AAARGH

| Accueil général | Accueil français | La police de la pensée | Index alphabétique des articles |


 Le texte du jugement

En janvier 2004, entretien de Lipsadt avec un journaliste à propos du procès 

En mars 2002, David Irving est déclaré en faillite par la justice anglaise.

En juillet 2001, l'appel de David Irving contre le jugement de 2000 est rejeté. Nous avons le texte.

Un article de l'historien anglais D.C. Watt qui soutient totalement Irving (avec notre traduction française)

 

Un article essentiel de l'historien britannique John Keegan (avec notre traduction française).

 

Un article de l'éminent historien anglais Eric Hobsbawn : Lipstadt n'est pas une historienne, Irving l'est, quelles que soient leurs opinions politiques.

De ces trois articles il ressort que les historiens ne reconnaissent pas aux juges la capacité de dire qui est historien, et qui ne l'est pas. et, surtout, que les historiens méprisent le travail de Lipstadt, qui n'est pas de l'histoire mais de l'idéologie.

(en français, en espagnol et en italien)

 

Une analyse du jugement par l'AAARGH

Le journaliste anti-goldhagenien Guttenplan déplore le succès de Lipstadt et des organisations juives.

Les réactions des révisionnistes

 


La phrase de la semaine

Rappelons qu'à la Convention, en 1793-1794, on dit de Louis XVII: "Nous ne voulons pas le tuer, nous voulons nous en défaire."
C'est la phrase-clé du jugement: le juge a jugé sur l'impression que lui avait faite les parties. Il n'a pas été convaincu par Irving mais a "adopté l'interprétation sinistre de la défense", qui n'est qu'une interprétation. De preuves, point, d'intime conviction, point, d'appel à des autorités indépendantes, point. Les experts ont été désignés par la défense, le juge n'a pas éprouvé le besoin de prendre conseil, il dit je, je, je... mais nous croyions savoir que "le moi est haïssable" ? Pourtant, Hobsbawm dans son article de La Reppublica le dit bien: aucun des grands historiens de la question n'était là. Alors, qui a jugé ? C'est la victoire du "common sense" sur le bon sens de la version holywoodienne sur l'histoire (comme dit Hobsbawm). Nous vous invitons à lire l'article de Hobsbawn parallèlement au jugement (que l'on trouve sur le site d'Irving): tout est dit.


David Irving

| les minutes du procès, jour après jour | Pour une biographie complète d'Irving, cf. Atlantic Monthly, February 2000, sur le site; pour une biographie de Lipstadt, spécialiste de religion juive, cf la même revue et aussi sa déclaration au tribunal |
| Pour s'informer plus avant, le site d'Irving, le site de Raeto West, le site de Nizkor |


I come from a service family and I find it odious that at the end of the Twentieth century writers and historians going about their own respective businesses, writing books that may indeed have been completely wrong have found themselves suddenly and vicariously threatened with imprisonment or with crippling fines for having expressed opinions on history which are at variance with these new freshly enacted laws, which have been introduced at the insistence of wealthy pressure groups and other enemies of the free speech for which we fought two World Wars in this country. (D. Irving, Opening Statement to the Court, january 12, 2000)

[J'appartiens à une famille de serviteurs de l'État et je considère comme odieux qu'à la fin du XXe siècle des écrivains et des historiens qui se livrent à leur tâche respective, écrire des livres qui peuvent être complètement dans l'erreur, se trouvent brutalement et indirectement menacés d'emprisonnement ou d'amendes lourdement pénalisantes pour avoir exprimé dans le domaine de l'histoire des opinions qui ne sont pas conformes à celles de lois nouvellement votées à l'initiative de riches groupes de pression et d'autres ennemis de la liberté d'expression au nom de laquelle nous avons fait deux guerres mondiales dans ce pays.]

[Pour une biographie complète d'Irving, cf. Atlantic Monthly, February 2000, sur le site.]


David Irving est un historien extra-universitaire, spécialiste de Hitler. Il a joui d'un grand succès jusqu'au jour où les prises de position que lui inspiraient sa lecture minutieuse des documents qu'il était souvent le premier à découvrir et le seul à comprendre ont suscité l'ire des organisations juives internationales. Les reproches que lui font les organisations juives tiennent à sa position sur Hitler (exprimée dès 1977 dans son livre Hitler's War): il pense que Hitler n'a pas voulu l'extermination des juifs qui s'est faite sans son aval; par ailleurs, il ne croit pas aux chambres à gaz et pense qu'il a pu y avoir entre un et quatre millions de victimes juives, mortes essentiellement par exploitation dans les camps de concentration qui étaient des camps de travail. Il se tient à l'écart des révisionnistes extrémistes et s'est ainsi attiré des reproches des deux côtés.

Le professeur d'affaires et d'études juives de l'université Emory en Géorgie, États-Unis, Deborah Lipstadt, avec l'insolence sûre d'elle-même de l'impunité qui caractérise tous les porte-parole de cette mouvance, l'a accusé dans un livre (Denying the Holocaust, que nous avons sur le site; le passage incriminé se trouve à la page 161.) de solliciter les documents et et de fausser les faits. Les organisations juives ont ensuite entrepris, avec menaces de mort à l'appui, de convaincre les éditeurs d'Irving de lui couper toutes les voies de l'édition et de la distribution; leur entreprise a, commde d'habitude, réussi, et les moyens de subsistance d'Irving et de sa famille se sont alors évanouis. Irinvg a donc porté plainte pour diffamation (libel) contre la susnommée Lipstadt et son éditeur anglais, Penguin.

Le procès, qui a déjà coûté plusieurs millions de dollars aux accusés, s'est ouvert à Londres le 12 janvier 2000. Il sera jugé par un juge unique, spécialiste de la diffamation, le juge Gray. Il n'y aura pas de jury, le juge, comme il en a le pouvoir, en a décidé ainsi (sans protestation d'aucune des deux parties), parce que « cela coûterait trop cher d'avoir un jury si longtemps. » D'après le droit anglais, la charge de la preuve pèse sur l'accusé: c'est lui qui doit démontrer qu'il n'a pas diffamé mais dit la vérité; il existe ensuite une possibilité, pour le juge, d'admettre la diffamation, si l'énoncé, bien que fondé dans les faits, est insultant dans sa formulation.

L'accusée Lipstadt a déjà fait dire qu'elle ne viendrait pas témoigner, probablement de peur d'être victime d'actes antisémites qui, comme nous ne le savons, sont le fléau du monde moderne et particulièrement d'Israël, le modèle de toutes les démocratie ; parmi ses avocats ordinaires ou Queen Counsels, (avocats prestigieux nommés par le ministère et autorisés à porter de la soie, d'où leur surnom de silk; ils ne sont pas équivalents aux bâtonniers.) se trouve l'homme qui a représenté la défunte ex-princesse de Galles lors de son divorce; on voit l'effet recherché ! Rappelons que le but de cette femme était de conserver le titre d'« Altesse royale » sans en exercer aucune des responsabilités (on peut trouver ce régime politique idiot, c'est à peu près notre cas à l'AAARGH, mais, pour les Anglais, il a un sens et ils croient à la responsabilité de la famille royale); le brillant Q.C. a perdu. David Irving, quant à lui, assurera sa défense lui-même. Il refuse que ce procès soit, comme le voudraient exterminationnistes et révisionnistes, le procès de l'holocoste. Il est spécialiste de Hitler, il défend ses compétences en ce domaine et, autant que possible, empêchera le procès de déraper et de devenir le nième procès des chambres à gaz, dans lesquelles il ne voit pas le coeur du débat. On a vu un premier exemple de cette volonté le 19 janvier 2000: confronté à un document bien connu affirmant que 97.000 juifs avaient été tués avec des gaz d'échappement par un Einsatzgruppe, il a affirmé ne pas connaître son existence et reconnu qu'il était authentique; il a ajouté "I am a Hitler, not a Holocaust expert."( article du Daily Telegraph;). Tous lui en veulent mortellement de cette attitude, mais nous pensons qu'il est bien libre de faire ce qu'il veut; les "grands" procès révisionnistes de Zündel n'ont strictement rien apporté sur le plan de la reconquête du terrain scientifique. Peut-être le projet d'Irving, qui serait de faire reconnaître que Hitler n'est pas le diable mais un homme mauvais et à ce titre condamnable ­­ comme beaucoup d' autres, est-il de meilleure politique. N'oublions pas qu'ici nous avons affaire à un Anglais de la catégorie Briton, c'est-à-dire gentleman, public school, Navy, British empire, Rule Britannia (même s'il ne figure dans tout cela que comme eccentric ­ autre spécialité et mot anglais). C'est une catégorie de gens qui n'ont jamais douté, une seule seconde, d'avoir absolument raison dans tous les domaines; le juge fait peut-être aussi partie de ce milieu, et il est bien possible que la position d'Irving lui soit familière.

L'AAARGH s'intéresse de très près à cette affaire parce que c'est le premier procès de ce genre depuis celui de Rassinier contre la LICA (qui avait été reconnue coupable de diffamation, mais de bonne foi !), c'est le premier procès révisionniste en Angleterre, où la question de la diffamation, quand elle s'assortit d'atteinte aux moyens d'existence du diffamé et de sa famille, est un sujet extrêmement sensible, et surtout parce que David Irving est un esprit précis, concis, lucide et très audacieux, qu'il ne s'embarrasse pas de blandices et va droit à l'essentiel; il n'a pas peur des mots car il connaît leur sens. Le procès, pour lui, va porter sur trois points principaux: le nombre de victimes, l'ordre de Hitler et le terme « holocauste » qu'il bannit comme « misleading and unhelpful. It's too vague, imprecise and unscientific and should be avoided like the plague. » (The Times, 13 janvier 2000, sur le site), au-delà desquels c'est le maintien de la liberté d'expresion qui est en cause, comme l'indique le passage que nous avons mis en exergue. C'est la première fois, à notre connaissance, que l'espionnage évidemment illégal et totalement impuni et de nature quaisement terroriste auquel se livre le Bnai Brith ainsi que les campagnes de dénigrement et de diffamation systématiques menés contre ceux qu'il n'aime pas sont dénoncées pour ce qu'elles sont; on demande enfin aux organisations juives de rendre des comptes, et il est possible qu'elles en ressortent blessées au vif, si ce n'est pire. Ne nous faisons pas d'illusion sur la justice, mais enfin...

David Irving a, depuis le début de cette affaire, un site internet extrêmement complet, où se trouvent tous les documents du procès, y compris les minutes. Le site de Raeto West donne les minutes du procès (arrêtées malheureusement, sans que nous sachions pourquoi, le neuvième jour), ainsi que ses récits des journées d'audience et ses analyses, très intéressantes. Enfin, le site de Nizkor |donne un dossier de presse plus complet que le nôtre. Le quotidien anglais The Guardian, a ouvert, parmi ses special reports, une rubrique "David Irving's libel trial", où sont énumérés et accessibles tous les articles et toutes les brèves du journal depuis le début du procès (y compris des notes d'audience qui ne sont pas publiées ensuite); nous vous conseillons cette adresse, l'organisation est excellente est le compte rendu "fair enough". De notre côté, nous mettrons à votre disposition, pendant toute la durée du procès (prévue de trois mois), les articles de presse ainsi que les documents qui nous sembleront intéressants. Nous traduirons certains documents particulièrement éloquents.

Avant le procès

L'ouverture du procès.

(http://www.nizkor.org/ftp.cgi/people/i/irving.david/press/irving-vrs-lipstadt)

Le déroulement du procès

Dernière nouvelle le 4 février 2000: la rédaction n'a reçu que cent lettrees de soutien, horribile dictu... Cf la rubrique Letters du Jewish Journal.
[La révélation de la comptine du "bébé aryen" a une conséquence inattendue. Quatre jours plus tard, Irving, ému, se plaint au juge Gray qu'une partie de la presse a déclaré la chasse à Irving ouverte. 'Le directeur de l'école où va ma petite fille ­ l'école de danse...' Il s'interrompt, baisse la tête, ne finit pas sa phrase. Il évoque des "vagues d'hostilité affectant ce tribunal".
Le juge le regarde avec sympathie et dit: "Tant que vous tenez le coup... Les journaux n'ont pas le dernier mot.]
Vendredi 4 février, la question tourne à nouveau autour du racisme, mais ici la dispute devient sémantique et plus courtoise: l'inculpée accuse Irving de racisme, Irving affirme être patriote, ce qui semble bien ressortir de ce que rapporte The Times: Et franchement, posons-nous la question: qui est d'accord pour la suppression totale et définitive de toutes les frontières du monde? Qui est d'accord pour donner la nationalité française à tous les sans-papiers qui vivent une vie de sous-hommes et d'esclaves dans les ateliers clandestins qui permettent la fourniture à bon marché de produits de première nécessité, sans lesquels les masses se révolteraient et exigeraient des augmentations de salaires préjudiciables au sacro-saint profit qui règne sur nous? Le gouvernement socialiste actuellement au pouvoir en France? Mr Anthony Blair, connu sous le sobriquet de "Tony" (probable euphémisme à l'anglaise pour "Tory", juste comme ils disent arse pour ass et darned pour damned)? Au pays des hypocrites, les véridiques doivent payer et tant pis pour vous, Mr Irving, pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.
Dans The Guardian, on parle d'autre chose, du témoignage de Van Pelt: un fanatique qui croit que le procès porte "sur le plus grand crime de l'histoire de l'humanité" (et tant pis pour tous les peuples massacrés depuis le début de l'histoire des empires, ils ne sont plus là pour se plaindre, eux) réaffirme le credo holocostique sur tous les tons; un compte rendu d'audience porte sur un témoignage qui, d'après Irving, a été arraché sous la torture.
Le Jewish Journal du 4 février 2000 revient aussi sur le témoingage de Van Pelt: il montre que jamais Van Pelt n'a eu le dessus sur Irving, chacun étant resté sur ses positions, mais qu'à l'extrême fin, Irving et le révisionnisme auschwitzien l'ont une fois de plus, emporté: "En résumé, dit Van Pelt, il est désormais possible d'avoir la certitude morale qu'Auschwitz était un camp d'extermination où les Allemands ont tué environ un million de personnes à l'aide de chambres à gaz." ("In short," Van Pelt said, "it has become possible to assert as moral certainty the statement that Auschwitz was an extermination camp where the Germans killed around 1 million people with the help of gas chambers.")
On peut s'interroger, dès à présent, sur la qualité de ces ouvrages à venir: le malheureux Guttenplan, dans un phrasé candide, nous livre que "They [Belsen, Dachau or Buchenwald] were concentration camps. They did not have gas chambers. They may have "ovens," i.e., crematoria, in some cases, but people died of typhus, they died of starvation, they died of overwork. But they were not, in the phrase that Irving disputes, "factories of death." In other words, no reputable historian now pretends that they were "factories of death." And yet, if you ask a lot of people, including -- I have to say -- myself, before I started looking at this trial, there hasn't been that sharp differentiation in the public mind. So that, when Irving says "Well, these places weren't 'factories of death,' therefore, no place was a factory of death" -- you know, for half a second, people think, "Well, how do I know this?" ue "[Belsen Dachau, Buchenwald], étaient des camps de concentration. Ils n'avaient pas de chambres à gaz. Ils avaient peut-être des fours, c'est-à-dire des crématoires, dans certains cas, mais les gens mouraient du typhus, ils mouraient de faim, ils mouraient d'épuisement. Mais ce n'était pas, suivant la formule qu'Irving conteste, "des usines de mort". Autrement dit, aucun historien digne de ce nom ne prétend aujourd'hui que c'étaient des "usines de mort". Et pourtant, si vous posez la question, beaucoup de gens, y compris ­ je dois le dire ­ moim, avant que j'ai commencé )à m'intéresser à ce procès, cette distinction radicale n'existe pas dans l'opinion publique. De sorte que, lorsqu'Irving dit: "Eh bien, ces endroits n'étaient pas des "usines de mort", donc aucun endroit n'était une usine de mort" ­ vous savez, un quart de seconde, les gens pensent: "Après tout, qu'est-ce que j'en sais?] Alors voilà un p'tit monsieur qui veut déjà écrire un livre sur un sujet dont il ignorait les faits les plus élémentaires (la lettre de Broszat à Die Zeit de 1960) et qui reconnaît en même temps que "désormais", aucun historien sérieux ne prétend que c'étaient des usines de mort"... ce qui veut dire, pour les libres-penseurs que des historiens "sérieux" l'ont prétendu. Alors qui mérite le titre d'historiens? Rassinier, qui a toujours dit que ce n'étaient pas usines de mort, qui y a même consacré un livre qui lui a valu d'être exclu du parti socialiste, (on peut acheter ce livre à la Librairie Ulysse, 341 rue Georges Bonnac, 33000 Bordeaux, 129 F plus les frais de port) ou ceux qui reconnaissent aujourd'hui que ce n'en était pas? J'y perds mon latin... Et puis finalement, il dit que la défense fait impression sur le juge (ce qui n'engage que lui) mais qu'avec le public et la presse, c'est autre chose et c'est inquiétant. A vrai dire, ce type qui croyait jusquÕà une date récente qu'on gazait des humains à Dachau ou Buchenwald, peut-être ben que bientôt il ne croira plus à Auschwitz non plus et que c'est ce qu'il cherche à nous dire?
On a un compte rendu des audiences par Raeto West (qui, d'après Segev, est le webmaster d'Irving) des trois premiers jours (du 10 au 15 février) consacrés au contre-interrogatoire de l'expert No 1 de D. Lipstadt, Evans. C'est un type arrogant, qui semble être l'universitaire consensuel typique, sans esprit, sans imagination, sans rien qui dépasse. Il est d'une ignorance abyssale sur tout un tas de sujets connexes. Il a été obligé de reconnaître qu'il ne connaissait rien au prétendu "négationnisme", qu'il ignorait tout un tas de documents cruciaux dans cette affaire, qu'il ne connaissait rien des problèmes de santé dans les camps, qu'il ne savait rien des règles de procédure employées à Nuremberg, bref, un parfait nullard, dont la seule fonction est de représenter l'historien universitaire alors qu'il ne fait que discréditer cette corporation, pleine de gens parfaitement compétents qui ne parlent que de ce qu'ils connaissent. Lui regarde de haut les historiens amateurs, prolos et non-estampillés, afin de dire à la cour: Irving n'est pas un historien. Il ne sort pas de chez nous. Toujours l'esprit de club qui protège les sinécuristes.
Pour soutenir son point de vue de caste, il emploie quelques trucs rhétoriques assez simples: il répond à côté des questions, se lance dans des lectures de documents quand il est embarrassé, dit "oui, oui, j'ai ça quelque part" quand il en ignore le premier mot. Ce type n'est qu'une apparence, mais il est entièrement dépourvu de consistance. Il suffit d'ailleurs de lire son épais rapport, qui se trouve sur le site d'Irving. Heureusement, il n'y a pas que des types comme ça dans les universités mais ce sont forcément toujours seux que l'on trouve dans les tribunaux, empressés à faire juger le travail historique par les tribunaux.
Le contre-interrogatoire doit se terminer jeudi 17.
Le 18, le Jewish Chronicle, sous des titres ronflants annonçant un succès écrasant, doit bien admettre que les arguments d'Evans ne vont pas au-delà de l'affirmation que les documents présentés par Irving sont mensongers (I think they are lying")... Et le 25, il complète par un rapport aussi convaincant.
Jeudi 17. Irving a donné un résumé de ces trois premiers jours de face à face avec Evans, un type teigneux, de mauvaise foi, immensément ignorant des problèmes réels de l'historiographie, qui a bien voulu concéder que, oui, Irving, en fait, avait trouvé beaucoup de documents inconnus. Mais on sent bien que les documents, il s'en fiche éperdument. Etre historien, c'est un statut social, presque un sacerdoce. D'ailleurs, lui, pour regarder les documents irving, il engage des enfants de choeur, c'est-à-dire des étudiants.
Nous avons reçu une excellent réplique à Segev, de la plume d'un excellent révisionniste portugais (en anglais). On voit bien que tout le monde suit le procès sur Internet: c'est une grande première. Marques montre bien la duplicité de Segev, qui enregistre l'affirmation selon laquelle il n'y avait pas de trous dans le toit du Kréma II (par où les SS étaient censés jeter le Zyklon B) mais il affecte de croire que c'est un problème de plans. Il est incapable de dire à ses lecteurs israéliens que cette absence de trous est vérifiée et vérifiable, que les lamentables palinodies de van Pelt n'y font rien, et que l'absence de ces trous invalide, comme le dit Faurisson depuis très longtemps, toutes les versions de l'histoire du gazage qui ont recours à ces trous, c'est-à-dire la totalité des histoires jusqu'ici rapportées par des "témoins" plus ou moins bidons, du genre Vrba. Merci à Marques d'avoir immédiatement souligné les petites lâchetés retorses de Segev. Rappelons simplement que les fameux trous ne sont pas l'alpha et l'oméga de l'histoire de l'extermination des juifs ­ et de ce procès: comme Irving le dit et le redit sans cesse, comme tous les commentateurs juifs s'accordent à le reconnaître, ce qui est essentiel c'est la question du meurtre systématique et donc de l'ordre de Hitler (cf. notamment l'entretien avec Guttenplan qui complète son
article de l'Atlantic Monthly). Et là, c'est toujours l'absence totale de réponse.
Il donne aussi le conseil de se reporter, non aux journaux, mais directement aux minutes. Nous l'avons déjà dit, mais il se trouve qu'il y a un conflit financier sur cette question, la firme privée qui réalise les minutes voulant toucher du fric en plus. Irving, lui, dit que cela ne lui rapporte rien. Mais qu'il va trouver une solution.
Nous ajoutons au débat un étude de Germar Rudolf sur les affirmations de Van Pelt, dans le domaine de la chimie qui ont paru fantaisiste à véritable chimiste (en anglais -- révisée le 11 février).
On apprend, quelques jours plus tard, que Cesarani est bien le directeur de la Wiener Library et qu'à ce titre, elle est désormais interdite à David Irving par une simple lettre du bibliothécaire, simplement parce que son opinion sur les membres de cette oeuvre philanthropique soutenue par le gouvernement anglais ("charity") ne leur plaît pas. Vive la liberté de la recherche et la liberté d'opinion!
Et puis, ce qui ressort du contre-interrogatoire du poussif Longerich, toujours dans le Jewish Chronicle du 25 février, c'est que si Hitler avait des domestiques juifs, c'était juste un alibi: c'est-à-dire, il haïssait les juifs au point de vouloir tous les tuer, mais il en avait chez lui, sans doute comme memento caedere...
 
L'ÉTAT ISRAEL AU SECOURS DE LIPSTADT: le caractère propagandiste de l'affaire est ainsi prouvé aux innocents qui croyaient vraiment que l'enjeu du procès était la confusion d'Irving, un menteur et un raciste.
Le quotidien israélien révèle que la défense de Lipstadt, aux abois, réclame le texte du "journal" écrit par Eichmann en prison, en attendant son exécution. Une fois de plus, la perplexité envahit ceux qui connaissent le dossier:
C'est la preuve qu'ils sont très, très affolés...
Il faut souligner la panique qui a saisi l'équipe Lipstad. Ce procès est en préparation depuis trois ans. On a dépensé des millions de dollars pour se payer les meilleurs "experts" actuellement sur le marché. Lipstatd, il ne faut pas l'oublier, est un produit de l'université hébraïque et de son mentor l'historien Yehuda Bauer. C'est lui qui la pilote, qui a fait financer sa recherche et accueillir la première version de son livre par la Fondation Vidal Sassoon (les shampoings) qui est une sorte d'annexe de l'université hébraïque, qui lui a conseillé, pour la deuxième version, qui devait être publiée au Etats-Unis, d'alourdir son attaque envers Irving. C'est encore lui qui a agi comme conseiller auprès d'Eliacin Rubinstein, le procureur général de l'état terroriste d'Israël, pour autoriser le transfert des notes d'Eichmann. Tout en disant qu'il n'y avait pas, dedans, de quoi changer la vision des choses.

On va transférer le texte sur disquette. Comment veut-on qu'un spécialiste des documents allemands se satisfasse d'une disquette portant des transcriptions effectuées par des sbires du ministère de la justice israélien??? Comment peut-on même espérer que le juge Gray tiennent ces disquettes pour des documents authentiques? A qui fera-t-on croire qu'un homme condamné à mort, vivant dans un total isolement, abreuvé de récits et de documents produits par l'accusation pendant un an et plus, puisse avoir gardé son libre-arbitre et conservé intacte sa faculté de jugement? Il était déjà clair, au cours du procès, qu'Eichmann, manipulé, pressé de toutes parts, avait été contraint de s'engager dans une sorte de version des faits à l'israélienne, facilitée par le fait que les contacts avec lui étaient entretenus par des policiers et des procureurs juifs allemands. On sait aussi qu'Eichmann, depuis les années trente, nourrissait une certaine sympathie pour le sionisme; il avait même effectué alors un voyage vers la Palestine. Les actes du procès sont disponibles en plusieurs fort volumes publiées en Israël, pour environ 500$. Mais il existe une version sur le web, qui ne comporte pas les documents, seulement les débats et le jugement. Voir Nizkor. <www.nizkor.org> (Texte en anglais; le procès s'est déroulé essentiellement en allemand mais les débats ont été traduits et publiés simultanément, au jour le jour, en français, anglais, allemand.)

dernière phase du procès

Après une suspension d'une semaine, le procès entre maintenant dans sa phase finale et les parties vont présenter leurs conclusions qui doivent notamment répondre à une liste de questions établie par le juge. Chacune a fourni au juge un exposé conclusif qu'elle va ensuite résumer à l'audience. Celui d'Irving est disponible ici, en deux parties | 1 | 2 | Nous vous donnerons bientôt la plaidoire finale de Rampton, et, si possible, ses conclusions.

De la lecture parallèle des deux textes, il resssort cette absurdité: jamais, à aucun moment, Rampton et ses mandataires ne répondent à l'accusation qui fait le fond du procès, à savoir la campagne violente (et nous parlons ici de violences physique) menée par les organisations juives contre Irving; Rampton se contente d'affirmer ­ et les journalistes après lui ­ qu'Irving est "un antisémite enragé" (a rabid anti-Semit), ce qui semble justifier, à leurs yeux, les entreprises terroristes contre les éditeurs d'Irving et les libraires qui vendent ses livres, contre sa personne, la falsification des dossiers des services de l'immigration américaine et les campagnes de pression au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne pour lui faire interdire l'accès du territoire de ces pays. Qui a voté la délégation aux organisations juives du gouvernement moral des nations et de la définition du bon et du mauvais? Qui a autorisé la suspension des libertés publiques par l'arbitraire des organisations juives?

Pour ce jour de prise, nous avons quelques articles "résumant" les plaidoiries de Rampton et d'Irving: Chicago Tribune, 16 mars 2000, donne un article au titre très amusant "[Irving] voit une conspiration": quand on lit la première partie des conclusions d'Irving, on s'étonne qu'on puisse ne serait-ce qu'imaginer qu'il s'agit d'autre chose et on regrette que le journaliste ne nous dise pas ce qu'il y voit, lui. The Guardian du même jour n'est pas plus fin. The Evening Standard du 15 mars raconte les mêmes salades. The Times du 16 est nettement plus véridique.

Conclusion provisoire du procès Irving

Après deux mois de procès, il est saisissant de noter qu'Irving, qui a été absolument seul d'un bout à l'autre, n'a pas cédé un pouce de terrain: il a répété tout au long du procès que ce n'était pas le procès de l'holocosteet il a empêché ses adversaires de le faire dévier dans ce sens. Il s'en est tenu à ses trois points initiaux sur la question (pas d'ordre de Hitler, pas de gazages à Auschwitz, un bilan des victimes considérablement inférieur aux six millions) et a par ailleurs toujours maintenu son cap, qui était de prouver que ses adversaires avaient mené contre lui une campagne organisée, assortie de moyens extrêmement lourds, financiers aussi bien que terroristes, pour mettre un terme à sa carrière, et qu'ils n'avaient aucune preuve à avancer pour justifier leurs affirmations. En face, qu'avons-nous vu? Comme point culminantn l'état d'Israël lui-même se porter au secours de son employée Liptstadt en sortant comme un lapin les prétendus mémoires d'Eichmann, dissimulés à tous depuis quarante ans, et qui, outre qu'ils ne contenaient rien que de connu, pouvaient difficilement être considérés comme un document qu'Irving aurait volontairement ignoré ou falsifié. Ce geste donne le ton de la cacophonie générale: plusieurs millions de dollards ont été investis pour financer quelques rapports d'experts, de sombres inconnus dépourvus de la moindre compétence. En effet, qui a-t-on vu? Van Pelt, professeur de culture génrale dans une faculté d'architecture du centre du Canada; ce pauvre type, qui ne ménage pas ses efforts, notamment en allant déterrer d'obscurs penseurs anglais du XVIIe et du XVIIIe pour justifier la médiocrité de son apparat critique et conceptuel, usurpe généralement le titre de professeur d'architecture et Irving a dû lui faire avouer, pour sa courte honte, qu'il ne connaissait rigoureusement rien à l'architecture et que ses compétences sur Auschwitz, en conséqquence, rellevaient d'un autre domaine, celui du drame affectif. (minutes du procès, neuvième journée, pp. 37ss pour ses vé"ritables titres et p. 46 pour son approche purement affective du camp d'Auschwitz qu'il prétend avoir examiné avec le détachement d'un expert en architecture). Ensuite, une série d'"universitaires" dont le plus glorieux est un professeur de Cambridge, Richard Evans, inconnu de tous. On se demande pourquoi et comment Mme Lipstadt, qui affirme avec tant de vigueur et de certitude quand elle est protégée par la loi américaine qui permet de dire n'importe quoi et d'avoir un pistolet dans sa poche pour tirer sur tout ce qui bouge, n'a pas été soutenue ici par les vrais spécialistes, ceux que l'on connaît bien et qui ont tous, à un moment ou à un autre, affirmer une partie des choses qu'Irving affirme: Bauer, son maître, Hilberg, pour ne citer qu'eux: où étaient-ils donc? Pourquoi ne se sont-ils pas déplacés? Pourquoi n'avons -nous vu que de purs idéologues?

Eh bien peut-être parce que tous ces experts finalement, ont abouti à cette phrase définitive de Van Pelt à la page 8 de son rapport: It will be shown that, in the words of John Wilkins, [il s'agit d'un évêque anglais du XVIIe siècle, fondateur de la Royal Society établie en 1660 sur le modèle de l'Académie française pour essayer de créer une vie intellectuelle dans une angleterre sortant à peine du cauchemar cromwsellien des vingt dernières années; profond penseur, poussé sur le terreau puritain, il a notamment établi une hiérarchie des certitudes dont un des étages est la "certitude morale". On laisse le lecteur apprécier l'autorité qui se dégage de cette pensée si originale.] we may assert as "moral certainty " the statement that Auschwitz was an extermination camp where the Germans killed around one million people with the help of gas chambers, and where they incinerated their remains in crematoria ovens." Hélas, il est indubitable que si certains ont une certitude morale, cela signifie qu'ils n'ont pas de certitude absolue et prouvée et, par conséquent, d'autres, par exemple Irving, vous et moi, une autre certitude morale... Bref, que Van Pelt a prouvé le contraire de ce qu'il avait été payé pour découvrir: il n'y a pas le moindre commencement de preuve qu'il y ait eu le moindre gazage humain à Auschwitz... Quant à ce millions de victimes, comme il est dommage qu'aucun de ces auteurs (y compris David Irving, d'ailleurs, semble-t-il, n'ait lu dans Rassinier la querelle entre Goldmann et Ben Gourion, l'un tenant pour moins d'un million, l'autre tenant pour quatre millions... Heureusement l'AAARGH a lu tout ça et l'a reproduit fidèlement.)

Quelle que soit désormais l'issue du procès, les faits sont là: il est officiel que les gazages humains d'Auschwitz ne peuvent être envisagés que comme certitude morale. Rassinier avait raison et l'on peut dire que ce procès achève son oeuvre: en 1960, après une série de conférences en Allemagne, il avait contraint Broszat à admettre qu'il n'y avait jamais eu de chambres à gaz sur le territoire allemand, malgré les innombrables témoignages tous plus véridiques les uns que les autres. Aujourd'hui, c'est Auschwitz qui tombe.

En attendant le fléau d'or

 

"C'est le jour fatidique d'Irving qui est tombé, Apollon l'a abandonné"

Mardi 11 avril 2000, le juge Gray a statué contre Irving. C'est la victoire du common sense sur le bon sens, mais est-ce une surprise ? Une immense déception, certes, mais une surprise non. Et nous avons fait la revue de presse, comme d'habitude. Nous avons appris, par exemple, qu'à la suite du procès, les autorités d'Auschwitz avaient commencé à explorer les crématoires pour y trouver des traces de gaz et que les résultats n'étaient pas encore connus. Le juge Gray aurit-il jugé que nier les chambres à gaz étaient un crime sans preuve matérielle de leur existence ?

Maintenant, Irving va devoir rembourser deux millions de livres à la défense: merveilleuse justice, où les experts sont nommés par les parties et où le vaincu doit payer pour les extravagances des vainqueurs. Vous avez dit Nuremberg ?

 
Nous avons aussi l'article explicatif publié par John Keegan, historien et rédacteur du service "Défense" du Daily Telegraph, le journal de la gentry réactionnaire. Ce monsieur explique qu'il a refusé de témoigner pour Irving par peur, qu'il est venu témoigner contraint par la loi et qu'il est heureux de ne pas avoir eu à dire ce qu'il pensait du travail de Lipstadt. Voici notre interprétation: le travail d'Irving a été condamné par un juge qui a donné raison à une femme qui n'est pas historienne (cf Hobsbawm et le propre CV de Lipstadt) et dont un des historiens témoins au procès dit en toutes lettres que son travail n'a aucune valeur. Keegan édulcore son jugement en adoptant la condescendance ordinaire des universitaires qui considèrent le travail des non-universitaires; il s'appuie sur son statut pour faire connaître la bonne opinion qu'il a d'Irving dans certains domaines et semble ainsi attribuer ses erreurs dans d'autres domaines à son état de semi-amateur. C'est très habile. Quant à sa condamnation du travail de Lipstadt, elle est définitive et généale puisqu'il l'attribue à tous les autres historiens ("qui espèrent ne plus jamais entendre parler d'elle".) On aurait bien aimé l'entendre plus tôt. L'article de Keegan est donc suivi de lettres de protestations de lecteurs dépités qui croyaient que les historiens attendaient que les juges leur disent ce qui est historique et ce qui ne l'est pas!
Le 15 avril, un journal juif de Los Angeles laisse éclater sa joie et nous confie ce que la douce Deborah lui a révélé de sa vie (menu de Pâques notamment). On regrette qu'elle ait été trop intimidée pour parler au procès!


L'adresse électronique de ce document est :

http://aaargh-international.org/fran/polpen/dirving/dirving.html


Ce texte a été affiché sur Internet à des fins purement éducatives, pour encourager la recherche, sur une base non-commerciale et pour une utilisation mesurée par le Secrétariat international de l'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d'Holocauste (AAARGH). L'adresse électronique du Secrétariat est <[email protected]>. L'adresse postale est: PO Box 81475, Chicago, IL 60681-0475, USA.

Afficher un texte sur le Web équivaut à mettre un document sur le rayonnage d'une bibliothèque publique. Cela nous coûte un peu d'argent et de travail. Nous pensons que c'est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui-même. Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours à ses risques et périls. Quant à l'auteur, il n'y a pas lieu de supposer qu'il partage la responsabilité des autres textes consultables sur ce site. En raison des lois qui instituent une censure spécifique dans certains pays (Allemagne, France, Israël, Suisse, Canada, et d'autres), nous ne demandons pas l'agrément des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir.

Nous nous plaçons sous la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19 <Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.

[email protected]

| Accueil général | Accueil français | La police de la pensée |