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Norman Finkelstein,

Préface à l'édition de poche de
L'industrie de L'Holocauste

[traduction française de l'AAARGH. Texte anglais à la suite]

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[Note de l'AAARGH: Finkelstein a un site web où l'on trouve le dossier de son livre: http://www.normanfinkelstein.com/index.html]

 

 

 

L'Industrie de L'Holocauste a suscité d'importantes réactions internationales après sa publication, en juin 2000. Le livre a provoqué un débat national [aux Etats-Uni] et atteint le sommet de la liste des livres les plus vendus dans beaucoup de pays, par exemple au Brésil, en Belgique, aux Pays-Bas, en Autriche, en Allemagne et en Suisse. Tous les journaux qui comptent en Grande-Bretagne lui ont consacré au moins une page complète et Le Monde, en France, lui a consacré deux pages entières et un éditorial. Le livre a, de plus, fait l'objet de nombreuses émissions de télévision et de radio et de plusieurs documentaires. La réaction la plus forte a été celle de l'Allemagne: presque deux cents journalistes se pressazient à la conférence de presse de lancement de la traduction allemande du livre et environ mille personnes (plus cinq cents qui n'ont pu entrer, faute de place) ont assisté à un débat public agité à Berlin; la traduction allemande s'est vendue à cent trente mille exemplaires en quelques semaines et trois livres suscités par L'industrie de L'Holocauste ont été publiés dans les mois qui ont suivi [Note 1: Ernst Piper (ed), Gibt es wirklich eine Holocaust-Industrie?, Munich, 2001, Petra Steinberger (ed), Die Finkelstein-Debatte, Munich, 2001, Rolf Surmann (ed), Das Finkelstein-Alibi, Cologne, 2001] .
Constratant avec le tapage assourdissant partout ailleurs, la réponse initiale aux Etats-Unis fut un silence assourdissant: aucun grand journal n'osait aborder le sujet [Note 2: Cf Christopher Hitchens, "Dead Souls", The Nation, 18-25 septembre 2000.] Les Etats-Unis sont le siège social de l'industrie de L'Holocauste. Une étude prouvant que le chocolat donne le cancer aurait probablement le même succès en Suisse. Lorsque l'intérêt suscité à l'étranger rendit impossxible de l'ignorer, des commentaires hystériques dans des endroits bien choisis firent les obsèques du livre. Deux d'entre eux méritent qu'on s'y arrête.
Le New York Times est le principal lieu de promotion de l'industrie de lolocoste. C'est lui qui a fait la carrière de Jerzy Kosinski, de Daniel Goldhagen et d'Élie Wiesel. Par la fréquence de ses mentions, lolocoste arrive juste derrière la météo. Par exemple, l'index du journal pour 1999 recense 273 articles sur lolocoste, alors que l'Afrique entière n'en a que trente-deux [Note 3: D'après une enquête de Lexis-Nexis [Note de l'AAARGH: il s'agit d'un groupe international qui réunit et vend de l'information juridique et commerciale sous diverses formes. http://www.lexisnexis.com/] en 1999, plus d'un quart des correspondances du correspondant du journal en Allemagne, avaient rapport à lolocoste. "Quand j'écoute Deutsche Welle, je ne retrouve pas du tout l'Allemagne que je rencontre à lire le new York Times", dit sèchement Raoul Hilberg (Berliner Zeitung, 4 septembre 2000).] Accessoirement, le New York Times n'a prêté aucune attention à l'extermination nazie pendant qu'elle se déroulait (cf Deborah Lipstadt, Beyond Belief New York, 1993.)] Le 6 août 2000, le New York Times publiait une important compte rendu de L'industrie de L'Holocauste ("Le conte de deux zolocostes") signé Homère Bartov, un historien militaire israélien devenu expert de lolocoste. Il tourne en ridicule l'idée de profiteurs de lolocoste qu'il qualifie de "version nouvelle des Protocoles des Sages de Sion, Bartov laisse libre cours à un torrent d'invectives: "bizarre", "insultant", "paranoïaque", "perçant", "strident", "indécent", juvénile", "moraliste", "arrogant", "stupide'", "prétentieux", "fanatique" etc. [Note 4: En fait, même l'auteur de Mein Kampf est beaucoup mieux traité par son compte rendu du New York Times. Bien qu'il soit très critique à l'égard de l'antisémitisme de Hitler, le compte rendu originel du journal accordait à "cet homme extraordinaire" de bonnes notes pour "son union des Allemands, vsa destruction du communisme, son éducation de la jeunesse, sa création d'un Etat spartiate mû par le patriotisme, son refusd du gouvernement parlementaire, si inadapté au tempérament allemand, sa protection du droit de propriété privée." (James W. Gerard, "Hitler As He Explains Himself",The New York Times Book Review, 15 octobre 1933.)] Dans une suite impayable quelques mois plus tard, Bartov retourne brutalement sa veste: il proteste désormais contre "le nombre grandissant de profiteurs de lolocoste" et cite, au premier rang, L'Industrie de L'Holocauste de Norman Finkelstein [Note 5: Omer Bartov, "Did Punch Cards Fuel the Holocaust?" Newsday, 25 mars 2001.]
En septembre 2000, G. Shönfeld, rédacteur en chef de la revue américaine Commentaire, publiait une attaque caustique intitulée "Les dommages-intérêts de lolocoste: scandale grandissant" . Il y résume le troisième chapitre de L'industrie de L'Holocauste en reprochant aux profiteurs de lolocoste de "se permettre n'importe quelle méthode, même si elle est de mauvais goût ou même ignoble", "de détourner la rhétorique d'une cause sacrée" et "d'alimenter les bûchers de l'antisémitisme". Bien que son acte d'accusation reflète exactement L'industrie de L'Holocauste, cet article accompagné d'une mise au point publiée par la revue de janvier 2001 [Note 6: "Holocaust Reparations: Gabriel Shönfeld and Critics", janvier 2001.] dénigraient le livre et son auteur, qualifiés "d'extrémiste", de "fou", de "taré" et de "bizarre". Une tribune libre de Shönfeld dans le Wall Street Journal du 11 avril 2001 s'en prenait à nouveau aux "Nouveaux profiteurs de lolocoste", concluent que "les plus graves attaques contre le souvenir, en ce moment, n'émanent pas des négateurs de lolocoste [...] mais des chasseurs d'ambulance légaux et littéraires". Cette accusation en soi est aussi prise directement dans L'industrie de L'Holocauste. Shönfeld, en guise de remerciements, m'assimile aux négateurs de lolocoste, "tarés notoires".
Réussir à bafouer l'argument d'un livre tout en se l'appropriant n'est pas un exploit courant. Les performances de Bartov et de Shönfeld me rappelle cette sage phrase que me répétait ma défunte mère: "Ce n'est pas un hasard si les juifs ont inventé le mot chutspah [Note de l'AAARGH: je crois que ça veut dire culot.] Dans un registre très différent, j'ai eu la chance que Raul Hilberg, doyen incontesté des spécialistes de lolocoste nazi, apporte un soutien public répété aux thèses controversées de L'industrie de L'Holocauste [Note 7: Cf les entretiens avec Hilberg <http://www.NormanFinkelstein.com> sous la rubrique "The Holocaust Industry" ou bien sur ce site, les traductions françaises.]. De même que son érudition, l'intégrité d'Hilberg rend humble. Ce n'est peut-être pas un hasard si les juifs ont aussi inventé le mot mensch [Note de l'AAARGH: Finkelstein fait parfois preuve d'une inconséquence étonnante: après s'être plaint des affirmations de Wiesel and co qui vont répétant que lesjuifs sont mieux que tout le monde, voilà qu'il prétehnd qu'ils ont inventé le mot mensch, c'est-à-dire, peut-on supposer, le concept "d'humanité". Affirmé comme ça, sans preuve et en contradiction avec toute l'histoire de l'humanité, ça fait pleurer.]
Norman G. Finkelstein
Juin 2001


Foreword to the Paperback Edition

The Holocaust Industry evoked considerable reaction internationally after Its publication in June 2000. It prompted a national debate and reached the top of the bestseller list in many countries ranging from Brazil, Belgium and the Netherlands to Austria, Germany and Switzerland. Every major British publication devoted at least a full page to the book, while France's Le Monde devoted two full pages and an editorial. It was the subject of numerous radio and television programs and several feature-length documentaries. The most intense reaction was in Germany. Nearly 200 journalists packed the press conference for the German translation of the book and a capacity crowd of 1,000 (half as many more were turned away for lack of space) attended a raucous public discussion in Berlin. The German edition sold 130,000 copies within weeks and three volumes bearing on the book were published within months. (1) Currently, The Holocaust Industry is scheduled for 16 translations.
In contrast to the deafening roar elsewhere, the initial response in the United States was a deafening silence. No mainstream media outlet would touch the book. (2) The U.S. is the corporate headquarters of the Holocaust industry. A study documenting that chocolate caused cancer would presumably elicit a similar response in Switzerland. When the attention abroad proved impossible to ignore, hysterical commentaries in select venues effectively buried the book. Two in particular deserve notice.
The New York Times serves as the main promotional vehicle of the Holocaust industry. It is primarily responsible for advancing the careers of Jerzy Kosinski, Daniel Goldhagen, and Elie Wiesel. For frequency of coverage, the Holocaust places a close second to the daily weather report. Typically, The New York Times Index 1999 listed fully 273 entries for the Holocaust. By comparison, the whole of Africa rated 32 entries. (3) The 6 August 2000 issue of The New York Times Book Review featured a major review of The Holocaust Industry ("A Tale of Two Holocausts") by Omer Bartov, an Israeli military historian turned Holocaust expert. Ridiculing the notion of Holocaust profiteers as a "novel variation of 'The Protocols of the Elders of Zion,'" Bartov let loose a barrage of invective: "bizarre," "outrageous," "paranoid," "shrill," "strident," "indecent," "juvenile," "self-righteous," "arrogant," "stupid," "smug," "fanatic," and so forth. (4) In a priceless sequel some months later, Bartov suddenly reversed himself. Now he railed against the "growing list of Holocaust profiteers," and put forth as a prime example "Norman Finkelstein's 'The Holocaust Industry.'" (5)
In September 2000, Commentary senior editor Gabriel Schoenfeld published a blistering attack entitled "Holocaust Reparations - A Growing Scandal." Retracing the ground covered in the third chapter of this book, Schoenfeld chastised Holocaust profiteers inter alia for "unrestrainedly availing themselves of any method, however unseemly or even disreputable," "wrapping themselves in the rhetoric of a sacred cause," and "stoking the fires of anti-Semitism." Although his bill of indictment precisely echoed The Holocaust Industry, Schoenfeld denigrated the book and its author in this and a companion Commentary piece (6) as "extremist," "lunatic," "crackpot" and "bizarre." A subsequent op-ed article for the Wall Street Journal by Schoenfeld again blasted "The New Holocaust Profiteers" (11 April 2001), concluding that "one of the most serious assaults on memory these days comes not from Holocaust deniers...but from literary and legal ambulance chasers." This charge also precisely echoed The Holocaust Industry. In gracious acknowledgment, Schoenfeld lumped me with Holocaust deniers as an "obvious crackpot."
To both savage and appropriate a book's findings is no mean achievement. The performances of Bartov and Schoenfeld recall a piece of wisdom imparted by my late mother: "It's not an accident that Jews invented the word chutzpah." On an altogether different note, it was my rare good fortune that the undisputed dean of Nazi holocaust scholars, Raul Hilberg, repeatedly lent public support to controversial arguments in The Holocaust Industry. (7) Like his scholarship Hilberg's integrity humbles. Perhaps it's not an accident that Jews also invented the word mensch.
Norman G. Finkelstein
June 2001
Endnotes
1. Ernst Piper (ed), Gibt es wirklich eine Holocaust-Industrie? (Munchen: 2001), Petra Steinberger (ed), Die Finkelstein-Debatte (Munchen: 2001), Rolf Surmann (ed), Das Finkelstein-Alibi (Köln: 2001).
2. See Christopher Hitchens, "Dead Souls," in The Nation (18-25 September).
3. According to a Lexis-Nexis search for 1999, more than a quarter of the dispatches of the Times's correspondent in Germany, Roger Cohen, hearkened back to the Holocaust. "Listening to Deutsche Welle [a German radio program]," Raul Hilberg wryly observed, "I experience a totally different Germany than when I'm reading The New York Times." (Berliner Zeitung, 4 September 2000). Incidentally, when the Nazi extermination was actually unfolding, the Times pretty much ignored it (see Deborah Lipstadt, Beyond Belief [New York: 1993]).
4. Indeed, even the author of Mein Kampf fared rather better in the Times book review. Although highly critical of Hitler's anti-Semitism, the original Times review awarded "this extraordinary man" high marks for "his unification of the Germans, his destruction of Communism, his training of the young, his creation of a Spartan State animated by patriotism, his curbing of parliamentary government, so unsuited to the German character,
his protection of the right of private property." (James W. Gerard, "Hitler As He Explains Himself," in The New York Times Book Review [15 October 1933])
5. Omer Bartov, "Did Punch Cards Fuel the Holocaust?" in Newsday (25 March 2001)
6. "Holocaust Reparations: Gabriel Schoenfeld and Critics" (January 2001).
7. See the Hilberg interviews posted on <http://www.NormanFinkelstein.com> under "The Holocaust Industry."
Norman Finkelstein <[email protected]>

 



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