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LA VIEILLE TAUPE

Organe de critique et d'orientation postmessianique

 

B.P. 98, 75224 PARIS cedex 05

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Au nom du peuple français!

La Justice de mon pays

 

Le vendredi 27 février vers 13 heures, je me suis rendu seul, à pied, au Palais de Justice de Paris, pour y entendre le prononcé des jugements dans la série des cinq procès opposant le Ministère Public et une kyrielle d'associations parties civiles, toutes plus commémoratives, démocratiques et antiracistes les unes que les autres, d'une part, à Pierre Guillaume et Roger Garaudy d'autre part, ou à Roger Garaudy seul.

Je me suis donc présenté à l'entrée du public, où j'ai rencontré un journaliste arabe dont j'avais fait la connaissance lors du procès, M. Shakir Nouri. Nous avons effectué ensemble les procédures de fouille au seuil du Palais de Justice, et nous nous sommes dirigés par le couloir immédiatement à gauche de l'entrée, vers les chambres correctionnelles. Dès cet instant je remarquais dans ce couloir la présence d'hommes jeunes (vingt à trente ans) déambulant ou stationnant dans ce couloir, avec cette attitude particulière de ceux qui veulent passer inaperçus, qui observent sans vouloir donner l'impression d'observer, et qui se croisent sans vouloir donner l'impression de se connaître. Mais la présence improbable à cette heure-là, dans ce couloir-là, de cinq ou six jeunes hommes particulièrement paisibles et décontractés, me donnait à penser qu'il pouvait s'agir du premier échelon d'un dispositif organisé.

Arrivé dans la salle des pas perdus du rez-de-chaussée, cet impression se confirmait. Un "public" en nombre très inhabituel à cette heure (Je suis devenu un habitué du Palais); réparti en petits groupes également dispersés dans tout l'espace, et devant les quatre chambres du rez-de-chaussée, comme si les procès du jour y drainaient un public numériquement et socialement identique. Je montais donc par le grand escalier, toujours en devisant avec M. Nouri.

Arrivé en haut de l'escalier, le doute n'était plus permis. Je reconnaissais immédiatement plusieurs activistes sionistes, dont certains m'avaient déjà menacé ou agressé. Leur présence en ce lieu n'avait rien d'étonnant ni de répréhensible. C'est leur comportement qui m'intriguait. Certains d'entre eux faisaient semblant d'attendre devant les autres chambres, en stationnant ou en déambulant individuellement, en faisant semblant de ne pas se connaître, exactement selon la tactique adoptée avant le rassemblement des manifestations interdites, pendant la guerre d'Algérie. Or, je le précise, tout ce dispositif venait au surplus d'un groupe plus compact d'une trentaine de personnes à l'allure explicite, et identifiable comme les troupes du Bétar-Tagar, qui se trouvait devant la XVII' chambre. Je rencontrai plusieurs journalistes arabes ou iraniens, et quelques sympathisants révisionnistes, habitués des procès, qui vinrent me saluer. Certains me faisant part de leur inquiétude: "Il y a le Bétar!", en s'étonnant de l'insuffisance manifeste des forces de l'ordre. Vu cette situation, plusieurs personnes âgées, mais aussi des jeunes, sympathisants révisionnistes, préféraient s'esquiver. J'observais par ailleurs la présence de deux vidéocaméramen, debout sur le banc en face de la XVII' chambre, prétendument journalistes (ou journalistes engagés) qui me suivaient discrètement dans le champ de leur caméra, de façon quasi-permanente et photographiaient systématiquement toutes les personnes qui me serraient la main ou m'adressaient la parole.

Je n'avais pas, à ce moment-là, de crainte immédiate pour ma sécurité, car je sais d'expérience que ces zélotes sionistes agissent de façon rigoureusement disciplinée, et tout ce dispositif ne pouvait pas avoir comme seul objectif de m'agresser personnellement, et un passage à l'acte à mon égard, une demi-heure avant l'ouverture des portes de la XVII' chambre, et avant la lecture des jugements, ne me semblait pas pouvoir entrer dans la stratégie de leur direction, surtout en présence de journalistes arabes. J'en profitais pour me déplacer, sans manifester la moindre inquiétude. Je remarquais la présence de M. Fainberg, et celle de M. Richard Sabban. Après avoir envisagé de disparaître pendant qu'il en était temps, mais craignant d'être suivi, je décidais finalement de me mettre sous la protection des quelques gendarmes placés autour des barrières métalliques, devant la XVII' chambre. Je rejoignais donc le groupe compact d'une vingtaine de personnes qui constituaient une "queue", apparemment pour être parmi les premiers à pouvoir entrer. Parmi ces personnes, une sympathisante révisionniste me saluait. Dès lors elle se trouva éjectée de la queue et deux jeunes me "marquaient" systématiquement pour me dissuader de rester là.

Je rejoignais donc, toujours sans manifester la moindre inquiétude, M. Shakir Nouri et M. Saïd Hamdi, à proximité de quelques autres journalistes arabes, qui s'étonnaient de la présence manifeste en plein Palais de Justice, du groupe constitué par la trentaine de Bétarim au droit de la XVII' chambre, mais qui n'avaient absolument pas décelé le reste du dispositif sioniste.

Pour ma part je manifestais une impassibilité et une sérénité totale et souriante, d'autant plus que je savais les vidéo-caméras évoquées plus haut braquées sur moi. Je savais les metteurs en scène de l'ethnie médiatique très désolés de n'avoir pu, jusqu'ici, mettre la main sur une photo de moi où je manifesterais de la haine, de l'inquiétude ou de l'agressivité. C'est alors que je recevais un coup de pied (net, mais relativement léger) dans le tibia gauche. Je regardais mon agresseur dans les yeux, souriant et étonné, ce qui sembla le décontenancer. Personne n'avait rien vu. Réagir était donc parfaitement inutile, vu le contexte et l'environnement. Plusieurs de nos voisins s'étaient rapprochés à nous toucher, toujours parfaitement sereins et paisibles, et je recevais un deuxième coup de pied plus appuyé, donné avec des chaussures ferrées. Même réaction. C'est alors qu'un voisin en anorak bleu me donnait un coup de coude dans les côtes, toujours aussi discrètement, mais cette fois M. Hamdi vit le manège et protesta énergiquement, ce qui déclencha immédiatement le premier affrontement. Cris, hurlements, plusieurs personnes furent violemment frappées en différents endroits de la salle des pas perdus, mais je n'ai rien vu. Plusieurs personnes autour de moi, parmi lesquelles je reconnaissais des supporters de Mme Marie Fainberg et des amis de M. Gérard Sabban, jusque là apparemment paisibles, proféraient à mon égard des menaces de mort, et l'un d'eux manifestait en particulier une haine et une agressivité incandescente. Il semblait retenu par des consignes supérieures mais tenir néanmoins à me faire savoir que je ne perdais rien pour attendre. J'estimais plus sage d'aller me mettre sous la "protection" des gendarmes, et j'envisageais d'obtenir d'entrer, dans la mesure du possible, dans la XVII' chambre pour y attendre l'ouverture de l'audience.

Il y avait quatre gendarmes derrière quatre barrières métalliques qui délimitaient un rectangle fermé devant la porte de la salle d'audience, une "armoire à glace" aux cheveux ras, qui semblait être avec les gendarmes, et plusieurs personnes que les gendarmes avaient laissées se réfugier.

Les barrières étaient accrochées les unes aux autres. Je ne voulais pas sauter par dessus, de peur que les assiégés ne prennent cette irruption pour une tentative de passage en force ou que cela ne donne le signal d'un nouvel assaut alors qu'une accalmie était en cours. J'avais devant moi un gendarme nettement plus corpulent que les autres, dont j'essayais de capter le regard pour solliciter l'autorisation d'entrer, cependant qu'une femme, à coté de moi, décrochait les barrières en m'incitant de la voix à entrer au plus vite. C'est alors que j'entendais, provenant de derrière le gendarme corpulent qui me faisait face, un bruit mat que j'identifiais instantanément comme provenant d'un coup. Ce bruit était suivi d'un hurlement, puis de cris de femme. J'apercevais sur la gauche du gendarme un homme à terre qui se tenait la joue, une femme qui tentait de le protéger en détournant le bras de l'agresseur qui tentait de porter un nouveau coup. Je ne voyais pas l'agresseur lui-même qui m'était caché par le gendarme. Soudain je voyais jaillir sur la droite du gendarme cette fois, la silhouette de l'agresseur, qui sautait au dessus de la barrière à droite (en faisant face -- côté rue) et s'éclipsait en passant le long des fenêtres du côté rue, puis derrière le banc sur lequel se trouvaient les "cameramen", pour se fondre dans le groupe des Bétarim, sans qu'à aucun moment personne ne fasse rien pour l'intercepter. Il s'agissait bien de cette "armoire à glace" que j'avais cru faire partie du service d'ordre, à un titre ou à un autre. Au même moment le groupe bétarim entonnait des slogans divers, venait au contact des barrières et des gendarmes. Ceux-ci résistaient comme ils pouvaient, semblaient complètement dépassés, réclamaient des renforts et tentaient de rassurer les assiégés en leur disant que des renforts allaient arriver. Ils semblaient eux-mêmes éberlués, et conscients que ce qui était en train de se passer était absolument intolérable. Ils m'ont semblé en tout cas déterminés à faire tout leur possible pour protéger les assiégés du lynchage. Nous essayons de calmer le blessé, qui ne portait pas de traces visibles sur le visage, mais manifestait des signes de vive douleur interne. Je constatais la présence, parmi les assiégé de M. Ahmed Hamdi, sans pouvoir me souvenir à quel moment il nous avait rejoint, ou si il s'y trouvait avant moi.

Il était clair que les maigres barrières métalliques défendues par quatre gendarmes ne pourraient pas éviter notre lynchage à l'instant même où les assaillants le décideraient. Or après une brève accalmie les cris les injures et les violences reprenaient, et aucun renfort n'apparaissait. La porte de la salle d'audience restait obstinément fermée, et j'étais en train d'évaluer les possibilités de l'enfoncer quand l'un des gendarmes vint porter sur cette porte des coups réguliers et très violents, tout en dressant l'oreille entre les séries de coups. Manifestement ce gendarme savait qu'il y avait quelqu'un derrière la porte, qui effectivement s'ouvrait, permettant à cinq ou six personnes, puis, quelques minutes plus tard à quelques autres, dont M. Richard Sabban, de pénétrer dans la salle d'audience.

A partir de ce moment là, j'ai entendu à différentes reprises des cris et du brouhaha provenant de l'extérieur, mais je ne sais pas ce qui s'y est passé.

Quand plus tard j'ai vu entrer le public, qui comportait parmi une écrasante majorité hostile, quelques sympathisants de Roger Garaudy, mais aussi le professeur Faurisson et quelques-uns de ses supporters, j'en ai déduit que des renforts de police étaient arrivés et qu'un semblant d'ordre avait été rétabli...

Je vais relater maintenant ce qui s'est passé dans la salle d'audience, ou du moins, ce que j'ai pu en observer.

Dans le sas d'entrée de la salle d'audience se trouvaient un colonel et un commandant de gendarmerie, qui nous ont laissé entrer. J'essayais de m'adresser au commandant sans y parvenir. Sous les dehors d'une rigoureuse correction toute militaire, j'ai perçu ce qui m'a semblé être une sourde hostilité à mon égard. J'ai pu m'adresser au colonel, qui m'a paru attentif. Je lui ai dit, dans un premier temps, que, compte tenu de la situation, il faudrait une escorte pour assurer, à la sortie, la sécurité des journalistes arabes qui avaient été agressés, et la mienne. Le colonel me répondit que des renforts allaient arriver, qu'il pourrait garantir notre sécurité jusqu'à la porte du Palais, mais pas au-delà. Cette solution n'en était pas une, puisqu'une escorte, même importante, ne passerait pas inaperçue, et qu'il fallait craindre, outre les initiatives stratégiques et contrôlées (mais qui peuvent atteindre les sommets de la sauvagerie) de la direction centralisée sioniste, les initiatives autonomes, ou semi-autonomes de petits groupes déchaînés.

J'avais naguère effectué une peine de deux mois de travaux d'intérêt général au Palais de Justice, donc des missions dans les différents greffes civils et pénaux, dans les services généraux, les archives. J'ai par ailleurs beaucoup fréquenté les couloirs d'instruction, et les locaux mitoyens de la police judiciaire et de la criminelle (J'étais directeur de collection chez Hallier-Albin-Michel lors de "l'enlèvement" de Jean-Edern, et j'avais été dénoncé comme l'incendiaire probable de l'UNESCO par Mme Elisabeth de Fontenay!). Je connais même la "souricière" et les souterrains et couloirs par où sont amenés les prisonniers incarcérés, puisque tel fut mon cas dans l'affaire du tract "Brigitte Bardot traînée devant les tribunaux !Les Français culpabilisés et humiliés! L'Islam manipulé et instrumenté par le lobby sioniste!". Je peux donc, sans trop de difficultés, disparaître dans le Palais de Justice, même investi par les sionistes. Je n'avais besoin que de sortir inaperçu de la salle d'audience, donc de l'accord des gendarmes pour passer par la salle des témoins et de leur coopération pour déterminer l'instant propice à une traversée discrète dans le couloir, vers un passage ad hoc. Mais je tenais à obtenir un engagement des "autorités"

Je m'adressais donc une deuxième fois au colonel en lui faisant la déclaration suivante : "Mon colonel, si je suis relaxé, mais, rassurez-vous, je ne pense pas l'être, bien que je ne voie pas comment, juridiquement, on pourrait me condamner, je risque ma vie. Je vous demande de faire part de ma déclaration au président du tribunal, et de pouvoir envisager avec vous les moyens de sortir de cette salle, éventuellement par les souterrains et la "souricière".

Il n'y avait dans la salle que quelques-uns des journalistes arabes agressés, quelques personnes qui les accompagnaient parmi les "assiégés", et quelques personnes entrées à la faveur de l'ouverture des portes, dont M. Richard Sabban, président de Maccabi-Inter. (Il se place là un incident instructif, que je raconterai in fine pour ne pas perdre le fil de l'essentiel)

Le colonel rendait compte au président Monfort, qui pénétrait dans la salle d'audience, en costume de ville, et semblait tendu. Aucune réponse ne m'était donnée.

Tout cela se passait avant l'ouverture de la salle au public. Puis la salle était finalement ouverte. Maître Delcroix arrivait, accompagné du professeur Faurisson et de sa collaboratrice. Leur présence inattendue venait compliquer encore un peu ma situation. C'est pourquoi j'avertissais immédiatement Maître Delcroix de la présence, en plus de la partie visible de l'iceberg (le groupe de Bétarim, devant la XVII' ), de tout un dispositif d'observation dans le Palais, et probablement autour du Palais, et que certains me semblaient enragés au delà de toute mesure. Je lui indiquais qu'à mon avis une escorte dans le Palais ferait monter la tension et risquait de se terminer par un lynchage quelques instants après que cette escorte nous aurait abandonnés.

Je lui indiquais que je n'avais pas eu de réponse claire, en lui demandant de faire au mieux pour obtenir des assurances, mais qu'à mon avis un traquenard avait été tendu, et qu'on ne pouvait pas exclure qu'ils aient prémédité les pires extrêmités. Pour ma part, je déterminerais mon comportement en fonction de l'option qui serait adoptée.

Puis l'audience fut ouverte. J'étais appelé à la barre pour y entendre le jugement me concernant, pour la pré-publication confidentielle, à l'usage exclusif des abonnés amis de la Vieille Taupe, du texte de Roger Garaudy... qui fut un jugement de relaxe très motivé. La lecture terminée, le président Monfort concluait: "Maintenant vous pouvez sortir".

Je m'asseyais dans la salle pour y entendre les jugements concernant Roger Garaudy, pour l'édition publique Samizdat (c'est-à-dire par lui-même) du même texte. Roger Garaudy se voyait condamner en quatre jugements extrêmement subtils et soigneusement motivés, qui signifient à mon avis que la partie victorieuse a du souci à se faire.

En particulier, l'amende pour contestation de crime contre l'humanité se voyait fixée à 30.000,00F dans le jugement n.2, et à 50.000,00F dans le jugement n.4, et la réparation des préjudices subis par la kyrielle de partie civiles, à 1F chacune, ce qui équivaut à un camouflet (bien mérité pour tous ceux qui ont assisté aux pantalonnades de ces guignols pendant le procès, dont évidemment les médias ne donnent pas la moindre idée)

Mais surtout, dans une formulation très étudiée, le tribunal rappelait qu'il lui appartenait de passer le texte de Garaudy au crible de la loi Gayssot, dont il faisait une analyse rigoureuse. Le tribunal constatait ensuite que le texte de Garaudy tombait sous le coup de cette loi, mais il prenait le soin de préciser que cela n'impliquait pas que les allégations contenues dans le livre de Garaudy soient fausses historiquement. Cela "échappe à la compétence du juge".

Autant que je pouvais en juger à la simple audition du texte, répété dans le jugement n.2 et n.4, il ne s'agissait pas d'une simple formule de dénégation rhétorique, telle que celle utilisée par des juges peu scrupuleux pour affecter de ne pas faire ce que précisément ils sont en train de faire, comme par exemple dans le jugement Faurisson du 8 juillet 1981 (voir Intolérable intolérance) ou l'arrêt du 26 avril 1983 (voir Epilogue judiciaire de l'affaire Faurisson ), c'est à dire prendre position, quoi qu'ils en disent, sur le fond historique et factuel. Cette fois, le tribunal s'en gardait bien, ce qui confirmait qu'il avait été fort loin d'être insensible à l'argumentation historique révisioniste.

Ces jugements, de même que ma propre relaxe, me paraissaient donc mériter une analyse attentive, et être susceptibles d'une réelle exploitation, particulièrement souhaitable avant que soit mis le feu aux poudres ... Ce qui rendait subalternes les autres aspects de la situation actuelle, en dehors de la nécessité d'éviter la casse.

Le temps des juges était peut-être en train d'advenir, tardivement...

Je restais donc dans la salle lorsque l'audience fut levée, puis lors de la nouvelle audience, présidée par Mme Ract-Madoux cette fois.

Le professeur Faurisson et sa collaboratrice faisaient de même, ainsi que Maître Delcroix. Significativement, de nombreux zélotes sionistes, parmi lesquels des indicateurs organisés, restaient obstinément dans la salle, notamment des amis de M. Sabban, qui avaient déjà prémédité, sans y parvenir, une agression à la sortie d'un procès contre des révisionnistes, le 4 février 1998 (voir le tract Le coupable c'est la victime). Le problème était donc de sortir de la salle sans être "marqué à la culotte" par les indicateurs démocrates sincères. Bien évidemment le siège du Palais par les zélotes sionistes organisés continuait. M. C., venu en curieux, mais qui avait eu le tort de parler, et peut-être même de serrer la main, à des révisionnistes connus, avait été agressé immédiatement à la sortie et avait du rebrousser chemin. Il portait des blessures au tibia, de coups portés avec des chaussures ferrées. Sa chaussette, au travers de son pantalon, était déchirée !

Dès lors, Maître Delcroix obtenait d'un gendarme présent de pouvoir utiliser pour l'évacuation des personnes plus particulièrement menacées, une voie inédite.

Je décidais de me joindre à ce groupe, et nous quittions finalement le Palais par les souterrains.

Fin de l'épisode.

Revenons maintenant à l'incident spécifique que j'ai évoqué plus haut.

Un journaliste arabe avait donc dû se réfugier en catastrophe, quelque temps avant moi, dans des conditions que je ne connais pas, dans le périmétre délimité par des barrières et gardé par quatre gendarmes, et une "armoire à glace"qui semblait participer au service d'ordre. Soudain, il avait été trés violemment frappé à la tête, et il était tombé par terre. Une femme s'était précipité pour empêcher l'agresseur de porter un deuxième coup. Il avait été "sonné" au point de ne pas parvenir pendant plusieurs segondes à se relever. Une meute déchainée criait "Garaudy nazi", "Les arabes nazis", "A mort les palestiniens". Pendant de longues minutes, on pouvait tout craindre. Finalement la porte de la XVII' chambre s'était ouverte pour permettre aux assiégés de s'y réfugier. Le colonel avait fait asseoir le blessé sur un banc. Il ne portait pas de blessure visible mais son visage reflétait une violente douleur interne et son regard dénotait une certaine confusion. Visiblement bouleversé (on le serait à moins), il faisait un effort intense pour parler, mais il n'y parvenait pas. Puis soudain, à voix forte: "C'est intolérable!, monstrueux! Dans le Palais de Justice! En France! C'est un comportement juif! C'est un comportement juif!" puis comme le colonel et moi même essayons de le calmer, il répétait un troisième fois "Oui, je le dis, c'est un comportement juif!

C'est alors que M. Richard Sabban, président de l'association monoethnique, sportive et culturelle, dénommée Maccabi-Inter, dont sont membres les zélotes parmis les plus excités de nos agresseurs, s'approchait, et débitait sur un ton monocorde qui dénotait la leçon parfaitement apprise: "Ces propos racistes sont intolérables dans une enceinte de justice", "je vous demande de noter que des propos racistes et antisémites sont tenus en France dans une enceinte de justice sans que les autorités ne réagissent" puis il s'éloignait en baragouinant des propos d'où il résultait, en substance, que la France, la Justice française, et la gendarmerie faisaient preuve d'une complaisance coupable et traditionnelle envers le racisme et l'antisémitisme!


Pierre Guillaume, le 8 mars 1998.


Ceci est le témoignage de ce que j'ai vu, et vécu, ce jour là. L'analyse et les commentaires viendront ultérieurement.

 


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