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QUE C'EN EST UNE BÉNÉDICTION!

 

par Paul Rassinier

 

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Défense de l'Homme, numéro 124, février 1959, p. 5-7.

 

 J'étais un peu inquiet. Depuis trois ou quatre mois les coupures de journaux annonçant des licenciements un peu partout s'accumulaient sur mon bureau, entremêlées, ici et là, de quelques autres où il était question de fermetures radicales d'usines. Pour couronner le tout étaient survenus les événements de Fives-Lille, et cette nouvelle un peu brutale: 250.000 ouvriers et ouvrières du secteur textile travaillent moins de 40 heures par semaine, les heures supplémentaires disparaissent à grande cadence dans toutes les autres entreprises.

 Je me demandais jusqu'à quel degré de marasme nous allions dégringoler quand, soudain, une nouvelle rassurante traversa en éclair le ciel noir de mon pessimisme:

 « Moins de difficultés à Paris pour trouver des domestiques. »

 Tout de suite, je me suis dit que nous étions sauvés.

 

∞∞∞∞∞∞

 

 L'élite intellectuelle de la nation se nourrit et vit d'un certain nombre de truismes qui remontent à l'âge des cavernes et dont l'ensemble constitue la tradition.

 Fâcheuse, la tradition.

 Ses méfaits ne se comptent plus qui balisent les siècles d'une fange de sang.

 L'un de ses truismes, par exemple, celui qui mettait le plus de quiétude aux pieds du bourgeois en pantoufle consistait en cette affirmation péremptoire que nous nous transmettons de père en fils: « Quand le bâtiment va, tout va. »

 Rien n'est plus faux.

 Ce qu'il faut dire désormais, c'est: « Quand le marché des domestiques va, tout va. »

 Et il n'est que de faire « aller » ce marché.

 

∞∞∞∞∞∞

 

 On ne se rend pas compte, mais, ce marché des domestiques est, de loin, le plus important de tous les marchés dont l'ensemble constitue l'économie française.

 Il y a, tout autour du Bois de Boulogne, un nombre imposant de familles qui vivent difficilement de l'exploitation du charbon et du pétrole du monde.

 Ce n'est pas marrant de vivre dans le pétrole et le charbon: c'est noir, c'est sale et ça sent mauvais, cela tout le monde le sait. Tout le monde aussi fuit ce genre d'occupation.

 Il faut cependant bien que quelqu'un se sacrifie, sans quoi où la France irait-elle chercher l'énergie dont elle a besoin?

 La population du Bois de Boulogne, donc, s'est sacrifiée.

 Et la population du Bois de Boulogne ça compte: les trois cinquième au moins de la population de la France.

 Si vous n'en croyez pas mon chiffre, vous n'avez qu'à faire le compte des députés qui habitent cette province bien de chez nous et qui la représentent au Parlement: vous verrez du premier coup qu'ils sont les plus nombreux, donc qu'ils représentent le plus de monde.

 J'ai d'ailleurs souvent remarqué que les lecteurs de cette revue n'avaient que des données statistiques très élémentaires. Les réalités les plus matérielles leur échappent totalement. Non seulement on les surprend en leur disant que le Bois de Boulogne est la région la plus peuplée de France, mais je suis bien sûr qu'ils ne savent pas non plus que « de tous les départements français, c'est celui de la Seine qui compte le plus d'agriculteurs » ainsi que l'a révélé M. Blot, directeur général des Impôts, à un débat qui eut lieu le 29 janvier 1958, au dîner-débat du Club Echos.

 Qu'on n'en doute pas: ces agriculteurs-là habitent aussi le Bois de Boulogne, un des rares coins de la Seine où il y ait quelque chose à piocher, à labourer ou à ensemencer. Pendant que tous ces gens-là nous procurent du pétrole, du charbon, piochent, labourent, ensemencent, il faut bien que quelqu'un s'occupe de vider leurs pots de chambre: on ne peut pas tout faire!

 Il est donc de première importance qu'ils trouvent des domestiques dans de bonnes conditions.

 Ou alors il nous faut accepter non seulement d'être privés de pétrole et de charbon mais encore, de carottes, de choux, de pommes de terre, de blé, etc.

 

∞∞∞∞∞∞

 

 Faire « aller » ce si important marché des domestiques est, au demeurant, relativement facile: il suffit d'un 13 mai.

 Ici, pas besoin de dessin.

 Par contre, ce qu'il peut être utile de connaître, c'est le mécanisme de ce redressement économique inattendu dans une période où l'on semble se plaire à n'enregistrer que des signes de récession dans la presque totalité du monde.

 L'explication du phénomène, en somme.

 Là-dessus, les journaux qui nous ont apporté l'heureuse nouvelle ne cachent rien:

 « Le chômage, disent Les Échos (4 février 1959) ramène vers les bureaux de placement, des femmes, des jeunes filles et même des hommes auparavant employés dans l'industrie et le commerce. »

 L'industrie et le commerce dont il est question, c'est sans doute le textile, la sidérurgie, les grands magasins, la métallurgie, etc. essentiellement constitués par une multitude d'entreprises marginales travaillant à perte et alourdissant dangereusement l'économie française.

 Si tout cela disparaît, faute de moyens d'existence, il n'en vaudra que mieux.

 Loin de moi l'idée de refaire la célèbre parabole de Saint-Simon: il saute aux yeux que les mineurs en tout genre et les agriculteurs du Bois de Boulogne sont d'un autre prix pour l'avenir de la nation.

 Au gouvernement, on l'a bien compris et, dans les quelques centaines d'ordonnances qui ont été promulguées avant le 8 février, nous applaudissons ici des deux mains à celles qui visent à interdire qu'on attente au crédit moral que leur valent à juste titre les innombrables sacrifices qu'ils consentent à la Patrie.

 Il n'y a pas si longtemps des journalistes sans scrupules osaient encore écrire que la France était gouvernée « par la ribambelle de ruffians de la politique qui, sous tous les régimes ont constitué entre eux ce qu'on pourrait appeler la République du Bois de Boulogne, dont la Constitution est le statut international du charbon et du pétrole, -- en tout deux ou trois cent citoyens égaux entre eux dans le partage des privilèges, 44 millions de domestiques hiérarchisés dans celui des servitudes. »

 Une ribambelle, je me demande un peu.

 Au ban les calomniateurs!

 

∞∞∞∞∞∞

 

 Et pour commencer, je propose qu'on rende un hommage solennel aux mineurs et aux agriculteurs du Bois de Boulogne.

« Labourage et pâturage, disait-on sous Henri IV, sont les deux mamelles de la France. »

 C'est entré dans l'Histoire.

 Plus tard, on a donné aux avenues les noms des généraux pour perpétuer leur gloire et aux petites rues et ruelles ceux des lettrés ou des savants pour marquer la différence.

 Quant aux républiques, on les a numérotées.

 Tout bêtement.

 Comme on numérotait jadis les rois pour bien marquer qu'il n'y avait jamais solution de continuité dans les régimes.

 Et on dit: la première -- paix à ses cendres -- la troisième, la quatrième, la cinquième et attendant la sixième.

 Or, ce qu'on a voulu marquer le 13 mai, c'est justement une solution de continuité.

 Continuer le numérotage est donc sans rapport avec les événements.

 Je propose donc qu'on efface le « cinq ».

 Et que, sur les papiers à en-tête des ministères, des préfectures et des mairies, comme au fronton des bâtiments publics on inscrive dorénavant: « République du Bois de Boulogne ».

 Ça coupera le sifflet aux insolents qui parlent de « République des pétroles ».

 Et puis, ce sera la vérité: le Bois de Boulogne est sûrement la seule région du monde où tous les citoyens sont libres, -- et égaux entre eux dans l'utilisation de 44 millions de domestiques mis en commun pour éviter les aléas du partage.

 Plus forts que les citoyens d'Athènes qui, n'ayant pas réussi à se partager équitablement les esclaves n'avaient pas songé à les exploiter collectivement.

 Rien que pour ce petit de socialisme qu'ils donnent à leur expérience, ils méritent d'entrer dans l'Histoire.

 Ils s'apprêtent d'ailleurs, car ils le savent.

 Et ils y entreront triomphalement.

 Sur le long tapis écarlate qui est de rigueur dans toutes les cérémonies.

 Et voyez l'effet sur les écoliers de l'avenir, quand ils liront dans leur manuels que « La République du Bois de Boulogne (1958-19...) a donné à la France, etc. »

 Ca fera tout de même mieux que les gros numéros des précédents qui, entre nous soit dit, font plutôt penser au bordel!

 


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