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Actualités de mars 2000



BIGOUNET

Sensation au siège social de la vidal-naquetterie: un livre commandé par Vidal-Naquet, objet d'une "thèse" de la dénommée Valérie Igounet, va enfin sortir. Il s'agit (rait?) d'une Histoire du révisionnisme, publiée sous le nom d'Histoire du négationnisme en France. L'événement, dont l'importance capitale à l'heure du procès Lipstadt à Londres, n'échappera à nul d'entre nous, fait la une du Monde des Livres date du 24 mars 2000. Un des membres du jury de cette thèse, spécialiste de la forteresse juive de Massada, violant une fois de plus toutes les règles déontologiques, s'en fait l'apologue et le promoteur. Nous avons, bien sûr, l'article de Vidal-Naquet qui résume de façon saisissante l'affaire Vidal-Naquet-Thion-Faurisson. Il semble en effet bien que toute l'affaire révisionniste soit pour Vidal-Naquet, au moins, une affaire strictement personnelle: d'une part, l'histoire d'une relation d'admiration teintée de jalousie envers S. Thion, auteur d'analyses politiques de qualité irréprochable, en même temps qu'acteur engagé jusqu'au cou dans la guerre d'Algérie, l'apartheid, la guerre de libération du Vietnam, les affaires cambodgiennes puis la lutte antisioniste, terrains sur lesquels Vidal-Naquet essaie poussivement d'affirmer sa présence en signant des pétitions du fond du VIe arrondissement; d'autre part, l'histoire aigre des relations entre deux Normaliens ratés, Vidal et Faurisson, qui se rencontrent sur les bancs de la khâgne la plus prestigieuse de France, dont les qualités ne suffiront pas à les porter dans le sanctuaire de la ru d'Ulm, mais qui n'oublieront pas l'antipathie, doublée sans doute de la rancoeur de l'échec, qui les unissait alors.

Pour Vidal-Naquet, le révisionnisme, qui avait obtenu son plus grand succès en 1960 date à laquelle Rassinier, ancien résistant déporté qui n'a jamais vu de chambres à gaz avait obligé l'Institut d'histoire contemporaine de Munich, en 1960, à reconnaître qu'en dépit de tous les témoignages contraires au sien, c'était lui qui avait raison, commence en... 1979, c'est-à-dire lorsque son maître en combat libertaire sacrifie sa carrière pour adopter son ennemi de jeunesse, c'est-à-dire défendre le droit, pour tout chercheur, de chercher, y compris lorsqu'il s'agit de continuer à contester les chambres à gaz. Là, Vidal-Naquet, fidèle à ses engagements de jeunesse, descend dans l'arêne et fait signer une pétition qui est pour lui, visiblement, le début d'un combat, alors qu'elle n'est qu'une étape grotesque dans une vieille guerre déjà remportée par Rassinier (on peut penser qu'il n'a jamais lu Rassinier, sinon il aurait appris à se méfier des affirmations sans preuves qui amènent à des rétractations humiliantes): c'est ainsi que naît l'"affaire Faurisson", qui absorbe depuis vingt ans les faibles forces de Vidal-Naquet et ne cesse de le couvrir de ridicule: ainsi, au moment où où toute la presse anglo-saxonne s'étend sur le procès qui oppose David Irving, qui s'affirme victime d'une campagne de boycott des organisations juives parce qu'il a contesté l'existence d'un ordre de Hitler pour exterminer les juifs, au moment où les organisations juives dépensent plusieurs millions de dollars pour financer des rapports d'experts destinés à prouver qu'Irvcing est le plus dangereux des "Holocaust deniers", que fait notre Vidal franchouillard: non seulement il affirme (sans la moindre preuve) que Faurisson est le "centre du révisionnisme mondial", mais en plus il avoue franchement que la publication du livre qu'Igounet et lui-même avait conçu a été interdite par les organisations "antiracistes", qui les ont contraints à en retirer certains passages qu'elles jugeaint contraires à la loi Gayssot! Et que dit notre signeur de pétition droitsdel'hommesque? "Je le déplore" ! Dans un pays qui se prétend encore une démocratie, voici que la publication de livres est soumise à la censure préalable, et de qui? Même pas d'une institution contrôlée par les autorités démocratiques du pays, mais d'une "association antiraciste", c'est-à-dire un groupement qui n'est peut-être que de quelques individus que personne n'a jamais envisagé de charger de la police morale et intellectuelle du pays. C'est donner raison à Irving, qui affirme que les organisations juives ont interdit aux éditeurs de publier ses livres... Espérons que le juge Gray saura tirer profit de cet aveu imbécile (on comprend pourquoi, avec un tel sens de la diplomatie, le candidat Naquet n'a pas franchi l'obstacle du concours d'entrée à Normale!).

L'admiration cachée de Vidal-Naquet pour Thion, de son côté, continue de faire des ravages. C'est ainsi que nous apprenons que "Thion s'est fait le porte-parole et l'expert [de la négation du génocide hitlérien]". Chacun le sait, Thion n'a jamais effectué la moindre recherche sur la question, et, loin de se poser en "expert", il s'est toujours cantaonné dans le rôle de défenseur de la liberté de recherche qu'il avait adopté en 1979 et qu'il a développé dans les deux livres qu'il a consacrés à l'affaire, Vérité historique, vérité politique?, (référence explicite aux buts atteints par Rassinier, puisque c'est le titre de la conférence qui a contraint Broszat à ses aveux de 1960) et Une Allumettre sur la banquise. Vidal doit prendre ses désirs pour des réalités et ne peut imaginer que Thion, contrairement à lui, défende une cause sans en être partie prenante: la seule cause, en effet, dans lequel Vidal soit allé, plus loin que la pétition, jusqu'à écrire des livres, est en effet la lutte contre "l'assassinat de la mémoire", parce que là, ce n'était plus des Noirs ou des Algériens qu'il s'agissait, mais de lui, lui, lui...

Quant à la pétition de 1979 contre le débat sur les chambres à gaz, qui avait recueilli non moins de trente-quatre signatures, dans un pays de près de soixante millions d'habitants, Vidal-Naquet, comme Broszat en 1960, dut finalement la rétracter en avouant "Nous avions assurément tort, au moins dans la forme, même si le fond de notre interrogation était juste" (L'histoire, juin 1992) Ajoutons qu'on chercherait vainement dans cette pétition une "interrogation"...

 

PROCÈS BERGER

Ce procès a commencé le 20 mars. L'AFP en donne compte rendu absolument mensonger. Nous avons un dossier complet sur l'affaire, que nous vous engageons à consulter.

LE COUP DES ARAIGNÉES
2 mars, dix-septième chambre, TGI, Paris. C'est notre Place de Grève à nous. Nous y sommes habituellement exécutés par une grand diable cagoulé de rouge que les midinettes appellent "mon fort". Aujourd'hui, c'est une remplaçante, bon chic bon genre, certainement lectrice de l'Observateur et avec sa carte de la LICRA. Quand elle avise Me Korman qui représente cette auguste institution de la IIIe République, elle se trémousse de plaisir.
Avant notre affaire, Pierre Bergé, ancien PDG de Dior, pote à Mitterrand et homme de l'ombre à tout faire, poursuit un connard de journaliste du Figaro qui l'a traité de "connard" à la télévision. M. Bergé, qui a participé à toutes les horreurs culturelles du mitterrandisme finissant, qui a financé "Globe - le journal des globuleux", qui n'a pas relevé que certains dans la presse l'accusaient d'être mêlé à l'assassinat du pasteur Doucé, poursuit parce qu'on l'aurait traité de connard. Le connard de journaliste répond qu'il pensait à d'autres gens et qu'il n'a certainement pas voulu donner à penser qu'il croyait que M. Bergé était un connard. Il est prêt à venir lécher le paillasson de M. Bergé, tous les matins à huit heures. Me Thierry Lévy ne brille pas, il a l'air fatigué par ces histoires de connards. Jugement plus tard.
Alors s'avance Henri Lewkowicz. La présidente ne peut pas prononcer son nom. Peu importe. Il est fagoté comme l'as de pique. Il n'a pas d'avocat et il n'en a pas besoin parce qu'il est innocent, dit-il. La présidente (peut-être une Mme de Tourvel) lit l'acte d'accusation. Soudain Lewko bondit: "vous avez oublié un mot!". Elle est ahurie. "Oui, insiste l'énergumène, vous avec dit "contestation de crimes contre l'humanité", c'est contestation de l'existence de crimes..." qu'il faut dire." Estomaquée la gonzesse. Il a raison. Elle bredouille, "non je n'ai pas supprimé de mot -- Si vous l'avez fait", insiste le malpoli. Bref, elle glisse, elle veut pas reconnaître, elle veut pas admettre qu'il sait, lui, de quoi il parle et pas elle. C'est mal barré. Elle lui dit de se taire.
"Vous avez fait l'objet de différents procès-verbaux". Il dresse l'oreille. Elle confesse qu'elle en a connaissance par "l'enquête de personnalité". Il re-bondit: "Mais c'est une pièce que je n'ai pas eue". Petit vent de panique. Les trois Erinnyes se concertent. Elle veulent joindre au fond. Lui se débat comme un beau diable, il râle qu'il a pas eu le document, que c'est très grave. Alors le présidente est obligée d'expliquer que cette enquête a été jointe seulement le 23 septembre 99 sur décision du chef de la quatrième section du parquet de Paris, qu'on lui a envoyé des pièces mais que s'il voulait celle-là il fallait qu'il se pointe au greffe et qu'il la réclame (alors qu'évidemment il n'avait pas connaissance de son existence). Bref, que tout ça est légal et tout et tout. Elle n'en est peut-être pas si sûre, mais elle veut surtout qu'il la boucle. Alors elle se fait humaine: "Racontez-nous votre parcours", pauvre homme (c'est moi qui rajoute "pauvre homme" mais si elle ne l'a pas dit, elle l'a pensé), dites-nous pourquoi vous avez adhéré aux thèses négationnistes et pourquoi vous avez tenu à exprimer publiquement votre opinion."
-- "Ce n'est pas une opinion, rétorque l'inculpé sur un ton mauvais, c'est une constatation. Sur l'existence des chambres à gaz, il n'y a ni preuves, ni témoins.
-- La loi Gayssot vous interdit de proférer cette opinion.
-- C'est pas une opinion qu'il rinsiste, le type. La loi Gayssot est une merveille, c'est un cadeau pour les révisionnistes. Je suis à fond pour la loi GFayssot. mais je suis innocent."
Il l'interloque. Elle a du mal à suivre.
-- "La loi Gayssot interdit de contester les crimes qui ont existé, dit ce paysan du Danube. Mais elle n'interdit évidemment pas de contester des crimes qui n'ont pas existé. Or pour les chambres à gaz il n'y a ni preuves ni témoins."
-- "C'est trop tard, c'est dans le jugement de Nuremberg", qu'elle le rembarre. "Votre combat est un combat d'arrière-garde", qu'elle lui assène.
-- "Non, je suis d'avant-garde", qu'il lui fait en réponse. Il plie pas. Et il se met à râler qu'on ne lui a pas communiqué non plus le jugement de Nuremberg, qu'il manque beaucoup de pièces décidément.
Elle en a sa claque. Elle donne la parole aux parties civiles. Le Mrap a délégué un avocat noir. C'est rusé. "Dans notre pays il y a des lois qui balisent", dit le gars, qu'on entend à peine. Il parle frileusement de l'autorité de la chose jugée, comme si une telle ânerie existait en dehors des prétoires. Il ajoute: en tant que descendant de déportés, il (l'accusé) croit qu'il est à l'abri des foudres de la loi." Il abrège, il crachote, il s'arrête.
Ensuite Korman intervient, de façon parfaitement illégale puisque la LICRA n'est pas (encore) constituée. Mais la trémoussante lorgne Korman avec délice. il a un ruban rouge et un ruban bleu sur sa robe noir. C'est vachement seyant, elle trouve. Il dit que les faits sont indéniablement constitués. Et il entonne une petite chanson: je constate que son histoire est triste, que Lewko a souffert, forcément, et que tout ça est bien triste, ma pauv'dame. "Je ne suis pas là pour plaider l'indulgence" mais enfin... La brèche est ouverte: la proque s'y engouffre. Elle se met à baver sur ce malheureux inculpé. Elle utilise son dossier de personnalité qui est "très intéressant, très bien fait". Elle doit s'habiller chez Frank et Fils et se parfumer chez Yves Rocher. On sent que certains criminels sont "très intéressants" pour elle quand, après un coup de déodorant, elle rentre dans son 16e. Elle a tout compris: Lewkowicz est à la recherche du père. C'est pour ça qu'il est malheureux. Et le seul truc qu'il ait trouvé comme famille, ce sont les négationnistes; ils sont d'ailleurs ici, ils emplissent la salle. Et il ne veut pas les décevoir. Le négationnisme est devenu sa raison de vivre. C'est un drame de la vie. Elle délire pendant un moment, avec sa psychanalyse de bazar. Penser que la société est défendues par de telles gourdes beauvoiriennes donne froid dans le dos. Ce qui est terrible, -- elle en rajoute -- c'est que chez lui il y a des araignées. Et il ne veut pas les tuer pour ne pas faire de peine à son propriétaire qui aime bien les araignées. L'idée que ce pauvre type vit au milieu des toiles d'araignées la porte au comble de l'émotion. Elle ne sait plus quoi demander, la proque, peut-être d'aller elle-même faire le ménage chez ce pauvre type, le débarrasser enfin une fois pour toutes de ses toiles d'araignées.
Il a droit encore un fois à la parole. Il insiste sur le fait qu'il n'a pas eu en main cette enquête de personnalité. Il a été convoqué pour parler à une femme psychiatre pour enfant. Il a trouvé cette conversation très enrichissante. Il voudrait bien voir ce rapport, dont il sait seulement qu'il a été rédigé par des gens qu'il n'a jamais vus et qui ne lui ont jamais parlé.
C'est un innocent, comme on les trouve dans les romans russes, une sorte de folenchrist, qui vit avec 2342 F par mois, dans une maison charentaise avec des araignées et un poste de radio.
Après l'audience, il s'en veut de n'avoir pas répondu au sujet des araignées.
Jugement le 30 mars.

POUSSEZ FORT
Nous relevons dans le numéro de février 2000, No 240, de L'Histoire, à la p. 4 les échanges suivants:

[L'article d'Igounet se trouve sur le site]

Lettre d'Henri Roques:
"Dans votre numéro 238, de décembre 1999, je lis à la page 76 un encart intitulé "La nébuleuse négationniste" où quelques lignes me sont consacrées.
Je relève une erreur dans la dernière phrase. Vous écrivez: "En juillet 1986, la soutenance de cette thèse [...] a été annulée pour irrégularités administratives et faux en écritures publiques." S'il est exact que la soutenance de ma thèse a été annulée pour deux irrégularités administratives dont je ne peux évidemment être rendu responsable, en revanche, il n'est pas vrai d'ajouter que l'annulation a été due à un faux en écritures publiques.
Il n'y a pas eu de faux en écritures publiques, mais seulement une maladresse voulue qui n'était certainement pas innocente mais qui n'eut aucune conséquence par la suite."

Lettre de Robert Faurisson:
Dans votre livraison de décembre 1999 est paru un article intitulé: "Le cas Faurisson. Itinéraire d'un négationniste" (pp. 72-77). Je ne peux en relever ici toutes les erreurs, fautes, omissions et tentatives d'amalgame.
Pas une seule fois ces accusations ne sont fondées sur des preuves ou illustrées d'exemples qu'on puisse tenir pour probants. D'ailleurs, dans aucun des procès qui m'ont été intentés je n'ai été condamné pour "dommage par falsification de l'histoire" puisque, aussi bien, jamais la partie adverse n'a pu prouver que j'avais commis la moindre falsification. Le 26 avril 1983, la cour d'appel de Paris a prononcé que, dans mes travaux sur "le problème des chambres à gaz", il n'y avait ni légèreté, ni négligence, ni ignorance délibérée, ni mensonge.
En réplique à mes arguments, vous produisez une photographie de ce que vous appelez "la chambre à gaz homicide du crématoire I d'Auschwitz" (sic) et, dans une note, vous précisez: "Le crématoire I a été partiellement reconstitué par les autorités polonaises après 1945: les quatre ouvertures percées au plafond ne correspondent pas aux trois ouvertures d'origine par lesquelles était introduit le Zyklon B". La vérité est que ledit emplacement a été outrageusement maquillé après la guerre par les communistes polonais.
Vous rapprochez mon nom de celui d'un personnage qui aurait publié Les Protocoles des Sages de Sion. Or, en 1980, j'écrivais: "Je n'aurais garde d'oublier qu'un des faux les plus célèbres a été fabriqué contre les juifs. Il s'agit des Protocoles des Sages de Sion."
Vous écrivez: "Dans L'Histoire, nous n'avons jamais été partisans de la loi Gayssot," loi prise contre les révisionnistes. J'en prends bonne note."

La réponse de L'Histoire :
Si nous n'avons jamais été, à L'Histoire, partisans de la loi Gayssot qui considère comme un délit la négation de crimes contre l'humanité, c'est parce que nous estimons que la vérité historique ne se décrète pas au Parlement.

Pour reprendre les termes de François Bédarida (L'Histoire No 220), il revient aux historiens de "combattre les élucubrations des assassins de la mémoire".

Cela aura peut-être été le paradoxe de la poussée négationniste qui a culminé à la fin des années 1970: faire accomplir un progrès décisif aux recherches sur le génocide.

Commentaire de l'aaargh sur cette réponse:

Si la vérité historique "ne se décrète pas" au Parlement, où se décrète-t-elle ? A la Sorbonne? Huit siècles de sorbonneries rendent cette idée plutôt effrayante...

Bédarida, plus fort en slaloms de couloirs qu'en recherche historique emploie un curieux vocabulaire pour un "scientifique": "combattre, élucubrations, assassins, mémoire". Quel fatras quasi religieux!

La "poussée négationniste" aurait fait faire un progrès à la recherche? Hilberg nous a déjà fait ce compliment. Mais alors faudrait-il supposer qu'il y avait quelque chose de vrai dans ces élucubrations? Car enfin, s'il n'y avait pas de vrai, il n'y aurait pas eu de "progrès".

Enfin, dernier point, et non le moindre: L'Histoire nous dit qu'on aurait accompli un progrès décisif. Mais nous voudrions ardemment savoir LEQUEL? Pour le moment, nous n'avons à faire qu'à des versions relookées, décorées de jolis mots nouveaux comme "génocide", holocauste", "shoah" de ce qui n'est, pour tout observateur ayant un peu navigué, que la bonne vieille version polonaise en surface, soviétique sur le fond, exposée encore une fois par le doux van Pelt au procès Irving, à Londres, en janvier 2000. Van Pelt a dû bredouiller que non, il n'avait pas lu le Rapport Rudolf, qu'il avait commencé à lire ces 20 pages, il y longtemps, mais qu'il n'avait pas fini sa lecture... Décisif? Ce qui semble être décisif, c'est la volonté de rester frileusement à l'intérieur de la forteresse holocaustique, garantie par Israël et le garantissant en retour, alors que les vagues révisionnistes viennent battre les murs...

CINEMA

Le réalisateur Claude Autan-Lara est mort. On a en fait pas mal de tartines dans les journaux. Toutes ces tartines se terminent par quelques lamentations sur le fait qu'Autan-Lara avait été député européen sur la liste du Front national. Pas de commentaires sur ses pamphlets déplorant la fin du cinéma français ou le naufrage de la culture. Pas un mot non plus sur le fait qu'il était un révisionniste convaincu.

On a entendu un certain Samuel Blumenfeld, judéocentriste au Monde, tenir le propos suivant sur les antennes de France Inter, le 10 février:
"On ne peut pas distinguer, chez Autan-Lara, le cinéaste de la crapule nazie". Ce Blumenfeld, c'est la crapule quoi?

L'EUROPE ET LA CLOWNOCRATIE
Il nous a semblé nécessaire de recourir à ce néologisme: clownocratie. En effet, aucun autre terme connu des sciences politique ne pouvait suffire à décrire l'état de l'Europe au moment et au lendemain de la formation du nouveau gouvernement autrichien, avec la participation du parti libéral dirigé par Jörg Haider. Voici un gouvernement issu des urnes. Personne ne conteste que la démocratie fonctionne en Autriche. Cette coalition se met en place après que les sociaux-démocrates aient fait échouer une reconduction de leur alliance avec le parti conservateur. Ces sociaux-démocrates, vomis par une énorme majorité des électeurs autrichiens, gouvernent depuis des décennies; ils auraient pu continuer s'ils avaient accepté de partager un peu la soupe. Ce sont donc eux qui sont les responsables directs d'une alliance qu'ils auraient volontiers contractée eux-mêmes avec Haider si la coalition conservateurs-libéraux avait échoué.
Tous ces cris d'orfraie permettent à ces clowns genre jospin, aubry, chirak et autres de se croire en 1932 et de montrer qu'ils sont, bien carrés dans leurs pantoufles, des héros d'un jour. Mais la presse bavaroise montre des photos de Chirak serrant la main de Haider en 1998... L'Europe de Maastricht est celle de la banque allemande; on le sait. Elle est aussi celle de l'orthodoxie social-démocrate dont le clown Chirak s'est fait le héraut.
Nos correspondants autrichiens -- c'est-à-dire les révisionnistes, nombreux et actifs -- trouvent que Haider est une sorte de lopette opportuniste qui contre-signera tout et n'importe quoi pour arriver au pouvoir.
Pendant qu'on crache sur les Autrichiens ébaubis, Védrine, l'ancien valet de chambre de Mitterrand et bombardeur de Belgrade, va lécher les orteils du gros flic corrompu et sadique qui met la Tunisie en coupe réglée, Ben Ali. Ce Védrine a vraiment un sale boulot. C'est sûrement au nom des "valeurs" qui animent "l'Europe".

La démonisation de l'Autriche est très exactement semblable à ce que George Orwell évoquait dans sa prophéties intitulée "1984". Orwell pensait décrire l'avenir du communisme. C'était la version simplifiée. La version détaillée, c'est maintenant, c'est le libéralisme.

Tous les matamores qui avaient annoncé à son de trompe qu'ils allaient boycotter l'Autriche ont trouvé, après réflexion, que le son du shilling n'était pas si insupportable et reviennent en loucedé sur leurs fanfaronnades. C'est bien le monde de la clownerie.

PETIT BUSINESS

Le Musée de l'Holocauste à Washington vient d'ouvrir une boutique en ligne. On peut acheter toutes sortes de souvenirs. Et la Mémoire se nourrit de souvenirs, c'est bien connu. N'hésitez pas à faire vos courses mémorielles à
<http://www.holocaustbooks.org/main.html>

SORTIR DE L'OUBLI

Même chez les militants anticolonialistes, on ne savait presque rien. Quelques articles de Stibbe ou Guérin, dans des livres enfouis bien loin; on savait juste qu'il y avait eu une répression terrible à Madagascar en 1947. Des massacres pour rétablir l'ordre colonial, qui n'avait plus guère été troublé jusqu'à l'octroi des indépendances-bidon vers 1960. Un de ces petits massacres qui avaient été menés par les dirigeants de l'administration coloniale issus ou parrainés par la Résistance, comme à Sétif, en Algérie, vers le même temps. Et puis, quelques livres confidentiels, quelques thèses, quelques articles, un film, passé un soir à la télé. On a parlé de 90.000 morts. Ça compte, tant de morts. Le ministre des Colonies était un socialiste, Marius Moutet, nous le rappelons juste pour la mémé-moire. C'est surtout que l'affaire avait sombré dans l'oubli officiel. On n'en parlait jamais. Un chape de plomb était tombé sur ces atrocités inavouées qui rendent si sanglant et si ignoble l'héritage colonial. Certes, ce qui a suivi n'est pas mieux, on en convient. Mais ce n'est pas une raison. L'imposition du régime colonial, entre 1870 et 1910 avait aussi coûté dans les 100.000 morts, à une population beaucoup moins nombreuse.

Voici un livre, issu d'un colloque. Des universitaires ont travaillé. Certes, ce livre est sous une forte égide communiste, mais dans ce dossier-là les communistes ne sont pas à blâmer. Les meilleures études sont dues à la plume de quelques prêtres qui connaissent bien le terrain et les archives. Il semble qu'il faille baisser les chiffres des morts. Baissons-les si on se rapproche ainsi de la vérité.

Attendons de voir comment les Jospino-chirakiens vont transmettre leurs excuses au peuple malgache martyrisé, dépouillé de ses richesses essentielles, esclavagisé (4 millions de jours de corvée en 1943), comment ils vont entretenir la flamme vacillante d'une Mémoire jusqu'ici défaillante en imprimant dans chaque petite cervelle scolaire qu'on a holocaustiqué ces Malgaches pour la plus grande gloire de notre mission civilisatrice. Il est sûr que ça va venir et que Tibéri va donner des sous pour créer un Mémorial au Malgache inconnu. Allons, tout va rentrer dans l'ordre...

Madagascar 1947, la tragédie oubliée, colloque de 1997 à Paris VIII, éd. par Francis Arzalier et Jean Suret-Canale, Le Temps des cerises, (1999), 6 av. Edouard Vaillant, 93500 Pantin (Tel 01 49 42 99 11).

QUATRE VOLUMES

Un de nos lecteurs a lu pour vous les quatre volumes de R. Faurisson, Ecrits révisionnistes, 1974-1998, parus en janvier 1999:

L'ouvrage est un recueil d'articles rédigés par Robert Faurisson depuis le début de son Affaire -- au milieu des années 70 -- jusqu'en 1998. Quatre volumes et 1996 pages retracent en un même temps le combat de l'auteur pour faire connaître ses recherches historiques sur les chambres à gaz des camps de concentration nazis et les principaux développements et conclusions des recherches en question. Un cahier d'illustrations photographiques est en préparation, qui doit compléter le texte. Aspects politiques et historiques sont intimement liés, puisque ce livre nous renseigne autant sur le système concentrationnaire allemand que sur la répression de la liberté d'expression qui s'exerce en France et dans d'autres démocraties occidentales sous de multiples formes: répression judiciaire; pressions de la classe politique; censure et intoxication médiatiques; violence verbales et physiques répétées; silence, auto-censure et passivité de la part des universitaires dont la responsabilité scientifique est engagée.
Le premier tome contient les écrits relatifs à la période 1974-1983 ainsi qu'une introduction générale à l'ouvrage, qui permet de relier une quantité d'articles disparates dans une perspective d'ensemble. (472 p.).
Rappelons-en les grandes lignes: le but recherché par l'auteur est d'exposer sereinement l'ensemble de ses thèses relatives à la question des chambres à gaz homicides et du génocide des juifs, alors même que l'avalanche de procès dont il fut la cible -- ou dans lesquels il prit la défense d'autres révisionnistes -- ne lui avait pas permis jusqu'alors "de rédiger l'exposé démonstratif qu'on était en droit d'attendre d'un universitaire qui, pendant de longues années, aura consacré ses recherches à un point et un seul de l'histoire de la seconde guerre mondiale l'"Holocauste" ou la Schoah".
Rappelons-en la méthode: le révisionnisme historique, qui "ne nie pas mais vise à affirmer avec plus d'exactitude". "Les révisionnistes ne sont pas des "négateurs" ou des "négationnistes"; ils s'efforcent de chercher et de trouver là où, paraît-il, il n'y avait plus rien à rechercher ni à trouver". Le révisionniste "cherche à démêler le vrai d'avec le faux. L'histoire est, par essence, révisionniste; l'idéologie est son ennemie. Comme l'idéologie n'est jamais aussi forte qu'en temps de guerre ou de conflit, et comme elle fabrique alors du faux à profusion pour les nécessités de sa propagande, l'historien sera, en la circonstance, conduit à redoubler de vigilance: passant au crible de l'examen ce qu'on a pu lui asséner de "vérités", il s'apercevra sans doute que, là où une guerre a provoqué des dizaines de millions de victimes, la première des victimes aura été la vérité vérifiable: une vérité qu'il s'agira de rechercher et de rétablir. L'histoire officielle de la seconde guerre contient un peu de vrai combiné avec beaucoup de faux".
Rappelons la position de thèse de Robert Faurisson: sa principale contribution au révisionnisme est d'avoir formulé "l'argument physico-chimique, c'est-à-dire les raisons physiques et chimiques pour lesquelles les prétendues chambres à gaz nazies étaient tout simplement inconcevables". A partir du développement de cet argument et de l'analyse de l'ensemble du dossier, il propose un certain nombre de conclusions: les Allemands ont effectivement fabriqué des camions fonctionnant au gaz (Gaswagen) mais n'ont jamais fabriqué de camions homicides; les Allemands ont effectivement employé du Zyklon pour la désinsectisation des camps mais ils n'ont jamais utilisé ce produit pour tuer qui que ce soit, encore moins pour opérer des meurtres de masse; la "solution finale de la question juive" envisagée par les Allemands était territoriale et non pas homicide: "Il s'agissait de pousser ou, si nécessaire, de forcer les juifs à quitter l'Allemagne et sa sphère d'influence en Europe pour établir, en accord avec les sionistes, un foyer national juif, à Madagascar ou ailleurs". C'est précisément le sens de la réunion de Wannsee du 20 janvier 1942 où la déportation des juifs fut envisagée; les camps de concentration possédaient des fours crématoires pour l'incinération des cadavres aux fins de mieux combattre les épidémies et non d'incinérer des êtres vivants. Si les juifs ont effectivement connu "les souffrances de la guerre, de l'internement, de la déportation, des camps de rétention, des camps de concentration, des camps de travail forcé, des ghettos, des épidémies, des exécutions sommaires pour toutes sortes de raisons", "il est également vrai que toute ces souffrances ont été le lot de bien d'autres nations ou communautés pendant la guerre et, en particulier, des Allemands et de leurs alliés" à tel point que "les souffrances des vaincus pendant la guerre et après la guerre ont été, en nombre et en qualité, pires que celles des juifs et des vainqueurs, surtout pour ce qui est des déportations; il n'a jamais existé "un ordre quelconque de Hitler ou de l'un de ses proches d'exterminer les juifs; le chiffre probable de victimes juives et non juives pour toute la durée de l'existence du complexe d'Auschwitz est de 150.000 personnes, mortes principalement d'épidémies. Le chiffre total des victimes juives du nazisme n'a jamais été calculé scientifiquement alors qu'il pourrait l'être, si certaines sources officielles (allemandes, polonaises, russes, israéliennes) étaient d'accès libre. En tout hypothèse, ce chiffre reste de beaucoup inférieur aux supputations des historiens officiels. On sait que "d'après une estimation du statisticien suédois Carl O. Nordling, à qui [Robert Faurisson a] soumis [une] évaluation du gouvernement israélien [environ 900.000 survivants de l'Holocauste encore vivants], il est possible, à partir de l'existence de [ces] neuf cent mille "survivants" en 1997, de conclure à l'existence, en 1945, d'un peu plus de trois millions de "survivants" au sortir de la guerre". Le calcul des victimes reste donc à établir.
Cette position de thèse vient étayer ou explique une conception globale de la seconde guerre mondiale également révisionniste quant aux responsabilités du déclenchement de la guerre et quant aux torts imputés à tel ou tel peuple, en particulier la prétendue barbarie des vaincus versus la prétendue vertu des vainqueurs, mythe institutionnalisé par le procès de Nuremberg. Et de rappeler qu'"il est pourtant facile de démontrer, preuves à l'appui, que les vainqueurs ont, en six années de guerre et en quelques années de l'après-guerre, accumulé plus d'horreur que les vaincus en fait de massacres de prisonniers de guerre, de massacres de populations civiles, de déportations gigantesques, de pillages systématiques et d'exécutions sommaires ou judiciaires". Du reste, aucune juridiction internationale n'a jamais rendu compte de ces faits. Il y a là une façon de faire deux poids deux mesures singulièrement inacceptable. D'autant plus inacceptable lorsque l'on sait le rôle de la propagande de guerre Alliée dans la diffusion du mythe de l'extermination des juifs, relayées par les organisations juives qui imposèrent par la suite le credo de "l'Holocauste".
L'introduction s'achève sur une proposition de stratégie révisionniste qui tient en une phrase: "pour un révisionnisme sans complexe". "Une bien longue expérience du combat révisionniste me donne à penser que la meilleure stratégie, la meilleure tactique peuvent consister en une succession d'attaques frontales; l'adversaire ne s'y attendait pas; il s'imaginait qu'on n'aurait jamais l'audace de le défier ainsi il découvre qu'il ne fait plus peur; il est décontenancé". Et ce quand bien même la répression contre les révisionniste s'aggrave, en vertu d'un devoir de résistance: "quelles que puissent être les tempêtes et les vicissitudes présents ou à venir, l'historien révisionniste doit maintenir le cap". "De cette manière, sans même l'avoir voulu, il rendra justice aux vraies souffrances de toutes les victimes de la seconde guerre mondiale"
Le second tome réunit les écrits relatifs à la période 1984-1989 (p. 473 à 935), le troisième ceux de la période 1990-1992 (p. 937 à 1474), le quatrième et dernier tome ceux de la période 1993-1998 (p. 1475 à 1996). En outre, il contient un index des ouvrages cités (pp. 1897-1942) et un index général des noms (p. 1943-1980) ainsi qu'une table des matières générales (p. 1981-1996).
L'auteur doit sans doute à son parcours littéraire -- voir à ce propos l'Affaire Rimbaud -- l'approche particulière qu'il applique à la question historique des chambres à gaz nazies. La méthode employée dite "méthode ajax", parce qu'elle récure vite et bien, propose une lecture du problème historique posé aux ras des sources, sans se soucier a priori de ce que l'on sait ou de ce que l'on pense savoir du problème par ailleurs. Le texte, rien que le texte, la bonne vieille méthode du commentaire de document qui consiste à en établir le sens unique, celui de son auteur, avant que de laisser libre cours aux interprétations. A cela rien d'extraordinaire, la chose est pratiquée chaque jour par les historiens qui connaissent leur métier. Ce qui est exceptionnel c'est d'avoir appliqué une telle méthode basique au domaine de recherche tabou des chambres à gaz. L'auteur peut alors réviser la vision forcément mythique que se font les contemporains de leur propre passé.
Et la méthode paye. La démarche est simple et logique. Si l'historiographie classique affirme l'existence de chambres à gaz homicides, elle doit pouvoir en fournir des preuves historiques. Examinons donc les preuves fournies par ces historiens ou par les tribunaux qui furent chargés d'établir les faits. L'auteur examine les sources officielles mais ne trouve aucune preuve. Mieux, il va chercher lui-même d'autres sources laissées en friche par les historiens officiels mais revient bredouille, sans preuves. C'est donc que le fait n'est même pas établi dans la version officielle. Les témoignages -- qui ne sont nullement des preuves historiques mais des matériaux, des sources qui doivent être pris en compte et faire l'objet de recoupements -- sont examinés par l'auteur et s'avèrent tour à tour faux, rédigés sous la torture, invraisemblables, réécrits, contradictoires ou infirmant la thèse de l'existence de chambre à gaz homicide. Dès lors, la thèse classique de l'extermination massive des juifs et des tziganes au moyen de chambres à gaz homicides paraît caduque, puisque tous les éléments apportés jusqu'à présent par l'historiographie classique le sont eux-mêmes.
Mais le summum de la démonstration réside dans les fameux arguments techniques de Faurisson, arguments auxquels les historiens officiels n'ont pas su répondre à ce jour. A partir de l'observation des chambres à gaz homicides américaines qui servent pour la peine capitale, Faurisson recense un certain nombre d'impératifs techniques nécessaires au gazage et transpose ces impératifs techniques au contexte des chambres à gaz des camps de concentration nazis. Les conclusions de ces investigations sont l'impossibilité technique de l'emploi de cet instrument pour un meurtre de masse. Après la première démonstration de Paul Rassinier qui s'appuyait sur les mensonges ou les exagérations de certains témoignages de rescapés des camps (cf. Le Mensonge d'Ulysse) et sur les statistiques de la déportation (cf. Le Drame des juifs européens), Robert Faurisson nous livre donc la synthèse de ce qui restera comme l'argument physico-chimique.
On retiendra entre autres choses de ce recueil les réactions d'historiens français reconnus dans leur profession aux travaux révisionnistes de Robert Faurisson. Ainsi, on n'oubliera pas que Jean Tulard, spécialiste de la Révolution française, a reconnu le sérieux des recherches de Faurisson, de même que l'historien René Rémond, spécialiste de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, bien qu'il se soit rétracté par peur de s'afficher pro-révisionniste dans un contexte de chasse aux sorcières.
Il y a aussi les intempestifs, qui jugent et condamnent sans connaître, d'autorité: la déclaration des 34 historiens, à cet égard, est édifiante. Il y a encore ceux qui, devant les contradictions insoutenables de la thèse officielle mise à l'index par les révisionnistes, doivent assumer les reculades de l'ensemble de la profession, souvent dans la plus grande mauvaise foi, sans bien sûr jamais mentionner les travaux révisionnistes: François Furet et Raymond Aron admettent qu'il n'existe pas d'ordre d'extermination des juifs lors du colloque de la Sorbonne en 1982; Jacques Baynac découvre à contrecoeur qu'il n'existe aucune preuve de l'existence des chambres à gaz en 1996, etc...


EHUD BARAK NÉGATIONNISTE

Barak nie avoir participé à des opérations de financement de sa campagne électorale. On l'a pourtant vu participer à des banquets chez Chaim Sabban, milliardaire de Beverly Hills, ou des dizaines d'invités devaient cracher au minimum 10.000 $ au bassinet électoral, selon l'agence télégraphique juive du 2 février. Barak, rappelons-le, est un "travailliste".

LE BEAU DANUBE BLEU

Au cours de sa conférence de presse du 1er février, Jörg Haider a été questionné par le représentant de la radio israélienne à propos de l'Holocauste. Haider a répondu que c'était le plus grand crime du vingtième siècle (als er den Holocaust als das groesste Verbrechen des 20. Jahrhunderts" bezeichnete).

A quoi sert donc Jörg Haider? A remplir les poches de M. Edgar Bronfman et de ses semblables qui se sont précipités pour réclamer des fonds à tout un tas de malheureux juifs qu'ils ont affolés par leurs ululements.

Ainsi, le Congrès juif mondial a besoin de votre pognon pour (on cite):

*** Cut through Joerg Haider's carefully crafted public denials to expose his extremist views and radical national agenda, which pose a serious risk to the Austrian Jewish community;
*** Monitor the volatile situation in Austria and prepare for any potential threat to the security of the Jewish community there;
*** Untertake far-reaching diplomatic efforts that will urge nations to reconsider their relations with Austria, should Joerg Haider become a member of that country's government now or in the future;
*** Lobby international organizations such as the United Nations and the European Parliament to publicly condemn and thereby isolate and neutralize anti-Semitic political leaders in Austria, Switzerland and other countries; and
*** Partner with Jewish communities in Europe to launch a coordinated
campaign that will help protect Jews from politically motivated violence
and anti-Semitism.

Cette lettre est signée d'Edgar M. Bronfman, Président.

Cette lettre comporte en outre un PS qui dit qu'un boutiquier juif de Vienne a été menacé par un homme qui l'a averti: "Hitler vous a oublié, mais Haider va vous éliminer maintenant.

Il y a un PS qui dit:

"So that you will be extra generous with your gift, I will personally match any contribution you make to the World Jewish Congress at this critical time. That means your gift can literally mean twice as much. There is a check-off tax-deductible donation slip that says,

YES, EDGAR! You can count on me to help the World Jewish Congress combat Austria's Joerg Haider and new ultra-nationalist political movements threatening Jewish communities across Europe.

(...) The check-off boxes give the following choices to make it easier to decide:
$ 36 $50 $54 $100 $500 _______$ (Other)

ON REPART POUR UN TOUR

Le budget militaire américain est en pleine augmentation. Le Congrès en rajoute: on en est à 308 milliards de dollars pour l'année 2000. Du coup Clinton ne se sent plus pisser et propose de nouvelles hausses. Pendant ce temps, les Chinois augmentent aussi leur déjà considérable budget militaire. Et Poutine aussi qui cherche manifestement à s'appuyer sur l'armée. Ça promet. Le bon génocide, ça se mitonne longuement à l'avance.
Si vous n'êtes pas content, vous pouvez le dire (en engliche): <[email protected]>

CHANCE OU MALCHANCE?

La Montreal Gazette du 10 février évoque une manifestation qui se tient devant l'ambassade d'Autriche. Elle cite un Hollandais de 77 ans, John Franken, qui a été envoyé comme "esclave" dans une mine de charbon par les Japonais trois mois avant Hirochima: "Je suis là pour ma femme, dit-il. Elle était à Auschwitz et a été envoyée trois fois à la chambre à gaz. Elle s'en est tirée parce qu'à chaque fois ils manquaient de gaz".
("'I am here for my wife" said Dutch veteran John Franken, 77, who was captured and forced into slave labour in a Japanese coal mine three months before the atomic bomb was dropped Hiroshima. "She was at Auschwitz and got sent to the gas chamber three times. She survived because they kept running out of gas.'") C'est un détail qui fait vrai. Il a échappé à van Pelt et à Eichmann.

EX ORIENTE LUX

On sait que le journal syrien Tichrin a récemment écrit (31 janvier) que les justifications qu'Israël tirait de l'Holocauste étaient bidon parce que l'Holocauste lui-même était un mythe et que les Israéliens étaient pires que les Nazis, ce qui est l'évidence même. Les Syriens sont assez bien placés pour observer tout le dispositif verbal derrière lequel les Israéliens cachent leurs méthodes de gangsters.

Les néo-nazis israélo-américains qui forment l'organisation ZOA (Zionist Organization of America) en ont profité pour faire signer une pétition contre les Syriens. Se sont joints à cet appel, l'inénarrable Elie Wiesel, le richard pleunichard, le rabbin Irving Greenberg, pressenti pour la direction du Holocaust Museum de Washington, et beaucoup d'autres qui n'aiment pas que l'on touche à leur holocauste.

<http://jta.virtualjerusalem.com/index.exe?0002092>

GALETTE DE ROIS

En début d'année, le grand cirque est à Davos, où se rencontrent les riches et les puissants. Un livre de Lewis Lapham, La Montagne des vanités, en donne une description faite sur place. On n'est pas peu surpris de voir évoluer dans les gens que Jörg Haider appelle "die da oben" (ceux qui sont là-haut) un fabulateur bien connu, Elie Wiesel. Ce cumulard qui doit frôler les 200 doctorats honoris causa peut bien donner des cours de Talmud ou d'esthétique de la chambre à gaz invisible, il sait aussi renifler la bonne galette. Il fut jadis lancé par ce sombre idiot de Mauriac. Maintenant il vole tout seul.

LE VATICAN, COMBIEN DE KILOMÈTRES?

Au sommet des holocaustiqueurs de Stockholm, le président de la fondation Kovcheg, Boris Kahit, est venu de Moscou pour expliquer que tous les détails de l'action des nazis en Europe se trouvent dans un ensemble de 60 km (soixante kilomètres) de rayonnages d'archives allemandes saisies par l'Armée rouge dans sa marche sur Berlin en 1944-45. Ces archives sont encore aujourd'hui marquées du "top secret" et n'ont pas été fouillées par les historiens. Si un historien peut absorber, par exemple, 20 cm d'archive par journée de travail, il aura dévoré en un an, en soustrayant les weekends, environ 53 mètres. En une vie professionnelle de 41 ans, il aura examiné un peu plus de 2 km d'archives. Il suffirait par conséquent de nommer 30 historiens et d'attendre 40 ans pour connaître les détails de l'activité des nazis en Europe et particulièrement en Europe de l'Est. La situation est donc excellente. Bientôt nous saurons. En attendant, on devra considérer comme prématurés, hypothétiques et coupablement légers les travaux des historiens qui n'ont pas consulté ces "archives spéciales" de Moscou, à ne pas confondre avec d'autres archives de Moscou, qui ont été ouvertes ou entrouvertes depuis 10 ans. Qui est le spécialiste mondial incontesté des archives allemandes? C'est David Irving. Pas de bol.

ABONNÉS ABSENTS

Dans Le Monde du 30-31 janvier, un article d'un type de France 3, Robert Minangoy. Il est allé dans des régions où les gens du Monde ne vont pas. Ils ne veulent pas risquer un accroc à leurs beaux costards. Ce Minangoy est allé traîner dans le nord-est du Congo-Kinshasa. Là, aux dire des missionnaires qui connaissent la région, il se passe d'épouvantables massacres "ethniques". Les cultivateurs sédentaires, appelés Walendu (ce qui veut probablement dire "les hommes") attaquent et massacrent les Bahimas, qui sont des pasteurs. Ce qui a déclenché ces massacres, en cours depuis six mois, c'est l'irruption des milices interhamwe qui ont lancé le génocide au Rwanda et qui ont été chassées par le Front patriotique rwandais en 1994-95. Une sorte de sous-génocide découlant du génocide rwandais. Le journaliste parle de 8000 morts.
Ce qui est curieux, dans cette horrible affaire, c'est que les Nations Unies ne pipent pas mot, que l'OTAN n'est pas déjà en train de bombarder la région, que Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann se soient inscrits aux abonnés absents. Pas de Médecins sans frontières, pas de Kouchner, roi du Kossovo, pas de Védrine ou de Cohn-Bendit, pas de Chirak ni de socedem, pas d'Elie Wiesel ni de Congrès juif mondial, pas de LICRA ou de MRAP avec ses faux-nègres et ses faux arabes, pas l'ombre d'un juif survivant de l'Holocauste, pas de Spielberg, pas de caméras, pas de Lanzmann, pas de Foutral-Caquet, pas de nazis, pas de Höss, pas d'Eichmann, rien, rien que quelques malheureux curés, et beaucoup, beaucoup de morts. C'est vrai qu'on les tue à la machette, pas à la chambre à gaz. C'est de leur faute après tout; ils n'ont qu'à se débrouiller. Se faire mettre le gaz.


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L'AVIS D'UNE EXPERTE

2. Les «révisionnistes» négateurs de la Shoah


Par Nadine Fresco

Il convient de noter l'ambiguïté lexicologique du terme «révisionnisme», qui ne dit pas d'emblée s'il désigne tel courant idéologique dissident d'une doctrine majoritaire ou une nouvelle interprétation de faits historiques précédemment analysés, et qui ne précise pas non plus quels critères sont censés déterminer pourquoi le révisionnisme de type idéologique est jugé vice ou vertu par qui fait usage de ce terme. On voit bien, par exemple, que d'autres auteurs eussent pu écrire différemment l'article auquel fait suite le présent texte. Et que ceux qui continuent inlassablement de demander la révision du procès du maréchal Pétain sont fort éloignés politiquement, même à des décennies de distance, de ceux à propos de qui on utilisa au tournant du XXe siècle le terme de «révisionnistes» parce qu'ils demandaient la révision du procès qui avait fabriqué un coupable en la personne du capitaine Dreyfus.

Les années quatre-vingt ont vu le développement puis la stagnation d'un prétendu révisionnisme, de nature paroxystique, animé par des militants peu nombreux mais très actifs, qui ont tiré profit de l'ambiguïté qu'on vient de mentionner. En France, partis d'engagements politiques contraires, ils ont abouti en quelques années à une entreprise semblable, et souvent commune, de négation d'un des faits marquants de l'histoire contemporaine: le génocide perpétré contre les juifs par le régime hitlérien pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les historiens préfèrent souvent qualifier de «négateurs» ou de «négationnistes» ceux qui, aujourd'hui, prétendent ainsi se parer des vertus légitimes de la révision historique lorsqu'ils décrètent que les chambres à gaz d'Auschwitz et des autres camps d'extermination nazis n'étaient en fait que des lieux de désinfection des vêtements des déportés et lorsqu'ils dénoncent ce qu'ils appellent le prétendu génocide comme étant une escroquerie politico-financière, d'origine essentiellement sioniste, dont le principal bénéficiaire serait l'Etat d'Israël et dont le peuple palestinien et le peuple allemand seraient les victimes.

Une telle «révision» n'est pas nouvelle. Elle apparaît dès le lendemain de la défaite allemande, notamment sous la plume de celui qui allait devenir le chef de file du néo-fascisme français, le directeur de la revue Défense de l'Occident, Maurice Bardèche. Jusque-là professeur de littérature, celui-ci explique son entrée en politique par la condamnation à mort de son beau-frère, Robert Brasillach, fusillé à la Libération pour avoir été l'éditorialiste de l'organe central de la presse collaborationniste, le sinistre Je suis partout. En 1948 et 1950, Maurice Bardèche publie deux pamphlets aux titres éloquemment antisémites (Nuremberg ou la Terre promise, puis Nuremberg II ou les Faux Monnayeurs), dans lesquels il accuse les juifs d'avoir été à l'origine du déclenchement de la guerre. Commentant le travail de la délégation française au procès de Nuremberg, où viennent d'être jugés certains des principaux responsables du régime national-socialiste, il jette les bases de l'argumentation révisionniste en s'exerçant à l'analyse littérale des camouflages de l'Amtsprache (langue administrative) nazie sur les modalités du meurtre industrialisé: «Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à l'extermination, alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à l'assainissement, c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet» (Nuremberg ou la Terre promise, 1948, p. 133).

A la même période, parti d'un engagement politique contraire, un instituteur de Belfort, Paul Rassinier (1906-1967), écrit le premier (Passage de la ligne, 1948) d'une série de livres, dont plusieurs devaient d'ailleurs être publiés par Maurice Bardèche, qui allaient faire de lui la figure emblématique des révisionnistes français de la fin du siècle. Membre du Parti communiste jusqu'en 1932, Rassinier adhère à la S.F.I.O. en 1934. «Munichois» acharné, de la tendance de Paul Faure, opposée à celle de Léon Blum, rédacteur en chef jusqu'à la guerre de l'hebdomadaire socialiste belfortain, il manifeste dans ses éditoriaux un pacifisme intégral qui, trois ans plus tard, lui fait encore écrire -- dans le journal qu'avec la bénédiction de Pierre Laval publie l'ancien socialiste Charles Spinasse -- que «des millions de Français se sont trouvés jetés dans l'absurde guerre de 1939 par fidélité à l'esprit de parti ou par discipline de parti» (Le Rouge et le Bleu, 7 mars 1942). Ayant néanmoins contribué à la publication en octobre 1943 du premier numéro d'un bulletin de résistance, Rassinier est arrêté puis déporté en Allemagne, où il est interné treize mois au camp de Dora. A son retour de déportation, ayant échoué dans ses ambitions politiques locales, il devient et demeure jusqu'à sa mort un plumitif de la dénonciation. Dénonciation du comportement des détenus communistes dans les camps allemands, bientôt suivie par celle, monomaniaque, du complot juif international, responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et artisan de l'escroquerie du prétendu génocide. Exclu de la S.F.I.O. en 1950, Rassinier adhère à la Fédération anarchiste, où l'«anticonformisme» de ses vues sur l'univers concentrationnaire lui assure, auprès de certains en tout cas, le bénéfice d'un aveuglement libertaire qui ne se démentit pas chez tous quand on découvre que, sous un pseudonyme, c'est lui qui signe dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol en 1960 le compte rendu, singulièrement anticonformiste en effet, du procès à Francfort des gardiens du camp d'Auschwitz.

Mais, dans les premières décennies de l'après-guerre, ni les écrits de Bardèche, ni ceux de Rassinier ne rencontrent un véritable écho, sauf à l'intérieur d'un cercle essentiellement composé d'anciens de la collaboration et de militants d'extrême droite. Ce n'est qu'à la fin de l'année 1978 que le révisionnisme fait son entrée en France sur la scène publique, avec la parution dans la presse d'articles de Robert Faurisson, un universitaire né en 1929, proche de l'extrême droite, notamment dans les années soixante, mais sans engagement public majeur jusqu'à la réussite médiatique de sa percée «révisionniste». Lui aussi professeur de littérature à l'université de Lyon, il s'était spécialisé dans une conception ultra-littérale de l'analyse de textes, qui le conduisit finalement, après un travail de «démystification» systématique d'oeuvres littéraires (Rimbaud, Nerval, Lautréamont), à la dénonciation publique de «l'imposture du vingtième siècle», ainsi que s'intitule le principal ouvrage révisionniste publié aux Etats-Unis. Reprenant, en les radicalisant, les arguments et les méthodes de Bardèche et de Rassinier, Robert Faurisson focalise son entreprise de négation de la réalité du génocide sur les chambres à gaz, conscient qu'il est de se trouver là devant une originalité absolue du système nazi. Il lui faut donc démolir celle-ci, s'il veut parvenir à aligner l'hitlérisme sur la banale série des conséquences fâcheuses de la guerre en général, cet alignement constituant le premier pas de l'entreprise de dédouanement de ce système nazi, injustement accusé, selon les révisionnistes, de crimes somme toute moins répréhensibles que ceux des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.

Les circonstances qui favorisent la diffusion de la rhétorique révisionniste à cette période sont de deux ordres. En premier lieu, la parution des articles de R. Faurisson est immédiatement précédée en France d'une série de petits événements qui contribuent à réveiller un «syndrome de Vichy» (H. Rousso) aux épisodes singulièrement contrastés depuis 1945: interview dans L'Express de l'ancien commissaire général aux Questions juives du gouvernement de Vichy, Louis Darquier «de Pellepoix» (cet octogénaire proclame depuis son exil espagnol qu'«à Auschwitz on n'a gazé que des poux» et que le génocide est «une invention pure et simple, une invention juive, bien sûr»); projection à la télévision française, qui s'y était jusque-là refusée, de Holocauste, une fiction télévisée américaine sur le sort des juifs pendant la guerre, qui a été vue par des centaines de millions de gens à travers le monde et dont la forme autant que le fond déclenchent des polémiques; inculpation pour crimes contre l'humanité de Jean Leguay, responsable français de la déportation des juifs, une inculpation qui précède et annonce celles de Maurice Papon, de Paul Touvier et de Klaus Barbie.

En second lieu, dès qu'il connaît l'existence de Robert Faurisson et de ses thèses, un certain Pierre Guillaume -- qui avait affûté ses premières armes théoriques au sein du mouvement Socialisme ou Barbarie avant d'ouvrir au quartier Latin une librairie, La Vieille Taupe, où les étudiants de Mai-68 venaient s'approvisionner en littérature révolutionnaire passée et présente -- attire à lui pour la circonstance une poignée d'anciens militants avec qui il partage, beaucoup plus encore que d'autres dans une certaine tradition d'extrême gauche, une haine de l'antifascisme. A ses yeux, celui-ci est un autre opium du peuple, inventé par les gouvernements impérialistes pour duper les masses prolétariennes en établissant une opposition fictive entre démocraties et régimes fascistes, et ce afin de maintenir et de rendre plus efficace l'oppression capitaliste sur la classe ouvrière. Ce qui fait s'engouffrer le petit groupe de Pierre Guillaume dans le révisionnisme, c'est que, l'antifascisme ayant occulté la théorie révolutionnaire, il faut, pour reconstruire cette dernière, en finir avec le premier. Et, en radicalisant, mieux que Bardèche et Rassinier, la dénonciation de l'imposture du génocide par la destruction théorique des chambres à gaz, Faurisson offre du même coup aux théoriciens révolutionnaires de La Vieille Taupe l'audace conceptuelle qui leur permet d'abandonner la dénonciation de l'antifascisme comme alibi du capitalisme et de se consacrer à une oeuvre autrement plus radicale de démolition des fondements mêmes de cet antifascisme. Quant à Rassinier, dont La Vieille Taupe entreprend aussitôt de rééditer les oeuvres, ses états de service d'ancien communiste, socialiste, résistant et déporté sont chargés d'apporter une caution imperturbablement révolutionnaire à cette branche, la plus active, du révisionnisme français.

La jonction des réseaux d'ultra-gauche et d'extrême droite du révisionnisme français est parachevée lorsque, en 1985, le même Pierre Guillaume exploite les ressources d'un militantisme éprouvé dans une opération qui consiste à tenter, grâce à un jury de complaisance réuni pour la circonstance à l'université de Nantes, de faire décerner à un ingénieur agronome en retraite, Henri Roques, ancien dirigeant du mouvement fasciste La Phalange française, un titre de docteur d'université pour sa lecture «révisionniste» d'un témoignage important sur l'utilisation des chambres à gaz dans un camp nazi de Pologne. La tentative de reconnaissance universitaire échoue, la trop complaisante soutenance ayant été annulée par le ministre des Universités. C'est dans la même perspective que P. Guillaume publie entre 1987 et 1989 une revue, intitulée Annales d'histoire révisionniste , qui essaie sans succès de donner une forme académique et respectable à l'entreprise.

L'intérêt d'une étude historique du phénomène spécifique que constitue ce révisionnisme français réside dans l'analyse du parcours intellectuel et politique qui, en une vingtaine d'années, a conduit des militants de l'ultra-gauche, acteurs notamment du combat anticolonialiste et du mouvement étudiant de Mai-68, à se joindre à la réécriture de l'histoire du nazisme entreprise dès 1945 par les anciens collaborateurs du régime de Vichy.

Extrait d'un article "révisionnisme", Universalis sur CD-ROM, 1999.

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ENFIN UN PEU DE LECTURE
L'institut de l'Holocauste et du Génocide à Jérusalem est heureux d'annoncer la parution d'un ouvrage tant attendu, L'Encyclopédie du Génocide, dirigée par le professeur Israel W. Charny, Executive Director de l'institut. Il paraît qu'il y a toute une section sur la négation du génocide. Avec des photos, des tableaux pour "faciliter la compréhension intellectuelle et émotionnelle".
On peut avoir un petit rabais en s'adressant à Marc I. Sherman, Bibliographic Editor, Encyclopedia of Genocide, Institute on the Holocaust and Genocide, Jerusalem, Israel
E-mail: <[email protected]>

DANS LES OFFICINES Voir l'Affaire Golias

LES ESPIONS QUI VIENNENT DU CHAUD
Le 6 février, une célèbre émission de la télévision américaine, "60 minutes" a mis en ébullition le landerneau des lobbies. Des membres haut placés de la CIA sont en effet venus dire à l'écran que l'on avait dû révoquer le statut de certains employés de la Centrale de renseignements parce qu'ils étaient des juifs religieux et que "Israël recrute régulièrement des juifs religieux pour espionner les Etats-Unis à son profit". Cette histoire dite de "double loyauté" ne semble plus plaire tellement aux chefs de la CIA. Il semble par exemple que les "stages" effectués par de jeunes juifs américains en Israël soient mis à profit par le Mossad pour effectuer des recrutements. Le lobby hurle au maccarthysme. Cependant la droite israélienne fait campagne pour obtenir la libération de Jonathan Pollard, convaincu d'espionnage au profit d'Israël et lourdement condamné aux Etats-Unis. On lui a donné la nationalité israélienne et on parle de lui comme d'un héros. Barak a promis d'intervenir. Israël n'est pas le seul pays régulièrement gouverné par des agents de renseignements, voir Poutine, mais c'est le seul où les agences peuvent dicter la politique.

QUI EST DEBORAH LIPSTADT ?
OU LA CARRIÈRE D'UNE JUDÉO-JUIVE.
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RACAILLE
En octobre 1987, Jean-Pierre Allali et Haim Musicant ont publié Des hommes libres. Histoires extraordinaires de l'histoire de la L.I.C.R.A. (Ed. Bibliophane, Paris, 274 p.), ouvrage qui consacre un chapitre aux "faussaires de l'Histoire" où il est beaucoup question de Paul Rassinier. A la p. 175, sans faire allusion à la qualité de résistant de Rassinier, ils écrivent que ce dernier a été "arrêté par la Gestapo" et ajoutent en note: "L'extrême-droite présente généralement Rassinier comme un "résistant de la première heure". Selon Jean Pierre-Bloch il a été condamné pour trafic pendant la Deuxième Guerre mondiale (entretien avec les auteurs, 26 Octobre 1986)".
Cet ignoble bobard est bien dans la tradition de la LICRA. Le trafic était celui de faux papiers d'identités; certains ont permis à des juifs de se réfugier en Suisse. Voilà le trafic. Le vieux Pierre-Bloch était une canaille impunie tout à fait dans la lignée de Lecache.

VAILLANTE COUTURIÈRE
Il a été question de Mme Vaillant-Couturier et de son témoignage à Nuremberg (l'une de seules Françaises, sinon la seule). Van Pelt, dans le rapport d'expertise qu'il a donné au procès Irving, reproche à Rassinier de ne pas avoir pris au sérieux celle qui était, à Nuremberg, la porte-parole du Parti communiste français et une stalinienne vibrante. Dans un message sur le liste H-Holocaust, un Australien, Michael Mills a fait les remarques suivantes:

Mme. Vaillant-Couturier was most certainly not telling the truth when she stated in her testimony at the IMT on 28 January 1946 that about 700,000 Jews arrived from Hungary in 1944. Her first reference to this figure was:
"There was also, in the spring of 1944, a special block for twins. It was
during the time when large convoys of Hungarian Jews about 700,000-arrived. Dr. Mengele, who was carrying out the experiments, kept back from each convoy twin children and twins in general, regardless of their age, so long as both were present. So we had both babies and adults on the floor at that block. Apart from blood tests and measuring I do not know what was done to them."
Later Dr Hanns Marx (who was not the defence attorney for the SS; as the transcript plainly shows, he was acting for Dr Babel, the actual counsel for the SS) questioned her about that figure, as follows:

"DR. MARX: How can you explain your very precise statistical knowledge, for instance, that 700,000 Jews arrived from Hungary?
MME. VAILLANT-COUTURIER: I told you that I have worked in the offices; and where Auschwitz was concerned, I was a friend of the secretary (the Oberaufseherin), whose name and address I gave to the Tribunal.
DR. MARX: It has been stated that only 350,000 Jews came from Hungary, according to the testimony of the Chief of the Gestapo, Eichmann.
MME. VAILLANT-COUTURIER: I am not going to argue with the Gestapo. I have good reasons to know that what the Gestapo states is not always true."

Note the fairly weak response given to the question about where she got her "precise statistical knowledge". She does not say, for example, that she saw lists of arrivals, or totals, or that her supposed friend the SS-Oberaufseherin (why on earth would the SS-Oberaufseherin have been a friend to a French Communist prisoner?) told her the figures. She merely implied those things, thereby avoiding possible perjury, perhaps.
Furthermore, her implication of having derived her statistical information
through working in the Auschwitz offices differs from an earlier answer she gave, as follows:

" M. DUBOST: In the Revier did you see any pregnant women?
MME. VAILLANT-COUTURIER: Yes. The Jewish women, when they arrived in the first months of pregnancy, were subjected to abortion. When their pregnancy was near the end, after confinement, the babies were drowned in a bucket of water. I know that because I worked in the Revier and the woman who was in charge of that task was a German midwife, who was imprisoned for having performed illegal operations. After a while another doctor arrived and for 2 months they did not kill the Jewish babies. But one day an order came from Berlin saying that again they had to be done away with. Then the mothers and their babies were called to the infirmary. They were put in a lorry and taken away to the gas chamber.
M. DUBOST: Why did you say that an order came from Berlin?
MME. VAILLANT-COUTURIER: Because I knew the internees who worked in the secretariat of the SS and in particular a Slovakian woman by the name of Hertha Roth, who is now working with UNRRA at Bratislava.
M. DUBOST: Is it she who told you that?
MME. VAILLANT-COUTURIER: Yes, and moreover, I also knew the men who worked in the gas kommando."

The above excerpt shows that when Mme. Vaillant-Couturier was running through her script with the French prosecutor Dubost, she attributed her knowledge of what was happening to information gained from internees who worked in the SS secretariat, one of whom she named, and also from men who worked in the gas kommando.
By the time she came to answer Dr Marx' question about the origin of her statistical knowledge, she appears to have forgotten her lines. She said "I told you that I have worked in the offices". Wrong! She had actually said that she "knew the internees who worked in the secretariat of the SS", not that she had worked in the secretariat herself. Furthermore, she seems to have become confused about "Helga Roth"; in her script this person was a Slovakian who had worked in the secretariat and was at the time of the trial working for UNRRA, but in her reply to Dr Marx this person had become an SS-Oberaufseherin of all things!
In fact, the origin of the figure of 700,000 Hungarian Jews supposedly sent to Auschwitz in the spring of 1944 should be quite obvious to Professor Friedlander. It is derived from the total number of Jews in the enlarged Hungary of 1941, as recorded in the census of that year (the total was something like 740,000). However, nothing like the whole Jewish population of Greater Hungary was sent to Auschwitz. Mme Vaillant-Couturier, or whoever prepared her script, must have looked up the census figures and copied them.
The figure of 350,000 derived from Eichmann, and quoted by Dr Marx, was also stated by Eichmann in the interviews he gave to Sassen in Argentina in the late 50s, and was also quoted in the excerpts of those interviews published in "Life" shortly after Eichmann's capture. It also appears in the edited version of the interviews published in the book "Ich, Adolf Eichmann" by Rudolf Aschenauer.
Eichmann provided Sassen with logistical details that fully supported his
claim that only 350,000 Hungarian Jews were deported to Auschwitz. These details were:
1. He had at his disposal 300 German police officers and men to provide the escorts for the deportation trains;
2. In accordance with regulations, he provided an escort of 30 officers and men with each train; and
3. The duration of the round-trip Hungary-Auschwitz-Hungary for the deportation trains was four days.
Since the total escort force was 300 men, and 30 were sent with each train, once 10 trains had been despatched, no more could be sent until the first train had returned with its escort. Since the round-trip lasted four days, a maximum of 10 trains could be sent every four days.
One way to send 10 trains in four days is to alternate three trains on one day and two trains on the next. Such a 3-2-3-2 pattern receives independent confirmation in one of the confessions by Hoess, in which he claimed that Eichmann had originally wanted to send six trains per day, but that he (Hoess) had managed to have the rate of despatch reduced to three and two trains on alternate days. Since six trains per day was logistically impossible, Hoess' claim to have had the rate of deportation reduced must be seen as a false claim designed to make him appear as someone who had tried to reduce the scale of the extermination.
An escort of 30 men per train implies 30 cars carrying deportees, with one guard per car (Eichmann does not explicitly say this, but it is implicit in his figures). If an average of 100 Jews was transported in each car, then each train carried on average 3,000 deportees (that figure is generally accepted). Accordingly, an average of 30,000 Jewish deportees was transported every four days on 10 trains, yielding an average of 7,500 per day.
The daily average of 7,500 multiplied by the 52 days of the deportation from mid-May to early July 1944 yields a total of 390,000. That incidentally is the total accepted by Reitlinger in 1953.
However, the above total would only have been achieved if everything had gone according to plan, if every train had left on schedule, and the turn-around time had in fact been only four days. In reality, survivor testimony shows that quite often it took a full four days for the trains to reach Auschwitz, let alone the return journey to Hungary. Furthermore, survivors quite often give 80 as the total number of persons stuffed into each freight-car.
Accordingly, the total number of Hungarian Jews who reached Auschwitz before the suspension of the deportation in early June must have been substantially less than the theoretical maximum.
Eichmann's total of 350,000 is therefore entirely credible, and totally consistent with the logistical realities. It is certainly more credible than the "blue-sky" figures given in the reports by the Hungarian gendarmerie and the German plenipotentiary Edmund Veesenmayer that have been uncritically accepted by many historians.
Finally, Professor Friedlander has entirely missed the most intriguing element in the whole cross-questioning of Mme. Vaillant-Couturier by Dr Hanns Marx. The latter attributed the 350,000 figure to "the testimony of the Chief of the Gestapo, Eichmann". However, Eichmann never gave any testimony prior to his interviews with Sassen in the late 50s; he had disappeared at the end of the war, and at the time of the IMT he was missing and believed dead.
So how did the 350,000 figure get from Eichmann to Dr Marx? Had Eichmann communicated this figure to some other person, who later gave it to Marx? In all my reading about the Eichmann trial, I have never come across anyone who stated that the 350,000 had been given to him by Eichmann before his disappearance.
The means by which the 350,000 figure reached the IMT would I suggest be a good topic for further research. Perhaps it is one that Professor Friedlander could usefully concern himself with, rather than raising the bogey of "deniers" penetrating this discussion group and making their reports (to whom? The world-wide Denial Conspiracy?).

Michael Mills, Canberra, Australia
Date: Mon, 14 Feb 2000 10:00:41 -0600
From: Michael Mills <[email protected]>
The deniers are there!!! watching you!!!

COMMENT ÉVITER LES MAUVAISES RENCONTRES?
Un holocaustiqueur suédois se plaint de tomber souvent sur des sites révisionnistes. Des Floridiens viennent à sa rescousse. Notre conseil: si vous voulez éviter les sites révisionnistes, débranchez-vous.


PERSÉCUTÉS PERSÉCUTEURS
Extrait du Monde du 2 février 2000:


Note de l'aaargh: Nous n'avons ici aucun avis particulier sur cet ancien sous-préfet. Nous ne fréquentons pas les sous-préfets. Mais ne voit-on pas un signe dans ces onze procès en diffamation, tous gagnés? N'est-on pas devant une tentative typique de détruire quelqu'un dont les revanchards juifs ont décidé qu'il allait faire le paponnant bouc émissaire de leurs infortunes? Et peut-être une source de revenus pour l'avenir? En enjambant, s'il le faut, le cadavre de Klarsfeld? Qui voudra bien dire clairement qu'on en a marre, de ces gens-la?

LE MONDE ARABE SAISI PAR LE RÉVISIONNISME
La propagation se fait toute seule, de plus en plus massive, de plus en plus profonde. Voyez:

SYRIA ON THE HOLOCAUST, ZIONISM


Middle East Media and Research Institute (MEMRI) reports of ever-increasing anti-Semitic statements and Holocaust denial in the Syrian press. Comparisons between the Holocaust and "the Zionist massacres" comprise a consistent thread running through the articles of all the Syrian writers, according to a recent MEMRI release. As examples, a Feb. 2 article in Al-Thawra by Fayez Al-Sayegh, a member of the Syrian negotiating team at Shepherdstown and Director-General of the Syrian News Agency, stated:


More directly anti-Semitic, Dr. Ali Aqleh Ursan, the Chairman of the Arab Writers Association in Syria, wrote in Al-Usbu Al-Adabi, on Feb. 5:


Recent samples of other Syrian press articles denying the existence of the Holocaust and comparing Zionism to Nazism can be seen at the MEMRI website at http://www.memri.org.
Survey, at <http://www.a7.org/english/newspaper/arabpress/arab.htm">

CEUX QUI BALISENT

le Monde, conférence de Stockholm

Shoah: le temps des témoins et celui des historiens


En 1963, Fernand Braudel cosigne un manuel d'histoire qui paraît sous le titre Le Monde actuel, histoire et civilisation. La seconde guerre mondiale vient de faire son apparition dans les programmes scolaires. Dans la partie de l'ouvrage consacrée au conflit, le génocide des juifs occupe en tout et pour tout une demi-ligne, dans la phrase suivante: "Le nombre de tués, militaires ou civils, est très élevé, surtout en Europe centrale et spécialement parmi les groupes ethniques pourchassés par les nazis: juifs, Gitans..." Le régime de Vichy est évoqué en quelques paragraphes, mais aucune mention n'est faite du statut des juifs adopté par l'Etat français.

Pendant les quarante ans qui ont suivi la seconde guerre mondiale, les juifs déportés ont été les "victimes invisibles" du conflit, pour reprendre une formule de Marc Ferro. Comment expliquer cette amnésie collective? Dès la fin de la guerre, une affiche publiée par le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD) donnait le ton: elle représentait un travailleur requis par le STO, un prisonnier de guerre et un déporté. Et la légende précisait: "Ils sont unis. Ne les divisez pas." La France de la reconstruction n'a pas voulu dissocier l'extermination des juifs des souffrances, endurées par les autres victimes du nazisme. Cette attitude a contribué à occulter la spécificité du génocide. Et les rescapés des camps de la mort (2.500 pour 75.000 juifs déportés), incapables de parler ou de se faire entendre, n'ont pas eu la possibilité de rompre cette conspiration du silence.

[aaargh: On voit poindre la judéomanie: la prétendue "spécificité" n'est qu'une invention tardive et tout à fait politique. Quant au chiffre des rescapés, il est totalement faux. Ce sont les définitions du trafiquant Klarsfeld. Seuls les naïfs et les fourbes utilisent ce genre de chiffres.]

Il est un autre silence qui a pesé beaucoup plus lourd. C'est celui de l'Université française. A cet égard, les lacunes des manuels scolaires n'étaient qu'un symptôme. Comme l'explique aujourd'hui Dominique Borne, doyen de l'inspection générale d'histoire-géographie, "on ne peut reprocher aux manuels d'histoire et aux professeurs de ne pas aborder un thème que la recherche historique n'a pas encore étudié". De fait, l(historiographie française s'est intéressée tardivement au génocide des juifs et au régime de Vichy. Les premiers ouvrages de référence ont été rédigés par des chercheurs étrangers (à l'exception notable de Bréviaire de la haine de Léon Poliakov, publié en 1951). Les travaux de l'Américain Robert Paxton (La France de Vichy, publié au Seuil en 1973, et Vichy et les juifs, avec Michaël Marrus chez Calmann-Lévy en 1981) ont fait date, mettant en évidence les responsabilités de l'Etat français dans la persécution et la déportation des juifs. Les travaux de la mission Mattéoli sur la spoliation des juifs en France, qui devraient être rendus publics dans un mois, pourraient donner encore une nouvelle impulsion à l'historiographie française sur cette période. [Tout ça est de la pure mythologie. On savait parfaitement à quoi s'en tenir sur Vichy avant Paxton parce que les Français avaient vécu sous Vichy, pauvre noix! Et il y avait des tripotées de bouquins. Ce qui est venu plus tard c'est la machine lacrymale, la pompe à culpabiliser, le chantage aux réparations, la Guerre des Six Jours et la bombe atomique donnée par les Français à Israël. La mission Mattéoli va relancer l'historioghraphie? CES TYPES SONT MABOULS.]

Pour l'historienne Annette Wievorka, c'est le procès Eichmann, en 1961, qui a joué un rôle de déclencheur, en permettant un déblocage de la mémoire collective et en ouvrant la voie à la publication de toute une série de témoignages sur la Shoah. En 1978, Serge Klarsfeld édite son Mémorial de la déportation des juifs de France. La même année, la polémique éclate autour des thèses négationnistes de Robert Faurisson et des déclarations de Louis Darquier, ancien commissaire aux questions juives de Vichy, dans L'Express: "A Auschwitz, on n'a gazé que les poux". Depuis cette date, le rappel de la Shoah n'a pas cessé en France. [Nous soulignons ce petit aveu.]

Selon Serge, Klarsfeld, le premier manuel du secondaire à traiter véritablement de la législation antisémite de Vichy et de sa responsabilité dans les déportations est publié chez Bordas en 1980. Un passage sur "l'extermination des juifs" figure dans les programmes officiels à partir de la fin des années 80 (le mot "Shoah" n'a pas été retenu par les textes). Aujourd'hui, la seconde guerre mondiale est étudiée en troisième et en terminale. L'enseignement est souvent appuyé par des visites de musées, par des témoignages d'anciens déportés [et autres bourreurs de crânes]. L'éducation nationale et le Fonds social juif unifié remettent chaque année le prix Corrin, qui récompense un projet pédagogique portant sur l'enseignement de la Shoah.

Ouverture des archives

Le Forum international sur l'enseignement, la mémoire et la recherche sur l'Holocauste, qui s'est tenu à Stockholm du 26 au 28 janvier (Le Monde des 27 et 29 janvier), a mis en évidence l'écart existant entre des pays tels que la France ou l'Allemagne, qui ont accompli -- non sans mal -- ce retour sur les heures sombres de leur passé, et d'autres, tels que la Pologne, qui n'en sont encore qu'aux prémices de cette démarche. Les premiers sont à la recherche d'un nouveau souffle, d'une culture de la mémoire qui permette de passer le flambeau aux jeunes générations, sans faire peser sur elles le poids de la culpabilité. Le chancelier Schröder a ainsi plaidé pour un enseignement qui prenne en compte non seulement "l'horreur de l'Holocauste", mais aussi le courage de quelques figures ayant résisté aux nazis: "Personne ne peut ni ne veut tenir la jeunesse allemande pour coupable d'actes dans lesquels elle ne porte aucune responsabilité. Mais nous devons lui présenter les crimes du passé et lui désigner des exemples de résistance à l'injustice." [Ce n'est pas sûr que cette affaire tourne bien pour les judéocentristes...]

L'enseignement de la Shoah repose aujourd'hui sur deux types de discours, dont le Forum de Stockholm a permis d'entendre tout à la fois les différences et la complémentarité: la parole des témoins et le travail des historiens. Devant un auditoire bouleversé, un survivant a lancé un appel déchirant: "Si, dans dix ans, une autre conférence se tient sur le même sujet, la plupart d'entre nous ne seront plus de ce monde. Ne nous oubliez pas! Vous ne devez jamais oublier ce qui arrive quand le nazisme prend racine!" [Cette jérémiade n'est pas très déchirante. Nous aussi, dans xx années, nous ne serons plus là. Ne nous oubliez pas!!!]

Confronté au cri des survivants, le travail universitaire risque de paraître froid, cynique et désacralisateur. Dans un atelier du Forum, un historien s'est trouvé déstabilisé de devoir intervenir au milieu de l'émoi presque palpable qu'avaient soulevés les témoignages de trois survivants. [Des professionnels, évidemment, recrutés pour la circonstance, de ces types qui vous proposent leurs tripes toutes les semaines, d'école en école. C'est dégoûtant.] Pourtant le Canadien Michaël Marrus a rappelé que l'historien se devait d'utiliser, pour aborder la Shoah, "les mêmes méthodes qu'on applique à la Renaissance, à la Révolution française ou à la première guerre mondiale", que la mémoire des survivants ne pouvait se substituer "à une démarche historique, objective, professionnelle, scientifique".[C'est ce que se tuent à dire les révisionnistes depuis 50 ans!!!...] Dominique Borne ne disait pas autre chose quand il cadrait l'enseignement de la Shoah à l'école, dans un entretien au mensuel L'Histoire: "La démarche doit être celle de l'histoire, de la connaissance avant d'être celle de la compassion. [...] Quand d'anciens déportés viennent dans les classes -- c'est une pratique que nous encourageons --, c'est en témoins qu'ils doivent apparaître et non en historiens." [Ce qui n'empêche pas ceux qui portent une appréciation critique sur ces témoignages de se faire chasser de l'enseignement, Monsieur Borné.]

A Stockhohn, il semblait évident qu'une ère allait bientôt s'achever, celle des témoins. Il apparaissait aussi que le travail des historiens ne faisait que commencer, à mesure que s'ouvraient les archives. Ce qui, pour la mémoire, est une assez bonne garantie d'être transmise aux générations futures.

Xavier Ternisien.

[D'où sort cet emplâtre?]
Le Monde, 9 février 2000.
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Quel délai de prescription pour la diffamation sur Internet?

Alain Hazan

LES ACTIONS résultant des infractions commises par voie de presse (telles que la diffamation publique, la provocation à la haine raciale, etc.) et prévues par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (et certaines lois annexes) se prescrivent par trois mois. Au delà de ce délai, ces actions s'éteignent définitivement, et la ou les victimes ne sont plus recevables à agir en justice pour s'en plaindre.

Il s'agit là d'une prescription particulièrement courte, que l'on interprète traditionnellement comme une garantie essentielle de la liberté de la presse et de la liberté d'expression. En effet, le législateur avait estimé que ces libertés fondamentales ne devaient pas être exagérément limitées, y compris dans la durée pendant laquelle les victimes d'infractions par voie de presse pourraient s'en plaindre.

Au fil du siècle, la jurisprudence a fait application de cette règle à tous les supports de presse, et il est considéré de façon unanime que cette courte prescription commence à courir à partir du premier acte de publication, à savoir -- généralement -- la date de publication d'un journal ou sa distribution, la date de mise à disposition du public pour un livre ou encore la date de diffusion pour une émission de télévision ou de radio. Logiquement, Internet devrait être considéré comme un support comme un autre, et la même solution devrait s'appliquer.

Pourtant, la cour d'appel de Paris a rendu, le 15 décembre 1999, une décision qui semble remettre en cause ces principes. M. Jean-Louis Costes, se proclamant "artiste", avait reproduit, sur son site Web, des textes de chansons violemment racistes, ce qui avait donné lieu à des poursuites à la requête de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France).

Le tribunal correctionnel de Paris avait relevé que ces textes avaient été mis en ligne, la première fois, plus de trois mois avant la mise en oeuvre des poursuites et avait donc dû constater la prescription de l'action. Or, en appel, la cour a estimé que, "si la mise en oeuvre du principe du point de départ de la prescription au premier jour de la publication était aisément applicable à des messages périssables, voire furtifs, dès lors qu'ils ont fait l'objet d'une publication sur support papier ou audiovisuel, il n'en va pas de même lorsque le message a été publié par Internet, qui constitue un mode de communication dont les caractéristiques techniques obligent à adapter les principes posés par la loi sur la presse". La cour a retenu que "la publication résulte de la volonté renouvelée de l'émetteur qui place le message sur un site, choisit de l'y maintenir ou de l'en retirer comme bon lui semble; l'acte de publication devient ainsi continu".

Ainsi, tant qu'un message est disponible sur un site et tant qu'il n'a pas été retiré, la prescription de trois mois ne commence pas à courir, puisque l'émetteur, qui maintient ce message accessible, marque par là sa volonté sans cesse renouvelée de commettre l'infraction. Si la solution retenue par cette décision était consacrée par la Cour de cassation, elle aurait une portée considérable sur plusieurs aspects du droit la presse, et conduirait à s'interroger sur la responsabilité des hébergeurs de sites ou des fournisseurs d'accès.

Cet arrêt, marqué par une fine analyse du fonctionnement d'Internet, n'est pourtant pas à l'abri de toutes critiques: en effet, en quoi la présence continue de propos délictueux sur un site Internet diffère-t-elle de la présence de tels propos contenus dans un livre toujours mis en vente chez des libraires?

Alain Hazon est avocat à la cour.

M http://www.juriscom.net/espace2/ delit2.htm

(Le Monde, 9 février 2000)

Extrait de l'arrêt du 15 décembre 1999

Cour d'Appel de Paris, 11ème chambre

Jean-Louis Costes


[NOTE :Le chanteur Jean-Louis Costes, sujet de cette condamnation, n'a aucun rapport avec son homonyme, le restaurateur Jean-Louis Costes. L'aaargh connaît cette onzième chambre. Elle en a observé le fonctionnement au moment de l'appel de Garaudy. Le niveau intellectuel de ses membres s'est révélé consternant. Ces sont des débiles en robe noire. La suite va le prouver.]

Le texte du jugement du 15 décembre 1999 rendu par la 11ème chambre de la cour d'appel de Paris contre Jean-Louis Costes:


Il résulte de la procédure et des différentes dépositions que les textes visés dans la prévention sont toujours accessibles au public sur le site que celui-ci a créé à cette fin et ce, depuis 1996. Le jugement qui est intervenu le 10 juillet 1997 à la suite de l'assignation qui lui a été délivrée le 8 avril 1997 par l'UEJF fait état de ce que Monsieur Costes a invoqué pour sa défense, entre autres moyens, le fait que les textes en cause avaient été publiés sur le réseau internet le 14 septembre 1996 et qu'en conséquence, au cas où ils seraient constitutifs d'une infraction à la loi de 1881, ils ne sauraient faire l'objet de poursuites pénales, l'action publique étant prescrite.

L'application des dispositions de l'article 65 qui pose le principe de trois mois à dater du premier jour de publication au-delà duquel l'action publique est atteinte fait l'objet d'une jurisprudence constante, s'agissant d'écrits ou d'images diffuses sur support papier ou audiovisuel pour lesquels la détermination du premier jour de publication est aisée ne serait-ce que parce qu'elle résulte du support lui-même soit parce que le moment de mise à disposition du public correspond à un acte précis. [On remarquera que cette phrase est écrite en patagon et non en français. Cette nullité nous afflige.]

Si la mise en oeuvre de ce principe est aisément applicable à des messages périssables voir furtifs dès lors qu'ils ont fait l'objet d'une publication sur support papier ou audiovisuel, [Ils ignorent le sens du mot furtif. dans un Palais de justice...Grands dieux!] il n'en va pas de même lorsque le message a été publié par Internet qui constitue un mode de communication dont les caractéristiques techniques obligent à adapter les principes posés par la loi sur la presse qui visent tout à la fois à protéger la liberté de penser et d'expression et à en condamner les excès dès lors qu'ils portent atteinte à des valeurs consacrées par ladite loi et le cas échéant à des intérêts particuliers ou collectifs.

Pour appliquer l'article 65, il est nécessaire de déterminer la date de première mise à disposition du public, le principe étant ainsi posé par le législateur qu'au delà du délai de trois mois, dérogatoire du droit pénal commun, le ministère public et les parties civiles n'ont plus vocation à déclencher l'action publique concernant des écrits dont le trouble à l'ordre public censé en être résulté ou le préjudice causé à des tiers devait être considéré comme éteint ou apaisé. Dans une telle hypothèse, la publication résulte de la volonté renouvelée de l'émetteur qui place le message sur un site, choisit de l'y maintenir ou de l'en retirer comme bon lui semble. L'acte de publication devient ainsi continu. Cette situation d'infraction inscrite dans la durée est d'ailleurs une notion de droit positif en droit pénal où elle s'applique dans l'incrimination de plusieurs délits.

Dès lors, il y a lieu de considérer qu'en choisissant de maintenir accessible sur son site les textes en cause aux dates où il a été constaté que ceux-ci y figuraient et en l'espèce le 10 juillet 1997, Jean-Louis Costes a procédé à une nouvelle publication ce jour là et s'est exposé à ce que le délai de prescription de trois mois coure à nouveau à compter de cette date. Il y a donc lieu de considérer que contrairement à l'appréciation des premiers juges, c'est à une nouvelle mise à disposition du public que s'est livré le prévenu en modifiant l'adresse de son site et que c'est à compter du 10 juillet 1997, date du constat d'huissier fondant la prévention que le délai de prescription de l'article 65 a couru. Le premier acte de procédure ayant été effectué le 27 septembre, l'action publique n'est pas éteinte à cette date.


Les infractions de presse commises sur Internet prennent un caractère continu

A propos de l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 15 décembre 1999, affaire Jean-Louis C.
Par Alexandre Braun
email : [email protected]


La Cour d'appel de Paris a rendu une décision très importante à plusieurs points de vue, le 15 décembre 1999, dans l'affaire Jean-Louis Costes.
Rappelons que ce dernier, artiste autoproclamé, avait mis en ligne sur son site web quelques textes de chansons violemment racistes. Le TGI de Paris avait fondé une décision de relaxe sur la prescription de l'action publique. En effet, les textes litigieux avaient été mis en ligne plus de trois mois avant le déclenchement des poursuites, ce qui constitue le délai de prescription en matière de presse.
La Cour d'appel réforme cette décision. Son raisonnement (assez proche de celui que nous développions dans notre commentaire critique de la décision de première instance) est le suivant: si la date de première mise à disposition du public, point de départ de la prescription des infractions de presse, correspond à un acte précis en matière audiovisuelle et résulte du support en matière d'écrits, il n'en va pas de même lorsque "le message a été publié sur Internet qui constitue un mode de communication dont les caractéristiques techniques obligent à adapter les principes posés par la loi sur la presse". Sur le réseau, le trouble causé à l'ordre public ou le préjudice causé à des tiers ne s'éteint pas du fait de l'écoulement du temps. Surtout, "la publication résulte de la volonté renouvelée de l'émetteur qui place le message sur son site, choisit de l'y maintenir ou de l'en retirer comme bon lui semble. L'acte de publication devient ainsi continu".
En d'autres termes, tant que l'émetteur maintient le message, sa volonté délictueuse est constamment réitérée. L'infraction n'est donc pas instantanée, puisqu'elle ne s'exécute pas en un trait de temps, mais bien continue. En conséquence, le délai de prescription est gelé tant que le texte litigieux est maintenu sur le site.
L'arrêt, enthousiasmant tant, sur le fond, par sa compréhension du réseau, que sur la forme, par sa limpidité, suscite trois nouvelles réflexions.
En premier lieu, on peut se demander quelle est son incidence sur l'auteur d'un texte mis en ligne sur un site dirigé par un tiers. Dans une première analyse, on pourrait être tenté de penser que l'auteur, n'ayant pas la maîtrise du site, épuise sa volonté délictueuse lors de la mise en ligne et, donc, qu'à son égard la computation du délai de prescription prend en compte cette date. En sens inverse, il semble peu soutenable de distinguer le régime de poursuite d'une même infraction entre l'auteur principal de l'infraction (le webmaster, directeur de la publication) et son complice (l'auteur du texte). Ainsi, en matière de port illicite de décoration (art 433-14 du NCP), la situation du complice qui, par exemple, fournirait une décoration à l'auteur principal, serait certainement régie par le système de prescription des infractions, continues quand bien même sa volonté délictueuse s'épuiserait par la remise de la décoration. Au surplus, on peut considérer que l'auteur, titulaire d'un droit de retrait sur ses textes au titre de son droit d'auteur, conserve sur eux une certaine maîtrise.
En second lieu, cette décision est un élément à prendre en compte dans le débat toujours très animé relatif à la responsabilité des prestataires techniques. En effet s'agissant d'une éventuelle complicité par aide et assistance d'un hébergeur avec un webmaster qui mettrait en ligne des données illicites, un point d'achoppement important est l'élément intentionnel de la complicité, qui se définit comme "l'intention de contribuer à l'acte délictueux consommé ou tenté par autrui". Appliqué au cas de l'hébergeur, qui fournit de l'espace disque à son client, cette intention est la connaissance du caractère illicite des informations. Elle doit s'apprécier au moment ou les faits ont été commis. Concrètement, si l'infraction est instantanée, un hébergeur qui prend connaissance de la teneur d'une information illicite, mise préalablement en ligne par un de ses clients, ne peut pas être inquiété pénalement puisque, au moment ou les faits ont été commis, il en était ignorant. La situation est différente si l'infraction est continue: au moment ou l'hébergeur en prend connaissance, les faits sont en effet encore en train d'être commis! Il doit donc cesser d'apporter ses moyens techniques à l'auteur principal pour ne pas être inquiété (sur point voir Sébastien Canevet, "Fourniture d'accès à l'Internet et responsabilité pénale", Canevet.com, http://www.canevet.com/doctrine/resp-fai.htm).
Enfin, l'arrêt dépasse le cadre du droit de l'Internet pour opérer une petite révolution en droit pénal général. Jusqu'ici, la qualification d'infraction instantanée ou continue ne dépendait pas des modalités de commission de l'infraction mais était recherchée uniquement dans le texte de l'incrimination. La Cour d'appel y fait allusion en soulignant que la "situation d'infraction inscrite dans la durée est d'ailleurs une notion de droit positif en droit pénal ou elle s'applique dans l'incrimination de plusieurs délits" (Rappelons que le terme d'incrimination désigne la description légale d'un comportement répréhensible, ce que certains auteurs visent sous le vocable "d'élément légal de l'infraction", alors que le terme d'infraction désigne plutôt le comportement concret de celui qui enfreint l'interdit pénal). Pourtant, aucun texte ne fait obstacle à la recherche du régime de prescription dans la teneur des faits poursuivis et, bien que triomphant d'une tradition bien établie en la matière, les juges ne font qu'exercer leur souveraine appréciation.

C'est certainement sur ce point que se cristallisera le débat devant la Cour de cassation (Jean-Louis Costes annonce sur son site l'intention de former un pourvoi). La haute Juridiction appréciera la légalité de l'extension du contrôle des juges du fond. Espérons qu'elle entérinera cette innovation car, en superposant à la conformité des poursuites pénales avec une norme abstraite leur adéquation à des agissements concrets, la Cour d'appel de Paris fait plus que satisfaire le juriste avide de logique: elle comble le citoyen soucieux des libertés publiques.

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Droit et Internet, numéro 118.

LE QUOTIDIEN DE TOUS LES JOURS
Prenons un journal au hasard. Disons le New York Times. Prenons une date au pif; par exemple le 16 février 2000. Quelles sont les nouvelles?
1) German President Addresses Israel (le Président allemand se lamente sur l'Holocauste); 2) Nazi War Criminal Indictment Sought, il s'agit d'un supposé coupable d'avoir été nazi en Lettonie; 3) NYC Rabbi To Head Holocaust Museum, on va nommer un rabbin de New York à la tête du Musée de l'Holocauste; 4) Holocaust Claims Being Accepted, les compagnies d'assurances déclarent qu'elles vont cracher au bassinet.
C'est toujours intéressant de lire les journaux.

HALTE A L'ALIYA
C'est terrible. Il n'y a eu que 1323 Américains pour s'insteller en Israël en 1999 contre 7000 vers 1971. Les autres viennent de l'ex-union soviétique. On sait bien que près de la moitié d'entre eux ne sont pas juifs. Mais Israël ferme les yeux: on préfère les Blancs (Russes et autres) aux Noirs (juifs marocains, yéménites, et Arabes...) Ensuite, ce qui se passe est scandaleurx aux yeux de beaucoup, et même de maints visiteurs juifs: on voit se multiplier les mariages mixtes. Sur la terre sainte elle-même, ils font ça. Les cochons!!!

ACHARNEMENT RABIQUE
Un juge américain a donné le feux vert à une nouvelle procédure contre John Demjanjuk, qui a échappé de peu à la peine de mort et aux geôles israéliennes, après que la preuve ait été faite qu'il n'était pas Ivan le Terrible, un tueur réputé de Treblinka. Après 18 ans de procédures et cinq ans de prison. (Case Against Alleged Nazi Guard OK'd, By M.R. Kropko, Associated Press Writer, Friday, Feb. 18, 2000; 6:30 p.m. EST). Non seulement le gouvernement américain s'est conduit comme la dernière des salopes en expédiant Demjanjuk en Israël et en collaborant avec les Soviétiques qui ont fourni de faux documents, mais il a dû accepter la réintégration de Demjanjuk dans la nationalité américaine. Et maintenant ça recommence, sous un nouveau prétexte ridicule. "Obviously we're pleased, and we are looking forward to going to trial on March 26 of next year as the judge has ordered," said Eli Rosenbaum, director of the department's Office of Special Investigations." Cette gestapo américaine (OSI) s'est mise à traquer le nazi (ou supposé tel) 40 ans après la fin de la guerre. Les revanchards juifs ont carte blanche. Ils contribuent à donner des juifs une image répugnante. Pour qui travaillent-ils?

PAS DE COMPLAISANCE
"We are plagued by despicable Holocaust deniers, neo-Nazis, racist groups, and ultra right-wing political parties. Can we afford to remain
complacent?" -- Israeli prime minister Ehud Barak at Stockholm's Holocaust Conference, February 18, 2000, BBC News.

"Nous sommes entourés de méprisables négationnistes, de néo-nazis, de groupes racistes et de partis politiques d'extrême-droite", a dit le premier ministre israélien, qui n'a pas fait l'amalgame entre ces différentes mouvances. "Pouvons-nous nous cantonner dans la complaisance?" a demandé Barak, plus habitué au poignard et la grenade qu'au verre de blanc sur le comptoir.

PETITS GESHEFT

A new exhibit of artifacts is part of a growing debate over what some say is the commercialization of the tragedy


CLAUDIA CORNWALL | Special to The Globe and Mail | February 22, 2000
Vancouver -- 'I knew it was important the moment I saw it," said Alex Buckman, referring to the small notebook he found in a drawer in his aunt Rebecca's apartment in Ottawa. It contained about 100 recipes written in French on lined, brown paper.[...] But it was neither the age of the recipes nor their grand style that made the book so special. It was their provenance: Rebecca Teitelbaum had created the book while she was imprisoned for 17 months at Ravensbruck concentration camp in Germany during the Second World War. [...] Teitelbaum, who worked in an office in the camp, was able to steal some paper while on the night shift. She then wrote the recipes down -- since most of the women
were from Belgium, she used French. Later, the prisoners comforted
themselves by reading the book aloud to each other.
[...] Teitlelbaum's recipe book is one of a collection of artifacts on display at a new show called Fragments which opened last week and runs through April 14 at the Vancouver Holocaust Education Centre. They are documents, photographs, letters and objects of various kinds that survivors of the Holocaust managed to preserve and bring with them when they immigrated to Canada.
This exhibition is occurring at a particularly febrile time in the history
of the Holocaust, and not just because of the presence of Joerg Haider's Freedom Party in the new Austrian government, the libel trial in Britain of Holocaust denier David Irving, or the debate over the merits of the films Life is Beautiful, Mr. Death and Train of Life. The Holocaust -- an event which some have deemed to be all but inexpressible in its horror -- has been undergoing a kind of commercialization, particularly in the last 15 years. Recently, for example, a postcard written by Anne Frank before the Second World War and her death in a Nazi camp was sold at an auction for hundreds of thousands of dollars to a museum in Los Angeles.
Fifty-five years after the liberation of the death camps, the relative scarcity of these Holocaust objets and the creation of Holocaust memorial centres in cities like Washington, Berlin and Jerusalem have created tremendous pressure for authentication. The Vancouver education centre, for instance, includes a counterfeit Star of David armband in its current exhibition. Roberta Kremer, director of the VHEC, says the armband, found in an antique store in Bellingham, Wash., with other seeming Holocaust "memorabilia," has been artificially aged, probably with shoe polish. Moreover, authentic Holocaust artifacts are rare and those not in institutions are usually in the possession of survivors or their families.
Competition for authentic artifacts also has become a fact of life. Rebecca Kremer was disturbed when she read a column by the prominent Toronto rabbi W. Gunther Plaut in which he appealed to the readers of Canadian Jewish News to donate Holocaust artifacts to the Museum of Jewish Heritage in New York City. "The survivors in Vancouver are part of this community," she argues. "They have made unique contribution to it. If these things go out of the country, it diminishes our sense of Canadian history. Many survivors also have descendants in this community, children and grandchildren. If they come here and want to see the actual material, it can -- and should be -- available for them."
Alex Buckman had no idea of the existence of Rebecca Teitelbaum's recipe book until he stumbled across it three years ago, even though he described his relationship with Aunt Rebecca as being a close one. [...] Last year, while attending an international child-survivors conference, he was approached by representatives from both Yad Vashem, the Holocaust memorial in Israel, now the world's largest, and the Holocaust Memorial Museum in Washington. They urged him to donate the recipe book to them. Buckman eventually decided to donate it to the centre in Vancouver, where he lives.
Elliot Dlin, a director of The Valley of the Communities, one of the sites
at Yad Vashem, who is currently writing a doctoral dissertation at the University of British Columbia, admitted that the quest to acquire Holocaust objets is "on the edge of bad taste. Sometimes people put prices on items, and there are negotiations and deals." Still, Kremer would like other survivors to do what Alex Buckman did -- donate locally rather than to the large Holocaust museums outside the country. [...] Roberta Kremer observes that "Holocaust tourism" is not necessarily "Holocaust education. Just what "Holocaust education" is or should be, will probably be debated for a long time. But it must at least partly consist in an instilled receptivity to the powerful narratives of the Holocaust, something which Fragments clearly succeeds in arousing.
[...] Fragments runs to April 14 in the Vancouver Holocaust Education Centre at 950 West 41st Ave., Vancouver. For information, call 604-264-0499. <end>
<http://www.globeandmail.ca/gam/TopGlobeReview/20000222/TAHOLO.html>
Hitler's limousine for sale?
After the director of the Canada War Museum in Ottawa, Dr. Jack
Granatstein, told a newspaper that he thought Hitler's black Mercedes-Benz limousine could raise 20 million Canadian dollars in an auction, the public protested. Though Ralph Engelstad (owner of the Imperial Palace Hotel and Casino in Las Vegas and whom was fined $1.5 million for hosting a party with a Nazi theme in 1988) had expressed interest in purchasing it, the museum has decided not to sell Hitler's car because of the extreme negative reaction of the public.

RECHERCHONS SURVIVANTS PROFESSIONNELS
(formation assurée)
The Museum of Jewish Heritage - A Living Memorial to the Holocaust in
Battery Park (New York) is looking for motivated volunteers to participate in the Museum's Speakers Bureau. The Museum is seeking individuals who are Holocaust survivors or children of survivors, to address school and community groups about their own, or their family's, personal experiences during the Holocaust. Speakers also will introduce the themes of the Museum's exhibitions and programs.
Candidates should enjoy working with diverse audiences, students of all ages, and have a flexible schedule. Training will take place Sunday, March 12 for new speakers. Registration is required and spaces are limited. For more information on the program, please call the Museum at (212) 968-1800 ext. 136. The registration deadline is March 3.

CADEAUX UTILES
Au titre des réparations dues au souffrances des malheureux juifs tyrannisés par les nazis, l'Allemagne vient de donner à Israël trois sous-marins. Israël en paiera peut-être la moitié d'un.

LE DRAME D'UN EPICIER MAROCAIN
Dans la subtile balance des antagonisme politiques d'Israël, il faut toujours donner un os aux idiots de sépharades. D'habitude, on colle David Lévy aux affaires étrangères. Lévy est un épicier marocain émigré en Israël et les affaires étrangères, c'est le poste le moins encombrant: il ne se mêle pas des affaires sérieuses à l'intérieur et les dossiers important restant dans les mains du premier ministre, David Lévy ne manque pas de loisirs.
Après les récentes attaques du Hezbollah, il a pris la mouche. il est monté à la tribune de la Knesset et le visage "déformé par la passion" (dit le Monde) ou plutôt, il faut traduire, déformé par la haine, il a appelé à la loi du talion en terminant sur "sang contre sang, âme contre âme, enfant contre enfant". C'est peut-être la première fois qu'un ministre appelle directement à tuer les enfants d'un pays voisin. Même les affreux "fascistes" n'avaient pas fait ça. Les bourreaux de l'apartheid non plus. Mais que David Lévy, ministre des affaires étrangères des juifs le fasse, ça passe très bien. On ne le met pas en première page, évidemment, on ne peut pas non plus le cacher entièrement, alors on l'excuse par la "passion". Elle a pourtant un nom: la folie meurtrière. Barak lui a apporté son soutien en disant que les propos de Lévy étaient "appropriés". Voilà un joli sens des nuances.
http://www.newsday.com/ap/rnmpin13.htm

LEGION D'HORREUR
On nous signale qu'il n'a pas seulement Ract-Madoux a bénéficier du cordon rouge de l'an 2000. On note aussi la promotion de Pierre Milza, le patron de la petite Igounet, qui nous condamne toujours devant les caméras, sans le moindre argument, , Serge Klarsfeld, paponologue distingué, Emile Kacmann, "ccordinateur de cérémonies de la mémoire". Voila un taf qu'il est beau.

ENFIN LES ROSBIFS
L'Imperial War Museum, cet auguste institution située au coeur de l'Empire britannique va, enfin, ouvrir en juin une galerie consacrée à l'Holocauste.
Further info can be obtained at their Website
http://www.iwm.org.uk/lambeth/holoc.htm

Pour fêter cette événement, il y aura une grande java, sous le titre générique de: "Se souvenir pour l'avenir 2000" (Remembering For The Future 2000). Voici le programme:

Are you a Holocaust Survivor?
Were you in the camps or in hiding?
Were you a Partisan or Rescuer?
Are you a "Kind" or victim of Nazi persecution?
Are you Second Generation?
If so, make a note in your diary to attend RFTF 2000 International Holocaust Survivors' and Second Generation Gathering
Sunday 16 July 2000 at the Imperial War Museum, London

Petits fours, pince fesses, c'est la rave des Holos!

 

UNE PYRAMIDE DE MENSONGES PLUS HAUTE QUE LA TOUR EIFFEL

Faux et usage de faux témoignage

Le Monde: Au-delà de l'enquête sur la douloureuse « affaire Wilkomirski »

Elena Lappin s'interroge sur la signification de l'imposture

L'HOMME QUI AVAIT DEUX TÊTES (The Man With two Heads) d'Elena Lappin. Traduit de l'anglais par Pierre- Emmanuel Dauzat, Ed. de l'Olivier, 128 p., 79 F .

Personne ne veut être trompé. Mais lorsque le sujet de la tromperie touche un événement comme celui de la Shoah, au mécontentement s'ajoutent l'amertume et le sentiment d'une sorte de sacrilège. Cet événement -- la destruction programmée et en partie accomplie des juifs d'Europe -- impose une exigence particulière et toujours pressante de vérité. Toute dissimulation, ou relativisation, de celle-ci constitue une atteinte à la mémoire. Autant qu'il est possible, cette vérité demande, aujourd'hui encore, à être dite. Obéissant à cet impératif, les témoins parlent, écrivent, cherchent à reconstituer une part de cette mémoire. Là, le mensonge est un scandale. Là, toute négation ou révision de la vérité devient intolérable.

Le principal dommage -- le plus visible -- de ce qu'il est convenu d'appeler l'"affaire Wilkomirski" est précisément d'apporter un secours inespéré aux négationnistes.

Rappelons brièvement les faits. En 1995, chez l'éditeur Jüdischer Verlag de Francfort paraît Bruchstücke, un livre de souvenirs sur la Shoah signé par Binjamin Wilkomirski, citoyen suisse. [Ce type parle par ouï-dire. L'éditeur est Suhrkamp et "Jüdischer" n'est qu'une collection. D'autre part, les révisionnistes n'ont pas besoin de "secours inespéré". Ils sont servis tous les jours par une gigantesque bande de baratineurs et de marchands d'orviétans mémoriaux.] Très vite, l'ouvrage est traduit dans une douzaine de pays. En France, il est publié en janvier 1997, chez Calmann-Lévy, [On se demande bien pourquoi, justement, chez cet éditeur-là, et combien ça lui a coûté...] sous le titre: Fragments. Une enfance 1939-1948. L'accueil de la critique est unanimement favorable et ému (Le Monde des livres du 31 janvier 1997). L'auteur, qui se voit attribué le prix Mémoire de la Shoah (en France) et le National Jewish Book Award (aux Etats-Unis), est invité à des colloques internationaux.

Fragments est le récit de la persécution d'un jeune enfant né en 1938 ou 1939 à Riga, fuyant par bateau le massacre des juifs en 1941, déporté au camp de Maidanek, puis dans un autre, probablement Auschwitz, et se retrouvant après la guerre dans un orphelinat à Cracovie. Le livre, constitué de brèves séquences présentées comme des réminiscences, épouse la mémoire fragmentée de l'adulte liée à ses premières années. Le texte est composé d'éclats subjectifs de souvenirs. Tant que sa véracité n'était pas mise en cause, le livre pouvait apparaître bouleversan

PROBLÈME D'IDENTITÉ

Durant l'été 1998, un hebdomadaire suisse publie une enquête de Daniel Ganzfried, jeune juif suisse (Le Monde du 23 octobre). Les conclusions du journaliste sont: accablantes: Wilkomirski s'appelle en fait Bruno Grosjean, n'est pas juif, est né dans le canton de Berne en février 1941; abandonné par sa mère, il est confié à une riche famille de Zurich, les Dössekker. Toute l'histoire du livre est donc inventée et le périple de l'enfant ne l'a jamais conduit que d'un canton suisse à un autre. Ganzfried souligne cependant que l'auteur de Fragments a rassemblé une documentation considérable sur les camps, qu'il s'est rendu sur les lieux de déportation. Des historiens de la Shoah comme Raul Hilberg et Yehuda Bauer dénoncent à leur tour des incohérences. Willomirski se défend maladroitement. En octobre 1999, l'éditeur allemand retire le livre de la vente; [faux: il ne retire que les éditions cartonnées.] on fait de même dans les autres pays. [Mensonge: Calmann-Lévy le vend toujours, au 27 février 2000, vérification faite sur Electre.] Un rapport indépendant de l'historien suisse Stephan Machler doit être prochainement rendu public [il est annoncé depuis près d'un an...]

D'abord publié dans le magazine Granta au printemps 1999, l'essai d'Elena Lappin, qui a dirigé la Jewish Quarterly à Londres, [ce qui veut dire qu'elle est "autorisée" à parler] développe -- sans céder à l'hostilité comme le faisait Ganzfried --, l'enquête en deux directions. D'une part celle des faits eux mêmes, en donnant plus amplement la parole à Wilkomirski. [C'est plutôt lui qui refuse de parler aux plumitifs] D'autre part, et c'est le plus intéressant, le plus troublant, Elena Lappin [c'est une autre graphie pour "rabbin"] s'interroge, sobrement, avec retenue, sur la signification de ce mensonge. Pour ce qui est de l'enquête, le doute ne semble plus permis: Grosjean-Wilkomirski a bel et bien menti. Mais c'est justement en ce point de quasi certitude que tout commence vraiment.

La, première question soulevée est bien sûr celle de la psychologie du "faux témoin", une fois écartées les hypothèses du cynisme et de l'appât d'un gain honteux -- la personnalité visible et les réactions de l'intéressé ne laissant pas supposer une telle malignité. [C'est vite dit: il s'est fait inviter aux Etats-Unis à grands frais par les musées juifs...] Comme un amputé qui souffre de sa jambe absente, Wilkomirski [pourquoi continuer à appeler ainsi M. Grosjean?] a souffert au nom de l'enfant juif déporté qu'il ne fut pas. Il s'est identifié à lui, substituant - c'est l'explication d'Elena Lappin -- à une identité suisse décevante, l'identité juive [qui "intéresse" beaucoup plus, il faut bien le reconnaître; parce qu'en fait dans l'histoire, les Suisses doivent payer et les juifs toucher.]. Par ce subterfuge, il devenait l'héritier imaginaire, presque le témoin, d'une communauté à laquelle l'attache une mystérieuse affinité élective. [on est en plein délire mystico-électif, pour ce qui n'est, après tout, qu'un roman.] Finalement, c'est un sentiment de commisération, plus que de colère, que l'on éprouve à son égard. [Autrement dit et en résumant, si vous faites le juif, en pleurnichant énormément, vous devenez un vrai juif. Cette constatation éclaircit beaucoup de mystères...]

Mais une autre question, autrement grave, n'engageant pas seulement la personne troublée d'un homme, se trouve posée. Celle de la vérité elle-même, et du statut de tout témoignage. Entre ce qui a été vécu et la tentative de mise par écrit de ce vécu, il n'y a aucune naturalité, aucun passage ménagé d'avance. [Que veut dire cette phrase en français?] Entre les deux, la vérité circule, se modifie, échappant toujours à notre prise directe. [Peut-être s'agit-il là d'une spécifité juive? Car pour les autres, la vérité n'échappe pas toujours à la prise directe.] Bien sûr, il serait vulgaire d'avoir recours ici à la vague notion d'"autofiction". "Je ne suis pas poète, pas écrivain. Je ne puis que tenter de restituer par des mots, aussi exactement que possible, ce que j'ai vu et vécu", écrivait Wilkomirski, inaugurant un genre nouveau et désolant de "mentir-vrai."

PK (Patrick Kéchichian, nouille idolâtre).

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Libération du 2 mars fait aussi un dossier sur le livre de Lappin. On peut en extraire ces récits proprement miraculeux: "Elena Lappin nous montre son obsession pour la Shoah, sa rencontre avec des psychothérapeutes, des historiens, des éditeurs. Elle nous montre comment les gens qui ont voulu croire à son récit ont contribué à construire son personnage, jusqu'à ce qu'il forme un tout cohérent où la traçabilité de chaque élément devient définitivement impossible. Avec une mention spéciale à son ami, le psychologue israélien Elitsur Bernstein, qui l'a aidé à «retrouver» ses souvenirs et qui affirme que, encore sous anesthésie après une opération, «Wilkomirski a marmonné en yiddish». Et à sa traductrice américaine qui, pour plus d'efficacité, «améliore» le texte. Dans la version originale allemande, quand des enfants se moquent du jeune Binjamin, ils lui crient: «Der Bettelbub, er hat noch immer nicht genug» (le petit mendigot, il n'en a jamais trop). En anglais, c'est devenu: «Beggar kid, there's never enough for the yid» (le petit mendiant, il n'y en a jamais assez pour le youpin)." (Nathalie Levisalles).

Ajoutons ce demi-aveu de la lugubre Wieworka:

"Or, un livre comme Fragments trouble tout: il interroge la vérité, le réel, la notion de témoignage. Parmi les témoignages sur la Shoah, on avait un ancien déporté qui prétendait avoir été dans les Sonderkommandos. Or, ses camarades savaient qu'il n'y avait pas été. Mais le témoignage qu'il racontait était d'une vérité totale. On avait un vrai témoin délivrant un faux témoignage. Là, on a un faux témoin qui raconte des choses dans lesquelles les survivants se reconnaissent. Parce que les survivants se sont reconnus! " Fantastique, non?

C'est sans doute ça qu'il faut retenir de cette affaire, qui rappelle aussi les "témoignages" identifiant formellement Demjanjuk: les survivants s'y sont reconnus. Cela veut dire que la pauvre Annette devrait perdre son gagne-pain: les témoignages des survivants; un demi-siècle après, ne valent plus tripette, ce sont des fragments reconstruits, délirants, tripotés par des générations de psys, d'historiens véreux, de profiteurs de la mémoire des autres. C'est bien triste.

Relevons aussi ce commentaire du psy Boris Cyrulnik: "J'ai ainsi eu des patients qui se sont convertis au judaïsme qui n'est pourtant pas une religion accueillante , au moins dix en dix ans. Ils voulaient devenir juifs, parce que la tragédie est un destin merveilleux. Une femme qui avait eu une vie très fade disait: "C'est merveilleux d'être juif. Le simple fait de naître juif vous donne un destin. Tout devient une épreuve, une aventure. Tout prend un sens, le banal disparaît." Où est la maladie mentale? Dans le besoin ou dans le remède?

Ce qui est encore plus désolant, ce sont toutes ces tentatives de "sauver" le faussaire, ce spécialiste du "mentir-faux": car enfin, il n'a rien vu et rien vécu. C'est du bidon à l'état pur. Mais les Kéchichian, Lappin, Deborah Lipstad, Wieworka, et autres, dont le métier est d'inventer chaque jour un peu plus ce qu'ils appellent idiotement l'Holocauste, ne peuvent pas se séparer si facilement de ce qu'ils ont pris eux-mêmes pour une révélation, un message issu des enfers, en toute crédulité; ils ne peuvent pas reconnaître que ce pur baratin ressemble comme deux gouttes d'eau aux récits dits authentiques qu'ils disposent tous le jours à l'étalage de leur pseudo-souvenirs et de leurs douleurs sans cesse refabriquées. Tous ces faussaires se soutiennent entre eux et quand l'un d'eux se fait prendre, ils vont pleurer sur son sort et demander pour lui la protection sociale des faussaires démasqués.

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Le Monde, 25 février 2000. Libération, 2 mars 2000.


BOURRAGE DE CRÂNES
http://www.newsday.com/ap/rnmpin0e.htm

France To Publish Holocaust Textbook


| AP-NY-02-24-00 1554EST
By MARILYN AUGUST Associated Press Writer
PARIS (AP) -- For the first time, French high school students soon will
have a special textbook about the Holocaust -- with graphic photos of Nazi barbarism and France's role in the persecution and extermination of Jews.
The Holocaust hardly figured in French textbooks until the late 1980s. When it did, the Vichy government's collaboration with the Nazis was glossed over -- a sign of France's reluctance to face one of the darkest chapters in its recent history.
Since then, the Holocaust has been studied as a subchapter of World War II, coming at the end of the school year and often neglected.
At an international symposium on the Holocaust last month in Stockholm, French Prime Minister Lionel Jospin said a translation of the English-language "Tell Ye Your Children,'' would soon become available to French students.
French Nazi hunter and historian Serge Klarsfeld has written a preface to the book in which he describes Vichy's collaboration. "I'm very pleased to see that the book will be widely distributed in French schools,'' Klarsfeld said in an interview, confirming the decision to publish the book -- which went unnoticed in France. "It is important for European children to have access to the same body of information about the Holocaust,'' he said. "It can be the foundation for a harmonious political reaction to a man like Austria's Joerg Haider, a man who defends the policies of the Third Reich.''
Millions of copies of the book already are used in schools in Sweden, Germany and Norway. Finland and Russia plan to publish it as well.
For years, Klarsfeld has fought to set the record straight about the Vichy regime's role in deporting Jews from France.
Vichy passed laws banning Jews from many professions, owning property and businesses. The laws -- often more repressive than similar measures in Nazi Germany -- led to the confiscation of all Jewish personal property. About 76,000 Jews were deported from France to Nazi death camps, including about 12,000 children. Only about 2,500 people survived. [THIS IS A BIG LIE]
Publisher Jean-Claude Gawsewitch said the book will be available to
sixth-graders but is geared to older students because of the graphic nature of the photos. [...]

Le Monde:

Pédagogie de la Shoah

Jean-Claude Gawsewitch, directeur général des éditions Ramsay, le déclare d'emblée: "C'est une histoire romanesque." Lors d'un séjour à Cracovie (Pologne), il y a un peu plus d'un an, il entre dans une librairie et trouve un ouvrage Intitulé Tell Ye Your Children... A book about the Holocaust in Europe 1933-1945. Intéressé pour des raisons "personnelles et d'engagement", [Lesquelles? Doit on lire "solidarité ethnique"?] il passe à la caisse et se voit répondre: "Monsieur, cet ouvrage est gratuit". interloqué, il apprend alors la singulière histoire de ce livre.

En juin 1997, Göran Persson, le premier ministre suédois, lançait un vaste programme sous le nom de "Living History", visant notamment à combattre le négationnisme et à délivrer des informations sur l'Holocauste. [Délivrer serait le mot, en effet.] Dans ce cadre, le gouvernement demandait à deux historiens, Stéphane Bruchfeld et Paul A. Levine, d'écrire un livre sur la Shoah pour les jeunes de la troisième et de la quatrième génération. [sic] L'ouvrage, très didactique, comprend documents, cartes, photographies, repères chronologiques, ainsi qu'une importante bibliographie. Ce sont quelque 800.000 exemplaires du livre qui, mis à la disposition des écoles, circulent en Suède. [Bel hommage rendu aux travaux de notre ami et voisin Ahmed Rami, qui s'est spécialisé dans le nettoyage des cerveaux suédois.] Il est, de la même façon, disponible en Allemagne, Finlande, Norvège, Pologne, et devrait l'être prochainement en Russie et aux Etats-Unis. [Le catéchisme universel, un rêve romain...]

Jean-Claude Gawsewitch -- qui en a acquis les droits pour 100.000 francs -- écrit alors au ministère de l'éducation nationale, au ministère de la culture ainsi qu'au cabinet de Lionel Jospin. Le premier ministre, lors de la conférence internationale sur la Shoah qui a eu lieu à Stockholm du 26 a au 28 janvier, annonçait: « Nous allons également mieux encore développer l'enseignement de la Shoah à l'école. Je sais qu'un éditeur français se propose de distribuer dans l'ensemble des écoles un ouvrage consacré à la Shoah. Il bénéficiera du soutien de l'Etat " (Le Monde du 28 janvier).

Le livre, qui devrait sortit au plus tard en septembre, sera mis en vente à moins de 100 francs et distribué gratuitement dans les écoles. Pour Jean-Claude Gawsewitch, "ce n'est pas un travail d'éditeur mais un acte de mémoire et de vigilance en direction des générations d'aujourd'hui et de demain." Il précise que seront ajoutés au texte une préface ainsi qu'une dizaine de pages rédigées par Me Serge Klarsfeld [historien d'origine roumaine bien connu] sur la période 1940-1945, en France. Il n'est pas inutile, au vu de la situation autrichienne et des résultats d'un sondage publié dans Le Nouvel Obsevateur du 3 février (1), de rappeler que le titre de l'ouvrage Tell Ye Your Children est une citation de la Bible -- Livre de Joël, 1: 2-3: "

Ecoutez ceci, les anciens,
prêtez l'oreille, tous les habitants du pays!
Est-il votre temps survenu rien de tel, ou du temps de vos pères?
Racontez-le à vos fils,
et vos fils à leur fils,
et leurs fils à la génération qui suivra!"

E. G.

(1) L'enquête menée par la Sofres pour Le Nouvel Observateur montre que 76% des adolescents français sont incapables de donner une réponse quand on leur demande ce qu'est l'Holocauste, et que seuls 13 % d'entre eux savent qu'il s'agit de l'extermination des juifs.

(Le Monde, 25 février 2000)

L'aaargh commente:
"Sondage sur l'Holocauste dans Le Nouvel Observateur (3 février). Malgré le matraquage de la propagande télévisuelle, seuls 13% des jeunes Français connaissent vaguement le rapport du mot "Holocauste" avec la Seconde Guerre mondiale (76% n'en savent rien), 49% n'ont jamais entendu parler d'Auschwitz, Dachau ou Treblinka et 43% sont opposés à la loi antirévisionniste Gayssot, estimant que "chacun est libre de penser ce qu'il veut"." (Extrait de Faits et documents, du 15 février)

Bien évidemment, il ne faut pas croire un mot de ce que racontent ces sondeurs fous ou le Nouvel Obs, spécialiste de la sous-traitance idéologique bas de gamme. Si on veut nous faire avaler ces âneries, c'est pour préparer un coup. Par exemple, la commande et la distribution aux enseignants, par le gouvernement, d'une brochure sur l'Holocauste rédigée par Paul Lévine et Stéphane Brunschfeld (éd. Ramsay) pour, justement, pallier cette effrayante ignorance des jeunes générations. On nous avait déjà fait le coup, il y a une dizaine d'années, avec un insipide bavardage, sous forme de catéchisme, de François Bédarida, homme à tout faire, intitulé Le nazisme et le génocide (Nathan, 1989). Cette brochure avait "pu être diffusée auprès des professeurs d'histoire des lycées et des collèges grâce au concours de quelques entreprises françaises". On ne nous a pas dit lesquelles. Il s'agissait certainement d'abus de biens sociaux. Que fait le pôle financier?

Si on lit ce livre de Joël, on s'aperçoit que l'événement annoncé est une grande sécheresse envoyée par l'Eternel leur dieu, parce qu'ils se sont mal conduits encore une fois, et qu'ensuite l'Eternel leur dieu va se repentir et leur envoyer l'abondance -- sans demander pardon. Et cela se termine par cette phrase qui annonce Fabius: "Et je nettoierai leur sang, que je n'avais point nettoyé"...

Le livre se trouve, en différentes langues sur un site du gouvernement suédois:

<www.levandehistoria.org/boken/main.html> C'est long à charger en <pdf> à cause des photos.

Il est facile de voir que ce livre est intellectuellement vide, absolument vide. Quelques brefs baratins, quelques phrases tirées de ci de là et des images qui visent à susciter l'émotion, mettre le lecteur mal à l'aise. Des photos d'horreurs et de supposées horreurs. C'est un renoncement complet à comprendre quoi que ce soit. Il n'est pas étonnant que l'éditeur français, qui se va se faire un pognon monstrueux, ait éprouvé le besoin de recourir à un grand spécialiste des choses de l'esprit, le néo-officier de la légion d'honneur, d'origine roumaine, Serge Klarsfeld. Dix page avant, dix pages après. Pour encadrer le vide. Merci Jospin.


LAMPOON

On se moque des révisionnistes sur un site parodique que nous avons trouvé assez drôle. Allez voir comment on détourne les sites du Codoh, de Zundel et des autres à:

<http://www.reptiles.org/~madrev/The-Mad-Revisionist.htm>


LA MONTAGNE DES JEUX
Rencontre avec un jeune homme qui a travaillé avec les équipes Spielberg qui ont filmé les "survivants" (ou leurs enfants pour faire bonne mesure); en France, on a enregistré 1800 personnes. Plan fixe. Au début limite de deux heures, et puis ensuite on a débordé. Si les gens se souviennent? Ils ont répété, rafraîchi leurs souvenir, ils ont fait tout un travail avant l'enregistrement. C'est très lourd; moi je n'en ai fait que 300 mais je n'en pouvais plus. On en faisait deux ou trois par jour! Tout ça va aller dans une base numérisée, on aura des mots clés et on pourra consulter; ils vont faire des copies pour stocker aussi à Paris, dans quelques années. En tout? plus de 40.000...

LES CAVES SE R'BIFFENT
Au Canada, il y a eu plusieurs affaires récentes où des gens qui avaient attaqués par la LICRA locale, le Bn'ai brith et autres, pour les raisons habituelles, ont poursuivi leurs tourmenteurs et obtenu des dommages-intérêts. Grand émoi dans les communautés. Le B'nai brith fait plancher des avocats sur une proposition de loi qui exempterait le B'nai Brith de poursuites au nom d'un "privilège qualifié" qui dirait que le B'nai Brith agit pour une bonne cause. Cela rappelle le papier du Cardinal, extorqué par d'Artagnan: "C'est pour le bien de l'Etat que le porteur des présentes a fait ce qu'il a fait". Comme le dit le Globe and Mail du 9 février: "The league noted one disturbing trend: the increase in libel suits by hate mongers which, if successful, would result in 'libel chill' on human
rights activists." Les persécutezurs frissonnant de peur? On veut voir.

REGAIN D'ANTISÉMITISME
Notre auguste Parlement vient de décider de faire du 16 juillet une "Journée" de la lutte contre le nazisme et toutes ces choses racistes. Nous trouvons qu'il y a là une attitude singulièrement restrictive. Ce n'est pas une journée par an, mais tous les jours qu'il faudrait lutter, du soir au matin, contre l'antisémitisme qui relève sa tête hideuse. Le Parlement se déshonore à fixer ainsi une sorte de limite à l'action des antiracistes conséquents qui pourchassent la bête immonde, au delà des 35 heures légales. Il faudrait en parler dans les journaux, à la radio, à la télévision, en insistant davantage, il faudrait en parler dans les écoles, tous les matins, par exemple, à la première heure, rappeler à nos bambins qu'ils ne possèdent le privilège de respirer qu'aux sacrifices consentis par nos résistants, ceux qui refusent d'aller gagner des gros sous en Autriche avec leurs livres et leurs pièces de théâtre.
Ils devraiten prendre exemple sur Léon Weintraub qui va dans les écoles (suédoises) et qui raconte. Par exemple, qu'il était à Auschwitz et qu'il a entendu des soldats français, venus le libérer, lui dire "bonjour", en français. N'est-ce pas une extraordinaire histoire que celle du déporté Léon Weintraub, libéré par les troupes françaises, alors que tous ses camarades l'ont été par des troupes russes? (Le Monde, 29 janvier 2000, p. 4, qui publie sans sourciller.) Il en ont de la chance, les écoliers suédois.
Cependant, le gouvernement belge a trouvé une solution radicale: interdire l'extrême-droite. (Le Soir, 25 février 2000). "Les superministres ont examiné une note de Laurette Onkelinx préconisant la mise hors la loi des partis non démocratiques". Il fallait y penser.
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