Chers Amis de la Vieille Taupe,
Depuis trois mois, la Vieille Taupe est dans l'expectative et la rumination.
Dans un premier temps nous avions différé cette circulaire pour pouvoir faire face au mieux à toutes éventualités et pour gérer au mieux nos faibles moyens éditoriaux en fonction des événements du calendrier politique et judiciaire qui s'annonçaient.
Mais depuis trois mois, cette circulaire traîne sans autre raison que l'impossibilité dans laquelle nous nous trouvons de définir une attitude satisfaisante, tiraillé que nous sommes entre l'ampleur gigantesque des problèmes, la faiblesse de nos moyens, l'atonie et l'apathie stupéfiante de la société.
Il paraît évident que nous sommes entrés dans une autre période, dans un autre monde..., et que la résistance nécessaire au système totalitaire qui s'installe, ou plutôt se dévoile, sous nos yeux nécessiterait à la fois une réflexion spécifique et un mode d'activité différent.
Faute de pouvoir répondre ici et maintenant à ces nécessités, la Vieille Taupe hésite et renâcle. Force est de constater que les multiples initiatives que nous avons prises, et qui ont nécessité des efforts, et une mobilisation intenses, donc épuisants psychologiquement et moralement, ont rencontré un écho réel qui dépassait même notre attente et vérifiait nos perspectives, mais n'ont pas débouché, ou très peu, sur des initiatives et des actions autonomes susceptibles de modifier la situation.
De plus en plus de gens, réduits à l'état de zombie impuissant par la décomposition des liens sociaux, l'hystérie et l'abjection ambiantes, pensent comme nous. Au point que le Pouvoir s'inquiète et aggrave la répression... Mais il ne semble pas y avoir de limite à l'abjection que cette société est capable de tolérer, et personne ne bouge.
Le procès des profanateurs du cimetière de Carpentras [et la libération du principal condamné, voir le bulletin de l'AAARGH.Note de l'AAARGH] aura été à cet égard un bon révélateur du contrôle de la pensée et de la domestication des médiats. Le Monde à cette occasion aura réalisé des prouesses de tartuferie, de mauvaise foi et de servilité pour sauver les apparences. Les articles que Le Monde a consacrés à cette affaire sont des morceaux d'anthologie.
Qui, d'après le journaliste, est moralement responsable de cette profanation à laquelle du propre aveu du ministre de la justice, nous devons le vote "dans l'émotion" de la loi Gayssot? C'est Le Pen...! (?) Or, même si les trois petits voyous qui "pris de remords" se sont complaisamment présentés pour faire endosser par procuration la culpabilité à une extrême-droite conforme à souhait aux fantasmes de ses adversaires, sont bien les auteurs réels des faits qui leur sont reprochés, il saute aux yeux qu'ils ont été de toute façon complètement manipulés par quelqu'un qui voulait obtenir exactement l'effet qu'il a obtenu par l'exploitation de l'horreur suscitée par de tels agissements.
La manipulation est évidente, sans effectuer la moindre enquête. L'existence de trois personnes, vaguement d'extrême droite, vaguement Skinhead tendance kronenbourg, capables d'organiser de leur propre mouvement, une pareille opération, aussi lourde, systématique et sophistiquée, est déjà difficilement concevable. Le prurit antisémite qu'on leur prête pouvait se défouler de mille autres façons. Il est moins inconcevable que de tels individus puissent être embrigadés dans une telle opération. Il existe dans et autour de tous les groupes marginaux de nombreux indicateurs, provocateurs et saboteurs infiltrés par divers services de police, français ou étrangers, dont les Renseignements Généraux. Les services de police disposent en outre de toutes sortes de moyens de pression à l'égard d'individus qui peuvent être par ailleurs en délicatesse avec la légalité.
C'est dire qu'il existe toute sorte de scénarii possibles pour expliquer les comportements des trois accusés devant le tribunal, condamnés qui sont maintenant déjà libres, ou en passe d'être libérés, alors que la loi Fabius-Gayssot, la principale conséquence de leurs actes n'est pas en passe d'être abrogée!
Mais le seul scénario qui soit rigoureusement impossible, c'est que ces trois cornichons aient pu être embrigadés par des gens d'extrême droite, ou sous l'influence d'idées "antisémites", pour la raison simple qu'en dehors des fantasmes qui servent à une certaine gauche à se masquer les apories de sa propre pensée, il n'existe tout simplement pas un seul (et certainement pas Le Pen, ni Claude Cornilleau) homme d'extrême droite qui n'ait compris et expérimenté combien ce genre d'opérations ne servent qu'a provoquer la répression contre la dite extrême droite et contre les prétendus antisémites!
Toute cette opération n'a été conçue et réalisée que pour nuire à l'extrême-droite et au révisionnisme amalgamé pour l'occasion à l'antisémitisme. C'est l'évidence même. Mais les contorsions des idéologues pour ne pas voir l'évidence mesure leur déchéance.
Au surplus, si l'on creuse un peu, celui qui aurait été le responsable de toute l'opération, l'organisateur, est opportunément mort quelques temps avant que nos trois belles âmes ne soient prises de remords! Le chef, le seul qui eut été susceptible, soit d'expliquer ses motivations, soit de révéler ses commanditaires, est mort dans un accident de la route extrêmement suspect, provoqué par un truand connu, qui lui-même fut retrouvé peu après, mort sous un pont, à Lyon, les pieds pris dans un bloc de ciment!
Tout cela était connu de tous les journalistes. Mais Le Monde est parvenu à raconter imperturbablement la fable convenue et même à dresser un nouvel acte d'accusation contre Le Pen, coupable de s'être défendu des accusations portées contre lui!
Cet épisode n'est peut-être pas très différent de beaucoup d'autres du même tonneau. Je ne sais pas. Je ne lis plus Le Monde depuis au moins trois ans, sauf exceptions, et jamais pour m'informer, mais seulement pour prendre connaissance de ce qu'il raconte sur des événements dont je suis informé par ailleurs. Pour connaître la version autorisée en quelque sorte. Exactement comme en d'autres temps les soviétiques lisaient la Pravda.
A ceci près que les journalistes soviétiques, en citant les sources officielles, en utilisant le style indirect, distillaient l'idéologie du pouvoir en évitant au maximum de mentir techniquement et en s'engageant assez peu personnellement au delà de la servitude revendiquée que signalait la simple présence de leur signature dans ces colonnes.
Les journalistes du Monde sont tout aussi serviles, mais beaucoup plus militants. Ils s'engagent et mentent beaucoup plus, et sans vergogne, avec la foi du zélote qui a une cause (et une place) à défendre. Cette feuille du capital n'est absolument plus le journal d'information qu'il était, d'une élite multiple, en prise sur le réel, qui cherchait donc à s'informer du monde réel, tel qu'il est dans sa diversité, sa complexité, et son adversité.
Le Monde est devenu un journal paroissial destiné à raffermir la foi et à élever l'âme, dont la rédaction idéologique a été confiée à un quarteron de gauchistes et de trotskistes reconvertis dans la défense de leur salariat et la lutte contre le nouveau Lucifer, Le Pen,
Le Salon du livre aura été une nouvelle occasion d'un déchaînement d'hystérie tel qu'on se demande si il y a une limite au délire et à la mauvaise foi. Nous y reviendrons, mais Le Monde d'une part, un certain nombres d'éditeurs et de représentants de la prétendue intelligentsia ont proféré de telles insanités à cette occasion que nous leur garantissons que l'organisation et la tenue du prochain salon du livre ne sera pas une sinécure. Il y aura du rififi avec les crapules démocrates staliniens
Mardi 13 mai, 16 heures. Nouvelle interruption. Je suis averti par téléphone que cinq policiers en civil viennent d'emmener au commissariat de Police M. Piscosci-Danesco, le courageux libraire de la Librairie Roumaine Antitotalitaire . Renseignements pris, ils agissaient en flagrant délit sur plainte d'une personne qui prétendait avoir été menacée d'une arme par le libraire! Les policiers sont d'ailleurs revenus perquisitionner la librairie à la recherche d'armes, et sont allés également perquisitionner son logement.
Lorsqu'un ami du libraire, qui se trouvait sur place au moment de l'interpellation m'a raconté les faits stupéfiants dont il avait été témoin, il m'a signalé un détail, auquel lui-même ne comprenait rien, et qui lui avait été dit par le libraire avant d'être embarqué, selon quoi la personne qui se disait avoir été menacée avait fait "toute une histoire autour du livre de Boukovsky". Ce détail me permettait de faire le lien avec une jeune femme jusqu'ici non identifiée qui était venue à plusieurs reprises, une fois seule, la plupart du temps accompagnée soit d'une, soit de trois personnes, se livrer à diverses menaces et provocations à la suite de la diffusion du livre de Roger Garaudy, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, et que je soupçonnais d'être l'instigatrice de divers graffiti et d'affichages injurieux, diffamatoires et mensongers effectués nuitamment à diverses reprises autour et sur la librairie et probablement du dernier pavé qui a étoilé la vitrine, ce qui avait contraint à installer un rideau de fer.
Cette charmante jeune démocrate était-elle également en relation avec le commando armé qui avait provoqué des dégâts considérables et blessé gravement le libraire? Ce n'est pas impossible, mais ce n'est pas certain non plus.
Par contre son implication dans le harcèlement répétitif dont la librairie est l'objet, et notamment dans les tracts et affichettes anonymes diffusés dans le quartier, est indiscutable, eu égard au nombre de ses interventions personnelles maintenant identifiées, et à la similitude d'inspiration et de formulation des injures, menaces diffamations verbales proférées avec le contenu des tracts anonymes.
J'avais pour ma part été témoin de trois interventions de la belle dans, ou devant, la librairie, dont la première, où il avait été question de Boukovsky, et chaque fois en l'absence du libraire.
Dès que j'ai soupçonné que la plaignante qui avait provoqué l'arrestation pouvait être la même personne, je me suis rendu au commissariat où l'on a refusé de m'entendre, sans que j'insiste beaucoup d'ailleurs, car j'étais pressé par le temps pour d'autres raisons. Mais cette visite m'a au moins permis de voir la plaignante au travers d'une porte vitrée dans l'entrée du commissariat et de l'identifier sans aucun doute.
M. Piscosci-Danesco a finalement été libéré vers 20 heures.
Le lendemain, mercredi 14 avril vers 10 heures, je me suis rendu à nouveau au commissariat en compagnie de M. Piscosci-Danesco. Lui, pour demander qu'on lui restitue le pistolet d'alarme qu'on lui avait indûment confisqué, et pour porter plainte contre les divers agissements de la demoiselle enfin identifiée, et moi pour être entendu dans le cadre de la procédure ouverte la veille par la plainte de ladite demoiselle.
Nous fûmes tout simplement éconduits par le lieutenant Maillard, chargé du dossier.
Que s'est-il réellement passé?
Mardi vers 14 heures, M. Piscosci-Danesco devisait avec un professeur d'université, client de la librairie. La porte était fermée, comme elle l'est en permanence depuis quelques mois, à la suite du harcèlement dont la librairie est l'objet et de l'agression sauvage dont il a été victime. Chaque client frappe donc, et on lui ouvre. Ceci afin d'éviter l'irruption d'un commando comparable à celui du 16 juillet 1996.
C'est évidemment une gêne considérable, psychologiquement et commercialement. Au surplus on était à une heure de fermeture de la librairie, qui normalement rouvre ses portes à 16 heures, lorsque se sont présentés deux jeunes hommes, à qui le libraire, qui s'apprêtait à sortir, a ouvert, sans refermer la porte, puisqu'il pensait sortir avec tout le monde immédiatement après avoir servi ces clients, qui avaient insisté en disant vouloir simplement un exemplaire du livre de Roger Garaudy.
Mais une fois entrés, ces jeunes hommes, à qui on avait ouvert en leur disant expressément que la librairie était fermée et que l'on était pressé, au lieu de prendre le livre et de partir, ont posé toutes sortes de questions en manifestant par leur comportement une volonté de s'incruster dans la librairie, en s'adressant au libraire sur un ton de plus en plus désobligeant.
C'est alors qu'entrèrent par la porte restée ouverte deux jeunes femmes, dont la future plaignante dont le visage était connu du libraire puisqu'elle s'était déjà manifestée par des menaces et des provocations diverses, indépendantes de celles dont j'avais été témoin.
Il est vite apparu que les deux jeunes hommes et les deux jeunes femmes se connaissaient et agissaient de concert. Leur comportement et leurs paroles ne tardèrent pas à dénoter une agressivité manifeste, où il fut notamment question du livre de Boukovsky, Jugement à Moscou, édité chez R. Laffont.
La future plaignante prétendait connaître l'auteur, et elle jugeait la présence de ce livre dans cette librairie intolérable! Le professeur d'université présent fit remarquer le caractère déplacé et choquant du comportement du groupe qui faisait explicitement monter la tension.
M.Piscoci-Danesco signifia qu'il était pour lui l'heure d'aller déjeuner et pria fermement tout le monde de sortir. Et comme le risque d'être débordé par un situation devenant rapidement incontrôlable était très réel, il sortit un pistolet d'alarme, dit Gum-Cogne, qui tire des balles en caoutchouc, en indiquant fermement d'un geste large la direction de la porte. Ce qui était clairement indiquer que si les quatre personnes ne partaient pas, elles s'exposaient à des ennuis.
Et les quatre personnes sortirent.
Et M. Piscoci-Danesco échangea quelques réflexions avec le professeur présent au sujet de l'intolérable pression qu'il devait subir en permanence, et sur la difficulté d'évaluer la réalité du risque que pouvait présenter chaque personne, et sur l'impudence et l'impunité dont jouissait aussi bien les membres des milices juives organisées que toutes sortes de zélotes sionistes.
Le libraire avait donc fait face à une situation difficile avec sang-froid. Il avait parfaitement maîtrisé la situation sans aucune violence. En particulier il avait utilisé son pistolet d'alarme de façon strictement dissuasive, sans même l'avoir braqué en direction de qui que se soit. Si bien qu'il partit déjeuner, puis faire diverses courses sans même imaginer que cet incident puisse avoir une suite...
Mais à peine rentré à la librairie, il était interpellé.
L'attitude de la police mérite d'être analysée.
Il est tout à fait normal que la police intervienne rapidement avec les moyens appropriés lorsque quelqu'un déclare avoir été menacé par une arme.
Lorsque l'arme est une arme de défense, chargée d'une balle de caoutchouc de faible puissance et qu'elle a été montrée par un commerçant qui a déjà fait l'objet de plusieurs agressions, il appartient certes à la police d'enregistrer les diverses dépositions, de recueillir tous éléments de faits et de circonstances et de transmettre au procureur... mais en la circonstance c'est faire preuve de partialité que de retenir une arme de septième catégorie, dont la détention est parfaitement légale dans un lieu privé ouvert au public, et de refuser ensuite d'enregistrer mon témoignage spontané qui me semble susceptible de jeter un éclairage particulier sur la personnalité de la prétendue victime, et sur le contexte général de toute l'affaire.
L'affaire suit donc son cours. Il est certain que ce quatuor agissant de concert avait prémédité une opération précise. Il est non moins certain que jamais aucun agresseur de révisionnistes n'a jamais été retrouvé, et que les noms des 13 individus interpellés devant le 12 rue d'Ulm au cours d'une manifestation qui fit 7 blessés parmi les policiers et qui portaient sur eux des battes de base-ball, des coups de poing américains, des revolvers à grenailles et des boules de pétanques, ont mystérieusement disparus des dossiers!
La vie est un long fleuve tranquille.
Les jours précédents, j'avais été informé au téléphone d'une autre affaire en cours de déroulement dans notre douce France. Je viens de recevoir ce compte rendu ce matin. Je laisse donc la parole à M. Lewkowicz:
Le vendredi 2 mai, en fin d'après midi, la gendarmerie de Chasseneuil me téléphone. On me demande si je peux passer le lendemain matin à 9 heures à la Gendarmerie de Chasseneuil. Je réponds OUI.
Le lendemain vers 9 heures, samedi 3 mai, j'arrive à la Gendarmerie de Chasseneuil. On m'informe que la personne qui va s'occuper de moi arrive d'Angoulême et qu'elle n'est pas encore là. On me demande de m'asseoir pour l'attendre.
Quelques minutes après, un gendarme arrive en voiture. De l'intérieur de la Gendarmerie, en voyant la voiture, un gendarme dit: "C'est la B.R."
Le gendarme venu d'Angoulême se présente en m'indiquant son grade et son nom, puis nous allons dans la salle de réunion. Il m'informe que je fais l'objet d'une enquête préliminaire ordonnée par le substitut du procureur de la république d'Angoulême à cause des lettres que j'ai envoyées à Madame LABBE. Il ouvre un dossier contenant les trois lettres que j'ai envoyées à Madame LABBE, à Maître Salvignac, et à Monsieur X.
Le gendarme m'explique qu'il va faire une perquisition à mon domicile, puis qu'il va procéder à une audition. Il m'explique que pour que la perquisition soit possible, il faut que j'écrive le texte suivant et que je le signe: "sachant que je puis m'opposer à la visite de mon domicile, je consens expressément à ce que vous y opériez des perquisitions et saisies que vous jugerez utiles à l'enquête en cours."
J'écris le texte, la date et je signe.
Nous quittons la Gendarmerie de Chasseneuil. Je monte dans la voiture du gendarme chargé de l'enquête. Nous sommes suivis par deux autres gendarmes dans une camionnette. Nous arrivons à mon domicile distant d'environ 10 kilomètres. Les trois gendarmes et moi-même entrons dans la maison, tandis que ma voisine et mon voisin regardent d'un air très étonné.
Le gendarme chargé de l'enquête constate qu'il y a beaucoup de livres concernant la Deuxième guerre mondiale. Il note quelques titres. Il constate qu'il y a beaucoup de cassette audio. Je lui explique que j'enregistre des émissions de Radio France-Culture.
Rien n'est saisi.
Nous remontons dans les voitures et nous revenons à la Gendarmerie de Chasseneuil.
Le Gendarme chargé de l'enquête et moi-même nous asseyons dans la salle de réunion. Les deux autres gendarmes retournent à leur bureau.
Le gendarme rédige sur un ordinateur portable un compte rendu de la perquisition qui vient d'être faite à mon domicile. Le compte rendu est court, clair et précis. Je le signe sans hésiter.
Puis nous passons à l'audition. Cette audition se compose de deux parties:
1./ Ma vie,
2./ le révisionnisme et les lettres à Mme LABBÉ
Concernant ma vie, les questions concernent ma famille, mes études, ma vie professionnelle passée, mes revenus, mes domiciles successifs, etc. C'est pour moi une épreuve pénible, car en un court instant je dois me remémorer des échecs et des mauvais souvenirs, et je dois les énumérer.
Puis nous passons au révisionnisme.
Le gendarme me demande comment je suis venu au révisionnisme. J'explique qu'en 1968 j'ai connu Pierre Guillaume dans sa librairie de la rue des Fossés Saint-Jacques. Puis j'ai perdu de vue Pierre Guillaume lorsqu'il a fermé sa librairie quelques années plus tard [fin 1972]. En 1991, j'ai appris que Pierre Guillaume avait ouvert une nouvelle librairie rue d'Ulm. J'ai décidé d'aller lui dire un petit bonjour dans sa nouvelle librairie. Arrivant au magasin, j'ai vu que la vitrine était brisée. Pierre Guillaume m'a expliqué que sa vitrine était brisée parce qu'il était révisionniste.
Très étonné par le comportement des adversaires du révisionnisme à l'égard de Pierre Guillaume, je décidais d'étudier la question. J'énumère les livres que j'ai lus dans le cadre de cette étude:
1) Le Bréviaire de la haine, de Léon Poliakov;
2) Mémoire en défense, de Robert Faurisson;
3) la thèse d'Henri Roques sur Kurt Gerstein;
4) la revue Les Annales d'histoire révisionniste.
J'ai oublié de signaler le livre de Serge Thion, Vérité historique ou vérité politique?que j'avais lu avant le livre de M. Faurisson. J'ai signalé au gendarme que le livre de Poliakov était anti-révisionniste.
Puis le gendarme me demande comment j'ai connu Vincent Reynouard. J'explique que j'ai connu Vincent Reynouard le 28 octobre 1992 dans la 11e chambre de la Cour d'appel du Tribunal de Paris, lors du procès de M. Robert Faurisson et du mensuel Le Choc du mois. (Note de l'AAARGH:voir à ce sujet deux textes de R.Faurisson, 1991 et 1992) Nous avons correspondu par lettre et par téléphone, et nous sommes devenus amis.
Puis nous en arrivons à la lettre à Mme LABBÉ. J'explique que lorsqu'il a eu des ennuis à la fin de l'année 1996 et au début de l'année 1997, Vincent Reynouard m'a tenu au courant, et il m'a signalé, entre autres choses, le fait suivant: une dame professeur de français, Mme LABBÉ, a dit à ses élèves que plusieurs personnes de sa famille avaient été déportées parce qu'elles étaient juives, et qu'elles sont mortes gazées dans des chambres à gaz, et elle a ajouté qu'il fallait enfermer M. Reynouard parce qu'il était fou.
Trois personnes de la famille de mon père ont été déportées parce qu'elles étaient juives, et elles sont mortes en déportation, comme ce fut le cas pour les personnes de la famille de Mme LABBÉ.
J'ai donc eu l'idée d'écrire à Mme LABBÉ afin d'établir un dialogue amical. Etant très conscient que ma lettre allait choquer Mme LABBÉ, j'ai pris la précaution de placer dans ma lettre deux fois le mot "pardon". J'ai posté la lettre le 28 janvier 1997. Le 4 février suivant, on me téléphone. Je décroche: c'est une dame qui se présente, Me Salvignac, avocate au barreau de Versailles, et qui me dit être "le conseil de Mme LABBÉ".
Elle me dit que Mme LABBÉ n'est pas contente de ma lettre négationniste. Elle me fait remarquer que j'écris "chambre à gaz homicide" et elle me pose la question: "Parce que d'après vous il y a des chambres à gaz qui ne sont pas homicides?".
Je réponds "Oui". Puis elle me conseille d'aller visiter les camps de concentration d'Auschwitz et du Struthof dans lesquels il y a des chambres à gaz. Je lui fais remarquer que si elle me fait un procès, il lui faudra apporter la preuve de l'existence des chambres à gaz homicides dans les camps de concentration allemands pendant la Deuxième guerre mondiale. Elle me répond: "Ne vous inquiétez pas, vous aurez des témoignages de poids." Et on s'est dit au revoir.
Le 13 février, j'ai envoyé une lettre à Me Salvignac, mais comme Me Salvignac avait refusé de me donner l'adresse de son cabinet, j'ai adressé cette lettre à Mme LABBÉ avec une lettre la priant de vouloir bien transmettre à son avocate.
Huit jours après l'appel de Me Salvignac, soit le 11 février, j'ai reçu un appel téléphonique anonyme d'un monsieur qui a refusé de se faire connaître. Le téléphone sonne. Je décroche. Le monsieur me dit : "M. Lewkowicz?", je réponds "Oui", il me dit " Vous m'avez écrit une lettre". Moi, tout étonné, je dis: "Je vous ai écrit une lettre?". Il me répond: "Oui, enfin à Mme LABBÉ.", Je réponds "Ah, oui", et il dit: "C'est tout ce que je voulais savoir, merci." et il m'a raccroché au nez. Le gendarme chargé de l'enquête me dit que c'est peut-être le mari de Mme LABBÉ. Je réponds par la négative et je lui explique que deux jours après l'envoi de la lettre à Me Salvignac, j'ai reçu un appel téléphonique du mari de Mme LABBÉ. Il s'est présenté et il m'a dit d'arrêter d'envoyer des lettres à sa femme. Il m'a dit que mes lettres étaient des torchons, et enfin que si je continuais à envoyer des lettres à sa femme il porterait plainte pour harcèlement.
Avant de raccrocher, il m'a traité de malade mental.
Le 23 janvier, j'ai décidé d'envoyer une lettre à l'auteur de l'appel téléphonique anonyme, et comme je ne connaissais ni son nom ni son adresse, j'ai envoyé la lettre à Mme LABBÉ en lui demandant de bien vouloir la transmettre à son destinataire.
Après les explications concernant le courrier, le gendarme me demande de préciser ma pensée au sujet des chambres à gaz qui n'étaient pas homicides. Je lui explique qu'il y avait dans les camps de concentration allemands des chambres à gaz qui servaient à désinfecter les vêtements afin d'éviter la maladie du typhus et j'ajoute que les Allemands n'ont jamais tué personne dans ces chambres à gaz d'épouillage. Le gendarme fait alors une remarque très pertinente en examinant attentivement les documents 16 et 17 du livre de Jean-Claude Pressac, Les Crématoires d'Auschwitz. Il me fait remarquer que vu les dimensions de ces chambres à gaz d'épouillage, on aurait pu y faire entrer plusieurs personnes et les gazer. Je réponds par l'affirmative, mais j'ajoute que tous les historiens, révisionnistes et anti-révisionnistes, tous les historiens donc, sont d'accord pour affirmer que les Allemands n'ont jamais tué personne dans ces chambres à gaz d'épouillage et de désinfection. [J'aurais pu ajouter que jamais aucun déporté, ni aucun témoin ne l'a jamais prétendu, et que l'on possède une vaste documentation sur ces installations sanitaires].
Enfin, le gendarme termine en disant que les propos contenus dans mes lettres tombent sous le coup de la loi du 29 juillet 1881, article 24 bis, modifiée par la loi n. 90-615 du 13 juillet 1990. Je lui réponds par l'affirmative, mais j'ajoute que je suis innocent vis-à-vis de cette loi, attendu que les chambres à gaz homicides n'ont pas existé.
L'audition se termine vers 14 heures. Une demi-heure avant la fin, un gendarme a eu la gentillesse de nous apporter deux cafés.
Je sors de la Gendarmerie après avoir dit au revoir aux deux gendarmes présents lors de la perquisition et au gendarme chargé de l'enquête.
Et maintenant voici le texte de la lettre à Mme LABBÉ, qui a provoqué cette "enquête préliminaire" et cette perquisition.
Henri Lewkowicz
Fontafie
16270 - GENOUILLAC 28 janvier 1997
à Mme LABBÉ Professeur de Français à Honfleur
Madame,
Je vous écris cette lettre parce que je suis un ami de Vincent Reynouard.
Cette lettre va peut-être vous contrarier et vous choquer, aussi je vous en demande pardon à l'avance. Vous avez dit à vos élèves que plusieurs personnes de votre famille ont été déportées parce qu'elles étaient juives, et vous avez précisé que ces personnes sont mortes gazées dans une chambre à gaz.
Vos élèves l'ont répété en dehors du lycée où vous enseignez, et de fil en aiguille, c'est finalement arrivé à M. Reynouard, qui à son tour me l'a fait savoir.
Il paraît que vous avez dit aussi qu'il faut enfermer M. Reynouard parce qu'il est fou.
Je me permets de vous écrire cette lettre parce que M. Reynouard est très peiné par vos paroles.
Je connais M. Reynouard depuis plusieurs années, et je puis vous assurer que c'est un brave garçon.
Comme vous pouvez le constater, j'ai un nom juif polonais, et lorsque j'ai connu Vincent Reynouard, je ne lui ai pas dit que je suis d'origine juive, et je ne lui ai pas dit que trois personnes de la famille de mon père sont mortes en déportation. J'ai attendu pour le lui révéler de savoir exactement à qui j'avais affaire, et je me suis très vite aperçu que Vincent Reynouard n'est ni raciste ni antisémite.
Dans votre famille, comme dans la famille de mon père, plusieurs personnes sont mortes en déportation.
Concernant la famille de mon père, voici les faits:
Le 16 juillet 1942, lors de la Grande Rafle du Vel d'hiv, le père, la mère et la grande soeur de mon père ont été arrêtés à Paris, à leur domicile, 6 rue Martel, dans le 10e arrondissement, parce qu'ils étaient juifs de nationalité polonaise.
Le jour même ils étaient internés dans le camp de Drancy (ils n'ont pas été au Vel d'hiv parce que la grande soeur de mon père était majeure.
Mon grand-père, Chemja Lewkowicz, a été déporté le 24 juillet 1942 (convoi n. 10).
Ma grand-mère, Ita-Perla Lewkowicz, née Rozenblum, et ma tante, Rywa Lewkowicz, ont été déportées le 18 septembre 1942 (convoi n. 34)
Ces trois personnes de la famille de mon père sont mortes en déportation.
J'ignore totalement la cause de leur décès, mais je suis sûr et certain que ces trois personnes de la famille de mon père ne sont pas mortes gazées dans une chambre à gaz.
Je sais que ce que vous venez de lire vous choque profondément, et je vous demande pardon.
Moi aussi j'ai cru pendant longtemps à l'existence des chambres à gaz homicides dans les camps de concentration allemands pendant la Deuxième guerre mondiale.
Aujourd'hui nous devons nous rendre à l'évidence:
-- Il n'existe aucun témoin ayant vu une ou plusieurs chambres à gaz homicides dans un ou plusieurs camps de concentration allemands pendant la deuxième guerre mondiale;
-- Il n'existe aucune preuve d'aucune sorte prouvant l'existence d'une ou plusieurs chambres à gaz homicides dans un ou plusieurs camps de concentration allemands pendant la Deuxième guerre mondiale.
Donc, en résumé:
-- absence totale de témoins;
--absence totale de preuves.
C'est pourquoi j'affirme qu'il n'a jamais existé aucune chambre à gaz homicide dans aucun camp de concentration allemand pendant la Deuxième guerre mondiale.
Les chambres à gaz, c'est un mensonge.
Le malheur de la déportation qui a frappé votre famille et qui a frappé la famille de mon père ne nous autorise pas à propager ce mensonge.
Bien au contraire, les descendants des victimes de la déportation ont le devoir de rétablir la vérité, et mon ami Vincent Reynouard est prêt à nous y aider.
Je connais bien Vincent Reynouard. C'est vraiment un très brave type. Le sentiment de rancune lui est complètement étranger et je suis sûr qu'il ne vous en veut pas du tout pour ce que vous avez dit à ses élèves à son sujet.
Le seul souhait de Vincent Reynouard est d'engager avec vous un dialogue amical est constructif sur l'histoire de la déportation et sur la question des chambres à gaz.
Est-ce que vous acceptez ce dialogue avec Vincent Reynouard qui est un enseignant comme vous, donc un collègue ?
Espérant que vous voudrez bien répondre à ma lettre, ou bien me téléphoner,
et en vous remerciant à l'avance,
je vous prie de bien vouloir agréer, Madame, l'expression de mes respectueuses salutations.
signé: H. Lewkowicz
Cette affaire n'est pas terminée. Elle prouve en tout cas que le révisionnisme historique n'est pas près de quitter l'actualité et les feux de la rampe médiatique dans les années à venir, en dépit de l'extraordinaire complicité des médiats pour cacher la censure et la chasse aux sorcières dont les révisionnistes sont l'objet et l'unanimité du personnel politique servile pour feindre de ne pas s'apercevoir du rétablissement de la censure en France.
En fait ce sont les zélotes hystériques tels cette Mme LABBÉ, qui ne connaissent rien au dossier historiographique, qui sont les meilleurs alliés des révisionnistes.
En faisant des vagues au moment où les historiens officiels savent qu'ils auraient tout intérêt à se faire discrets sur la question précise des chambres a gaz et qu'il vaudrait mieux pour eux se limiter à la gestion spectaculaire de l'émotion et à des opérations de pataphysique holocaustique du type Goldhagen, Mme LABBÉ fait exactement ce qu'il faut pour répandre jusqu'en des provinces reculées de la France profonde le virus du révisionnisme historique et pour offrir à la vieille taupe ce qui lui manque le plus...
En tout cas et en attendant les suites prometteuses dans cette région pour le révisionnisme historique, cette affaire présente des particularités assez terrifiantes.
A la suite d'une lettre privée, parfaitement correcte, courtoise, et polie, à laquelle Mme LABBE pouvait choisir de ne pas répondre, ou de répondre qu'on veuille bien lui fiche la paix, M. Lewkowicz reçoit un coup de téléphone d'une dame qui se présente: Me Salvignac, du barreau de Versailles, mais refuse de donner son adresse!
Il reçoit un coup de téléphone injurieux et discourtois du mari de Mme LABBE, qui a la correction néanmoins de se présenter et d'assumer ses paroles.
Il reçoit un appel téléphonique d'un M. X, qui ne se présente pas !...(mais M. Lewkowicz a cru reconnaître la voix du célèbre éditeur de Jean-Claude Pressac).
Mais c'est M. Lewkowicz qui est l'objet d'une enquête préliminaire à l'initiative du parquet d'Angoulême!, alors que la loi scélérate dite Fabius-Gayssot réprime la contestation publique de l'existence d'un ou plusieurs crime contre l'humanité...etc.
Le procureur, dans ces conditions, semble bien faire du zèle et aller bien au delà de ce qu'autorise la loi en acceptant d'ouvrir une enquête préliminaire sur des charges aussi faibles. Mais il aura probablement suffi d'agiter le spectre du révisionnisme pour provoquer la sidération du magistrat.
Au surplus, M. Lewkowicz semble bien avoir été victime d'une véritable provocation. Ignorant totalement les règles de procédure et les habitudes judiciaires, il ne s'est pas méfié, or, renseignement pris auprès de l'ordre des avocats du barreau de Versailles, il n'existe aucun avocat répondant au nom de Salvignac!
Dernière minute. Il existe à Versailles une avocate, Me Gisèle Chalvignac, qui figure sur le Minitel. Mais cette personne, appelée au téléphone par M. Lewkowicz, déclare ne pas être informée de toute cette affaire.
Mais, ultime rebondissement, lors d'un nouvel appel à Me Gisèle Chalvignac, M. Lewkowicz s'entendit répondre cette fois par Me Gisèle Chalvignac, qu'elle était bel et bien conseil de Madame LABBE, et qu'à ce titre la déontologie lui interdisait de communiquer directement avec M. Lewkowicz, à qui il appartenait de désigner son propre avocat.
Me Gisèle Chalvignac prétendait, sans rire, à M. Lewkowicz interloqué, que lors de la précédente conversation, elle n'avait pas fait le rapprochement entre les interrogations de M. Lewkowicz et l'affaire de Mme LABBÉ, sa cliente!
Et c'est ainsi que ni Mme LABBÉ, ni Me Chalvignac, ni M. X ne portent la responsabilité de la persécution de M. Lewkowicz, seule la justice républicaine serait responsable en la personne du substitut du procureur d'Angoulême!
De même est-il de bon ton d'estimer que les Romains seuls, et non pas le Grand Sanhédrin, porteraient la responsabilité de la crucifixion de Jésus.
C'est en tout cas l'opinion complaisante de Me Varaut, avocat de Maurice Papon.
A ce sujet on lira avec profit Les 3 procès de Jésus, par Olivier Krafft. Ce texte fait le point définitif et constitue une analyse exceptionnellement rigoureuse du sens du récit évangélique de la Passion du Christ.
D'aucuns s'étonneront de voir ici la Vieille Taupe recommander une telle lecture.
Notre préoccupation n'est pas religieuse. Mais le récit évangélique, indépendamment même de toute croyance religieuse, par l'importance et la profondeur de l'influence qu'il à exercé historiquement, révèle une perspicacité anthropologique à laquelle nous devons être attentif.
Le récit de la passion du Christ met en scène dans une société dominée spirituellement par le judaisme, c'est-à-dire par un ethnocentrisme, la genèse d'un bouc émissaire accusé de blasphème par les autorités représentatives du peuple juif et l'utilisation de la justice pénale (romaine) pour obtenir la mise à mort de l'anathème.
Le récit évangélique constitue la trace de l'irruption dans la société juive ethnocentrique d'un messianisme universaliste représenté par le Christ, qui entre en conflit avec les autorités juives.
Alors que "nous autres civilisations savons maintenant que nous sommes mortelles", la communauté juive est particulièrement fière d'avoir su conserver sa continuité et son identité à travers trois mille ans de vicissitudes historiques. La Vieille Taupe confirme. Aussi ce qui nous importe dans le récit évangélique, c'est moins son historicité que l'actualité, je dis bien l'actualité, des mécanismes anthropologiques qui y sont mis en scène.
Et donc l'actualité de la résistance nécessaire.
L'incapacité d'écrire qui a frappé la Vieille Taupe depuis deux mois, en dépit de l'abondance de la matière et parfois de l'urgence, n'est pas due à la désespérance.
Dans une certaine mesure, c'est même le contraire. Jamais depuis dix-huit ans autant d'opportunités ne s'étaient ouvertes devant les révisionnistes. L'hystérie atteinte par la répression, notamment en Allemagne, même si elle donne le vertige, signale le désarroi des grands prêtres de la religion de l'holocauste, et à quelles extrémités ils en sont réduits pour empêcher l'effondrement du mythe.
J'ai donc été entraîné par la situation (par ma nature diront certains) à prendre une multiplicité d'initiatives qui se sont révélées très positives, en particuliers les multiples diffusions publiques de tracts, dont trois fois au salon du livre, et au coeur d'une la manif anti-Le Pen, boulevard St Michel! Mais bien que ces initiatives aient été de pleins succès (mais il faut mouiller sa chemise) elles n'ont pas entraîné d'imitateurs, ni fait boule de neige.
Pourquoi le tract sur Toubon (par exemple) n'est-il pas distribué au coin des rues et à la terrasse des cafés dans le XIIIe (où il est candidat) si je ne le distribue pas moi-même? Toujours est-il que...la frustration s'est manifestée par une quasi impossibilité d'écrire.
Mais tout vient à point à qui sait attendre!
(surtout à qui sait attendre aussi longtemps qu'il le faut, mais en continuant à se battre sur tous les fronts)
Le Dimanche 18 décembre 1997, jour de la Pentecôte, se tenait le traditionnel congrès de l'Union des Athées, au cours duquel j'ai eu la révélation d'un miracle :
La conversion de Christian Eyschen, Secrétaire général de la Libre Pensée... aux principes de la pensée libre!
Ce miracle, auquel je ne suis pas totalement étranger, prouve que Dieu à besoin des hommes pour réaliser sa providence, et même qu'il a besoin du diable pour éprouver les hommes.
Les textes que l'on va lire sont extraits du bulletin intérieur, réservé aux adhérents de la L.P., inclus dans la livraison n. 421 de La Raison, mai 1997. (Voir ci-dessous, à la fin du bulletin. Nous publions sur deux pages recto-verso pour faciliter les photocopies).
La lecture sera d'autant plus savoureuse si l'on songe que le 27 mai 1997 se déroulera le procès en appel qui m'oppose à la publication La Raison pour refus de publication de mon "droit de réponse" En première instance, le tribunal avait donné raison à La Raison!
J'avais fait appel de ce jugement qui, en plus de tout, me condamnait à verser 8000,00 fr. à La Raison, et j'avais démonté point par point les attendus du tribunal dans mes conclusions d'appel (voir bulletin n° 3, septembre 96).
Après être restée silencieuses pendant des mois et n'avoir pas même constitué avoué, ce qui laissait entendre qu'elle se désintéressait de la cause, la L.P. s'était finalement constituée, en la personne du directeur de La Raison, Joseph Berny, et avait déposé des conclusions en réplique. Ces conclusions invoquent la seule loi qui était susceptible de justifier sur le plan légal, un refus d'insertion: la loi Gayssot.
Il est amusant de considérer qu'a l'origine, fin 1994, il y a une tentative de ma part, dans une solitude et un isolement total, avant l'explosion de l'affaire Garaudy, d'introduire un débat dans la L.P. sur le livre de Jean-Claude Pressac. Ce qui aboutit au communiqué anathème du 9 mai 1995, et à mon droit de réponse, destiné dans mon esprit à contribuer à ouvrir une toute petite porte dans une toute petite boutique très marginale.
Le hourvari médiatique de l'affaire Garaudy-abbé Pierre relègue ces tentatives aux oubliettes, et les exploits cynégétiques dans la chasse aux sorcières révisionnistes de Joseph Berny, de Me Maisonneuve, et du tribunal de Paris, apparaissent dès lors un peu dérisoires, puisque tous ces efforts pour empêcher le diable de s'exprimer dans une "tribune" assez confidentielle, n'ont rien empêché.
La Vieille Taupe dispose aujourd'hui d'une notoriété bien supérieure et se soucie comme d'une guigne de publier un droit de réponse dans La Raison. Mais, outre la question de principe, ce ne sont pas seulement les lecteurs de La Raison qui sont en cause, c'est la Justice elle-même, par le jugement en première instance qui montre qu'elle a prêté main forte, et en dépit du droit, à une entreprise de diffamation et de censure.
Cela ne signifie nullement que je sois certain de gagner en appel. On ne peut exclure la sidération des magistrats... et que ceux-là n'aient pas encore été atteints par les premières ondes sismiques du tremblement de terre qui commence mais d'ores et déjà il est certain que si la Cour donnait finalement raison aux censeurs, elle ne ferait que rendre manifeste la persécution dont nous avons été et sommes victimes, sans pouvoir rien empêcher, puisque tous les objectifs que je m'étais donné en écrivant mon "droit de réponse" sont atteints et même largement dépassés.
Un arrêt en faveur de la L.P. justifiant la censure à l'aide de la loi Gayssot ne pourrait qu'aggraver la confusion de la L.P.
En tout cas nous attendons l'arrêt de la cour d'appel pour réaliser l'édition définitive de notre brochure sur la Libre Pensée et sur toute cette affaire. La Vieille Taupe a bien l'intention de participer au débat qui s'annonce.
Dernière minute: A l'audience du 27 mai, nous avons appris la mort de Joseph Berny, directeur de publication de La Raison, et son remplacement par un certain J. Salamero. Le procès a donc été repoussé à une date ultérieure.
Moins d'une semaine après la diffusion, sur Internet notamment, de la dernière circulaire de la Vieille Taupe, mais sans que nous puissions y voir une relation de cause à effet, le juge Brugière a rendu une ordonnance de restitution de tout son matériel informatique au Dr Jawad Bashara. Le matériel a donc été restitué au complet, à l'exception, hélas d'un câble comportant un petit boîtier informatique nécessaire pour le fonctionnement alternatif de l'ordinateur en arabe et en Français. Ce câble ne peut être obtenu du fabricant qu'en rachetant la totalité du logiciel de conversion. Mais en dépit du coût, cela a paru préférable, plutôt que d'affronter les lenteurs d'une récupération administrative. En tout cas, le Dr Bashara a pu se remettre au travail. Si aucun médiat en France ne s'est fait l'écho de sa mésaventure et de l'existence d'un comité de soutien, par contre cette affaire n'est pas passée inaperçue dans les pays arabes et musulmans, et chez les musulmans en France!
En tout cas, la deuxième édition en arabe du livre de Jurgen Graf, traduit par Jawad Bashara, est présente au Salon du livre arabe qui se tient à l'Institut du Monde Arabe du 23 au 28 mai 1997., ainsi que le livre de Roger Garaudy, Les Mythes fondateurs..., en arabe et en français.
A ce propos, les éditions de ce livre continuent à se multiplier. Après la traduction russe, la traduction polonaise est parue. On annonce l'édition roumaine, l'édition serbo-croate, l'édition espagnole. L'édition américaine est parue sans la préface du rabbin Elmer Berger, qui est mort subitement, à l'age de 97 ans, avant d'en avoir terminé la rédaction.
En France, ce sont maintenant 30.000 exemplaires qui circulent, en dépit du boycott de tous les réseaux de librairies bien pensantes. Et le procès La Vieille Taupe et de Roger Garaudy sera l'occasion de nouvelles initiatives pour assurer la promotion de ce livre.
Nous avions longtemps cru ce procès enlisé dans la procédure et nous pensions que le Pouvoir essaierait de s'en débarrasser d'une façon ou de l'autre, une fois l'effet d'annonce obtenu. Or le juge d'instruction Stéphan a rendu son ordonnance, et le procès vient à l'audience de fixation le 29 mai.
C'est à cette audience que sera fixée la date du procès.
Dernière Minute: L'audience de plaidoirie est fixée au:
Puisque nous sommes dans les procès, signalons, pour finir que le procès du professeur Faurisson, venu à l'audience de la 17. chambre le 6 juin, a été renvoyé sur demande de M. Delcroix. L'audience est fixée au 25 septembre 1997. [voir le récit de l'AAARGH à cette date]
Roger Garaudy vient de publier aux éditions Vent du Large un nouvel ouvrage qui devrait faire du bruit: Les Etats-Unis, Avant-Garde de la Décadence. Ce livre est diffusé par DEFI (Diffusion des Editeurs Français Indépendants 6, rue de Beaune 75007 Paris. Tel: 01 41 12 10 76. Cette indication est destinée à être communiquée aux libraires susceptibles d'être intéressés). Mais le livre est bien sur disponible sur place et par correspondance à la Librairie Roumaine. Il est également disponible par correspondance à La Vieille Taupe, au prix de 100,00 F (net franco de port, chèque à l'ordre de P Guillaume).
Ce livre aborde trop de sujets fondamentaux pour que nous puissions les discuter ici.
Signalons cependant un point important où l'analyse de la Vieille Taupe diverge complètement de celle de Roger Garaudy. Il s'agit de l'articulation Fascisme-Antifascisme et du bilan de la révolution bolchevique et des régimes léninistes et staliniens. Contrairement à Roger Garaudy, nous pensons que ce sont la monstrueuse évolution vers le stalinisme du régime russe et la démoralisation et dénaturation complète du mouvement ouvrier qui en sont résultées qui ont créé les conditions de la montée du fascisme et du nazisme, qui ne peut absolument pas s'expliquer autrement. Le stalinisme avait totalement détruit le mouvement ouvrier et institué une monstrueuse dictature SUR le prolétariat, bien avant l'apparition du Socialisme-National hitlérien. Pour la Vieille Taupe, l'antifascisme constitue la mystification suprême, dès l'origine. C'est l'antifascisme qui a scellé l'alliance entre le capitalisme occidental et le capitalisme bureaucratique stalinien en vue de la domestication de l'espèce humaine et de l'extermination de tout ce qui résistait.
Cette divergence de la VT avec Roger Garaudy ne diminue en rien notre admiration pour le travail de démythification auquel il se livre actuellement, et notre reconnaissance. Le livre Les Mythes fondateurs, et la brochure Droit de réponse demeurent aujourd'hui les armes les plus efficaces dont nous disposions pour faire bouger les choses, c'est à dire pour commencer à faire réfléchir dans les milieux qui nous sont complètement hostiles. Ce sont des textes stratégiques. Une majorité de Français croit peut-être actuellement que ces textes sont interdits! Il faut les détromper et les faire acquérir par l'intermédiaire de la Librairie Roumaine, et il faut organiser des distributions publiques de tracts et de brochures (nous contacter).
Cela constituera la meilleure préparation possible pour les procès à venir.
Le tribunal administratif vient de rendre son jugement dans le recours engagé par le colonel Gaujac contre la décision du ministre de la Défense de l'époque (février 1994) François Léotard, de le limoger dans l'instant de son poste de Chef du service historique de l'armée à la suite d'une note parfaitement anodine émise par ce service sur l'Affaire Dreyfus, à la demande du SIRPA, et publiée dans Sirpa actualité (voir La Vieille Taupe n.3, pages 214 à 219). Le contenu de cette note avait déplu au ministre, zélote de la mémoire unilatérale et adepte de la vérité historique imposée par mesure administrative.
Le tribunal a purement est simplement annulé la décision du Ministre. Ce qui donne au Colonel Gaujac le droit d'être réintégré dans son poste ou lui ouvre droit à réparations!
L'affaire Aubrac revêt, pour le révisionnisme, une importance décisive. C'est un ressort essentiel qui vient de casser dans les mythes de la résistance, ce qui ouvre la voie au travail de l'histoire et de la vérité.
Sainte Lucie s'est pris les pieds dans le tapis en pleine Assomption! Et cela en dépit de l'aide considérable fournie par les médiats, le gouvernement Juppé et le premier ministre lui-même pour les cérémonies de béatification spectaculaire.
Lucie et Raymond Aubrac étaient, avant, pendant et après la guerre, des agents staliniens stipendiés et Raymond (Samuel) faisait partie de cette nébuleuse et influente direction judéo-stalinienne occulte dont le rôle commence à peine à être dévoilé.
Mais le plus important c'est qu'à l'occasion de cette affaire, et des polémiques autour du livre de Gérard Chauvy, Aubrac, Lyon 1943, le front judéo-gaullo-stalinien a explosé et chacun s'est remis à réfléchir pour son propre compte.
La mise en question du récit officiel du massacre d'Oradour qui pulvérise une autre saint-sulpicerie résistantialiste arrive donc à point nommé. Il est remarquable que les premières réactions officielles à Oradour auront été de réclamer l'interdiction du livre de Vincent Reynouard, puis, exactement comme Raymond Samuel, de répondre, pour se débarrasser des questions embarrassantes: "Ce sont les révisionnistes-négationnistes qui disent cela" Mais le truc ne marche plus. Les questions demeurent.
Certes l'hystérie anti-révisionniste et la répression continuent à s'accroître en intensité au fur et à mesure que s'accroissent les inquiétudes des gardiens du Temple, mais elles diminuent en efficacité. Tout ce que parviendront à obtenir les zélotes de la censure c'est la généralisation des interrogations, et cette généralisation leur sera fatale. Ca craque de toute part.
Il est significatif que pour prendre la défense des époux Aubrac dans le but de préserver la mythologie résistantialiste du travail de l'histoire, Le Monde n'ait rien trouvé de mieux que la plume d'un idéologue fatigué et discrédité, lui-même ex sous-marin stalinien, l'écrivain(t) Gilles Perrault. Aucune personnalité de la résistance authentique ne s'y est aventuré.
Plus significatif encore, toujours dans le journal paroissial de l'antifascisme, Le Monde des livres du 23 mai 97, Vidal-Naquet, le théologien de la censure, présente deux livres sous le titre "Les intellectuels et la Shoah". Le premier de ces livres: Jean-François Forges, Eduquer contre Auschwitz. Histoire et Mémoire, constitue une bonne illustration des contorsions intellectuelles auxquelles les pédagogues doivent se livrer pour essayer de préserver les enseignements de la Mémoire (c'est à dire cinquante ans de propagande et de mensonge des vainqueurs) du travail inexorable de l'histoire.
A l'occasion de ce compte rendu, Vidal-Naquet promulgue le nouveau CREDO hors duquel il n'y a pas de salut. Par rapport aux CREDOS antérieurs, on rajoutera une pincée de Goldhagen, mais point trop n'en faut. On notera que le Drang nach Osten des morts auquel on avait assisté au fur et à mesure que la recherche historique élucidait les camps de l'Ouest, est terminé. Les chambres à gaz se voient amputées de la moitié de leurs victimes, qui sont transférées à la Wehrrmacht. Parallèlement la responsabilité du Génocide-Holocauste-Shoah pèse un peu moins sur Hitler et les "Nazis" et un peu plus sur les Allemands de base et sur le peuple allemand tout entier, avant de peser, ce sera le prochain CREDO, entièrement et rétroactivement sur les révisionnistes!
Mais la phrase décisive est celle-ci:
"L'immense mérite de Jean-François Forges est de tenir tous les fils du drame. Il ne refuse pas les aspects techniques de l'exécution par le gaz tels qu'ils ont été étudiés par Jean-Claude Pressac"
On sait que Vidal-Naquet a tenu Pressac sur les fonds baptismaux de la recherche historique (colloque de 1982 à la Sorbonne) à la suite de quoi Pressac est devenu l'expert du couple Klarsfeld et du CNRS.
Mais à la suite de la publication aux éditions du CNRS du livre Les Crématoires d'Auschwitz. La Machinerie du meurtre de masse, Vidal-Naquet a rompu tous les ponts avec Pressac, à qui il a envoyé une lettre de rupture et d'injures.
Connaissant Vidal-Naquet , et nous le connaissons bien, si il cite ici Pressac, c'est qu'il ne peut absolument pas faire autrement. C'est donc la confirmation que pour le Pape et le stratège de l'antirévisionnisme hystérique/historique, le livre de Pressac sur Les Crématoires d'Auschwitz constitue un pilier absolument indispensable à l'échafaudage holocaustique tel qu'il subsiste aujourd'hui.
Vidal est donc contraint dans son rôle pastoral de Pape et de stratège, d'en référer à un ouvrage sur lequel, en tant qu'historien, Naquet sait parfaitement à quoi s'en tenir. Il sait qu'une lecture attentive du livre de Pressac anéantit la doctrine que doit soutenir Vidal dans son rôle de pasteur.
A cet égard, le texte A-t-on lu Pressac? Ou Pressac, mode d'emploi, a été adressé à une centaine d'avocats, d'éditeurs, de scientifique. Il circule sous forme de photocopie dans La Libre Pensée. Il a été publié sous forme de brochure sous le titre: De la misère intellectuelle en milieu universitaire, et notamment dans la corporation des historiens. Véridique rapport sur un exemple consternant d'aveuglement collectif et de cuistrerie prétentieuse impliquant en leur fonction d'état des personnalités représentatives susceptibles en l'absence de réaction d'attirer le discrédit et la déconsidération sur l'ensemble de la classe intellectuelle. [il est sur le site de l'AAARGH]Il a été traduit en italien et publié par les éditions Graphos. Il sème la perturbation dans les milieux où il circule... Mais jusqu'ici il n'a pas fait l'objet de la moindre tentative de réfutation. Silence total...
Il y a fort à parier que l'irruption publique de ce texte dans les médiats, et le début d'une véritable discussion du livre de Pressac, sera le signal du début de la débandade holocaustique. La Vieille Taupe programme donc une réédition de ce texte, au bon moment. Notez qu'il est actuellement disponible sur internet:
(www.abbc.com/aaargh/fran.html/archVT/archVTdm.html)
Nous ne lirons pas non plus le deuxième livre que présente Naquet- Vidal: L'Histoire déchirée. Essais sur Auschwitz et les intellectuels d'Enzo Traverso, pour la raison que nous savons tout sur Auschwitz et que nous n'attendons plus rien des intellectuels, et pour la raison supplémentaire que nous avons lu un précédent livre d'Enzo Traverso intitulé Les Marxistes et la question juive.
Le livre est plutôt bien documenté et expose assez correctement ce que furent les positions diverses de divers "marxistes" sur la question juive sans même parvenir à comprendre et à exposer à quel point Marx n'était justement pas marxiste! Or Marx a écrit un texte sur la question juive qui a l'avantage d'être clair et qui se conclut par cette phrase : "L'émancipation humaine du juif, c'est l'émancipation de l'humanité du judaisme"
Pour ne pas comprendre le sens de cette phrase, il faut être un intellectuel et il faut avoir fait des études..., de marxologie si possible.!
Pour sa part, la Vieille Taupe, qui comme Marx n'est pas marxiste, milite en faveur de l'émancipation humaine des juifs, quand aux "marxistes"... tous ceux que nous connaissons, sans exception, militent en faveur de la soumission de l'humanité à la police juive de la pensée...
Le procès intenté en Suisse, canton de Vaud, contre M. Aldo Ferraglia, le libraire qui avait assuré la diffusion du livre de Roger Garaudy se déroulera du 1er au 5 décembre. Le jugement devrait être rendu le 8 décembre. Roger Garaudy ira témoigner en personne. Ce procès est assuré d'avoir en Suisse et à l'échelle internationale un retentissement considérable. Attention, la librairie a déménagé. La nouvelle adresse est: LibreR, rue de l'Eglise, 90 -- CH - 1680 ROMONT . Suisse
M. Lundi, libraire à Bordeaux, s'est vu condamné en appel, sur appel a minima du parquet, à 10 mois de prison avec sursis, et 15.000,00 F d'amende pour avoir eu dans ses rayons des exemplaires des Annales d'histoire Révisionniste et de la Revue d'histoire révisionniste. Le plus curieux est que ces revues sont interdites à la vente aux mineurs et à la publicité à la suite des amendements scélérats d'Albin Chalandon à la loi sur la toxicomanie (!) mais ne sont nullement interdites à la vente. Toute cette affaire, qui dévoile l'acharnement répressif de la Cour de Bordeaux dure depuis des années et fourmille d'irrégularités procédurales de toutes sortes. Mais cette lourde condamnation s'explique surtout par le fait que l'avocat de M. Lundi ne connaissant rigoureusement rien au révisionnisme, n'a soulevé aucun problème de fond. Le fait d'adopter un profil bas n'a pas évité la sanction mais a fait perdre une bonne occasion de bousculer l'épais conformisme de la magistrature de la capitale aquitaine, qui cependant ne perd rien pour attendre.
Il semble qu'il soit surtout suspect de n'avoir pas pris pour paroles d'évangile les conférences d'endoctrinement à la Maimouare réalisées par Mme Christiane Cabalé, ancienne déportée à Ravensbruck. Ce qui devait entraîner, avec une touchante spontanéité, l'intervention de M. Jean-Claude Salomon, président départemental de la FCPE, puis du Rectorat. La police de la pensée s'est mise au travail.
A voir les différents récits recueillis, et les accusations médiatiques, comme dans l'affaire Reynouard, on comprend soudain que la genèse des procès staliniens qui, de loin, paraît si mystérieuse, relève de mécanismes anthropologiques universels.
Mais là où les choses se corsent, c'est que dans l'affaire Reynouard, la commission de discipline de l'Education Nationale avait pu, avec une touchante unanimité, faire l'impasse sur le fond de la question historique en se réfugiant derrière le fait indiscutable que Vincent Reynouard avait été plusieurs fois lourdement condamné par les tribunaux.
Rien de tel dans le cas de M. Michel Adam. La commission de discipline ne pourra donc pas éviter d'étudier les faits et gestes, les dits et les écrits, de ce professeur certifié en sciences et en histoire. L'épineuse question des droits et des devoirs du professeur d'histoire, de la liberté de recherche et d'enseignement, risque fort de déboucher sur une mise en cause de l'obligation d'enseigner le mensonge...
A peine l' ex- ministre venait-il de se donner le ridicule de révoquer un excellent professeur de mathématique au motif qu'il serait moins bon historien que ce professeur publie sur le massacre d'Oradour un livre d'histoire qui donne déjà du fil à retordre aux meilleurs historiens!
Le nouveau ministre et futur ex-ministre se retrouve dans une situation plus difficile encore, avec un nouveau pétard dans la main.
D'autant plus qu'il avait déjà eu à connaître de cette épineuse question du révisionnisme alors qu'il était haut-fonctionnaire sous le ministère de Lionel Jospin, pendant lequel ces affaires avaient été traitées sans courage excessif face à la meute, mais avec un certain doigté (personne n'avait été révoqué).
Le nouveau ministre a une formation scientifique réelle, qui ne le prémunit certes pas contre les emballements idéologiques, mais cette formation peut lui éviter de prendre des vessies pour des lanternes. Les temps ne seraient-ils venus de désamienter les chambres idéologiques?
Et maintenant un peu d'intendance.
Le présent bulletin avait été prévu initialement pour mars 1997 et devait clore les abonnements souscrits jusqu'au n° 4.
Les étiquettes adresses, qui sont collées sur les enveloppes depuis deux mois ne tiennent donc pas compte des réabonnements enregistrés depuis.
Attention, si l'étiquette adresse porte le n° 4 et si vous ne vous êtes pas réabonné récemment, ce bulletin est la dernière publication que vous recevrez de la Vieille Taupe.
Vous n'avez donc pas reçu le livre de Vincent Reynouard, Le Massacre d'Oradour. Un demi-siècle de mise en scène? qui constitue un numéro triple, correspondant aux numéro 5, 6, 7, de l'abonnement. Vous avez donc la possibilité, soit de vous procurer ce livre au prix de 190,00F, soit de vous réabonner. Dans ce cas vous recevrez immédiatement le livre de Vincent Reynouard, et la Vieille Taupe enregistrera votre abonnement jusqu'au n. 9 inclus, ce qui vous permet d'obtenir des livres exceptionnels à un prix exceptionnel, et d'être informé épisodiquement de nos activités.
Si vous étiez abonnés jusqu'au n° 5, vous avez reçu le livre de Vincent Reynouard. Nous vous demandons de vous réabonner au plus vite, et nous enregistrerons votre abonnement jusqu'au n° 11 inclus. Attention, faute de réabonnement ce bulletin sera la dernière publication que vous recevrez de la Vieille Taupe.
En dépit des frais postaux (la VT ne dispose d'aucune des réductions accordées aux périodiques normaux) la Vieille Taupe a assuré à ses abonnés, pour 250,00 F, des prestations considérables et sans équivalent. Mais nous avons financièrement, psychologiquement et moralement besoin de votre aide et de votre soutien. Nous avons des projets de routages spécifiques pour préparer la série des procès de la rentrée. (A ce propos, notre dernier envoi aux directeurs d'école de Paris n'est pas passé inaperçu, mais après tout le tintamarre fait dans les médiats, toutes les plaintes annoncées sont tombées à l'eau... Et nous préparons cent fois mieux!)
Ce sont les abonnements qui permettent à la Vieille Taupe de continuer son travail, et qui permettent de faire circuler les informations. Il faut donc que tous nos amis incitent autour d'eux à s'abonner. La bataille décisive pour la liberté d'expression approche.
Il me reste maintenant à m'excuser auprès de tous les amis de la Vieille Taupe pour le désordre de cette circulaire, rédigée de bric et de broc, mais que l'urgence et les circonstances me conduisent à envoyer tel quel, et surtout auprès de ceux dont j'ai laissé les questions ou les critiques sans réponse. Je sollicite leur indulgence. De nombreux sujets n'ont pu être abordé du fait du harcèlement permanent que nous subissons et dont cette circulaire n'évoque qu'une partie. La Vieille Taupe a besoin d'un peu de vacances.
"I have done my duty, and I hope everybody will do the same" et "merde" pour le Roi d'Angleterre qui nous a déclaré la guerre!
P. G.
Dans le n° 402 de La Raison et à l'occasion du procès en cours contre P. Guillaume, la Fédération nationale de la Libre Pensée a pris position contre les historiens révisionnistes, en condamnant fermement leur tentative de réécrire l'Histoire ", les accusant de "tenter de dédouaner le nazisme et ses complices de leurs crimes contre l'Humanité".
Gaspard Angeleri, membre de la L.P. depuis 1964, vice-président de la fédération 06, n'accepte pas que la Fédération nationale adopte officiellement cette position, comme si elle reflétait l'opinion de tous ses membres.
Avant d'envisager de démissionner, par la présente annonce il exprime le souhait:
1 - que les libres penseurs qui partagent son point de vue veuillent bien le lui faire savoir. Le but serait de nous compter pour voir si nous représentons plus qu'une minorité négligeable;
2 - que ceux qui voudraient connaître les raisons de l'attitude de G. Angeleri lui fassent la faveur de les lui demander. Il se fera un devoir de répondre à chacun. Son adresse: G. Angeleri -B. P. 152 - 06406 Cannes Cedex.
*********
RÉPONSE Mon très cher camarade,
J'ai bien reçu ta lettre du 28 janvier et t'en remercie pour sa franchise. Comme il se doit, j'ai soumis celle-ci au Bureau exécutif de la Fédération nationale, pour que nous puissions en débattre et voir ce qu'il convenait de faire. Cette réponse est donc collective.
En réponse à tes questions précises, je puis t'apporter les réponses suivantes:
1.) Pour être membre de la Libre Pensée, il faut souscrire à la déclaration de principes (article 2 des statuts), s'engager à des funérailles civiles, ne pas faire faire des cérémonies religieuses à ses enfants mineurs et acquitter sa cotisation annuelle. Ce sont là les seules conditions imposées aux libres penseurs qui adhèrent à la Fédération nationale. La condamnation des thèses des négateurs des chambres à gaz ne figure donc pas dans" les obligations "d'un libre penseur.
2.) En conséquence, puisque tu souhaites un débat sur cette question, et parce que nous sommes partisans de la libre confrontation des points de vue entre libres penseurs et que nous ne saurions pratiquer aucune censure, ta lettre et ton texte "Y-a-t-il des Libres penseurs qui ne condamnent pas les révisionnistes?" seront publiés dans le prochain supplément de La Raison, réservé aux seuls adhérents, en mai 1997. Bien entendu, tu comprendras aisément, vu la nature du débat en cause, que sera aussi publiée la présente réponse.
3.) Tu comprendras aussi que nous ne pouvions répondre à ta question de savoir si d'autres libres penseurs partagent ton point de vue. Nous ne goûtons guère le plaisir de tenir des fichiers sur les partisans de tel ou tel point de vue. Nous laissons cela à d'autres, qui s'en chargent très bien. Tu en auras une idée précise si des libres penseurs t'écrivent. Quant à quitter la Libre Pensée si peu de camarades partageaient ton point de vue, la décision t'appartient et à toi seul. Ce n'est pas notre souhait, bien au contraire. Nous souhaitons tous que tu restes parmi nous.
On peut être nombreux et avoir raison et être seul et avoir tort. L'inverse est, bien sûr, aussi vrai. Il n'y a aucune règle en la matière. Dans ce domaine, il ne saurait y avoir chez nous de notion de majorité ou de minorité. Comme le disaient si bien les fondateurs du syndicalisme confédéré enseignant, "les vérités mathématiques ne dépendent pas des majorités politiques qui soutiennent les gouvernements ou les ministres de l'instruction publique".
Nous espérons que ces précisions te permettront de rester à la Libre Pensée. Venons-en maintenant au fond du débat.
Tout d'abord, si nous avons publié un texte contre les révisionnistes, c'est parce que Pierre Guillaume (éditeur de la Vieille Taupe) a utilisé publiquement le nom de la Libre Pensée pour ses basses oeuvres. Qu'il publie ce qu'il veut, c'est sans doute et peut-être son droit, mais certainement pas en faisant croire que nous serions mêlés de près ou de loin à ses activités. Il s'agissait d'une provocation délibérée de sa part, nous ne pouvions laisser passer cela. Contrairement à ce que t'a écrit Georges Campos (qui ne sait plus, visiblement, comment se distinguer), nous ne nous sommes pas "fourvoyés dans ce débat ". Nous avons au contraire défendu l'honneur de la Libre Pensée.
Il n'existe pas de position "officielle" de la Libre Pensée sur la négation des chambres à gaz car cela n'a jamais fait l'objet de débat en congrès. Cela dit, beaucoup de camarades dénoncent cette position.
Partisans de la liberté absolue d'expression, nous sommes contre la loi Gayssot qui est une loi liberticide et totalitaire. Ce n'est pas aux tribunaux de dire la vérité en matière historique, mais aux historiens d'en débattre. Cette loi est une loi digne de l'Inquisition. Nous sommes contre toute répression judiciaire et policière en matière de débat historique et politique.
Notre position est l'essence même de la laicité. Nous combattons les idées religieuses - face à face - comme citoyens et militants libres penseurs. Nous refusons l'athéisme d'Etat et de mettre les adversaires de nos idées en prison et dans les camps. Les barbelés ne doivent pas servir de frontières entre différentes opinions. Il en est de même pour tout autre débat, dont celui-ci.
Par ailleurs, je pense te connaître quelque peu, car Jean Coutanceau m'a toujours dit beaucoup de bien de toi et, aussi, à travers un certain nombre de choses que nous avons en commun. Je suis persuadé que tu es tombé dans le piège du "mensonge d'Etat" mis en avant par les révisionnistes. C'est tellement tentant, pour un libre penseur, de penser qu'il y a des complots idéologiques, celui-là n'en serait qu'un de plus. Tu n'es pas le premier ni le dernier à te laisser avoir par ceux qui mettent en avant leur auréole de martyrs de la justice en vue de prouver qu'ils ont raison: "Si on nous pourchasse, c'est que nous gênons"
Cela n'est que la reprise de l'argumentation des premiers chrétiens qui oubliaient de dire que c'est parce qu'ils appelaient à la révolte contre l'Empire romain, et non pour leurs idées religieuses (les Romains étaient très tolérants en matière de culte) qu'ils étaient réprimés. C'est pourquoi la Libre Pensée n'est pas pour la répression en matière de convictions. Cela ne sert à rien, l'Histoire l'a amplement montré.
Je connais très bien ce débat, car j'ai combattu les révisionnistes de près dans l'Union des athées. Je me souviens particulièrement d'un débat houleux où l'un d'entre eux, à bout de nerfs. m'a hurlé: "Sale youtre!"". C'était une certaine conception du débat historique... Leur méthode fondamentale consiste à opposer les témoignages des survivants des camps nazis pour on conclure qu'ils n'ont aucune valeur.
Leur exemple classique est "La montagne de 15 m de chaussures " décrite par un rescapé des camps nazis. Une telle hauteur est impossible. le témoin avait "exagéré" la hauteur pour indiquer l'impact de la vision de cet amas de chaussures. Les nazis ne lui avaient d'ailleurs pas laissé le temps de mesurer la hauteur exacte. Leur méthode est à peu près celle-ci : un accident a lieu, il y a plusieurs témoins qui se contredisent sur tel ou tel aspect. Conclusion: les témoignages ne sont pas fiables, il n'y a donc pas eu d'accident. CQFD. Il y a déjà eu un précédent. Avec les mêmes méthodes, un farfelu avait "démontré" que Napoléon Ier n'avait jamais existé.
La recherche historique a démontré qu'il n'y avait pas eu de chambres à gaz, hors des camps, en Pologne. La tradition historique d'antisémitisme de ce pays pouvait permettre l'extermination industrielle. En Allemagne, on 1938, les nazis avaient commencé l'extermination des malades mentaux et des handicapés physiques. Devant la réaction de la population, ils ont estimé que la liquidation de millions de juifs poserait des problèmes c'est pourquoi ils l'ont fait en Pologne, où il y avait le "terreau" nécessaire.
A la sortie de la guerre, devant l'horreur des camps et du nazisme, l'opinion publique a globalisé dans une même vision d'horreur les camps de travail, de concentration et d'extermination qui avaient des fonctions totalement différentes. Comme les morts étaient très nombreux dans tous les camps nazis, une sorte de "vulgate" a pris corps, gommant toutes les différences et créant un schéma type de camp identique partout, avec chambre à gaz et four crématoire. Le temps et l'étude historique ont clarifié ces questions. Ils continueront encore sans doute à préciser les choses.
Maintenant, venons-en à la question de savoir pourquoi les négateurs tentent de mener ce débat. Par manie et marotte d'un pseudo-historien nommé Faurisson ? Derrière tout cela, se cachent de plus en plus mal des nostalgiques du national-socialisme. Pour une poignée d'anciens de Socialisme ou Barbarie, il y a des légions de crânes rasés et de croix gammées. C'est cela, la véritable alchimie des négateurs des chambres à gaz.
Et on comprend bien pourquoi. Si on retire du nazisme la question de l'extermination massive, planifiée et industrielle des juifs, alors sa spécificité disparaît. Le fascisme italien avait un parti unique, un syndicat unique, une police politique, des camps et l'assassinat de ses opposants. mais pas à cette échelle. L'instrument favori des chemises noires italiennes était l'huile de ricin, mais celui des S.A allemands, c'était la balle de revolver dans la nuque. En Italie, il n'y a pas eu, de la part de Mussolini, une volonté d'exterminer physiquement les Juifs. Tu sais bien que lors de la défaite de la France en 1940, la région du sud-est, envahie par les Italiens, était un havre pour les juifs qui fuyaient l'armée allemande et la milice de Pétain.
Si on retire l'extermination des juifs, alors le IIIe Reich devient une dictature comme une autre, comme l'Espagne de Franco, l'Italie de Mussolini, le Portugal de Salazar et la Russie de Staline. Et à la clé de tout cela, le pardon pour les assassins et l'oubli pour les victimes. Connais-tu la fameuse interview de Faurisson à un journal Italien, où il déclarait qu'à "maints égards, les S.S., parce qu'ils étaient disciplinés, ont été plus corrects avec la population comme occupants que bien d'autres occupants" . Si ce n'est pas la réhabilitation du nazisme, qu'est-ce que c'est donc?
Je ne sais pas si cette lettre t'aidera à modifier ton point de vue, mais je pense qu'elle a au moins le mérite de préciser un certain nombre de choses, C'est avec plaisir que je m'entretiendrais de tout cela de vive voix, avec toi. à Nice, mais je suis visiblement interdit de séjour dans les Alpes-Maritimes. Moi aussi, pour certains dans la Libre Pensée, je dois porter une étoile jaune, du fait de mes idées de militant et de citoyen. Dommage.
Fraternellement, Pour le Bureau exécutif, le Secrétaire général:
Christian EYSCHEN