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Attention. L'auteur de ce texte remarquable est un fasciste avéré, authentique garanti. On vous prévient: La lecture de ce texte pourrait nuire gravement à votre santé.

 

MAURICE BARDECHE

NUREMBERG ou LA TERRE PROMISE

4/7

Cette présentation malhonnête, cet appel constant aux instincts les plus bas de l'opinion les ont d'ailleurs amenés à manquer leur but complètement. Ce qu'on demandait, ce qu'on était en droit de demander à la délégation française, c'était un rapport objectif et utilisable sur l'occupation allemande dans les pays occidentaux entre 1940 et 1944. Aucun esprit sérieux n'acceptera de dire qu'un tel rapport figure au procès-verbal du procès. La question du pillage économique est seule traitée avec conscience et présentée avec des chiffres qui peuvent servir de base à une discussion. Pour le reste, aucun tableau d'ensemble, aucune statistique, aucun effort pour mettre de l'ordre et présenter avec loyauté. Il suffira, dans dix ans, à un historien allemand de reprendre l'exposé de notre représentant et de le commenter avec des documents, avec des dates et avec des chiffres, pour nous assommer sous une démonstration implacable de notre mauvaise foi. Il montrera aisément que la politique allemande, même celle de la police [127] et de l'armée, a été différente en 1941 et en 1943, que certaines instances administratives allemandes ont protégé autant qu'elles l'ont pu les vies françaises et qu'enfin, ce que tout le monde sait, la vie du peuple français a été supportable au moins jusqu'au début de l'année 1944. Il nous dira qu'il y a des confusions qu'on n'a pas le droit de faire volontairement, quand il s'agit d'accuser des hommes, même si l'on pense que ces hommes sont des monstres. Il nous prouvera que le plan d'extermination du peuple français n'a jamais existé, ce qui explique fort bien qu'on n'en ait retrouvé aucune trace, et que, par conséquent, nous n'avions pas le droit d'accuser à ce titre des hommes comme Keitel et Jodl, simplement parce que nous avions le malheur de n'avoir pas pu retrouver Himmler vivant. Il nous expliquera que cette politique de substitution des responsabilités dont nous avons fait si grand usage à l'égard de nos compatriotes est une comédie judiciaire qui déshonore ceux qui l'emploient. Les faits nous montrent, ce qui est malheureusement facile, ce que c'est qu'une politique d'extermination. Car enfin, il y a, dans ce [128] procès même, à quelques pages de l'exposé français, un exposé qui nous écrase: c'est celui de la délégation soviétique. Oui, à l'Est de l'Europe, il y a un terrible compte ouvert entre l'Allemagne et ses voisins. Oui, là, il y a eu une politique d'extermination. Et, là, on en a retrouvé les traces. Pas par un dénombrement, selon nos chères méthodes. Pas par des échantillons. On a retrouvé les délibérations des conférences du Führer, on a retrouvé les instructions aux responsables, on a retrouvé des ordres, on a tout retrouvé. Cette politique effrayante, elle semble avoir été réalisée malheureusement, tout au moins il y a des documents qui le disent. Et si nous rejoignons par quelque point la douleur hypocrite des accusateurs de l'Allemagne, c'est par notre douleur sincère en pensant à ces hommes et à ces femmes d'Ukraine qui reçurent les Allemands avec des fleurs comme la délivrance et le droit de vivre, et qui furent massacrés, affamés, exterminés, stupidement, par ces hommes qu'ils recevaient sous les vivats et qui avaient peut-être dans leur poche l'ordre de les faire disparaître. Cela, oui, c'est un crime. Mais est-ce [129] vrai ? Il y a de tout dans ces documents et ils n'ont pas toujours été classés avec prudence. On a présenté plusieurs fois comme des ordres, des exposés qui n'étaient que des mémorandums, c'est-à-dire des suggestions qui, justement, furent repoussées. D'autres fois, on a montré des ordres, mais il résulte du procès lui-même que ces ordres ne furent pas exécutés par les commandants d'armées qui les trouvaient trop sévères. D'autres fois, on s'est trompé sur la signification des mesures par exemple, la destruction systématique des villages ne fut pas une politique de terrorisme, mais un moyen de lutte contre les partisans, qui consistait à évacuer le bétail, puis les habitants, et enfin à détruire les habitations elles-mêmes, de manière à réaliser autour des partisans une sorte de "terre brûlée", analogue à celle qu'avait créée autour des divisions allemandes le commandement russe lui-même. De même, les destructions d'ouvrages ou de récoltes, les razzias de population ont été employés par les deux armées, par l'armée russe dans sa retraite et par l'armée allemande dans la sienne. Les Allemands ont même affirmé [130] qu'ils avaient fait d'immenses travaux en Ukraine, qu'ils avaient souvent aidé et ravitaillé la population, ce qui est le contraire même de ce qu'on leur dit. Qui faut-il croire alors? Les chiffres présentés par la délégation russe sont incontrôlables. Et si la délégation russe s'était servi du procès de Nuremberg pour un énorme montage de propagande, comme la délégation-française? Nous pouvons contrôler ce que dit la délégation française, cela s'est passé chez nous. Mais qui peut contrôler ce que dit la délégation soviétique ? Sur ce point, le procès est ouvert: mais nous aurions bien tort de le croire clos par le jugement.

Mais, même en faisant la part de la propagande et de la falsification, même sans prendre position sur le fond puisque nous ne le pouvons pas, qui ne voit que les chiffres et les faits allégués par la délégation soviétique nous accablent? La délégation française se serait épargné facilement quelques procédés odieux et méprisables, si elle avait réfléchi que son exposé se trouverait imprimé à quelques pages de ce dossier terrible. Et elle eût été bien avisée en ne permettant pas [131] au lecteur de confronter les chiffres de la soi-disant volonté d'extermination du peuple français avec les chiffres qui expriment l'extermination des peuples slaves. Il est triste, certes, d'avoir à compter nos victimes: 77 à Ascq, 120 à Tulle, 800 à Oradour, de citer 6 villages incendiés en France, 12 dans les Ardennes belges. Mais on ne parle pas, même avec ces faits, de volonté d'extermination, quand un procureur soviétique peut se lever et citer 135.000 fusillés dans la région de Smolensk, 172.000 dans la région de Léningrad, 195.000 à Karkhov, 100.000 à Babi-Yar, près de Kiev, et affirmer que l'armée allemande lui a détruit 70.000 villages. Même si le procureur soviétique a travesti ou exagéré les faits, cette simple juxtaposition prouve que les ordres d'extermination qu'on recherche pour la France n'ont jamais existé, et qu'il existait au contraire des instructions prescrivant une politique de ménagement. Il eut été honnête au moins de le reconnaître. Si quelque chose justifie la politique de raison et de sang-froid avec l'Allemagne pendant les années d'occupation, [132] c'est bien ce barème de ce que nous avions à attendre en la refusant.

Mais laissons cette digression, et revenons à la délégation française. Il lui arrive de trouver des preuves, à la délégation française, ou du moins de prétendre en trouver. Elle voudrait bien faire comme tout le monde, la délégation française, et de temps en temps déposer fièrement au tribunal, sur le bureau du président, un document écrit en allemand. Malheureusement, quand on entreprend de prouver quelque chose qui n'existe pas, d'abord on ne trouve guère de documents, et ensuite avec les documents qu'on trouve, il arrive qu'on ait des déboires. Ces deux particularités caractérisent la documentation française. D'abord elle est rare, et on peut en dire, comme des ordonnances du docteur Knock, qu'on ne ferait pas un fort volume en rassemblant les textes allemands qui la composent. Et ensuite, elle a toujours quelque chose de boiteux, elle est en contradiction avec ce qu'on a dit, elle n'est pas signée, elle n'est pas claire, et, auprès de la documentation des autres délégations, elle fait, en vérité, triste figure.

[133] Si la délégation française réussit à découvrir un ordre concernant les tortures à appliquer dans les interrogatoires, on s'aperçoit en l'examinant que cet ordre interdit justement les tortures qui viennent de nous être exposées et limite à des cas très précis l'emploi de moyens de coercition bien définis: cela ne prouve pas que les policiers allemands ne torturaient pas, mais cela prouve justement qu'on ne leur avait pas donné d'ordres pour torturer, comme à toutes les polices du monde d'ailleurs. Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à "l'extermination", alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à "l'assainissement", c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet: et d'autre part, en examinant ces factures, on s'aperçoit que certaines d'entre elles sont destinées à des camps qui n'ont jamais possédé de chambre à gaz. La délégation française néglige intrépidement ce détail et rapproche ces fameuses factures d'une phrase qu'aurait entendu un de [134] témoins de la bouche d'un sous-officier allemand lors de son arrestation. Ce rapprochement disparate ne la choque pas un instant et elle considère qu'avec une liasse de factures inexactement interprétées et une phrase en l'air, elle "établit amplement" cette "volonté d'extermination" si obstinément recherchée.

Si elle parvient enfin à déposer un document authentique, elle en tire une interprétation abusive. Elle cite, après beaucoup d'autres, le fameux décret Nacht und Nebel, mais comme Hitler n'est pas là pour en porter la responsabilité, elle l'attribue tranquillement à Keitel qui avait protesté contre ce décret. Elle cite, également après d'autres délégations, un document sur le lynchage des aviateurs alliés, mais elle oublie de dire que ce document ne fut qu'un projet et qu'il ne devint jamais un ordre ou une instruction. parce que les autorités militaires s'y opposèrent. Et tout est de la même solidité. Il y a toujours quelque chose à reprendre dans ces productions, que la défense ne manque pas de reprendre -- et même parfois le président de son propre mouvement. La fameuse [135] volonté d'extermination paraît à la délégation française "établie" par une lettre "qui n'a pas encore été authentifiée", et qui d'ailleurs ne s'applique qu'aux juifs. La délégation française reproche aux autorités militaires allemandes d'avoir refusé des rapatriements de prisonniers, abusivement capturés après la signature de l'armistice: elle fait état d'une lettre de l'ambassadeur Scapini d'avril 1941, mais elle oublie de dire qu'à cette date, l'armée allemande avait libéré spontanément ou après négociations plusieurs centaines de milliers de prisonniers français. Elle produit un témoin sur les camps de représailles pour les prisonniers évadés: ces camps de représailles étaient très durs, mais il eût été honnête de dire que, d'une façon générale, les 900.000 prisonniers français qui se sont trouvés entre les mains des Allemands pendant la guerre, ont été traités conformément à la convention de Genève.

Erreur par omission, par inexactitude, par report abusif des responsabilités, par légèreté, par interprétation, voilà ce qu'on trouve constamment dans le dossier déposé [136] par la délégation française. Si l'on découvre tant de bavures dans cette documentation officielle, si l'on n'a jamais l'impression d'une honnêteté, d'une loyauté absolues chez les hommes qui ont été chargés de parler au nom de notre pays, alors que vaut le dossier, que vaut l'enquête? Et qu'est-ce qui nous protège contre le reproche de falsification?

Mais ce n'est pas tout. Il reste nos témoins. Les témoins, c'est de l'ordre du récit, de l'ordre de l'exposition. Comme nous le savons, la délégation française est copieuse en ce domaine. Répétons-le encore une fois: il ne s'agissait pas seulement de juger Kaltenbrunner, adjoint de Himmler, mais Jodl, Keitel, Ribbentrop, Doenitz, Hess, etc. Mais la délégation française ne s'adresse pas au Tribunal: la délégation française s'adresse à l'humanité. Voyons donc par qui elle se fait représenter devant l'humanité. Nous avons dit plus haut quels avaient été les témoins des Ministères publics américain et anglais. Ces témoins allemands ne disaient peut-être pas toute la vérité: car ils songeaient à leur propre procès, il pouvait être utile de charger [137] leurs chefs. Mais au moins, à l'historien allemand futur, on pouvait dire que ces témoins avaient déposé sans haine, sans intention de nuire. Les témoins de la délégation française sont d'une autre nature. Pour eux l'Allemand est l'ennemi; on ne le chargera jamais assez; ils sont là pour décrire des atrocités, pour faire une conférence sur les atrocités qu'ils ont vues, sur celles qu'on leur a racontées, sur celles qu'on a racontées à leurs amis; le seul problème pour eux est de ne pas trop montrer cette haine, de garder, au moins dans leur présentation, une apparence d'objectivité.

Le défilé de ces témoins remplit, du reste, le lecteur d'une certaine stupeur. On n'aurait pas cru que l'inconscience puisse aller si loin. Le premier témoignage qu'on présente au tribunal est un affidavit d'une dame Jacob. Il concerne le camp de Compiègne et débute ainsi: "Nous avons eu la visite de plusieurs personnalités allemandes: Stülpnagel, du Paty de Clam..." Cela fait préjuger du reste. On voit apparaître successivement quelques personnalités du même pelage. Voici Marie-Claude[138] Vaillant-Couturier, député communiste, et après elle, voici un témoin nommé Veith, un autre nommé Boix, un autre nommé Balachowsky. Leur interrogatoire commence ainsi: "I,e Président. --Voulez-vous vous asseoir, voulez-vous épeler votre nom, s'il vous plaît? --M. Veith. -- Jean-Frédéric Veith. Je suis né le 28 avril 1903 à Moscou." Au suivant: "Le Président. -- Comment vous appelez-vous ? -- M. François Boix. -- François Boix. -- Le Président. -- Etes-vous Français? -- M. Boix. -- Je suis réfugié espagnol." Et l'on apprend que M. Boix est né en 1920 à Barcelone. Au dernier: "Le Président. -- Quel est votre nom? -- Dr Alfred Balachowsky.--Balachowsky, Alfred. -- Le Président.--Etes-vous Français?-- Dr Balachowsky -- Français." Et quelques instants plus tard: "M. Dubost (représentant du Ministère public français). -- Vous êtes domicilié à Viroflay? Vous êtes né le 15 août 1909 à Korotchla en Russie? -- Dr Balachowsky -- C'est exact." Et voilà. Au total. sur neuf témoignages présentés par la délégation française, trois seulement, ceux de M. Lampe, de M. Dupont et de M. Roser sont [139] des témoignages d'hommes nés sur le sol français: je ne compte pas ici le témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier, député communiste, qui lui a été évidemment dicté par son parti, au même titre que les discours qu'elle prononce à la Chambre, et qui, par ses exagérations sur le sujet le plus tragique, a provoqué des éclats de rire que le président dut calmer par son intervention.

Voici donc sur nos neuf témoignages un certain nombre de dépositions que nous avons rendu suspectes par le seul énoncé de l'état-civil des témoins. Au moins, peut-on soutenir que les autres dépositions sont inattaquables? C'est possible, et en l'absence d'une enquête contradictoire que personne n'a eu encore la possibilité de faire, il faut bien admettre qu'elles ont, provisoirement, une certaine autorité. Encore faut-il les examiner avec les moyens dont nous disposons. Sur ces trois témoignages, deux sont des témoignages de déportés: l'un des comparants était déporté à Mauthausen, l'autre à Buchenwald. Or, ces deux témoins étaient respectivement déportés depuis mars 1944 et depuis janvier 1944. A supposer qu'on [140] regarde leur témoignage comme indiscutable. il reste que ce témoignage ne peut être direct que pour la période postérieure à leur internement. N'était-il pas utile de vérifier par d'autres témoignages si le régime de Mauthausen et celui de Buchenwald avaient été le même pendant les années précédentes? Le troisième témoin est un sous-officier, prisonnier de guerre, neuf fois évadé, neuf fois repris et qui dépose sur les camps disciplinaires pour P.G [prisonniers de guerre]. Quelle que soit la confiance qu'il inspire, il y a une faute du Ministère public dans la conduite de son témoignage: car on le fait déposer imprudemment sur des faits qu'il n'a pas vus, que des camarades lui ont racontés ou qui ont été racontés à ses camarades. Cela donne le résultat suivant: "Un soldat dont il a oublié le nom" lui a raconté "dans une ville dont il a également oublié le nom" à une date qu'il ne peut préciser, etc. Tel renseignement important lui a été donné "par la cuisine" et il est fâcheux pour ce renseignement qu'il soit contradictoire avec les documents qu'on a retrouvés ailleurs. On imagine que la défense n'a pas de peine à triompher de ce [141] témoignage de deuxième et de troisième main: un avocat parvient même avec quelque malice à faire décrire au témoin un assassinat auquel il a déclaré quelques minutes plus tôt n'avoir pas assisté. Bien entendu, ceci ne signifie pas qu'il n'y a pas eu de camps disciplinaires, qu'il n'y a pas eu d'assassinats de prisonniers évadés, qu'il n'y a pas eu de camps de concentration. Mais sur des faits si graves n'était-il pas préférable que les documents versés par les représentants de la France fussent incontestables et surtout qu'ils fussent complets? Nos témoins maîtrisent à peine leur haine, ils crient, comme devant nos Cours de justice, qu'ils ont des camarades à venger, ils affirment qu'ils ne permettront pas qu'on oublie, qu'ils sont là pour cela. Seulement, nous, nous leur demandons la vérité: ce n'est pas la même chose. Quand la défense les interroge à son tour, on les voit alors donner un singulier spectacle. La défense, pour eux, c'est manifestement l'ennemi. Il s'agit de ne pas se laisser prendre à ses pièges. Ils deviennent souples comme Protée, retors comme Pathelin: ils répondent à côté, ils ne répondent [142] pas, ils prennent bien garde, avant toutes choses, de ne laisser à la défense aucun avantage, ils sont les témoins du Ministère public. Car ils sont venus là en accusateurs, ils sont les haut-parleurs de la Résistance et de la propagande de la IRésistance, ils ne sont pas, ils ne sont à aucun moment des hommes venus de leur ville pour aider le tribunal à établir la vérité.

Cette objection est grave. Elle est grave parce qu'elle est accompagnée de toutes sortes de circonstances qu'il faut avoir le courage de mentionner. Et d'abord il est impossible de ne pas se demander, en certains endroits de ces dépositions, s'il ne s'agit pas de témoignages dirigés. Il y a des réponses, il y a des affirmations, qui ne sont pas de l'ordre du témoignage direct, et qui reviennent comme des refrains. On interroge les témoins sur la fameuse "volonté d'extermination" du peuple français. Sans aucun doute, répondent-ils en choeur, il y avait volonté d'extermination, sans aucun doute, il y avait des "ordres supérieurs". On les interroge sur la responsabilité du peuple allemand tout entier. Sans aucun doute, affirment-ils [143] avec le même ensemble, le peuple allemand savait ce qui se passait dans les camps. On les interroge sur l'appartenance des services de garde du camp. Ce sont toujours des SS, déclarent-ils sans défaillance. Le contre-interrogatoire a beau faire apparaître des choses surprenantes, que les Juifs étaient immédiatement mis à part, qu'il était interdit aux gardiens allemands, sous peine de mort, de parler des camps, que les SS ont été envoyés au front à partir de 1943 et remplacés par des espèces de territoriaux, cela ne fait rien. Les témoins se prononcent avec certitude sur des questions auxquelles ils ne sont pas en mesure de répondre avec certitude, et ils répondent précisément ce que la délégation française a besoin d'entendre dire.

Il y a des circonstances encore plus troublantes. Pourquoi a-t-on fait déposer ces témoins et eux seuls? Puisqu'on nous affirme qu'on ne pouvait soutenir l'accusation que par un échantillonnage, quel principe a présidé à cette sélection? A-t-on voulu donner une idée exacte de l'occupation allemande et des camps d'internement, ou a-t-on cherché, avant tout, des témoins à effet? [144] Pourquoi les témoignages portent-ils tous sur l'année 1944? Pourquoi ne concernent-ils que les camps de Mauthausen et de Buchenwald alors qu'il y avait vingt camps d'internement et deux cents commandos? On reconnaît que parmi les déportés, il y avait un certain nombre d'internés pour affaires de marché noir ou pour affaires de droit commun. Pourquoi n'en précise-t-on pas le pourcentage? Pourquoi aucun interné de cette catégorie n'a-t-il été entendu? On nous explique que les kapos choisis par les Allemands parmi les internés sont responsables d'une grande partie des atrocités commises. Pourquoi aucun des internés qui ont accepté ce rôle n'a-t-il été convoqué? Tout le monde en connaît un tout au moins dans notre pays, et cette affaire a fait assez de bruit. Il y en a plusieurs centaines d'autres. L'histoire des camps n'était donc pas si claire, et il y a des choses qu'on préfère laisser dans l'ombre? Mais alors, si on ne nous dit pas tout, qu'est-ce que cette histoire préfabriquée, qu'est-ce que vaut cet échantillonnage factice? Or, de ce filtrage préalable des témoignages, nous avons des preuves, nous [145] commençons à avoir des preuves. Tel prisonnier de guerre a été convoqué par une commission d'enquête pour le rassemblement des témoignages. Il a raconté ce qui lui était arrivé pendant sa captivité. On l'a remercié et on lui a expliqué qu'on ne retenait pas son témoignage parce qu'il ne contenait aucun élément à charge contre les Allemands. Tel déporté a été pressenti lui aussi. Il était à Mauthausen comme les témoins de l'accusation. Il ne parle pas de Mauthausen exactement de la même manière. On l'a convoqué. On a enregistré son témoignage. Mais on ne s'en est pas servi, sans lui expliquer pourquoi. Il est clair qu'on ne se souciait pas d'avoir des témoignages de contrepoids sur cette question. J'en arrive à une circonstance au moins étrange, et qui est du même ordre. Elle est rapportée dans une enquête de l'hebdomadaire espagnol Madrid et elle m'a été confirmée d'ailleurs par plusieurs correspondants. Pourquoi refuserions-nous ce témoignage puisque M. Dubost admet bien celui de M. Boix? Il s'agit de l'entreprise de camouflage et d'aménagement poursuivie par les vainqueurs à l'intention de [146] certain tourisme publicitaire. Pour impressionner les imaginations, on a transformé un certain nombre de camps en musées. On conserve ainsi, au moyen de mannequins de cire, de chambres à gaz reconstituées, de scènes de tortures composées comme au musée Grévin, le souvenir des horreurs décrites par la propagande. Ce n'est déjà pas mal. Mais comme il se trouvait souvent que les lieux ne se prêtaient pas à une reconstitution, on a fait marcher la truelle, et on a bâti, comme au cinéma, des décors complets de torture en des endroits où ils n'ont jamais existé, ou bien, toujours dans la pieuse intention de faire plus vraisemblable, on a construit à Auschwitz et à Dachau, par exemple, des fours crématoires supplémentaires destinés à apaiser les scrupules qui auraient pu naître dans le cerveau de quelques mathématiciens. C'est ainsi qu'on écrira l'histoire: on voit même par là qu'on peut la fabriquer. Ceci prouve que nous avons fait beaucoup de progrès dans l'art difficile de la propagande. Si la race des historiens n'est pas condamnée à disparaître, il sera prudent de leur donner à tous une rigoureuse formation archéologique.**

[147] Comme je ne suis pas un esprit aussi intrépide que les membres de la délégation française, je n'en conclurai pas qu'il y a eu "volonté de falsification": mais je ne puis cacher au lecteur que des petits faits de ce genre me rendent assez circonspect.

Le réquisitoire de la délégation française est d'autant plus fragile qu'il nous donne le droit de proposer des témoignages complémentaires. Car celui qui choisit de prouver par le dénombrement des témoignages ne peut refuser qu'on aide à ce dénombrement. Et les témoins que chacun de nous connaît présentent pour lui plus de garanties que les témoins de la version officielle. La délégation française ne s'en est peut-être pas rendu compte: mais sa façon de procéder laisse la question ouverte indéfiniment. Or, les témoins sincères que chacun de nous a pu rencontrer sont loin d'être aussi catégoriques que les témoins officiels: ou tout au moins ils étaient loin de l'être lors de leur sortie des camps. Car il s'est produit sur ce point un phénomène très intéressant. Les témoignages authentiques, genuine comme disent les Anglais, qu'on [148] pouvait recueillir au milieu de l'année 1945, n'ont pas tardé à se modifier. Au début, les déportés ont raconté ce qu'ils avaient vu; un peu plus tard, ils ont subi l'influence de la littérature de déportation et ils ont parlé d'après les livres qu'ils ont lus et d'après des récits de camarades qui se substituaient progressivement à leurs impressions personnelles; enfin, au dernier stade, ils ont adopté plus ou moins inconsciemment une version utilitaire de leur captivité, ils se sont fait une âme de professionnels de l'internement politique, et ils ont remplacé dans leurs récits ce qu'ils avaient vu par ce qu'il fallait dire. Un petit nombre, au contraire, a subi une évolution contraire. Les exagérations de la littérature spécialisée les ont dégoûtés, ils ont eu tendance à en prendre le contre-pied, et il leur arrive parfois, à quatre ans de distance, de minimiser ce qui s'est inscrit dans leur souvenir par scrupule de ne rien dire que d'exact, ou par une sorte de pudeur à évoquer ce destin exceptionnel, ou pour ne pas être confondus avec les autres. Il s'ensuit une grande variété dans les confidences, et souvent des contradictions: car il faut y [149] joindre l'altération que subissent les souvenirs suivant la famille, le métier, les relations conservées ou rompues avec les anciens camarades, ou la coloration passionnelle qui leur est donnée par telle ou telle appartenance politique. Dans la mesure où les impressions du déporté ont pu être saisies, photographiées pour ainsi dire, dès son retour, et autant que possible avant toute contamination du témoignage, on en retire, au contraire de ce qu'on a voulu prouver à Nuremberg, la sensation d'une certaine diversité.

Ajoutons enfin que des témoignages postérieurs au procès se sont produits plus ou moins spontanément. On a appris, en particulier, le rôle d'auxiliaires bénévoles que certains détenus ont accepté dans les camps, il a été révélé que ces détenus n'étaient pas étrangers à la désignation des victimes, que des postes abrités, des fonctions spéciales étaient attribués dans des conditions suspectes; des témoins même du procès avaient déjà dû reconnaître, au cours d'un contre-interrogatoire, une participation indirecte aux sévices qui sont inscrits dans l'acte d'accusation, et il est apparu depuis que cette [150] participation était souvent plus étendue, plus générale qu'on le pouvait croire. L'histoire vraie des camps n'est pas faite. Nous avons appris que la simple question: "Comment vous en êtes-vous tiré ?", était une question grave à laquelle beaucoup de survivants ne peuvent répondre sans embarras. Que doit-on penser, enfin, de certains ouvrages récemment publiés sur les camps? A mesure que le bloc des résistants se désagrège, leurs porte-paroles s'écartent de la vérité officielle et s'expriment plus librement sur leurs anciens associés. On s'aperçoit que la solidarité des déportés n'était qu'un thème de propagande. Ils insinuent maintenant eux-mêmes que les choses ne furent pas aussi simples qu'on voulait nous le faire croire; chaque parti fait les réserves les plus graves sur l'attitude de ses adversaires: et finalement on constate que tous ces documents sur les atrocités allemandes doivent être utilisés avec les plus grandes précautions, car chacun ne plaide que pour soi. Puis, de temps en temps dans le silence général, éclate un de ces témoignages terribles, qu'on retarde autant qu'on peut, qu'on étouffe, mais qui fait rêver. Qu'y a-t-il de vrai dans ces [151] Jours Francs de Bradley, où l'on voit les déportés libérés d'un camp de Rhénanie. se livrer pendant un temps à une telle soûlerie de supplices, de massacres. d'ordures sanglantes, à un tel spasme de sadisme et de folie, que cette délivrance orgiaque, cette démence d'éventreurs, malgré tout ce qu'on peut évoquer, fait pencher soudain inexorablement, de l'autre côté, la balance des atrocités? Si tout cela est vrai, s'il faut tenir compte de cette histoire qui se fait chaque jour, qui peut dire encore que le procès est jugé, qui peut dire que nous savons la vérité sur les camps d'Allemagne?

Tant que d'autres procès n'auront pas été publiés -- et je pense ici aux procès des membres du SD ou des commandants de camps -- tant que la défense n'aura pas été entendue selon tous ses droits et avec tous ses documents, qui pourra se vanter de pouvoir porter un jugement complet et impartial sur les camps de concentration? Lorsqu'on recourt à d'autres témoignages que ceux qui ont été produits par notre propagande, on comprend soudain la gravité de certaines lacunes de notre information. On [152] s'aperçoit que dans la version des faits qui nous est alors présentée, interviennent des éléments accidentels que nous avons eu tort de ne pas mettre en lumière Le plus important de tous est la répercussion sur la vie des camps du désordre et de l'affolement que la défaite introduisit dans les services. I,es règles qui avaient été établies pour les camps en 1942 ou en 1943 furent bouleversées, les camps furent tout d'un coup surpeuplés, submergés de détenus razziés dans les prisons qu'on évacuait, privés de ravitaillement et de médicaments, abandonnés à l'arbitraire, au désordre, et à une famine qui devint effroyable parce que le ravitaillement cessa d'arriver au moment même où les détenus affluaient. C'est à ce moment-là qu'apparurent les épidémies, les morts en masse, la férocité de la lutte pour le peu de nourriture qui parvenait au camp; c'est à ce moment-là aussi que les contrôles disparurent ou s'affaiblirent et que la rage de la défaite, la colère des bombardements ont pu provoquer des actes criminels qui aggravaient les conditions de vie effroyables créées par le désordre. C'est dans ces conditions que les enquêteurs [153] américains trouvèrent les camps: ils crurent que ces conditions étaient la règle, ils ne tenaient pas à en savoir plus long.

Et pourtant, la règle avait existé, les camps avaient été autre chose. Jusqu'à l'époque du débarquement, les camps étaient surveillés et inspectés, nous assure-t-on. Ils ne devaient pas être surpeuplés, les détenus devaient avoir quatre mètres cubes d'air par personne dans les baraquements. Les malades étaient soignés au lazaret qui pouvait recevoir, à l'endroit qu'on m'a décrit, 50 à 60 personnes; les médicaments ont toujours été fournis au camp en quantité suffisante jusqu'au bombardement qui détruisit la ville voisine; les malades graves étaient transportés à l'hôpital de cette même ville. Les détenus avaient le droit de recevoir des colis: naturellement, cette faculté s'appliquait rarement aux détenus étrangers parce que leur famille ignorait leur adresse, mais si leur détention était notifiée à leur famille, ils pouvaient recevoir des colis comme les détenus allemands. Les tuberculeux étaient mis à part: on ne pouvait piquer ceux qui étaient incurables qu'avec l'autorisation du service [154] central du Gau***, et, au camp dont il s'agit, cette autorisation ne fut donnée qu'une seule fois. A l'appel du matin, les détenus avaient le droit de se déclarer malades et de se faire examiner. Il était interdit de battre les déportés, et plusieurs SS furent dégradés pour des coups de pied. Le commandant du camp devait faire un rapport mensuel qui était transmis à Berlin et il était soumis à un contrôle très strict. Juridiquement, le camp était assimilé à une prison: c'est-à-dire que les déportés étaient considérés comme des prévenus dont le procès était instruit pendant ce temps devant les tribunaux militaires fonctionnant dans le pays où ils avaient été arrêtés. Lorsque ce jugement -- pris en leur absence -- était rendu, il leur était notifié si c'était un emprisonnement. A la fin de leur peine, ces détenus étaient remis en liberté, et il y aurait eu effectivement des cas où des déportés auraient été libérés et renvoyés dans leur pays, après avoir signé l'engagement de ne faire aucune révélation sur leur camp. Par contre. lorsque le tribunal militaire envoyait une condamnation à mort, le jugement n'était pas notifié. I,a condamnation [155] était régulièrement enregistrée dans les archives du camp du Gau SS, et le condamné était exécuté par une piqûre au phénol qui lui était présentée comme une vaccination. Pendant l'année 1944, il y eut en moyenne 600 exécutions par mois pour 15.000 détenus: à cette époque, les morts par maladie, épidémie, affaiblissement se seraient élevées à 200 par mois. Elles devinrent beaucoup plus nombreuses à partir du début de 1945, pour les raisons qui ont été dites plus haut et qui entraînèrent un changement complet des conditions de vie du camp, à la suite duquel se déclara une épidémie de typhus. Cette monographie s'applique au camp de Belsen, près de Brême, qui était un camp de la seconde catégorie (comme Dachau, Sachsenhausen). Il est peu probable qu'on en trouve l'écho dans le compte rendu du procès de Belsen, où la défense ne put faire entendre les témoins, parce que les uns étaient des accusés qu'on refusait de croire et les autres des clandestins qui n'étaient pas pressés de se montrer. On n'en trouvera pas davantage l'image dans le film consacré à Belsen par les Américains et qui fut tourné à la fin de [156] l'année 1945, avec des SS suffisamment hâves pour faire, aux yeux du public, d'excellents déportés.

Reprochera-t-on à cette rectification de ne porter que sur un cas isolé? Cette objection est valable. Je ne prétends rien dire d'autre que ce que j'ai trouvé. Mais il y a des présomptions pour d'autres cas, il y a des documents que nous n'aurions pas dû ignorer et qui font présomption.

l,e bulletin ronéotypé clandestinement sous l'occupation par les nationalistes juifs est le seul organe clandestin de la résistance qui donne quelques précisions sur les camps de déportation. Ces précisions étaient destinées aux familles. On ne dit pas, naturellement, comment on se les procurait, mais il semble qu'on puisse leur accorder un certain crédit, en raison de leur destination même. Voici donc ce qu'on peut lire dans Shem 8, juillet 1944, pages 78 et suivantes: "Renseignements sur les camps de déportation. Nous reproduisons ci-dessous des renseignements parvenus, en mars dernier, sur les camps de Silésie et de Pologne vers lesquels a été dirigée une grande partie des Juifs [157] arrêtés en France par les autorités françaises et allemandes... Myslowitz, Puits Hans... Les conditions de vie dans ce camp sont catastrophiques. La mortalité est effarante... Kattovicz-ville n· 2... La nourriture est passable et correspond à celle d'usage parmi les travailleurs de la région. Quelques artisans travaillent dans leur métier. Certains de ces derniers sont autorisés à écrire et à recevoir des lettres. Les femmes sont occupées à des travaux domestiques au camp même et dans la cuisine à la préparation de la nourriture. En général, les conditions de vie dans ce camp sont supportables... Camp de Brieg, près de Breslau... La nourriture est copieuse mais dépourvue de corps gras. Le traitement par l'équipe de surveillance n'est pas mauvais... Beuthen-Gleiwicz... Les femmes exécutent des travaux auxiliaires légers. Elles préparent la nourriture dans des cuisines roulantes... Région Myslowicz-Chrzanow-Trzebinia... Toutes sortes d'artisans travaillent ici dans leur métier. La garde est très sévère; elle est fournie par des formations de l'armée régulière. Néanmoins les relations entre les surveillants et les intéressés [158] sont généralement bonnes... Région Kattowicz-Birkenau-Wadowicz... La vie dans ces camps est supportable, étant donnée la proximité des camps de travailleurs non juifs et par endroits le travail en commun. Ce travail consiste en des constructions de routes, de ponts et de maisons d'habitation dans les villes. Ce sont des artisans qu'on accepte ici de préférence. Le moral parmi les déportés est généralement bon et ils sont confiants dans l'avenir... Neisse... Le travail est très dur et pénible, la nourriture insuffisante; le logement des intéressés est indigne d'un être humain... Plusieurs cas de suicide se sont produits... Camp d'Oberlangenbielau... Le traitement par les préposés à la garde est bon, mais la surveillance pendant le travail est très sévère... Waldenburg en Silésie... Les conditions d'existence sont très dures... Theresienstadt. Naguère un petit village slovaque de 7 à 8.000 habitants. cette agglomération en compte aujourd'hui près de 80.000. Cet accroissement subit est causé par la déportation de 30 à 40.000 israélites qui ont repeuplé et reconstruit en entier cette bourgade." Evidemment, en contre-partie, il faut se souvenir ici des [159] témoignages présentés par la délégation soviétique et en particulier de celui qui décrit à Treblinka la base d'extermination, où les Juifs étaient exécutés en masse aussitôt après leur arrivée dans une gare factice qui dissimulait les installations d'exécution. On voit ainsi la différence de traitement entre Juifs occidentaux et Juifs d'Europe centrale.

La chronique de Shem 8 continue ainsi: "Des renseignements ont pu être recueillis en ce qui concerne les enfants en bas âge, de 2 à 5 ans, principalement des filles. Plus de 2.000 de ces enfants sont répartis chez des cultivateurs, pour la plupart des familles paysannes en Prusse orientale. Quelques adresses exactes et complètes de ces dernières seront communiquées ultérieurement. Le bruit persistant (non contrôlé encore) court qu'à Lauenburg, en Poméranie, ainsi que dans la marche frontalière (Grenzmark). des garçons israélites, âgés de 5 à 6 ans, se trouveraient dans la jeunesse hitlérienne. Un très grand nombre de nourrissons et de bébés, âgés de moins de 2 ans, de parents israélites sont répartis à Berlin même et dans la région de cette ville dans différentes crèches et dans de nombreuses pouponnières. Ils y sont [160] toujours menés par les DRK (Croix-Rouge allemande) et la NSVW (organisation sociale allemande) en qualité et en même temps que les enfants de parents sinistrés ou tués dans les bombardements aériens, et y sont généralement admis comme tels parmi les orphelins. La libération d'un déporté, officiellement accordée par les autorités centrales, est généralement sabotée par les subalternes sur place."

Je ne prétends porter ici aucun jugement général sur les conditions qui étaient imposées aux déportés; je n'en porte pas davantage sur l'authenticité de ces témoignages, à l'exception de leur authenticité matérielle: ils demandent à être compensés comme tous les témoignages. Je regrette seulement, puisqu'il est possible à un particulier de se procurer de tels renseignements, qu'aucune déposition semblable ne figure au dossier de la délégation française ou que, du moins, ces faits qu'il est facile d'atteindre n'aient été l'objet d'aucune allusion. Ceci est d'autant plus regrettable que le procès se déroulait en présence du public allemand, et devant les membres du [161] barreau allemand, et que, dans leur pays, un principe de jurisprudence respecté par le national-socialisme lui-même, fait une obligation au ministère public de mentionner spontanément les faits à décharge dont il a pu avoir connaissance. Nous voyons aujourd'hui, avec quelque étonnement, le gouvernement militaire américain accorder à Ilse Koch une réduction ,de peine que nos journaux tiennent pour scandaleuse. C'est peut-être qu'aujourd'hui, le gouvernement américain, mieux informé sur les camps de concentration, et d'autre part un peu moins sûr qu'il ait intérêt à faire passer les Allemands pour des monstres, commence à apercevoir les exagérations de sa propre propagande.

Fin de 4/7

[**NOTE DE L'AAARGH: Cette information s'est révélée inexacte. On a "fait marcher la truelle" pour "reconstituer" le four crématoire du camp de base d'Auschwitz (Auschwitz I), reconstitution que les historiens ont jugée douteuse. Les autres bâtiments des crématoires, à Birkenau, ont sauté avant la fin de la guerre et restent en ruines. Plus tard, les révisionnistes ont effectivement dû se muer en archéologues.]

[*** Un Gau est en Allemagne, une unité administrative locale, quelque chose comme un canton.]

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Ce texte est une partie du livre de Maurice Bardèche, intitulé Nuremberg ou la terre promise, publié à Paris en 1948, il y a donc bientôt un demi-siècle. Il aurait été tiré à 25.000 exemplaires. Au printemps 1952, Maurice Bardèche est condamné, pour ce livre, à un an de prison et 50.000 Francs d'amende; le livre est saisi et interdit à la vente (ce qui ne nous concerne pas puisque nous ne le vendons pas). L'auteur ne passera que quelques semaines en prison. A la suite de cette affaire, Bardèche lance une revue, Défense de l'Occident, qui a publié des textes de Rassinier et de R. Faurisson. Bardèche se range ainsi parmi ceux qui ont permis au révisionnisme de prendre forme et de s'exprimer. Il a donc joué un rôle qui justifie sa présence dans nos archives. Mais le révisionnisme provient d'une réflexion sur la réalité et le statut de l'idéologie qui préside aux représentations de l'histoire; il est totalement autonome et ne doit à ses vecteurs -- ceux qui, à droite comme à gauche, l'ont publié -- que la gratitude due à des services rendus. Il est intellectuellement indépendant des tendances politiques de ceux qui s'emparent de lui ou de ceux qui le combattent. C'est pourquoi il prospère malgré les interdits dérisoires, les censures brouillonnes, les assimilations scandaleuses et les condamnations en chaire.


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