Certains d'entre vous sont peut-être
habitués à m'entendre parler de ce que j'ai appelé
«La Mystification du vingtième siècle
», titre de mon livre 1
sur la légende de l'extermination physique de millions
de juifs -- on parle toujours de six millions -- par le gouvernement
de l'Allemagne nationale-socialiste pendant la guerre. J'ai rencontré
à diverses reprises des groupes qui étaient intéressés
par ce sujet et leur ai donné une sorte de résumé
oral de certains des arguments de mon livre.
Aujourd'hui, j'aborderai un sujet différent. Je ne vais
pas me concentrer sur la mystification elle-même mais sur
l'évolution qu'a connue la controverse internationale qui
a entouré la mystification. J'ai fait ce choix pour diverses
raisons dont la plus évidente est probablement le fait
que je me trouve en présence d'un auditoire bien informé
qui a une bonne connaissance de la littérature en langue
anglaise sur notre sujet. Je pense que nous ne devrions pas répéter
ce que dit cette littérature et le professeur Faurisson
est ici pour vous montrer certaines choses à propos de
la mystification que vous n'avez probablement pas encore vues.
Un autre sujet que beaucoup d'entre vous connaissent moins bien
est l'évolution de la controverse au niveau international.
De fait, bon nombre des Américains, même «bien
informés», ne savent même pas qu'il y a eu
récemment une controverse internationale retentissante
sur l'«Holocauste». Ils sont en effet contraints de
chercher leurs informations sur ce qui se passe dans le monde
dans la presse américaine qui donne parfois à ses
lecteurs l'impression que Butz est le seul auteur à avoir
contesté les allégations centrales de la légende
de l'extermination.
Il y a beaucoup à apprendre en examinant la controverse
à l'échelle internationale. Permettez-moi de dire
encore quelques mots pour expliquer les raisons qui me poussent
à présent à me fixer sur la controverse qui
entoure la mystification plutôt que sur la mystification
elle-même.
Un sujet simple
Un de mes dilemmes est qu'en écrivant un livre entier sur
la mystification, j'ai peut-être suggéré quelque
chose sans le vouloir, car il y a un point important sur lequel
j'aurais dû peut-être insister. J'ai écrit,
mais sans y insister, qu'
«Il existe de nombreux arguments en faveur de cet avis et certains sont si simples qu'ils peuvent surprendre encore davantage le lecteur. La plus simple des bonnes raisons d'être sceptique au sujet de l'allégation d'une extermination est aussi la raison la plus simple à concevoir: à la fin de la guerre, ils étaient toujours là.» 2
Le dilemme que j'évoque est qu'en
produisant beaucoup de verbiage sur ce sujet, je donne peut-être
à certains l'impression qu'il s'agit d'un sujet complexe.
C'est pourquoi, il me faut dire de manière catégorique
que nous n'avons pas besoin de ce grand verbiage parce que le
sujet est compliqué mais parce que l'opinion publique a
été déformée par des décennies
de verbiage, plus abondant encore, distillé par les médias,
avec pour conséquence qu'il faut une thérapie inhabituelle.
Cependant il est très important que vous ne perdiez pas
de vue le fait que le sujet est tout simple et que seule une maladie
culturelle a rendu nécessaires les grands efforts des révisionnistes.
Les éléments d'une mise en lumière efficace
de la mystification ne sont pas nombreux. En voici les points
principaux.
L'Allemagne nazie a choisi les juifs comme objets d'une persécution
particulière. Beaucoup de juifs furent dépossédés
de leurs biens, requis pour le travail ou déportés
à l'Est pendant la guerre. Les documents allemands ne parlent
pas d'extermination. Le terme de «solution finale»
(Endlösung) signifiait l'expulsion des juifs d'Europe
et les déportations vers l'Est furent une première
étape en vue de cet objectif.
Les documents publiés par la Croix-Rouge internationale
et le Vatican ne s'accordent pas avec les allégations d'extermination
et l'on critique souvent sévèrement le pape Pie
XII, qui était très bien informé pendant
la guerre, pour ne pas s'être prononcé publiquement
contre les exterminations des juifs.
En partie du fait des conditions générales de la
guerre et en partie à la suite des mesures prises par les
Allemands contre les juifs (par ex. la surpopulation dans les
ghettos), un grand nombre de juifs ont péri, mais le chiffre
n'approche pas les six millions.
Les statistiques démographiques qu'on a publiées
sont complètement dénuées de sens, surtout
parce que presque tous les juifs concernés sont d'Europe
de l'Est (par ex. les deux à trois millions de juifs polonais),
mais également parce qu'il n'y a pas eu, aux Etats-Unis,
de dénombrement fiable -- il n'en est pas question dans
le recensement et la catégorie de «juif» n'a
pas été admise dans les registres officiels alors
que de très nombreux juifs sont entrés aux Etats-Unis
après la guerre. Dans la mesure où il peut sembler
qu'un nombre important de juifs avaient disparu des régions
qu'ils occupaient avant la guerre, nous pouvons en chercher l'explication
dans les migrations massives et bien attestées qu'ont effectuées
les juifs après la guerre aux Etats-Unis, en Palestine
et dans d'autres pays ainsi que dans le fait qu'ils sont tout
bonnement restés en Union soviétique, là
où les Allemands les avaient mis, d'après ce que
disent les documents allemands.
La preuve des allégations d'extermination dépend
de manière décisive des procès, comme celui
de Nuremberg, qui se sont tenus devant des tribunaux qui, pour
des raisons politiques, étaient contraints d'accepter ces
allégations comme vérité première.
C'est pourquoi, pour de nombreux accusés, la seule stratégie
de défense possible semblait être, non pas de nier
les exterminations, mais uniquement leur implication personnelle
(cf. le cas d'Ernst Kaltenbrunner ou d'Adolf Eichmann).
Les scènes horribles que nous avons découvertes
dans les camps allemands en 1945 étaient le résultat
de l'effondrement total, dans le cadre plus large de celui des
usines et des transports allemands, de toutes les mesures prophylactiques
prises par les Allemands contre les maladies, surtout le typhus,
qui frappaient tous les camps allemands pendant la guerre. Ces
mesures prophylactiques allemandes comprenaient des douches régulières
pour tous les détenus ainsi qu'un emploi considérable
et périodique d'insecticides, comme le Zyklon B, pour la
désinfestation.
Les détenus des camps de concentration étaient une
importante source de main-d'oeuvre pour une économie allemande
très demandeuse du fait de la guerre et la mortalité
élevée dans les camps tout au long de la guerre
fut considérée par les Allemands comme «catastrophique».
3
A la suite de cette forte mortalité, environ trois cent
cinquante, ou peut-être quatre cent mille détenus
sont morts dans les camps allemands pendant la guerre, les juifs
constituant une minorité. 4
Il y avait des crématoires dans tous les camps pour l'incinération
des cadavres des personnes qui y mouraient.
On ne prétend même plus que les camps situés
en Allemagne étaient des «camps d'extermination»,
si ce n'est, de temps à autre, dans des publications qui
recherchent ouvertement le sensationnel. Les prétendus
«camps d'extermination», comme Auschwitz, étaient
tous en Pologne et furent pris par les Russes après avoir
été évacués de manière disciplinée
par les Allemands. Les Russes ne découvrirent aucun spectacle
horrible comparable à ceux que nous avons plus tard découverts
en Allemagne et aucune preuve des exterminations.
Les «chambres à gaz» sont imaginaires et le
mieux que les tenants de la légende puissent faire pour
prouver leur existence est de prétendre que le Zyklon remplissait
un double rôle et servait à exterminer les juifs
aussi bien que les poux, ou de faire passer une salle de douche,
ou même une pièce ordinaire, pour une «chambre
à gaz». Une autre tactique est de confondre «chambres
à gaz» et «four à gaz». Tous les
fours crématoires sont des «fours à gaz».
Telle est la structure de base de la mystification.
Pourquoi une «mystification»?
Je tiens à faire ici une remarque sur le titre que j'ai
choisi pour mon livre. Au cours de la controverse, l'un des points
qui a fait tiquer certains, y compris des lecteurs favorables
au livre, a été mon emploi du terme «mystification»
[en anglais: hoax] pour désigner la légende
telle qu'elle est admise. Certains ont pensé que, quelle
que soit la réalité de la légende, ce terme
n'était pas adapté ou approprié à
la situation. Une notion aussi banalisante, ont-ils pensé,
ne devrait pas être appliquée à une légende
d'une aussi vaste échelle que l'«Holocauste».
Ce serait comme le fait de qualifier de «chansonnette»
le Messie de Haendel.
Permettez-moi de vous dire que le choix du terme a été
délibéré et qu'aujourd'hui je suis même
encore plus convaincu qu'il s'agissait d'un choix heureux, pour
la raison que la chose est vraiment banale. Le terme de «mystification»
suggère quelque chose de peu de valeur et de grossier,
et c'est précisément ce que je souhaite suggérer.
Un terme comme «mythe», bien qu'il soit exact et que
je l'ai parfois utilisé, n'exprime pas cet aspect important
de la nature des preuves corroborant l'allégation d'extermination.
Ce sentiment de malaise que l'on éprouve devant le terme
de «mystification» ne fait que refléter la
nature de la grande illusion que nourrissent la plupart des gens
à l'égard de ce sujet. Il n'y a pas si longtemps,
certaines des personnes qui prennent la parole devant vous ici,
comme le professeur Faurisson et moi-même, partageaient
non seulement la croyance populaire dans la vérité
de la légende mais également celle que cette vérité
était indiscutable -- «aussi solidement fondée
que la Grande Pyramide», comme je l'ai écrit. Néanmoins,
à un certain moment, nous avons effectué des recherches
et avons découvert, en un temps remarquablement court,
que la légende, en dépit de son masque de granit,
reposait sur des pieds d'argile.
C'est cette insistance mise sur les pieds d'argile, que les révisionnistes
ont aperçus dans la documentation, qui crée une
grande distance psychologique entre les révisionnistes
et beaucoup de gens, parfois fort intelligents, et qui fait parfois
apparaître les révisionnistes comme des sortes de
croisés. Ceux qui n'ont pas vu les pieds d'argile ne peuvent
avoir le degré de certitude qui semble habiter les révisionnistes.
Je crois que ce contraste entre l'apparente dignité de
la légende et la réalité de ses fondements
grossiers et méprisables est peut-être le point-clé
qui doit être développé dans la réorientation
psychologique des gens que vous souhaitez informer. Une fois que
cette réorientation psychologique est accomplie, le reste
n'est plus que de la routine. Le choc que provoque le terme de
«mystification» est l'étape initiale délibérée
pour cette réorientation.
Un problème de société
Une autre raison pour laquelle je souhaite insister ici sur la
controverse est qu'elle représente un problème distinct.
J'entends par là qu'il y a un problème d'histoire,
traité dans mon livre, et il y a le problème du
statut de la légende dans la société, qui
est le sujet de ma conférence aujourd'hui. Le problème
historique est relativement simple en comparaison du second, ou
peut-être devrais-je dire que je ne comprends pas la place
de la mystification aussi bien que je comprend la mystification
elle-même. Nous pouvons cependant retenir quelques aspects
évidents. Il s'agit d'une part d'un cas d'hystérie
provoquée par les médias. D'autre part, les intérêts
politiques qui sont en jeu n'ont pas disparu, contrairement à
ceux de la première guerre mondiale, mais sont aussi contemporains
que les manchettes de demain, car Israël a toujours des problèmes
et en aura aussi longtemps qu'il existera un Etat juif.
Cet état de fait a mis la recherche historique dans une
situation cauchemardesque dont on peut se rendre compte clairement
si l'on considère la manière dont s'effectue presque
toujours la diffusion du savoir dans les sciences exactes. Là,
nous avons presque toujours affaire à des spécialistes
qualifiés, en possession des compétences professionnelles
appropriées dans le domaine scientifique concerné,
qui divulguent les nouvelles connaissances. Ces révélations
sont d'abord faites normalement à des collègues
et sont formulées dans le langage ésotérique
de la spécialité. Puis, après un certain
temps, les nouvelles connaissances se répandent dans l'ensemble
de la société, les termes dans lesquels elles sont
décrites passant par un processus graduel de simplification
et de vulgarisation.
Il est clair que ce n'est pas ce qui est arrivé en ce qui
concerne l'«Holocauste». Celui qui n'est pas spécialiste
et qui a vu les pieds d'argile ne peut pas trouver, dans les revues
savantes, de réponse à ses questions les plus pressantes
et les plus élémentaires, pour la simple raison
que les conditions sociales et politiques de la société,
auxquelles je faisais allusion plus haut, ont fait peur aux chercheurs
universitaires. C'est la maladie culturelle que j'évoquais
précédemment. Ce n'est pas tant que les historiens
aient eu les mauvaises réponses -- c'est qu'ils ne se sont
même pas posé les questions. C'est une douloureuse
évidence aujourd'hui pour beaucoup de gens en dehors de
la profession d'historien. Imaginez la même situation en
physique.
On peut à présent comprendre cette curiosité
qui trouble tant de gens, à savoir qu'il s'agit, comme
je l'ai écrit, d'«un domaine complètement
dominé par des gens qui ne sont pas des historiens de métier».
5
Bien que cette remarque ne soit plus entièrement exacte,
il demeure que les personnes qui ont tiré les conclusions
évidentes des pieds d'argile et les ont rendues publiques
n'ont pas de formation d'historien -- j'ai une formation d'ingénieur.
Je suis le premier à reconnaître qu'il s'agit d'une
situation regrettable, mais la situation serait encore plus regrettable
encore si personne ne posait des questions au sujet du prétendu
«Holocauste». Nous devrions trouver rassurant d'avoir
conservé la vitalité culturelle nécessaire
pour persévérer malgré la carence des historiens.
Les voies normales de circulation des connaissances ayant été
barrées, ce sont des publications ayant des orientations
idéologiques particulières qui ont contribué
à diffuser les thèses révisionnistes sur
la Solution finale. Ainsi, le Spotlight aux Etats-Unis
et la National Zeitung en Allemagne sont des hebdomadaires
qui ne prétendent pas à l'érudition mais,
une fois encore, nous devrions nous consoler que quelqu'un ait
fait du battage, car ces publications, qui sont très lues,
exercent une influence sur les historiens et font qu'il est leur
est plus difficile de continuer à esquiver ce sujet.
Elles servent également à informer le public et
nous devrions prendre note ici des besoins du révisionnisme
historique. Il se peut en effet que certains ici me comprennent
mal et il pourrait sembler que mes remarques visent à réserver,
dans l'idéal, ces questions aux revues savantes et ne pas
ennuyer le public avec elles. Tel n'est pas mon propos, mais il
est vrai qu'il faut établir une distinction entre les questions
traitées par les universitaires et celles qui sont traitées
dans la presse .
Le public n'a pas la faculté de traiter le savoir à
la manière des spécialistes, en sorte qu'il faut
être prêt à accepter quelque chose d'autre
en vue de ces objectifs; et il est utile ici de distinguer entre
une conception populaire acceptable et une conception inacceptable.
Il serait par exemple inacceptable de laisser les gens croire
que la terre est plate. Je suppose cependant que, pratiquement,
la croyance en la rotondité de la terre serait suffisante
et qu'on peut laisser aux spécialistes le soin de s'intéresser
aux écarts minimes qui affectent cette sphéricité.
La situation est comparable en ce qui concerne l'«Holocauste».
La plupart des publications qui diffusent le point de vue révisionniste
sur les six millions ont fait un assez bon travail, à la
fois en informant leurs lecteurs, malgré les contraintes
que ceux-ci imposaient, et en exerçant des pressions sur
les historiens qui préféreraient éviter le
sujet.
Evolution de la controverse
Avant 1970, peu nombreux étaient ceux qui avaient émis
des doutes sur la légende de l'Holocauste. Les
ouvrages les plus importants étaient ceux de Paul Rassinier,
ancien détenu de Buchenwald et membre de la Résistance
française, mort en 1967. Néanmoins, comme il n'existait
à ce sujet qu'un intérêt restreint, les traductions
en anglais des ouvrages de Rassinier n'ont été publiées
que très récemment, dans les quatre dernières
années.
Vers 1972 ou 1973, il y eut, au niveau international, un fait
auquel on ne prit pas garde sur le moment et qui demeure profondément
mystérieux. Je fais allusion au fait qu'un certain nombre
de personnes, dans différents pays, presque simultanément
et de manière complètement indépendante les
unes des autres (en fait, sans qu'aucune d'entre elles ne connaisse
l'existence des autres), se mirent à contester la légende,
de la manière qui était adaptée à
de leur propre situation et à publier leurs conclusions.
La brochure de Thies Christophersen, Die Auschwitz Lüge,
précédée d'une introduction de Manfred Röder,
s'appuyait sur ses souvenirs du séjour qu'il avait effectué
près d'Auschwitz pendant la guerre et fut publié
en Allemagne en 1973. Il fut bientôt suivi par un court
article de Wilhelm Stäglich dans le mensuel Nation Europa,
qui s'appuyait également sur ses souvenirs de la guerre
et son affectation près d'Auschwitz. L'année 1973
vit également la parution aux Etats-Unis de la brochure
d'Austin J. App, The Six Million Swindle.
La brochure de Richard Harwood, Did Six Million Really Die?, fut publiée en Grande-Bretagne au printemps
1974 et, plus tard la même année, il y eut à
la Sorbonne une certaine effervescence à propos d'une lettre
du professeur Robert Faurisson; tous deux travaillaient donc sur
le sujet en 1973, si ce n'est plus tôt. Mon travail commença
en 1972 et mon livre fut publié en Grande-Bretagne au printemps
1976 et en traduction allemande l'année suivante.
Dans ce bref examen, je n'ai pas cité toutes les publications
révisionnistes, mais il ne faudrait pas tirer de jugement
de valeur du simple fait que tel ou tel ouvrage figure ou non
dans cette liste. Mon propos ici n'est pas de fournir une bibliographie
ou une critique mais de discuter de l'évolution de la controverse.
Ce qui s'est passé au début et au milieu des années
soixante-dix a déclenché des réactions et
une controverse qui ne montre encore aucun signe d'apaisement,
comme, je pense, vous en êtes conscients. En Allemagne,
Röder fut poursuivi et condamné pour son introduction
à la brochure de Christophersen, 6
et Stäglich vit sa retraite de juge amputée de vingt
pour cent pendant cinq ans. 7
Ces actes officiels de censure n'intimidèrent personne.
Une nouvelle version de la brochure de Christophersen fut publiée
avec une introduction de Stäglich à la place de celle
de Röder. Stäglich a récemment publié
son excellent ouvrage Der
Auschwitz Mythos, chez Grabert, et a également
publié un livre plus court en collaboration avec Udo Walendy.
L'establishment libéral en Allemagne ne savait où
donner de la tête avec cet homme solitaire et courageux
et la question a été ouvertement posée dans
la presse de savoir s'il était vraiment si difficile «de
se débarasser de ce paléo- et néo-nazi».
8
Les choses se passèrent différemment en Grande-Bretagne,
au point même de laisser penser que la contestation des
six millions sacrés n'allait plus se borner à une
espèce de clandestinité. On fut surpris de voir
l'auteur bien connu Colin Wilson rendre compte favorablement de
la brochure désormais célèbre d'Harwood dans
le numéro de novembre 1974 de l'influent mensuel Books
and Bookmen. Il en résulta une violente controverse,
qui dura environ six mois, dans les colonnes du «courrier
des lecteurs» de cette revue. J'ai fait ailleurs la critique
de la brochure d'Harwood en signalant qu'elle contenait certaines
erreurs graves. 9
Cependant, elle a aussi ses qualités et elle a été
à l'origine de questions, d'une réflexion et d'une
discussion concernant ce sujet auparavant tabou. Elle a été
interdite en Afrique du Sud en 1976 10
ainsi qu'en Allemagne, dans sa traduction allemande, à
la fin de 1978.
L'Institute of Jewish Affairs de Londres a publié
un article totalement creux sur mon livre dans le numéro
de novembre-décembre 1976 de sa revue Patterns of Prejudice.
A peu près à la même époque commença
à l'université de Northwestern une effervescence
à propos de mon livre qui connut bientôt une publicité
nationale et même internationale. Il y eut un long article
dans le New York Times qui déformait le titre de
mon livre en Fabrication of a Hoax. 11
Je dirai encore quelques mots plus loin sur l'effervescence à
Northwestern.
En avril 1977, j'ai écrit à la revue Index on
Censorship (qui a son siège à Londres et est
affiliée à Amnesty International) pour lui rapporter
les nombreux actes de censure officielle relatifs au révisionnisme,
comme ceux qu'il y a eu en Allemagne et en Afrique du Sud. Index
a choisi de mentionner simplement des cas de censure, sans commentaire.
Des membres de la revue me répondirent en mai 1977 que
«la question se posait de savoir si on allait soumettre
le problème au conseil de rédaction». Lors
de mon voyage en Europe, à l'été 1977, je
rendis visite au siège de la revue où l'on me dit
que le conseil de rédaction n'en avait pas encore délibéré.
Je n'ai plus entendu parler d'eux et j'ai l'intention de leur
écrire de nouveau bientôt pour leur rapporter de
nouveaux exemples de censure, qui ne furent pas longs à
venir puisque l'on m'interdit de parler à Munich, le 3
septembre 1977. 12
En 1977 encore, on vit le début des opérations de
publication en langue anglaise en Suède menées par
l'excellent groupe de Ditlieb Felderer. 13
En mars 1978 l'historien français
François Duprat fut assassiné par un soi-disant
«commando du souvenir» d'Auschwitz, pour avoir contesté
les six millions. 14
Au printemps 1978, la chaîne de télévision
américaine NBC diffusa cette monstruosité de huit
heures qu'est Holocaust avec, avant et après, tout
le battage habituel. Ces niaiseries et ces manifestations d'hystérie
se reproduisirent plus tard en Grande-Bretagne au cours de l'année
1978 et dans différents pays européens au début
de 1979. En Allemagne, Holocaust fut diffusé à
moment bien choisi pour agir sur le Bundestag pour qu'il rejette
une loi sur la prescription des «crimes de guerre».
J'ai fait la critique d'Holocaust ailleurs et je n'en reparlerai
pas ici. 15
J'ai cru comprendre qu'il allait être de nouveau diffusé.
A l'été de 1978, Noontide Press publia une édition
de certains écrits de Rassinier. 16
Un an plus tard, Historical Review Press publia la traduction
anglaise du livre de Rassinier sur le procès Eichmann.
17
Il y eut, à la fin de 1978, une escalade dans la controverse,
dans tous les sens du terme. En octobre, l'éditeur allemand
Propyläen publia la volumineuse Geschichte der Deutschen
(Histoire des Allemands) du professeur Hellmut Diwald. Propyläen
est une vieille maison, appartenent maintenant à Axel Springer,
qui est spécialisée dans la publication de livres
écrits par des universitaires mais destinés à
un public cultivé. Sur deux pages, Diwald disait certaines
choses très en accord avec ce qu'avaient dit les révisionnistes
de la «solution finale» et, bien entendu, la clameur
poussée par les porte-parole de l'establishment
fut assourdissante. Golo Mann écrivit que «ces deux
pages... sont les plus monstrueuses que j'aie lues dans un livre
allemand depuis 1945». 18
L'éditeur répondit à la clameur en suspendant
la vente de la première édition et en la remplaçant
par une nouvelle édition où les deux pages incriminées
avaient été hâtivement réécrites
dans un style qui, (m'a-t-on assuré), n'est pas de Diwald,
afin de se conformer à la ligne officielle. Axel Springer
promit en outre publiquement, en des termes que je ne peux imaginer
venir d'un éditeur américain, quelles que soient
les circonstances, que ce n'était que le début de
la réécriture du livre et qu'à l'automne
1979, il ne serait «pas reconnaissable». 19
Les deux pages originales que Diwald avait publiées n'avaient
guère d'importance en elles-mêmes; elles disaient
relativement peu de choses. Il faut cependant noter deux points
qui ont une grande importance. Premièrement, en tant qu'historien,
Diwald n'est pas dépourvu de titres. Il est professeur
d'histoire à l'université Friedrich-Alexander d'Erlangen
et est bien connu dans la profession depuis qu'il a obtenu son
doctorat, sous la direction de l'historien juif allemand Hans-Joachim
Schoeps, il y a plus de vingt ans. Deuxièmement, le fait
de la réécriture affolée des deux pages,
à la suite des pressions publiques, met en évidence
de manière définitive un fait que l'on devrait faire
ressortir quand les gens demandent par exemple pourquoi les Allemands
eux-mêmes, ou les historiens eux-mêmes, admettent
la réalité du meurtre des six millions. Dans ce
domaine, le commerce des idées n'est pas libre. Il existe
au moins, à travers le monde, des barrières informelles
et officieuses à la libre expression et à la discussion.
Dans certains pays, en particulier en Allemagne, il existe également
des barrières formelles et légales. J'ai déjà
noté ce fait ici mais, à la fin de 1978, l'Allemagne
a connu le début d'une nouvelle grande vague de répression.
Il existe dans ce pays la notion de «littérature
dangereuse pour la jeunesse» (jugendgefährdende
Schriften). Il s'agit de quelque chose de comparable au «X
rating» aux Etats-Unis, excepté que c'est le
gouvernement qui en surveille l'application et qu'il n'est pas
limitée à la pornographie. En théorie, la
loi est seulement supposée empêcher les jeunes d'avoir
accès à certaines choses mais, lorsque l'objet visé
n'a pas de caractère pronographique, l'effet concret est
qu'il est interdit car la loi précise que l'on ne peut
faire la publicité pour les ouvrages figurant sur la liste
des livres interdits aux mineurs ou les vendre par la poste à
des particuliers. Ils peuvent encore être vendus en librairie,
avec certaines restrictions, mais, à l'exception du livre
de Diwald, les ouvrages dont il a été question ici
n'ont de toute façon jamais été mis en vente,
en Allemagne, dans les librairies ordinaires.
La fin de 1978 marqua, en Allemagne de l'Ouest, le commencement
d'une campagne manifestement systématique visant à
mettre une grande partie des ouvrages dont je vous ai parlé
sur la liste des livres dangereux pour la jeunesse. Le premier
fut la traduction allemande de la brochure d'Harwood. La traduction
allemande de mon livre, intitulée Der Jahrhundertbetrug,
fut mise sur la liste en mai 1979. 20
Il y a également une manoeuvre contre le livre de Stäglich
qui est trop récente pour qu'on puisse en dire davantage
ici. Ces faits officiels en Allemagne ainsi que les faits non
officiels, comme l'affaire Diwald, donnent une réponse
concluante à la question de savoir pourquoi les Allemands
de l'Ouest reconnaissent eux-mêmes la réalité
des «exterminations». Le système que nous y
avons établi après la seconde guerre mondiale ne
leur laisse pas d'autre choix.
Presqu'au même moment que ces événements en
Allemagne, il se passait des choses en France. A la fin du mois
d'octobre 1978, l'Express, publiait une interview de Louis
Darquier de Pellepoix, qui avait été Commissaire
aux Questions juives du gouvernement de Vichy pendant l'Occupation
allemande et qui vivait en Espagne depuis la guerre. Darquier,
qui, dans l'ensemble, ne manifestait pas de remords, prétendait
que les seules créatures qu'on avait gazées à
Auschwitz étaient des poux, ce qui déclencha en
France une polémique qui coïncidait presque avec celle
qui se développait outre-Rhin, autour de Diwald. Les projecteurs
se braquèrent alors sur Robert
Faurisson, qui enseignait à l'université de
Lyon-II, et que l'on avait presque oublié depuis l'affolement
assez mineur qui avait saisi la Sorbonne en 1974. Des désordres
de la part de certains étudiants provoquèrent la
suspension des cours de Faurisson, suspension qui est toujours
en vigueur; mais un autre résultat de toute l'attention
portée aux opinions supposées scandaleuses de Faurisson
fut que Le Monde se vit obliger, en grande partie contre
sa volonté, de lui laisser
exprimer ces opinions dans ses colonnes. Il est vrai que Le
Monde a accordé beaucoup plus de place à la
partie adverse, mais une barrière importante a été
brisée, du moins en France, et l'on m'a dit qu'aujourd'hui,
il y a, dans ce pays, un tas de questions que l'on pose ouvertement
et qu'il aurait été inimaginable de poser il y a
juste un an. 21
A la suite de la publicité que connut son affaire en France,
Faurisson fut en mesure de participer, le 17 avril 1979, à
un débat de trois heures sur une chaîne de télévision
suisse de langue italienne. On m'a dit que le programme a suscité
un énorme intérêt, que la plupart des observateurs
impartiaux ont estimé que Faurisson avait remporté
le débat et que l'émission a été rediffusée
le 6 mai. A la suite de ce débat télévisé,
une longue interview de Faurisson fut publiée dans le numéro
d'août de la revue italienne Storia Illustrata; cette interview est de loin et jusqu'à
présent ce qui a été publié de plus
instructif sur l'«Holocauste», dans une revue ou un
journal de l'«Establishment».
Au plus fort des controverses qui faisaient rage autour de Diwald
et de Faurisson en Europe, une autre éclatait en Autsralie.
John Bennett, un avocat des libertés civiles de Melbourne,
avait envoyé des exemplaires de mon livre à plusieurs
universitaires de Melbourne, ainsi qu'une note où il résumait
ce qui lui semblait être les principaux arguments à
l'appui de la thèse du livre et où il sollicitait
des commentaires critiques (j'ai cru comprendre que, jusqu'à
présent, malgré la publicité qu'il y a eu,
il n'a reçu presque aucun commentaire de ce genre). Ni
la note ni aucun autre écrit de Bennett n'était
destiné à la publication, mais un hebdomadaire se
procura le texte de la note et le publia, lançant ainsi
un débat qui dura plusieurs mois. 22
Lors de ces controverses, les gardiens de la légende ont
dit très peu de choses qui aient un véritable contenu
intellectuel. Mis à part quelques exceptions, tout n'a
été qu'insultes: «antisémite»,
«néo-nazi», etc. Des personnes qui ont connu
une existence agréable jusqu'à un âge mûr
sans que jamais personne ne leur accole ces adjectifs se trouvent
donc à présent, sur le tard, l'objet de ces injures
politiques uniquement parce qu'elles ont posé des questions
au sujet des Six millions.
Il y eut un nouveau fait important au début de 1979 qui
vint, curieusement, de la CIA. Deux photo-interprètes rendirent
publique leur étude de certaines photographies aériennes
de reconnaissance que les Etats-Unis avaient prises d'Auschwitz
en 1944, lorsque ce camp avait un intérêt stratégique
en tant que cible pétrolière. Malgré la publicité
qui entoura cette étude et les affirmations d'un historien
qui prétendait que ces photographies fournissaient une
espèce de preuve des exterminations, il n'y a aucune preuve
de ce genre sur les photographies. 23
Ce que l'on trouve sur ces photographies porte sur des points
cruciaux, exactement ceux que j'avais prédits dans mon
livre, où il était dit que ces photographies devaient
exister, bien que je ne les aie jamais vues. 24
Réactions négatives dans les
milieux universitaires
J'ai laissé entendre que les réactions négatives
à l'égard des révisionnistes de la «Solution
finale» avaient dans l'ensemble fait appel aux sentiments
et je n'ai fait aucune distinction entre les historiens de métier
et les profanes. Il ne s'agissait pas d'un oubli de ma part. J'ai
le regret de dire qu'à un degré qui m'a stupéfié,
les réactions de très nombreux universitaires ont
été celles auxquelles on aurait pu s'attendre de
la part d'une grand-mère juive hyperémotive. Aux
premiers stades des réactions publiques suscitées
par mon livre, un certain professeur Wolfe de l'université
de New York se couvrit de ridicule en écrivant au New
York Times que l'université de Northwestern devrait
me chasser pour «incompétence universitaire»
et «turpitude morale» pour avoir rédigé
et publié le livre dont le titre, rapportait-il dans sa
lettre, était «Fabrication of a Hoax».
Il avait manifestement lu l'article du New York Times sur
le livre qui donnait un titre inexact, et il n'avait pas lu le
livre. 25
Il s'agissait là d'un cas extrême mais il est vrai
que les universitaires, qui devraient être mieux informés,
ont fait beaucoup de vacarme alors qu'ils n'ont presque rien dit
d'essentiel. Parmi toutes les critiques de mon livre émanant
de professeurs de Northwestern, le seul point important d'histoire
qui a été soulevé et qui est parvenu à
ma connaissance, était que les statistiques démographiques
ne s'accordent pas avec mes affirmations. Ce fait est évoqué
et traité dans le premier chapitre de mon livre.
Le département d'histoire de Northwestern aurait entrepris
lui-même de parrainer une série de conférences
intitulée «Dimensions de l'Holocauste» mais,
dans ses remarques liminaires, le président du département
vendait ensuite la mèche en remerciant la Fondation Hillel
[équivalent local de l'union des étudiants juifs.
ndt] d'avoir fourni les orateurs. L'université publia les
conférences peu de temps après sous la forme d'une
brochure qui, je suppose, est toujours disponible.
Il y eut un autre fait instructif à Northwestern. Le journal
des étudiants publia une pleine page de publicité,
financée par la Fondation Hillel, qui comportait une déclaration
de «condamnation» signée par environ la moitié
du corps enseignant. 26
Il est inutile d'en reproduire le texte ici. La déclaration
mentionnait «le meurtre de plus de onze millions de personnes,
parmi eux six millions de juifs, par l'Allemagne nazie»,
et je pense que l'aspect le plus intéressant de ceci n'est
pas les six millions de juifs mais les cinq millions d'autres
personnes, qui semblent avoir été ajoutés
à la propagande à la fois assez récemment
et assez arbitrairement, bien que, dit-on, le soi-disant «chasseur
de nazis» Simon Wiesenthal utilise ce chiffre depuis un
certain temps. 27
Les cinq millions de non-juifs jouent apparemment un rôle
précis dans la propagande. Wiesenthal affirme que «l'une
des plus grandes erreurs commises par les juifs» a été
de ne mettre en évidence que les six millions de juifs
et pas les autres, ce qui fait que les juifs «ont perdu
de nombreux amis». Je dois avouer que je ne vois pas du
tout ce qu'il veut dire mais, apparemment, on a décidé
d'introduire les cinq millions de non-juifs dans la propagande
lors de certaines occasions bien choisies.
Pour en revenir à la déclaration de condamnation
qui a été signée par tant de membres du corps
enseignant de Northwestern, il est clair qu'il y a quelque chose
de plus grave ici qu'une simple adhésion à une doctrine
ou à un mythe établi, car il est certain que la
vaste majorité des signataires n'avait jamais entendu parler
de ces cinq millions de goyim avant qu'on leur demande
de signer la déclaration. Leur accord ne s'appuyait donc
pas sur la simple acceptation aveugle d'une affirmation historique.
Elle s'appuyait sur des considérations encore plus pernicieuses
pour un milieu universitaire. Je n'explorerai pas davantage ici
la question, mais l'on a la triste impression que nombreux sont
ceux qui auraient signé à peu près n'importe
quoi en rapport avec la controverse, dès l'instant où
la Fondation Hillel en aurait exprimé le souhait.
Un tel comportement est consternant de la part de ceux que la
société a investis de la garde des choses de l'esprit.
Cependant, certaines indications montrent au moins que l'on s'est
rendu compte de la nécessité de traiter mon livre
plus sérieusement, ne serait-ce que pour essayer de le
discréditer. Il a été dit récemment
que «Butz pourrait parvenir à fournir des munitions
à davantage de «révisionnistes» de la
Solution Finale. C'est là que réside le danger.
Il faut démasquer Butz, non l'ignorer». 28
Conclusions
Vous pouvez entrevoir quel sera l'essentiel des conclusions que
je vais tirer de cet examen de l'évolution de la controverse.
Ce que je vous ai décrit a été le processus
par lequel une thèse est sortie de la clandestinité,
où elle avait été reléguée
à la suite de pressions politiques et du fait de son apparente
invraisemblance (étant donné les décennies
de propagande), pour émerger à la lumière
du jour où elle fait l'objet de discussions dans les publications
de l'Establishment, partout dans le monde. Il s'agit d'une thèse
encore minoritaire, mais la tendance en faveur des révisionnistes
est évidente pour quiconque n'est pas volontairement aveugle.
La réussite des révisionnistes de la Solution finale,
poignée d'individus isolés avec de très maigres
ressources, est allée bien au-delà de leurs attentes
-- du moins, je ne m'attendais pas à ce que les choses
aillent si vite -- la qualité de leur travaux n'explique
pas tout. La société est réceptive à
ces idées à ce moment de l'histoire. L'évolution
que j'ai tracée ici à grands traits est à
présent allée si loin que je crois maintenant presque
sans intérêt de savoir ce que mes collègues
révisionnistes ici présents et moi-même faisons,
ou ce qui nous arrive.
Pour en voir la raison, il suffit de revenir à l'un de
mes premiers arguments: il s'agit d'un sujet simple. Les erreurs
presque universelles ne proviennent pas de la complexité
du sujet mais de facteurs politiques propres à la société
occidentale. Une conséquence de la simplicité de
la mystification est qu'il suffit de la mettre en doute et de
la discuter, dans un contexte dépourvu d'intimidation et
d'hystérie, pour que s'accomplisse la réorientation
psychologique dont j'ai parlé plus haut, les erreurs volant
en éclats le moment venu. Ce point a été
atteint ou le sera bientôt.
Je ferai une observation qui peut sembler douloureuse. Les révisionnistes
de l'«Holocauste» ont été, pour parler
net, les victimes d'une persécution aux multiples facettes.
Vous n'en connaissez qu'une partie -- celle qui se trouve dans
les journaux, comme les interdictions de livres en Allemagne ou
la suspension de Faurisson à l'université de Lyon-II.
L'autre partie, la partie plus personnelle, à laquelle
les journaux ne font tout au plus qu'une allusion voilée,
ne vous est généralement pas connue, et nous ne
vous ennuierons pas avec le détail de ces choses pénibles,
mais laissez-moi vous assurer qu'elles existent. J'ai par conséquent
pleinement conscience qu'il est déplaisant de ma part de
faire cette observation: nous devrions accueillir ces persécutions
avec faveur, car elles sont l'indice de notre succès. Les
victimes elles-mêmes devraient s'en réjouir autant
qu'on puisse le faire dans les conditions personnelles très
difficiles où elles se trouvent plongées.
On dit parfois que la thèse révisionniste sur l'Holocauste
est identique à celle qui dit que la terre est plate, mais
notez bien que personne ne se soucie de ceux qui disent que la
terre est plate. Il n'est pas dur de se dresser contre le monde
entier sans aucune chance de victoire, mais il est très
difficile de se dresser contre lui avec une chance de victoire.
C'est ce qu'ont fait les révisionnistes de la Solution
finale et c'est la raison pour laquelle il y a des persécutions.
Mais les persécutions viennent trop tard et sont inutiles
car, comme je viens de le noter, il est presque sans intérêt
maintenant de savoir ce qui arrive aux révisionnistes de
l'«Holocauste» d'aujourd'hui. La force d'inertie contenue
dans la controverse est suffisante pour abattre la mystification,
même sans leur coopération personnelle, et pour jeter
ces mensonges pernicieux dans la poubelle des mensonges démasqués.
Introduction
Quand, au cours d'une discussion sur un sujet quelconque, nous
critiquons une personne et disons que «les arbres lui cachent
la forêt», nous visons un type de défaut intellectuel
bien particulier. Nous ne reprochons pas à cette personne
d'être incompétente ou d'avoir sur le sujet des vues
erronées ou peu pertinentes. Au contraire, il se peut que
ses vues reposent sur des recherches dont la profondeur et la
force fassent honneur à tout esprit distingué. Ce
que nous voulons dire, c'est que cette personne se concentre sur
des détails au point de ne pas voir l'ensemble, plus large,
du contexte; en particulier, si elle adoptait et gardait une perspective
plus élevée, elle résoudrait nombre des problèmes
qui, à l'origine, avaient suscité chez elle une
curiosité d'ordre général pour le sujet.
Il y a trois ans, lors de ma première conférence
à l'I.H.R., j'avais explicitement évoqué
ce problème [voir ci-dessus]. A la page 10 de mon livre,
The Hoax of the Twentieth Century [La Mystification du
siècle], j'avais formulé une remarque qui, si l'on
en mesure tout le sens, aurait rendu superflue une bonne partie
de mon étude:
La plus simple des bonnes raisons d'être sceptique au sujet de l'allégation d'une extermination est aussi la raison la plus simple à concevoir: à la fin de la guerre, ils étaient toujours là.
Tout au long de la controverse sur l'«Holocauste»,
cette idée ne m'a pas quitté. Le fait qu'une telle
controverse ait pu se déchaîner sans qu'il soit pratiquement
jamais fait état de cette remarque suscite quelques interrogations
qu'il est intéressant d'examiner.
Si, d'une part, dans mon livre, je fais cette remarque, ainsi
que d'autres remarques historiques générales du
même genre, cela prouve que je n'ai pas eu le regard du
myope qui ne voit que les arbres et non la forêt, mais,
d'autre part, je peux donner l'impression d'être atteint
de myopie quand, dans certains passages de mon livre, je m'attache
à d'obscurs détails. C'est cette vision à
double foyer qui va être l'objet de mon exposé. Je
voudrais d'abord développer davantage l'aspect «forêt»
du sujet, c'est-à-dire replacer plus fermement et plus
résolument le sujet de l'«Holocauste» dans
le contexte plus général de l'histoire du XXe siècle;
ensuite, je voudrais montrer qu'une grande partie des recherches
qui ont été menées ces dernières années,
y compris les miennes bien sûr, présupposaient et
cherchaient à satisfaire les exigences d'interlocuteurs
affligés de myopie. En partie grâce à une
analogie puisée dans l'histoire, je m'efforcerai de montrer
que, dans la pratique, cette lourde insistance sur le détail
paraît, dans les temps où nous sommes, justifiée
et même nécessaire, mais qu'il est important, ne
fût-ce que pour éviter de buter sur des points de
détail, de garder présent à l'esprit le contexte
historique le plus large.
Gitta Sereny
L'article paru dans le New Statesman du 2 novembre 1979
sous la signature de Gitta Sereny nous fournit un bon exemple.
G. Sereny a cherché à réfuter mon argumentation
en se concentrant uniquement sur un point. Lors de la préparation
de son livre Into That Darkness (en français, Au
Fond des ténèbres, Denoël, 1975), elle
s'était rendue dans une prison allemande pour y interviewer
Franz Stangl, l'ancien commandant de Treblinka (un emplacement
au centre de la Pologne qui servait de camp de transit pour les
déportés juifs de Varsovie). Voici ce qu'elle écrit:
J'ai parlé pendant des semaines avec Stangl dans sa prison. J'ai parlé à des personnes qui ont travaillé sous ses ordres, et à leurs familles. J'ai parlé à des personnes qui, sans être particulièrement impliquées, ont été témoins de ces événements en Pologne. Et j'ai parlé à quelques-uns du tout petit nombre de ceux qui ont survécu.
Butz prétend dans son livre Hoax que ceux (des centaines) qui ont avoué leur participation à l'extermination l'ont fait pour faciliter leur défense de manière à obtenir des peines plus légères. Mais ceux à qui j'ai parlé avaient déjà été jugés. Beaucoup avaient achevé leur peine, et aucun d'entre eux n'avait quoi que ce fût à gagner -- si ce n'est de la honte -- à me parler ainsi. Stangl lui-même ne désirait qu'une chose: parler, et ensuite mourir. Et Stangl est mort. Mais si [...] Butz [...] s'intéressait vraiment à la vérité, la femme de Stangl et bien d'autres témoins sont encore là pour témoigner.
Je constate, bien que cela ne soit pas très
important, que G. Sereny a mal interprété dans son
interview les espoirs qui étaient ceux de Stangl. D'après
son propre livre, Into That Darkness, Stangl avait fait
appel de sa condamnation à la prison à vie et il
était en attente du verdict; il voulait donc vraisemblablement
sortir de prison avant de mourir.
Quiconque connaît tant soit peu les détails de la
légende de Treblinka (par exemple le fait que l'on aurait
utilisé les gaz d'échappement de chars et de camions
pris aux Russes pour «gazer» les gens) se rendrait
compte que les remarques de G. Sereny sur ses interviews avec
Stangl n'ont rien à voir avec l'histoire. Je crains toutefois
que, dans cet exemple typique, ce scepticisme de bon aloi ne s'accompagne,
au moment d'offrir une explication aux propos de Sereny, de quelque
myopie.
La première manifestation évidente de myopie consisterait
à dire ou insinuer que G. Sereny a menti et que Stangl
n'a jamais rien dit de tel. On pourrait aussi imaginer que Stangl
a été suborné ou torturé pour tenir
de tels propos. Mais si l'on tient compte du contexte des propos
de Stangl, plutôt que de leur contenu, on s'aperçoit
vite de l'ineptie de ce genre de réactions. Stangl était
alors un vieil homme. Cela faisait vingt-cinq ans qu'il entendait
les récits de ce qui s'était, paraît-il, passé
à Treblinka. Bien entendu, il avait d'abord commencé
par en rire en son for intérieur. Puis, il s'était
habitué à vivre dans une ambiance où de tels
récits n'étaient jamais remis en cause publiquement.
Il est possible (car c'est ce qui arrive parfois dans ce genre
de circonstances) qu'il ait commencé à y croire
lui même ou peut-être entretenait-il l'idée
que ces récits étaient quasiment une pure invention.
Nous ne le saurons probablement jamais, mais ce que nous savons
c'est que, lors de son entretien avec la journaliste G. Sereny,
l'infortuné vieil homme ne pouvait sûrement pas se
tenir le raisonnement que ses affaires iraient en s'arrangeant
s'il niait la légende de Treblinka. Je suis, quant à
moi, convaincu que Stangl a bien tenu à G. Sereny le genre
de propos qu'elle rapporte. Evidemment, il a cherché à
se disculper, mais quel avantage aurait-il trouvé à
dire à G. Sereny que les «gazages» étaient
un mythe?
C'est la raison pour laquelle j'envoyais au New Statesman
une réponse qui ne fut pas publiée, mais que le
Journal of Histo-rical Review a reproduite 29
et dans laquelle je disais ceci:
Le point essentiel est qu'il faut présumer que ce genre de déclarations est dicté par un intérêt personnel et non par la vérité historique. Lors d'un «procès» [«trial», qui signifie aussi «essai»], on «juge» [«to try», qui signifie aussi «essayer»] une chose particulière, c'est-à-dire que le tribunal est censé commencer par traiter l'affaire comme une question à débattre.
L'allégation d'une «extermination»
n'a jamais été mise en question sur un plan
pratique dans aucun des procès qui s'y rapportaient et,
dans certains cas, elle n'a jamais été questionnée
au sens juridique du terme. La question n'a jamais porté
que sur la responsabilité personnelle dans le cadre d'une
allégation d'extermination qui, elle, n'était pas
mise en question. C'est ainsi que les «confessions»
de certains Allemands, qui dans tous les procès ont tenté
de nier leur responsabilité personnelle ou de la minimiser,
restaient simplement leur seul moyen de défense dans les
circonstances où ils se trouvaient.
Ce n'est pas à proprement parler «une négociation
à la barre» comme lorsqu'il y a entente entre l'accusation
et la défense, mais on n'en est pas loin. Tout ce qui compte,
c'est de présenter au tribunal une histoire qu'il puisse
accepter. Une fois que le défendeur décide de prendre
le «jugement» [ou «essai»] au sérieux,
le dilemme logique est inévitable. Ce n'est pas en niant
la légende que Stangl pouvait sortir de prison.
De plus, il n'est pas vrai, contrairement à ce que soutient
G. Sereny, que ce dilemme logique disparaisse dans le cas d'un
accusé condamné à la prison à vie.
S'il aspire à la grâce ou à la liberté
conditionnelle, il ne va pas chercher à renverser ce qui
a été décidé au prétoire; ce
n'est pas ainsi qu'on obtient une grâce ou la liberté
conditionnelle. Par exemple, au «procès d'Auschwitz»
de 1963-1965 à Francfort, les faits qu'on reprochait à
Robert Mulka étaient à ce point monstrueux que maintes
personnes estimèrent trop légère sa condamnation
à quatorze ans de travaux forcés. Et puis, à
la faveur d'un dénouement stupéfiant pour qui n'a
pas étudié de près ce sujet, Mulka fut tranquillement
relaxé moins de quatre mois plus tard. Or, si, pendant
son procès ou après, il avait plaidé -- d'ailleurs
en toute sincérité -- qu'il n'y avait pas eu d'exterminations
à Auschwitz et qu'il était bien placé pour
le savoir, il aurait accompli, dans le premier cas, une peine
de prison à vie et, dans le second cas, la totalité
de ses quatorze ans, à supposer qu'il eût vécu
assez longtemps pour cela.
On le sait peu, mais il a existé beaucoup d'exemples de
ce genre -- le sujet est difficile à étudier. 30
Il n'existe pas de cas où un accusé aurait eu avantage,
pour sauvegarder son intérêt personnel immédiat,
à nier les exterminations. Ce n'était pas la bonne
méthode pour sortir de prison. 31
Si, dans un débat, on accepte pour règle l'attitude
purement défensive qui consiste à répondre
point par point aux arguments de l'adversaire, je continue à
penser que c'est ainsi qu'il fallait répondre à
G. Sereny. Je me contentais d'abord de ces lignes mais, au moment
même de les écrire, je fus frappé par le caractère
insensé du contexte dans lequel nous nous trouvions. Nous
étions en 1979, et non en 1942, et G. Sereny était
en train de se fonder sur les remarques d'un vieil homme isolé
de tout pour expliquer aux lecteurs du New Statesman
qu'il fallait croire aux histoires d'«exterminations».
J'ai alors complété ma lettre de la façon
suivante:
Nous n'avons pas besoin de «confessions» ou de «procès»
pour établir qu'ont vraiment eu lieu les bombardements
de Dresde et d'Hiroshima , ou les représailles de Lidice
qui ont suivi l'assassinat de Heydrich. Or, la légende
de l'extermination ne fait pas seulement état de quelques
cas d'homicides; elle affirme l'existence d'événements
de la dimension d'un continent au point de vue de la géographie,
d'une durée de trois ans au point de vue du temps, et de
plusieurs millions au point de vue du nombre des victimes. Quelle
absurdité, par conséquent, de la part des tenants
de la légende, que de vouloir «prouver» des
événements d'une telle ampleur en s'appuyant sur
des «confessions» obtenues au milieu de l'hystérie,
de la censure, de l'intimidation, de la persécution et
de l'illégalité flagrante qui entourent ce sujet
depuis trente-cinq ans.
En d'autres termes, dans son article de 1979, G. Sereny, pour
affirmer la réalité des événements
colossaux que l'on sait, tirait argument de ce qu'un vieil homme
venait de lui dire dans sa prison. Autant attribuer aux Tziganes
l'incendie de New York en 1950 en se fondant sur les aveux de
Tziganes qui habitaient la ville à l'époque. Naturellement,
G. Sereny pourrait rétorquer que je n'ai relevé
qu'une seule de ses observations comme s'il s'agissait de sa seule
argumentation. Mais, même si je reconnais qu'elle a infiniment
plus à dire sur le sujet, ma remarque de fond reste valable.
G. Sereny prenait plusieurs colonnes d'un grand journal pour exposer
des arguments qui, en 1979, étaient sans aucune proportion
avec son allégation. Si les juifs d'Europe avaient réellement
été exterminés, on n'aurait pas proposé
de tels arguments.
Quand je vis Robert Faurisson en 1980, il me félicita d'avoir
fait remarquer qu'on n'a pas besoin de «procès»
pour croire à des événements historiques
vrais (Hiroshima, Lidice, etc.) et il me dit qu'il regrettait
de n'y avoir pas pensé lui-même. Je savais ce qu'il
ressentait car, à peu près à l'époque
de l'article de G. Sereny, un homme qui m'était alors inconnu
m'avait appelé et m'avait posé une question à
laquelle j'avais bien regretté de n'avoir pas pensé
moi-même. La question était la suivante: pourquoi
les organisations juives situées hors de la sphère
de l'Axe et qui avaient tant à dire sur l'«extermination»
et sur le «meurtre» [des juifs], n'avaient-elles pas
cherché à prévenir les juifs placés
sous la coupe de Hitler de ce qui se cachait derrière les
prétendus programmes allemands de déplacement de
populations? Dans tous les récits, on nous raconte que
les juifs faisaient leurs bagages pour partir en déportation
et entraient plus tard dans les camps sans imaginer qu'on allait
les tuer. Cet aspect de la légende est évidemment
nécessaire, car on sait bien qu'il y eut très peu
de résistance violente aux déportations (j'ai fait
allusion à cette question à la page 109 de mon livre,
The Hoax, mais nulle part je n'ai suffisamment insisté).
La leçon plus générale à tirer de
ces deux incidents fera l'objet du présent exposé.
On voit que dans ces deux incidents il y a eu un moment de myopie,
non pas simplement de la part des tenants de la légende
mais -- ce qui importe plus -- de la part des révisionnistes,
qui se préoccupaient tellement des arbres qu'il a fallu
l'intervention du hasard pour leur ouvrir les yeux sur des aspects
importants de la forêt. Il ne s'agit pas d'un défaut
propre aux individus. Cela résulte des circonstances historiques
dans lesquelles nous nous trouvons. Je vais essayer de décrire
ces circonstances et de montrer comment nous devrions nous y prendre
aujourd'hui. Je le ferai, d'une part, en présentant mon
idée quant au point de vue probable de la postérité
sur ces sujets et, d'autre part, en avançant plusieurs
suggestions sur la conduite à tenir en fait dans la controverse.
La Donation de Constantin
La «Donation de Constantin» est le faux le plus célèbre
de l'histoire européenne. Il fit son apparition aux alentours
de l'an 800. Il s'agissait d'un document qu'on disait écrit
«des mains» [sic] de l'empereur Constantin Ier (288? - 337) et qui racontait la légende, tenace mais fausse, de la conversion de Constantin et de son baptême par le pape Silvestre Ier. Le trait principal de ce document tient à ce qu'il octroyait au pape l'autorité temporelle sur «la cité de Rome et toutes les provinces, places et états d'Italie, ainsi que sur les régions occidentales». Il stipulait aussi que le pape «exercerait sa suprématie également sur les principaux lieux [saints], Alexandrie, Antioche, Jérusalem et Constantinople» et il octroyait encore un certain nombre d'avantages divers. Pour qu'il fût clair que cette Donation constituait une garantie, le document renfermait en plus une déclaration de Constantin par laquelle ce dernier manifestait son intention de transférer sa propre capitale dans «la province de Byzance [où] une ville sera construite à notre nom car là où le primat des prêtres et le chef de la religion chrétienne est placé au pouvoir par l'Empereur céleste, un empereur terrestre ne saurait exercer son autorité».
Ce qui est ici du plus haut intérêt, c'est que l'authenticité du document ne fut guère contestée avant le XVe siècle en dépit des faits suivants:
1) d'après les légendes et les histoires qu'on pouvait
trouver en abondance pendant tout le Moyen Age et d'après
le document lui-même, la ville que Constantin fonda sur
l'ancien site de Byzance, plus tard appelée «Constantinople»,
n'avait pas encore été fondée et encore moins
transformée en un saint siège d'importance;
2) de façon plus concluante -- et là on voit l'analogie
avec l'expression «ils étaient toujours là»
que j'employais tout à l'heure à propos de l'«Holocauste»
-- selon les rapports et les histoires de toute cette époque
du Moyen Age, c'est en Italie que l'autorité impériale
a continué à s'exercer sous le règne de Constantin,
de Sylvestre et de leurs successeurs immédiats.
Ce n'est certes pas le manque d'intérêt ou de signification
de la question qui explique que l'on ait tant tardé à
s'apercevoir que la Donation était un faux. Une bonne partie
de la vie politique du Moyen Age tournait autour de la controverse
sur les pouvoirs respectifs du Pape et du Saint Empereur Romain
[Germanique], et il se trouvait des esprits distingués
pour participer à des discussions au cours desquelles la
Donation était utilisée comme argument en faveur
du pape. Même Dante (1265-1321), qui était un ennemi
déclaré du pouvoir temporel des papes, a effleuré
la question de la Donation dans son Enfer, mais pour reprocher
à Constantin de l'avoir accordée :
C'est ainsi qu'un faux totalement anhistorique
fut pendant des siècles au centre d'une controverse sans
être pour ainsi dire jamais contesté; c'est un peu
comme si l'on avait attribué à George Washington
la paternité d'une lettre portant sa signature et accordant
à l'Eglise épiscopale méthodiste «le
pouvoir de faire la loi sur Washington et ses territoires d'Amérique
du Nord».
Les premières remises en cause furent, comme c'est l'usage, stupides, à côté de la question, tendancieuses, ou embarrassées de circonlocutions, et souvent, comme dans le cas de Dante, on contestait l'avantage de la Donation mais non son caractère historique. Au milieu du XIIe siècle, le mouvement de réforme d'Arnaud de Brescia s'attaqua à la légende de Sylvestre et de la Donation dans son ensemble en faisant valoir que Constantin était déjà baptisé lorsqu'il rencontra Sylvestre. Chez les Gibelins antipapistes d'Allemagne, vers 1200, naquit la légende selon laquelle, au moment où Constantin avait fait sa Donation, les anges en pleurs avaient fait entendre: «Hélas, hélas, aujourd'hui on a versé du poison au sein de l'Eglise de Dieu». Les partisans du pape rétorquèrent qu'on avait effectivement bien entendu pleurer, mais que c'était le Diable qui s'était déguisé pour essayer de tromper son monde. D'autres représentaient que la Donation n'avait pas de valeur parce que Constantin était coupable d'arianisme, ou parce qu'on n'avait pas demandé l'accord des populations, ou parce que l'offre n'était censée s'appliquer qu'au règne de Constantin. D'autres voyaient dans la Donation un coup porté sournoisement à la papauté en vue de prouver que la primauté du Pape ne dérivait pas de Dieu mais de l'Empereur. En fait, ce dernier argument commença d'inspirer, jusqu'au milieu du XVe siècle, l'attitude adoptée par la majorité des porte-parole antipapistes à l'égard de la Donation. Vers 1200, deux auteurs avaient fait remarquer que le régime impérial avait continué à s'exercer en Italie après la prétendue Donation, mais ils présentaient l'affaire avec bien des circonlocutions et sans révéler leurs conclusions personnelles sur le sujet, si bien que leur influence ne fut pas très marquante dans la controverse ultérieure.
C'est en 1433 qu'apparut ce qu'on pourrait appeler une critique
concluante de la Donation; elle n'était pas l'oeuvre d'un
antipapiste mais de quelqu'un qu'on qualifierait de réformateur
libéral à l'intérieur de l'Eglise. Nicolas
de Cuse, diacre de Saint Florin de Coblence, présenta à
l'usage du Concile de Bâle une critique de la Donation qui
faisait ressortir les innombrables éléments historiques
prouvant qu'il n'y avait pas eu le moindre transfert de souveraineté
de l'Empereur au bénéfice du Pape à l'époque
de Sylvestre et de Constantin ou immédiatement après.
Le De concordantia catholica de Nicolas de Cuse eut peu
d'effet direct, d'un côté, en raison de son ton froid
et sans passion, et, de l'autre, parce qu'il fut éclipsé
par le traité, en 1440, de Lorenzo Valla, De falso credita
et ementita Constantini donatione declamatio. 32
C'est le nom de Valla qui reste le plus étroitement lié
à la dénonciation de cette mystification, d'abord
parce que ses remarquables talents personnels s'ajoutaient au
travail de Nicolas de Cuse, ensuite à cause du caractère
éloquent et passionné de son traité et, enfin,
parce que, très peu de temps après, les progrès
de l'imprimerie et le mouvement de la Réforme permirent
la diffusion massive de ce traité en différentes
langues.
La méthode de Valla consistait essentiellement à
soumettre la Donation à la critique sous tous les angles
possibles à l'époque. Par exemple, il commença
par envisager la question au point de vue de la personnalité
de Constantin, «un homme qui, par soif de domination, avait
fait la guerre à des nations entières, qui, au prix
d'attaques et de dissensions civiles, avait évincé
parents et amis pour prendre le pouvoir» et qui, ensuite,
se serait prétendument «mis à offrir à
un tiers, par pure générosité, la ville de
Rome, sa patrie, la capitale du monde, la reine des nations,pour
aller se retirer dans une modeste petite ville, Byzance».
Après la simple lecture de quelques pages de Valla, on
sent bien que la Donation paraît incroyable, mais le traité
continue de la sorte pendant 80 pages dans la traduction anglaise,
si bien qu'on a là un cas typique de «surextermination».
Valla reprenait l'argument de Nicolas de Cuse selon lequel le
prétendu transfert de souveraineté n'avait pas eu
lieu puisque les pièces de monnaie romaines de l'époque
avaient été émises à l'effigie des
empereurs et non pas des papes. Valla étudiait le langage
et le vocabulaire du texte de la Donation et montrait qu'ils ne
pouvaient pas appartenir au latin employé par Constantin.
De telles méthodes étaient nouvelles pour l'époque.
Les recherches érudites de Valla n'étaient pas désintéressées.
A l'époque où il rédigea son traité,
il était le secrétaire d'Alphonse d'Aragon, qui
disputait au Pape le gouvernement de Naples. Valla ne laissait
aucun doute au lecteur sur ses convictions: pour lui, le pouvoir
temporel du Pape était une mauvaise chose et il fallait
l'abolir. Néanmoins, le traité de Valla marque une
étape dans la naissance de la critique historique et je
crois que son étude peut être profitable aujourd'hui
à ceux qui se sont donné pour but de «démonter
le mythe du génocide».
Certes, un homme fut brûlé sur le bûcher à
Strasbourg en 1458 pour avoir nié la Donation, mais la
thèse de Valla fut d'abord assez bien accueillie dans les
milieux cultivés, même si le traité restait
encore à l'état de manuscrit. Vers 1500, on put
croire à la fin de la légende; le phénomène
était peut-être dû au fait que les discussions
de fond sur la nature même de la papauté s'étaient
plutôt calmées. Toutefois, par une ironie du sort,
les progrès de la Réforme et l'abondant usage qu'on
fit du traité de Valla comme d'une arme contre la papauté
eurent pour effet de ressusciter la légende. D'une part,
Martin Luther déclara en 1537 que le traité de Valla
l'avait convaincu que le Pape était l'incarnation de l'Antéchrist.
D'autre part, Steuchus, bibliothécaire au Vatican, publia
en 1547 une critique assez habile du traité de Valla, et,
peu de temps après, le traité fut mis à l'Index.
Ce n'est qu'aux alentours de 1600
qu'on peut considérer que la légende fut complètement
abandonnée, lorsque le grand historien catholique, le cardinal
Baronius, déclara que le faux était prouvé.
Ce bref aperçu appelle au moins deux questions fondamentales.
Tout d'abord, nous avons remarqué que le caractère
frauduleux de la Donation semblait ressortir à l'évidence
du simple fait que le prétendu transfert de souveraineté
n'avait en réalité pas eu lieu. Pourquoi alors a-t-il
fallu si longtemps pour le dévoiler?
Je pense que la raison fondamentale en est que, jusqu'à
la Renaissance, il aurait été contraire aux intérêts
politiques de tirer à propos de la Donation les conclusions
qui s'imposaient. On peut difficilement opposer à des intérêts
politiques et économiques importants de simples observations,
même si celles-ci sont factuelles et pertinentes. Les deux
raisons qui viennent le plus spontanément à l'esprit
pour expliquer pourquoi la légende a été
abandonnée à cette époque sont que la Renaissance
avait suscité en Europe un niveau d'érudition plus
élevé et que la Réforme avait favorisé
la progression des idées antipapistes. Je pense que cette
interprétation est valable à condition qu'on n'entende
pas par là que le Moyen Age n'aurait pas été
intellectuellement en mesure de discerner la fraude. L'évolution
politique de la période post-médiévale eut
une importance décisive pour permettre d'ouvrir les yeux,
en toute sécurité et même avec profit, sur
ce qui était évident.
Si l'on examine de près cette explication essentiellement
politique, on retrouve l'éternel problème: à
moins d'efforts exceptionnels de notre part, «l'arbre nous
cache la forêt». Pour voir l'évidence, encore
faut-il que, d'une façon ou d'une autre, celle-ci se présente
à nous. Ce que les gens retenaient de la controverse sur
la Donation, c'est que les papes réclamaient l'autorité
temporelle, qu'on se référait pour cela à
ce document et que les milieux hostiles au Pape y trouvaient toutes
sortes d'arguments. L'histoire romaine était assez bien
connue, mais on ne la présentait généralement
pas de manière intelligente. On peut sans doute s'étonner
de cette lacune mais les explications en sont simples. Pour commencer,
les papes occupaient une position solidement retranchée
et, de là, décidaient de ce qui devait être
discuté; on ne pouvait guère s'attendre à
les voir préconiser l'étude du document sur des
bases historiques. Ensuite, les adversaires de la Donation, en
raison de leur situation de dissidents, devaient s'en tenir à
des sujets familiers à tous, s'ils voulaient, dans la pratique,
ne fût-ce que se faire entendre. En outre, comme ils étaient
plus préoccupés de défendre des intérêts
politiques ou religieux que la vérité historique,
ils ignoraient souvent jusqu'à l'aspect historique de la
question. D'un autre côté, ceux qui faisaient profession
de lettrés dépendaient dans une large mesure des
autorités ecclésiastiques pour subsister. Ainsi,
toutes les conditions étaient-elles réunies pour
que règne une forme de sottise à fondement politique.
Venons-en à la seconde question fondamentale. En admettant
que le caractère frauduleux de la Donation aurait dû
s'imposer comme une évidence à des esprits sans
timidité et curieux, et qu'à la faveur de l'évolution
politique l'intimidation eût diminué au point même
de disparaître, pourquoi alors a-t-il fallu un traité
aussi long que celui de Valla pour venir à bout de cette
tromperie?
Posée en ces termes, la question est fallacieuse, surtout
en ce qu'elle présuppose des relations de cause à
effet. On ne peut distinguer les causes et les effets dans des
événements complexes qui ont vu (a) la ruine
du pouvoir papal par la Réforme, (b) l'écroulement
de l'une des impostures sur lesquelles ce pouvoir reposait et
(c) la large diffusion d'un livre qui dénonçait
cette imposture.
Tout au plus peut-on se demander quel rôle a joué
le traité de Valla dans ces événements et
on peut s'en faire une assez bonne idée en examinant le
contenu même du traité, qui était beaucoup
plus étendu, beaucoup plus détaillé qu'il
n'était nécessaire pour soutenir la thèse.
La documentation de l'ouvrage était si fournie, si diversifiée,
que son effet ne pouvait être qu'irrésistible. Les
amateurs de monnaies anciennes avaient leur mot à dire;
les spécialistes de latin et de grammaire latine étaient
invités à prendre leur part de la controverse; les
spécialistes de l'histoire de Rome se sentaient concernés,
tout comme les spécialistes de l'histoire de l'Eglise.
Bref, chez des gens qui avaient l'art de la parole, les langues
se délièrent, et cela dans le contexte d'une évolution
politique colossale.
Dans l'exposé que j'ai fait ici il y a trois ans pour notre
congrès, j'ai souligné qu'il ne fallait pas sous-estimer
le rôle des controverses extra-universitaires comme moyen
de pousser les universitaires à s'intéresser à
des sujets controversés. Je veux dire par là --
et je parle ici pour en avoir fait l'expérience en tant
que professeur d'université -- qu'à l'égard
des sujets «brûlants» l'attitude caractéristique
de l'universitaire, foncièrement honnête mais trop
humain, est la dérobade.
Certes, il existe une petite minorité, celle des laquais
au service des profiteurs de la thèse officielle, qui ment
délibérément et pipe les dés. Mais
vient le jour où une autre petite minorité finit
par attaquer la position retranchée; ses propos de dissidents
ont alors provisoirement pour effet de rallier une plus large
minorité au clan des menteurs délibérés,
et cela pour dénoncer les hérétiques. Toutefois,
l'honnête universitaire moyen, qui essaie de conserver quelque
estime vis-à-vis de soi tout en payant ses factures, évitera
de se prononcer sur un sujet brûlant.
Cette dérobade devient difficile ou impossible quand un
certain nombre de gens du grand public se mettent à poser
des questions troublantes. Si l'expression du sentiment populaire
va assez loin, cela peut, après avoir rendu la dérobade
impossible, permettre aux hérétiques de s'exprimer
sans trop de danger. Par conséquent, quand il y a des sujets
brûlants, ne sous-estimons pas le rôle de leur propagation
dans le grand public comme moyen d'inciter ou même de mettre
en mouvement ceux qui devraient les traiter.
Les principales remarques que je voudrais faire ici sont les suivantes.
Des arguments simples et décisifs qui allaient à
l'encontre de la Donation de Constantin et qui, selon nous, auraient
dû crever les yeux des gens du Moyen Age, ont été
étouffés par la politique de l'époque. Le
traité de Valla, tout en allant, dans le détail,
bien plus loin qu'il ne semble nécessaire à notre
conception de l'histoire, a joué un rôle pratique
crucial dans l'effondrement de la légende de la Donation,
mais ce phénomène fut intimement lié au fait
que l'évolution politique était favorable à
la thèse de Valla et à son examen en toute sérénité.
Les analogies
Les analogies avec la légende qui nous intéresse,
celle de l'«Holocauste», paraîtront presque
trop évidentes pour qu'il soit nécessaire d'y consacrer
du temps. Les universitaires du Moyen Age et de la Renaissance
qui ne voulaient pas voir les choses simples n'ont malheureusement
rien à envier aux universitaires d'aujourd'hui. Quelques
points méritent cependant qu'on s'y attarde.
Nous avons vu que la légende de la Donation s'est effondrée
à une époque où la situation politique devenait
très défavorable à la papauté; voilà
qui suggère évidemment une autre analogie et une
autre anticipation: la légende de l'Holocauste va s'effondrer
dans une époque, la nôtre, très défavorable
au sionisme. La concomitance, prévisible, des deux phénomènes
est absolument inévitable et nous n'y échapperons
pas, mais il faut en relever les aspects dangereux. Elle provoquera
de dangereuses pressions, tant politiques qu'intellectuelles,
dans le camp des révisionnistes.
Par exemple, au moment où j'écris, l'invasion du
Liban par l'armée israélienne a fait de Menahem
Begin l'homme le plus impopulaire du monde, et d'Israël l'Etat
le plus impopulaire du monde. On peut à juste titre faire
valoir que les envahisseurs s'en sont pris brutalement et sans
scrupules à d'innocentes victimes civiles libanaises, que
trop d'entre celles-ci ont péri ou ont été
dépossédées de tout à la suite de
la tentative exercée par Israël pour détruire
les forces de l'O.L.P. On peut à juste titre faire valoir
que les Américains, dopés ou dupés, n'ont
pratiquement jamais rien refusé à Israël dans
le passé. Mais j'ai lu, même dans des ouvrages qui
marquent une certaine sympathie pour le révisionnisme,
33
que la politique d'Israël équivalait à un «génocide»,
ce qui n'est pas le cas, ni dans les intentions, ni (tant s'en
faut) dans les faits, du moins au sens où j'entends ce
mot, c'est-à-dire dans un sens proche du mot «extermination».
Si l'on peut admettre qu'une accusation aussi inappropriée
soit la norme dans les journaux à grand tirage, il est
fâcheux de la voir adopter dans des milieux à tendance
révisionniste car ces derniers, plus que quiconque, devraient
être capables de faire la distinction entre les différentes
sortes de traitements inhumains, et cela pour rapporter avec exactitude
les événements historiques.
Il y a là un réel danger; on s'en rendra compte
si l'on comprend qu'une telle confusion peut s'expliquer aussi
bien en termes de politique que par la tendance naturelle de l'homme
à l'inexactitude. Dans les années à venir,
on fera fortement pression sur beaucoup de gens, y compris les
révisionnistes, afin qu'ils soient «pour» les
Arabes et non pas seulement équitables envers ceux-ci.
Cette pression viendra en partie du fait que ce sont précisément
les événements du Moyen-Orient qui fourniront aux
révisionnistes l'occasion de se faire entendre. En conséquence,
les révisionnistes vont devoir faire de la corde raide,
d'une part pour résister à ces dangereuses pressions,
d'autre part pour exploiter les ouvertures que leur fourniront
les événements politiques, afin d'exprimer de légitimes
observations historiques. On aimerait bien s'enfermer dans une
tour d'ivoire pour y étudier la Mystification, mais ce
n'est pas ainsi que les choses vont se passer.
Puisque l'histoire ne se répète jamais, la comparaison
entre la Donation et l'«Holocauste» ne s'applique
pas à tous les aspects saillants de ces deux légendes.
Mais il est un autre point de ressemblance important qui mérite
d'être noté; c'est l'attention excessive accordée
aux détails, à la fois dans le traité de
Valla et dans les recherches révisionnistes actuelles:
dans un cas comme dans l'autre, on «surextermine».
L'homme de la Renaissance ne remarquait pas que le transfert de
souveraineté n'avait pas eu lieu, voilà tout; nous,
nous ne remarquons pas que les juifs étaient toujours là
après la guerre, voilà tout. Apparemment, nous devons
poursuivre l'étude du sujet jusque dans des détails
qui paraîtront sans doute incroyables à la postérité.
Par exemple, nous ne nous contentons pas de dire que le Zyklon,
utilisé, prétend-on, pour les «gazages»,
est un insecticide; encore faut-il que nous analysions dans les
moindres détails les aspects techniques de cette affirmation.
Ce souci du détail est à la fois souhaitable et
nécessaire. Nous avons vu, dans notre examen de la Donation,
qu'il était souhaitable. Le souci du détail entraîne
une grande diversité et une grande quantité de réflexion
sur la légende; c'est ainsi que, même si la postérité
nous accuse de myopie -- et c'est d'ailleurs déjà
ce qui se passe , les langues se délient à tel point
dans les circonstances pratiques et urgentes qui sont les nôtres
que ceux qui ont pour métier de traiter de ces questions
ne pourront plus les éviter. En fait, ce point a d'ores
et déjà été atteint et Raul Hilberg,
au fond, l'admet; auteur de The Destruction of the European
Jews [La Destruction des juifs d'Europe, Fayard, 1988,
NDLR], il déclarait dans une récente interview donnée
à un hebdomadaire français:
Je dirai que, d'une certaine manière, Faurisson et d'autres, sans l'avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d'engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils ont obligé à rassembler davantage d'informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s'est passé. 34
Que le souci du détail soit également
nécessaire à l'heure actuelle est une constatation
qui découle de la stratégie qu'emploient dans leur
propagande les promoteurs et les tenants de la légende
officielle. L'un des aspects de cette stratégie consiste
à esquiver la vraie question, toute simple, de savoir si
oui ou non les juifs d'Europe ont été effectivement
exterminés physiquement par les Allemands, pour se concentrer
plutôt sur la question, en apparence similaire et (à
condition de brouiller suffisamment les pistes) faussement équivalente,
de savoir si oui ou non les Allemands ont utilisé des «chambres
à gaz».
C'est un procédé cher aux mystificateurs (j'en citerai
d'autres) auquel trop de personnes du camp révisionniste
ou de sympathisants du révisionnisme se laissent prendre.
Pour éviter tout malentendu, je précise tout de
suite que, pour moi, la réponse aux deux questions est
incontestablement «non»: il n'a pas existé
de programme d'extermination et il n'a pas existé de chambres
à gaz. Mais seul le premier point est au coeur de la dispute
tandis que le second n'a qu'une importance accessoire pour l'école
révisionniste, telle du moins que je crois en comprendre
l'esprit. Par exemple, s'il arrivait qu'on découvre qu'un
jour de 1942 on avait amené dix adultes juifs dans le quartier
général de Hitler en Prusse orientale, qu'on les
avait enfermés dans la douche de Hitler (rapidement aménagée
pour la circonstance) et qu'on les y avait gazés sous l'oeil
approbateur du Führer, j'aurais toutes sortes de raisons,
aussi bien historiques que techniques, d'en être stupéfait,
mais cela ne m'obligerait pas à changer d'avis ou à
revenir sur l'essentiel de la question de l'«Extermination».
La découverte risquerait d'ébranler ceux des révisionnistes
qui font de Hitler le centre de leur intérêt, comme
par exemple David Irving, mais là n'est pas la question.
Grâce à différents stratagèmes, consistant,
par exemple, à insister sur certains types de témoignages
ou à discuter du «Zyklon» en soi, les défenseurs
de la légende réussissent souvent, dans la controverse
publique, à remplacer tout doucement la question de l'«extermination»
par celle des «chambres à gaz»; ce n'est pas
qu'ils confondent les deux mais, de cette façon, ils tirent
profit des réserves d'usage qui s'imposent dans le cas
de presque tout sujet d'histoire.
Prenons un exemple: si on m'avait demandé, il y a quelque
temps, si les Japonais avaient gazé des prisonniers pendant
la seconde guerre mondiale, j'aurais répondu que je n'avais
pas connaissance de tels gazages. Or, j'ai lu tout récemment
un rapport sérieux qui fait état d'un gazage de
404 «cobayes humains» réalisé en vue
de «recherches sur l'armement biologique». 35
Je continue malgré tout à être certain que
les Japonais n'ont pas «exterminé» de populations.
Un autre exemple: je suis certain que, pendant la seconde guerre
mondiale, les Alliés n'ont pas exterminé une part
tant soit peu importante de la population esquimaude, et je suis
convaincu qu'ils n'ont gazé aucune des communautés
esquimaudes; mais vous remarquerez que, dans le premier cas, je
suis «certain» tandis que, dans le second, je ne suis
que «convaincu». La différence vient du fait
que, si l'on peut prouver qu'il n'a pas existé de programme
d'extermination des Esquimaux (par exemple on n'a pas noté
après la guerre qu'ils aient disparu en quantités
significatives), on ne peut pas montrer qu'aucun Esquimau n'a
été gazé. On me dira, bien sûr, qu'il
n'existait pas de motif évident de gazer les Esquimaux,
qu'on ne trouve pas trace, par la suite, d'accusations de gazages
d'Esquimaux, etc., et on peut être «convaincu»
qu'aucune communauté esquimaude n'a été gazée
(bien entendu, des Esquimaux ont pu, à titre individuel,
être exécutés dans une chambre à gaz
californienne pour délits particuliers). Toutefois, il
faut toujours, par exemple, envisager la possibilité qu'une
quelconque communauté esquimaude isolée ait pu être
gazée dans le plus grand secret parce qu'elle aurait pu
menacer la sécurité d'une opération militaire
ultra-secrète des Alliés. C'est simplement ce que
les historiens appellent une réserve d'usage, applicable
à toutes les périodes de l'histoire et que l'on
ne mentionne guère, tant elle tombe sous le sens.
On peut démontrer que les Esquimaux n'ont pas été
exterminés mais il n'est pas possible de démontrer
qu'aucune communauté esquimaude n'a été gazée.
De la même façon, et au risque de fournir à
mes adversaires l'occasion de citer mes paroles hors contexte
et de les utiliser de mauvaise foi, je peux démontrer qu'il
n'a pas existé chez les Allemands de programme d'extermination
physique des juifs, mais je ne peux pas démontrer qu'aucun
juif n'a été gazé, bien que ma longue expérience
du sujet est telle que je suis convaincu qu'aucun juif n'a été
gazé.
Si l'on examine de près les arguments qui sont invoqués
par ceux dont la tactique est de prétendre que les juifs
ont été gazés, il est clair qu'on se trouve
dans l'hypothèse de la «communauté esquimaude
isolée». A la place d'une situation géographique
isolée [cas des Esquimaux], on substitue une situation
administrative isolée [cas des camps de concentration]:
on n'a trouvé trace écrite ni de plans de chambres
à gaz ni de leur construction, ni des gazages eux-mêmes;
pour cacher leurs exploits, les Allemands brûlaient les
cadavres sans laisser de traces; pour réduire le nombre
des témoins au minimum, les juifs eux-mêmes servaient
de main-d'oeuvre dans ces opérations et étaient
ensuite tués à leur tour. Jamais on n'explique pourquoi
il aurait été utile ou nécessaire de garder
le secret sur ces opérations, alors même que des
manifestations étaient organisées à Madison
Square Garden en protestation contre le prétendu massacre,
et qu'il y avait les déclarations officielles de condamnation
par les Alliés, par le Président des Etats-Unis,
etc. 36:
on ne l'explique pas parce que peu de gens poseront ce type de
question. Ce qui compte, c'est que toute cette histoire soit «prouvée»
par les déclarations de quelques «témoins»,
qu'elle soit confirmée devant un tribunal et utilisée
ensuite pour étayer un mensonge d'une espèce très
différente et même sans rapport, à savoir
l'extermination physique des juifs d'Europe.
C'est un procédé facile. Il consiste à faire
complètement abstraction du contexte et à renverser
la perspective: technique de bonneteau où se laissent prendre
les dupes. Malheureusement, le procédé a réussi,
et c'est la raison pour laquelle il est nécessaire autant
que souhaitable que les révisionnistes se soucient du détail.
Les tenants de la légende ne veulent pas qu'on aborde directement
la question de l'«extermination», car des documents
aisément accessibles montrent clairement que les juifs
n'ont pas été exterminés. Mais il n'existe
pas de documents aisément accessibles qui montrent clairement
ce qui s'est passé pendant la guerre en chaque point de
l'Europe de l'Est, compte tenu surtout de l'exploitation politique
qui a été faite de ces documents après la
guerre, et c'est là que les mystificateurs se mettent à
l'ouvrage. Ils proposent de combler ces lacunes, généralement
à l'aide, non pas d'archives, mais de prétendues
reconstitutions faites d'après leurs «procès».
Comme ils occupent la position retranchée, ce sont eux
effectivement qui donnent le ton quant aux thèmes du débat,
et c'est ainsi que les révisionnistes se retrouvent, dans
les rares débats d'apparence scientifique auxquels ils
sont conviés par leurs adversaires, confrontés à
des détails que l'on a rassemblés à des fins
fallacieuses. Les mystificateurs n'osent pas axer le débat
sur la vraie question, car elle est trop simple.
Contexte et perspective
L'intérêt actuel porté au détail est
souhaitable du point de vue révisionniste; il est aussi
nécessaire, parce que les défenseurs de la légende
ont décidé -- mais pour des motifs contraires et
qui n'appartiennent qu'à eux -- qu'il fallait aussi faire
porter l'accent sur le détail, quand il y a un semblant
de débat. Cette curieuse entente entre les deux camps est
bien entendu de surface.
Il est dangereux pour les révisionnistes de se concentrer
ainsi sur le détail: on le voit bien quand on remarque
que les défenseurs de la légende adoptent cette
tactique parce qu'elle leur a permis de substituer à la
vraie question des questions plus commodes. Plus précisément,
ces gens s'arrangent pour faire perdre à leur auditoire
le sens du contexte et de la perspective. Les propos tenus par
Stangl à G. Sereny dans sa prison sont incompréhensibles
si on ne les situe pas dans une perspective qui permet de voir
que l'infortuné Stangl vivait alors dans l'après-guerre,
plus précisément dans l'Allemagne de l'après-guerre,
avec un système politique imposé par des vainqueurs
étrangers et responsables, pour commencer, de l'installation
de la légende. On nous rétorque que, si l'on manque
des preuves historiques habituelles pour l'«extermination»
des juifs, c'est en raison du caractère ultra-secret de
la politique allemande: l'argument n'est pas facile à démolir,
à moins de se référer au contexte historique
de l'événement, comme nous venons de le faire. Par
conséquent, s'il est bon, par les temps qui courent, de
mettre l'accent sur le détail, nous risquons de perdre
des batailles, sinon la guerre, si nous oublions le contexte historique
et perdons de vue la perspective.
Le contexte et la perspective constituent le thème de cet
exposé mais il fallait que je m'étende longuement
sur la nature de leur nécessité. Aux yeux de la
postérité, cet «Holocauste», cette curieuse
imposture qui nous aura asservis pendant vingt ou trente ans,
apparaîtra comme un phénomène passager, ayant
entraîné d'incroyables déformations des faits
historiques que nous aurions dû déceler plus facilement
que nous ne l'avons fait, puisque l'interprétation des
événements en question semblera alors plus simple
que celle que nous voyons, ou du moins que nous avançons.
Et puisque, naturellement, nous ne pouvons pas voir aujourd'hui
les choses telles que les verra la postérité, du
moins pouvons-nous essayer de voir le sujet en gagnant une perspective
plus élevée. Non seulement notre réputation
y gagnera dans l'avenir, mais cela nous évitera d'être
pris en défaut sur des détails dans la controverse
actuelle.
Demandons-nous pour commencer ce qui fera le plus l'étonnement
de la postérité. Ce ne seront pas les «exterminations»
des juifs, puisqu'il n'y en a pas eu. Ce ne sera pas non plus
le programme d'expulsion des juifs décidé par les
Allemands. D'aucuns pourront évidemment s'intéresser
à ce programme, mais seulement dans la mesure où
les historiens s'intéressent aujourd'hui à toutes
sortes d'événements du passé. Mais ce programme
allemand était loin d'être unique dans son principe,
puisque les juifs ont déjà été expulsés
de Jérusalem au IIe siècle et d'Espagne au XVe siècle,
pour ne mentionner que les deux plus célèbres expulsions
parmi toutes celles qui se sont produites. Le programme allemand
pourra être déploré, mais il ne paraîtra
pas extraordinaire.
Ce qui paraîtra unique, ce sera l'installation de la légende
de l'«Holocauste» dans la société occidentale,
son exploitation jusqu'à la folie, sa remise en cause quelques
décennies plus tard par des originaux, et son abandon par
la suite. L'une des conséquences, peut-être à
la fois instructive et mortifiante pour les révisionnistes,
c'est qu'ils feront eux-mêmes l'objet d'un examen minutieux
de la part des historiens, c'est-à-dire que nous sommes
une partie du processus historique que verra la postérité,
et non pas simplement les pionniers de la recherche dans ce processus.
Je pense qu'ils nous verront ainsi surtout à cause de la
tendance que nous avons -- j'en ai expliqué les raisons
tout à l'heure -- à nous empêtrer dans les
détails en passant à côté ou par-dessus
les observations qui, à leurs yeux, auraient dû être
à la fois évidentes et décisives.
Prenons un exemple précis. Pour qu'une chose soit «évidente»,
il faut en quelque sorte l'avoir sous le nez. Prenons deux livres
publiés récemment en faveur de la légende
de l'extermination et dont on a beaucoup parlé, à
savoir Auschwitz and the Allies [Auschwitz et les Alliés],
de Martin Gilbert (le biographe de Winston Churchill) et The
Terrible Secret [Le Terrifiant Secret, Gallimard, Paris
1981], de Walter Laqueur (directeur de l'Institut d'Histoire Contemporaine
de Londres et rédacteur en chef du Journal of Contemporary
History). Les deux livres ont une même approche du sujet
et couvrent à peu près le même domaine.
A la fin de sa longue étude, copieusement annotée,
Gilbert écrit ceci:
Entre mai 1942 et juin 1944, presque aucun des messages qui parvenaient à l'Ouest ne parlait d'Auschwitz comme d'un lieu de destination pour les déportés juifs ou comme d'un centre de mise à mort. Le nom même d'Auschwitz n'avait pas non plus frappé l'esprit de ceux qui étaient en train de tracer ce qu'ils croyaient être le tableau de plus en plus détaillé et complet du sort des juifs. 37
Quant à Laqueur, il nous explique,
au début d'une étude plus brève mais, elle
aussi, copieusement annotée, qu'il n'aurait pas été
possible de dissimuler les exterminations massives d'Auschwitz
puisque, dit-il, Auschwitz était «un véritable
archipel», que «les détenus d'Auschwitz [...]
étaient en fait dispersés à travers toute
la Silésie, et [...] rencontraient des milliers de gens»,
que «des centaines de civils travaillaient à Auschwitz
comme employés», et que «des journalistes circulaient
à l'intérieur du Gouvernement général
et étaient obligés d'entendre», etc. 38
Je ne trouve rien à redire à de telles réflexions
puisque je les ai faites moi-même, à partir essentiellement
des mêmes considérations. 39
Il ne reste plus au lecteur de Gilbert, de Laqueur et de Butz
qu'à opérer un choix qui est simple. On lui dit:
-- qu'entre mai 1942 et juin 1944 les intéressés
eux-mêmes n'avaient pas entendu parler d'exterminations
massives à Auschwitz;
-- que l'on n'aurait pas pu longtemps cacher au monde l'existence
à Auschwitz de ces exterminations.
Comme, des deux côtés, on lui raconte la même
histoire, il devrait, par simple déduction, -- c'est ainsi
qu'on se forge une opinion quand on n'a ni le temps ni les moyens
de devenir un historien -- supposer que les deux affirmations
sont vraies. On n'a pas entendu parler d'exterminations massives
à Auschwitz pendant la période considérée,
et l'on n'aurait pas pu tenir secrètes des exterminations
massives à Auschwitz. Par conséquent, il n'y a pas
eu d'exterminations massives à Auschwitz.
La conclusion est inévitable et il suffit d'un peu de logique.
On peut faire la comparaison avec le syllogisme suivant: «Je
ne vois pas d'éléphant dans ma cave; s'il y avait
un éléphant dans ma cave, je ne pourrais pas ne
pas le voir; donc, il n'y a pas d'éléphant dans
ma cave.»
Logiquement, une telle réflexion devrait rester sans réplique,
mais je sais pourtant qu'on la perdra souvent de vue dans les
débats à venir. C'est là un bon exemple de
point sur lequel nous méduserons la postérité
par notre myopie, parce qu'elle se demandera alors pourquoi nous
avons si rarement soulevé cet argument dans la chaleur
du débat. Ce n'est pas le seul exemple de ce genre. La
littérature des défenseurs de la légende
abonde en concessions de toutes sortes, si bien que la postérité
se demandera comment, pour commencer, on a pu croire à
une telle légende, puis pourquoi même il aura fallu
que des révisionnistes écrivent des ouvrages. Expliquons-nous.
Les acteurs principaux de cet épisode historique sont les
gouvernements des différentes puissances en guerre, les
organisations juives fonctionnant dans les pays alliés
et dans les pays neutres, les organisations juives fonctionnant
ouvertement sous l'occupation allemande, les organisations de
résistance clandestine, juives ou non, fonctionnant dans
l'Europe occupée par l'Allemagne, l'Eglise catholique (en
raison de sa double caractéristique: son omniprésence
et sa centralisation) et la Croix-Rouge Internationale.
En tête des organisations juives se trouvait le JDC (American
Jewish Joint Distribution Committee) [Comité paritaire
juif américain de distribution], étroitement associé
à l'American Jewish Committee [Comité juif américain],
l'«organisation politique de l'élite non-sioniste
de la communauté juive américaine». 40
Le JDC a joué un rôle primordial dans l'aide matérielle
apportée aux juifs. En Europe, il avait un représentant
d'importance à Lisbonne en la personne de Joseph J. Schwarz.
41
Mais celui qui, au point de vue qui nous intéresse, a joué
le rôle le plus important est Saly Mayer, qui est toujours
resté le représentant principal du JDC en Suisse,
même quand parfois ce n'était pas à titre
officiel. Mayer était en contact permanent avec le JDC
à Lisbonne et New York, ainsi qu'avec les juifs de l'Europe
occupée, à l'Est comme à l'Ouest. 42
En tête également des organisations juives, il y
avait la JA (Jewish Agency) [l'Agence juive], l'officieux Gouvernement
israélien de l'époque, avec pour phare Chaïm
Weizmann, représentée à Genève par
Richard Lichtheim et Abraham Silberschein. Le sionisme était
aussi représenté par le WJC (World Jewish Congress)
[Congrès juif mondial], dont les phares étaient
Nahum Goldman et le rabbin Stephen S. Wise et dont le principal
représentant en Suisse était Gerhart Riegner. Les
représentants suisses de ces organisations ainsi que ceux
d'un certain nombre d'autres organisations juives étaient
en contact permanent avec, à la fois, les juifs de l'Europe
occupée et les représentants, juifs et autres, des
pays alliés. Les liaisons postales ou téléphoniques,
par exemple, pouvaient s'obtenir facilement entre les juifs des
pays occupés et ceux des pays neutres comme la Suisse et
la Turquie. 43
Comme il ressort tout à fait clairement d'un grand nombre
d'ouvrages en plus du mien (par exemple du livre de Gilbert),
c'est le WJC, aidé de la JA, du Gouvernement polonais en
exil à Londres et, occasionnellement, de groupes moins
connus, qui est à l'origine de la propagande de l'extermination.
Je ferai ici huit simples observations, qui sont toutes tirées
de la littérature des défenseurs de la légende
(parfois par l'intermédiaire de mon livre) et qui établissent
la non-historicité de l'«Holocauste» ou, plus
exactement, d'un programme d'extermination physique massive des
juifs d'Europe.
1·) Les allégations d'extermination qui ont circulé
après la guerre avaient pour origine celles
qui circulaient pendant la guerre. Toutefois, les
différences entre les deux sont telles qu'il est permis
d'en déduire que les allégations qui circulaient
pendant la guerre ne reposaient pas sur des faits réels.
Les différences principales entre les allégations
de la guerre et celles d'après-guerre sont de deux sortes.
D'abord, une grande part des allégations qui circulaient
pendant la guerre ont été abandonnées par
la suite, à quelques exceptions près. Ensuite, la
plus importante des allégations de l'après-guerre,
celle qui concerne Auschwitz, n'a été émise
que tout à fait à la fin de la guerre.
J'ai déjà fait ces deux observations au chapitre
III de mon livre et nous avons vu la seconde tout à l'heure;
toutes deux sont confirmées par des publications plus récentes.
Pour la première observation, j'ai dressé dans The
Hoax une liste d'exemples précis que l'on pourra compléter
par d'autres relevés dans les ouvrages récents,
en particulier le livre de Gilbert, qui fournit un grand nombre
de cas du même genre. 44
Pour prendre un exemple précis, on fera bien de s'arrêter
sur le cas d'un certain Jan Karski, membre de la résistance
polonaise, non juif, envoyé, dit-on, de Pologne par la
résistance, en novembre 1942, pour faire son rapport au
Gouvernement polonais en exil à Londres. Dans son rapport,
il décrivait comment les juifs polonais étaient
envoyés à Treblinka, à Belzec et à
Sobibor dans des wagons remplis «de chaux et de chlore que
l'on aspergeait d'eau». Au cours du voyage, la moitié
des gens mouraient d'asphyxie, ou par l'effet des fumées
toxiques, ou par manque de nourriture et d'eau. On les incinérait.
Les autres étaient mis à mort par des pelotons d'exécution,
dans «des chambres à gaz mortelles» et, à
Belzec, dans une «station d'électrocution»;
ces autres étaient enterrés. Ce rapport a reçu
beaucoup de publicité et a été largement
diffusé. 45
Evidemment, on raconte aujourd'hui que presque tous les juifs
étaient tués dans des chambres à gaz et qu'ensuite
on brûlait leurs cadavres. Mais, dans ce rapport de la résistance
polonaise, il n'y a rien sur Auschwitz en tant que camp d'extermination,
et on ne peut, en la circonstance, accuser l'auteur d'ignorer
la situation critique des juifs.
Karski a publié son histoire en 1944 dans un livre ridicule,
Story of a Secret State [Histoire d'un Etat secret], qui
s'est bien vendu. A l'heure actuelle, il est professeur d'Etat
à l'Université Georgetown de Washington. Je sais
bien que toute personne versée en la matière connaît
parfaitement les différences énormes qui existent
entre les histoires à dormir debout qu'il a publiées
pendant la guerre et celles qu'il a publiées après
la guerre, mais j'ai cru utile de choisir le cas de Karski parce
que, ces dernières années, dans le déluge
de la propagande holocaustique, on l'a redécouvert et fêté
en quelque sorte comme un héros. En 1979, Karski écrivit
une nouvelle version expurgée de son histoire, sans aucun
doute pour le plus grand bien de ceux de ses amis qui avaient
été gênés par son livre. 46
Puis, en 1981, il participa à une conférence organisée
au Département d'Etat sous l'égide du Conseil américain
du Mémorial de l'Holocauste, dont le président,
l'écrivain Elie Wiesel, avait «organisé cette
manifestation en partie pour endiguer la marée montante
du révisionnisme». Je ne sache pas qu'une voix se
soit élevée lors de cette conférence pour
demander à Karski des explications sur la différence
entre ses propres récits et la version aujourd'hui en vigueur
des «exterminations». 47
On me demande parfois pourquoi j'ignore Elie
Wiesel; je vais donc lui consacrer aujourd'hui un paragraphe.
Je l'ignore parce que, contrairement aux auteurs dont j'ai l'habitude
de traiter, il est franchement un romancier, et il n'y a pour
ainsi dire rien dans ses déclarations que l'on puisse considérer
comme un argument d'historien. Même ce qu'il appelle son
autobiographie, Night [version originale en français:
La Nuit, Préface de F. Mauriac, les Editions de Minuit, 1958], est d'un tel histrion qu'on ne peut pas la considérer comme la source de première main qu'elle se prétend. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait absolument aucun intérêt à lui prêter attention. Le fait qu'on ait choisi un romancier pour diriger la Commission présidentielle de l'Holocauste, un morceau de choix que bien des gens ont dû se disputer dans la coulisse, est tout à fait révélateur des forces actuellement en présence. S'il fallait exprimer un bref jugement sur l'ensemble des écrits de Wiesel relatifs à l'«Holocauste», je ne pense pas être injuste si je les décris comme atteignant des sommets que nous ne pouvons atteindre, la plupart d'entre nous, qu'à l'aide de ces sortes de potions magiques faites de gin, de vermouth ou d'autres ingrédients comparables; Wiesel, lui, n'a pas besoin de tels recours48.
Pour en revenir à notre sujet, à savoir «que
les allégations qui circulaient pendant la guerre ne reposaient
pas sur des faits réels», la logique est la suivante.
Les défenseurs de la légende pourraient prétexter
que, si l'on n'a retenu qu'une fraction des rapports rédigés
pendant la guerre, c'est parce que les contraintes de la guerre
ne permettaient pas de corroborer les informations, et qu'en conséquence
on a nourri le public avec une quantité d'histoires inexactes.
Il en est résulté une série de rapports qui,
bien que
2·) Aussi bien les documents du temps de la guerre que
le comportement des juifs dans l'Europe occupée prouvent
qu'on n'était pas informé d'un programme d'extermination.
On sait depuis de nombreuses années que les résistances
aux déportations étaient rares et que les juifs
se rendaient dans les différents camps sans soupçonner
qu'ils allaient être tués; les documents récemment
publiés n'ont fait que renforcer cette observation. Mais
on mesure généralement assez mal les conséquences
qui en découlent. Il faut bien noter que cette observation
vaut aussi bien pour les autorités juives dans les différents
pays occupés que pour la population juive dans son ensemble.
Prenons quelques exemples. Vers la fin de 1942, au cours de négociations avec les Allemands, certains responsables juifs slovaques prirent au sérieux les propositions allemandes de mettre un terme à la déportation des juifs slovaques d'Auschwitz. Dans les archives juives françaises, «on trouve une abondance de documents qui tendent à nier» les exterminations. Les autorités juives de France considéraient «Auschwitz comme un lieu de travail» et, en novembre 1944 (après que les Allemands eurent été chassés de France), leur principal souci concernant les déportés était de réunir les familles. On nous dit que «les juifs de Hollande n'ont jamais vraiment su ce qui se passait en Pologne» et que les archives du Conseil juif d'Amsterdam en date du 22 janvier 1943 prouvent qu'on n'évoquait même pas la possibilité d'une «extermination» pour expliquer la dispersion des familles. Les autorités juives de Rome ignoraient l'existence d'un quelconque programme d'extermination et redoutaient les déportations uniquement pour des raisons telles que «les rigueurs de l'hiver et la santé fragile de beaucoup de déportés». Dans ces conditions, il n'est pas du tout surprenant que les activités (en Belgique) des juifs et de la Résistance aient abouti au déraillement d'un seul train de déportés vers Auschwitz49.
Prenons un homme comme le rabbin Leo Baeck, «chef vénéré de la communauté juive allemande», qui aurait certainement dû être bien renseigné: une lettre de lui, datant de novembre 1942, prouve qu'il ne soupçonnait pas que des déportés juifs fussent mis à mort et, comme il l'a lui-même reconnu après la guerre, il n'a jamais parlé d'«exterminations» aux autres juifs qui se trouvaient en même temps que lui à Theresienstadt, un camp d'où un grand nombre de personnes étaient déportées [en direction d'Auschwitz]50.
C'est au printemps de 1944, tout de suite après l'occupation de la Hongrie par les Allemands, que les autorités juives hongroises entendirent parler d'extermination, y compris (enfin) à Auschwitz. Mais elles «ne donnèrent aucune publicité» à de telles allégations. «Pour les responsables sionistes hongrois, la voie qu'ils avaient choisie était non pas de conseiller d'urgence à leurs amis juifs de résister aux déportations, mais d'entamer avec les SS des négociations secrètes pour éviter les déportations en général»51.
Quant à la Pologne, elle connut la célèbre insurrection du ghetto de Varsovie en avril 1943. Mais l'affaire se produisit seulement alors que la plupart des juifs de Varsovie avaient déjà été déportés vers l'Est. On prétend qu'«au mois de mars 1943, la destruction des juifs de Pologne était presque entièrement achevée». Au cours de la période où on était censé la détruire, on ne trouve pas de trace significative d'une résistance aux déportations52. De plus, les juifs tenaient registre avec soin d'une quantité de faits, au point que «bien des registres posthumes nous sont parvenus». On constate pourtant une «absence de sujets d'importance vitale dans ces registres»53.
Par conséquent, les juifs n'avaient pas connaissance d'un
programme d'extermination dans les seuls sens qui seraient convaincants,
c'est-à-dire en résistant aux déportations
ou, à tout le moins, en faisant état de l'«Holocauste»
dans leurs archives confidentielles.
3·) Les instances juives hors de l'Europe occupée,
comme le JDC [Joint Distribution Committee], le WJC [World Jewish
Congress], la JA [Jewish Agency] et d'autres, n'ont pas eu le
comportement de personnes croyant à leurs propres allégations
d'«extermination».
Ce fut le cas en bien des sens, mais le plus important touche
directement au point que nous venons de soulever.
Les juifs qui, nous dit-on, montaient dans les trains de la déportation
sans se douter qu'on les menait vers la mort, étaient,
comme nous venons de le voir, en contact direct avec les instances
juives situées hors de l'Europe occupée. A vrai
dire, beaucoup d'éléments prouvant qu'ils ignoraient
l'existence d'un programme d'extermination figurent dans les échanges
de correspondance avec ces juifs situés hors d'Europe.
Or, s'il faut en croire les commentaires qu'ils destinaient à
l'usage externe, les juifs situés hors d'Europe n'ont pas
cherché à faire pression sur leurs frères
de l'intérieur au sujet de la prétendue signification
des déportations. Sinon il n'y aurait pas eu cette prétendue
ignorance.
La démonstration pourrait s'arrêter là, mais
il n'est pas inutile de fournir quelques bons exemples du comportement
véritable des instances juives hors d'Europe au cours de
leur prétendu «Holocauste».
Chaïm Weizmann s'est servi de ces allégations d'extermination quand il l'a jugé utile. Mais, en mai 1943, Weizmann s'était plaint en ces termes auprès du secrétariat de Churchill: «Si l'on continue à affirmer dans la presse alliée qu'il y a des juifs parmi les savants qui participent à l'effort de guerre scientifique des Alliés , les Allemands accentueront leurs représailles contre les juifs» 54.
On ne voit pas bien quelles représailles auraient pu être
pires que l'extermination physique de tous les juifs.
Nous avons noté plus haut que, selon la légende,
en mars 1943, les juifs polonais avaient été tués
dans leur quasi-totalité. Or, pendant tout le temps où
cette tuerie était censée se dérouler, et
même en 1944, des sociétés d'entraide juives
situées à l'Ouest envoyaient des colis de nourriture
à des juifs de Pologne, en particulier par l'intermédiaire
de la JUS (Jüdische Unterstützungsstelle ou Bureau
d'assistance juive), avec l'autorisation et le concours des autorités
allemandes. De l'argent était aussi envoyé à
des organisations juives de Pologne par l'intermédiaire
du Gouvernement polonais en exil à Londres, toujours avec
l'autorisation des autorités allemandes. 55
En 1944, la Pologne était devenue un champ de bataille.
En conséquence, le 14 mars 1944, tandis que les forces
soviétiques approchaient de Lvov, le WJC rappela aux Britanniques
qu'il restait «encore un nombre considérable de juifs»
dans le secteur de Lvov, et qu'il fallait donner «un nouvel
et énergique avertissement aux Allemands» et en outre
accélérer les opérations de sauvetage des
juifs du territoire occupé par les Nazis (manifestement
en direction de la Palestine, comme en témoignent clairement
les déclarations faites par le WJC pendant la guerre).
56
De l'avis même du WJC, les juifs mis à mort étaient
toujours là.
Les journaux juifs de l'Ouest prétendaient bien annoncer
de temps à autre un massacre, mais il est clair qu'ils
tenaient ces allégations pour très exagérées
et avaient tendance à se contredire dans leurs déclarations.
Ainsi le «Bund» juif de gauche, qui se donnait pour
bien informé, parlait, en octobre 1943, dans sa publication
The Ghetto speaks [Le ghetto parle], de la «lutte
unissant les masses polonaises et juives». D'après
eux aussi, les juifs mis à mort étaient toujours
là. En tout cas, mis à part des incidents particuliers
de cette nature, il est reconnu que, même après la
déclaration alliée du 17 décembre 1942, où
l'on entend parler pour la première fois d'«extermination»,
«il n'y a pas eu de réaction vigoureuse, sans équivoque
de la part de la communauté juive américaine, y
compris du JDC». D'une manière générale,
«les juifs eux-mêmes n'ont jamais tellement insisté
pour appeler au secours et ils semblaient souvent plus préoccupés
de faire de la propagande pour la Palestine que de s'occuper des
mesures immédiates à prendre pour sauver leurs frères».
57
Les archives historiques montrent par conséquent que, mis
à part, de temps à autre, quelques déclarations
publiques au sujet d'une prétendue «extermination»,
les instances juives hors de l'Europe occupée se sont comportées
comme s'il n'y avait pas d'exterminations, ainsi que le montre
très clairement le fait qu'elles n'ont pas cherché
à mettre en garde les juifs européens et qu'elles
concentraient ailleurs leurs vrais efforts (par exemple, sur la
Palestine).
4·) Le comportement des gouvernements alliés
et de leurs représentants n'a pas été celui
de gens qui croyaient aux allégations d'extermination,
et leurs services de renseignements n'ont jamais fourni d'informations
susceptibles de corroborer ces allégations.
En ce qui concerne l'attitude des gouvernements alliés
et de leurs représentants, on peut dire que:
-- les déclarations gouvernementales relatives à
l'«extermination» étaient contradictoires,
équivoques et, si l'on tient compte des dates, peu convaincantes;
-- aucune mesure concrète n'a été prise pour
contrecarrer les déportations de juifs ou ce qui pouvait
se passer dans les camps; et,
-- des incidents impliquant de hauts fonctionnaires prouvent que
ceux-ci ne croyaient pas à ces allégations.
Parmi les déclarations gouvernementales à ce sujet,
la plus connue peut-être est la déclaration alliée
du 17 décembre 1942; cette fois-ci, les mots employés
étaient sans équivoque, même si les détails
précis manquaient. En revanche, sa date la rend peu convaincante.
D'après la légende, cela faisait près d'un
an déjà qu'on exterminait à l'extérieur
de la Russie. De plus, cette date marque, de la part de l'Union
soviétique, la première accusation sans équivoque
d'une «extermination», alors qu'un tel programme était
censé fonctionner dans ce pays depuis juin 1941. La déclaration
à retardement des Soviétiques en devient d'autant
plus incroyable, vu qu'«il existe toutes les raisons de
supposer que les autorités soviétiques étaient
dès le début bien informées de tous les événements
importants dans les territoires [soviétiques] occupés».
58
Par ailleurs, la «Déclaration sur les crimes de guerre»
publiée par les Alliés le 1er novembre 1943 pour
condamner les atrocités allemandes ne mentionnait pas les
juifs. Lors de la rédaction du projet de déclaration,
le ministère britannique des Affaires étrangères
avait supprimé du texte la référence aux
«chambres à gaz parce que les preuves n'étaient
pas dignes de foi». 59
Pour ce qui a trait à Auschwitz, les radios de Londres
et de Washington accusèrent les Allemands, le 10 octobre
1944, d'avoir «des plans [en vue de] l'exécution
massive des populations des camps de concentration» d'Auschwitz
et de Birkenau (souligné par moi). Le Service Télégraphique
allemand répliqua immédiatement: «ces rumeurs
sont fausses d'un bout à l'autre». 60
La première fois que des Alliés haut placés
dénoncèrent Auschwitz à peu près comme
le raconte la légende d'aujourd'hui, c'est à la
fin du mois de novembre 1944, après le prétendu
arrêt des «exterminations», avec la publication
d'un document que j'ai appelé le «WRB Report»
[Rapport du WRB] (car il a été publié par
le War Refugee Board [Office des réfugiés de guerre]).
61
Les Russes prirent Auschwitz le 27 janvier 1945 et n'en autorisèrent
pas l'inspection, pas même après qu'on eut manifesté
de la curiosité pour ce camp, et pas même au moment
où la publicité sensationnelle donnée à
la prise de Belsen et de Buchenwald fournissait aux Soviétiques
l'occasion de faire chorus. Au lieu de cela, les Russes se contentèrent
de déclarer, à la fin du mois d'avril 1945, que
4.000.000 de personnes avaient été tuées
à Auschwitz, et, le 7 mai 1945, ils publièrent un
«rapport» plus détaillé. 62
Il est bien connu que les Alliés ne prirent aucune mesure
concrète pour mettre en garde les juifs d'Europe ni pour
contrecarrer les déportations ou les mesures prises dans
les camps allemands. La controverse, courte et somme toute confidentielle,
qui a été soulevée sur la question du bombardement
d'Auschwitz comme moyen de mettre un terme aux exterminations
est particulièrement révélatrice à
ce sujet. Chaïm Weizmann avait suggéré cette
solution au cours de l'été 1944 (plus ou moins à
contrecoeur, semble-t-il). L'impression qui ressort nettement,
c'est que les Britanniques et les Américains faisaient
semblant de prendre au sérieux la suggestion de Weizmann,
mais se contentaient d'un manège verbal. Ainsi, le 7 juillet
1944, Anthony Eden demanda-t-il au Ministère de l'Air de
lui adresser une réponse sur la possibilité de réaliser
une telle suggestion. Il fallut un bon moment pour répondre
à Weizmann; le 1er septembre 1944, Richard Law, du Ministère
des Affaires étrangères, écrivit à
Weizmann: «compte tenu des très grandes difficultés
techniques que cela implique, nous n'avons pas d'autre choix,
dans les circonstances présentes» que de renoncer
à cette suggestion. Et cela, en dépit du fait qu'au
moment même où l'on était censé étudier
les suggestions de Weizmann, les forces aériennes dressaient
le plan d'un bombardement de nombreuses installations pétrolières
dont celles d'Auschwitz; d'ailleurs, elles bombardèrent
Auschwitz pour ce motif le 20 août 1944, et à plusieurs
reprises ensuite. Ce qui paraît évident, c'est que
les allégations concernant Auschwitz n'étaient pas
prises au sérieux, et cette évidence est confirmée
par le fait que la fameuse «information» dite cruciale
contenue dans ce qui devait devenir le «WRB Report»
a été reçue à Londres et à
Washington en juillet 1944 et tout simplement classée par
les deux Gouvernements «jusqu'à ce qu'on l'exhume
trois mois et demi plus tard». 63
Nombreux sont les incidents, impliquant des officiels de haut
rang, qui montrent que ces derniers ne croyaient pas à
de telles assertions. On connaît les «liens étroits
qui unissaient la communauté juive à l'Administration
Roosevelt». En septembre 1942, cette
«Administration se refusait à croire les rapports sur les centres de mise à mort et repoussait l'idée d'une tentative organisée pour liquider les juifs. Roosevelt expliqua les déportations à Frankfurter; pour lui, les juifs déportés étaient simplement employés à construire des fortifications sur la frontière soviétique.» 64
On peut supposer que Roosevelt fondait
ses réflexions au juge Frankfurter sur les informations
qui lui étaient fournies par ses services de renseignements.
Frankfurter dut être convaincu puisque, lorsque Jan Karski
(dont j'ai parlé plus haut) parvint plus tard à
Washington et y raconta ses histoires, Frankfurter dit à
Karski «qu'il ne pouvait pas le croire». 65
Lorsque les allégations concernant Auschwitz parvinrent
à Washington, les spécialistes du Département
d'Etat les commentèrent entre eux en ces termes: «On
reçoit des trucs comme ça de Berne sans arrêt
depuis 1942 N'oubliez pas que c'est un juif qui nous parle de
juifs C'est seulement une campagne qui est faite par ce juif de
Morgenthau et ses adjoints juifs». 66
En Grande-Bretagne, la situation était comparable. En septembre
1942, à la Chambre des Communes, Churchill condamna «les
déportations massives de juifs de France, avec toutes les
horreurs qu'entraîne en fin de compte la dislocation délibérée
des familles». Il ne parla pas d'«extermination».
Aux Affaires étrangères, on ne croyait généralement
pas à ces allégations d'«extermination»,
et au ministère des Colonies un fonctionnaire les qualifia
de «produit larmoyant de l'Agence juive». 67
En novembre 1942, le président de la Tchécoslovaquie
en exil à Londres, Edouard Benes, qui était bien
informé de ce qui se passait dans son pays, écrivit
au WJC que les allégations venant de Riegner en Suisse
étaient fausses et que les Allemands n'avaient aucun plan
pour exterminer les juifs. 68
Le Gouvernement suisse estimait que la Déclaration alliée
du 17 décembre 1942 était «une rumeur de la
propagande étrangère de la pire espèce».
69
Ce qui est surtout important pour nous, c'est ce que les services
de renseignements alliés avaient à dire en la matière.
Voilà bon nombre d'années que je pratique la littérature
qui existe sur le sujet et je n'ai pas rencontré un cas
où cette «extermination» ait été
corroborée par la moindre source, pendant la guerre, en
provenance d'un service de renseignements. Les éléments
que nous possédons en provenance des services de renseignements
plaident nettement contre la légende. Par exemple, le 27
août 1943, «le président du Joint Intelligence
Committee [Comité de liaison des services de renseignements
britannique et américain], William Cavendish-Bentinck (Grande-Bretagne),
qui avait pour tâche de juger du vrai ou du faux dans les
rapports en provenance de l'Europe nazie», déclara
confidentiellement que les histoires qu'on faisait circuler «ont
tendance à exagérer les atrocités allemandes
en vue de nous échauffer l'esprit». 70
Son homologue américain, John Beaty, l'un des deux rédacteurs
du rapport secret quotidien «G-2» qui était
publié chaque jour à midi pour donner aux personnes
haut placées le tableau du monde tel qu'il se présentait
quatre heures plus tôt, tourna en ridicule la légende
des six millions dans un livre publié au cours des années
50. 71
Les seules données vraiment importantes que nous ayons
en provenance de services de renseignements sont les photographies
de reconnaissance aérienne d'Auschwitz qui furent publiées
en 1979 par deux spécialistes de l'interprétation
photographique appartenant à la CIA. Une bonne partie de
ces photographies ont été prises au printemps de
1944, c'est-à-dire au moment où, selon la légende,
environ 10.000 juifs hongrois entraient chaque jour dans le camp
pour y être tués. Puisqu'il faut bien reconnaître
que les fours crématoires d'Auschwitz n'avaient pas une
capacité suffisante pour de telles masses, la légende
raconte qu'«on brûlait nuit et jour des cadavres»
à l'air libre. 72
On ne trouve pas trace de cela sur les photographies et les deux
spécialistes font observer que même les cheminées
des crématoires ne semblent pas être en activité.
73
Par conséquent, les Alliés n'ont pas pris au sérieux
les allégations d'«extermination» au point
d'en parler autrement que du bout des lèvres.
5·) Le Vatican ne croyait pas aux allégations
d'extermination.
Il est admis que la nature très étendue des activités
de l'Eglise catholique nous est garante de ce que le Vatican aurait
su ce qui arrivait aux juifs 74.
Et pourtant jamais aucune déclaration sans équivoque
n'est venue du Vatican pour condamner des exterminations de juifs,
pas même après que les Allemands eurent été
chassés de Rome ni même après la défaite
de l'Allemagne. Et cela en dépit des sérieuses pressions
exercées sur le Vatican par les Alliés pour obtenir
une telle déclaration.
En 1942, dans son message de Noël, le Pape fit une déclaration
équivoque, mais il la publia seulement après que
les Britanniques eurent fortement suggéré que la
publication d'une telle déclaration pourrait contribuer
à dissuader les Alliés de bombarder Rome. En tout
cas, le Pape fit clairement savoir aux Alliés, même
après la publication de sa déclaration, qu'il ne
croyait pas à ces histoires: «il avait une impression
d'exagération pour des raisons de propagande». 75
Le fait que les porte-parole du Vatican d'aujourd'hui cautionnent
la légende dans leurs déclarations publiques n'a
rien à voir avec notre point d'histoire.
6·) Les activités et les rapports du Comité
International de la Croix-Rouge (CICR) ne se concilient pas avec
les allégations d'une extermination.
Comme pour le Vatican, les déclarations des porte-parole
du CICR d'aujourd'hui cautionnent bien la légende, mais
cela n'a rien à voir avec notre point d'histoire. De même,
les remarques d'ordre général faites par les rédacteurs
de recueils de documents publiés par le CICR juste après
la guerre s'accordent effectivement avec la légende. Mais
la seule chose qui devrait intéresser l'historien, c'est
le contenu même des rapports et les activités du
CICR pendant la guerre.
Les rapports et les activités du CICR ne correspondent
pas à la légende: c'est un sujet dont j'ai longuement
traité dans mon livre et il paraît vain d'y revenir
ici. 76
Il y a encore deux points que j'ai découverts récemment
et qui méritent d'être signalés.
Le 14 avril 1943, le CICR précisait nettement qu'il considérait
Auschwitz comme un camp de travail pour déportés,
auxquels on pouvait adresser des colis. 77
A deux reprises, le CICR visita, à grand renfort de publicité,
la colonie juive de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie.
Dans les deux cas, les rapports furent relativement favorables.
Ce qui est rarement relevé, c'est que, lors de la seconde
visite, au printemps 1945, le délégué du
CICR était George Dunant lui-même, lequel décrivit
Theresienstadt «comme une expérience tentée
par certains dirigeants du Reich qui, apparemment, étaient
moins hostiles à l'égard des juifs que ceux qui
étaient responsables de la politique raciale du Gouvernement
allemand». C'est Adolf Eichmann qui lui fit visiter Theresienstadt;
aussi Dunant devait-il bien savoir que Theresienstadt était
l'oeuvre des SS de Himmler. En outre, Dunant était évidemment
en contact permanent avec des représentants de la communauté
juive. Il se rendit, par exemple, à Bratislava au tout
début de 1945, en partie à la demande insistante
de Saly Mayer, pour apporter des fonds aux juifs qui se cachaient.
78
7·) Les documents allemands ne parlent
pas d'extermination mais essentiellement d'un programme d'expulsion
et d'implantation à l'Est. Il n'y a rien sur les «chambres
à gaz» dans les archives des camps de concentration
ni dans d'autres archives allemandes.
Il est bien connu que les documents allemands ne parlent pas d'extermination.
Par exemple, il n'existe aucun ordre écrit de Hitler de
tuer les juifs. 79
Les documents parlent de la «Solution finale» au sens
de l'expulsion définitive hors d'Europe de tous les juifs
et, pour le temps de guerre, d'une procédure de transplantation
des juifs dans les territoires occupés de l'Est. 80
Bien entendu, les défenseurs de la légende prétendent
qu'au moment de consigner leurs faits par écrit, les Allemands
usaient communément de termes circonspects et évasifs.
Cette excuse ne tient pas pour la raison que de tels efforts de
dissimulation ne s'expliqueraient que pour quelque chose qu'il
aurait été possible de cacher. Quelle que fût
l'issue de la guerre, l'extermination physique des juifs d'Europe
ne serait évidemment pas restée secrète.
Pour les raisons que nous avons vues plus haut, au moment même
de son accomplissement on l'aurait sue partout. Même en
supposant chez les Allemands une incroyable stupidité sur
ce point, il faut à coup sûr leur accorder qu'ils
étaient au courant des allégations d'atrocités
propagées sur leur compte dans les pays alliés:
ils auraient compris que travestir ainsi les documents ne servait
à rien.
Nulle part non plus dans les documents allemands il n'est question
de «chambres à gaz», au sens où l'entend
la légende. La légende à ce propos se borne
à nous présenter l'insecticide Zyklon B ou quelque
autre moyen de désinfection, à nous montrer des
photos de douches d'apparence tout à fait ordinaire (dotées,
à ce qu'on disait, d'extraordinaires particularités
secrètes), à faire état de l'utilisation
des produits d'échappement de moteurs Diesel (sans se rendre
compte, apparemment, qu'un Diesel libère surtout du gaz
carbonique et non de l'oxyde de carbone) ou à jouer sur
l'expression de «four à gaz» (les fours des
crématoires, comme la plupart des fours de cuisine, sont
des «fours à gaz», et les crématoires
des camps allemands ne faisaient pas exception).
Tout cela est si aberrant que ce serait un supplice que de prolonger
la discussion. On ne trouve pas non plus trace de plans ou de
construction de chambres à gaz. Pour autant que je m'y
connaisse en matière de construction, il me semble qu'il
aurait été hors de question de dissimuler tous les
documents historiques habituels pour des projets de construction
de l'envergure nécessaire à la réalisation
des grandes «chambres à gaz». Il faut non seulement
produire des documents mais aussi les distribuer au nombre considérable
des individus chargés, chacun, d'un travail particulier;
il n'est pas d'autre moyen d'arriver à une coordination.
Même en admettant que les documents principaux fussent contrôlés
de près (comme on suppose que c'est le cas pour les documents
«classés secrets» aux Etats-Unis), les différents
individus auraient été capables, plus tard, d'une
manière ou d'une autre, de fournir des détails qui,
mis bout à bout, se seraient recoupés de façon
cohérente. Or, nous n'avons pas avec l'«Holocauste»
de cohérence de ce genre. En vérité, c'est
devant l'incohérence que nous nous trouvons: une incohérence
à deux niveaux. Au premier niveau, il y a une incohérence
mutuelle entre, d'une part, les «chambres à gaz»
elles-mêmes, et, d'autre part, les documents authentiques
portant sur les crématoires et les mesures de désinfection.
A un autre niveau, la tentative des mystificateurs en vue de prodiguer
des détails techniques précis vient en contradiction
avec l'aspect de la légende selon lequel les «chambres
à gaz» étaient improvisées et bricolées
par du personnel allemand recruté sur place et dépourvu
de qualification technique. 81
Il est intéressant de noter que deux des adjoints les plus
proches d'Heinrich Himmler, le général SS Gottlob
Berger et le général Karl Wolff, déclarèrent
tous deux devant les tribunaux qu'ils n'avaient rien su pendant
la guerre d'un programme d'extermination. Il est encore plus intéressant
de savoir que, vers la fin de la guerre, Himmler déclara
à un représentant du WJC:
En vue de mettre un terme aux épidémies, nous avons été forcés de brûler les corps d'un nombre incalculable de gens qui étaient morts de maladie. Nous avons donc été forcés de construire des crématoires, et c'est avec cela qu'ils sont en train de préparer une corde pour nous pendre. 82
Il y a une cohérence essentielle
entre cette tentative de disculpation de la part d'Himmler et
le tableau que nous tracent les documents que les ennemis d'Himmler
ont réunis dans les trois années qui ont suivi sa
mort; faut-il croire que cette cohérence soit accidentelle,
soit arrangée par Himmler grâce à une application
et une prescience surhumaines? Faut-il croire qu'il en est de
même pour la cohérence essentielle qui existe entre
les documents allemands relatifs à la politique juive et
le comportement véritable des ennemis de l'Allemagne pendant
la guerre?
8·) La résistance allemande à Hitler,
y compris la part importante de résistants qu'hébergeaient
les services de renseignements de l'armée allemande, n'avait
en aucune façon connaissance d'un programme d'extermination
des juifs.
Une partie de la résistance allemande s'opposait évidemment
au régime de Hitler en raison de la prise de position antijuive
de ce régime. De plus, les services de renseignements de
l'armée allemande, l'Abwehr, étaient dirigés
jusqu'en 1944 par l'amiral Wilhelm Canaris, qui était un
traître délibéré. Directement sous
ses ordres dans l'Abwehr, il y avait Hans Oster, qui s'occupait
des questions financières et administratives et tenait
à jour la liste centrale des agents. Oster et l'un de ses
subordonnés, Hans von Dohnanyi, un juif partiellement «aryanisé»,
«s'occupèrent» tous deux «de toutes sortes
d'opérations sans rapport avec leurs tâches immédiates».
Entre autres opérations, il y eut leur engagement dans
l'opposition anti-hitlérienne et leur assistance illégale
à divers juifs. Tous les deux furent exécutés
pour leur participation au coup d'Etat manqué du 20 juillet
1944. 83
Dans les différents récits qui traitent des activités
de la résistance anti-hitlérienne en Allemagne,
comme, par exemple, The German Opposition to Hitler [L'opposition
allemande à Hitler] de Hans Rothfels, il n'existe aucune
indication permettant de penser que cette opposition aurait eu
la moindre connaissance d'un programme d'extermination des juifs
ou qu'elle ait communiqué aux Alliés la moindre
information en ce sens. Si l'on avait eu connaissance d'un tel
programme, il est certain que l'information aurait été
transmise, puisque l'opposition anti-hitlérienne était
en contact avec les Alliés et s'évertuait, sans
succès, à obtenir des Alliés quelque promesse
de leur venir en aide s'ils réussissaient à renverser
Hitler. 84
Même en admettant qu'il y ait eu, parmi les Allemands impliqués
dans l'opposition à Hitler, des personnes qui auraient
pu ignorer l'existence d'un programme d'extermination physique
des juifs, à supposer même qu'il eût existé
un tel programme, faut-il croire qu'une telle ignorance eût
été possible de la part de hauts responsables de
l'Abwehr?
Telle sera ma conclusion sur les «huit simples observations
[...] qui établissent la non-historicité [...] d'un
programme d'extermination physique massive des juifs d'Europe»
(voy. p.112). L'allégation ne répond à aucun
des critères historiques appropriés et elle implique
un degré d'impudence ou de «chutzpah» qui,
avant la guerre, aurait stupéfié les imaginations.
Ce qu'on exige de nous, c'est que nous allions croire que
ces «événements de la dimension d'un continent
au point de vue de la géographie, d'une durée de
trois ans au point de vue du temps, et de plusieurs millions au
point de vue du nombre des victimes», ont tous pu se passer
sans qu'aucune des parties en cause en ait eu connaissance. Autant
me raconter que, alors que je n'avais aperçu aucun éléphant
en regardant dans ma cave, il s'y trouvait quand même un
éléphant. Et puis, alors que j'étais assis
dans mon salon, je n'ai pas remarqué que l'éléphant
avait trouvé le moyen de monter à l'étage
et de s'y ébattre un moment: les escaliers à emprunter,
les ouvertures des portes, les parquets étaient soudain
devenus, par miracle, compatibles avec de telles activités.
Puis l'éléphant s'était précipité
dehors dans un quartier commerçant en pleine activité,
en plein midi, et ensuite, à quelques kilomètres
de là, il avait réintégré son zoo,
mais personne ne s'en était aperçu.
Parlant de cette affaire d'extermination, Rassinier dit quelque
part: «Ce n'est pas sérieux». Je ne suis pas
d'accord avec cette appréciation et je dirais plutôt
que cette affaire est insensée. Mais la discussion ne porte
pas sur ce point. Le point, c'est qu'on peut dire que ces huit
observations sont là, «en quelque sorte sous notre
nez», car la plupart d'entre elles ont été
formulées dans des ouvrages publiés récemment,
non par des révisionnistes, mais par les défenseurs
de la légende, et les rares qui ne l'ont pas été
se déduisent de toute façon aisément de ces
mêmes ouvrages. L'«Holocaustomanie» a été
telle, ces dernières années, qu'on a fait une large
publicité à l'existence de ces ouvrages et à
leur teneur. Peut-être ces livres n'ont-ils pas présenté
ces observations aussi succinctement et directement que je l'ai
fait, mais ils les ont présentées. On pourrait donc
vraiment parler de myopie -- une myopie d'un genre que s'expliquera
mal la postérité -- si, dans la suite de la controverse
sur l'«Holocauste», nous nous laissons absorber par
les menus détails que soulèveront les défenseurs
de la légende, au point d'en oublier de tenir compte des
observations historiques extraordinairement simples qui règlent
sans aucun doute possible toute question sur l'existence d'un
programme d'extermination physique des juifs d'Europe.
Remarques finales
Dans les controverses à venir, les partisans de la légende
en cours essaieront, tant qu'ils le pourront, de brouiller et
de compliquer le sujet en usant de tous les procédés
qu'on peut prévoir, et peut-être davantage encore.
Nous avons le précédent de la controverse sur la
Donation, qui montre qu'on peut empêcher que ne s'expriment
de simples observations capables de montrer la nature complètement
anhistorique d'une légende bien en place. Par conséquent,
le premier conseil que je donnerais à ceux qui abordent
cette controverse serait de ne pas perdre de vue le fait que le
coeur du sujet, c'est-à-dire l'allégation d'une
extermination, a en définitive complètement échappé
à toute analyse historique classique.
Il s'ensuit que la tactique de base qu'utiliseront les défenseurs
de la légende dans les controverses à venir consistera
à essayer d'avancer des allégations impossibles
à vérifier selon la méthode normale, qui
est de placer des hypothèses dans leur contexte historique
pour voir si elles s'y adaptent. L'amorce de cette tactique apparaît
dans l'article significatif de Gitta Sereny du New Statesman
dont j'ai parlé plus haut. G. Sereny fait bien comprendre
qu'elle préfère voir porter la discussion sur des
endroits comme Belzec, Sobibor et Treblinka plutôt que sur
Auschwitz.
Il y a pour cela de bonnes raisons. Voici comment s'exprime G.
Sereny:
«Auschwitz [...] comprenait à la fois d'immenses camps de travail et, à proximité, des installations d'extermination. Parce que tant de gens y ont survécu, Auschwitz nous a permis d'en savoir plus sur ce qui s'était réellement passé, mais en même temps cela a augmenté notre confusion quant aux deux types de camps.»
La distinction ici est bien fondée.
Auschwitz était une immense exploitation multiforme, alors
que les autres camps, dits d'extermination, étaient d'obscures
installations qui ne fonctionnèrent que pour de brèves
périodes de temps dans le but pratiquement exclusif de
servir de camps de transit pour les juifs. C'est ainsi que nous
possédons un grand nombre de renseignements sur Auschwitz
mais beaucoup moins sur «les autres». Par exemple,
il n'existe probablement pas de photographies aériennes
«des autres»; il n'y avait pas non plus, «dans
les autres», de prisonniers de guerre en provenance de l'Ouest;
on n'employait pas non plus, «dans les autres», des
centaines de simples civils; les détenus qui se trouvaient
«dans les autres» ne se retrouvaient pas en contact
avec diverses personnes réparties sur un grand territoire;
la Croix-Rouge n'avait apparemment pas connaissance «des
autres», et les convois de juifs d'Europe de l'Ouest qui
arrivaient «dans les autres» étaient loin d'être
aussi nombreux (il y a eu des convois de juifs hollandais sur
Sobibor).
En conséquence, quand on doit, pour les besoins d'une discussion,
laisser de côté les arguments d'ordre général
qui vont à l'encontre de la thèse de l'«extermination»,
il est beaucoup plus facile de démolir la légende
que l'on applique à Auschwitz que celle qui est appliquée
à d'autres camps. C'est la vraie raison pour laquelle les
défenseurs de la légende préfèrent
discuter de Belzec, de Sobibor et de Treblinka. Nous possédons
ici beaucoup moins d'éléments qui contredisent directement
leurs prétendues «preuves», lesquelles consistent
principalement en témoignages d'après-guerre. Ces
témoignages d'après-guerre ont, pour la plupart,
été produits devant des tribunaux allemands et,
compte tenu des conditions judiciaires et politiques dans l'Allemagne
actuelle, les révisionnistes ne peuvent absolument pas
les examiner. 85
C'est clair et net.
Mais les défenseurs de la légende se retrouvent
ici dans une position intenable. Ils ne peuvent lâcher Auschwitz
sans tout lâcher, pour la raison qu'ils ne peuvent pas avancer,
pour les autres camps, de preuves qui n'aient été
déjà avancées pour Auschwitz. Si la «confession»
du commandant d'Auschwitz Rudolf Höss relève de l'imaginaire,
86
qui ira croire alors la «confession» du commandant
de Treblinka Franz Stangl? Si les histoires que nous racontent
Rudolf Vrba et Miklos Nyiszli ne sont pas crédibles, et
si leurs livres ne sont que de macabres plaisanteries, qui ira
croire les histoires tout aussi macabres de Jankiel Wiernik et
d'autres gens obscurs 87?
Si le procès de Nuremberg et les procès allemands
d'après-guerre n'ont pas établi la vérité
sur Auschwitz, qui ira croire alors qu'ils ont établi la
vérité sur Treblinka? Si le très grand nombre
de juifs qu'on dit avoir été envoyés à
Auschwitz n'y ont pas été tués, qui ira croire
alors que le très grand nombre de juifs envoyés
à Treblinka ont été tués dans ce camp?
Par conséquent, le conseil que je donnerais à ceux
qui se lanceraient dans la controverse est d'empêcher les
tenants de la légende de se débarrasser de la question
d'Auschwitz. Le fait est là: il est très facile
de démolir la légende en traitant du cas d'Auschwitz
et la démolition d'Auschwitz, à son tour, vu la
nature des preuves fournies, entraîne la démolition
du reste de la légende.
Les défenseurs de la légende ont aussi recours à
un autre type d'argument. C'est celui qu'a récemment utilisé
Hilberg dans l'importante interview que j'ai citée plus
haut [voir note 34] et que je recommande aux lecteurs désireux
de se faire une juste idée de la ligne aujourd'hui adoptée:
[...] les détracteurs [c'est-à-dire les révisionnistes] n'expliquent pas le simple fait suivant: que sont devenues les personnes qui ont été déportées? La déportation n'était pas un secret. On l'a annoncée. On a déplacé plusieurs millions de personnes vers des destinations précises. Où sont ces gens? Ils ne se cachent pas en Chine!
Il peut sembler incroyable que Hilberg tienne
pareil propos à une époque où il ne se passe
presque pas de jour que la presse ne nous révèle
l'existence d'un juif jusque-là inconnu, qui a été
déporté mais qui a survécu, à une
époque où les événements du Moyen-Orient
ne peuvent pas manquer de nous rappeler le grand exode des juifs
quittant l'Europe après la guerre (et même pendant
la guerre), et à une époque où les ouvrages
révisionnistes rappellent comment se sont opérés
les différents mouvements de population juive pendant et
après la guerre. 88
Il ne semble pas qu'il soit difficile de savoir où sont
les juifs. La première réaction du lecteur sera
probablement de penser que Hilberg a été cité
de façon inexacte.
Néanmoins, puisque Hilberg ne fournit pas de précisions,
je vois deux manières d'interpréter ses propos.
Il tient là un argument dont, comme d'habitude, la vraisemblance
n'est qu'illusoire; cela relève de la myopie: contexte
et perspective sont ici perdus de vue.
Ce que Hilberg a probablement à l'esprit, c'est le fait
suivant: tandis qu'on dispose d'une abondante documentation prouvant
que les juifs étaient déportés vers les camps
de Pologne, comme Auschwitz, Treblinka, etc., on ne dispose pas
d'une documentation comparable prouvant qu'ils traversaient ces
camps pour se rendre plus loin à l'Est. Du moins, je n'ai
pas vu d'archives allemandes en ce sens. Je serais bien étonné
d'en voir aujourd'hui. En admettant que la légende ait
été fabriquée n'importe comment et à
la va-vite, surtout parce qu'on souhaitait maintenir une certaine
continuité avec la propagande du temps de la guerre, il
n'empêche que les gens qui ont pris possession des documents
allemands après la guerre et qui ont retenu les pièces
déposées aux procès de Nuremberg, n'ont pas
souffert de ces handicaps. Ils avaient tout loisir de procéder
à des suppressions de documents.
Il faut, bien sûr, remarquer qui sont «les gens qui
ont pris possession des documents allemands». Il y a plusieurs
moyens de le préciser, soit à l'aide d'arguments
historico-politiques, soit en prenant des exemples déterminés.
Parmi ces derniers, j'aime à faire remarquer que le dénommé
David Marcus qui fut le principal responsable de la politique
d'occupation américaine en Allemagne pendant et tout de
suite après la guerre, et qui dirigea le Service des Crimes
de guerre à Washington en 1946-1947, est le même
David Marcus qui allait commander les forces juives en Palestine
pendant la première (1948) guerre contre les Arabes. Et
tout est à l'avenant. 89
L'argument de Hilberg aurait quelque poids s'il s'agissait d'archives
historiques vierges, mais ce qu'il dit en réalité
(si je le comprends bien), c'est que nous devrions faire confiance
aux architectes des procès de Nuremberg, et là il
présuppose plus qu'il n'essaie de prouver (son argumentation,
je suppose, se limiterait à dire que, dans le cas particulier,
ces architectes avaient raison). Cette tentative pour faire à
ce point abstraction du contexte défie la logique. Tout
ce qu'on peut remarquer, c'est que les mystificateurs n'ont pas
livré les documents qui révèleraient directement
leur mystification.
Hilberg rétorquera peut-être qu'il n'est pas possible
de supprimer ainsi tous les documents et qu'il serait resté
des traces de la déportation des juifs plus à l'Est.
C'est vrai; d'ailleurs, ces traces et ces restes existent. Si
c'est bien ce que veut dire Hilberg, alors il faudrait qu'il réponde
à la question suivante: où sont les archives allemandes
qui traitent des déportations vers Riga et de l'administration
de cette colonie (et non du camp de concentration) près
de Riga décrite par Jeanette Wolff dans son article du
livre de Boehm? Pour moi, je l'ignore. Je ne dis pas qu'on ne
les verra pas apparaître un jour, mais je sais qu'on ne
les a pas fournies à ceux qui cherchaient ce genre de documents
lors des procès de Nuremberg. 90
Il existe une seconde interprétation possible de la remarque
de Hilberg. Bien que les chiffres qu'on donne pour la population
juive d'après-guerre en Europe de l'Est n'aient pas grande
valeur, il faut reconnaître que le nombre de juifs recensés
dans la Pologne d'après-guerre n'est qu'une petite fraction
du nombre considérable (peut-être 3millions) de juifs
vivant dans la Pologne d'avant-guerre (le territoire n'étant
pas tout à fait le même). Je ne dis pas que nous
devrions croire les chiffres de population qu'on nous présente.
Mais la Pologne, contrairement à l'Union soviétique,
n'est pas très grande, et des communautés juives
aussi importantes ne passeraient pas inaperçues si elles
étaient toujours là.
Par conséquent, si on fait abstraction de tout contexte
historique, l'argument est simple : ils ne sont pas sur le territoire
que nous appelons aujourd'hui la Pologne; par conséquent,
ils ont été tués. Pour qui a quelque teinture
d'histoire, cette conclusion n'a guère plus de logique
que le raisonnement qui consiste à dire: puisqu'il y avait
plusieurs millions d'Allemands et de gens d'origine germanique
vivant à l'Est de l'Oder-Neisse avant la guerre et qu'il
n'y en a pour ainsi dire plus aujourd'hui, c'est qu'ils ont tous
été tués. En réalité, cette
période a connu des déplacements massifs de populations,
et les juifs n'ont pas fait exception. Les Soviétiques
en ont déporté un grand nombre vers l'intérieur
de l'Union soviétique, et, dans la période qui a
suivi la guerre, le déferlement des juifs polonais sur
l'Allemagne de l'Ouest en vue de rejoindre les Etats-Unis, la
Palestine ou d'autres destinations constitua un problème
qui reçut une large publicité. 91
Je n'ai pas à ce jour beaucoup d'autres conseils à
donner pour une poursuite de la controverse sur l'«Holocauste»,
et je ne peux prévoir tous les stratagèmes. Je ne
peux même pas promettre que les cas de G. Sereny et de R.
Hilberg que je viens de commenter seront caractéristiques
du genre d'arguments que rencontrera le lecteur chez les tenants
de la légende. Aujourd'hui encore, on rencontre des gens
qui affirment que les troupes américaines et britanniques
qui ont pris Belsen, Buchenwald et Dachau «ont vu cela de
leurs propres yeux». Ils ont vu des cadavres et il a été
assez facile de savoir, dès 1945, que ces morts étaient
le résultat des pénuries entraînées
par l'effondrement de l'Allemagne; mais la confusion qui règne
aujourd'hui est telle qu'on continue malgré tout à
entendre cet argument.
Tout ce que je peux ajouter, c'est qu'il faut se tenir au courant
des ouvrages révisionnistes ainsi que des ouvrages les
plus importants qui cautionnent la légende et, dans la
controverse, veiller avant tout à garder les yeux ouverts
sur le contexte et la perspective historiques afin de ne pas tomber
dans une vision myope de l'histoire.
BIBLIOGRAPHIE
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State Univ. Press, Detroit, 1981.
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américaine) ou Historical Review Press, Brighton (deuxième
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Schenkung, Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1975.
Wilhelm
Stäglich, Der Auschwitz Mythos,
Grabert-Verlag, Tübingen, 1979.
NOTES
1 / Disponible à
l'IHR; c'est le livre que vous avez en main.
2 / Hoax,
p. 10.
3 / Idem,
p. 126.
4 / Ce chiffre concerne
les personnes qui sont mortes et qui ont été enregistrées
sur des documents écrits qui existent encore en nombre
suffisant pour permettre une estimation. La légende prétend
que les millions d' « exterminés » n'étaient
pas inscrits sur ces registres. Cf. le rapport « Le nombre
des victimes de la persécution nationale-socialiste »
disponible auprès du Service International de Recherche,
Arolsen, Allemagne.
Il ne faudrait pas travestir cette remarque pour lui faire dire
que le nombre des juifs qui ont péri représentaient
une minorité de trois cent cinquante mille personnes. Beaucoup
d'autres sont morts en dehors des camps de concentration, de maladies
dans les ghettos, dans des massacres et d'autres endroits ordinaires
ou peu ordinaires. On n'en connaît pas le nombre.
5 / Hoax,
p. 215.
6 / Jewish Chronicle
(hebdomadaire londonien), 27 février 1976, p. 3 ; Patterns
of Prejudice (bimensuel londonien), janvier-février
1977, p. 12.
7 / Nation Europa
(mensuel publié à Coburg), août 1975, p. 39.
8 / Die Zeit,
25 mai 1979, p. 5.
9 / Voice of German
Americans (mensuel new yorkais), mars 1978.
10 / Patterns
of Prejudice, septembre-octobre 1977, p. 19.
11 / New York
Times, 28 janvier 1977, p. A 10.
12 / Süddeutsche
Zeitung, 2 septembre 1977, p. 13 ; 3-4 septembre 1977, p.
13sqq.
13 / Bible Researcher
; Marknadsvagen 289, 2 tr ; S-183 Taby, Suède.
14 / Le Monde,
19-20 mars 1978, p. 24 ; 23 mars 1978, p. 7.
15 / Spotlight
(hebdomadaire de Washington), 8 mai 1978.
16 / Debunking
the Genocide Myth.
17 / The Real
Eichmann Trial.
18 / Der Spiegel,
4 décembre 1978, p. 14 sqq.
19 / Der Spiegel,
9 avril 1979, p. 232 sqq. ; National Zeitung (hebdomadaire
de Munich), 16 février 1979, p. 6.
20 / Frankfurter
Allgemeine Zeitung, 16 juin 1979, p. 23 ; New York Times,
22 mai 1979, p. A 13.
21 / Le Monde,
22 novembre 1978, p. 42 ; 16 décembre 1978, p. 12 ; 29
décembre 1978, p. 8 ; 30 décembre 1978, p. 8 ; 10
janvier 1979, p. 11 ; 16 janvier 1979, p. 13 ; 3 février
1979, p. 10 ; 21 février 1979, p. 23 ; 8 mars 1979, p.
31.
22 / National
Times (hebdomadaire), 10 février ; 24 février
; The Age (quotidien), 15 février ; 16 février
; 3 mars ; 15 mars ; 17 mars ; 22 mars ; 23 mars ; 24 mars ; 28
mars ; 6 avril ; 14 avril ; 8 mai ; Nation Review (hebdomadaire),
24 mai ; 31 mai ; 28 juin ; Weekend Australian, 26-27 mai.
Tout en 1979.
23 / Washington
Post, 23 février 1979, p. A 1 ; New York Times,
24 février 1979, p. 2 ; 6 mars 1979, p. A 16.
24 / Hoax,
p. 150. L'étude des photo-interprètes Dino A. Brugioni
et Robert G. Poirier est intitulée The Holocaust Revisited
: a Retrospective Analysis of the Auschwitz-Birkenau Extermination
Complex et est disponible auprès du Public Affairs
Office, Central Intelligence Agency, Washington, DC 20505.
25 / New York
Times, 4 février 1977, p. A 22.
26 / Daily Northwestern,
30 mars 1977, p. 5.
27 / Chicago
Daily News, 12-13 novembre 1977 ; Los Angeles Times,
6 mai 1979, partie 9, p. 4 ; Los Angeles Times Calendar,
13 mai 1979, p. 2 ; New York Times, 28 mai 1979, p. D 7.
28 / Vierteljahrshefte
für Zeitgeschichte, avril 1979, p. 264.
29 / The Journal
of Historical Review, été 1980, p. 153 sqq.
Le « Dr. » qui précède ma signature
a été ajouté par la rédaction. Je
ne signe jamais ainsi.
30 / Los Angeles
Herald Examiner (2 sept. 1979), p. E2.
31 / Voy. la rencontre
entre G. Sereny et P. Guillaume (« Les bonnes intentions
dont l'Enfer est pavé », Annales d'Histoire Révisonniste.
No 5, p. 189-190).
32 / Voy. La
Donation de Constantin, premier titre du pouvoir temporel des
papes, où il est prouvé que cette donation n'a jamais
existé et que l'acte attribué à Constantin
est l'oeuvre d'un faussaire, par Laurent Valla Traduit en
français pour la première fois et précédé
d'une étude historique, par Alcide Bonneau, avec le texte
latin, Paris, I. Liseux, 1879, XCVI-332 p. (Bibliothèque
nationale, D2. 14309), NDLR.
33 / Par exemple
The Spotlight, 26 juillet 1982, p. 10 sqq.
34 / Le Nouvel
Observateur, 3-9 juillet 1982, p. 70 sqq.
35 / Chicago
Tribune, 5 août 1982, section I, 5.
36 / Par exemple,
Butz, p. 75-86, 146 sqq.
37 / Gilbert, p.
340.
38 / Laqueur, p.
22-25.
39 / Butz, p. 87
sqq., 92 sqq.
40 / Bauer, p. 21
sqq.
41 / Bauer, ch.
8
42 / Bauer, ch.
9, p. 246, 264, 272, 274, 333, 366 sqq., 371 sqq.
43 / Laqueur, p.
4, 170 sqq., 188.
44 / Gilbert, p.
31, 39 sqq., 44, 170.
45 / Gilbert, p.
93 sqq. ; Laqueur, p. 231.
46 / Laqueur, Annexe
5.
47 / Washington
Post, 28 oct. 1981, p. A1 ; Los Angeles Times, 29 oct.
1981, pt. I, p. 20.
48 / Voy., par exemple,
sa contribution à la brochure Dimensions of the Holocaust
[Dimensions de l'Holocauste], Northwestern University Press, Evanston,
1977. Il s'agit du texte de la conférence donnée
par Wiesel à l'Université Northwestern au printemps
de 1977. A défaut, on peut se reporter à l'article
qu'il a publié dans le Jewish Chronicle de Londres
(4 nov. 1977).
49 / Bauer, p. 264,
271, 274, 371 ; Gilbert, p. 121 ; Butz, p. 290.
50 / Bauer, p. 56,
58 ; Butz, p. 109.
51 / Gilbert, p.
204 sqq.
52 / Bauer, p. 325
sqq. ; Gilbert, p. 121.
53 / Dawidowicz
(1975), XVII ; (1981), p. 125.
54 / Gilbert, p.
143.
55 / Bauer, p. 329-334.
56 / Gilbert, p.
181.
57 / Laqueur, p.
183-186 ; Bauer, p. 188-193, 403.
58 / Butz, p. 77,
202 ; Laqueur, p. 68-72.
59 / Laqueur, p.
121.
60 / Gilbert, p.
325.
61 / Butz, p. 89.
62 / Gilbert, p.
337 sqq.
63 / Gilbert, p.
267-273, 290, 299-311, 341.
64/ Feingold, p.
9, 170 ; Laqueur, p. 94.
65 / Laqueur, p.
3.
66 / DuBois, p.
184, 188 ; Butz, p. 67.
67 / Gilbert, p.
68, 95 sqq., 99.
68 / Laqueur, p.
162.
69 / Bauer, p. 229.
70 / Laqueur, p.
83, 86 ; Gilbert, p. 150.
71 / Iron Curtain
Over America [Rideau de fer sur l'Amérique], disponible
auprès de l'I.H.R.
72 / Butz, p. 149
sqq. ; Gilbert, p. 231 sqq.
73 / Dino A. Brugioni
et Robert G. Poirier, «The Holocaust Revisited: a Retrospective
Analysis of the Auschwitz-Birkenau Extermination Complex»,
probablement toujours disponible auprès de: Public Affairs
Office, Central Intelligence Agency, Washington, D.C. 20505, U.S.A.
[paru en français sous le titre « Une analyse rétrospective
du complexe d'extermination "Auschwitz-Birkenau" »,
dans Le Monde Juif, janvier-mars 1980, 36e année,
No 97, p. 1-22].
74 / Laqueur, 55-58.
75 / Butz, annexe
E ; Gilbert, p. 104 sqq.
76 / Butz, 76, p.
133-145.
77 / Gilbert, p.
129.
78 / Bauer, p. 430
sqq.
79 / Laqueur, p.
152.
80 / Par ex. Butz,
p. 205-212.
81 / Butz, p. 101-108,
116, 120 sqq.
82 / Butz, p. 194,
240 ; Laqueur, 18.
83 / Laqueur, annexe
1. Les cas du journaliste politique Lemmer et de l'économiste
Sommer, qui auraient communiqué à des contacts suisses
des renseignements sur les exterminations, paraissent de peu d'importance.
Lemmer n'avait rien à voir avec l'Abwehr et, comme
le fait remarquer Laqueur, il n'y a rien dans son autobiographie
qui montre qu'il aurait communiqué des informations à
propos de l'extermination. Sommer était officier de liaison
entre l'Etat-major général et l'Abwehr et
il faisait aussi des voyages sur la Suisse pour des raisons commerciales.
D'après Gilbert, p. 56 et suivantes, on peut penser que
le rapprochement qui a été fait entre Sommer et
un rapport datant de l'été 1942 où il est
dit que « des camps sont en préparation pour que
soient exterminés par le gaz tous les juifs d'Europe et
une grande partie des prisonniers de guerre russes » a été
revendiqué non par Sommer lui-même, qui est mort
en 1965, mais par deux intermédiaires juifs. Il est aussi
intéressant de noter que ni Lemmer ni Sommer ne semblent
avoir été sérieusement impliqués dans
l'opposition anti-hitlérienne ; tous deux ont survécu
à la guerre.
84 / Rothfels, p.
125-151.
85 / En droit allemand,
les dossiers d'un procès ne sont pas ouverts au public.
Des exceptions sont accordées à ceux qui, d'une
manière ou d'une autre, sont impliqués dans l'affaire,
ou à des gens qu'on considère comme des chercheurs
intéressés par certains aspects du procès.
Le Dr. Wilhelm Stäglich, qui est un magistrat allemand à
la retraite et auteur du livre Der Auschwitz Mythos (Le
Mythe d'Auschwitz, La Vieille Taupe, Paris 1986), n'a pas
obtenu l'autorisation de consulter les témoignages des
procès. Voyez les pages 371 et suivantes de son livre.
D'après une lettre adressée par le Dr. Hans de With,
fonctionnaire du ministère de la Justice, à Die
Realschule (octobre 1981), le professeur Robert Faurisson
croit comprendre que, s'il met un pied en Allemagne de l'Ouest,
il risquerait d'être arrêté et renvoyé
en France. [NDLR]
86 / Butz, chapitre
4. Pour la solution finale de la question de la «confession»
de Höss, voy. l'article de Faurisson paru dans The Journal
of Historical Review, vol. 1, No 2 (été 1980),
p. 103 sqq ; vol. 2, No 4 (hiver 1981), p. 311 sqq, 319 sqq [Voy.
R. Faurisson, «Comment
les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf Höss, commandant
d'Auschwitz», Annales d'Histoire Révisionniste,
No 1, printemps 1987, p. 137-152, N.D.L.R.].
87 / Donat.
88 / Butz, chapitre
7.
89 / Butz,p. 20-30.
90 / Butz, p. 219
sqq.
91 / Butz, p. 14-17,
217-239.
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