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"Génocide: destruction méthodique d'un groupe ethnique par l'extermination de ses individus."
Dictionnaire Larousse
"A l'instar de la promesse divine contenue dans la Bible, le Génocide est un élément de justification idéologique pour la création de l'Etat d'Israël."
Tom Segev, Le septième million. Ed. Liana Levi. 1993. p. 588.
Trois termes sont souvent employés pour définir le traitement qui fut infligé aux juifs, par le nazisme: Génocide, Holocauste, Shoah.
Le terme "Génocide" a un sens précis, de par son étymologie même: extermination d'une race. A supposer qu'il existât une "race" juive, comme le prétendait le racisme hitlérien et comme le soutiennent encore les dirigeants israéliens.
Y a-t-il eu, au cours de la guerre, un
"génocide" des juifs?
Le terme de "génocide", dans tous les dictionnaires,
a un sens précis. Le Larousse donne, par exemple, cette
définition: "Génocide: Destruction méthodique
d'un groupe ethnique par l'extermination de ses individus."
Cette définition ne peut s'appliquer à la lettre que dans le cas de la conquête de Canaan par Josué, où il nous est dit pour chaque ville conquise: "il n'en reste aucun survivant" (par exemple dans Nombres XXI, 35).
Le mot a donc été employé à Nuremberg de manière tout à fait erronée puisqu'il ne s'agit pas de l'anéantissement de tout un peuple comme ce fut le cas pour les "exterminations sacrées" des Amalécites, des Cananéens et d'autres peuples encore dont le livre de Josué dit par exemple qu'à Eglôn et à Hébron: "il ne laisse aucun survivant." (Josué X, 37) ou à Hagor: "ils passèrent tous les êtres humains au tranchant de l'épée...ils ne laissèrent aucun être animé." (Josué XI, 14).
Au contraire le judaïsme (sa définition comme "race" appartenant au vocabulaire hitlérien) a connu un essor considérable dans le monde depuis 1945.
Sans aucun doute les juifs ont été l'une des cibles préférées d'Hitler en raison de sa théorie raciste de la supériorité de la "race aryenne", et aussi de l'assimilation systématique qu'il fit entre les juifs et le communisme qui était son ennemi principal (ce dont témoignent les exécutions de milliers de communistes allemands, puis, au cours de la guerre, son acharnement contre les prisonniers "slaves"). Il avait, pour cet amalgame, créé le terme de "judéo-bolchevisme".
Dès la création de son parti "national-socialiste", il avait envisagé non seulement d'extirper le communisme, mais de chasser tous les juifs, d'Allemagne d'abord, puis de toute l'Europe lorsqu'il en fut le maître. Et ceci de la façon la plus inhumaine: d'abord par l'émigration, puis par l'expulsion, et, pendant la guerre, par l'incarcération dans des camps de concentration en Allemagne d'abord, puis par la déportation, envisagée d'abord à Madagascar, qui eût constitué un vaste ghetto pour les juifs européens, puis à l'Est dans les territoires occupés, surtout en Pologne, ou slaves, juifs, tziganes, furent décimés, d'abord par un travail forcé au service de la production de guerre, puis par de terribles épidémies de typhus dont la multiplication des fours crématoires témoigne de l'ampleur.
Quel fut le bilan atroce de cet acharnement hitlérien contre ses victimes politiques ou racistes?
Cette deuxième guerre mondiale fit 50 millions de morts dont 17 millions de soviétiques et 9 millions d'Allemands. La Pologne, les autres pays occupés d'Europe, et aussi les millions de soldats d'Afrique ou d'Asie mobilisés pour cette guerre qui, comme la première, était née de rivalités occidentales, payèrent un lourd tribut de morts.
La domination hitlérienne fut donc autre chose qu'un vaste "pogrom" dont les juifs auraient été, sinon les seules, du moins les principales victimes, comme une certaine propagande tend à l'accréditer. Elle fut une catastrophe humaine qui, malheureusement, n'est pas sans précédent, car Hitler appliqua à des blancs ce que les colonialistes européens, depuis cinq siècles, appliquaient aux "hommes de couleur", depuis les Indiens d'Amérique, dont 60 millions sur 80 furent détruits (eux aussi par le travail forcé et les épidémies plus encore que par les armes) jusqu'aux Africains dont dix à vingt millions furent déportés aux Amériques, et, comme les négriers obtenaient un esclave pour 10 tués dans la lutte pour la capture, la "traite" coûta à l'Afrique de l00 à 200 millions de morts.
Le mythe faisait l'affaire de tout le monde: parler du "plus grand génocide de l'histoire", c'était, pour les colonialistes occidentaux, faire oublier leurs propres crimes: (la décimation des Indiens d'Amérique et la traite des esclaves africains), pour Staline, gommer ses répressions sauvages.
Pour les dirigeants anglo-américains, après le massacre de Dresde du 13 février 1945, qui fit périr dans les flammes, par les bombes au phosphore, en quelques heures, 200.000 civils, sans raison militaire puisque l'armée allemande battait en retraite sur tout le front de l'Est devant l'offensive foudroyante des soviétiques qui en janvier étaient déjà sur l'Oder.
Pour les Etats-Unis, plus encore, qui venaient de lâcher sur Hiroshima et Nagasaki, les bombes atomiques, faisant "plus de 200.000 tués et près de 150.000 blessés condamnés à plus ou moins longue échéance."
Source: Paul-Marie de la Gorce: 1939-1945. Une guerre inconnue. Ed. Flammarion. Paris, 1995. p. 535.
Les fins n'étaient pas militaires mais politiques. Churchill écrivait, dès 1948, dans son livre: La Deuxième guerre mondiale (Volume VI): "Il serait faux de supposer que le sort du Japon fut décidé par la bombe atomique."
L'amiral américain William A. Leahy, dans son livre I was there ("J'étais là") confirme: "A mon avis, l'emploi de cette arme barbare à Hiroshima et Nagasaki n'a pas été d'une grande aide dans la guerre contre le Japon."
En effet, l'Empereur du Japon Hirohito avait déjà engagé la négociation pour la reddition de son pays, dès le 21 mai 1945 auprès de l'Union Soviétique (qui n'était pas encore en guerre contre le Japon), par l'intermédiaire de son Ministre des Affaires étrangères et l'ambassadeur soviétique Malik. "Le Prince Konoye fut prié de se préparer à se rendre à Moscou pour négocier directement avec Molotov."
Source: Paul-Marie de la Gorce. op. cit. p. 532.
"A Washington on connaissait parfaitement les intentions japonaises: "Magic" rendait compte de la correspondance entre le Ministre des Affaires Etrangères et son correspondant à Moscou."
Source: Ibidem. p. 533.
L'objectif poursuivi n'était donc pas militaire mais politique, comme l'avouait le ministre américain de l'Air, Finletter, expliquant que l'emploi des bombes atomiques avait pour but "de mettre le Japon "Knock-out" avant l'entrée de la Russie en guerre."
Source: Saturday Review of Literature du 5 juin 1944.
L'amiral américain Leahy concluait (op. cit.): "En employant les premiers la bombe atomique, nous nous sommes abaissés au niveau moral des barbares du Moyen Age... cette arme nouvelle et terrible, qui sert à une guerre non civilisée, est une barbarie moderne, indigne des chrétiens."
Ainsi tous ces dirigeants, qu'un véritable "Tribunal International" composé par des pays neutres eût placés au banc des criminels de guerre à côté de Goering et de sa bande, découvrirent avec les "chambres à gaz", les "génocides" et les "holocaustes", un alibi inespéré pour "justifier" sinon pour effacer leurs propres crimes contre l'humanité.
L'historien américain W.F. Albright, qui fut Directeur de l'American School of Oriental Research écrit dans son livre majeur de synthèse, De l'âge de pierre à la chrétienté. Le monothéisme et son évolution. (Trad. française: Ed. Payot, 1951), après avoir justifié les "exterminations sacrées" de Josué dans son invasion de Canaan, "Nous autres, Américains, avons peut-être... moins le droit de juger les Israélites.. puisque nous avons exterminé... des milliers d'Indiens dans tous les coins de notre grand pays et avons réuni ceux qui restaient dans de grands camps de concentration." (p. 205).
Le terme d'Holocauste, appliqué au même drame depuis les années soixante-dix à partir du livre d'Elie Wiesel: La Nuit (1958) et popularisé par le titre du film: "L'Holocauste", marque mieux encore la volonté de faire du crime commis contre les juifs un événement exceptionnel sans comparaison possible avec les massacres des autres victimes du nazisme ni même avec aucun autre crime de l'histoire, car leurs souffrances et leurs morts avaient ainsi un caractère sacral. Le "Larousse universel" (2?olumes, Paris, 1969, p. 772) définit ainsi "holocauste": "Sacrifice en usage chez les juifs, et dans lequel la victime était entièrement consumée par le feu."
Le martyre des juifs devenait ainsi irréductible à tout autre: par son caractère sacrificiel il était intégré au projet divin à la manière de la Crucifixion de Jésus dans la théologie chrétienne, inaugurant ainsi un temps nouveau. Ce qui permettra à un rabbin de dire: "La création de l'Etat d'Israël, c'est la réponse de Dieu à l'Holocauste."
Pour justifier le caractère sacral de l'Holocauste il fallait qu'il y eût extermination totale et organisation industrielle inédite des exécutions puis crémation.
Extermination totale. Il fallait pour cela que fût envisagée une solution finale du problème juif qui fut l'extermination.
Or aucun texte n'a jamais pu être produit attestant que la "solution finale" du problème juif était, pour les nazis, l'extermination.
L'antisémitisme d'Hitler est lié, dès ses premiers discours, à la lutte contre le bolchevisme (il emploie constamment l'expression "judéo-bolchevisme"); les premiers camps de concentration qu'il fit construire étaient destinés aux communistes allemands dont des milliers périrent, y compris leur chef Thaelman.
Quant aux juifs ils furent chargés par lui des accusations les plus contradictoires: d'abord, ils étaient -- disait-il -- les acteurs les plus actifs de la révolution bolchevique (Trotski, Zinoviev, Kamenev, etc..); en même temps, ils étaient, selon lui, les capitalistes les plus exploiteurs du peuple allemand.
Il importait donc, après avoir liquidé le mouvement communiste, et préparé l'expansion de l'Allemagne à l'Est, à la manière des chevaliers teutoniques, d'écraser l'Union Soviétique, ce qui fut, du début à la fin de sa carrière, sa préoccupation centrale, obsessionnelle, et qui se manifesta, au temps de sa puissance, par sa férocité à l'égard des prisonniers slaves (polonais et russes). Il créa même, pendant la guerre contre l'U.R.S.S., des "Einsatzgruppen", c'est-à-dire des unités chargées spécialement de lutter contre la guerre des partisans soviétiques et d'abattre leurs commissaires politiques, même prisonniers. Parmi eux beaucoup de juifs, héroïques, comme leurs compagnons slaves, furent massacrés.
Ce qui prouve les limites de la propagande sur "l'antisémitisme soviétique". L'on ne peut à la fois prétendre que les soviétiques écartaient les juifs des postes importants et affirmer que les juifs constituaient la majorité des "commissaires politiques" des partisans que les "Einsatzgruppen" étaient chargés d'abattre. Car on imagine mal qu'une telle responsabilité: diriger l'action des partisans derrière les lignes ennemies (où la désertion et la collaboration étaient le plus aisées) eût été confiée à des juifs dont on se serait méfié...
Quant à la masse des juifs allemands puis européens lorsque Hitler devint maître du continent, l'une des idées les plus monstrueuses des nazis fut d'en vider l'Allemagne puis l'Europe (judenrein).
Hitler procéda par étapes:
la première fut d'organiser leur émigration dans des conditions qui lui permettaient de spolier les plus riches. (Et nous avons vu que les dirigeants sionistes de la "Haavara" collaborèrent avec efficacité à cette entreprise, en promettant, en échange, d'empêcher le boycott de l'Allemagne hitlérienne et de ne pas participer au mouvement antifasciste.)
la deuxième étape fut l'expulsion pure et simple poursuivant le dessein de les envoyer tous dans un ghetto mondial: après la capitulation de la France: l'île de Madagascar, qui devait passer sous contrôle allemand après avoir fait indemniser par la France les anciens résidents français. Le projet fut abandonné, moins du fait des réticences françaises, qu'en raison de l'importance du tonnage de navires nécessaires pour cette opération, qu'en temps de guerre l'Allemagne ne pouvait consacrer à cette tâche.
-- L'occupation hitlérienne de l'Est de l'Europe, notamment de la Pologne, rendit possible d'atteindre la "solution finale": vider l'Europe de ses juifs en les déportant massivement dans ces camps extérieurs. C'est là qu'ils subirent les pires souffrances, non seulement celles de toutes les populations civiles en temps de guerre, telles que les bombardements aériens, la famine et les privations de toutes sortes, les marches forcées, mortelles pour les plus faibles, pour évacuer les centres, mais aussi le travail forcé, dans les conditions les plus inhumaines pour servir l'effort de guerre allemand (Auschwitz-Birkenau était, par exemple, le centre le plus actif des industries chimiques de l'I. G. Farben). Enfin les épidémies, notamment le typhus, firent d'épouvantables ravages dans une population concentrationnaire sous-alimentée et réduite à l'épuisement.
Est-il donc nécessaire de recourir à d'autres méthodes pour expliquer la terrible mortalité qui frappa les victimes de tels traitements, et ensuite d'exagérer démesurément les nombres, au risque d'être obligés ensuite de les réviser en baisse?... et par exemple d'être contraint...
-- de changer l'inscription de Birkenau-Auschwitz pour réduire le nombre des morts de 4 millions à 1?
-- de changer l'inscription de la "chambre à gaz" de Dachau pour préciser qu'elle n'avait jamais fonctionné.
-- ou celle du "Vélodrome d'Hiver" à Paris indiquant que le nombre de juifs qui y furent parqués était de 8.160 et non pas 30.000 comme l'indiquait la plaque d'origine, qui a été retirée.
Source: Le Monde, 18 juillet l990, p. 7.
Il ne s'agit pas d'établir une comptabilité macabre.
L'assassinat d'un seul innocent, qu'il soit juif ou qu'il ne le soit pas, constitue déjà un crime contre l'humanité. Mais si le nombre des victimes n'a, à cet égard, aucune importance, pourquoi s'accrocher, depuis plus d'un demi-siècle au chiffre fatidique de six millions, alors qu'on ne considère pas comme intouchable le nombre des victimes non-juives de Katyn, de Dresde ou d'Hiroshima et de Nagasaki, pour lesquelles il n'a jamais existé de nombre d'or, contrairement au chiffre de six millions qui a été sacralisé, bien qu'il ait fallu constamment réviser à la baisse ce nombre d'une seule catégorie de victimes, dont les injustes souffrances ne sont pas contestables.
Pour le seul camp d'Auschwitz-Birkenau:
-- 9 millions disait, en 1955, le film d'Alain Resnais Nuit et Brouillard, par ailleurs fort beau et profondément émouvant;
- - 8 millions selon les Documents pour servir l'Histoire de la guerre. Camps de concentration. Office français d'édition, 1945, p.?
-- 4 millions d'après le rapport soviétique auquel le Tribunal de Nuremberg a donné valeur de preuve authentique en vertu de l'article 21 de ses statuts qui stipulaient: "Les documents et rapports officiels des commissions d'enquête des gouvernements alliés ont valeur de preuves authentiques". Ce même article 21 proclamait: "Ce tribunal n'exigera pas que la preuve des faits de notoriété publique soit rapportée. Il les tiendra pour acquis."
-- 2 millions selon l'historien Léon Poliakov, dans son Bréviaire de la haine, Calmann Lévy, 1974, p. 498.
-- 1 million deux cent cinquante mille, selon l'historien Raul Hilberg dans La Destruction des Juifs d'Europe. Edition en anglais, Holmes and Mayer, 1985, p. 895.
Or voici qu'au terme de longues recherches historiques, faites par des savants de toutes origines sous la pression des critiques révisionnistes, le Directeur de l'Institut d'histoire du temps présent au C.N.R.S., Monsieur François Bédarida, résume ses travaux, dans un article paru dans Le Monde et intitulé: "L'évaluation des victimes d'Auschwitz":
"La mémoire collective s'est emparée du chiffre de quatre millions -- celui-là même qui, sur la foi d'un rapport soviétique, figurait jusqu'ici à Auschwitz sur le monument élevé à la mémoire des victimes du nazisme, -- cependant qu'à Jérusalem le musée de Yad Vashem indiquait quant à lui un total très au-dessus de la réalité.
Pourtant, dès la fin de la guerre, la mémoire savante s'était mise au travail. De ces investigations patientes et minutieuses, il résultait que le chiffre de quatre millions, ne reposant sur aucune base sérieuse, ne pouvait être retenu.
Le tribunal, au demeurant, s'appuyait sur une affirmation d'Eichmann, soutenant que la politique d'extermination avait causé la mort de six millions de juifs, dont quatre millions dans les camps. Si maintenant l'on s'en rapporte aux travaux les plus récents et aux statistiques les plus fiables -- c'est le cas de l'ouvrage de Raul Hillberg, la "Destruction des juifs d'Europe" (Fayard 1988), on aboutit à environ un million de morts à Auschwitz. Un total corroboré par l'ensemble des spécialistes, puisque aujourd'hui ceux-ci s'accordent sur un nombre de victimes oscillant entre 950.000 au minimum et 1,2 million au maximum. "
Source : Le Monde, 23 juillet l990.
L'on n'en continue pas moins, après avoir officiellement réduit le nombre des victimes, à Auschwitz -- Birkenau, de 4 à 1 million, à répéter le chiffre global: 6 millions (14) de juifs exterminés, selon cette étrange arithmétique: 6 -- 3 = 6.
Cette série d'évaluation concerne le seul camp d'Auschwitz. Une démonstration du même genre pourrait être faite pour d'autres camps.
Par exemple, combien y eut-il de morts à Majdanek ? :
-- 1 million cinq cent mille selon Lucy Dawidowicz dans The War against the Jews. Penguin books, 1987 p. 191.
-- Trois cent mille selon Lea Rosch et Eberhard. Jaeckel dans Der Tod ist ein Meister im Dritten Reich. Ed. Hoffmann und Campe, 1991, p. 217.
-- Cinquante mille selon Raul Hilberg (Op.cit.)
Alors la question se pose. N'est-ce pas servir la propagande des néo-nazis allemands (ou, en France, tel parti d'extrême droite) que de fournir cet argument: "Si vous avez menti sur ce problème du nombre des victimes juives, pourquoi n'auriez-vous pas exagéré les crimes de Hitler?"
On ne combat pas la minimisation criminelle de l'horreur nazie par de pieux mensonges, mais par la vérité, qui est la meilleure accusatrice de la barbarie.
Les mêmes variantes troublantes sur les moyens de l'assassinat des juifs peuvent également engendrer le doute:
-- Le New York Times du 3 juin 1942 parle d'un "bâtiment d'exécution" ou l'on fusillait 1.000 juifs par jour.
-- Le 7 février 1943, le même journal parle de "stations d'empoisonnement du sang" en Pologne occupée.
-- En décembre 1945, dans son livre Der letze Jude aus Polen, Europa-Verlag, Zurich, New York, p. 290 et suivantes, Stefan Szende fait entrer les juifs dans une immense piscine ou l'on fait passer un courant à haute tension pour les exécuter. Il conclut : "Le problème de l'exécution de millions d'hommes était résolu."
-- Le document de Nuremberg P.S. 3311, du 14 décembre 1945, indique dans un procès-verbal que les victimes étaient ébouillantées dans des "chambres à vapeurs brûlantes".
-- Deux mois et demi plus tard (février 1946) le même Tribunal remplace les chambres à vapeur d'eau bouillante, par des chambres à gaz. En 1946 Simon Wiesenthal ajoute une variante aux chambres d'exécution: elles comportaient des rigoles pour recueillir la graisse des juifs assassinés pour en faire du savon. Chaque savonnette portait l'inscription RJF (pure graisse juive). En 1958, dans son livre La Nuit, il ne fait aucune allusion aux chambres à gaz, mais, dans la traduction allemande (éditions Ullstein), le mot "crématoire" n'est pas traduit par Krematorium, mais par "chambre à gaz".
Il y eut d'autres versions: celle de la mort par la chaux vive répandue dans des wagons, due au polonais Jan Karski, auteur du livre, Story of a secret State, éd. The Riverside Press, Cambridge. Traduit en français sous le titre, Un Témoignage devant le Monde. Ed. Self, Paris 1948.
Mais les deux versions les plus médiatisées par la télévision, la presse, les manuels scolaires sont l'exécution par le Zyklon B, et d'autre part, les camions tuant par une manipulation des gaz d'échappement de leur moteurs Diesel.
Le moins qu'on puisse dire -- là encore pour ne pas donner prise à la propagande des admirateurs de Hitler, c'est qu'il est pour le moins fâcheux qu'aucune expertise n'ait été ordonnée, ni par le Tribunal de Nuremberg, ni par aucun autre tribunal ayant eu à juger par la suite des criminels de guerre, pour fixer définitivement quelle avait été l'arme du crime.
Un autre exemple déplorable, le camp de Dachau. Le film sur les atrocités nazies projeté à Nuremberg au cours du procès a montré une seule "chambre à gaz". C'était celle de Dachau. Des visites pour les touristes et les élèves des écoles furent organisées à Dachau. Aujourd'hui une discrète pancarte indique que personne n'a pu y être gazé car la "chambre à gaz" n'a jamais été achevée.
Au visiteur ou au pèlerin l'on indique que les gazages ont eu lieu à l'Est, hors du territoire qui fut celui de l'Allemagne avant la guerre.
Un communiqué de Martin Broszat, membre de l'Institut d'histoire contemporaine de Munich, publié le 19 août 1960 dans Die Zeit, reconnaissait en effet : "Ni à Dachau, ni à Bergen-Belsen, ni à Buchenwald des juifs ou d'autres détenus n'ont été gazés... (15) L'anéantissement massif des juifs par le gaz commença en 1941-1942 ... avant tout en territoire polonais occupé, (mais nulle part dans l'Ancien Reich): à Auschwitz-Birkenau, à Sobibor, à Treblinka, Chelmno et Belzec. "
Or il y eut autant de "témoins" oculaires des "gazages" dans ces camps de l'Ouest qu'il y en eut pour les camps de l'Est.
Ne donne t'on pas ainsi des arguments à tous ceux qui sont désireux de réhabiliter Hitler en demandant, par exemple, pourquoi l'on devrait rejeter les récits des "témoins oculaires" des camps de l'Ouest et tenir pour vrais ceux des survivants des camps de l'Est.
C'est leur donner des arguments pour mettre en doute la réalité indubitable des persécutions, des souffrances et des meurtres à l'égard des juifs et des autres opposants au régime nazi, comme par exemple les communistes allemands qui en furent les premières victimes, dès 1933, et pour lesquels furent crées les premiers camps de concentration.
Outre les bombardements qui frappèrent indistinctement les populations des pays en guerre, le travail forcé, comme celui des esclaves, les transferts constants dans des conditions inhumaines qui laissaiennt des milliers de cadavres sur les routes, la sous-alimentation la plus barbare, les épidémies ravageuses de typhus, cette tragédie a-t-elle besoin du couronnement de flammes infernales pour rendre compte du massacre des juifs par l'antisémitisme féroce des nazis ?
Est-il besoin, dès lors, pour maintenir à tout prix son caractère d'exceptionnalité à "l'Holocauste" (extermination sacrificielle par le feu) d'agiter le spectre des "chambres à gaz"?
En 1980, pour la première fois le caractère unique du massacre des juifs fut remis en question par un journaliste célèbre, Boaz Evron:
" ... Comme si cela allait de soi, chaque hôte de marque est emmené en visite obligatoire à Yad Vashem [...] pour bien lui faire comprendre les sentiments et la culpabilité que l'on attend de lui."
" En estimant que le monde nous hait et nous persécute, nous nous croyons exemptés de la nécessité d'être comptables de nos actes à son égard." L'isolement paranoïaque par rapport au monde et à ses lois pouvait entraîner certains Juifs à traiter les non-Juifs comme des sous-hommes, rivalisant ainsi avec le racisme des nazis. Evron mit en garde contre la tendance à confondre l'hostilité des Arabes avec l'antisémitisme nazi. "On ne peut distinguer la classe dirigeante d'un pays de sa propagande politique, car celle-ci est présentée comme une part de sa réalité, écrivait-il. Ainsi, les gouvernants agissent dans un monde peuplé de mythes et de monstres qu'ils ont eux-mêmes créés."
Source: Boaz Evron: "Le génocide: un danger pour la nation", Iton 77, N· 21. mai-juin 1980. p. 12 et sqq.
D'abord bien qu'existe dans l'esprit de millions de gens dont la bonne foi est indiscutable, la confusion entre "four crématoire" et "chambre à gaz", l'existence, dans les camps hitlériens d'un nombre important de fours crématoires pour tenter d'enrayer la diffusion des épidémies de typhus, le four crématoire n'est pas un argument suffisant: il existe des fours crématoires dans toutes les grandes villes, à Paris, (au Père-Lachaise) à Londres, et dans toutes les capitales importantes, et ces incinérations ne signifient pas évidemment une volonté d'exterminer les populations.
Il fallut donc adjoindre aux fours crématoires des "chambres à gaz" pour établir le dogme de l'extermination par le feu.
La première exigence, élémentaire pour en démontrer l'existence, était de produire l'ordre prescrivant cette mesure. Or dans les archives si minutieusement établies par les autorités allemandes, et toutes saisies par les alliés lors de la défaite d'Hitler, ni les budgets affectés à cette entreprise, ni les directives concernant la construction et le fonctionnement de ces chambres, en un mot, rien de ce qui eût permis l'expertise de "l'arme du crime", comme dans toute enquête judiciaire normale, ne fut trouvé. Rien de tel ne fut produit.
Il est remarquable qu'après avoir officiellement reconnu qu'il n'y avait pas eu de gazage homicide dans le territoire de l'ancien Reich malgré les attestations innombrables de "témoins oculaires", le même critère de la subjectivité des témoignages n'ait plus été accepté en ce qui concerne les camps de l'Est, de Pologne notamment. Même lorsque ces "témoignages" sont entachés des plus légitimes suspicions.
La mise en scène du Musée de Dachau permit de tromper, non seulement des milliers d'enfants que l'on y amenait pour leur enseigner le dogme de l'Holocauste, mais aussi des adultes, tel le Père Morelli, dominicain, qui écrit dans Terre de détresse (Ed. Bloud et Gay, 1947, p. 15): "J'ai posé des yeux pleins d'épouvante sur le sinistre hublot d'où les bourreaux nazis pouvaient pareillement voir se tordre les gazés misérables."
Il n'est pas jusqu'à des anciens déportés de Buchenwald ou de Dachau qui se laissèrent suggestionner par la légende si soigneusement entretenue. Un grand historien français, Michel de Boüard, doyen honoraire de la Faculté de Caen, membre de l'Institut et ancien déporté de Mauthausen, déclarait en 1986:
"Dans la monographie sur Mauthausen que j'ai donnée (...) en 54, à deux reprises je parle de chambre à gaz. Le temps de la réflexion venu, je me suis dit: où ai-je acquis la conviction qu'il y avait une chambre à gaz à Mauthausen? Ce n'est pas pendant mon séjour au camp car ni moi ni personne ne soupçonnait qu'il pouvait y en avoir; c'est donc un "bagage" que j'ai reçu après la guerre, c'était admis. Puis j'ai remarqué que dans mon texte -- alors que j'appuie la plupart de mes affirmations par des références -- il n'y en avait pas concernant la chambre à gaz..."
Source: Ouest-France, 2 et 3 août 1986. p. 6.
Jean Gabriel Cohn-Bendit écrivait déjà: "Battons-nous pour qu'on détruise ces chambres à gaz qu'on montre aux touristes dans les camps où l'on sait maintenant qu'il n'y en avait point, sous peine qu'on ne nous croie plus sur ce dont nous sommes sûrs."
Source: Libération du 5 mars 1979, p. 4.
Dans le film qui fut projeté à Nuremberg au tribunal et à tous les accusés, la seule chambre à gaz qui soit présentée est celle de Dachau.
Le 26 août 1960, M. Broszat, au nom de l'Institut d'histoire contemporaine de Munich, d'obédience sioniste, écrivait dans Die Zeit (p. 14): "La chambre à gaz de Dachau ne fut jamais achevée, et n'a jamais fonctionné."
Depuis l'été 1973, une pancarte, en face des douches, explique que: "cette chambre à gaz, camouflée en salle de douches, n'a jamais été mise en service." ajoutant que les prisonniers condamnés au gazage étaient transférés à l'Est.
Mais la "chambre à gaz" de Dachau est la seule qui ait été présentée en photographie aux accusés de Nuremberg, comme l'un des lieux d'extermination massive, et les accusés y ont cru, à l'exception de Goering et de Streicher.
"Il n'y a pas de peuple palestinien... Ce n'est pas comme si nous étions venus les mettre à la porte et leur prendre leur pays. Ils n'existent pas."
Madame Golda Meir. Déclaration au Sunday Times, 15 juin 1969.
L'idéologie sioniste repose sur un postulat très simple: il est écrit dans la Genèse (XV, 18-21): "Le Seigneur conclut une Alliance avec Abraham en ces termes: C'est à ta descendance que je donne ce pays, du fleuve d'Egypte au grand fleuve, le fleuve Euphrate."
A partir de là, sans se demander en quoi consiste l'Alliance, à qui a été faite la Promesse, ou si l'Election était inconditionnelle, les dirigeants sionistes, même s'ils sont agnostiques ou athées, proclament: la Palestine nous a été donnée par Dieu.
Les statistiques, même du gouvernement israélien, montrent que 15% des Israéliens sont religieux. Ceci n'empêche pas 90% d'entre eux d'affirmer que cette terre leur a été donnée par Dieu... auquel ils ne croient pas.
L'immense majorité des Israéliens actuels ne partage ni la pratique ni la foi religieuses, et les différents "partis religieux" qui jouent pourtant un rôle décisif dans l'Etat d'Israël ne rassemblent qu'une infime minorité des citoyens.
Cet apparent paradoxe est expliqué par Nathan Weinstock dans son livre: Le sionisme contre Israël:
"Si l'obscurantisme rabbinique triomphe en Israël, c'est parce que la mystique sioniste n'a de cohérence que par référence à la religion mosaïque. Supprimez les concepts de "Peuple élu" et de "Terre promise", et le fondement du sionisme s'effondre. C'est pourquoi les partis religieux puisent paradoxalement leur force dans la complicité des sionistes agnostiques. La cohérence interne de la structure sioniste d'Israël a imposé à ses dirigeants le renforcement de l'autorité du clergé. C'est le parti social-démocrate "Mapaï", sous l'impulsion de Ben Gourion, qui a inscrit les cours de religion obligatoires au programme des écoles, et non les partis confessionnels."
Source: Le sionisme contre Israël. Ed. Maspéro, 1969, p. 315.
"Ce pays existe comme accomplissement d'une promesse faite par Dieu lui-même. Il serait ridicule de lui demander des comptes sur sa légitimité. Tel est l'axiome de base formulé par Madame Golda Meir."
Source: Le Monde du 15 octobre 1971.
"Cette terre nous a été promise et nous avons un droit sur elle." redit Begin.
Source: Déclaration de Begin à Oslo,Davar. 12 décembre 1978.
"Si l'on possède la Bible, si on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait posséder également les terres bibliques, celles des Juges et des Patriarches, de Jérusalem, d'Hébron, de Jéricho, et d'autres lieux encore."
Source: Moshé Dayan, Jerusalem Post. 10 août 1967.
Très significativement, Ben Gourion évoque le "précédent" américain où en effet, pendant un siècle, la frontière demeura mouvante jusqu'au Pacifique, où fut proclamée la "fermeture de la frontière" en fonction des succès de la "chasse aux Indiens" pour les refouler et s'emparer de leurs terres.
Ben Gourion dit très clairement: "Il ne s'agit pas de maintenir le statu-quo. Nous avons à créer un Etat dynamique, orienté vers l'expansion."
La pratique politique correspond à cette singulière théorie: prendre la terre, et en chasser les habitants, comme le fit Josué, le successeur de Moïse.
Menahem Begin, le plus profondément imbu de la tradition biblique, proclamait:
"Eretz Israël sera rendue au peuple d'Israël. Tout entière et pour toujours?"
Source: Menahem Begin: The Revolt: story of the Irgoun, p. 335.
Ainsi d'emblée, l'Etat d'Israël se place au dessus de toute loi internationale.
Imposé à l'O.N.U., le 11 mai 1949 par la volonté des Etats-Unis, l'Etat d'Israël ne fut admis qu'à trois conditions:
1 -- Ne pas toucher au statut de Jérusalem;
2 -- Permettre aux Arabes palestiniens de revenir chez eux;
3 -- Respecter les frontières fixées par la décision de partition.
Parlant de cette résolution des Nations Unies sur le "partage", prise bien avant son admission, Ben Gourion déclare:
"l'Etat d'Israël considère que la résolution des Nations Unies du 29 novembre 1947, est nulle et non avenue."
Source: New York Times, 6 décembre 1953.
Faisant écho aux thèses citées plus haut de l'américain Albright, sur le parallèle entre les expansions américaines et sionistes, le Général Moshé Dayan écrit:
"Prenez la Déclaration américaine de l'Indépendance. Elle ne contient aucune mention des limites territoriales. Nous ne sommes pas obligés de fixer les limites de l'Etat."
Source: Jerusalem Post du 10 août 1967.
La politique correspond très exactement à cette loi de la jungle: la "partition" de la Palestine découlant de la résolution des Nations Unies ne fut jamais respectée.
Déjà, la résolution de partage de la Palestine, adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies (composée alors d'une écrasante majorité d'Etats Occidentaux) le 29 novembre 1947, marque les desseins de l'Occident sur leur "bastion avancé": à cette date les Juifs constituent 32 % de la population et possèdent 5,6 % du sol: ils reçoivent 56 % du territoire, avec les terres les plus fertiles. Ces décisions avaient été obtenues sous la pression des Etats-Unis.
Le Président Truman exerça une pression sans précédent sur le Département d'Etat. Le Sous-Secrétaire d'Etat Sumner Welles écrit: "Par ordre direct de la Maison-Blanche les fonctionnaires américains devaient user de pressions directes ou indirectes... afin d'assurer la majorité nécessaire au vote final".
Source: Sumner Welles, We Need not Fail, Boston, 1948. p. 63.
Le Ministre de la Défense d'alors, James Forrestal, confirme: "Les méthodes utilisées pour faire pression, et pour contraindre les autres nations au sein des Nations Unies, frôlaient le scandale."
Source: Les Mémoires de Forrestal. N.Y. The Viking Press. 1951, p. 363.
La puissance des monopoles privés fut mobilisée:
Dex Pearson, dans le Chicago-Daily du 9 février 1948, donne des précisions, dont celle-ci: "Harvey Firestone, propriétaire des plantations de caoutchouc au Libéria, agit auprès du gouvernement libérien..."
Dès 1948, même ces décisions partiales furent violées.
Les Arabes protestant contre une telle injustice et la refusant, les dirigeants israéliens en profitent pour s'emparer de nouveaux territoires, notamment Jaffa et Saint Jean d'Acre, si bien qu'en 1949 les sionistes contrôlaient 80% du pays et que 770.000 Palestiniens avaient été chassés.
La méthode employée était celle de la terreur:
L'exemple le plus éclatant fut celui de Deir Yassin: le 9 avril 1948, par une méthode identique à celle des nazis à Oradour, les 254 habitants de ce village (hommes, femmes, enfants, vieillards) furent massacrés par les troupes de "L'Irgoun", dont le chef était Menahem Begin.
Dans son livre, La Révolte: Histoire de l'Irgoun, Begin écrit qu'il n'y aurait pas eu d'Etat d'Israël sans la "Victoire" de Deir Yassin (p. 162 de l'édition anglaise). Il ajoute:
"La Hagana effectuait des attaques victorieuses sur d'autres fronts... Pris de panique, les Arabes fuyaient en criant: Deir Yassin." (Idem, p. 162, repris par l'édition française p. 200.)
Etait considéré comme "absent" tout Palestinien ayant quitté son domicile avant le 1er août 1948.
C'est ainsi que les 2/3 des terres possédées par les Arabes (70.000 ha sur 110.000) furent confisquées. Lorsqu'en 1953 fut promulguée la loi sur la propriété foncière, l'indemnité est fixée sur la valeur de la terre en 1950, mais entre-temps la livre israélienne avait perdu 5 fois sa valeur.
En outre, depuis le début de l'immigration juive, et là encore dans le plus pur style colonialiste, les terres étaient achetées à des féodaux propriétaires (les "effendi") non résidents; si bien que les paysans pauvres, les fellahs, furent chassés de la terre qu'ils cultivaient, par ces arrangements faits sans eux entre leurs maîtres anciens et les nouveaux occupants. Privés de leur terre ils ne leur restait plus qu'à fuir.
Les Nations Unies avaient nommé un médiateur, le Comte Folke Bernadotte. Dans son premier rapport le Comte Bernadotte écrivait: "Ce serait offenser les principes élémentaires que d'empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et, de plus, menacent, de façon permanente, de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles." Il décrit "le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente."
Ce rapport (U.N. Document A. 648, p. 14) a été déposé le 16 septembre 1948. Le 17 septembre 1948 le Comte Bernadotte et son assistant français, le Colonel Serot, étaient assassinés dans la partie de Jérusalem occupée par les sionistes.
Source: Sur l'assassinat du Comte Bernadotte, voir le rapport du Général A. Lundstrom (qui se trouvait assis dans la voiture de Bernadotte), rapport adressé, le jour même de l'attentat (17 septembre 1948) aux Nations Unies. Puis le livre publié par ce général pour le 20e anniversaire du crime, L'Assassinat du Comte Bernadotte, imprimé à Rome (éd. East. A. Fanelli) en 1970, sous le titre: Un tributo alla memoria del Comte Folke Bernadotte. Le livre de Ralph Hewins: Count Bernadotte, his life and work (Hutchinson, 1948). Et, dans l'hebdomadaire milanais Europa, les aveux de Baruch Nadel (cités dans Le Monde du 4 et 5 juillet 1971).
Ce n'était pas le premier crime sioniste contre quiconque dénonçait leur imposture.
Lord Moyne, Secrétaire d'Etat britanique au Caire, déclare, le 9 juin 1942, à la Chambre des Lords, que les juifs n'étaient pas les descendants des anciens Hébreux, et qu'ils n'avaient pas de "revendication légitime" sur la Terre Sainte. Partisan de modérer l'immigration en Palestine, il est alors accusé d'être "un ennemi implacable de l'indépendance hébreue."
Source: Isaac Zaar: Rescue and liberation: America's part in the birth of Israël, N.Y. Bloc Publishing Cy. 1954 p. 115.
Le 6 novembre 1944, Lord Moyne est abattu au Caire par 2 membres du groupe Stern (d'Itzac Shamir)
Des années plus tard, le 2 juillet 1975, l'Evening Star d'Auckland révèle que les corps des deux assassins exécutés ont été échangés, contre 20 prisonniers arabes, pour les enterrer au "Monument des héros" à Jérusalem. Le gouvernement britanique déplora qu'Israël honore des assassins et en fasse des héros.
Le 22 juillet 1946, l'aile de l'hôtel du Roi David, à Jérusalem, où était installé l'état-major militaire du Gouvernement britannique, explosait, entraînant la mort d'environ 100 personnes: Anglais, Arabes et juifs. C'était l'oeuvre de l'Irgoun, de Menahem Begin, qui le revendiqua.
L'Etat d'Israël se substitua alors aux anciens colonialistes, et avec les mêmes procédés: par exemple l'aide agricole permettant l'irrigation fut distribuée d'une manière discriminatoire, de telle sorte que les occupants juifs furent systématiquement favorisés: entre 1948 et 1969, la surface des terres irriguées est passée, pour le secteur juif, de 20.000 à 164.000 ha, et, pour le secteur arabe de 800 à 4.100 ha. Le système colonial a été ainsi perpétué et même aggravé: Le Docteur Rosenfeld, dans son livre: Les Travailleurs arabes migrants, publié par l'Université hébraïque de Jérusalem en 1970, reconnaît que l'agriculture arabe était plus prospère au temps du mandat britannique qu'aujourd'hui.
La ségrégation s'exprime aussi dans la politique du logement. Le Président de la Ligue israélienne des Droits de l'Homme, le docteur Israël Shahak, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, dans son livre, Le Racisme de l'Etat d'Israël (p. 57) nous apprend qu'il existe en Israël des villes entières (Carmel, Nazareth, Illith, Hatzor, Arad, Mitzphen-Ramen, et d'autres) où la loi interdit formellement aux non-juifs d'habiter.
Au niveau de la culture règne le même esprit colonialiste.
"Le Ministre de l'Education Nationale, en 1970, proposa aux lycéens deux versions différentes de la prière au "Yizkar". L'une déclare que les camps de la mort avaient été bâtis par le "gouvernement nazi diabolique et la nation allemande de meurtriers". La seconde évoque plus globalement "la nation allemande de meurtriers"... Elles comportent, toutes les deux un paragraphe... appelant Dieu "à venger sous nos yeux le sang des victimes"".
Source: "Ce sont mes frères que je cherche". Ministère de l'éducation et de la culture. Jérusalem, 1990.
Cette culture de la haine raciale a porté ses fruits:
"A la suite de Kahana, des soldats, de plus en plus nombreux, pénétrés de l'histoire du Génocide, imaginèrent toutes sortes de scénarios pour exterminer les Arabes", dit se souvenir l'officier Ehud Praver, responsable du corps enseignant de l'armée. "Il est très préoccupant que le Génocide puisse ainsi légitimer un racisme juif. Nous devons désormais savoir qu'il n'est pas seulement indispensable de traiter de la question du Génocide, mais aussi de celle de la montée du fascisme, d'en expliquer la nature et les dangers pour la démocratie." Selon Praver, "trop de soldats se sont mis à croire que le Génocide peut justifier n'importe quelle action déshonorante."
Source: Tom Segev. op. cit. p. 473.
Le problème a été posé très clairement, avant même l'existence de l'Etat d'Israël. Le Directeur du "Fonds national juif", Yossef Weitz, écrivait dès 1940:
"Il doit être clair pour nous qu'il n'y a pas de place pour deux peuples dans ce pays. Si les Arabes le quittent, il nous suffira (...) Il n'existe pas d'autre moyen que de les déplacer tous; il ne faut pas laisser un seul village, une seule tribu... Il faut expliquer à Roosevelt, et à tous les chefs d'Etats amis, que la terre d'Israël n'est pas trop petite si tous les Arabes s'en vont, et si les frontières sont un peu repoussées vers le nord, le long du Litani, et vers l'est, sur les hauteurs du Golan."
Source: Yossef Weitz, Journal, Tel-Aviv, 1965.
Dans le grand journal israélien Yediot Aharonoth, du 14 juillet 1972, Yoram Ben Porath, rappelait avec force l'objectif à atteindre: "C'est le devoir des dirigeants israéliens d'expliquer clairement et courageusement à l'opinion un certain nombre de faits, que le temps fait oublier. Le premier de ceux-ci, c'est le fait qu'il n'y a pas de sionisme, de colonisation, d'Etat juif, sans l'éviction des Arabes et l'expropriation de leurs terres."
Nous sommes, ici encore, dans la logique la plus rigoureuse du système sioniste: comment créer une majorité juive dans un pays peuplé par une communauté arabe palestinienne autochtone?
Le sionisme politique a apporté la seule solution découlant de son programme colonialiste: réaliser une colonie de peuplement en chassant les Palestiniens, et en poussant à l'immigration juive.
Chasser les Palestiniens et s'emparer de leur terre fut une entreprise délibérée et systématique.
Au temps de la Déclaration Balfour, en 1917, les sionistes ne possédaient que 2,5% des terres, et lors de la décision de "partage" de la Palestine, 6,5%. En 1982, ils en possèdent 93%.
Les procédés employés, pour déposséder l'autochtone de sa terre, sont ceux du colonialisme le plus implacable, avec une coloration raciste encore plus marquée dans le cas du sionisme.
La première étape avait les caractères d'un colonialisme classique: il s'agissait d'exploiter la main-d'oeuvre locale. C'était la méthode du Baron Edouard de Rothschild: tout comme en Algérie il exploitait, sur ses vignobles, la main d'oeuvre à bon marché des fellahs, il avait simplement étendu son champ d'action en Palestine, exploitant, sur ses vignobles, d'autres Arabes que les Algériens.
Un tournant s'opéra, aux alentours de 1905, lorsqu'arriva de Russie une vague nouvelle d'immigrants au lendemain de l'écrasement de la Révolution de 1905. Au lieu de continuer le combat sur place, aux côtés des autres révolutionnaires russes, les déserteurs de la révolution vaincue importèrent en Palestine un étrange "socialisme sioniste". Ils créèrent des coopératives artisanales et des Kibboutz paysans en éliminant les fellahs palestiniens pour créer une économie s'appuyant sur une classe ouvrière et agricole juive. Du colonialisme classique (du type anglais ou français), l'on passait ainsi à une colonie de peuplement, dans la logique du sionisme politique, impliquant un afflux d'immigrants "en faveur" desquels, et "contre" personne (comme dit le Professeur Klein), devaient être réservés la terre et les emplois. Il s'agit désormais de remplacer le peuple palestinien par un autre peuple, et, naturellement, de s'emparer de la terre.
Le point de départ de la grande opération c'est la création, en 1901, du "Fonds national juif" qui présente ce caractère original, même par rapport aux autres colonialismes: la terre acquise par lui ne peut être revendue, ni même louée, à des non-juifs.
Deux autres lois concernent le Kéren Kayémet ("Fonds national juif". Loi adoptée le 23 novembre 1953) et le Kéren Hayesod ("Fonds de reconstruction". Loi adoptée le 10 janvier 1956). "Ces deux lois, écrit le Professeur Klein, ont permis la transformation de ces sociétés, qui se voient attribuer un certain nombre de privilèges." Sans énumérer ces privilèges, il introduit, comme une simple "remarque", le fait que des terres possédées par le "Fonds national juif" sont déclarées "Terres d'Israël", et une loi fondamentale est venue proclamer l'inaliénabilité de ces terres. C'est l'une des quatre "lois fondamentales" (éléments d'une future constitution, qui n'existe toujours pas, 50 ans après la création d'Israël) adoptées en 1960. Il est fâcheux que le savant juriste, avec son habituel souci de la précision, ne fasse aucun commentaire sur cette "inaliénabilité". Il n'en donne même pas la définition: une terre "sauvée" (Rédemption de la terre) par le Fonds national juif, est une terre devenue "juive": elle ne pourra jamais être vendue à un "non-juif", ni louée à un "non-juif", ni travaillée par un "non-juif".
Peut-on nier le caractère de discrimination raciste de cette loi fondamentale?
La politique agraire des dirigeants israéliens est celle d'une spoliation méthodique de la paysannerie arabe.
L'ordonnance foncière de 1943, sur l'expropriation d'intérêt public, est un héritage de la période du mandat britanique. Cette loi est détournée de son sens lorsqu'elle est appliquée de façon discriminatoire, par exemple lorsqu'en 1962 sont expropriés 500 ha à Deir El-arad, Nabel et Be'neh, "l'intérêt public" consistant à créer la ville de Carmel réservée aux seuls Juifs.
Autre procédure: l'utilisation des "lois d'urgence", décrétées en 1945 par les Anglais contre les Juifs et les Arabes. La loi 124 donne au Gouverneur militaire, sous prétexte, cette fois, de "sécurité", la possibilité de suspendre tous les droits des citoyens, y compris leurs déplacements: il suffit que l'armée déclare une zone interdite "pour raison de sécurité d'Etat", pour qu'un Arabe ne puisse se rendre sur ses terres sans autorisation du gouverneur militaire. Si cette autorisation est refusée, la terre est alors déclarée "inculte", et le ministère de l'Agriculture peut "prendre possession de terres non cultivées afin d'en assurer la culture".
Lorsque les Anglais promulguèrent, en 1945, cette législation férocement colonialiste, pour lutter contre le terrorisme juif, le juriste Bernard (Dov) Joseph, protestant contre ce système de "lettres de cachet" déclara: "Serons-nous tous soumis à la terreur officielle?... Aucun citoyen n'est à l'abri d'un emprisonnement à vie sans procès... les pouvoirs de l'administration d'exiler n'importe qui sont illimités... il n'est pas besoin de commettre une quelconque infraction, une décision prise dans quelque bureau suffit...".
Le même Bernard (Dov) Joseph, devenu ministre de la Justice d'Israël, appliquera ces lois contre les Arabes.
J. Shapira, à propos des mêmes lois, dans le même meeting de protestation du 7 février 1946, à Tel-Aviv, (Hapraklit, février 1946, p. 58-64), déclarait plus fermement encore: "L'ordre établi par cette législation est sans précédent dans les pays civilisés. Même en Allemagne nazie il n'existait pas de pareilles lois." Le même J. Shapira, devenu Procureur général de l'Etat d'Israël, puis ministre de la Justice, appliquera ces lois contre les Arabes. Car pour justifier le maintien de ces lois de terreur, "l'état d'urgence" n'a jamais été abrogé, depuis 1948, dans l'Etat d'Israël.
Shimon Pérès écrivait, dans le journal Davar du 25 janvier 1972:
"L'utilisation de la loi 125, sur laquelle le gouvernement militaire est fondé, est en continuation directe de la lutte pour l'implantation juive et l'immigration juive."
L'ordonnance sur la culture des terres en friche, de 1948, amendée en 1949, va dans le même sens, mais par une voie plus directe: sans même chercher le prétexte de "l'utilité publique" ou de la "sécurité militaire", le ministre de l'Agriculture peut réquisitionner toute terre abandonnée. Or, l'exode massif des populations arabes sous la terreur, du genre de Deir Yassin en 1948, de Kafr Kassem le 29 octobre 1956, ou des "progroms" de "l'unité 101", créée par Moshé Dayan, et longtemps commandée par Ariel Sharon, a ainsi "libéré" de vastes territoires, vidés de leurs propriétaires ou travailleurs arabes, et donnés aux occupants juifs.
Le mécanisme de la dépossession des fellahs est complété par l'ordonnance du 30 juin 1948, l'arrêté d'urgence du 15 novembre 1948 sur les propriétés des "absents", la loi relative aux terres des "absents" (14 mars 1950), la loi sur l'acquisition des terres (13 mars 1953), et tout un arsenal de mesures tendant à légaliser le vol en contraignant les Arabes à quitter leur terre pour y installer des colonies juives, comme le montre Nathan Weinstock dans son livre Le Sionisme contre Israël.
Pour effacer jusqu'au souvenir de l'existence de la population agricole palestinienne, et accréditer le mythe du "pays désert", les villages arabes furent détruits, avec leurs maisons, leurs clôtures, et même leurs cimetières et leurs tombes. Le Professeur Israël Shahak a donné, en 1975, district par district, la liste de 385 villages arabes détruits, passés au bulldozer, sur 475 existant en 1948. "Pour convaincre qu'avant Israël, la Palestine était un "désert", des centaines de villages ont été rasés au bulldozer avec leurs maisons, leurs clôtures, leurs cimetières et leurs tombes."
Source: Israël Shahak., Le Racisme de l'Etat d'Israël, p. 152 et suivantes.
Les colonies israéliennes continuent à s'implanter, avec un regain depuis 1979, en Cisjordanie, et, toujours selon la plus classique tradition colonialiste, les colons ont été armés.
Le résultat global est le suivant: après avoir chassé un million et demi de Palestiniens, la "terre juive", comme disent les gens du "Fonds national juif", 6,5% en 1947, représente aujourd'hui plus de 93% de la Palestine (dont 75% à l'Etat, et 14% au Fonds national).
Le bilan de cette opération était d'avance remarquablement (et significativement) résumé dans le journal des Afrikaners de l'Afrique du sud, Die Transvaler, expert en matière de discrimination raciale (apartheid): "Quelle est la différence entre la manière par laquelle le peuple israélien s'efforce de rester lui-même parmi les populations non-juives, et celle des Afrikaners pour essayer de rester ce qu'ils sont?"
Source: Henry Katzew, South Africa: a country without friends, cité par R. Stevens (Zionism, South Africa, and Apartheid).
Le même système d'apartheid se manifeste dans le statut personnel comme dans l'appropriation des terres. L'autonomie que veulent octroyer aux Palestiniens les Israéliens, c'est l'équivalent des "bantoustans" pour les Noirs en Afrique du sud.
Analysant les conséquences de la loi du "Retour", Klein pose la question: "Si le peuple juif déborde largement la population de l'Etat d'Israël, inversement, l'on peut dire que toute la population de l'Etat d'Israël n'est pas juive, puisque le pays compte une importante minorité non-juive, essentiellement arabe et druze. La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure l'existence d'une Loi du Retour, qui favorise l'immigration d'une partie de la population (définie par son appartenance religieuse et ethnique) ne peut être considérée comme discriminatoire."
Source: Claude Klein, Directeur de l'Institut de droit comparé à l'Université hébraïque de Jérusalem. Le Caractère juif de l'Etat d'Israël. Ed. Cujas. Paris, 1977. p. 33.
L'auteur se demande en particulier si la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciales (adoptée le 21 décembre 1965 par l'Assemblée générale des Nations Unies) ne s'applique pas à la Loi du Retour. Par une dialectique dont nous laissons juge le lecteur, l'éminent juriste conclut par ce distinguo subtil: en matière de non-discrimination "une mesure ne doit pas être dirigée contre un groupe particulier. La Loi du Retour est prise en faveur des Juifs qui veulent s'établir en Israël, elle n'est dirigée contre aucun groupe ou nationalité. On ne voit pas dans quelle mesure cette loi serait discriminatoire.".
Source: op. cit. de Klein, p. 35.
Au lecteur qui risquerait d'être dérouté par cette logique pour le moins audacieuse, qui revient à dire, selon une boutade célèbre, que tous les citoyens sont égaux mais certains sont plus égaux que les autres -- illustrons concrètement la situation créée par cette Loi du Retour. Pour ceux qui n'en bénéficient pas est prévue une Loi sur la nationalité (5712-1952); elle concerne (article 3) "tout individu qui, immédiatement avant la fondation de l'Etat, était sujet palestinien, et qui ne devient pas israélien en vertu de l'article 2" (celui qui concerne les Juifs). Ceux que désigne cette périphrase (et qui sont considérés comme "n'ayant jamais eu de nationalité auparavant", c'est-à-dire comme des apatrides par hérédité) doivent prouver (preuve documentaire très souvent impossible parce que les papiers ont disparu dans la guerre et la terreur qui ont accompagné l'instauration de l'Etat sioniste), qu'ils habitaient cette terre de telle à telle époque. Sans quoi reste, pour devenir citoyen, la voie de la "naturalisation", exigeant par exemple, "une certaine connaissance de la langue hébraïque". Après quoi, "s'il le juge utile" le ministre de l'Intérieur accorde (ou refuse) la nationalité israélienne. En bref, en vertu de la loi israélienne, un Juif de Patagonie devient citoyen israélien à l'instant même où il pose le pied à l'aéroport de Tel-Aviv; un Palestinien, né en Palestine, de parents palestiniens, peut être considéré comme apatride. Il n'y a là nulle discrimination raciale contre les Palestiniens; simplement une mesure en faveur des Juifs!
Il semble donc difficile de contester la Résolution de l'Assemblée générale de l'O.N.U., du 10 novembre 1975 (Résolution 3379-xxx) définissant le sionisme comme "forme de racisme et de discrimination raciale".
En fait, ceux qui s'installent en Israël sont, pour une infime minorité ceux qui viennent pour accomplir "la promesse". La "loi du retour" a très peu joué. Il est heureux qu'il en soit ainsi car, dans tous les pays du monde, des juifs ont joué un rôle éminent dans tous les domaines de la culture, de la science et des arts, et il serait navrant que le sionisme atteigne l'objectif que se sont fixés les antisémites: arracher les juifs à leurs patries respectives pour les enfermer dans un ghetto mondial. L'exemple des juifs français est significatif; après les accords d'Evian de 1962 et la libération de l'Algérie, sur 130.000 juifs quittant l'Algérie, 20.000 seulement sont allés en Israël et 110.000 en France. Ce mouvement n'était pas la conséquence d'une persécution antisémite car la proportion de colons français d'Algérie non-juifs, quittant l'Algérie était la même. Ce départ avait pour cause non l'antisémitisme mais le colonialisme français antérieur et les juifs français d'Algérie ont connu le même sort que les autres Français d'Algérie.
En résumé, la quasi totalité des immigrants juifs en Israël est venue pour échapper aux persécutions antisémites.
En 1880 il y a 25.000 juifs en Palestine pour une population de 500.000 habitants.
A partir de 1882 commencent les immigrations massives à la suite des grands pogroms de la Russie tsariste.
De 1882 à 1917 arrivent ainsi 50.000 juifs en Palestine. Puis viennent, entre les deux guerres, les émigrés polonais et ceux du Maghreb pour échapper à la persécution.
Mais la masse la plus importante vint d'Allemagne en raison de l'ignoble antisémitisme d'Hitler; près de 400.000 juifs arrivèrent ainsi en Palestine avant 1945.
En 1947, à la veille de la création de l'Etat d'Israël, il y avait 600.000 juifs en Palestine sur une population totale de 1 million 250 mille habitants.
Alors commença le déracinement méthodique des Palestiniens. Avant la guerre de 1948 environ 650.000 Arabes habitaient dans les territoires qui allaient devenir l'Etat d'Israël. En 1949 il en restait 160.000. En raison d'une forte natalité leurs descendants étaient 450.000 à la fin de 1970. La ligue des Droits de l'Homme d'Israël révèle que du 11 juin 1967 au 15 novembre 1969, plus de 20.000 maisons arabes ont été dynamitées en Israël et en Cisjordanie.
Il y avait, au recensement britanique du 31 décembre 1922, 757.000 habitants en Palestine, dont 663.000 Arabes (590.000 Arabes musulmans et 73.000 Arabes chrétiens) et 83.000 juifs (c'est-à-dire: 88 % d'Arabes et 11 % de juifs). Il convient de rappeler que ce prétendu "désert"était exportateur de céréales et d'agrumes.
Dès 1891, un sioniste de la première heure, Asher Guinsberg (écrivant sous le pseudonyme Ahad Ha'am, "Un du peuple") visitant la Palestine, apporte ce témoignage:
"A l'extérieur, nous sommes habitués à croire que Eretz-Israël est aujourd'hui quasi désertique, un désert sans cultures, et que quiconque désire acquérir des terres peut venir ici s'en procurer autant que son coeur désire. Mais en vérité il n'en est rien. Sur toute l'étendue du pays, il est difficile de trouver des champs non cultivés. Les seuls endroits non cultivés sont des champs de sable et des montagnes de pierres où ne peuvent pousser que des arbres fruitiers, et ce, après un dur labeur et un grand travail de nettoyage et de récupération".
Source: Ahad. Oeuvres complètes (en Hébreu). Tel-Aviv. Devir Publ. House, 8é édition. p. 23.
En réalité, avant les sionistes, les "bédouins" (en fait céréaliers) exportent 30.000 tonnes de blé par an; la superficie des vergers arabes triple de 1921 à 1942, celle des orangeraies et des autres agrumes est multipliée par sept entre 1922 et 1947, la production est multipliée par dix entre 1922 et 1938.
Pour ne retenir que l'exemple des agrumes, le Rapport Peel, présenté au Parlement britanique, par le Secrétaire d'Etat aux colonies, en juillet 1937, se fondant sur la rapide progression des orangeraies en Palestine, estime que, sur les trente millions de cageots d'oranges d'hiver dont s'accroîtra la consommation mondiale dans les dix années à venir, les pays producteurs et exportateurs seront les suivants:
Palestine: 15 millions
Etats-Unis: 7 millions
Espagne: 5 millions
Autres pays (Chypre, Egypte, Algérie, etc...): 3 millions.
Source: "Rapport Peel", chapitre 8, § 19, p. 214.
Selon une étude du Département d'Etat américain, remise le 20 mars à une commission du Congrès "plus de deux cent mille Israéliens sont maintenant installés dans les territoires occupés (Golan et Jérusalem-Est compris) Il constituent "approximativement" 13 % de la population totale de ces territoires."
Quelques 90.000 d'entre eux résident dans les 150 implantations de Cisjordanie, "où les autorités israéliennes disposent à peu près de la moitié des terres."
A Jérusalem-Est et dans les banlieues arabes dépendant de la municipalité, poursuit le Département d'Etat, près de 120.000 Israéliens sont installés dans quelques douze quartiers. Dans la bande de Gaza, où l'Etat hébreu a confisqué trente pour cent d'un territoire déjà surpeuplé, 3.000 Israéliens résident dans une quinzaine d'implantations. Sur le plateau du Golan, ils sont 12.000 répartis dans une trentaine de localités."
Source: Le Monde du 18 avril 1993.
Le quotidien Yedioth Aharonoth, le plus fort tirage de la presse israélienne, écrivait:
"Depuis les années soixante-dix, il n'y a jamais eu pareille accélération de la construction dans les territoires. Ariel Sharon (le ministre du logement et de la construction), poursuit Yedioth, est fébrilement occupé à établir de nouvelles implantations, à développer celles qui existent déjà, à faire des routes et préparer de nouveaux terrains à construire".
Source: Ces textes israéliens sont reproduits dans Le Monde du 18 avril 1991.
(Rappelons qu'Ariel Sharon fut le général commandant l'invasion du Liban, qui arma les milices phalangistes qui exécutèrent les "pogroms" des camps palestiniens de Sabra et de Chatila. Sharon ferma les yeux sur ces exactions et en fut complice comme le révéla même la commission israélienne chargée d'enquêter sur les massacres.)
Le maintien de ces colonies juives dans les territoires occupés, et leur protection par l'armée israélienne, et l'armement des colons, (comme autrefois les aventuriers du Far West en Amérique), rend illusoire toute "autonomie" véritable des Palestiniens et rend impossible la paix tant que subsiste l'occupation de fait.
L'effort principal d'implantation coloniale porte sur Jérusalem avec le but avoué de rendre irréversible la décision d'annexion de la totalité de Jérusalem pourtant unanimement condamnée par les Nations Unies (y compris par les Etats-Unis!).
Les implantations coloniales dans les territoires occupés sont une violation flagrante des lois internationales et notamment de la Convention de Genève du 12 août 1949, dont l'article 49 stipule: "La puissance occupante ne pourra procéder au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle."
Même Hitler n'avait pas enfreint cette loi internationale: il n'a jamais installé de "colons" civils allemands sur des terres d'où auraient été chassés des paysans français.
Le prétexte de la "sécurité", comme celui du "terrorisme" de l'Intifada, sont dérisoires: les chiffres sont à cet égard éloquents:
"1116 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'Intifada (la révolte des pierres), le 9 décembre 1987, par les tirs des militaires, des policiers ou des colons. Soit 626 en 1988 et 1989, 134 en 1990, 93 en 1991, 108 en 1992, et 155 du 1er janvier au 11 septembre 1993. Parmi les victimes figurent 233 enfants âgés de moins de dix-sept ans d'après une étude réalisée par Betselem, l'association israélienne des droits de l'homme.
Des sources militaires chiffrent à près de vingt mille le nombre des Palestiniens blessés par balles, et l'Office des Nations Unies pour l'aide aux réfugiés de Palestine (U.N.R.W.A.), à quatre vingt dix mille.
Trente-trois soldats israéliens ont été tués depuis le 9 décembre 1987, soit 4 en 1988, 4 en 1989, 1 en 1990, 2 en 1991, 11 en 1992 et 11 en 1993.
Quarante civils, pour la plupart des colons, ont été tués dans les territoires occupés, selon un décompte établi par l'armée.
Selon les organisations humanitaires, quinze mille Palestiniens, en 1993, sont détenus dans les prisons de l'administration pénitentiaire et dans les centres de détention de l'armée.
Douze Palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes depuis le début de l'Intifada, certains dans des conditions qui n'ont pas encore été éclaircies, assure Betselem. Cette organisation humanitaire indique aussi qu'au moins vingt mille détenus sont torturés, chaque année, dans les centres de détention militaire, au cours d'interrogatoires".
Source: Le Monde du 12 septembre 1993.
Autant de violations de la loi internationale tenue pour un "chiffon de papier" et, plus encore comme l'écrit le professeur Israël Shahak: "parce que ces colonies, par leur nature même, s'inscrivent dans un système de spoliation, de discrimination et d'apartheid."
Source: Israël Shahak: Le racisme de l'Etat d'Israël. p. 263.
Voici le témoignage du Professeur Shahak sur l'idolâtrie qui consiste à remplacer le Dieu d'Israël par l'Etat d'Israël.
"Je suis un Juif qui vit en Israël. Je me considère comme un citoyen respectueux des lois. Je fais mes périodes dans l'armée tous les ans, bien que j'aie plus de quarante ans. Mais je ne suis pas "dévoué" à l'Etat d'Israël ou à quelque autre Etat, ou organisation! Je suis attaché à mes idéaux. Je crois qu'il faut dire la vérité, et faire ce qu'il faut pour sauver la justice et l'égalité pour tous. Je suis attaché à la langue et à la poésie hébraïques, et j'aime à penser que je respecte modestement quelques-unes des valeurs de nos anciens prophètes.
Mais vouer un culte à l'Etat? J'imagine bien Amos ou Isaïe si on leur avait demandé de "vouer" un culte au royaume d'Israël ou de Judée.!
Les Juifs croient et disent trois fois par jour qu'un Juif doit être voué à Dieu et à Dieu seulement: "Tu aimeras Yaveh, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de tout ton pouvoir." (Deutéronome, ch. VI, verset 5). Une petite minorité y croit encore. Mais il me semble que la majorité de son peuple a perdu son Dieu, et lui a substitué une idole, exactement comme quand ils adorèrent tant le veau d'or dans le désert qu'ils donnèrent tout leur or pour lui élever une statue. Le nom de leur idole moderne est l'Etat d'Israël"
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adoptée par l'Assemblée générale de
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