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Attention. L'auteur de ce texte remarquable est un fasciste avéré, authentique garanti. On vous prévient: La lecture de ce texte pourrait nuire gravement à votre santé.

 

MAURICE BARDECHE

NUREMBERG ou LA TERRE PROMISE

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[49] Les scoliastes sont ici d'accord avec le verdict. .Le Jugement qui figure au premier tome du Procès, constate l'existence d'un "complot ou plan concerté contre la paix". Cette déclaration soulève bien des gloses. Mais il est clair, en tous cas, que le complot commence avec l'existence du parti: c'est le parti lui-même qui est l'instrument du complot, et, en définitive, le complot. Cette décision a des conséquences singulières. Elle équivaut, en réalité, à l'interdiction de s'associer pour certaines revendications et en acceptant certaines méthodes. C'est bien ce que veut dire le tribunal: vous vous exposiez, dit-il, à commettre un jour des crimes contre la paix ou des crimes contre l'humanité, et vous ne pouvez prétendre que vous l'ignoriez puisqu'on vous avait écrit Mein Kampf. C'est donc, en définitive, sur le programme du parti qu'est portée la [50] condamnation, et par là le jugement constitue pour l'avenir un empiétement sur toutes les souverainetés nationales. Votre gouvernement est mauvais, disent nos juristes, vous êtes libres de le changer: mais vous n'avez le droit de le changer qu'en suivant certaines règles. Vous pensez que l'organisation du monde n'est pas parfaite: vous pouvez essayer de la modifier, mais il vous est interdit de vous réclamer de certains principes. Or il se trouve que les règles qu'on nous impose sont celles qui perpétuent l'impuissance ou que les principes auxquels on nous interdit de songer sont ceux qui détruiraient le désordre.

Cette accusation de complot est une excellente invention. Le monde est désormais démocratique à perpétuité. Il est démocratique par décision de justice. Désormais un précédent judiciaire pèse sur toute espèce de renaissance nationale. Et ceci est infiniment grave, car, en réalité, tout parti est par définition un complot ou plan concerté, puisque tout parti est une association d'hommes qui se proposent de prendre le pouvoir et d'appliquer leur plan qu'ils appellent programme, [51] ou, du moins, la plus grande partie de ce plan. La décision de Nuremberg consiste donc à faire une sélection préalable entre les partis. Les uns sont légitimes et les autres suspects. Les uns sont dans la ligne de l'esprit démocratique et ils ont le droit en conséquence de prendre le pouvoir et d'avoir un plan concerté, car on est sûr que ce plan concerté ne menacera jamais la démocratie et la paix. Les autres, au contraire, n'ont pas le droit au pouvoir et par conséquent il est inutile qu'ils existent: il est entendu qu'ils contiennent en germe toutes sortes de crimes contre la paix et l'humanité. Après cela, ce qui est étonnant, c'est que les Américains ne comprennent pas la politique de M. Gottwald: car M. Gottwald ne fait rien d'autre que d'appliquer dans son pays les sages précautions suggérées par le nouveau Droit, en donnant seulement au mot démocratique un sens un peu particulier.

Il y a donc dans ce simple énoncé un principe d'ingérence. Or, cette ingérence a ceci de particulier qu'elle ne traduit pas, ou du moins ne semble pas traduire une volonté identifiable. Ce n'est pas telle grande [52] puissance en particulier ou tel groupe de grandes puissances qui s'oppose à la reconstitution des mouvements nationalistes, c'est une entité beaucoup plus vague, c'est une entéléchie sans pouvoirs ni bureaux, c'est la conscience de l'humanité. "Nous ne voulons pas revoir cela" dit la conscience de l'humanité. Cela, comme nous le verrons, personne ne sait exactement ce que c'est. Mais cette voix de l'humanité est bien commode. Cette puissance anonyme n'est qu'un principe d'impuissance. Elle n'impose rien, elle ne prétend rien imposer. Qu'un mouvement analogue au national-socialisme se reconstitue demain, il est bien sûr que l'O.N.U. n'interviendra pas pour en demander la suppression. Mais la conscience universelle approuvera tout gouvernement qui prononcerait l'interdiction d'un tel parti, ou, pour sa commodité, de tout parti qu'il accuserait de ressembler au national-socialisme. Toute résurrection nationale, toute politique de l'énergie ou simplement de la propreté, est ainsi frappée de suspicion. On a donné une entorse aux consciences et maintenant on nous regarde boiter. Qui a fait cela? Qui a [53] voulu cela? C'est Personne comme criait le Cyclope. Le super-Etat n'existe pas, mais les vetos du super-Etat existent: ils sont dans le verdict de Nuremberg. Le super-Etat fait le mal qu'il peut faire avant d'être capable de rendre des services. Le mal qu'il peut faire c'est de nous désarmer contre tout, contre ses ennemis aussi bien que contre les nôtres.

C'est une situation singulière. Nous sommes désarmés et menacés par une idée et rien d'autre qu'une idée. Rien n'est interdit, mais nous sommes prévenus qu'une certaine orientation n'est pas bonne. Nous sommes invités à préparer en nous certaines sympathies et à installer en nous plusieurs refus définitifs. On nous apprend à conjuguer des verbes, comme aux enfants: "M. Mandel est un grand patriote, M. Roosevelt est un grand citoyen du monde, M. Jean-Richard Bloch est un grand écrivain, M. Benda est un penseur", et inversement: "Je ne serai jamais raciste, j'aimerai bien M. Kriegel-Valrimont, je maudirai éternellement les SS, Charles Maurras et Je Suis Partout." Et ceux dont l'esprit n'est [54] pas susceptible de ces sympathies ou qui rejettent ces refus? Ceux dont le coeur répond à d'autres appels, ceux dont l'esprit ne pense qu'à travers d'autres catégories, ceux qui sont faits autrement? J'ai la même impression ici qu'en lisant certains textes marxistes: ces gens-là n'ont pas le cerveau fait comme le mien, c'est une autre race. Et ce rapprochement nous met sur la voie. Il y a un monde clos de l'idéalisme démocratique qui est du même ordre que le monde clos du marxisme. Ce n'est pas étonnant si leurs méthodes arrivent à coïncider ,si leur justice finit par être la même bien que les mots n'aient pas chez eux le même sens. C'est aussi une religion. C'est la même entreprise sur les âmes. Quand ils condamnent le nationalisme, ils savent bien ce qu'ils font. C'est le fondement de leur Loi. Ils condamnent votre vérité, ils la déclarent radicalement fausse. Ils condamnent notre sentiment, nos racines même, notre manière la plus profonde de voir et de sentir. Ils nous expliquent que notre cerveau n'est pas fait comme il faut: nous avons un cerveau de barbares.

[55] Cette mise en garde permanente nous prépare une forme de vie politique que nous ne devons pas ignorer et que d'ailleurs trois ans d'expérience continentale ne nous permettent pas d'ignorer La condamnation du parti national-socialiste va beaucoup plus loin qu'elle n'en a l'air. Elle atteint, en réalité, toutes les formes solides, toutes les formes géologiques de la vie politique. Toute nation, tout parti qui se souviennent du sol, de la tradition, du métier, de la race sont suspects. Quiconque se réclame du droit du premier occupant et atteste des choses aussi évidentes que la propriété de la cité offense une morale universelle qui nie le droit des peuples à rédiger leurs lois. Ce n'est pas les Allemands seulement, c'est nous tous qui sommes dépossédés. Nul n'a plus le droit de s'asseoir dans son champ et de dire: "Cette terre est à moi". Nul n'a plus le droit de se lever dans la cité et de dire: "Nous sommes les anciens, nous avons bâti les maisons de cette ville, que celui qui ne veut pas obéir aux lois sorte de chez moi". Il est écrit maintenant qu'un concile d'êtres impalpables a le pouvoir de connaître ce qui se passe dans nos [56] maisons et dans nos villes. Crimes contre l'humanité: cette loi est bonne, celle-ci n'est pas bonne. La civilisation a un droit de veto.

Nous vivions jusqu'ici dans un univers solide dont les générations avaient déposé l'une après l'autre les stratifications. Tout était clair: le père était le père, la loi était la loi, l'étranger était l'étranger. On avait le droit de dire que la loi était dure, mais elle était la loi. Aujourd'hui ces bases certaines de la vie politique sont frappées d'anathème. Car ces vérités constituent le programme d'un parti raciste condamné au tribunal de l'humanité. En échange, l'étranger nous recommande un univers selon ses rêves. Il n'y a plus de frontières, il n'y a plus de cités. D'un bout à l'autre du continent, les lois sont les mêmes, et aussi les passeports, et aussi les juges, et aussi les monnaies. Une seule police et un seul cerveau: le sénateur du Milwaukee inspecte et décide. Moyennant quoi, le commerce est libre, enfin le commerce est libre. Nous plantons des carottes qui par hasard ne se vendent jamais bien et nous achetons des machines à biner qui se trouvent toujours coûter très cher. Et nous [57] sommes libres de protester, libres, infiniment libres, d'écrire de voter, de parler en public, pourvu que nous ne prenions jamais des mesures qui puissent changer tout cela. Nous sommes libres de nous agiter et de nous battre dans un univers d'ouate. On ne sait pas très bien où finit notre liberté, où finit notre nationalité, on ne sait pas très bien où finit ce qui est permis. C'est un univers élastique. On ne sait plus où l'on pose ses pieds, on ne sait même plus si l'on a des pieds, on se trouve tout léger, comme si l'on avait perdu son corps. Mais pour ceux qui consentent à cette simple ablation que d'infinies récompenses, quelle multitude de pourboires! Cet univers qu'on fait briller à nos yeux est pareil à quelque palais d'Atlantide. Il y a partout des verroteries, des colonnes de faux marbre, des inscriptions, des fruits magiques. En entrant dans ce palais vous abdiquez votre pouvoir, en échange vous avez le droit de toucher les pommes d'or et de lire les inscriptions. Vous n'êtes plus rien, vous ne sentez plus le poids de votre corps, vous avez cessé d'être un homme: vous êtes un fidèle de la religion de l'Humanité. Au fond du sanctuaire est [58] assis un dieu nègre. Vous avez tous les droits sauf de dire du mal du dieu.

 

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La deuxième section de l'acte d'accusation concerne les "crimes contre la paix".

Comme on le sait, les Nations Unies accusent le gouvernement allemand d'avoir provoqué la guerre mondiale en envahissant le territoire polonais, invasion qui força la France et l'Angleterre à se déclarer en état de guerre avec l'Allemagne conformément à leurs engagements. Elles rendent en outre le gouvernement allemand responsable de l'extension de cette guerre en raison de ses agressions à l'égard de pays neutres. L'accusation prétend établir, de plus, la préméditation au moyen de deux documents confidentiels découverts dans les archives allemandes, documents dont il n'y a pas lieu de nier l'authenticité, étant données les précautions qui ont été prises pour leur identification. I.'un est connu sous le nom de note Hossbach. l'autre sous le nom de dossier Schmundt.

[59] La note Hossbach est le procès-verbal rédigé par l'officier d'ordonnance d'Hitler d'une conférence tenue à la chancellerie le 5 novembre 1937, devant les principaux chefs nazis, et qu'on présente comme le testament politique d'Hitler. C'est un exposé, d'ailleurs très dramatique, de la théorie du Lebensraum et de ses conséquences Hitler y montre l'Allemagne nationale-socialiste vouée à l'asphyxie et condamnée à trouver des terres., il désigne l'Est comme la route de la nécessaire expansion coloniale du Reich, et il démontre que cette expansion ne peut se faire que par une série de guerres de conquêtes auxquelles l'Allemagne se trouve inexorablement contrainte. Nous aurons à faire plus loin des commentaires sur cet exposé. S'il doit être interprété comme l'a interprété l'accusation -- mais les accusés et en particulier Goering contestent cette interprétation, il apporterait la preuve qu'Hitler voyait et acceptait la possibilité de la guerre.

Le dossier Schmundt est le procès-verbal, également rédigé par l'officier d'ordonnance d'Hitler -- à cette date le colonel [60] Schmundt -- d'une conférence tenue à la chancellerie le 23 mai 1939 en présence des chefs du parti et des responsables de l'état-major. Cette conférence est constituée essentiellement par un exposé d'Hitler qui affirme le caractère inévitable d'une guerre avec la Pologne comme premier acte de l'action d'expansion coloniale: en étudiant les conséquences de cette guerre, Hitler en prévoit l'extension à l'Europe toute entière, et il fait comprendre à ses généraux, par une analyse aussi dramatique que la précédente, que la guerre qui va s'engager n'est pas une opération locale, mais qu'elle sera vraisemblablement le début d'une lutte à mort avec l'Angleterre, dont personne ne peut prévoir l'issue. Là encore, des réserves et des commentaires s'imposent et la défense conteste également la portée du document Schmundt. Sous cette réserve, le dossier Schmundt a le même sens que la note Hossbach dont il ne présente au fond qu'une application. Il prouverait de la même manière qu'Hitler n'ignorait pas les conséquences de sa politique et acceptait la possibilité de la guerre européenne, tout en conservant l'espoir qu'il [61] pourrait y échapper. Si ces documents ont été correctement interprétés, il est difficile de soutenir que l'Allemagne ne porte aucune part de responsabilité dans la guerre.

L'accusation produit également un très grand nombre de conférences d'état-major, de plans de campagne et des études d'opérations dont nous ne pouvons donner ici le détail, et dans lesquels elle voit également des preuves de la préméditation. Comme ces documents ont un caractère moins sensationnel que les dossiers Hossbach et Schmundt et que d'autre part, il est souvent difficile de distinguer l'étude théorique d'une hypothèse tactique et le plan d'opération qu'on peut présenter comme un commencement d'action ou une préméditation caractérisée, nous pensons qu'il suffit de signaler au lecteur l'existence de ces documents sans les discuter.

I,es historiens allemands devront reconnaître, en outre, que les armées allemandes ont pénétré les premières en territoire polonais, sans que le gouvernement allemand eût laissé aux négociations entreprises le temps de se développer. Ils ne manqueront pas de [62] mettre en lumière les sanglantes provocations polonaises que l'accusation passe sous silence et de soutenir le caractère. fallacieux des négociations que le cabinet anglais conduisit, semble-t-il, avec l'espoir de les voir échouer; ils diront aussi que le gouvernement polonais s'est efforcé d'empêcher les négociations et l'accord. Ce sont là des circonstances capitales qu'aucun jugement sur les responsabilités de. la guerre ne devrait omettre et que le tribunal de Nuremberg a certainement tort de ne pas mentionner. Il n'en est pas moins vrai que c'est l'armée allemande qui à tiré les premiers coups de canons. Le 1er septembre 1939 un télégramme pouvait encore tout sauver: ce télégramme ne pouvait partir que de Berlin.

Ceci dit, voici où commence la mauvaise foi. D'un côté, on fouille toutes les archives, on sonde les murs, on scrute les conseils, on utilise les confidences: tout est à jour, les conversations les plus secrètes des hommes d'Etat allemands sont exposées sur la table des preuves, on n'a même pas oublié les écoutes téléphoniques. De l'autre côté, le silence. On reproche à l'état-major allemand des [63] études d'opérations qu'on a retrouvées dans ses archives: vous prépariez la guerre, lui dit-on. A qui fera-t-on croire que, pendant le même temps, les autres états-majors européens ne faisaient aucun plan, ne se préparaient à faire face à aucun cas stratégique? A qui fera-t-on croire que les hommes d'Etat européens ne se concertaient pas? A qui fera-t-on croire que les tiroirs de Londres et de Paris sont vides et que les préparatifs allemands ont surpris des agneaux qui ne songeaient qu'à la paix? Lorsque la défense demande au Tribunal à déposer des documents analogues sur la politique française d'extension de la guerre, sur la politique anglaise d'extension de la guerre, sur les plans de l'état-major français, sur les crimes de guerre alliés, sur les instructions données par l'état-major anglais aux commandos, sur la guerre de partisans en Russie, on lui répond que cela n'intéresse pas le tribunal et que la question soulevée "est absolument hors de propos". Ce ne sont pas les Nations Unies qui sont mises en accusation, leur dit-on. C'est fort juste: mais alors pourquoi appeler histoire ce qui n'est qu'un savant [64] éclairage de scène? Là encore, il n'y a que la moitié de la terre qui est éclairée. C'est en se fondant sur de telles apparences qu'on niait autrefois que la terre fût ronde. L'histoire commence quand on répartit également la lumière, quand chacun dépose ses documents sur la table et dit: jugez. En dehors de cela, il n'y a que des opérations de propagande. Est-il honnête d'accepter cette présentation des faits, était-il honorable de la mutiler ainsi? Il est plus juste et finalement plus conforme à l'intérêt de nos propres pays de dire tout de suite que cette mobilisation des archivistes ne nous en impose pas.

Car cette science de l'éclairage ne prévaudra point contre l'évidence. C'est l'Angleterre qui s'est déclarée en état de guerre avec l'Allemagne le 3 septembre 1939, à 11 heures du matin. C'est la France qui a fait la même déclaration à 5 heures du soir. L'Angleterre et la France avaient des raisons de droit pour faire cette notification. Mais enfin, il est certain qu'elles l'ont faite. On est mal placé pour rejeter toute responsabilité dans une guerre quand on a fait savoir, le premier, à [65] un autre Etat, qu'on se regardait comme en état de guerre avec lui. Au surplus, il y avait en France et en Angleterre un parti de la guerre. On ne nous le cache pas aujourd'hui. On reproche à des hommes d'Etat d'avoir été munichois, c'est-à-dire d'avoir recherché un arrangement: c'est donc qu'on ne voulait pas d'arrangement, c'est qu'on acceptait, et même qu'on souhaitait cette guerre. Ceci vaut bien la note Hossbach, il me semble. Enfin, tout le monde sait qu'après la défaite de la Pologne, l'Allemagne chercha à entamer des négociations sur la base du fait accompli. C'était peut-être fort immoral, mais c'était encore un moyen d'éviter une guerre européenne. Ces ouvertures ne furent pas acceptées. On tenait cette guerre, on était bien décidé à ne pas la lâcher. Ce sont là des évidences un peu trop fortes pour être discrètement reléguées. Malgré la mise en scène de Nuremberg, l'avenir rétablira aisément la vérité: Hitler a accepté de risquer une guerre pour une conquête qu'il jugeait vitale, l'Angleterre a décidé de lui imposer la guerre pour prix de cette conquête. Hitler pensait déclencher au [66] maximum une opération militaire locale; l'Angleterre en a fait sortir volontairement une guerre mondiale.

Un mot encore pour en finir avec l'examen de nos griefs. L'accusation a consacré d'importants exposés aux agressions qui eurent lieu pendant le déroulement des opérations. Sur ce point, si l'on se borne à constater des faits, la position de l'accusation est très solide. Ces agressions sont certaines. Mais a-t-on le droit de présenter, exactement sur le même plan, exactement comme des actes de la même gravité, des agressions stratégiques et le déclenchement d'une guerre mondiale? Il est assurément contraire au droit, à la justice, aux traités, de faire surgir à quatre heures du matin une division blindée à Copenhague ou à Oslo, mais est-ce un acte du même ordre de grandeur, est-ce un acte de la même essence, que de prendre la responsabilité de mettre le feu à l'Europe? Les vrais responsables de la guerre sont indirectement responsables dans la même mesure des opérations locales offensives que le déroulement de la guerre rendait inévitables. Si l'Angleterre n'avait pas déclaré la guerre, la [67] Norvège n'aurait jamais été occupée. C'est le 3 septembre que Copenhague et Oslo ont commencé à trembler.

Et là encore, à la réflexion, on ne peut s'empêcher d'être gêné par certaines comparaisons. Quand un diplomate anglais intrigue pour obtenir certains accords économiques ou pour provoquer ou entretenir certaines dispositions politiques, c'est un libre jeu d'influences, ce n'est pas une agression, ce n'est pas une pression, ce n'est rien d'incorrect à l'égard de la loi internationale: et pourtant, n'est-ce pas une sorte de balisage de la carte politique, la création d'une zone d'influence sans intervention militaire? Et lorsque le même diplomate ne se contente plus de suggérer? de conseiller, mais provoque brusquement une crise ministérielle qui a pour résultat le renvoi des ministres germanophiles, c'est toujours le même jeu libre des influences, cela ne s'appelle pas non plus un acte d'ingérence: et pourtant n'est-ce pas une installation politique camouflée, analogue à ces interventions qu'on reproche maintenant au régime soviétique? Et quelle garantie peut-on avoir que cette installation [68] politique ne préparera pas, et ne précédera pas l'installation militaire? Il est si facile de se faire appeler au secours. La presse britannique, qui est fort indignée de ces procédés quand ils sont le fait des diplomates soviétiques ou allemands, a toujours tendance à les trouver fort naturels quand ils sont employés par l'ambassade britannique. Il y a là évidemment une lacune de la loi internationale, et une lacune fort difficile à combler. Mais alors, il faut en accepter les conséquences. Les agressions qu'on reproche à l'Allemagne (je mets à part l'attaque de la Russie) sont, en réalité, des interventions préventives. L'Angleterre n'a pas fait autre chose en Syrie, par exemple. Il y a, en cas de guerre, une fatalité des zones faibles. Un territoire mal défendu est une proie: il s'agit d'être le premier occupant. La correction absolue serait une abstention totale: c'est l'esprit de la loi internationale, mais elle est, en ce domaine, à peu près impossible à appliquer. Les méthodes diplomatiques tournent la loi, les méthodes stratégiques l'ignorent. Mais tout cela se vaut finalement. Il n'est pas bon [69] d'être un neutre stratégiquement intéressant.

Ainsi, dans ce domaine où les faits paraissent accabler le gouvernement allemand, on s'aperçoit que la réalité ne fut pas si simple. Présenter les faits sans contexte, c'est une manière de mentir. Il n'existe pas de fait brut, il n'existe pas de document sans circonstances: ignorer systématiquement ces circonstances, c'est travestir la vérité. Nos mensonges ne seront pas éternels. Demain la nation allemande élèvera la voix à son tour. Et nous savons déjà que le monde sera contraint de tenir compte de cette voix. Elle nous dira que si Hitler a bien attaqué la Pologne, d'autres hommes avec angoisse, attendaient cette attaque, souhaitaient cette attaque, priaient pour qu'elle eût lieu. Ces hommes s'appelaient Mandel, Churchill, Hore Belisha, Paul Reynaud. L'alliance judéo-réactionnaire voulait "sa" guerre, qui était pour elle une guerre sainte: elle savait que seule une agression caractérisée lui permettrait d'entraîner l'opinion. Les archivistes allemands n'auront guère de peine à nous prouver qu'ils ménagèrent [70] froidement les conditions de cette agression. Craignez le jour où l'on écrira l'histoire de cette guerre. A ce moment-là apparaîtra clairement le contexte des agressions locales. Le silence des Alliés deviendra leur propre accusation. On verra qu'ils ont omis de dire que leurs manoeuvres et leurs intrigues ont rendu les interventions inévitables. Leur hypocrisie paraîtra en pleine lumière. Et leur énorme machine juridique se retournera contre eux parce qu'on aura reconnu sa malhonnêteté. Car celui qui verse le poison n'est pas moins coupable que celui qui frappe. Or, les méthodes de Nuremberg sont une belle chose. L'absence de tout document allié permet de nier le poison, et la loi internationale permet de désigner comme coupable celui qui arrive le premier. C'est la combinaison de deux malhonnêtetés, l'une portant sur l'enquête, l'autre provenant du code. Avec une loi mal faite et des policiers malhonnêtes, nous savons qu'on peut aller loin. Cette vérité nous a été démontrée pour notre propre compte.

Nous voici donc amenés à cette première conclusion que le procès de Nuremberg n'est [71] pas un pur cristal. Le complot national-socialiste aboutissait à une Allemagne forte, mais cette Allemagne forte ne conduisait pas nécessairement à la guerre; elle demandait le droit de vivre, elle le demandait par des méthodes qui étaient irritantes, mais on pouvait causer. L'Allemagne était en état permanent de rébellion contre la contrainte internationale, elle n'était pas en état permanent de crime contre la paix. Le déclenchement de la guerre est dû à un concours de circonstances beaucoup plus complexe que ne le dit la version officielle. Tout le monde y a eu sa part. Et tout le monde avait aussi d'excellentes raisons: l'U.R.S.S. de ne penser qu'à elle et de vouloir éviter un piège, l'Angleterre et la France de donner un coup d'arrêt définitif, l'Allemagne de vouloir briser une politique d'étouffement . Et tout le monde aussi avait des arrière-pensées. Ne serait-il pas plus sage d'en faire la confession générale? Personne n'est innocent dans cette affaire, mais il y a des choses qu'on ne tient pas à expliquer: c'est bien plus commode d'avoir un criminel.

[72] Notre propagande a donc menti par omission et altération dans la description de la responsabilité de la guerre. Et d'autre part, si l'on remonte des faits aux principes, on s'aperçoit que pour asseoir l'accusation nous avons été amenés à ressusciter un système qui n'avait jamais pu fonctionner et que les faits ont maintes fois condamné, à soutenir contre l'expérience et la nature des choses une théorie chimérique et dangereuse qui nous place dans l'avenir devant d'inextricables difficultés. Ce système a un avantage: il nous permet de nous justifier. Mais pour nous offrir cette satisfaction, nous risquons toutes les conséquences mortelles des idées fausses. Car on peut falsifier l'histoire: mais la réalité ne se laisse pas forcer si aisément.

Ce système est celui de la paix indivisible et de l'irrévocabilité des traités. C'est une espèce de conception géologique de la politique. On suppose que le monde politique qui a été en fusion pendant un certain nombre de siècles comme la surface de notre planète a atteint tout d'un coup sa phase de refroidissement. Il l'a atteinte en vertu d'une décision des diplomates. I.a masse des [73]énergies est supposée s'être solidifiée; elle s'est solidifiée suivant certaines lignes de force définitives; cette physionomie immuable du monde politique, cette coulée de lave désormais fixée et éternelle est ce qu'on appelle l'armature des traités. Si une faille s'ouvre, si un glissement se produit quelque part, nous devons tous venir au secours car toute la croûte terrestre est menacée. L'histoire des empires est close. Désormais il n'y a plus que des équipes volantes de sauveteurs qu'on appelle pour des travaux de terrassement et de consolidation.

Ce solennel arrêt de l'histoire étant généralement proclamé au lendemain d'un cataclysme, voici ce que cela donne dans la réalité. Une nation est vaincue dans une guerre, on occupe son territoire, on pille ses usines, on lui rend toute vie impossible, puis on lui dit: signez seulement ce traité, et nous nous en allons, vous êtes chez vous, la vie recommence. Cette éloquence est persuasive. On finit toujours par trouver un chef de gouvernement qui signe: il se couvre la tête de cendres, il pleure, il jure que sa main est forcée, il en appelle au ténébreux et sonore [74] avenir, mais il signe: Dès lors, c'est fini. Shylock tient sa livre de chair. Ce traité est sans appel, ce traité est la loi. Vous avez beau implorer, vous avez beau démontrer que ces chaînes vous rendent la vie impossible: c'est en vain. Ce traité est devenu la base définitive de vos relations avec la communauté internationale. Il oblige non seulement ceux qui ont dû signer, mais leur postérité toute entière. Nul n'a le droit de dire qu'il le répudie. Quiconque le transgresse commet un crime. Ce crime s'appelle crime contre la paix. Et il n'est pas une seule violation du traité de Versailles qui n'ait été portée au compte des dirigeants allemands sous cette rubrique. L'acte d'accusation s'exprime ainsi: tel jour de telle année, vous avez accompli tel acte qui était contraire au traité de Versailles, paragraphe tant.

Solidifiées dans leur définition irrévocable, enfermées de force dans des poumons d'acier où elles respirent avec peine, les nations vaincues implorent, elles demandent à vivre. C'est ici où apparaissent les avantages de la rigidité géologique. On n'est pas inhumain, on les écoute: mais on leur fait [75] comprendre que le traité est pour elles un mors. Qu'elles soient sages, qu'elles admettent l'étranger, qu'elles aliènent leur indépendance, et ce mors pourra être desserré. On pourra parler de concessions, peut-être même de révision. Du café et des oranges en échange d'un gouvernement démocratique: un nègre un bateau de riz, deux nègres deux bateaux de riz, une synagogue tout un convoi. Mais si elles veulent se gouverner à leur guise, la loi. Nous ne choisissons pas d'autres documents pour illustrer cette situation que celui-là même qui est cité par l'accusation, la dramatique conférence du 5 novembre 1937 décrite dans la note Hossbach. Toutes les déductions d'Hitler ont pour base ce dilemme: ou nous quittons le pouvoir, et alors les nations anglo-saxonnes sont peut-être prêtes à envisager des aménagements du traité de Versailles qui permettront à l'Allemagne de vivre, mais de vivre tributaire, ou nous restons au pouvoir et alors notre régime est voué à l'échec parce qu'on nous refuse les matières premières, les débouchés et les territoires qui nous sont indispensables. Ce chantage est [76] parfaitement légal: c'est à cela qu'on aboutit avec le caractère irrévocable des traités.

Cet aboutissement est logique, mais il est insuffisant comme nous l'a prouvé l'expérience. Si l'on veut marcher tranquillement sur la Mer de Glace, il faut être absolument sûr qu'aucun travail souterrain ne s'effectue pendant ce temps. Les demi-sujétions réservent des mécomptes. Si nous voulons que le monde soit immobile, il faut contrôler cette immobilité. L'application complète et consciente de ce système aurait dû nous entraîner à contrôler l'industrie allemande, l'équipement allemand, la population allemande, la nourriture allemande, les élections allemandes et à exercer ce contrôle au nom des nations solidaires dans l'indivisibilité de la paix. Quand on combat la vie, il faut la combattre jusqu'au bout. Si vous ne voulez pas qu'elle prenne sa revanche, la seule solution est un malthusianisme racial et économique qu'on peut tout au plus alléger par l'émigration et l'exportation: les nations vaincues fabriqueront pour les autres des marchandises et des esclaves. Et il sera [77] prudent de les surveiller pendant très longtemps par une occupation larvée. Le traité de Versailles nous condamnait à maintenir l'Allemagne en esclavage. Il nous imposait et il imposait au monde entier une gérance perpétuelle que nous n'avons pas exercée. Vingt ans d'expérience politique nous ont prouvé avec force qu'il n'y a pas de moyen terme entre la liberté totale et la servitude des vaincus.

C'est pourtant ce que le Tribunal international refuse de voir. La logique lui fait peur. Il pose des prémisses parce qu'elles sont indispensables à l'accusation, mais ensuite il se voile la face et ne consent pas à la conclusion. Il s'entête comme un enfant, il répond comme un enfant, se réfugie dans le vague, s'abrite derrière les mots. Et tout ce qu'on peut tirer des accusateurs devant cette question si grave est cette phrase étonnante d'inconscience et de puérilité: "Il est possible que l'Allemagne de 1920 à 1930 ait dû faire face à des problèmes désespérés, problèmes qui auraient justifié les mesures les plus audacieuses exception faite de la guerre. Toutes les autres méthodes, persuasion, [78] propagande, concurrence économique, diplomatie, étaient ouvertes à une nation lésée, mais la guerre d'agression restait proscrite". C'est bien en effet ce que nous avons répété pendant vingt ans à l'Allemagne et à l'Italie: Entassez-vous, débrouillez-vous, mais ne venez pas piétiner nos jardins.

Nos juristes de Nuremberg n'ont donc pas avancé d'un pas. Réveillant de son sommeil la vieille doctrine du partage immuable du monde, ils en retrouvent toutes les difficultés; et ils n'osent pas aller jusqu'au bout de leur système. Ils n'osent pas choisir, ils ne peuvent pas choisir. S'ils optent pour la servitude perpétuelle des vaincus, pour une servitude avouée, déclarée, ils se mettent en contradiction avec toute leur idéologie de guerre. S'ils renoncent à empêcher par la force cette respiration et cette expansion des empires qui a la puissance et le caractère imprescriptible des lois biologiques, ils donnent raison à l'Allemagne et ils doivent accepter pour eux la responsabilité de la guerre. Ils se trouvent devant cette évidence: la diplomatie ancienne eût probablement toléré le partage de la Pologne -- ce n'était [79] pas la première fois -- et la guerre mondiale eût été évitée. L'annexion de l'Ethiopie, la disparition de la Tchécoslovaquie n'étaient-elles pas des opérations infiniment moins coûteuses pour l'humanité que le déclenchement d'une guerre mondiale? Ce n'était pas juste? Mais l'amputation d'un quart de l'Allemagne au profit de l'impérialisme slave, le transfert effroyable de millions d'êtres humains qu'on traite depuis quatre ans comme du bétail sont-ils justes? Les hommes d'Etat d'autrefois savaient qu'on ne doit risquer une guerre générale que pour des causes infiniment graves qui mettent en péril l'existence de toutes les nations. Et ils savaient aussi qu'il faut concéder quelque chose aux lois imprescriptibles de la vie. Etions-nous exposés à un danger mortel par le partage de la Pologne? Le danger que les hommes d'Etat démocratiques ont fabriqué de leurs propres mains n'est-il pas infiniment plus grave? Notre situation n'est-elle pas infiniment plus dramatique? Qui ne se dit aujourd'hui que l'Europe était belle au mois d'août 1939? Les événements ont donné raison à Choiseul. Les forces [80] politiques sont des forces naturelles comme l'eau et comme le vent: il faut les canaliser par des appareils précis et puissants, ou il faut naviguer à la voile. Si nous ne voulons pas, après les guerres, imposer la servitude qui est une des formes de la loi naturelle, il faut accepter l'autre, faire des traités viables et laisser se développer les peuples vigoureux: les inconvénients qui résultent de leur croissance sont finalement beaucoup moins graves que l'événement d'une guerre générale dont l'issue ne profite qu'à ceux qui menacent notre civilisation.

Nos nouveaux juristes, embarrassés entre la liberté ou la servitude, se sont alors établis sur une doctrine intermédiaire dont le passé leur offrait des éléments et à laquelle ils ont donné une extension majestueuse. Les traités sont irrévocables, la paix est indivisible: mais, nous disent-ils, ne vous inquiétez pas de l'apparence de servitude qui découle de ces propositions, car elles sont en réalité le fondement d'un univers démocratique où toutes les nations jouiront de droits égaux et des bienfaits de la liberté. Bien sûr vous allez être un tout petit peu [81] esclaves, mais c'est le meilleur moyen pour que vous soyez tous libres.

Pour rallier cette thèse ingénieuse, l'accusation fut amenée à laisser un peu dans l'ombre ce traité de Versailles que ses adversaires désignaient du vilain mot de diktat et qui sentait en effet la poudre du plus fort. Et elle alla déterrer dans l'arsenal diplomatique un certain nombre de pactes usagés qui avaient une physionomie très pacifique et qui s'accordaient à peu près à l'idée d'un libre consentement. En effet, disent nos juristes, ce n'est pas seulement le traité de Versailles que les Allemands ont violé. Ils ont violé aussi des traités qu'ils avaient librement signés, les conventions de I.a Haye, le pacte de Locarno, le pacte de la Société des Nations, le pacte Briand-Kellog. Nous ne nous attarderons pas ici aux conventions de La Haye: elles sont imprécises, du moins en ce qui concerne l'agression. Et nous n'avons rien à ajouter aux paroles du procureur britannique sir Hartley Shawcross: "Ces premières conventions furent loin de mettre la guerre hors la loi ou de créer une forme obligatoire [82] d'arbitrage Je ne demanderai certainement pas au tribunal de déclarer qu'un crime quelconque a été commis en violation de ces conventions". Mais le pacte de Locarno, mais le Briand-Kellog, on nous le répète vingt fois, c'est autre chose. Ce sont des textes sacrés, c'est le tabernacle Et le même sir Hartley Shawcross définit par ces mots leur signification essentielle: le traité de Locarno "constituait une renonciation générale à la guerre" et le pacte Briand-Kellog en constituait une autre, si grave, si solennelle, qu'à partir de cette date "le droit à la guerre ne fit plus partie de l'essence de la souveraineté". C'est d'ailleurs en application de ce pacte, ajoute sir Hartley Shawcross, que l'Anngleterre et la France se sont trouvées en guerre. Elles n'ont pas eu à déclarer la guerre, elles étaient en guerre, car "une violation du pacte à l'égard d'un seul signataire constituait une attaque contre tous les autres signataires, et ils étaient en droit de la traiter comme telle".

Ces déclarations méritent d'être examinées de près. On les louera d'abord pour leur subtilité. Elles sont une façon fort élégante de [83] résoudre le problème de la déclaration de guerre. C'est très simple: celui qui tire la premier coup de canon se met en état de guerre avec tout le monde. Les historiens allemands nous demanderont peut-être pourquoi, de tous les signataires, l'Angleterre et la France ont seules montré ce zèle: nous leur répondrons qu'ils sont de mauvais esprits et des ennemis personnels de sir Hartley Shawcross. Mais ce n'est pas tout. C'est surtout sur le plan politique que ces propositions sont d'une grande beauté et d'une grande fermeté de doctrine: "Vous avez accepté, dit en substance notre légiste, de faire partie d'un super-Etat, vous avez renoncé sur ce point à une partie de votre souveraineté, vous n'avez plus le droit de vous en dédire, ceci est irrévocable et votre signature peut être invoquée contre vous". II y aurait beaucoup à dire là-dessus au point de vue historique. L'Allemagne s'est retirée de la S. D. N., elle n'était plus liée par les travaux et les résolutions de la S.D.N. Elle a répudié le pacte de Locarno, renouvelé une première fois en 1934 pour une période de cinq ans, et non renouvelé à [84] l'expiration de cette période: elle n'était donc plus liée par les engagements de Locarno. Elle n'a pas répudié le Briand-Kellog, qui d'ailleurs n'admettait aucune clause d'abrogation, mais qui pouvait se croire réellement lié par le Briand-Kellog, puisque ce pacte s'était révélé inapplicable à la suite de la guerre d'Ethiopie? Cela ne fait rien, dit l'accusation. Ces révocations, étant unilatérales, n'ont aucune valeur pour nous: l'Allemagne, qui ne fait plus partie de la Société des Nations, est aussi coupable à nos yeux que si elle en faisait partie, le traité de Locarno a pour nous autant de valeur que s'il n'avait jamais été dénoncé, et le pacte Briand-Kellog, qui n'a aucune signification lorsqu'il s'agit de l'Ethiopie, oblige impérieusement l'Europe à faire la guerre lorsqu'il s'agit de la Pologne. Les pactes internationaux ont quelque chose du caractère sacerdotal: ils consacrent pour l'éternité.

Fin de 2/7

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Ce texte est une partie du livre de Maurice Bardèche, intitulé Nuremberg ou la terre promise, publié à Paris en 1948, il y a donc bientôt un demi-siècle. Il aurait été tiré à 25.000 exemplaires. Au printemps 1952, Maurice Bardèche est condamné, pour ce livre, à un an de prison et 50.000 Francs d'amende; le livre est saisi et interdit à la vente (ce qui ne nous concerne pas puisque nous ne le vendons pas). L'auteur ne passera que quelques semaines en prison. A la suite de cette affaire, Bardèche lance une revue, Défense de l'Occident, qui a publié des textes de Rassinier et de R. Faurisson. Bardèche se range ainsi parmi ceux qui ont permis au révisionnisme de prendre forme et de s'exprimer. Il a donc joué un rôle qui justifie sa présence dans nos archives. Mais le révisionnisme provient d'une réflexion sur la réalité et le statut de l'idéologie qui préside aux représentations de l'histoire; il est totalement autonome et ne doit à ses vecteurs -- ceux qui, à droite comme à gauche, l'ont publié -- que la gratitude due à des services rendus. Il est intellectuellement indépendant des tendances politiques de ceux qui s'emparent de lui ou de ceux qui le combattent. C'est pourquoi il prospère malgré les interdits dérisoires, les censures brouillonnes, les assimilations scandaleuses et les condamnations en chaire.


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