque chose, c'est bien l'impossibilité de l'existence de chambres à gaz à Auschwitz. Wellers n'a fourni que des photos de plans de crématoires. Il n'a pas osé produire une seule des nombreuses photos qu'on possède des crématoires eux-mêmes. Il a tronqué des textes. Je recommande toujours son ouvrage à ceux qui croient que les chambres à gaz ont existé.
Même dans Le Monde juif l'exterminationnisme bat en retraite
Georges Wellers aggravait son cas l'année suivante. Devant les progrès des révisionnistes, il semble avoir eu une réaction de panique. Il s'est mis à battre en retraite d'une facon subite et déconcertante. Dans la revue qu'il dirige, il a préfacé une longue et fastidieuse étude dont la thèse, tout à fait inattendue, est la suivante: à considérer les plans des Krema-IV et V d'Auschwitz-Birkenau et à considérer les reconstitutions matérielles que nous pouvons opérer à partir des ruines, il faut bien se rendre à l'évidence: ces bâtiments n'ont jamais été concus ni construits autrement que comme de vulgaires crématoires et non pour contenir des chambres à gaz homicides. Cependant, comme il y a des témoignages qui disent que ces bâtiments ont servi au gazage, puis à la crémation de milliers de gens, il faut croire que les Allemands ont, par la suite, procédé à des transformations; cependant, dit l'auteur, il faut admettre que tout cela respire, de la part des Allemands, l'improvisation hâtive et le "bricolage" (Le Monde juif, nº107, juillet-septembre 1982, "Les "Krematorien"IV et V de Birkenau et leurs chambres à gaz, construction et fonctionnement", par Jean-Claude Pressac, p.91-131). C'est dans cette étude qu'il apparaît que les seules mentions ou les seuls vestiges matériels de chambres à gaz qu'on ait pu trouver à Auschwitz concernent des chambres à gaz de désinfection.
21 avril 1982: Les exterminationnistes créent une association pour la recherche des preuves de gazages
Rien ne montre mieux l'évolution de la situation que le fait que je vais maintenant rapporter. On se souvient de la fameuse déclaration des trente-quatre historiens dans Le Monde du 21 février 1979. Vidal-Naquet et Poliakov en avaient pris l'initiative. Dans cette déclaration, il était dit que le génocide était une vérité d'évidence et qu'il ne fallait pas se demander comment un tel meurtre de masse avait été techniquement possible:
Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu'il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement: il n'y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l'existence des chambres à gaz.
C'est de cette mémorable déclaration, due à trente-quatre historiens dont pas un seul, sauf Léon Poliakov, n'était spécialiste de la période considérée, que Lucy S. Dawidowicz pensait qu'elle "pouvait bien servir de guide aux historiens américains" (Keith Stimely, The Journal of Historical Review, printemps 1984, p.6).
Vidal-Naquet s'est mis personnellement trois fois en contradiction avec une telle affirmation. D'abord, en invitant les signataires à se mettre au travail sur la question des chambres à gaz; c'est ce qu'il devait involontairement et ingénument reconnaître dans l'ouvrage susmentionné, Les Juifs, la mémoire et le présent, sorti des presses en janvier 1981 et où on lit en page 196:
Bon nombre d'historiens ont signé la déclaration publiée dans Le Monde du 21 février 1979; très peu se sont mis au travail, une des rares exceptions étant F. Delpech.
Puis il s'est mis en contradiction avec lui-même en publiant "Un Eichmann de papier". Mais, surtout, il est parvenu au summum de la contradiction le 21 avril 1982. Ce jour-là, une étrange association déposait ses statuts à la Préfecture de Police de Paris: l'ASSAG (Association pour l'étude des assassinats par gaz sous le régime national-socialiste). Cette association se donnait pour objet, selon son propre statut, de:
rechercher et contrôler les éléments apportant la preuve de l'utilisation des gaz toxiques par les responsables du régime national-socialiste en Europe pour tuer les [sic] personnes de différentes nationalités; contribuer à la publication de ces éléments de preuve; prendre à cet effet tous les contacts utiles au plan national et international [en particulier avec le groupe de travail international animé par Hermann Langbein].
Parmi les membres de cette association figurent Vidal-Naquet, Wellers, Bernard Jouanneau, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, le chef de cabinet du ministre des Anciens Combattants, un membre du ministère de la Culture, un ancien membre du ministère de l'Intérieur, le directeur de la Documentation francaise et quelques autres célébrités. La responsable est Mme Postel-Vinay. L'ASSAG sera dissoute quand elle aura fini son travail. Aux dernières nouvelles, elle est devenue une sorte d'association clandestine; elle cherche à se cacher; si on l'interroge sur son travail, Mme PostelVinay répond que l'ASSAG "en est au stade de la réflexion".
Une grande exposition officielle antirévisionniste; un tract révisionniste en dénonce les supercheries; la poursuite de l'exposition est annulée
En même temps était mise sur pied par le ministère des Anciens Combattants une opération annoncée à son de trompe comme devant répliquer à la "banalisation du nazisme". Cette expression, qui semble avoir été lancée par Simone Veil, a d'abord le sens suivant: on tend aujourd'hui à faire du nazisme un phénomène banal en minimisant ses horreurs, lesquelles auraient été sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Mais cette expression est aussi employée pour éviter le mot de " négation " (négation de l'Holocauste). En 1981, Alain Finkielkraut publiait contre le révisionnisme un livre intitulé L'Avenir d'une négation (je ne peux parler de ce livre; je ne comprends pas la langue de M. Finkielkraut).
La vaste et coûteuse opération montée par le ministère des Anciens Combattants et, en particulier, par une Mle Jacobs, était une exposition de la déportation. Dressée sur la place du Trocadéro à Paris, elle devait ensuite faire le tour de toutes les grandes villes de France. Je visitais attentivement cette exposition qui disposait de moyens sophistiqués. J'y relevais quelques belles supercheries. Avec Pierre Guillaume je rédigeais un tract où étaient décrites ces supercheries. Seuls quelques tracts allaient être distribués (clandestinement, à cause de la présence de la police). Le résultat ne se fit pas attendre. A sa fermeture, l'exposition était transférée dans une ville de l'ouest de la France (le ministère des Anciens Combattants n'avait pas eu le temps de revenir sur la décision prise); après quoi la coûteuse exposition disparaissait définitivement du circuit. Elle a probablement été remisée dans le garde-meubles du ministère. Mle Jacobs répond officiellement que cette exposition est l'objet de retouches; la date de la fin des retouches n'est pas prévisible, ajoute-t-elle.
Un colloque international de la Sorbonne de sens antirévisionniste se termine sur un constat d'échec.
L'offensive antirévisionniste allait connaître son apogée avec le colloque international sur "L'Allemagne nazie et l'extermination des juifs". Le colloque se tint à la Sorbonne sous l'égide de la Sorbonne, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales et... de la Fondation du judaisme, du 29 juin au 2 juillet 1982. Vidal-Naquet, professeur d'Histoire de l'Antiquité à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, en était la cheville ouvrière. Les présidents étaient Raymond Aron et Francois Furet, tous deux d'origine juive comme Vidal-Naquet lui-même et comme une bonne partie des participants. Je demandais de participer à ce colloque ou à y assister avec l'engagement, si nécessaire, de ne pas y prendre la parole. Francois Furet me refusa cette présence même muette, parce qu'il avait lu certains de nos ouvrages, qu'il savait que je niais l'existence des fours crématoires (sic) et parce que j'étais tenu pour un imposteur par la communauté scientifique. J'eus beau lui faire remarquer que le meilleur moyen de démasquer un imposteur était de le faire venir s'expliquer en public, Francois Furet maintint son refus. Raymond Aron, homme pourtant plein de finesse, me répondait: "Vous comprenez, il y a des vérités qui sont établies pour toujours".
Le colloque se tint dans un étonnant contexte de mesures policières et de fouilles individuelles par des jeunes gens de la Fondation du judaisme. Le stationnement le long des trottoirs de la Sorbonne était interdit. Malgré cela, Pierre Guillaume et moi-même nous parvenions à faire une brève incursion dans le hall, le temps de distribuer quelques exemplaires de ma Réponse à P.Vidal-Naquet (brochure qui venait juste de paraître), y compris à l'intéressé lui-même qui me croyait mort. Les vigiles vécurent pendant plusieurs jours dans la hantise d'une apparition de ceux qu'ils appelaient les "faurissonniens". Le colloque, ainsi que nous devions l'apprendre par diverses voies, allait tourner au fiasco et à la dispute. D'abord apparut la pittoresque division entre "intentionnalistes" et "fonctionnalistes" de la solution finale; ce phénomène de transformation d'historiens en métaphysiciens prouvait la déliquescence de la thèse exterminationniste. Vidal-Naquet se fit insulter et traiter de "faurissonnien"suprême injure parce qu'il avait écrit "Un Eichmann de Papier". Raymond Aron et Francois Furet qui, au fond, ne connaissaient rien de l'histoire du prétendu génocide découvrirent progressivement que la thèse exterminationniste reposait en grande partie sur des spéculations et des supputations plutôt que sur des faits historiquement établis. Il était prévu que, pour donner plus de retentissement à ce colloque, ce dernier serait suivi d'une conférence de presse. Vidal-Naquet n'y parut pas. Les professeurs Furet et Aron furent seuls à tenir cette conférence qui, avec leur accord, fut enregistrée par un Australien de nos amis. Il en ressortit que les deux professeurs venaient de découvrir que, "malgré les recherches les plus érudites", on n'avait jamais pu trouver un ordre de Hitler d'exterminer les juifs. Mieux, Raymond Aron déclarait: "Dans le déroulement, on n'a pas trouvé l'activité personnelle de Hitler". Interrogé sur les procès intentés à Faurisson, les deux professeurs répondaient qu'à titre personnel ils trouvaient ces procès absurdes et Raymond Aron commencait une phrase qui est la suivante:
Je trouve absurde que des organisations juives fassent des, des... [inaudible]
Le contexte donne à entendre que le mot manquant était celui de "procès" ou un terme approchant. Les deux professeurs se risquaient jusqu'à dire qu'il leur semblait que Vidal-Naquet lui-même était peut-être hostile à ces procès. Or, Vidal-Naquet avait, en fait, de 1979 à 1982, joué le rôle d'un procureur ou d'un commissaire politique dans tous mes procès.
Avant ce colloque, le journaliste francais, d'origine juive, Guy Sitbon, correspondant permanent du Nouvel Observateur aux Etats-Unis, avait eu un entretien avec Raul Hilberg. Je souhaiterais la publication de cet entretien en anglais. Guy Sitbon appartenait à l'hebdomadaire qui m'avait le plus vivement attaqué en 1979, mais cela avait été l'occasion pour moi de prendre contact avec certains journalistes du Nouvel Observateur et, en particulier, avec son directeur, Jean Daniel; j'avais eu avec ce dernier un échange de lettres qui l'avait, je pense, indigné, bouleversé et instruit. Dans son entretien avec Hilberg, Guy Sitbon ne ménageait pas l'historien et, sur la question des chambres à gaz, on peut dire qu'il le mettait au pied du mur. C'est depuis la lecture de cet entretien que les Francais ont pu se rendre compte que Hilberg ne possède aucun argument en faveur de l'existence des chambres à gaz. Du moins n'a-t-il visiblement pas été en mesure, à mon avis, d'en fournir un seul à Guy Sitbon (Le Nouvel Observateur, Le Document de la semaine, "Les Archives de l'horreur", un entretien avec Raul Hilberg, 3-9 juillet 1982, p.703, 756). Au passage, Hilberg déclarait à propos des révisionnistes:
Je dirai que, d'une certaine manière, Faurisson et d'autres, sans l'avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d'engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils ont obligé à rassembler davantage d'informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s'est passé (p.71).
Un autre entretien avec Hilberg est intéressant, mais à un moindre degré parce que l'interrogateur ne connaissait pas son sujet aussi bien que Guy Sitbon. Voyez tout de même: Newsday (Long Island, NY), 23 February 1983, p. II/3, "The Holocaust in Perspective", par George DeWan, où on lit notamment ceci à propos du génocide:
But what began in 1941 was a process of destruction not planned in advance, not organized centrally by any agency. There was no blueprint and there was no budget for destructive measures. They were taken step by step, one step at a time. Thus came about not so much a plan being carried out, but an incredible meeting of minds, a consensus mind reading by a farflung bureaucracy.
(Mais ce qui commenca en 1941 fut un processus de destruction [des juifs] non planifié à l'avance, non organisé ni centralisé par une agence quelconque. Il n'y eut pas de schéma directeur et il n'y eut pas de budget pour les mesures de destruction. Celles-ci furent prises étape par étape, une étape à la fois. Le résultat fut qu'il se réalisa non tant un plan qu'une incroyable rencontre des esprits un consensus télépathique au sein d'une vaste bureaucratie.)
Bien sûr, on aimerait que Raul Hilberg récrive maintenant son ouvrage sur la destruction des juifs européens à la lumière de la nouvelle vision qu'il nous donne ainsi. Le "step by step" (le processus étape par étape) serait intéressant à examiner et, notamment, le "step" qui aurait vu des bureaucrates allemands décider de la construction des chambres à gaz, lesquelles, étant des réalités physiques, auraient eu besoin, pour être concues, réalisées et mises en oeuvre, d'études techniques novatrices, de plans de masse et de plans de détails, de concertations purement techniques entre ingénieurs, architectes, médecins spécialisés en toxicologie et militaires, sans compter les autorisations de livraison de matériel en temps de guerre, les missions de travail ou d'inspection, un énorme budget, une entente avec les chemins de fer allemands, avec les usines productrices de coke, avec la maison Topf & Soehne, avec la DEGESCH, la DEGUSSA et bien d'autres entreprises chimiques, et tout cela, bien entendu, avec des mesures draconiennes pour assurer le secret des préparatifs (ce qui n'est peut-être pas du tout impossible), le secret du fonctionnement (ce qui est redoutablement difficile) et la disparition, en cas de défaite militaire suivie d'une ouverture de toutes les archives par l'ennemi, de la moindre trace du plus formidable crime de tous les temps (ce qui est humainement impossible). Hilberg a du travail en perspective, ne serait-ce que sur le "step" des chambres à gaz; il devrait suspendre toute autre recherche au bénéfice de cette recherche-là.
Signes de progrès du révisionnisme historique en France
Edgar Morin, sociologue de grande réputation, d'origine juive, écrivait dans son livre Pour sortir du xxe siècle (Fernand Nathan, 1981, p.192) la simple phrase suivante:
Il importe, à mon avis, de re-vérifier la chambre à gaz dans les camps nazis.
Ce singulier de "la chambre à gaz" a son importance. Edgar Morin a étudié en spécialiste le phénomène des rumeurs. S'il parle de "la chambre à gaz", c'est qu'il s'agit pour lui de la chambre à gaz comme représentation (possible) de l'esprit.
August von Kageneck est correspondant de Die Welt à Paris. Dans ses apparitions à la télévision francaise, il n'est pas tendre pour les nazis. Or, il publiait en janvier 1983 dans Le Quotidien de Paris (22 janvier 1983, p.4) un article intitulé "Le danger révisionniste " dans lequel il écrivait notamment:
Des "révisionnistes" font leur apparition et mettent en doute le caractère criminel du régime hitlérien [...]. Pour eux, il n'y avait pas de plan d'extermination pour les juifs; leur drame (si drame il y avait car les camps de la mort sont une invention des juifs) était la conséquence de la guerre imposée à l'Allemagne. De tels arguments sont dangereux car ils contiennent une part de vérité [...]. Il serait donc sage d'examiner sérieusement certains de ces arguments et de séparer le bon grain de l'ivraie.
Le 27 avril 1983, pour la première fois, je suppose, une publication en langue arabe de bonne tenue publiait une interview très soignée et ornée de photos d'une vraie chambre à gaz américaine et de la fausse chambre à gaz d'Auschwitz sous le titre:
Le Professeur Faurisson: "Les chambres à gaz nazies et le génocide des Juifs: mensonge historique" (magazine Kol Al Arab [Tous les Arabes], nº35, 27 avril 1983, p.47-53).
Le 15 juin 1983, Le Monde, en page 10, rapportait qu'à l'occasion de l'affaire Barbie Monseigneur Albert Decourtray, archevêque de Lyon, dénoncait
le puissant et inquiétant courant contemporain de banalisation du nazisme, auquel les Chrétiens ne sauraient consentir.
Le révisionnisme a fait son entrée dans un récent manuel d'histoire destiné aux élèves préparant le baccalauréat. Il est, bien entendu, dénoncé comme un danger. Voici en quels termes:
L'impossible oubli.--Près de 40 ans après la libération des camps par les Alliés, les "révisionnistes" continuent de nier le génocide et cherchent à réhabiliter les nazis, malgré les nombreux témoignages, documents et travaux historiques qui en attestent la véracité. Il convient donc de rappeler avec force que les chefs nazis ont bien ordonné, organisé et fait exécuter l'Holocauste à partir de 1941. Dès 1942, le monde entier disposait d'informations sur l'extermination en cours. Les Allemands savaient: "Il ne faut pas croire ceux qui prétendent qu'ils ne savaient pas", a déclaré le Dr Frank au procès de Nuremberg. Les pays neutres, la Croix-Rouge, les Eglises, le Vatican, les alliés savaient, mais le "terrifiant secret" a été étouffé jusqu'à la Libération (Histoire pour Classes Terminales, ABC éditions, 1983, p.36).
Parfois, les journalistes semblent éprouver de la gêne à employer l'expression de "chambre à gaz". Le journaliste André Wurmser, dans le journal communiste L'Humanité ("Grandes manoeuvres ", 3 mai 1983, p.1), cite "les fours crématoires et les chambres de torture".
Un phénomène significatif, du côté de ce qu'on appelle l'extrême droite, laquelle représente environ 2% de l'électorat francais, est qu'elle vient de sortir de la réserve et de la crainte où elle se tenait. Un hebdomadaire de qualité comme Rivarol a fini par parler des révisionnistes et même avec des révélations intéressantes. Dans un article intitulé "La vérité au compte-gouttes", l'éminent critique Robert Poulet écrit:
Je connais des historiens de premier plan, spécialistes de l'époque 1933-1945, qui se déclarent "dans l'impossibilité de dire dès à présent le fond de [leur] pensée, parce qu'elle ne serait pas acceptée du public, même le plus cultivé". Ils ont pris leur parti de le "préparer progressivement" à une évolution dont ils n'escomptent pas l'aboutissement au-delà des mensonges et des préjugés qui remplissent les journaux et les bibliothèques avant de longues années (Rivarol, 25 février 1983, p.11).
Jacques Benoist-Méchin, récemment décédé, avait écrit une monumentale Histoire de l'armée allemande; en 1966, il en avait publié le 6è tome qui s'arrêtait à la date du 3 septembre 1939. Rivarol, juste après la mort de l'historien, publiait un texte de l'avocat Charles Filippi. Ce dernier y révélait pourquoi J.Benoist-Méchin disait avoir interrompu son oeuvre à cette date. Voici la réponse qu'il aurait donnée par écrit à son ami Charles Filippi:
C'est que, pour la première fois dans l'histoire, on en est arrivé à un point où l'on ne peut plus écrire l'histoire sans se faire complice d'un énorme mensonge [...] Maurice Bardèche fut incarcéré pour avoir dénoncé la mascarade de Nuremberg. --Trente-cinq ans après, c'était le Professeur Faurisson qui non seulement était voué à l'exécration populaire, mais encore privé de sa chaire d'enseignement [ici, J. Benoist-Méchin fait erreur] pour ne pas admettre la seule version autorisée des camps et des chambres à gaz. Telle est l'explication de mon silence. (Rivarol, "Les raisons d'un silence", 11 mars 1983, p. 9).
J. Benoist-Méchin était-il trop pessimiste?
Un historien francais, courageux mais d'une grande prudence, vient de publier dans Le Figaro (8 juillet 1983, p.2) un habile compte rendu du récent ouvrage de Serge Klarsfeld sur Vichy et les Juifs (Fayard, 1983, 544p.); il y démasque subtilement en Klarsfeld un "justicier" qui essaie de se faire passer pour un historien et dont l'éditeur ne recule pas devant la manipulation photographique, "subterfuge de librairie". Cet historien, à qui il est arrivé de commettre lui-même de graves erreurs dans le sens exterminationniste, est Henri Amouroux, auteur d'une remarquable série non encore achevée et intitulée La Grande Histoire des Francais sous l'Occupation (éd. Robert Laffont). Mais Klarsfeld lui-même se met par moments à suivre l'exemple révisionniste et il commence une ébauche de vérification de ce qu'il publie. Dans Vichy et les Juifs, il s'avise de reconnaître que les photos dont on prétend qu'elles représentent les juifs parqués au Vélodrome d'hiver en 1942 (des photos qui ont fait le tour du monde et qui sont dans une quantité d'ouvrages et de musées) représentent en réalité des "collaborateurs" des Allemands parqués au Vélodrome d'hiver en 1944. Il reste à Klarsfeld à ne plus tronquer des photographies de Drancy pour les faire apparaître pitoyables. Il lui reste surtout à éventuellement ressusciter tous les juifs qu'il a présentés comme morts dans son Mémorial de la Déportation des Juifs de France sans vérifier sérieusement s'ils étaient morts.
Même les duettistes Michael R. Marrus, de l'Université de Toronto, et Robert O. Paxton, de Columbia University, tous deux spécialistes d'histoire francaise contemporaine, sont en progrès révisionniste; leur récente étude sur "The Nazis and the Jews in Occupied Western Europe, 1940-1944" (Journal of Modern History, University of Chicago, nº54, décembre 1982, p.687-714) laisse l'impression que la prétendue volonté d'extermination des juifs a été un échec relatif. Ils reconnaissent qu'en France, un pays si longuement occupé par les Allemands, seul environ un cinquième des juifs (francais, étrangers, apatrides, indéterminés) ont été déportés, ce qui implique que les quatre autres cinquièmes environ ne l'ont pas été: étrange résultat d'une prétendue volonté d'extermination systématique. Cela dit, leur étude regorge encore d'inventions de la propagande de guerre. Par exemple, si, à la page 714, ils écrivent qu'à la date du 24 octobre 1944 "l'usine de mort située en Pologne n'allait plus fonctionner que quelques jours encore", ce ne peut être que par allusion à l'ordre de Himmler de mettre fin à l'extermination des juifs par le gaz: un ordre purement mythique daté avec précision du 22 (ou du 25) novembre 1944. Il y a longtemps que les historiens savent que cet ordre n'a jamais pu être produit (voyez la célèbre thèse d'Olga Wormser-Migot, Le Système concentrationnaire nazi, 1932-1945, Paris, P.U.F., 1968, p.13).
Un certain courage commence à se manifester en France. Le fait le plus spectaculaire à ce propos ne manque pas de pittoresque. La revue Lui, qui est l'équivalent francais de Play-Boy et qui, à côté d'articles lestes et de photos de nus, a l'habitude de reproduire des interviews de personnalités politiques sur des sujets graves, vient de publier une remarquable interview de Léon Degrelle et ce dernier, comme s'en doutent ceux qui le lisent, a su trouver des formules suggestives pour exprimer son scepticisme, sinon son incroyance totale, à propos des chambres à gaz (Lui, nº233, juin 1983, passim entre p.73 et 178).
Ce courage est communicatif. Dans un domaine sensiblement différent, l'avocat de Klaus Barbie, Me Jacques Vergès, au lieu de jouer le jeu habituel des avocats depuis la Libération qui consiste à ne lever aucun lièvre, vient de faire remarquer que son client était en prison en vertu d'une loi qui n'existe pas en France; en effet, jamais, semble-t-il, le Parlement francais n'a voté de loi sur les crimes dits "contre l'humanité"; il n'existe donc aucune échelle de peines et Barbie n'est en prison qu'au titre des crimes qu'il aurait commis "contre l'humanité". Il semble qu'un des milieux les plus touchés par l'influence encore bien modeste du révisionnisme historique soit celui des avocats et des magistrats de Paris et de Lyon.
Inquiétude grandissante de Simone Veil; pour elle, il n'y a ni preuve, ni témoins des chambres à gaz parce que les nazis auraient tout fait disparaître
Simone Veil montre une inquiétude grandissante devant ce qu'elle appelle la "banalisation du nazisme". Deux semaines après l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 26 avril 1983 paraissait dans France-Soir magazine (7 mai 1983, p.47) une interview de Simone Veil; le titre en était: "La mise en garde de Simone Veil à propos des carnets d'Hitler: "On risque de banaliser le génocide". Voici en quels termes elle rattachait mon procès civil à l'affaire des carnets de Hitler. La liaison des idées n'est pas trop claire mais on voit tout de même bien l'inquiétude de la personne:
Ce qui me frappe aujourd'hui, c'est le paradoxe de la situation: on publie un journal attribué à Hitler avec un grand renfort de publicité et beaucoup d'argent sans, semble-t-il, prendre de grandes précautions pour s'assurer de son authenticité, mais, dans le même temps, au cours d'un procès intenté à Faurisson pour avoir nié l'existence des chambres à gaz, ceux qui intentent le procès sont contraints d'apporter la preuve formelle de la réalité des chambres à gaz. Or, chacun sait que les nazis ont détruit ces chambres à gaz et supprimé systématiquement les témoins.
Sur cette réaction au procès civil, je ferai quelques remarques:
1) " Chacun sait " n'est pas un argument sérieux;
2) Il est paradoxal que Simone Veil, magistrat de formation, s'étonne de ce qu'on demande à un accusateur d'essayer de fournir la preuve de son accusation;
3) Les avocats de la partie adverse, parmi lesquels figurait un fils de Simone Veil, avaient pendant quatre ans soutenu qu'il existait une foule de preuves et une abondance de témoignages sur l'existence des chambres à gaz; selon une déclaration de M. Jean Pierre-Bloch, "les meilleurs avocats" de la LICRA, "Maîtres Jouanneau, Badinter et Marc Lévy", avaient été envoyés en Pologne et à Jérusalem pour recueillir de telles preuves; le tribunal de première instance et la cour d'appel avaient été inondés d'un flot de pièces; la partie adverse avait demandé et obtenu communication, par la direction de la justice militaire francaise, d'un énorme dossier: celui d'un des procès du Struthof; nous avions démontré le caractère fallacieux de ces prétendues preuves et de ces prétendus témoignages; Simone Veil nous donnerait-elle implicitement raison?
4) La parade que croit trouver Simone Veil à cette absence de preuves et de témoins est illusoire; elle consiste, en effet, à substituer à une accusation sans preuve une autre accusation sans preuve, car où sont les preuves que les Allemands aient détruit ces chambres à gaz et supprimé systématiquement les témoins?
5) On serait curieux de savoir ce que pense maintenant Simone Veil des locaux aujourd'hui présentés comme chambres à gaz ("en état d'origine" ou même à l'état de ruines et quel crédit elle accorde aux innombrables témoignages écrits et oraux, à commencer par celui de Filip Muller, intitulé Trois ans dans une chambre à gaz d'Auschwitz, qui a obtenu à l'unanimité des votants le prix Bernard Lecache décerné par la LICRA?
6) Enfin, et surtout, s'il n'y a ni preuves, ni témoignages, devant quoi nous trouvons-nous?
Pour autant qu'on puisse prévoir l'avenir d'un phénomène qui est en pleine transformation, je dirais que l'avenir du phénomène révisionniste dépendra en grande partie de la situation politique internationale et, en particulier, de la situation au Proche-Orient. L'Etat d'Israel est obligé de trouver une parade à l'effritement accéléré de son mythe fondateur. Nous ignorons encore si des parties du monde arabo-musulman vont prendre à leur compte les découvertes du révisionnisme historique. Il est certain que, dans les pays occidentaux, le vacarme fait autour de l'Holocauste ira en s'aggravant. Encore plus de milliards vont être consacrés à une tentative d'assourdissement de la rumeur révisionniste. Echaudé par l'échec de la tentative de répression judiciaire en France, le lobby holocaustique va hésiter à employer de nouveau cette arme de facon directe. Il faut s'attendre plutôt à une série ininterrompue de Hollywooderies en tout genre. J'attends personnellement avec curiosité la construction du Mémorial de l'Holocauste à Washington. Comment ces gens vont-ils essayer de nous faire croire aux chambres à gaz? La France a été pour eux un terrain de manoeuvres et d'essais; ils ont, sur tous les points, subi de graves revers. Pour ne prendre que cet exemple, si les responsables du Mémorial s'avisent de présenter aux visiteurs un document quelconque, une photo quelconque prétendant établir l'existence d'une seule chambre à gaz homicide, il sera facile par l'effet d'un seul tract de montrer les supercheries. Ils seront obligés de battre en retraite sur ce point comme l'ont fait ceux qui, à Paris, avec beaucoup d'argent et cent appuis officiels, ont été forcés de renoncer à leur exposition [partie du Trocadéro en avril 1982].
Nous avons, en France, subi l'épreuve du feu et les thèses révisionnistes ont prouvé leur solidité, mais il ne faut pas se cacher la partie négative du bilan: l'usure des nerfs, des santés, les pertes d'argent et la considérable perte de temps pour la continuation de nos recherches. Depuis deux ans au moins, les chambres à gaz sont, comme le dit le Dr Butz, "overkilled" (plus que tuées). Depuis deux ans, on m'a fait perdre mon temps. Je n'éprouve plus de curiosité intellectuelle pour ce sujet. Je voudrais me tourner vers la question suivante: "Combien est-il mort de juifs pendant la dernière guerre du fait des Allemands?" J'entreprendrais cette enquête sur d'autres bases que celles qui ont été jusqu'ici généralement employées, en particulier par Paul Rassinier et Walter N. Sanning.
Nous essaierons enfin de trouver le moyen de publier trois livres: celui d'A. R. Butz, qui inquiète beaucoup Vidal-Naquet; celui de Wilhelm Staeglich et, enfin, la thèse du spécialiste de Gerstein [Henri Roques]. La preuve des difficultés que nous rencontrons se trouve illustrée par le fait que le livre d'A. R. Butz aurait déjà dû être publié il y a cinq ans, et celui de W. Staeglich, il y a trois ans.
En France, on ne s'ennuiera pas en 1983-1984: une importante rencontre va avoir lieu entre Elie Wiesel et Francois Mitterrand qui, ensemble, et avec Max Gallo probablement, échafauderont, je pense, une vaste opération de propagande exterminationniste. Elie Wiesel vient parler à peu près tous les dimanches aux téléspectateurs francais. On dirait que sa pensée ne quitte pas les révisionnistes. En 1982, il publiait en francais Paroles d'étranger (éd. du Seuil, 1982, 192p.). Aux pages 23, 91-94 et 103, pour parler des révisionnistes, il usait des termes suivants:
pamphlétaires indécents à l'esprit moralement dérangé; [auteurs de] pamphlets; pseudo-historiens; ces personnages haineux et hargneux; c'est à y perdre la raison; toute cette affaire relève de la démence; vulgarité; laideur écoeurante; accusateurs indécents...
Elie Wiesel s'est installé dans un rôle qu'il ne quittera pas de sitôt: celui du témoin professionnel. Appliqué à cet homme, le mot de témoin est à prendre dans un sens particulier. Les témoins que, de son côté, il affirme avoir rencontrés sont, eux aussi, d'une espèce particulière. Dans le même ouvrage, il évoque Babi-Yar, cet endroit où les Allemands ont fusillé des Soviétiques, juifs ou non juifs. Pour lui, Babi-Yar est avant tout un haut lieu du martyre juif. Là-bas, la terre elle-même, nous assure-t-il, a su protester contre le sang juif versé. C'est ainsi qu'il en vient à écrire:
Plus tard, j'appris par un témoin que [après une exécution massive de juifs], pendant des mois et des mois, le sol n'avait cessé de trembler; et que, de temps en temps, des geysers de sang en avaient giclé (p.86).
Ces mots n'ont pas échappé à Elie Wiesel dans un moment d'hallucination. Ils ont d'abord été manuscrits, puis vérifiés sur épreuves et enfin imprimés. Tel est le président de la Commission présidentielle de l'Holocauste choisi par Jimmy Carter.
Elie Wiesel, si l'on me passe cette expression familière, souffre d'une terrible épine au pied: l'épine révisionniste. Par tous les moyens il a essayé de s'en débarrasser. Il n'y est pas parvenu. Il voit de moins en moins comment il pourra s'en débarrasser. En cela, il est comme les révisionnistes qui, eux non plus, ne voient pas du tout comment Elie Wiesel se débarrassera de l'épine révisionniste.
En conclusion, ce qui importe et ce qui restera des événements de ces quatre dernières années (1979-1983), ce ne sont pas les aléas judiciaires ni les questions de loi et de droit; ce qui s'est trouvé en jeu, ce n'est pas la loi mais l'histoire. (Que peut-on écrire en la matière? Comment l'écrire? Qui a le droit de le faire? Quelles preuves et quels témoignages peut-on utiliser?) Nos adversaires ont eu, tout autant que nous, conscience de ce fait. Ce sont eux qui ont choisi les lieux de la discussion. Dès que leur position a été en butte aux premières contestations, ils ont obstinément refusé que la controverse sur ce point d'histoire se déroule sur la place publique comme il est normalement d'usage en pareil cas. Ils ont refusé le face à face. Ils ont même purement et simplement refusé les discussions d'ordre privé et en toute civilité avec leurs contradicteurs. Ils n'ont pas voulu défendre leur position en face de contradicteurs qui les auraient forcés à répondre à des questions et à prendre, sans l'esquiver, la responsabilité de leurs réponses ou de leurs non-réponses.
Et c'est ainsi que le débat s'est trouvé porté au prétoire. Ce sont les exterminationnistes qui ont pris cette initiative. Pas nous. Ils ont cherché une enceinte où les jeux étaient à coup sûr faits d'avance. Nous n'avons eu d'autre choix que de nous battre sur ce terrain, d'abord pour la raison que nous y étions littéralement contraints par voie de justice et aussi parce qu'on nous refusait toute autre rencontre. Nous nous sommes inclinés devant la force, quel qu'ait pu être notre désir d'une autre issue. Il nous fallait nous battre et nous nous sommes battus. Le résultat est là: sur le terrain même de nos adversaires et avec les armes de leur choix, nous l'avons emporté. Cette victoire est à mettre au crédit non tant de la jurisprudence que de l'historiographie, et les historiens se souviendront de la manière dont cette controverse historique a été débattue et comment elle a trouvé sa conclusion.
Si les exterminationnistes n'ont pas pu l'emporter et s'ils n'ont pas pu se défaire des révisionnistes dans une situation où tous les avantages leur étaient acquis, qu'en sera-t-il pour eux dans le débat qui va maintenant progressivement s'ouvrir, au plein jour et en pleine lumière?
1) La tactique de mes avocats
Dans le procès civil qui m'était intenté pour "dommages à autrui" par le fait d'une prétendue "falsification de l'histoire", j'étais défendu par deux avocats d'opinions différentes: Eric Delcroix, qui était de droite, et Yvon Chotard, qui était de gauche et ami de Jean-Gabriel Cohn-Bendit. Je leur dois beaucoup. L'un comme l'autre ont rencontré de graves difficultés dès qu'ils ont osé assumer ma défense.
En première instance, je leur ai laissé le choix du système de défense. Ils avaient à leur disposition mon Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire ainsi qu'un certain nombre d'études techniques et scientifiques que j'avais rédigées en réponse aux arguments de nos adversaires. La tactique d'Eric Delcroix consista à utiliser cette documentation avec laquelle il s'était familiarisé, dans l'intention de défendre l'idée suivante: un tribunal n'est pas compétent en matière d'histoire. Yvon Chotard ne voulait pas débattre de technique mais simplement développer l'argument que voici: même si le professeur Faurisson se trompe, le tribunal doit protéger son droit à la libre expression.
En appel, je demandais à mes deux avocats d'adopter une position plus agressive et de s'inspirer de la phrase suivante:
Le professeur Faurisson dit que chambres à gaz et génocide n'ont pas existé pour la bonne et simple raison que chambres à gaz et génocide n'ont pas existé.
Eric Delcroix se déclara d'accord mais Yvon Chotard refusa. Je pense qu'il n'était pas convaincu de mon honnêteté et qu'à force d'entendre mes adversaires me traiter de faussaire il se demandait si je n'en étais pas un. Il alla jusqu'à m'envoyer une étude, rédigée de sa main, sur le journal de Johann-Paul Kremer, l'homme qui pendant plusieurs semaines avait été médecin à Auschwitz. Dans cette étude, il concluait que Kremer avait été le témoin de gazages! Je lui retournai son étude après l'avoir corrigée. Au terme de longues discussions et, en partie, grâce à des arguments trouvés par Jean-Gabriel Cohn-Bendit en faveur de mon interprétation, Yvon Chotard opéra sa conversion. Le résultat de ce changement du tout au tout fut important. En fait, il se prit à développer la thèse révisionniste avec tant de conviction devant la cour d'appel qu'un avocat de la partie adverse, Maître Rappaport, ne put s'empêcher de marquer sa surprise en commencant sa plaidoirie par les mots suivants:
Vous avez beaucoup changé, Maître Chotard, depuis la dernière fois; vous avez vraiment beaucoup changé!
Les magistrats de la cour comprirent ainsi qu'en première instance Yvon Chotard avait manifesté son scepticisme au regard de la thèse révisionniste mais qu'avec le temps il s'était convaincu de la justesse de cette thèse.
Je dois aussi bien des remerciements à l'avocat de la Vieille Taupe, Maître Francois Berthout, qui, pour sa part, était pleinement convaincu de la justesse de la thèse révisionniste et sut le montrer, non sans humour, dans sa plaidoirie.
2) Intervention volontaire de Pierre Guillaume et de ses amis de " La Vieille Taupe ", et appuis venus de l'étranger
En France, j'affrontais une si puissante coalition d'intérêts divers que, sans Pierre Guillaume et ses amis, j'aurais été écrasé. Parmi ses amis, j'ai une dette particulière à l'égard de Serge Thion, de Jacob Assous, Denis Authier, Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Maurice Di Scuillo, Jean-Luc Redlinski, Gabor-Tamas Rittersporn, Claude Karnoouh, Jean-Louis Tristani, José Benhamou, Marc R.; à l'égard de mes anciens étudiants, Cécile D., Dominique M., Jean-Pierre C. et de bien d'autres Francais dont je ne peux pas révéler les noms. A l'étranger, j'ai une dette particulière à l'égard de mes amis hollandais, belges, allemands et autrichiens. En Australie, j'ai trouvé deux appuis d'importance auprès de John Bennett et de William S. Aux Etats-Unis, je dois beaucoup à Arthur R. Butz et à Mark Weber, sans oublier, bien sûr, d'autres membres de l'Institute for Historical Review. C'est à Mark Weber qu'est revenue l'initiative de rédiger la pétition suivante qui, en 1979, allait rapidement recueillir 600 signatures:
Dr. Robert Faurisson has served as a respected professor of twentieth century french literature and document criticism for over four years at the university of Lyon-2 in France. since 1974 he has been conducting extensive independent research into the "holocaust" question.
Since he began making his findings public, Professor Faurisson has been subject to a vicious campaign of harassment, intimidation, slander and physical violence in a crude attempt to silence him. Fearful officials have even tried to stop him from further research by denying him access to public libraries and archives.
We strongly protest these efforts to deprive Professor Faurisson of his freedom of speech and expression, and we condemn the shameful campaign to silence him.
We strongly support Professor Faurisson's just right of academic freedom and we demand that University and Government officials do everything possible to ensure his safety and the free exercise of his legal rights.
(Pendant plus de quatre ans, Robert Faurisson s'est attiré le respect par son enseignement, à l'université Lyon II (France), de la littérature francaise du xxe siècle et de la critique de textes et documents. A partir de 1974, il a entrepris à titre personnel des recherches approfondies sur la question de l'"Holocauste ".
Du jour où il a rendu public le résultat de ses recherches, le professeur Faurisson est devenu la cible d'une haineuse campagne de harcèlement, d'intimidation, de diffamation et de violences physiques dans le cadre d'une grossière entreprise pour le réduire au silence. Dans leur peur, certaines instances sont allées jusqu'à lui interdire l'accès à des bibliothèques publiques ou à des archives publiques pour l'empêcher de poursuivre ses recherches.
Nous élevons une vive protestation contre ces tentatives destinées à retirer au professeur Faurisson sa liberté de parole et d'expression et nous condamnons cette scandaleuse campagne qui vise à le réduire au silence.
Nous soutenons énergiquement le professeur Faurisson et son juste droit à la liberté d'enseignement; nous demandons que les responsables de l'université et du gouvernement assurent par tous les moyens possibles sa sécurité et le libre exercice de ses droits de citoyen.)
Noam Chomsky signa cette pétition. Par la suite, il prit ma défense sans se laisser ébranler, et cela malgré son désaccord avec la thèse révisionniste.
3) Extrait essentiel de l'arrêt, en date du 26 avril 1983, de la cour d'appel de Paris: tout citoyen francais a désormais le droit de dire que les prétendues chambres à gaz n'ont pas existé
"Considérant [...] que les recherches de M. Faurisson ont porté sur l'existence des chambres à gaz qui, à en croire de multiples témoignages, auraient été utilisées durant la seconde guerre mondiale pour mettre à mort de facon systématique une partie des personnes déportées par les autorités allemandes;
Considérant qu'à s'en tenir provisoirement au problème historique que M Faurisson a voulu soulever sur ce point précis, il convient de constater que les accusations de légèreté formulées contre lui manquent de pertinence et ne sont pas suffisamment établies; qu'en effet la démarche logique de M. Faurisson consiste à tenter de démontrer, par une argumentation [qu'il estime][(7)] de nature scientifique, que l'existence des chambres à gaz, telles que décrites habituellement depuis 1945, se heurte à une impossibilité absolue, qui suffirait à elle seule à invalider tous les témoignages existants ou à tout le moins à les frapper de suspicion;
Que s'il n'appartient pas à la cour de se prononcer sur la légitimité d'une telle méthode ni sur la portée des arguments exposés par M. Faurisson, il n'est pas davantage permis d'affirmer, eu égard à la nature des études auxquelles il s'est livré, qu'il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer;
Qu'en outre, personne ne peut en l'état le convaincre de mensonge lorsqu'il énumère les multiples documents qu'il affirme avoir étudiés et les organismes auprès desquels il aurait enquêté pendant plus de quatorze ans;
Que la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public;
[...]"
Ce texte a été affiché sur Internet à des fins purement éducatives, pour encourager la recherche, sur une base non-commerciale et pour une utilisation mesurée par le Secrétariat international de l'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d'Holocauste (AAARGH). L'adresse électronique du Secrétariat est <[email protected]>. L'adresse postale est: PO Box 81475, Chicago, IL 60681-0475, USA.
Afficher un texte sur le Web équivaut à mettre un document sur le rayonnage d'une bibliothèque publique. Cela nous coûte un peu d'argent et de travail. Nous pensons que c'est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui-même. Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours à ses risques et périls. Quant à l'auteur, il n'y a pas lieu de supposer qu'il partage la responsabilité des autres textes consultables sur ce site. En raison des lois qui instituent une censure spécifique dans certains pays (Allemagne, France, Israël, Suisse, Canada, et d'autres), nous ne demandons pas l'agrément des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir.
Nous nous plaçons sous
la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits
de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19
<Tout individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher,
de recevoir et de répandre, sans considération de
frontière, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme,
adoptée par l'Assemblée générale de
l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.