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1/2 -- Seconde partie

Le jeune poulpe contre la vieille taupe

 

par Didier Daeninckx

plus connu sous le nom de Dédé Bellepou

 

"Nous sommes en train de vivre une sorte de laisser-aller

intellectuel et moral. Notre devoir d'intellectuels est de tracer

la frontière entre ce qui est tolérable et ce qui ne l'est pas..."

Umberto Eco, Le Monde, 5 octobre 1993.

DANS CE MEME TEXTE ECO DISAIT QU'IL

Y AVAIT UN BON ET UN MAUVAIS REVISIONNISME....


"Et ainsi quelque chose nous incombe. Ces innombrables morts, ces massacrés, ces torturés, ces piétinés, ces offensés sont notre affaire à tous. Qui en parlerait si nous n'en parlions pas ? Qui même y penserait ? Dans l'universelle amnistie morale depuis longtemps accordée aux assassins, les déportés, les fusillés, les massacrés n'ont plus que nous pour penser à eux. Si nous cessons d'y penser, nous achèverions de les exterminer et ils seraient anéantis définitivement. Les morts dépendent entièrement de notre fidélité... Tel est le cas du passé en général: le passé a besoin qu'on l'aide, qu'on le rappelle aux oublieux, aux frivoles et aux indifférents, que nos célébrations le sauvent sans cesse du néant, ou du moins le non-être auquel il est voué; le passé a besoin qu'on se réunisse exprès pour le commémorer: car le passé a besoin de notre mémoire."

Vladimir Jankelevitch, L'imprescriptible, Le Seuil, 1986.

RAPPELONS QU'EN MATIERE DE FRIVOLITE ET D'INDIFFERENCE, LE JEUNE JANKELEVITCH A BATTU TOUS LES RECORDS PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE; IL A PASSE CES ANNEES SOMBRES A JOUER DU PIANO A TOULOUSE, SANS S'OCCUPER DE RIEN D'AUTRE... ET ENSUITE IL A DONNE DES LECONS!!!


Le jeune poulpe contre la vieille taupe

A la fin du mois de janvier 1996, Roger Garaudy publie un livre dans lequel il rend public son ralliement, ancien, aux thèses négationnistes. Cet ouvrage, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, est livré par les éditions de La Vieille Taupe, issues d'un groupe de militants dévoyés d'ultra-gauche ayant rejoint depuis près de vingt ans le combat antisémite de l'extrême droite!

La presse commençait à se faire l'écho de la nouvelle conversion de l'ancien dirigeant communiste, quand je reçus un appel téléphonique de Jean-Bernard Pouy, directeur-fondateur de la collection Le Poulpe, aux éditions Baleine.

-- Salut Daeninckx ! Je suis un peu emmerdé avec un manuscrit que j'ai sous le coude... Tu connais un mec qui s'appelle Gilles Dauvé ?

-- Jamais entendu parler... C'est qui ?

-- Je n'en sais rien justement. Un jeune auteur... Le problème c'est qu'hier j'ai rencontré un vieux pote, Jacques Baynac (historien, fondateur de la Vieille Taupe qu'il quitte dès 1969 avec ses amis pour montrer leur refus de la dérive révisionniste du groupe de Pierre Guillaume) et qu'il a fait des bonds quand je lui ai dit que je m'apprêtais à publier ce gus. (ADMIREZ BAYNAC DANS SON ROLE D'INDICATEUR DE LA POLICE DE LA PENSEE.) D'après ce que j'ai compris, ce Dauvé aurait sérieusement fricoté avec les révisos... Tu peux te renseigner?

-- Je vais essayer... Tu l'as eu comment ce manuscrit ? Par la poste ?

- Non, c'est Quadruppani qui l'a amené. Ils se connaissent depuis pas mal de temps à ce que j'ai compris.

Je téléphonai tout d'abord à René Monzat, collaborateur occasionnel du Monde, spécialiste reconnu de ces questions, et auteur d'un dictionnaire des droites extrêmes. Sa réponse fut très nette.

-- Dauvé ? Inconnu au bataillon. Mais si tu cherches du côté de La Vieille Taupe, de l'ultra-gauche, adresse-toi à Serge Quadruppani, il connaît tout ça sur le bout des doigts.

Instruit de la provenance du manuscrit de Dauvé, je ne suivis évidemment pas son conseil.

A cette époque je mettais la dernière main à une étude, "L'obscène alliance des contraires", résumant les dérives des années 1989-1992 qui avaient conduit certains responsables, journalistes et écrivains communistes à s'acoquiner avec des éléments avancés de la Nouvelle Droite d'Alain de Benoist par l'entremise du journal de Jean-Edern Hallier, L'Idiot International. Je contactai plusieurs historiens à qui le nom de Dauvé se révéla être familier. Il se doublait même de son pseudonyme, Jean Barrot.

Je disposai rapidement des informations suivantes:

Gilles Dauvé, étudiant en lettres, fréquente la librairie parisienne d'ultra-gauche La Vieille Taupe dès 1967, et en devient un habitué au cours de l'année 1968. Dans le milieu révolutionnaire, il se fait appeler Jean Barrot pour ne pas éveiller les soupçons de son père, commissaire aux Renseignements Généraux. Celui-ci, sous l'autorité du préfet de police, Maurice Papon, (A L'ÉPOQUE LE PREFET S'APPELAIT GRIMAUD MAIS PAPON C'EST PLUS CHIC) puis sous celle du ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin, s'adonne à l'observation et à l'étude rapprochées des mouvements d'extrême gauche. Sous la IVème République, il "s'occupait" du Parti Communiste Français et des mouvements indépendantistes marocains et algériens.

Barrot-Dauvé est influencé par les thèses bordiguistes (en référence à Amadeo Bordiga dirigeant communiste italien exclu de son parti dans les années 20, et qui renverra dos à dos, en 1936, franquistes et républicains espagnols). Il sera séduit par les textes révisionnistes d'un ex-communiste, ex-socialiste, ex-anarchiste, Paul Rassinier, qui commencent à circuler dans les milieux de l'ultra-gauche. Au tout début des années 70, Dauvé republie dans son bulletin Le Mouvement Communiste, un texte bordiguiste niant le caractère racial de la Shoah, "Auschwitz ou le Grand Alibi". Ce texte, appuyé par le discours de Rassinier va commencer à structurer, en France, un courant original et aberrant: le révisionnisme d'ultra-gauche. C'est le travail insidieux de Dauvé-Barrot qui va provoquer le pourrissement d'une partie de La Vieille Taupe, et contraindre ses principaux fondateurs à s'en détacher dès 1969-1970. Les analyses de Dauvé-Barrot mélangent très tôt le rouge et le brun. Ainsi ces lignes sur le racisme, en 1973:

"La plus grande mystification consiste à faire du racisme une idéologie qu'il faudrait combattre à l'aide d'appels à la solidarité. (...) Lorsque les ouvriers immigrés s'installent en grand nombre dans une région ou une ville, compte tenu de la nature du travail, de l'urbanisme, des conditions de vie... capitalistes, ils ne peuvent être ressentis par le reste de la population que comme corps étranger. Bien plus, les indigènes en font un symbole de l'intrusion du capital dans leur vie sociale. On ne peut comprendre le racisme sans admettre la dégradation que représente l'arrivée des immigrés pour le cadre de vie traditionnel."

Par la suite Jean Barrot-Dauvé va publier ou participer à plusieurs livres comme "Communisme et question russe" en 1972, "La légende de la Gauche au pouvoir, le front populaire" en 1973 (avec Philippe Riviale, collaborateur de La Guerre sociale, puis signataire dans Krisis, la revue d'Alain de Benoist), "La Gauche communiste en Allemagne" en 1976 (avec Denis Authier que l'on retrouve au sommaire du n·3 de La Vieille Taupe, en 1996, comme traducteur), ou "Bilan, contre-révolution en Espagne" en 1979, livre dans lequel Barrot-Dauvé se réfère aux ouvrages de Paul Rassinier et où il considère, thèse récurrente de cette ultra-gauche dévoyée, que "l'antifascisme est le pire produit du fascisme". Une formule qui prépare la voie à la banalisation des autres "produits" du fascisme.

En 1979, quand Pierre Guillaume orchestre l'affaire Faurisson, Barrot-Dauvé fait partie du groupe qui prend résolument la défense du chef de file des négationnistes. En compagnie notamment de Joseph Benhamou, actuel responsable des éditions du Dilettante, de Serge Quadruppani, ou de Christine Martineau, aujourd'hui avocat du Gisti, (Groupe d'Information sur les Travailleurs Immigrés) qui multiplient les pétitions. En octobre 1996, Christine Martineau assurait la défense de son vieil ami Claude Guillon, victime de brutalités policières lors d'une manifestation en faveur des sans-papiers. Claude Guillon est l'auteur d'un livre à scandale, Suicide mode d'emploi, qui fut très controversé en raison des recettes que certains pouvaient trouver dans ces pages pour abréger leur existence. Curieusement, on ne mit pas l'accent, à l'époque de sa parution, sur le chapitre intitulé "Euthanasie, Etat nazi", dans lequel les thèses révisionnistes de Robert Faurisson étaient exposées, et toutes les références bibliographiques données. [VOICI COMMENT TRAVAILLE Dédé Bellepou: IL NE S'AGIT PAS DU DERNIER CHAPITRE MAIS DE QUELQUES PAGES DANS L'AVANT-DERNIER CHAPITRE. LES REFERENCES DONNES COMPORTENT LES DEUX COTES DE LA POLEMIQUE. LE LIVRE, PARU EN 1982, A UN DEUXIEME AUTEUR: YVES LE BONNIEC. ON Y TROUVE LA PHRASE SUIVANTE, QUI PREND TOUT SON SEL QUINZE ANS PLUS TARD :"Si d'aventure il ne se trouvait personne pour montrer comment une seule chambre à gaz a pu fonctionner, nous en déduirions que personne n'a pu y être asphyxié. Nous apprendra-t-on que la logique est nazie?" p. 205. Voir L'Extrait de Suicide, mode d'emploi]

Fin 1978, Serge Quadruppani poussera la défense de Faurisson jusqu'à envoyer une lettre au journal Libération que la rédaction refusera de publier, mais un courrier signé de Pierre Guillaume et de la compagne de Quadruppani, Christine Martineau, parviendra à tromper la vigilance des rédacteurs du quotidien malgré son titre: "Connaissez-vous Rassinier ?" (sic). Ils seront immédiatement remerciés de leur soutien dans un tract lyonnais intitulé "Les chambres à gaz sont-elles nécessaires à notre bonheur ?". La même année toujours, Gilles Dauvé-Barrot participe à la rédaction d'un texte sur "La Question de l'Etat" pour le numéro 2 de La Guerre sociale, puis un autre au titre dépourvu d'ambiguité qui fera l'essentiel du numéro 3 de cette revue négationniste faurissonnienne: "De l'exploitation dans les camps à l'exploitation des camps". Le contenu sera repris dans le tract négationniste intitulé "Qui est le Juif ?".

Le 22 mars 1980, soit deux ans après le début de l'offensive menée par Robert Faurisson, Gilles Dauvé-Barrot, Serge Quadruppani, Christine Martineau et Jean-Pierre Carasso, qui formaient un petit groupe soudé, participent à une réunion nationale de La Guerre sociale, à Paris, avec Joseph Benhamou, et la branche lyonnaise constituée de Dominique Blanc, Henri Brosse et François Robert. Au cours de cette réunion, ils approuvent le contenu des trois premiers numéros de la revue dont "De l'exploitation dans les camps à l'exploitation des camps", texte violemment négationniste. Il est même fait appel à Pierre Guillaume pour lui donner une suite. Ce dernier pourra déclarer, concernant leur combat commun: "Tout ce que La Vieille Taupe avait à dire spécifiquement a été dit en 1979-1980 et publié par La Guerre sociale".

On ne peut être plus explicite.

En 1981, la revue ultra-gauche Le Frondeur, dans ses livraisons 7 et 8 publie un long article faurissonnien dont l'un des principaux rédacteurs est Gilles Dauvé-Barrot, clairement intitulé "Le Mythe concentrationnaire".

Le numéro 9 éditera une suite immonde, en 1982, sous le titre "Du judaisme à la judaité". Entre-temps La Guerre sociale et Le Frondeur seront rédacteurs et signataires d'un tract violemment négationniste "Notre Royaume est une prison", diffusé à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires lors des manifestations organisées après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic. Jean-Patrick Manchette fera paraître un long article dans Charlie Hebdo: Alerte aux gaz". Jacques Baynac, qui protestera contre la diffusion du tract "Notre royaume...", en écrivant un point de vue dénonçant "la camelote nazie" d'une certaine ultra-gauche dans Libération du 25 octobre 1980, sera violemment agressé par un commando de La Guerre sociale, dirigé par Joseph Benhamou du Dilettante, lieu qui s'appelait encore, à l'époque, La Librairie de la Butte aux Cailles. Aucun de ceux qui participaient alors à ces revues n'a jusqu'à aujourd'hui ressenti le besoin de se démarquer de ce passage à tabac. En 1983, Gilles Dauvé, dont le père est à la retraite, a abandonné son pseudonyme. Il crée La Banquise avec son ami Serge Quadruppani. Cette revue, aujourd'hui présentée par ses rédacteurs comme prenant ses distances avec les errements de Pierre Guillaume et Robert Faurisson, précise en fait dans son numéro 2 (page 47):

"La lecture de La Guerre sociale et de La Banquise montrera clairement les parentés et les convergences".

On peut constater l'ampleur du cousinage en lisant le texte collectif, engageant Dauvé et Quadruppani, publié de manière manifeste dans le numéro un de La Banquise et titré "L'Horreur est humaine". Les promoteurs de cette revue tentent longuement et laborieusement de se démarquer de leur gourou avec lequel ils se sont fâchés, en "théorisant" leur propre apport au révisionnisme: les camps de concentration sont la suite logique des concentrations de locataires dans les HLM, de travailleurs dans les usines. Le nazisme n'a jamais représenté une rupture puisque les Juifs n'ont pas été exterminés en tant que Juifs, mais en tant que prolétaires ou fraction de la petite bourgeoisie! Se voulant différents de Pierre Guillaume, ils ne diront pas que les chambres à gaz n'ont pas existé, ils se contenteront d'insinuer qu'elles n'ont de réalité que dans l'imaginaire des déportés!

"Que les chambres à gaz nazies aient ou non une existence concrète nous importe peu. Elles existent aujourd'hui, comme elles ont existé au minimum pour les déportés, c'est-à-dire comme une image issue d'une réalité horrible. Il n'est pas nécessaire d'avoir des arrières-pensées antisémites pour discuter de la possibilité que cette image n'ait pas correspondu, ou n'ait correspondu que partiellement à la réalité". "Ce faisant, lorsque cette discussion et ces critiques nous vaudrons d'être traités de nazis, nous aurons vérifié la mentalité totalitaire de nos interlocuteurs".

Ils ne reculent pas devant l'ignominie:

"La déshumanisation est un thème central de la littérature concentrationnaire. (...) Le déporté devenait un numéro. Mis en fiches et cartes par la Sécurité sociale et tous les organismes étatiques et para-étatiques, l'homme moderne juge particulièrement barbare le numéro tatoué sur le bras des déportés. Il est pourtant plus facile de s'arracher un lambeau de peau que de détruire un ordinateur".

Quadruppani et Dauvé ne s'arrêtent pas en si bon chemin: ils osent même qualifier le film de Alain Resnais, Nuit et Brouillard, d'entreprise de bourrage de crâne:

"Dans Nuit et Brouillard, Alain Resnais, utilisant des documents réalisés par les Américains après la libération des camps, montre des monceaux de cadavres remués au bulldozer. (...) Première objection: en remuant avec de gros engins à chenilles la terre du cimetière de Bagneux, on obtiendrait des images à peu près aussi horribles. (...) J'étais loin de me douter alors que ces quelques réflexes défensifs contre le bourrage de crâne étaient en fait les premiers symptômes de l'antisémitisme."


On notera que le cimetière de Bagneux possède le plus important carré juif de la région parisienne, et qu'au moment où ces lignes furent écrites, au printemps 1983, il venait d'être profané par des néo-nazis.

A la même époque paraît aux éditions Spartacus, que Serge Quadruppani contribue à animer, un opuscule de Noam Chomsky "Réponse à mes détracteurs" édité en défense de Robert Faurisson. Il est préfacé par son ami Pierre Guillaume, animateur de La Vieille Taupe, qui finance le numéro. Quelques mois plus tard Serge Quadruppani publie Le Catalogue du prêt à penser depuis 1968 dans lequel il défend encore Robert Faurisson, reproduisant des lettres inédites du "professeur" sur des dizaines de pages, et utilisant de sombres arguments:

"Quand Faurisson avance l'idée d'une guerre juive pour justifier sa négation du génocide, il reprend à son compte un argument antisémite. (Luc Rosenzweig, Libération du 5/7/82) Dois-je en conclure que Faurisson est antisémite, bien qu'il ne cesse de répéter le contraire ? Mais alors il faudrait décider que Benoist est raciste parce qu'il expose un point de vue raciste sur le métissage et le QI des Noirs...".

Pierre Vidal-Naquet, dans Les Assassins de la mémoire (La Découverte 1987, et Points Seuil 1995) qualifiera ce livre de Serge Quadruppani paru en 1983, de "discrètement révisionniste". On peut discuter de la présence nécessaire ou non de l'adverbe.

En 1983 toujours, La Banquise s'amusera à publier côte à côte une lettre de Pierre Vidal-Naquet et une autre de Robert Faurisson sous le titre "Amicale des anciens élèves du lycée Louis-le-Grand". Quadruppani et Dauvé les feront suivre d'un commentaire où il est dit notamment que pour eux Robert Faurisson n'est pas un nazi et que Pierre Vidal-Naquet n'est pas un camarade !

La Banquise cessera de paraître en 1986 et sera remplacée par Le Brise-Glace, dirigé par Serge Quadruppani et financé par Gilles Dauvé.

A partir de 1990, Gilles Dauvé financera également un lieu de rencontre et de débats animé par Serge Quadruppani et Hervé Delouche, La Bonne Descente, aujourd'hui situé rue Rebéval, à Paris.

En décembre 1991, le long compagnonnage de Gilles Dauvé, Serge Quadruppani, Christine Martineau avec les idées de Robert Faurisson est remis sur le devant de la scène par un article d'une revue néo-fasciste Nationalisme et République, signé par le gourou révisionniste Pierre Guillaume. Cette publication accueille Jean-Gilles Malliarakis du groupe Troisième Voie, Roger Garaudy qui inaugure là ses relations avec les milieux néo-nazis, Bernard Notin et tout ce que l'extrême-droite européenne compte de plus dur. Les anciens de La Banquise, de Jeune Taupe et du Brise Glace réunis, ulcérés de voir leurs noms et leurs engagements livrés à la publicité, choisissent de répliquer en rédigeant un texte au titre alambiqué "Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis" qui sera publié par Le Monde Libertaire. Ils piégeront, pour se blanchir, quelques personnes parfaitement honorables qui retireront rapidement leur nom. Gilles Dauvé n'en est pas signataire car, la suite l'établira, le timide recul défensif qu'amorcent ses amis (et les amis de ses amis) est encore trop important pour lui.

Par un procédé rhétorique courant dans l'ultragauche, Quadruppani et consorts désignent à la vindicte publique un groupe d'individus qui auraient, quelques années plus tôt, donné des gages aux négationnistes. A aucun moment ils ne signalent que c'est d'eux-mêmes qu'il s'agit, s'exonérant de la critique! Un peu comme si un joueur de tennis tentait d'occuper les deux côtés du filet... De plus, ils ne peuvent s'empêcher de se ménager de discrètes portes de sortie révisionnistes en écrivant:

"Car les élucubrations des gourous du révisionnisme, et les talents de provocateur de son VRP gauchiste (Pierre Guillaume, ndlr), se nourrissent et s'engraissent de l'ignominie de leurs adversaires les plus visibles, qui prétendent les bâillonner en imposant par le biais des tribunaux une vérité officielle, prospèrent depuis quarante ans sur l'exploitation de l'horreur nazie et d'une identité juive bricolée, tripotent les droits de l'homme au profit de l'Elysée et du PS et trouvent dans les lepénistes et les revenants du vichysme des repoussoirs idéaux pour se faire valoir".

Qui sont ces adversaires les plus visibles, qui prospèrent sur l'exploitation de l'horreur nazie et d'une identité juive bricolée? Poser la question c'est hélas comprendre ce que ceux qui la formulent ont dans la tête.

* * * *

Fin de la première partie -- Seconde partie

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Source: Le titre, plusieurs fois utilisé par l'auteur, manifestement content de l'avoir trouvé, était celui d'un texte publié dans un volume intitulé Négationnistes: les chiffonniers de l'histoire, titre qui semble indiquer que les "négationnistes" ont pour fonction ou pour vertu de sortir des poubelles les éléments dont se seraient débarrassés les historiens de cour. Il a été publié conjointement pas un groupe spécialisé dans la destruction de l'Eglise catholique, Golias, et ce qui semble être une antenne de certains petits marquis de "Ras l'front". Il figure p. 165-174 au milieu d'autres incomparables chefs d'oeuvre de drôlerie involontaire et de tartines de bonne conscience. Bientôt sur vos écrans!!!

Il était si content de son texte, le Dédé, qu'il l'a fait republier (deuxième version) sous forme de minuscule opusculet (10x15 cm) dans une collection à venir chez deux éditeurs aussi différents qu'inconnus, volontaires pour être ainsi marqués au fer rouge de l'ânerie contemporaine. C'est cette version que nous reproduisons ici in extenso.

Golias : BP 3045, 69605 Villeurbanne cedex, France. Tel 04 78 03 87 47. Fax: 04 78 84 42 03; Syllepse: 42 rue d'Avron, 75020 Paris; Editions Bérénice, 11, rue de la Glacière , 75013 Paris Tél./Fax: 0147 07 28 27; Valmont, 48, rue Henri Vieillard, BP 102, 60761 Montataire, Tél.: 03 44 25 71 13, Fax: 03 44 25 71 26

ISBN 2-911232-05-4. Pas de copyright.

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