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LES MYTHES FONDATEURS DE LA POLITIQUE ISRAELIENNE

par Roger Garaudy

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3. Le mythe de Josué: la purification ethnique

"Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakish à Hébron. Yahvé livra Lakish aux mains d'Israël. Ils s'en emparèrent et la passèrent au tranchant de l'épée au point de ne lui laisser aucun survivant... Josué, et tout Israël avec lui, monta de Eglôn à Hébron".

Livre de Josué X, 34.

La lecture intégriste du sionisme politique:

Le 9 avril 1948, Menahem Begin, avec ses troupes de l'Irgoun, massacre les 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes et enfants.

Nous n'étudierons ce passage de la fossilisation du mythe en histoire et des prétentions de ce "bricolage historique" à la justification d'une politique que dans un cas particulier: celui de l'instrumentalisation des récits bibliques, parce qu'ils n'ont cessé de jouer un rôle déterminant dans le devenir de l'Occident en couvrant ses entreprises les plus sanglantes, depuis la persécution des Juifs par les Romains, puis par les chrétiens, jusqu'aux Croisades, aux Inquisitions, aux Saintes-alliances, aux dominations coloniales exercées par les "peuples élus", jusqu'aux exactions de l'Etat d'Israël, non pas seulement par sa politique d'expansion au Moyen-Orient, mais par les pressions de ses lobbies, dont le plus puissant, dans la "puissance la plus puissante": les Etats-Unis, joue un rôle de premier plan dans la politique américaine de domination mondiale et d'agression militaire.

Telle est la raison de notre choix: l'exploitation d'un passé mythique oriente l'avenir vers ce qui pourrait être un suicide planétaire.

 

* * *

La Bible contient, au-delà du récit des massacres ordonnés par un "Dieu des armées", le grand prophétisme d'Amos, d'Ezéchiel, d'Isaïe, et de Job, jusqu'à Annonciation d'une "nouvelle alliance" avec Daniel.

Cette nouvelle alliance (ce Nouveau Testament) marquera, à la fois, la plus grande mutation dans l'histoire des hommes et des dieux, avec la levée de Jésus, en laquelle, comme le disent les Pères de l'Eglise d'Orient: "Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu". Puis ce fut le retour, avec Saint Paul, à la vision traditionnelle du Dieu souverain et tout puissant, dirigeant de l'extérieur et d'en haut la vie des hommes et des communautés, non plus par la "loi" juive, mais par une "grâce" chrétienne qui aurait la même extériorité détruisant la responsabilité de l'homme. "C'est par la grâce que vous êtes sauvés. Vous n'y êtes pour rien. C'est le don de Dieu." (Ephésiens, II, 8)

Nous ne traiterons pas de la Bible en général, mais seulement de la partie dont prétendent s'inspirer aujourd'hui le régime théocratique israélien et le mouvement sioniste: la Thora (que les chrétiens appellent le Pentateuque, c'est-à-dire les cinq livres initiaux: la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) et ses annexes dites "historiques", les livres de Josué, des Juges, des Rois et de Samuel. De la Thora juive ne fait pas partie la grandiose critique prophétique rappelant constamment que "l'alliance de Dieu avec les hommes", est conditionnelle et universelle, liée à l'observance de la loi divine et s'ouvre à tous les peuples et à tous les hommes.

 

* * *

La Thora (le Pentateuque) et les livres "historiques" (comme depuis plus d'un siècle les exégètes l'ont prouvé), sont une compilation écrite de traditions orales qui ont été faites par des chroniqueurs du IXe siècle, et par des scribes de Salomon ayant pour préoccupation centrale de légitimer, en les amplifiant, les conquêtes de David et de son empire, dont il n'existe d'ailleurs aucune possibilité de recoupement historique, ni par des traces archéologiques, ni par des documents autres que les récits bibliques. Le premier événement confirmé par des histoires extérieures, concerne Salomon, dont on trouve des traces dans les archives assyriennes.

Jusque là, il n'y a aucune source extérieure aux récits de la Bible pour en contrôler l'historicité.

Par exemple, les vestiges archéologiques d'Ur, en Iraq, ne nous donnent pas plus d'informations sur Abraham, que les excavations sur les ruines de Troie ne nous informent sur Hector ou Priam.

Au livre des "Nombres" (XXXI, 7-18) l'on nous raconte les exploits des "fils d'Israël" qui, vainqueurs des Madianites, "comme le seigneur l'avait ordonné à Moïse, tuèrent tous les hommes", "firent prisonnières les femmes", "incendièrent toutes les villes". Lorsqu'ils retournèrent vers Moïse, "Moïse se fâcha. Quoi, leur dit-il, vous avez laissé la vie à toutes les femmes...! Eh bien, maintenant, tuez tous les garçons et tuez toutes les femmes qui ont connu un homme dans l'étreinte conjugale... Mais toutes les vierges... gardez-les pour vous." (14-18).

Le successeur de Moïse, Josué, poursuivit, lors de la conquête de Canaan, de manière systématique, cette politique de "purification ethnique" commandée par le Dieu des armées.

"En ce jour-là, Josué s'empara de Maqqeda et la passa, ainsi que son roi, au tranchant de l'épée: il les voua à l'interdit, eux et toutes les personnes qui s'y trouvaient; il ne laissa pas un survivant et il traita le roi de Maqqeda comme il avait traité le roi de Jéricho.

Josué, et tout Israël avec lui, passa de Maqqeda à Livna et il engagea le combat avec Livna. Le Seigneur la livra aussi, avec son roi, aux mains d'Israël, qui la passa au tranchant de l'épée avec toutes les personnes qui s'y trouvaient; il ne lui laissa pas de survivant et il a traité son roi comme il avait traité le roi de Jéricho.

Josué, et tout Israël avec lui, passa de Livna à Lakish; il l'assiégea et lui fit la guerre. Le Seigneur livra Lakish aux mains d'Israël qui s'en empara le second jour, la passa au tranchant de l'épée avec toutes les personnes qui s'y trouvaient, tout comme il avait traité Livna. Alors Horam, roi de Guezer, monta secourir Lakish. Mais Josué le frappa ainsi que son peuple au point de ne lui laisser aucun survivant.

Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakish à Eglôn; ils l'assiégèrent et lui firent la guerre. Ils s'en emparèrent ce jour-là et la passèrent au tranchant de l'épée. Toutes les personnes qui s'y trouvaient, il les voua à l'interdit en ce jour-là, tout comme il avait traité Lakish.

Josué, et tout Israël avec lui, monta de Eglôn à Hébron."

Source: Livre de Josué, X, 34 à X, 36.

Et la litanie continue énumérant les "exterminations sacrées" perpétrées en Cisjordanie.

Nous devons, devant ces récits, poser deux questions fondamentales:

1· Celle de leur vérité historique;

2· Celle des conséquences d'une imitation littérale de cette exaltation d'une politique d'extermination.

a) Sur le premier point

Nous nous heurtons ici à l'archéologie. Les fouilles paraissent avoir démontré que les Israélites arrivant à la fin du XIIIe siècle av. J.-C. n'ont pas pu prendre Jéricho parce que Jéricho était alors inhabitée. La ville du Moyen Bronze a été détruite vers 1550 et a été ensuite abandonnée. Au XIVe siècle elle a été pauvrement réoccupée: on a trouvé de la poterie de cette époque dans des tombes du Moyen Bronze qui ont été réutilisées, et une maison où se trouvait une cruchette du milieu du XIVe siècle. Rien ne peut être attribué au XIIIe siècle. Il n'y a pas de traces de fortifications du Récent Bronze. La conclusion de Miss K.M. Kenyon est qu'il est impossible d'associer une destruction de Jéricho avec une entrée des Israélites à la fin du XIIIe siècle av. J.-C.

Source: Cf. K.M. Kenyon, Digging up Jericho, London, 1957, p. 256-265; Jericho, dans Archaeology and Old Testament Study, éd. D. Winton, Oxford, 1967, spéc. p. 272-274; H.J. Franken, Tell es-Sultan and Old Testament Jericho, dans OTS, 14 (1965), p. 189-200. M. Weippert, Die Landnahme der israelitischen Stämme, p. 54-55.

Il en est de même pour la prise de 'Aï:

"De tous les récits de la conquête, celui-ci est le plus détaillé; il ne comporte aucun élément miraculeux et apparaît comme le plus vraisemblable. Il est malheureusement démenti par l'archéologie.

Le site a été fouillé par deux expéditions différentes. Les résultats sont concordants: Et-Tell était à l'Ancien Bronze une grande ville dont nous ignorons le nom et qui a été détruite au cours de l'Ancien Bronze III, vers 2400 av. J.-C. Elle est restée déserte jusqu'après 1200, où un pauvre village non fortifié s'est installé sur une partie des ruines. Celui-ci n'a subsisté que jusqu'au début du Xe siècle av. J.-C. au plus tard; après quoi le site a été définitivement abandonné. Au moment de l'arrivée des Israélites, il n'y avait pas de ville à `Ay, il n'y avait pas de roi de `Ay, il y avait une ruine vieille de 1200 ans."

Source Père de Vaux (O.P.), Histoire ancienne d'Israël. Ed. Lecoffre et Gabalda. Paris 1971 T I, p. 565.

Voir: en 1933-35 par Judith Marquet-Krause, Les fouilles de `Ay (Et-Tell), Paris, 1949, Puis par J.A. Callawy à partir de 1964, Cf. J.A. Callaway, Basor 178 (apr. 1965), p. 13-40; RB, 72 (1965), p. 409-415; K. Schoonover, RB 75 (1968), p. 243-247; 76 (1969), p. 423-426; J.A. Callaway, Basor, 196 (dec. 1969), p. 2-16.

b) Sur le deuxième point

Pourquoi, dès lors, un Juif pieux et intégriste (c'est-à-dire s'en tenant à la lecture littérale de la Bible) ne suivrait-il pas l'exemple de personnages aussi prestigieux que Moïse ou Josué?

N'est-il pas dit dans les Nombres, lorsque commence la conquête de la Palestine (Canaan): "Le Seigneur lui livra les Cananéens. Israël les livra à l'interdit, eux et leurs villes" (Nombres XXI, 3), puis concernant les Amorites et leur roi: "Ils le battirent, lui et ses fils et tout son peuple, au point qu'il n'en resta aucun survivant; et ils s'emparèrent de son pays." (Nombres XXI, 35).

Le Deutéronome répète, n'exigeant pas seulement la spoliation de la terre et l'expulsion des autochtones, mais le massacre: "Lorsque le Seigneur, ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays... et qu'il aura chassé devant toi les nations nombreuses... tu les voueras totalement à l'interdit." (Deut. VII, 1-2) "et tu les supprimeras" (Deut. VII, 24).

De Sharon au Rabbin Meïr Kahane, c'est la préfiguration de la manière dont les sionistes se comportent à l'égard des Palestiniens.

La voie de Josué n'était-elle pas celle de Menahem Begin, lorsque, le 9 avril 1948, les 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes, et enfants étaient massacrés par ses troupes de "l'Irgoun", pour faire fuir par la terreur les Arabes désarmés?

Source: Menahem Begin, La révolte: Histoire de l'Irgoun, p. 200. Editions Albatros, 1978.

Il appelait les Juifs "non seulement à repousser les Arabes mais à s'emparer de toute la Palestine."

La voie de Josué n'était-elle pas celle que désignait Moshé Dayan: "Si l'on possède la Bible et si l'on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait aussi posséder les terres de la Bible"?

Source: Jerusalem Post, 10 août 1977.

La voie de Josué n'était-elle pas celle que définissait Yoram Ben Porath dans le grand journal israélien Yediot Aharonoth, le 14 juillet 1972: "Il n'y a pas de sionisme, de colonisation d'Etat juif, sans l'éviction des Arabes et l'expropriation de leurs terres"?

Quant aux moyens de cette dépossession des terres ils étaient fixés par Rabin lorsqu'il était Général en chef dans les territoires occupés: casser les os des jeteurs de pierres de l'Intifada.

Quelle est la réaction des écoles talmudiques d'Israël? Pousser au pouvoir l'un des responsables des plus direct de Sabra et Chatila: le Général Rafael Eytan qui demande le "renforcement des colonies juives existantes".

Animé par les mêmes certitudes, le Docteur Baruch Goldstein, colon d'origine américaine, de Kiryat Arba (Cisjordanie) fit vingt-sept morts et plus de cinquante victimes en mitraillant des Palestiniens en prière dans le Tombeau des patriarches. Membre d'un groupe intégriste fondé sous le parrainage d'Ariel Sharon (sous la protection de qui furent perpétrés les massacres de Sabra et de Chatila, et qui fut récompensé de son crime par une promotion: Ministre du Logement, chargé de développer les "colonies" dans les territoires occupés), Baruch Goldstein est aujourd'hui l'objet d'un véritable culte de la part des intégristes qui viennent fleurir et baiser sa tombe, car il fut rigoureusement fidèle à la tradition de Josué exterminant tous les peuples de Canaan pour s'emparer de leurs terres.

 

* * *

Cette "purification ethnique" devenue systématique dans l'Etat d'Israël d'aujourd'hui, découle du principe de la pureté ethnique empêchant le mélange du sang juif avec le "sang impur" de tous les autres.

Dans les lignes qui suivent l'ordre de Dieu d'exterminer les populations qu'il leur livre, le Seigneur recommande à Moïse que son peuple n'épouse pas les filles de ces peuples (Exode, XXXIV, 16).

Dans le Deutéronome, le peuple "élu" (Deut. VII, 6) ne doit pas se mélanger aux autres: "Tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils" (Deut. VII, 3).

Cet apartheid est la seule manière d'empêcher la souillure de la race choisie par Dieu, la foi qui le lie à lui.

Cette séparation de l'Autre est restée la loi: dans son livre sur "le Talmud" (Paris, Payot, 1986, p. 104), le Rabbin Cohen écrit: "les habitants du monde peuvent être répartis entre Israël et les autres nations prises en bloc. Israël est le peuple élu: dogme capital."

Au retour de l'exil, Esdras et Néhémie veillent au rétablissement de cet apartheid:

Esdras pleure parce que "la race sainte (sic) s'est mêlée avec les peuples des pays" (Esd. 9, 2)... Pinhas empale un couple mixte... Esdras ordonne la sélection raciale et l'exclusion: "tous ceux qui avaient pris des femmes étrangères, ils les renvoyèrent, femmes et enfants" (Esd. 10, 44). Néhémie dit des Juifs: "je les purifiais de tout élément étranger" (Néh. 13, 30).

Cette mixophobie et ce refus de l'Autre excèdent la dimension raciale. Si l'on refuse le sang de l'autre par le mariage mixte, on refuse aussi sa religion, sa culture ou sa manière d'être.

Ainsi Yahvé fulmine après ceux qui s'écartent de sa vérité, la seule qui soit, bien sûr: Sophonie lutte contre les modes vestimentaires étrangères; Néhémie contre les langues étrangères: "Je vis des Juifs qui avaient épousé des femmes achdonites, amonites, moabites; la moitié de leurs fils parlait l'achdonien ou la langue de tel ou tel peuple, mais ne savait pas parler le judien. Je leur fis des reproches et je les maudis; je frappais quelques uns d'entre eux, je leur arrachais les cheveux..." (Néh. 13, 23-25).

Les contrevenants sont tous durement jugés. Rebecca, femme d'Isaac et mère de Jacob, affirme: "Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Het (les femmes Hittites). Si Jacob prend une femme comme celle-là, d'entre les filles de Het, que m'importe la vie?" (Gn 27, 46). Les parents de Samson qui, excédés par le mariage de leur fils avec une Philistine, s'écrient: "n' y a-t-il pas de femmes parmi les filles de tes frères et dans tout ton peuple, pour que tu ailles prendre femme chez les Philistins, ces incirconcis?" (Jug. 14, 3).

Haïm Cohen, qui fut Juge à la Cour Suprême d'Israël, constate: "L'amère ironie du sort a voulu que les mêmes thèses biologiques et racistes propagées par les nazis et qui ont inspiré les infamantes lois de Nuremberg, servent de base à la définition de la judaïcité au sein de l'Etat d'Israël" (voir Joseph Badi, Fundamental Laws of the State of Israel, New York, 1960, p. 156).

En effet au procès des criminels de guerre de Nuremberg, au cours de l'interrogatoire du "théoricien" de la race, Julius Streicher, la question est posée:

"En 1935 au Congrès du Parti à Nuremberg les "lois raciales" ont été promulguées. Lors de la préparation de ce projet de loi, avez-vous été appelé en consultation et avez-vous participé d'une façon quelconque à l'élaboration de ces lois?

Accusé Streicher: -- Oui, je crois y avoir participé en ce sens que, depuis des années, j'écrivais qu'il fallait empêcher à l'avenir tout mélange de sang allemand et de sang juif. J'ai écrit des articles dans ce sens, et j'ai toujours répété que nous devions prendre la race juive, ou le peuple juif, pour modèle. J'ai toujours répété dans mes articles que les Juifs devaient être considérés comme un modèle par les autres races, car ils se sont donné une loi raciale, la loi de Moïse, qui dit:

"Si vous allez dans un pays étranger, vous ne devez pas prendre de femmes étrangères." Et ceci, Messieurs, est d'une importance considérable pour juger les lois de Nuremberg. Ce sont ces lois juives qui ont été prises pour modèle. Quand, des siècles plus tard, le législateur juif Esdras constata que, malgré cela, beaucoup de Juifs avaient épousé des femmes non juives, ces unions furent rompues. Ce fut l'origine de la juiverie qui, grâce à ses lois raciales, a subsisté pendant des siècles, tandis que toutes les autres races, et toutes les autres civilisations, ont été anéanties."

Source: Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international (Nuremberg: 14 novembre 1945-1er octobre 1946. Texte officiel en langue française. Débats du 26 avril 1946, Tome XII. D. 321)

C'est en effet ainsi que les juristes, conseillers du Ministère de l'Intérieur nazi, avaient élaboré les "Lois de Nuremberg, du droit de la population du Reich et de la protection du sang allemand et de l'honneur allemand". Ces juristes conseillers, Bernard Losener et Friedrich Knost, commentent ainsi le texte, dans le recueil: "Les lois de Nuremberg":

"Selon la volonté du Führer, les lois de Nuremberg n'impliquent pas vraiment des mesures propres à accentuer la haine raciale et à la perpétuer; au contraire, de telles mesures signifient le début d'une accalmie dans les relations entre le peuple juif et le peuple allemand.

Si les Juifs avaient déjà leur propre Etat, dans lequel ils se sentiraient chez eux, la question juive pourrait être considérée comme résolue, tant pour les Juifs que pour les Allemands. C'est pour cette raison que les sionistes les plus convaincus n'ont pas élevé la moindre opposition contre l'esprit des lois de Nuremberg."

Ce racisme, modèle de tous les autres racismes, est une idéologie qui sert à justifier la domination de différents peuples.

Le littéralisme conduit à la perpétration des mêmes massacres que ceux effectués par Josué:

"Les colons puritains d'Amérique, dans leur chasse à l'Indien pour s'emparer de leurs terres, invoquaient Josué et les "exterminations sacrées" des Amalécites et des Philistins."

Source: Thomas Nelson, "The Puritans of Massachussets", Judaism, Vol XVI, no 2, 1967.

Intermédiaire entre la shoah cananéenne et la mixophobie s'insère actuellement l'idéologie du transfert de populations, que soutient la majorité des rabbins de Judée--Samarie. Cette politique se fonde sur une lecture intégriste des textes sacrés. La lettre du Lévitique enjoint aux juifs de ne pas pratiquer le mélange d'espèces (Lev. 19, 19) et leur commande de distinguer le "pur" de l'impur (Lev. 20, 25) comme lui-même a distingué Israël des autres peuples (Lev. 20, 24), pour opérer une discrimination raciale. "j'établirai une différence entre mon peuple et ton peuple" (Ex. 8, 19).

Ainsi, en 1993, le grand Rabbin Sitruk peut-il dire sans crainte d'être rappelé à l'ordre par quelque instance que ce soit:

"Je voudrais que des jeunes gens juifs n'épousent jamais que des jeunes filles juives."

Ainsi Israël qui sera saint (Lev. 20, 26) ne doit pas se souiller (Esd. 9, 11) au contact des autres nations que Dieu a pris en dégoût (Lev. 20, 23). L'interdiction est maintes et maintes fois répétée.

"Tu ne t'allieras point par mariage avec elles (les nations cananéennes); tu ne donneras pas ta fille à leur fils, tu ne prendras pas leur fille pour ton fils..." (Deut. 7, 3-4). "Si vous vous attachez à ce qui reste de ces nations qui sont demeurées avec vous, si vous vous alliez par mariage avec elles, si vous pénétrez chez elles et qu'elles pénètrent chez vous, sachez-le bien: Yahvé, votre Dieu, ne continuera pas à déposséder ces nations de devant vous. Elles deviendront pour vous un filet et un piège, un fouet sur vos flancs et des aiguilles dans vos yeux, jusqu'à ce que vous disparaissiez de dessus ce bon sol que vous a donné Yahvé, votre Dieu" (Jos. 23, 12 -- 23, 13).

Le 10 novembre 1975, en séance plénière, l'O.N.U. a considéré que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale.

Depuis l'éclatement de l'U.R.S.S., les Etats-Unis ont fait main basse sur l'O.N.U. et ont obtenu le 16 décembre 1991, l'abrogation de la juste résolution de 1975.Or, dans les faits, rien n'a changé depuis 1975, ou plutôt si: la répression, le génocide lent du peuple palestinien, la colonisation, ont pris une ampleur sans précédent.

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II

Les mythes

du vingtième siècle

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1. Le mythe de l'antifascisme sioniste

 

En 1941, Itzac Shamir commit "un crime impardonnable du point de vue moral: prôner une alliance avec Hitler, avec l'Allemagne nazie contre la Grande-Bretagne."

Bar Zohar, Ben Gourion, Le Prophète armé. Paris, 1966, p. 99.

Lorsque commença la guerre contre Hitler, la quasi-totalité des organisations juives s'engagea aux côtés des alliés et même quelques-uns des plus éminents dirigeants, comme Weizmann, prirent position en faveur des alliés, mais, le groupe sioniste allemand, qui pourtant, à l'époque, était très minoritaire, prit une attitude inverse et, de 1933 à 1941 s'engagea dans une politique de compromis et même de collaboration avec Hitler. Les autorités nazies, en même temps qu'elles persécutaient les juifs, par exemple, en un premier temps, en les chassant des fonctions publiques, dialoguaient avec les dirigeants sionistes allemands et leur accordaient un traitement de faveur en les distinguant des juifs "intégrationistes" auxquels ils faisaient la chasse.

L'accusation de collusion avec les autorités hitlériennes ne s'adresse pas à l'immense majorité des juifs dont certains n'avaient pas même attendu la guerre pour lutter -- les armes à la main -- en Espagne, de 1936 à 1939, dans les Brigades internationales (6), contre le fascisme. D'autres,, jusque dans le ghetto de Varsovie, créèrent un "Comité juif de lutte" et surent mourir en combattant. Mais cette accusation s'applique à la minorité fortement organisée des dirigeants sionistes dont la préoccupation unique était de créer un Etat juif puissant.

Leur préoccupation unique de créer un Etat juif puissant et même leur vision raciste du monde, les rendaient beaucoup plus anti-anglais qu'anti-nazi.

Après la guerre ils devinrent, comme Menahem Begin ou Itzak Shamir, des dirigeants de premier plan dans l'Etat d'Israël.

* * *

En date du 5 septembre 1939 -- deux jours après la déclaration de guerre de l'Angleterre et de la France à l'Allemagne -- M. Chaïm Weizmann, Président de l'Agence Juive, écrivit à M. Chamberlain, Premier ministre de Sa Majesté le Roi d'Angleterre, une lettre par laquelle il l'informait que "nous Juifs, sommes au côté de la Grande Bretagne et combattrons pour la Démocratie" en précisant que "les mandataires des Juifs étaient prêts à passer immédiatement un accord pour permettre l'utilisation de toutes leurs forces en hommes, de leurs techniques, de leur aide matérielle et de toutes leurs capacités". Reproduite dans le Jewish Chronicle du 8 septembre 1939, cette lettre constituait une authentique déclaration de guerre du monde juif à l'Allemagne. Elle posait le problème de l'internement de tous les Juifs allemands dans des camps de concentration en tant que "ressortissants d'un peuple en état de guerre avec l'Allemagne" comme le firent les américains pour leurs propres nationaux d'origine japonaise, qu'ils internèrent lorsqu'ils entrèrent en guerre contre le Japon.

* * *

Les dirigeants sionistes ont fait preuve, à l'époque du fascisme hitlérien et mussolinien, d'un comportement équivoque allant du sabotage de la lutte antifasciste à la tentative de collaboration.

L'objectif essentiel des sionistes n'était pas de sauver des vies juives mais de créer un Etat juif en Palestine. Le premier dirigeant de l'Etat d'Israël, Ben Gourion, proclame sans ambages, le 7 décembre 1938, devant les dirigeants sionistes du "Labour": "Si je savais qu'il est possible de sauver tous les enfants d'Allemagne en les amenant en Angleterre, et seulement la moitié d'entre eux en les transportant en Eretz Israël, je choisirai la deuxième solution. Car nous devons tenir compte non seulement de la vie de ces enfants, mais aussi de l'histoire du peuple d'Israël."

Source: Yvon Gelbner, "Zionist policy and the fate of European Jewry", dans Yad Vashem studies, Jerusalem, vol. XII, p. 199.

"Le sauvetage des juifs en Europe ne figurait pas en tête de liste des priorités de la classe dirigeante. C'est la fondation de l'Etat qui était primordiale à leur yeux."

Source: Tom Segev. Le septième million. Ed. Liana Levi, Paris, 1993, p. 539.

"[...] Devons-nous aider tous ceux qui en ont besoin sans tenir compte des caractéristiques de chacun? Ne devons-nous pas donner à cette action un caractère national sioniste et tenter de sauver en priorité ceux qui peuvent être utiles à la Terre d'Israël et au judaïsme? Je sais qu'il peut sembler cruel de poser la question de cette façon, mais nous devons malheureusement établir clairement que si nous sommes capables de sauver 10?00 personnes parmi les 50?00 personnes qui peuvent contribuer à la construction du pays et à la renaissance nationale ou bien un million de juifs qui deviendront pour nous un fardeau ou au mieux un poids mort, nous devons nous restreindre et sauver les 10?00 qui peuvent être sauvées -- malgré les accusations et les appels du million de laissés-pour-compte."

Source: Memorandum du Comité de sauvetage de l'agence juive. 1943. Cité par Tom Segev. (op. cit)

Ce fanatisme inspire, par exemple, l'attitude de la délégation sioniste à la conférence d'Evian, en juillet 1938, où 31 nations s'étaient réunies pour discuter de l'absorption des réfugiés d'Allemagne nazie: la délégation sioniste exigea, comme seule solution possible, d'admettre deux cent mille juifs en Palestine.

L'Etat juif était plus important pour eux que la vie des juifs.

L'ennemi principal, pour les dirigeants sionistes c'est l'assimilation. Ils rejoignent en ceci la préoccupation fondamentale de tout racisme, y compris hitlérien: la pureté du sang. C'est pourquoi, en fonction même de l'antisémitisme systématique qui les animait jusqu'à poursuivre le dessein monstrueux de chasser tous les juifs d'Allemagne puis d'Europe lorsqu'ils en furent les maîtres, les nazis considéraient les sionistes comme des interlocuteurs valables puisqu'ils servaient ce dessein.

De cette collusion existent les preuves. La Fédération sioniste d'Allemagne adresse au parti nazi le 21 juin 1933, un mémorandum déclarant notamment:

"Dans la fondation du nouvel Etat, qui a proclamé le principe de la race, nous souhaitons adapter notre communauté à ces nouvelles structures... notre reconnaissance de la nationalité juive nous permet d'établir des relations claires et sincères avec le peuple allemand et ses réalités nationales et raciales. Précisément parce que nous ne voulons pas sous-estimer ces principes fondamentaux, parce que nous aussi nous sommes contre les mariages mixtes, et pour le maintien de la pureté du groupe juif... Les Juifs conscients de leur identité, au nom desquels nous parlons, peuvent trouver place dans la structure de l'Etat allemand, car ils sont libérés du ressentiment que les Juifs assimilés doivent éprouver; ... nous croyons en la possibilité de relations loyales entre les Juifs conscients de leur communauté et l'Etat allemand.

Pour atteindre ses objectifs pratiques, le sionisme espère être capable de collaborer même avec un gouvernement fondamentalement hostile aux Juifs... La réalisation du sionisme n'est gênée que par le ressentiment des Juifs à l'extérieur, contre l'orientation allemande actuelle. La propagande pour le boycott -- actuellement dirigée contre l'Allemagne -- est, par essence, non sioniste..."

Source: Lucy Dawidowicz, A Holocaust reader, p. 155.

Le Mémorandum ajoutait "qu'au cas où les Allemands accepteraient cette coopération les sionistes s'efforceraient de détourner les Juifs, à l'étranger, d'appeler au boycott anti-allemand."

Source: Lucy Dawidowicz, The War against Jews (1933-1945) Ed. Penguin books,1977, p.231- 232.

Les dirigeants hitlériens accueillent favorablement l'orientation des chefs sionistes qui, par leur souci exclusif de constituer leur Etat en Palestine, rejoignent leur désir de se débarrasser des juifs. Le principal théoricien nazi, Alfred Rosenberg, écrit: "le sionisme doit être vigoureusement soutenu afin qu'un contingent annuel de Juifs allemands soient transportés en Palestine."

Source: A. Rosenberg: Die Spur des Juden im Wandel der Zeiten, Munich 1937, p. 153.

Reinhardt Heydrich, qui fut plus tard le "Protecteur" en Tchécoslovaquie, écrivait en 1935, alors qu'il était chef des Services de Sécurité S.S. dans Das Schwarze Korps, organe officiel de la S.S. un article sur "l'Ennemi visible", où il opérait des distinctions entre les Juifs: "Nous devons séparer les Juifs en deux catégories: les sionistes et les partisans de l'assimilation. Les sionistes professent une conception strictement raciale, et, par l'émigration en Palestine, ils aident à bâtir leur propre Etat juif ... nos bons voeux et notre bonne volonté officielle sont avec eux."

Source: Hohne. Order of the Death's Head , p. 333.

"Le Betar allemand reçut un nouveau nom: Herzlia. Les activités du mouvement en Allemagne devaient obtenir bien sûr l'approbation de la Gestapo; en réalité, Herzlia agissait sous la protection de cette dernière. Un jour, un groupe de SS attaqua un camp d'été du Betar. Le chef du mouvement se plaignit alors auprès de la Gestapo et, quelques jours plus tard, la police secrète annonça que les SS en question avaient été punis. La Gestapo demanda au Betar quelle compensation lui semblait la plus adéquate. Le mouvement demanda que la récente interdiction qui leur avait été faite de porter des chemises brunes soit levée; la requête fut satisfaite."

Source: Ben-Yeruham, Le Livre de Betar, T. II, p. 350.

Une circulaire de la Wilhelmstrasse indique: "les objectifs que s'est donnés cette catégorie (de Juifs qui s'opposent à l'assimilation et qui sont favorables à un regroupement de leurs coreligionnaires au sein d'un foyer national), au premier rang de laquelle se trouvent les sionistes, sont ceux qui s'écartent le moins des buts que poursuit en réalité la politique allemande à l'égard des Juifs".

Source: Lettre circulaire de Bülow-Schwante à toutes les missions diplomatiques du Reich,. No 83, 28 février 1934.

"Il n'y a aucune raison, écrivait Bulow-Schwante au Ministère de l'Intérieur, d'entraver, par des mesures administratives, l'activité sioniste en Allemagne, car le sionisme n'est pas en contradiction avec le programme du national-socialisme dont l'objectif est de faire partir progressivement les Juifs d'Allemagne."

Source: Lettre No ZU 83-21. 28/8 du 13 avril 1935.

Cette directive confirmant des mesures antérieures était appliquée à la lettre. En vertu de ce statut privilégié du sionisme dans l'Allemagne nazie, la Gestapo de Bavière, le 28 janvier 1935, adressait à la police cette circulaire "les membres de l'organisation sioniste, en raison de leur activité orientée vers l'émigration en Palestine, ne doivent pas être traités avec la même rigueur qui est nécessaire pour les membres des organisations juives allemandes (assimilationistes)".

Source: Kurt Grossmann, "Sionistes et non-sionistes sous la loi nazie dans les années 30", Yearbook, Vol. VI, p. 310.

"L'organisation sioniste des juifs allemands avait une existence légale jusqu'en 1938, cinq ans après l'avènement d'Hitler...

La Jüdische Rundschau (journal des sionistes allemands) parut jusqu'en 1938."

Source: Leibowitz, Israël et Judaïsme. Ed. Desclée de Brouwer, 1993. p. 116

En échange de leur reconnaissance officielle comme seuls représentants de la communauté juive, les dirigeants sionistes offraient de briser le boycott que tentaient de réaliser tous les antifascistes du monde.

Dès 1933 commença la collaboration économique: deux compagnies furent créées: la "Haavara Company", à Tel-Aviv, et la "Paltreu", à Berlin.

Le mécanisme de l'opération était le suivant: un juif désirant émigrer déposait à la Wasserman Bank de Berlin, où à la Warburg Bank de Hambourg, une somme d'un minimum de 1 000 livres sterling. Avec cette somme, les exportateurs juifs pouvaient acheter des marchandises allemandes à destination de la Palestine, et payaient la valeur correspondant en livres Palestiniennes, au compte de la Haavara, à la Banque Anglo-palestinienne, à Tel-Aviv. Quand l'émigrant arrivait en Palestine, il recevait l'équivalent de la somme qu'il avait déposée en Allemagne.

Plusieurs futurs premiers ministres d'Israël participèrent à l'entreprise de la "Haavara", notamment Ben Gourion, Moshé Sharret (qui s'appelait alors Moshé Shertok), Madame Golda Meir qui l'appuya depuis New York, et Levi Eshkol, qui en était le représentant à Berlin.

Source: "Ben Gourion et Shertok," dans Black: L'accord de la "haavara". p. 294. Cité par Tom Segev, op. cit. p. 30 et 595.

L'opération était avantageuse pour les deux parties: les nazis réussissaient ainsi à briser le blocus (les sionistes parvinrent à vendre des marchandises allemandes même en Angleterre); et les sionistes réalisaient une immigration "sélective", telle qu'ils la désiraient: seuls pouvaient immigrer des millionnaires (dont les capitaux permettaient le développement de la colonisation sioniste en Palestine). Conformément aux buts du sionisme il était plus important de sauver de l'Allemagne nazie des capitaux juifs, permettant le développement de leur entreprise, que des vies de juifs miséreux, ou inaptes au travail ou à la guerre, qui eussent été une charge.

Cette politique de collaboration dura jusqu'en 1941 (c'est-à-dire pendant 8 ans après l'arrivée d'Hitler au pouvoir). Eichmann faisait la liaison avec Käsztner. Le procès Eichmann découvrit, pour une part au moins, les mécanismes de ces connivences, de ces "échanges" entre juifs sionistes "utiles" à la création de l'Etat juif (personnalités riches, techniciens, jeunes gens aptes à renforcer une armée, etc...) et une masse de juifs moins avantagés abandonnée aux mains d'Hitler.

Le Président de ce Comité, Ytzhak Gruenbaum déclarait le 18 janvier 1943: "Le sionisme passe avant tout...

"Ils vont dire que je suis antisémite, répondit Gruenbaum, que je ne veux pas sauver l'Exil, que je n'ai pas "a warm yiddish heart" [...] Laissons-les dire ce qu'ils veulent. Je n'exigerai pas de l'Agence juive qu'elle alloue la somme de 300 000 ni de 100 000 livres sterling pour aider le judaïsme européen. Et je pense que quiconque exige de telles choses accomplit un acte antisioniste".

Source: Gruenbaum: Jours de destruction, p. 68.

C'était aussi le point de vue de Ben Gourion:

"La tâche du sioniste n'est pas de sauver le "reste" d'Israël qui se trouve en Europe, mais de sauver la terre d'Israël pour le peuple juif."

Cité par Tom Segev. op. cit. p. 158.

"Les dirigeants de l'Agence juive s'entendaient sur le fait que la minorité qui pourrait être sauvée devait être choisie en fonction des besoins du projet sioniste en Palestine."

Source: Ibidem p. 125.

Hannah Arendt, l'un des plus éminents défenseurs de la cause juive par ses études et ses livres, assistait aux débats. Elle leur a consacré un livre: Eichmann à Jérusalem. Elle y a montré (p. 134-141) la passivité, et même la complicité des "conseils juifs" (Judenrat), dont les deux tiers étaient dirigés par des sionistes.

D'après le livre d'Isaiah Trunk: Judenrat (Ed. Mac Millan New York 1972): "Selon les calculs de Freudiger, cinquante pour cent des juifs auraient pu se sauver s'ils n'avaient pas suivi les instructions des Conseils juifs." (p. 141).

Il est significatif que lors de la célébration du 50ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, le chef d'Etat israélien demanda à Lech Walesa de ne pas donner la parole à Marek Edelman, chef adjoint de l'insurrection et l'un des survivants.

Marek Edelman avait en effet donné au journal israélien "Haaretz", en 1993, à Edward Alter, une interview dans laquelle il rappelait quels avaient été les véritables instigateurs et héros du Comité juif de lutte du ghetto de Varsovie: des socialistes du Bund, antisionistes, des communistes, des trotskistes, les Mihaïl Rosenfeld et les Mala Zimetbaum, avec Edelman, et une minorité de sionistes de gauche du Poalei Zion et du Hashomer Hatzaïr.

Ceux-là luttèrent contre le nazisme les armes à la main comme le firent les juifs volontaires des Brigades internationales d'Espagne, et en France, durant l'occupation, les membres juifs de la M.O.I. (Main d'oeuvre immigrée).

Nahum Goldman, Président de "l'Organisation sioniste mondiale" puis du "Congrès juif mondial" raconte, dans son Autobiographie, sa rencontre dramatique avec le Ministre des Affaires étrangères tchèques, Edouard Bénès, en 1935, reprochant aux sionistes d'avoir brisé le boycott d'Hitler par la "Haavara" (les accords de transfert) et le refus de l'Organisation sioniste mondiale d'organiser la résistance contre le nazisme.

"Dans ma vie, j'ai dû prendre part à de nombreux entretiens pénibles, mais je ne me suis jamais senti aussi malheureux et honteux que pendant ces deux heures. Je sentais, de toutes les fibres de mon être, que Bénès avait raison".

Source: Nahum Goldman. Autobiographie, op, cit. p. 157-158. Ibidem p. 260.

Misant sur son opposition à l'Angleterre, les dirigeants sionistes avaient pris contact avec Mussolini dès 1922. Il les avait reçus après sa marche sur Rome d'octobre 1922, le 20 décembre 1922.

Source: Ruth Bondy, The Emissary: a life of Enzo Sereni p. 45.

Weizmann fut reçu par Mussolini le 3 janvier 1923, et une autre fois le 17 septembre 1926; Nahum Goldman, Président de l'Organisation sioniste mondiale, s'entretint, le 26 octobre 1927, avec Mussolini qui lui dit: "Je vous aiderai à créer cet état juif." (Nahum Goldman: Autobiographie op. cit. p. 170).

Cette collaboration constituait déjà un sabotage de la lutte antifasciste internationale. Elle subordonnait toute la politique sioniste au seul dessein de construire un Etat Juif en Palestine. Elle se poursuivit pendant la guerre, même au moment où la persécution hitlérienne des juifs européens était la plus atroce.

Au moment de la déportation des juifs de Hongrie, le Vice-Président de l'organisation sioniste, Rudolf Käsztner, négocia avec Eichmann sur cette base: si Eichmann permettait le départ en Palestine de 1684 juifs "utiles" pour la construction du futur Etat d'Israël (capitalistes, techniciens, militaires, etc...) Käsztner promettait à Eichmann de faire croire aux 460.000 juifs hongrois qu'il ne s'agissait pas d'une déportation à Auschwitz, mais d'un simple transfert.

Le juge Halevi rappelle lors du procès d'Eichmann que Käsztner est intervenu pour sauver l'un de ses interlocuteurs nazis: l'un des exécuteurs de Himmler, le Standartenführer Kurt Becher. Le témoignage de Käsztner, au Procès de Nuremberg, le fit échapper au châtiment.

Le Juge est formel: "Il n'y eut ni vérité, ni bonne foi dans le témoignage de Käsztner... Käsztner s'est parjuré sciemment, dans son témoignage devant cette Cour, lorsqu'il a nié qu'il était intervenu en faveur de Becher. En outre, il a caché ce fait important: sa démarche en faveur de Becher était faite au nom de l'Agence juive et du Congrès juif mondial... Il est clair que la recommandation de Käsztner ne fut pas faite en son nom personnel, mais aussi au nom de l'Agence juive et du Congrès juif mondial... et c'est pourquoi Becher fut relâché par les Alliés."

Après le jugement, l'opinion israélienne fut ébranlée. Dans le journal Haaretz le Dr Moshé Keren écrivait, le 14 juillet 1955: "Käsztner doit être inculpé de collaboration avec les nazis..." Mais le journal du soir "Yediot Aharonoth" (23 juin 1955) expliquait pourquoi il ne pouvait en être ainsi... "Si Käsztner est mis en jugement, c'est le gouvernement tout entier qui risque un effondrement total devant la nation, par suite de ce que ce procès va découvrir."

Ce qui risquait d'être découvert c'est que Käsztner n'avait pas agi seul mais avec l'accord des autres dirigeants sionistes qui siégeaient, au moment du procès, dans le gouvernement. La seule façon d'éviter que Käsztner parle et que le scandale éclate, c'est que Käsztner disparaisse. Il mourut en effet opportunément, assassiné sur les marches du palais de justice et le gouvernement israélien introduisit un recours devant la Cour Suprême pour le réhabiliter. Ce qu'il obtint.

Cette politique de collaboration atteignit son point culminant en 1941, lorsque le groupe le plus extrémiste des sionistes, le "Lehi" ("Combattants pour la libération d'Israël") dirigé par Abraham Stern et, après sa mort, par un triumvirat dont faisait partie Itzak Shamir, commit "un crime impardonnable du point de vue moral: prôner une alliance avec Hitler, avec l'Allemagne nazie, contre la Grande-Bretagne."

Source: Bar Zohar, Ben Gourion. Le Prophète armé., Fayard. Paris 1966. p. 99.

M. Eliezer Halevi, syndicaliste travailliste connu, membre du Kibboutz Gueva, révèle dans l'hebdomadaire "Hotam" de Tel-Aviv (daté du 19 août 1983) l'existence d'un document signé par M. Itzak Shamir, (qui s'appelait alors Yezernitsky) et Abraham Stern, remis à l'Ambassade d'Allemagne, à Ankara, alors que la guerre en Europe faisait rage, et que les troupes du Maréchal Rommel étaient déjà sur le sol égyptien. Il y est dit notamment: "En matière de conception, nous nous identifions à vous. Pourquoi donc ne pas collaborer l'un avec l'autre?" Haaretz dans son édition du 31 janvier 1983, cite une lettre marquée du mot secret, envoyée en janvier 1941 par l'ambassadeur de Hitler à Ankara, Franz Von Papen, à ses supérieurs, racontant les contacts avec les membres du groupe Stern. Y est ajouté un mémorandum de l'agent des services secrets nazis à Damas, Werner Otto Von Hentig, sur les pourparlers avec les émissaires de Stern et de Shamir, où il est dit notamment que "la coopération entre le mouvement de libération d'Israël et le nouvel ordre en Europe sera conforme à l'un des discours du chancelier du IIIe Reich dans lequel Hitler soulignait la nécessité d'utiliser toute combinaison de coalition pour isoler et vaincre l'Angleterre". Il y est dit encore que le groupe Stern est "étroitement lié aux mouvements totalitaires en Europe, à leur idéologie et à leur structures." Ces documents se trouvent au Mémorial de l'holocauste (Yad Vachem) à Jérusalem, classés sous le numéro E234151-8.

L'un des chefs historiques du groupe Stern, M. Israël Eldad, confirme, dans un article publié dans le quotidien de Tel-Aviv, le Yediot Aharonoth, du 4 février 1983, l'authenticité de ces pourparlers entre son mouvement et les représentants officiels de l'Allemagne nazie. Il affirme sans ambages que ses collègues avaient expliqué aux nazis qu'une identité d'intérêts entre un nouvel ordre en Europe, selon la conception allemande, et les aspirations du peuple juif en Palestine, représenté par les combattants pour la liberté d'Israël (le groupe Stern) était probable.

Voici les principaux passages de ce texte:

"Principes de base de l'Organisation militaire nationale (NMO) en Palestine (Irgun Zevaï Leumi) concernant la solution de la question juive en Europe et la participation active du NMO à la guerre aux côtés de l'Allemagne."

"Il ressort des discours des dirigeants de l'Etat national-socialiste allemand qu'une solution radicale de la question juive implique une évacuation des masses juives de l'Europe. (Judenreines Europa).

Cette évacuation des masses juives de l'Europe est la condition première de la solution du problème juif, mais cela n'est possible que par l'installation de ces masses en Palestine, dans un Etat juif, avec ses frontières historiques.

Résoudre le problème juif de façon définitive, et libérer le peuple juif, c'est l'objectif de l'activité politique et des longues années de lutte du "mouvement pour la liberté d'Israël" (Lehi) et de son Organisation militaire nationale en Palestine (Irgun Zevaï Leumi).

Le NMO, connaissant la position bienveillante du gouvernement du Reich envers l'activité sioniste à l'intérieur de l'Allemagne, et les plans sionistes d'émigration estime que:

1) Il pourrait exister des intérêts communs entre l'instauration, en Europe, d'un ordre nouveau, selon la conception allemande, et les véritables aspirations du peuple juif telles qu'elles sont incarnées par Lehi.

2) La coopération entre l'Allemagne nouvelle et une nation hébraïque rénovée (Völkisch Nationalen Hebräertum) serait possible.

3) L'établissement de l'Etat historique juif sur une base nationale et totalitaire, et lié par un traité au Reich allemand pourrait contribuer à maintenir et à renforcer, dans l'avenir, la position de l'Allemagne au Proche-Orient.

A condition que soient reconnues, par le gouvernement allemand, les aspirations nationales du "Mouvement pour la liberté d'Israël" (Lehi), l'Organisation militaire nationale (NMO) offre de participer à la guerre aux côtés de l'Allemagne.

La coopération du mouvement de libération d'Israël irait dans le sens des récents discours du Chancelier du Reich allemand, dans lesquels Monsieur Hitler soulignait que toute négociation et toute alliance devait contribuer à isoler l'Angleterre et à la battre.

D'après sa structure et sa conception du monde, le NMO est étroitement lié avec les mouvements totalitaires européens."

Source: Le texte original, en allemand, se trouve, en Appendice No 11, dans le livre de David Yisraeli: Le problème palestinien dans la politique allemande, de 1889 à 1945, Bar Ilan University, Ramat Gan, Israël, 1974, p. 315-317.

Selon la presse israélienne, qui a publié une dizaine d'articles sur ce sujet, à aucun moment les nazis n'ont pris au sérieux les propositions de Stern, de M. Shamir et de leurs amis.

Les pourparlers ont subi un coup d'arrêt lorsque les troupes alliées ont arrêté en juin 1941, l'émissaire d'Abraham Stern et Itzak Shamir, M. Naftali Loubentchik, au bureau même des services secrets nazis à Damas. D'autres membres du groupe ont poursuivi des contacts jusqu'à l'arrestation, par les autorités britanniques, de M. Itzak Shamir, en décembre 1941, pour "terrorisme et collaboration avec l'ennemi nazi."

Un tel passé n'empêche pas Itzak Shamir de devenir Premier Ministre et d'être, aujourd'hui encore, le chef d'une puissante "opposition", la plus acharnée à maintenir l'occupation de la Cisjordanie. C'est qu'en réalité, les dirigeants sionistes, en dépit de leurs rivalités internes, poursuivent le même objectif raciste: chasser par la terreur, l'expropriation ou l'expulsion, tous les autochtones arabes de Palestine, pour en rester les seuls conquérants et les seuls maîtres.

Ben Gourion déclarait:

"Begin appartient incontestablement au type hitlérien. C'est un raciste disposé à détruire tous les Arabes dans son rêve d'unification d'Israël, prêt, pour réaliser ce but sacré, à user de tous les moyens."

Source: E. Haber, Menahem Begin, the man and the legend Ed. Delle Book. New York, 1979, p. 385.

Le même Ben Gourion n'a jamais cru à la possibilité d'une coexistence avec les Arabes. Moins il y aura d'Arabes dans les limites du futur Etat (d'Israël), mieux cela vaudra. Il ne le dit pas explicitement, mais l'impression qui se dégage de ses interventions et de ses remarques est nette: une grande offensive contre les Arabes ne briserait pas seulement leurs attaques mais aussi réduirait au maximum le pourcentage de la population arabe dans l'Etat "(...) On peut l'accuser de racisme, mais alors on devra faire le procès de tout le mouvement sioniste, qui est fondé sur le principe d'une entité purement juive en Palestine."

Source: Bar Zohar (op. cit) p. 146.

Au Procès d'Eichmann à Jérusalem, le Procureur Général Haïm Cohen rappelait aux juges: "Si cela ne coïncide pas avec votre philosophie, vous pouvez critiquer Käsztner... Mais qu'est-ce que cela a à voir avec la collaboration?... Il a toujours été dans notre tradition sioniste de sélectionner une élite pour organiser l'immigration en Palestine... Käsztner n'a rien fait d'autre."

Source: "Court record" 124/53. Jérusalem district court.

Ce haut magistrat invoquait en effet une doctrine constante du mouvement sioniste: il n'avait pas pour objectif de sauver des juifs mais de construire un Etat juif fort.

Le 2 mai 1948, le Rabbin Klaussner, chargé des Personnes déplacées, présentait un Rapport devant la Conférence juive américaine:

"Je suis convaincu qu'il faut forcer les gens à se rendre en Palestine... Pour eux un dollar américain leur apparaît comme le plus grand des objectifs. Par le mot "force", c'est un programme que je suggère... Il a déjà servi, et très récemment encore. Il a servi pour l'évacuation des juifs de Pologne, et dans l'histoire de "l'Exodus"...

Pour appliquer ce programme, il faut, au lieu de fournir du confort aux "personnes déplacées", leur créer le plus d'inconfort possible... Dans un second temps, une procédure faisant appel à la Haganah pour harceler les juifs."

Source: Alfred M. Lilienthal. What Price Israël. Chicago 1953, p. 194 -- 195.

Les variantes de cette méthode d'incitation et même de coercition furent multiples.

En 1940, pour soulever l'indignation contre les Anglais qui avaient décidé de sauver les Juifs menacés par Hitler, en les accueillant dans l'Ile Maurice, le navire qui les transportait, le cargo français Patria, ayant fait escale dans le port de Haïfa, le 25 décembre 1940, les dirigeants sionistes de la "Haganah" (dont le chef était Ben Gourion), n'hésitèrent pas à le faire exploser, entraînant la mort de 252 Juifs et de membres anglais de l'équipage.

Source: Dr. Herzl Rosenblum, directeur de Yediot Aharonoth, en fait révélation en 1958, et la justification en est donnée dans Jewish Newsletter N.Y. Novembre 1958.

Yehuda Bauer confirme la réalité de ce "sabotage" par la Haganah, et le nombre des victimes, dans son livre Juifs à vendre, Ed. Liana Levi, Paris 1996, p. 84.

Autre exemple, L'Irak:

la communauté juive (110.000 personnes en 1948) était bien enracinée dans le pays. Le grand Rabbin d'Iraq, Khedouri Sassoon, avait déclaré: "Les Juifs et les Arabes ont joui des mêmes droits et privilèges depuis mille ans et ne se considèrent pas comme des éléments séparés dans cette nation."

Alors, commencèrent les actions terroristes israéliennes, en 1950, à Bagdad. Devant les réticences des Juifs irakiens à s'inscrire sur les listes d'immigration vers Israël, les services secrets israéliens n'hésitèrent pas, pour convaincre les Juifs qu'ils étaient en danger, à jeter contre eux des bombes... L'attaque contre la synagogue Shem-Tov tua trois personnes et en blessa des dizaines". Ainsi commença l'exode baptisé: "Opération Ali Baba".

Source: Ha'olam Hazeh. 20 avril et 1er juin 1966. et Yediot Aharonoth du 8 novembre 1977.

Il y a là une doctrine constante depuis que Théodore Herzl avait remplacé la définition du juif non plus par sa religion, mais par sa race.

L'article 4b de la loi fondamentale de l'Etat d'Israël (qui n'a pas de Constitution), qui définit la "Loi du retour" (5710 de 1950) stipule: "est considéré comme juive une personne née d'une mère juive, ou convertie." (Critère racial ou critère confessionnel).

Source: Klein: L'Etat juif , éd. Dunod. Paris. p. 156.

Ceci était dans la droite ligne de la doctrine fondatrice de Théodore Hertzl. Il ne cesse d'y insister dans ses "Mémoires" (Diaries) Dès 1895, il précise à un interlocuteur allemand (Speidel), "Je comprends l'antisémitisme. Nous, les Juifs, nous sommes restés, même si ce n'est pas de notre faute, des corps étrangers dans les diverses nations.".

Source: Diaries, p. 9.

A quelques pages de là il est plus explicite encore: "Les antisémites deviendront nos amis les plus sûrs, les pays antisémites nos alliés."

Source: Diaries, p. 19.

Le but était en effet commun: rassembler les Juifs dans un ghetto mondial.

Les faits ont donné raison à Théodore Hertzl.

Les Juifs pieux, comme d'ailleurs beaucoup de chrétiens, répétaient chaque jour: "L'an prochain à Jérusalem". Ils faisaient de Jérusalem non pas un territoire déterminé, mais le symbole de l'Alliance de Dieu avec les hommes, et de l'effort personnel pour la mériter. Mais le "Retour" ne se produisit que sous l'impulsion des menaces antisémites en provenance des pays étrangers.

Le 31 août 1949, s'adressant à un groupe d'Américains en visite en Israël, Ben Gourion déclarait: "Bien que nous ayons réalisé notre rêve de créer un Etat juif, nous en sommes encore au début. Il n'y a aujourd'hui que 900 000 Juifs en Israël, tandis que la majorité du peuple juif se trouve encore à l'étranger. Notre tâche future est d'amener tous les Juifs en Israël."

L'objectif de Ben Gourion était d'amener en Israël quatre millions de Juifs entre 1951 et 1961. Il en vint 800 000. En 1960 il n'y avait, pour l'année, que trente mille immigrés. En 1975-76 l'émigration hors d'Israël dépassait l'immigra-tion.

Seules les grandes persécutions, comme celles de Roumanie, avaient donné une certaine impulsion au "Retour".

Même les atrocités hitlériennes ne réussirent pas à exaucer le rêve de Ben Gourion.

Parmi les victimes juives du nazisme qui se sont réfugiées à l'étranger entre 1935 et 1943, à peine 8,5% sont allées s'installer en Palestine. Les Etats-Unis limitèrent leur accueil à 182 000 (moins de 7%), l'Angleterre à 67 000 (moins de 2%). L'immense majorité, c'est-à-dire 75%, trouva refuge en Union Soviétique.

Source: "Institute for Jewish Affairs" de New York, repris par Christophe Sykes dans Crossroads to Israël, Londres, 1965, et par Nathan Weinstock: Le sionisme contre Israël, p. 146.

Un exemple typique des manipulations de l'histoire par les historiens officiels nous est fourni par le dernier livre de Yehuda Bauer, membre de l'Institut d'histoire contemporaine des juifs à l'Université hébraïque de Jérusalem. Son livre s'intitule : Juifs à vendre, avec ce sous titre: Les négociations entre nazis et juifs. 1933-1945". (Ed. Liana Levi, Paris 1996. Traduction de l'anglais par Denis Authier. (Yale University Press, 1994)

L'ouvrage a toute les apparences extérieures d'un travail scientifique, avec ses 523 notes de références qui occupent 49 pages du livre, avec bibliographie, index, etc.Apparences seulement, car certaines sources traitant du même sujet, et que l'auteur ne pouvait ignorer, y sont passées sous silence (sans doute parce qu'elles vont à l'encontre de sa thèse tendant à montrer la sollicitude des dirigeants sionistes pour arracher les juifs les plus démunis aux griffes d'Hitler, alors qu'ils pratiquaient, eux aussi, une sélection. (Cf. supra p. 61, textes de Tom Segev.)

Parmi les témoignages sur la position de Ben Gourion, aucune référence à la célèbre biographie, pourtant apologétique, écrite par Bar Zohar: Ben Gourion, le prophète armé. Ed. Fayard, 1966, qui ne figure pas dans la bibliographie, ni dans l'Index. Sans doute l'approbation par Ben Gourion de la "Haavara", son principe de sauvetage sélectif des juifs à accueillir en Palestine, son appréciation de Shamir comme "appartenant au type hitlérien", l'excluent de l'horizon historique de Bauer.

Les travaux d'Yvon Gelbner, figurant pourtant dans Yad Vashem studies Vol. XII, p. 189, pour les mêmes raisons, ne sont pas non plus mentionnés.

Ces travaux émanent pourtant de sa famille spirituelle sioniste. Parmi bien d'autres "omissions" de ce genre : Le septième million de Tom Segev, qui fit, lui aussi, ses études à l'Université hébraïque de Jérusalem Il est actuellement chroniqueur à Haaretz, le plus grand journal israélien.

Pas davantage, dans les 7 lignes consacrées à l'Irgoun Tzvai Leumi (sans même une note) n'est évoqué l' hostilité de cette organisation envers l'Angleterre en 1944. Pas la moindre allusion à ses propositions de collaboration avec Hitler de 1941, dont les auteurs, parmi lesquels Shamir, ne sont pas non plus nommés. (Ceci dans un livre consacré aux "négociations entre nazis et juifs"!)

Le livre d'Hannah Arendt sur le même problème: Eichmann à Jérusalem et son jugement très dur sur les "conseils juifs" dans leurs rapports avec les nazis, est passé sous silence, dans la bibliographie comme dans l'index. Il en est de même pour le livre de Marek Edelman, chef adjoint de l'insurrection du ghetto de Varsovie, qui naturellement ne figure pas, à la page 352 du livre de Yehuda Bauer, dans son palmarès des "héros" dans lequel figurent Käsztner, bien qu'il soit "coupable d'avoir soustrait des nazis à la justice " comme le reconnaît pourtant Bauer, et qu'il s'était emparé, au profit d'Hitler, de la plus grande entreprise d'armements de Hongrie, l'entreprise Weiss. Bauer fait une liste de ces "négociateurs" avec Hitler, ajoutant (p. 352) : "Tous furent des héros ", "Tous méritent une telle reconnaissance" (p. 354) sans le moindre hommage aux résistants juifs tombés dans la lutte contre le fascisme, depuis les volontaires des Brigades Internationales d'Espagne contre Franco, allié de Hitler, jusqu'aux résistants de la M.O.I. en France et aux martyrs du soulèvement du ghetto de Varsovie.

Mais au delà des aspects scientifiques de ces distorsions du réel par l'un des historiens officiels qui exalte ou justifie toute négociation avec Hitler (mais en dissimule d'essentielles), que dire de l'a priori politique et moral: seuls sont des héros, ceux qui ont négocié avec Hitler! Pas ceux qui lui ont résisté les armes à la main!

De même, ceux qui préconisaient le boycott d'Hitler à l'échelle mondiale, et dont Bauer minimise l'importance stratégique en évoquant seulement les échanges économiques entre l'Allemagne nazie et la Palestine (favorisés par la "négociation de la Haavara", ennemie du boycott, ) ne sont pas des "héros".

La visée du livre consiste à essayer de masquer une vérité fondamentale : la préoccupation centrale des dirigeants sionistes, pendant le règne d'Hitler, n' était pas de sauver les juifs de l'enfer nazi, mais, selon le projet du sionisme politique fondé par Théodore Herzl, de fonder un "Etat juif" puissant. Ce programme exigeait donc que, dans toute négociation on sélectionne pour l'immigration un "matériel humain utile" (qui amène avec lui des capitaux ou des compétences techniques ou militaires) et que l'on ne s'attendrisse pas sur le sort des plus démunis: (vieillards, immigrants sans ressources ou rendus malades par les mauvais traitements dans les camps) et qui eussent été une charge et non une aide pour construire le bastion.

La deuxième thèse maîtresse du livre de Bauer, consiste à faire croire que la guerre d'Hitler "c'est une guerre contre les juifs " (p. 72) et non pas, avant tout une guerre contre le communisme, faisant porter l'essentiel de sa puissance militaire à l'Est, et cherchant au contraire à faire une "paix séparée" avec les Etats-Unis et même l'Angleterre, afin de s'assurer la domination de toute l'Europe sans avoir à combattre sur deux fronts.

"Tous les historiens s'accordent pour dire que Himmler préférait une paix séparée avec l'Occident afin de consacrer toutes ses forces contre la menace bolchevique." (Bauer p. 167) "Von Papen croyait fermement à une future entente avec les Etats-Unis et l'Allemagne pour faire barrage au communisme" (Bauer p. 189).

Les "négociations" entre les sionistes et les nazis avaient précisément cet objet, c'est pourquoi Bauer est obligé de le reconnaître, et même de le rappeler souvent: Hitler permettait à Himmler de négocier avec les sionistes.

"Une note personnelle de Himmler, rédigée le 10 décembre 1942 dit : "J'ai demandé au Führer ce qu'il pensait de l'idée de relâcher les juifs contre une rançon. Il m' a donné les pleins pouvoirs pour approuver des opérations de ce type." (cité par Bauer p. 148).

Ces rapports économiques, et ces "échanges" avaient une raison politique plus profonde que Bauer lui-même avoue : "utiliser les filières juives pour entrer en contact avec les puissances occidentales." (Bauer p.?83). Cette préoccupation dominait toutes les autres, les nazis connaissant le poids des lobbies sionistes auprès des dirigeants occidentaux.

" Les nazis savaient que, contrairement aux Russes le gouvernement de Sa Majesté et celui des Etats-Unis ont la faiblesse politique de subir les pressions que les juifs exercent sur eux. " (Cité par Bauer p. 260).

Ces dirigeants hitlériens faisaient aisément passer leur antisémitisme au second plan : "A la fin de 1944, la volonté de Himmler d'établir le contact avec l'Ouest en se servant dans ce but, entre autres, des juifs, était devenue manifeste " (Bauer. p. 326).

Les dirigeants sionistes jouaient fort bien ce rôle d'entremetteur.

En avril 1944, Eichmann proposa au délégué sioniste Brand, d'échanger 1 million de juifs contre 10.000 camions (Bauer p. 227 et 229) qui seraient utilisés exclusivement sur le front russe.

Ben Gourion et Moshe Sharett (Shertok), appuyèrent cette offre, Ben Gourion, envoyant même un appel personnel à Roosevelt pour " ne pas permettre qu'on laisse passer cette chance unique et peut être ultime de sauver les derniers juifs d'Europe." (Bauer p. 265). Le but était clair : "Echanger des juifs contre des équipements stratégiques, ou même encore établir des contacts diplomatiques avec l'Ouest, contacts qui pourraient conduire à une paix séparée, voire -- telle était l'espérance -- à une guerre associant les allemands et les occidentaux contre les soviétiques." (Bauer, p. 343)

Tel était le but d'Himmler, et les dirigeants sionistes acceptaient de lui servir d'intermédiaires.

Ce complot échoua lorsque les Américains et les Anglais informèrent les soviétiques de ces tractations qui conduisaient à une véritable trahison à l'égard des juifs eux-mêmes, de tous les résistants et de toutes les victimes du nazisme, car Bauer lui-même est obligé de reconnaître : " Le rôle essentiel de l'URSS dans la lutte contre l'Allemagne nazie fut le principal soutien de la fermeté alliée. La Wehrmacht a été défaite en Russie par l'Armée rouge : l'invasion de la France, le 6 juin 1944, contribua certes, à cette victoire finale, mais ne fut pas le facteur décisif. Sans les Soviétiques, sans leurs terribles souffrances et leur héroïsme indescriptible, la guerre aurait duré encore des années, et peut-être n'aurait-elle pas été vraiment gagnée." (Bauer p. 347)

Que penser alors de ceux qui, pour leur "égoïsme collectif", comme disait Buber, proposèrent à Hitler du matériel stratégique assorti de la promesse qu'il ne servirait que sur le front russe? Si ce marchandage, entre les dirigeants sionistes et les nazis avaient réussi, le système dont Auschwitz est le symbole aurait pu continuer ses crimes.

D'autant plus, et c'est une idée qui imprègne tout le livre, qu'il s'agissait bien d'un "égoïsme collectif".

Pour nous en tenir à la période traitée par Bauer: 1933-1945, toutes les négociations des dirigeants sionistes avec les nazis : depuis la Haavara qui brisait le boycott d'Hitler, jusqu'à l'affaire des camions dirigée contre ceux qui, à Stalingrad, avaient blessé mortellement la bête nazie, et supportaient, en 1944, le poids de 236 divisions des nazis et de leurs satellites alors que seules 19 divisions allemandes s'opposaient en Italie aux troupes américaines, et que 64 étaient réparties de la France à la Norvège -- toutes ces "négociations" ont les faveurs de Bauer.

C'est que, du début à la fin, les dirigeants sionistes (dont tous sont passés au pouvoir dans les gouvernements israéliens, y compris ceux qui, en 1941 proposaient leur collaboration à Hitler, comme Shamir) ne pensaient qu'à bâtir un Etat fort en Palestine, en y amenant "un matériel humain utilisable", subsidiairement des juifs moins efficaces, mais à aucun moment, n'ont pensé aux responsabilités qui incombaient à toute la communauté des résistants à Hitler, comme si les nazis n'avaient eu d'autres ennemis et d'autres victimes que les juifs, et qu'il s'agissait de secourir les seuls juifs.

Même les anglais finirent par être indignés par cette volonté d'ignorer les souffrances de 50 millions de victimes de l'hitlérisme, et d'appeler au secours en faveur des juifs, exclusivement, et encore pas de tous mais avant tout en faveur de ceux qui pouvaient aider à la création d'un Etat fort en Palestine.

" La délégation londonienne du Congrès juif mondial ayant suggéré l'idée d'une déclaration commune du Pape et des Puissances occidentales, un membre du Foreign Office nota : Serions-nous les instruments de ces gens-là ? Pourquoi le Pape devrait-il condamner l'extermination des juifs de Hongrie, plutôt que l'utilisation des bombes incendiaires contre notre pays." (Cité par Bauer. p. 393.)

 

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2. Le mythe de la justice de Nuremberg

"Ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des nations alliées."

Robert H. Jackson, Procureur général des Etats-Unis (séance du 26 juillet 1946)

Le 8 août 1945, les dirigeants américains, anglais, français et russes, se réunirent à Londres pour mettre au point "la poursuite et le châtiment des grands criminels de guerre des puissances européennes de l'Axe," en créant un "Tribunal militaire international" (article I, a).

Les crimes étaient définis au Titre II, article 6.

1 -- "Crimes contre la paix" concernant ceux qui étaient responsables du déclenchement de la guerre.

2 -- "Crimes de guerre" pour la violation des lois et coutumes de la guerre.

3 -- "Crimes contre l'humanité" c'est-à-dire essentiellement contre les populations civiles.

La constitution d'une telle juridiction appelle déjà quelques remarques:

1·- Ce n'est pas un tribunal international puisqu'il n'est constitué que par les vainqueurs et que, par conséquent, ne seront retenus que les crimes commis par les vaincus... (7) Comme le reconnaîtra, avec juste raison, le Procureur général des Etats-Unis, Robert H. Jackson, qui présidait l'audience du 26 juillet 1946: "Les Alliés se trouvent encore techniquement en état de guerre avec l'Allemagne... En tant que tribunal militaire, ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des nations alliées."

2·- Il s'agissait donc d'un tribunal d'exception constituant le dernier acte de la guerre, et excluant, par son principe même, toute responsabilité des vainqueurs, et d'abord, dans le déclenchement de la guerre.

L'on excluait d'avance tout rappel de ce qui en fut la source première: à Nuremberg l'on ne posa pas la question de savoir si le Traité de Versailles, avec toutes ses conséquences, en particulier la multiplication des faillites, et surtout le chômage, n'avait pas permis l'ascension d'un Hitler par l'assentiment d'une majorité du peuple allemand. (8) Par exemple, en imposant à l'Allemagne vaincue de 1918, (la seule loi du plus fort faisant déjà figure de "droit") de payer, à titre de réparation, 132 milliards de marks-or (l'équivalent de 165 milliards de francs or) alors qu'à cette époque la fortune nationale de l'Allemagne était évaluée à 260 milliards de marks or.

L'économie allemande s'en trouva ruinée et le peuple allemand réduit au désespoir par la faillite, l'effondrement de la monnaie, et surtout le chômage, qui permirent l'ascension de Hitler en lui donnant les plus faciles arguments pour soutenir son mot d'ordre majeur: annuler le Traité de Versailles avec son cortège de misère et d'humiliation.

La meilleure preuve est la montée parallèle du chômage et des succès du "Parti national-socialiste" aux différentes élections:

I. De 1924 à 1930

Dates .....Voix obtenues....%....Sièges....Nb de ....chômeurs

4/05/24...1918000...............6,6........32..................3200711

7/12/24....908000................3...........14....................282645

20/5/28....810000................2,6........12...................269 443

II. De 1930 à 1933

14/4/30....6407000..............18,3.....107.................1061070

31/7/32....13779000.............37,3....230.................5392248

6/11/32....11737000.............33,1....196.................5355428

5/3/33......17265000.............43,7....288.................5598855

 

Puis lorsque Hitler obtint, avec ses alliés politiques, la majorité absolue au Reichstag, l'aide apportée à son réarmement par les hommes du dollar, de la livre et du franc. Non seulement la "Caisse centrale de propagande" du parti d'Hitler était alimentée par la banque allemande Schreider, mais, le réarmement fut largement financé par les grands trusts américains, anglais et français.

Ce fut le cas du Consortium chimique américain Dupont de Nemours et du trust anglais Imperial Chemicals Industry, qui subventionnaient l'I.G. Farben avec laquelle ils s'étaient partagés le marché mondial de la poudre, et de la Banque Dillon de New-York qui subventionnait le Vereinigte Stahlwerke, trust allemand de l'acier. D'autres étaient subventionnés par Morgan ou Rockfeller, etc...

Ainsi la Livre et le Dollar participèrent-ils au complot qui porta Hitler au pouvoir.

Pour la France, sur une demande adressée au Ministre de l'Economie nationale, par le Sénateur Paul Laffont, sur les quantités de minerai de fer exportées en Allemagne depuis 1934, la réponse fut la suivante:

"Les quantités de minerai de fer (N· 204 du tarif des douanes) exportées à destination de l'Allemagne au cours des années 1934, 1935, 1936 et 1937, sont consignées dans le tableau ci-après:

Année...............Quantités (en quintaux métriques)

1934....................17.060.916

1935....................58.616.111

1936....................77.931.756

1937....................71.329.234

Source: Journal officiel de la République française du 26 mars 1938.

Mais ni les dirigeants des groupes Dupont de Nemours, Dillon, Morgan, Rockfeller, ni François de Wendel, ne furent interpellés à Nuremberg sur le chapitre consacré au "complot contre la paix".

Note: Les Etats-Unis produisirent près de 135.000 tonnes d'agents chimiques toxiques durant la guerre, l'Allemagne 70.000 tonnes, le Royaume-Uni 40.000 tonnes et le Japon 7.500 tonnes.

* * *

L'on invoque souvent les imprécations de Hitler et des principaux dirigeants nazis contre les communistes et les juifs.

En particulier le chapitre XV du second volume de Mein Kampf où Hitler évoque le passé: celui de la guerre des gaz initiée par les Anglais lors de la Première guerre mondiale, chapitre qui s'intitule: "Le droit de légitime défense":

"Si l'on avait, au début et au cours de la guerre, soumis une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple aux gaz toxiques que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toute profession ont dû endurer sur le front, le sacrifice de millions d'hommes n'eût pas été vain. Au contraire, si l'on s'était débarrassé à temps de ces quelques douze mille coquins, on aurait peut-être sauvé l'existence d'un million de bons et braves Allemands pleins d'avenir."

Dans un discours devant le Reichstag, le 30 janvier 1939, il dit aussi:

"Si les milieux juifs internationaux de la finance à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe devaient réussir à précipiter une nouvelle fois les peuples dans une guerre mondiale, le résultat ne serait pas la bolchevisation de la terre avec pour corollaire la victoire du judaïsme, mais l'anéantissement (Vernichtung) de la race juive en Europe..... Car l'époque où les peuples non juifs étaient livrés sans défense à la propagande est révolue. L'Allemagne national- socialiste et l'Italie fasciste possèdent désormais les institutions qui permettent, chaque fois qu'il est nécessaire, d'éclairer le monde sur les tenants et les aboutissants d'une question que de nombreux peuples pressentent instinctivement, sans pouvoir se l'expliquer scientifiquement.

Les juifs peuvent bien poursuivre leur campagne de harcèlement dans certains Etats, protégés qu'ils sont par le monopole qu'ils exercent sur la presse, le cinéma, la propagande radiophonique, les théâtres, la littérature, et j'en passe. Pourtant, si ce peuple devait réussir une nouvelle fois à précipiter des millions de personnes dans un conflit totalement absurde pour elles, bien qu'il puisse être profitable aux intérêts juifs, alors se manifesterait l'efficacité d'un travail d'explication qui a permis en quelques années, dans la seule Allemagne, d'abattre complètement (restlos erlegen) le judaïsme."

Source: I.M.T. Vol. XXXI, p. 65.

Le 30 janvier 1941, Hitler dit à l'ensemble des juifs d'Europe qu'ils "auraient fini de jouer leur rôle, en cas de guerre généralisée". Puis dans un discours du 30 janvier 1942, il aurait déclaré que la guerre verrait "l'annihilation du judaïsme en Europe".

Le testament politique d'Hitler publié par le Tribunal Militaire International de Nuremberg abonde dans ce sens. On y lit notamment:

"Mais je n'ai laissé subsister aucun doute là-dessus si ces comploteurs internationaux du monde de l'argent et de la finance se remettent à traiter les peuples d'Europe en paquets d'actions, ce peuple qui est le vrai responsable de ce conflit meurtrier aura à rendre des comptes: les juifs! (Das Judentum!)

Je n'ai laissé personne dans l'incertitude du sort qui attend celui par qui des millions d'enfants des peuples aryens d'Europe devraient mourir de faim, des millions d'hommes adultes devraient périr et des centaines de milliers de femmes et d'enfants seraient brûlés et succomberaient aux bombardements dans leur ville. Même si ce doit être avec des moyens plus humains, le coupable devra expier sa faute."

Hitler parle de détruire une "influence"; Himmler parle plus directement de détruire des personnes.

Voici, par exemple, ce que disait Himmler dans un discours adressé à des commandants des forces navales à Weimar, le 16 décembre 1943:

"Quand n'importe où, j'ai été forcé de donner dans un village l'ordre de marcher contre des partisans et contre des commissaires juifs, alors, j'ai systématiquement donné l'ordre de faire également tuer les femmes et les enfants de ces partisans et commissaires."

Plus tard, parlant devant des généraux, le 5 mai 1944, à Sonthofen, il ajoutait:

"Dans ce conflit avec l'Asie, nous devons prendre l'habitude d'oublier les règles du jeu et les moeurs en usage au cours des guerres européennes passées, bien qu'elles nous soient devenues chères et conviennent mieux à notre mentalité."

Cette sauvagerie n'était malheureusement pas l'apanage d'un seul camp.

Le 4 septembre 1940, Hitler déclare au Sportpalast:

"Si l'aviation anglaise jette trois ou quatre mille kilogs de bombes, nous en jetterons cent, cent cinquante, deux cents, trois cents, quatre cents mille kilogs et plus encore en une seule nuit."

Ceci constitue une folle exagération des possibilités de bombardement stratégique de la Luftwaffe, mais montre quel degré de haine contre les peuples l'on soulevait dans les deux camps.

En réponse, Clifton Fadiman, éditeur du magazine hebdomadaire New Yorker et figure de proue des "Writers War Board", agence littéraire semi-officielle du gouvernement, demandait en 1942, aux écrivains "de susciter une haine ardente contre tous les Allemands et pas seulement contre les dirigeants nazis."

Ces propos soulevant une controverse, Fadiman poursuivit: "la seule façon de se faire comprendre des Allemands est de les tuer. Et encore je pense qu'ils ne comprendront pas."

En avril 1942, faisant l'éloge d'un livre de De Sales The making of tomorrow ("Préparer demain") il développe sa conception raciste et il écrit: "l'actuelle agression nazie n'est pas l'oeuvre d'un groupe de gangsters mais plutôt l'expression finale des plus profonds instincts du peuple allemand. Hitler est l'incarnation de forces plus grandes que lui. L'hérésie qu'il prêche est vieille de 2000 ans. Quelles est cette hérésie? Ni plus ni moins que la rébellion contre la civilisation occidentale qui commence avec Arminius... les dimensions de cette guerre apparaissent alors avec une grande clarté..."

Il approuvait la suggestion d'Hemingway: "la seule solution finale (the only ultimate settlement) serait de stériliser les nazis, au sens chirurgical du mot".

Il ridiculisait Dorothy Thomson qui faisait une distinction entre les nazis et les autres Allemands.

Ce n'était pas une opinion isolée. Après le discours d'Hitler au Sportpalast le Daily Herald de Londres publiait un article du Révérend C.W. Wipp déclarant:

"Le mot d'ordre doit être: "les balayer" et, pour cela, concentrer notre science dans la découverte de nouveaux et plus terrifiants explosifs... Un Ministre de l'Evangile ne doit peut-être pas se laisser aller à de tels sentiments, mais je dis franchement que, si je le pouvais, je rayerais l'Allemagne de la carte. C'est une race diabolique qui a été la malédiction de l'Europe pendant des siècles."

Heureusement des protestations s'élevèrent, contre de telles aberrations en Angleterre où le peuple, pas plus que le peuple allemand et sa haute culture, ne pouvaient être confondus avec des dirigeants sanguinaires et des aboyeurs de la haine et de la mort.

Dès le mois de janvier 1934, le dirigeant sioniste Wladimir Jabotinsky déclarait au journal juif Natscha Retsch:

"Nos intérêts juifs exigent l'anéantissement définitif de l'Allemagne, le peuple allemand dans sa totalité représente pour nous un danger."

Churchill, pour sa part, confia à Paul Reynaud, le 16 mai 1940:

"Nous affamerons l'Allemagne. Nous démolirons ses villes. Nous brûlerons ses récoltes et ses forêts."

Source: Paul Baudouin, Neuf mois au gouvernement. La Table Ronde, 1948, p. 57.

En 1942, le Ministre Britannique Lord Vansittart, véritable apôtre de la haine, pour justifier la terreur des bombardements britanniques:

"Les seuls bons Allemands sont les Allemands morts; donc, que les bombes pleuvent!"

En juillet 1944, Winston Churchill adressait à son chef d'Etat-major, le général Hastings Imay, un mémorandum de quatre pages où il proposait le projet suivant:

"Je veux que vous réfléchissiez très sérieusement à cette question des gaz asphyxiants ...

Il est absurde de prendre en compte la moralité dans cette affaire alors que tout le monde les a mis en oeuvre (les gaz asphyxiants) durant la dernière guerre sans qu'il y ait protestation de la part des moralistes ou de l'Eglise. D'un autre côté, à cette époque-là, le bombardement de villes ouvertes était considéré comme interdit; aujourd'hui tout le monde le pratique comme une chose qui va de soi. Il s'agit tout simplement d'une mode, comparable à l'évolution de la longueur des jupes des femmes....

Je veux qu'on examine froidement combien ça paierait d'utiliser des gaz asphyxiants... On ne doit pas se laisser lier les mains par des principes niais,...

Nous pourrions inonder les villes de la Ruhr et bien d'autres villes en Allemagne de telle sorte que la majorité de la population requerrait des soins médicaux constants... Il faudra attendre peut-être quelques semaines ou même quelques mois avant que je vous demande d'inonder l'Allemagne de gaz asphyxiants et, si nous le faisons, allons-y carrément. En attendant je voudrais que cette question soit examinée froidement par des gens sensés et pas par une équipe en uniforme de chanteurs de psaumes rabat-joie comme on en croise ici et là."

Source: American Heritage , No d'août-septembre 1985.

Ni Churchill, ni Staline, ni Truman ne furent assis au banc des criminels de guerre.

Pas plus d'ailleurs que ne furent mis en cause les auteurs des plus ignobles appels au crime. Pour n'en citer que deux exemples parmi les plus délirants: l'appel à un "génocide", cette fois au vrai sens du mot, lancé en 1942, par le livre du Juif américain Theodor Kaufman: Germany must perish ("L'Allemagne doit périr") dont la thèse maîtresse est la suivante: "Les Allemands (quel qu'ils soient: antinazis, communistes, ou même philosémites) ne méritent pas de vivre. En conséquence, dit-il, après la guerre on mobilisera 20.000 médecins pour stériliser chacun 25 allemands ou allemandes par jour, de sorte qu'en trois mois il n'y ait plus un seul Allemand capable de se reproduire, et qu'en 60 ans la race allemande soit totalement éliminée."

Ce fut une aubaine pour nourrir l'antisémitisme: Hitler fit lire des extraits de ce livre par tous les postes de radio. Ou encore "l'Appel à l'Armée Rouge", publié par l'écrivain soviétique Ilya Ehrenbourg, en octobre 1944:

"Tuez, tuez! Chez les Allemands, il n'y a pas d'innocents, ni parmi les vivants, ni parmi ceux à naître! Exécutez les Instructions du camarade Staline en écrasant pour toujours la bête fasciste dans son antre. Brisez par la violence l'orgueil des femmes germaniques. Prenez-les en butin légitime. Tuez, tuez, vaillants soldats de l'Armée Rouge, dans votre assaut irrésistible." (Cité par l'Amiral Doenitz, Dix ans et 20 jours, p. 343-44).

Ceux--là non plus ne figuraient pas parmi les accusés de Nuremberg, pas plus que les chefs d'Etat qui les avaient couverts.

Ni les responsables anglo-américains du bombardement de Dresde, qui fit 200.000 victimes civiles, et sans aucun intérêt militaire, puisque l'Armée soviétique avait dépassé ses objectifs.

Ni le coupable, Truman, de l'Apocalypse atomique d'Hiroshima et de Nagasaki qui fit 300.000 victimes civiles, là aussi sans nécessité militaire puisque la reddition du Japon était déjà décidée par l'Empereur.

Ni Beria et Staline, par exemple, qui rejetaient sur les Allemands le massacre de milliers d'officiers polonais à Katyn.

* * *

Les méthodes de la procédure relevaient des mêmes principes (ou plutôt de la même absence de principes) que le choix des accusés parmi les seuls vaincus.

Le statut de ce tribunal est ainsi défini

Article l9: le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide (la version anglaise dit: "expéditive") et non formaliste, et admettra tout moyen qu'il estimera avoir une valeur probante.

Article 21: le Tribunal n'exigera pas que soit apportée la preuve des faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il considère également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des gouvernements des Alliés.

Tel est le monstre juridique, dont les décisions doivent être canonisées et tenues pour critères d'une intouchable vérité historique, selon la loi Gayssot-Fabius du 13 juillet l990.

Ce texte insère en effet dans la loi sur la liberté de la presse de 1981, un article 24 bis, disant:

"Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l'article 24 {un emprisonement d'un mois à un ans, et d'une amende de 2000 à 300 000 F. ou de l'une de ces deux peines seulement} ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23, l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale.

Le tribunal pourra en outre ordonner:

1· L'affichage de sa décision dans les conditions prévues par l'article 51 du Code pénal;

2· La publication de celle-ci ou l'insertion d'un communiqué dans les conditions prévues par l'article 51-1 du Code pénal, sans que les frais de publication ou d'insertion puissent excéder le maximum de l'amende encourue."

* * *

Une telle procédure du Tribunal de Nuremberg souleva des objections jusque chez les juristes américains du plus haut niveau: ceux de la Cour Suprême.

A commencer par le Juge Jackson qui en fut le Président. L'historien anglais David Irving, qui reconnaît l'avoir d'abord mal jugé, apporte ce témoignage:

"Des juristes de renom, dans le monde entier, eurent honte de la procédure de Nuremberg. Certainement, le Juge Robert H. Jackson, Président américain des accusateurs avait honte de ces procédés; cela est évident dans son "journal personnel" que j'ai lu.

"J'ai eu le privilège d'avoir accès aux "Mémoires" (du juge Jackson) à la Bibliothèque du Congrès... Peu de temps après que Robert H. Jackson ait reçu du Président Truman la tâche de diriger les juges américains, au procès de Nuremberg (mai 1945), il eut connaissance des plans américains sur le bombardement par bombes atomiques, il se trouva mal à l'aise dans la tâche qui lui était confiée: poursuivre, au nom d'une nation, des actes qu'elle a elle-même commis, car il était conscient que les Etats-Unis allaient commettre un crime plus grand encore." (33.9392 et 9394). (9)

Se référant au livre d'Alpheus Thomas Mason sur Harlan Fiske Stone, Pilier de la loi (Harlan Fiske Stone était Chief Justice of the Supreme Court of United States), l'avocat Christie cite la page 715 de ce livre, ou Stone écrit au Directeur du magazine Fortune que, non seulement il désavoue une telle procédure, mais considère qu'il s'agit d'un "lynchage à grande échelle" (high-grade lynching party in Nuremberg). (5. 995-996) p. 716.

Le juge Wennerstrum, de la Cour Suprême des Etats-Unis, Président de l'un des tribunaux (23.5915-5916) fut "si dégoûté de toute l'atmosphère et du comportement des interprètes, avocats, procureurs... qu'il refusa sa nomination et quitta subitement l'Allemagne pour rentrer aux Etats-Unis. Il exposa au Chicago Daily Tribune du 23 février 1948 ses objections à l'égard de l'organisation et de la procédure. Il y mentionne particulièrement le climat de haine et le parti pris d'"étrangers qui venaient d'acquérir la nationalité américaine". (10)

"Quant aux principaux accusés: Höss, Streicher, Pohl, ils ont été torturés." (23.5919)

En vertu des statuts de Nuremberg, selon lesquels les rapports des commissions d'enquêtes alliées avaient valeur de preuves, le rapport soviétique sur Katyn, accusant les Allemands du massacre de 11.000 officiers polonais a été accepté comme "preuve authentique", indiscutable, le 8 août 1945, par les vainqueurs.

Source: Document URSS-54, dans le volume 39 du T.M.I. (p. 290 . 32)

Le Procureur général soviétique, le Général Rudenko put dire que, d'après l'article 21 du Statut du Tribunal de Nuremberg "il ne saurait faire l'objet de contestation." (XV, p. 300).

Le 13 avril 1990 la presse internationale annonçait que le crime de Katyn avait pour auteur Beria et les autorités soviétiques. Le Professeur Naville, de l'Université de Genève, examinant les cadavres, avait trouvé dans leurs poches des documents de 1940 prouvant que l'exécution avait eu lieu à cette date. En 1940 la région de Smolensk était occupée par les soviétiques

* * *

Pour nous en tenir à notre thème: "les mythes fondateurs de l'Etat d'Israël", nous nous attacherons à examiner l'une des contrevérités qui exercent encore, après plus d'un demi-siècle, le plus de ravages dans le monde actuel et pas seulement au Proche-Orient: le mythe des 6 millions de Juifs exterminés devenu un dogme justifiant, sacralisant (comme l'implique le mot même: Holocauste) toutes les exactions de l'Etat d'Israël en Palestine, dans tout le Proche-Orient, aux Etats-Unis et, à travers les Etats-Unis, dans toute la politique mondiale, en les plaçant au-dessus de toute loi internationale.

Le Tribunal de Nuremberg a officialisé ce chiffre, qui n'a cessé, depuis lors, de servir à manipuler les opinions publiques, dans la presse, écrite ou parlée, dans la littérature et le cinéma, et jusque dans les manuels scolaires.

Or, ce chiffre ne s'appuie que sur deux témoignages: celui de Höttl et un autre de Wisliceny.

Voici ce que déclara le premier:

"En avril 1944, dit aux juges de Nuremberg, l'Obersturmbannführer Dr Wilhelm Höttl, chef du bureau adjoint de la section IV de l'Office central de sécurité du Reich, le S.S. Obersturmbannführer Adolf Eichmann que je connaissais depuis 1938 eut un entretien avec moi dans mon appartement à Budapest... Il savait qu'il était considéré comme criminel de guerre par les Nations Alliées puisqu'il avait des milliers de vies juives sur la conscience. Je lui demandais combien il y en avait et il me répondit que, bien que le nombre fût un grand secret, il me le dirait parce que des renseignements qu'il possédait, il était arrivé à la conclusion suivante: dans les différents camps d'extermination environ 4 millions de juifs avaient été tués alors et que deux millions avaient trouvé la mort d'une autre manière."

Source: Procès de Nuremberg, tome IV, p. 657.

Et le second:

"Il (Eichmann) disait qu'il sauterait en riant dans la tombe, car l'impression d'avoir cinq millions de personnes sur la conscience serait pour lui la source d'une extraordinaire satisfaction." (Op. cit.).

De ces deux témoignages, M. Poliakov lui-même dit:

"Il serait possible d'objecter qu'un chiffre si imparfaitement étayé doit être considéré comme suspect."

Source: Revue d'Histoire de la seconde guerre mondiale, oct. 1956.

Le journal yiddish de New York Der Aufbau du 30 juin 1965 signale qu'à cette date 3 millions et 375.000 personnes avaient effectué des demandes de "réparation" au titre des dommages subis au temps de la domination d'Hitler.

Ajoutons que le principal témoignage, le plus complet et le plus précis, est celui de Höttl, agent de l'Intelligence Service.

Source: la revue anglaise Week end du 25 janvier 1961, portant sur sa couverture le portrait de Höttl, avec cette légende: "Histoire d'un espion" plus étrange que la fiction: cet ami de dirigeants nazis avait pour patron un homme des services secrets britanniques."

Confirmant les objections des grands juristes de la Cour Suprême des Etats-Unis et de bien d'autres, sur les anomalies juridiques du "Tribunal de Nuremberg" nous donnerons seulement, à titre d'exemples, les violations des règles constantes de la procédure de tout procès véritable:

1 -- L'établissement et la vérification de l'authenticité des textes produits;

2 -- L'analyse de la valeur des témoignages et des conditions dans lesquelles ils furent obtenus;

3 -- L'examen scientifique de l'arme du crime pour établir son fonctionnement et ses effets.

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Ce texte est extrait du livre de Roger Garaudy intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, divisé ici en quatre parties. Il a été édité d'abord par la Vieille Taupe, puis, ensuite, dans une version corrigée, par Samiszdat Roger Garaudy, en 1996, ISBN: 2-951-000-5. On peut le trouver à la Librairie du Savoir, 5 rue Malebranche, 75005 Paris, Tel 01 43 54 22 46, Fax 01 43 26 07 19 ou à l'Association Roger Garaudy pour le dialogue des civilisations, 69 rue de Sucy, 94430 Chennevières sur Marne. Cet ouvrage a été condamné en première instance, en janvier 1998, par la justice politique française. Mais il n'est pas interdit en France.


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