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Discours au nuages

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par Paul Rassinier

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Dans le dernier numéro de cette revue, parlant incidemment de la guerre comme d'une nécessité vitale pour le régime capitaliste, je faisais allusion à un article récemment paru d'Emile Servan-Schreiber. Voici ce que j'en disais:

Des lecteurs m'ont écrit pour me demander de préciser à la fois mes sources et le parallèle que je me bornais seulement à esquisser.

Voici donc d'abord, le passage essentiel de l'article d'Emile Servan-Schreiber:

Dans un temps toujours plus rapide -- quarante-quatre ans entre 1870 et 114, vingt-cinq ans entre 1914 et 1939, cinq ans entre 1945 et 1950 -- le monde se dérobe au régime de l'abondance qui détruirait ses conceptions traditionnelles. La surproduction marquerait la fin du capitalisme (qu'il soit privé ou qu'il soit d'Etat) et le nouveau régime serait contraire aux lois de l'échangisme. La sous-consommation, au contraire, permet de reconstituer artificiellement, grâce à la guerre, le rythme d'activité classique d'avant le machinisme.
La guerre supprime les chômeurs qui redeviendront ouvriers ou soldats. Elle fait tourner au maximum la plupart des usines, supprime la mévente et la concurrence. Elle permet de créer en masse, des produits destructeurs sans doute, mais dont la répartition gratuite assure de futures commandes pour reconstruire et se réapprovisionner. La guerre est, en somme, la cantharide de l'économie mondiale. Peu importe que, terminée, elle laisse les peuples, après d'abominables souffrances, plus malheureux et plus démunis qu'avant. La règle du jeu est sauvée.
Tous les régimes actuellement existants, individualistes ou collectivistes, préfèrent, fût-ce inconsciemment, la guerre à l'abondance, parce que l'abondance aboutirait à la distribution gratuite...

On peut comparer ces lignes avec tout ce que les collaborateurs de cette revue ont écrit chaque fois qu'ils ont touché au sujet: pas la moindre dissonance.

On peut aussi les comparer à la déclaration par laquelle Robert Louzon a fait sa... Révolution de Juillet:

Donc pas d'illusions possibles! Il faut se soumettre ou se battre. Se livrer pieds et poings liés au totalitarisme russe, accepter le régime de l'esclavage et des travaux forcés, ou bien le combattre les armes à la main. Prétendre échapper à ce dilemme n'est que littérature.

Alors on est frappé par l'inconsistance du propos de ce côté-ci de la barricade.

Si maintenant on les place au regard des échos que cette déclaration a trouvés dans le public ouvrier, on atteint au burlesque. Un secrétaire d'une section syndicale des métaux à Pauillac, écrit en effet:

Il est normal de prévoir dès maintenant que nous serons amenés à une sorte d'union sacrée... en accordant un préjugé favorable aux E.-U. pour le gouvernement mondial, je ne vois que profit pour la classe ouvrière... Mieux vaut encore ces affreux bourgeois que l'infâme bolchevisme... (La Révolution Prolétarienne, août 1950.)

Un autre, qui est secrétaire d'une Union départementale F.O. (de la Loire inférieure), enchérit encore:

Il faudra se battre désespérément, avec le sentiment que TOUT est préférable à une victoire du stalinisme. Je dis bien tout, y compris les épouvantables conséquences d'une guerre sans merci.
La question reste posée de savoir comment nous nous battrons. Et bien! quand on se bat, un seul critère (sic) mérite d'être et est généralement obtenu (resic) l'efficacité.
Si nous nous battons contre les Russes, nous devrons employer tous les moyens, conclure toutes les alliances qui seront nécessaire pour les vaincre. A la condition, toutefois, que ces alliances n'aboutissent pas à l'instauration d'un régime identique au stalinisme et dont la couleur du drapeau différerait -- fascisme, par exemple [note 1: A l'ingénu qui préfère l'affreux à l'infâme (cf. ci-dessus), succède celui qui prétend faire la guerre sans réduire le niveau de la classe ouvrière et sans accroître l'autorité de l'Etat, c'est-à-dire sans restreindre ou supprimer les libertés essentielles.].
A mon avis, tout le reste n'est que verbiage. Et certains " militants révolutionnaires " [note 2: Merci pour les guillemets: on essaiera de se transformer en soldats révolutionnaires: rien que l'habit déjà, c'est plus distingué!], au lieu de prendre des mines de pucelles effarouchées, lorsque Louzon s'attaque courageusement à certains tabous, feraient bien mieux de regarder la vérité en face et... d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Cette réalité est actuellement la suivante: entre le stalinisme et nous, aucun compromis n'est possible. Nous le tuerons ou il nous tuera.
De plus, les données du problème sont telles qu'il ne sera même pas possible de s'esquiver. On sera pour ou contre. Tant pis pour ceux qui chient dans leurs culottes [note 3: Car ce langage n'est bien entendu pas celui de quelqu'un qui "chie" dans sa culotte devant le bolchévisme.]. (Révolution Prolétarienne, septembre 1950.)

C'est du délire.

Je renonce à citer ce qu'on trouve quotidiennement dans l'Humanité, sous la plume de Pierre Courtade et sous celle de Salomon Grumbach, son pendant du Populaire: l'un et l'autre sont classés -- le second depuis fort longtemps.


Paradoxes en chaîne

Ainsi donc, tandis que les bourgeois réfléchissent et que leurs journalistes, reprenant à leur compte la doctrine des socialistes d'avant 1914 et des années 20, se demandent consciencieusement s'il n'y a vraiment pas d'autre moyen que la guerre pour sortir de l'impasse, des militants ouvriers dont il est manifeste qu'ils n'ont absolument pas la moindre idée du problème social et qu'ils ne possèdent pas les plus élémentaires notions d'économie politique, brandissent des titres de secrétaires de ceci ou de cela -- faute de grives, leurs mandants ont probablement dû se rabattre sur les merles -- et essaient de les justifier par de gauches effets de phrases à base d'injures grossières destinées à leurs camarades de combat.

C'est dans les journaux qui se réclament de la classe ouvrière que la guerre et la paix sont maintenant des problèmes de Patrie, de Nation, de Droit et de Civilisation et il faut lire ceux qu'on dit de droite pour avoir quelque chance de tomber, de temps à autres, sur des raisonnements qui en font avec pertinence une question de régime et de structure économique.

En 1939, il en était déjà un peu ainsi et c'est pourquoi nous avons eu la guerre: au moment où il pouvait considérer qu'il avait conquis la majeure partie de l'opinion à sa manière de voir, le mouvement ouvrier socialiste fit volte-face et, en même temps, pencher la balance en faveur des solutions militaires qu'il avait toujours combattues. Même en 1914, et ceci peut être tenu pour assuré, il n'était entré dans la guerre qu'à la dernière minute, devant le fait accompli, à contre-coeur et sans rien abandonner de ses principes - à quelques olibrius près. En 1950, il prend une part active à la préparation de la guerre, partie pour le compte de Moscou, partie pour le compte de New-York, et le dernier carré de ses fidèles, intact encore en 1939, sérieusement ébranlé dans ses convictions, s'amenuise de jour en jour. Périodiquement, on brandit encore les noms de Jaurès, de Rosa Luxembourg, de Karl Liebknecht et d'Auguste Bebel, mais, sournoisement, c'est Gustave Hervé deuxième manière qui fait école.

Autre paradoxe: en 1914, Poincaré triompha successivement et simultanément de Delcassé, Caillaux, Jaurès sur le plan politique et d'un mouvement syndical puissant. L'effort d'armement de la France se poursuivit jusqu'au drame, sans discontinuité. En 1939, après s'être livré, pendant une bonne quinzaine d'années, à une campagne pacifiste qui réussit à peu près à désarmer la France, le mouvement ouvrier socialiste, dans sa majorité, se déclara prêt à faire la guerre à l'Allemagne hitlérienne. Ainsi dressa-t-il contre lui, à la fois les nationalistes de toutes nuances qui lui reprochèrent son manque de perspicacité et les pacifistes internationalistes découragés par son manque de foi et son incohérence. Aujourd'hui encore, il paie son attitude et d'autant plus qu'il la souligne par une autre de même ordre dans sa politique à l'égard de l'Allemagne.

Ici, il faut faire un distinguo. Quand les communistes disent qu'il ne faut pas réarmer l'Allemagne, ils ne précisent pas que ce n'est pas dans un but pacifiste, mais seulement pour affaiblir le capitalisme occidental, et, par cette omission, ils mettent la logique de leur côté aux yeux de l'opinion. Quand ils s'insurgent contre la politique de préparation à la guerre du gouvernement, ils sont encore logiques avec eux-mêmes puisqu'ils ne veulent pas se battre contre la Russie. Etant contre une seule guerre, ils ont l'habileté de faire croire qu'ils sont contre toutes.

Mais quand Salomon Grumbach ou Jules Moch se déclarent prêts à résister au bolchévisme, les armes à la main et, en même temps, hostiles au réarmement de l'Allemagne, c'est une sottise politique dont il n'est pas besoin de faire la démonstration et c'est une sottise économique en ce sens qu'étant donnée la structure du régime, elle alourdit l'économie française de l'allégement qu'elle apporte à l'économie allemande. Or l'opinion publique, facile à prendre au piège sur le fond des problèmes qu'on lui propose, aime pourtant la logique ou son apparence. Assez indulgente pour l'erreur après coup, elle ne l'est pas du tout pour l'incohérence flagrante et pour les sots.

Il y a un troisième paradoxe. Toute la politique française est, depuis 1870, dirigée contre le militarisme allemand. Voici qu'en 1950, le militarisme allemand est anéanti et que le pays, occupé à relever ses ruines, s'en trouve très bien. Le but est atteint, le danger éliminé. C'est le moment qu'on choisit pour expliquer aux Allemands que, contrairement à ce qu'on leur a dit jusqu'ici, ils doivent reconstruire une armée puissante pour participer aux " réjouissances " collectives prochaines. Les socialistes français ont cru faire preuve d'originalité en nuançant leur pensée de cette restriction: pas tout de suite et pas tant, ce par quoi ils ont seulement prouvé qu'ils n'avaient pas retrouvé le sens du ridicule. Quant aux socialistes allemands, qu'une réalité hurlante semble, quoique un peu tardivement, inciter au retour à l'antique en matière de guerre et de paix, ils cherchent en vain un terrain d'entente avec leurs camarades de parti de France et d'Angleterre qui mènent le jeu.

On aurait tort de croire que ces paradoxes sont de peu d'importance: ils sèment le désarroi dans l'opinion et plus particulièrement dans la classe ouvrière, qu'ils poussent à désespérer de tout.

Penser que le mal n'est que passager, serait également une erreur. Depuis 1939, un démon malin a encore renversé l'ordre ou le rapport des propositions, sur un autre plan: les Munichois les plus farouches ou les plus notoires devant le nazisme, sont les plus excités contre le bolchévisme.

Anticommunisme aveugle ou souci de se faire pardonner?

Les deux sans doute.


Le triomphe de l'argutie

Je suis bien persuadé que les arguments des partisans de la solution militaire, que ce soit en désespoir de cause ou à titre préventif -- il n'y a qu'un pas de l'un à l'autre -- n'ont pas une très grande valeur. S'ils sont nocifs, c'est surtout par leur origine ou les voies qu'ils empruntent et c'est pourquoi il faudrait leur répondre par le détail.

Ceci m'amène à dire que si on voulait s'en prendre au secrétaire de l'U.D. des syndicats F.O. de la Loire-Inférieure, ou à son collègue des métaux de Pauillac, il faudrait adopter le même ton et on sombrerait bien vite dans une de ces polémiques mesquines qui font le succès des feuilles de sous-préfecture. Au surplus, on atteindrait surtout la revue qui a si généreusement hospitalisé leurs élucubrations et qui est, malgré tout, une revue sérieuse. Qu'il me suffise donc de dire à l'un et à l'autre que leurs déclarations justifient jusqu'à la lettre tout ce qu'on a rassemblé en vérités vraies ou inventées, dans l'expression " atrocités allemandes"...

Louzon, c'est autre chose [note 1: "Souvent aussi, la main qu'on aime, - Effleurant le coeur, le meurtrit..."]. En juillet dernier, j'avais commencé une lettre à son intention. Après lui avoir fait part de mon étonnement de le voir aussi allégrement brûler ce qu'il avait adoré et prendre le contre-pied de son passé, je me suis surpris à lui confier que, dans sa soixante-cinquième année et au moment de mourir, mon père, dont la vie entière fut un exemple d'athéisme, avait fait venir un prêtre; que je connaissais pas mal de libres-penseurs des banquets traditionnels du Vendredi-Saint qui en avaient fait autant; et que cela était probablement dû au fait qu'un certain âge de la vie était incompatible avec un certain standing intellectuel:


Qu'on est digne d'envie, Lorsqu'en perdant la force, on perd aussi la vie,
Et qu'un long âge apprête, aux hommes généreux,
au bout de leur carrière, un destin malheureux...

Arrivé là, j'ai tout de même réalisé que Louzon ne méritait pas cette insolence et rengainé mon stylo. Si je le reprenais aujourd'hui, sans doute atténuerais-je ma pensée, mais il me faudrait ajouter que, si une idée vaut par ceux qui la défendent, celle qu'il a pris fantaisie, à un des plus rationnels économistes de ce temps, de cautionner soudain, est condamnée sans appel par la misère des propos qui lui font écho.

Ce que je ferais en bénissant le hasard qui a voulu que Louzon ne soit que le père spirituel de la Révolution Prolétarienne et pas le président des Etats-Unis, par exemple. Parce que, dans ce cas, il se pourrait aussi que M. Acheson fût remplacé par un secrétaire d'U.D. des syndicats F.O. de la Loire-Inférieure et Mac Arthur par un secrétaire des Métaux de Pauillac.

Alors, il ne serait plus question de discuter avec M. Mallik: enfoncés jusqu'à l'os, les Coréens du Nord, Delenda Mao Tse Toungo, sac au dos pour Moscou et... nous serions tout de suite bons pour la riflette!

Il y a lieu de préciser que ce hasard n'est d'ailleurs que partiellement heureux: le conflit de Corée a été localisé comme il fallait le prévoir, l'affaire tourne court: les deux adversaires se retrancheront sur leurs positions respectives où, toutes griffes dehors, ils attendront la prochaine occasion, en continuant, non seulement à se méfier l'un de l'autre, mais encore à se menacer et à essayer des prises, l'un sur l'autre. Ce qui est magnifique, c'est qu'ils pourront se livrer à ce jeu en invoquant Louzon et ses fidèles, tous deux avec autant de pertinence. Les Russes brandiront son article et ses échos comme preuve indiscutable qu'ils sont menacés d'agression par les démocraties bourgeoises, encouragées en cela par un mouvement ouvrier perverti, et les autres, comme justification de leur politique intensive d'armement.

On demande un arbitre.


Le fond du problème

Un autre des fidèles de Louzon écrit:

J'approuve pleinement l'article de Louzon, ainsi que les commentaires dont il a entouré l'insertion des réponses qu'il a reçues. Je n'ai donc pas besoin d'envelopper cette approbation d'un long discours. Je me bornerai à constater combien peu de personnes savent voir et reconnaître la réalité et la vérité en " réaliste ". Se gargariser de mots, s'exciter sur des textes et des motions, s'extasier ou s'indigner sur de savantes théories philosophiques leur paraît le fin du fin et fait très intellectuel. C'est du snobisme ou du rêve aussi dangereux l'un que l'autre au réveil. Mais combien y a-t-il de révolutionnaires et de pacifistes de ce genre? (J.-M. Deperrier, Révolution Prolétarienne, septembre 1950.)

Ici, nous sommes peut-être des snobs, des révolutionnaires et des pacifistes d'un genre assez méprisable, comme ce clairon de 4e classe ne nous l'envoie pas dire. Nous ne lui en demanderons pas moins si la conclusion à laquelle Louzon arrive en mai dernier (Etudes matérialistes), à savoir, la justification de la participation de la France à la guerre de Crimée -- guerre juste, s'il vous plaît! -- est autre chose que le résultat d'une spéculation intellectuelle, mal conduite par surcroît. Et si lui-même n'a pas l'impression qu'il se prononce uniquement sur le vu de textes triés sur le volet.

Car enfin, la réalité à laquelle on nous invite à nous cantonner et dont nous n'avons pas l'impression de nous écarter, la voici: Louzon condamne les Russes qui ont envahi la Corée du Sud, soi-disant pour y porter la liberté à la pointe de leurs baionnettes, mais il se range derrière les Américains qui leur ont fourni le prétexte en imposant à ladite Corée du Sud un gouvernement dont elle venait de dire qu'elle ne voulait pas et dont tout le monde s'accorde à écrire qu'il était quelque chose de plus abominable encore que la dictature de Franco.

Nous avouons humblement que cette logique nous échappe et que nous serions bien étonnés si elle n'échappait point aussi à un certain Louzon (Robert), qui partit jadis en Espagne, barbe blanche au vent, pour s'y battre, les armes à la main, dans le but d'y rétablir l'autorité du suffrage universel bafoué par Franco...

Nous autres, " snobs, révolutionnaires et pacifistes de ce genre ", avec le peu de jugeote qui nous caractérise, nous nous bornons à condamner les Russes:

1. Parce que rien ne les désigne spécialement pour balayer devant la porte des autres;
2. Parce que le balais employé, qui est comme imbibé de pétrole et traîne des flammes, a déjà été voué à la réprobation de l'Eternité par Robespierre, en des termes que nous jugeons définitifs.

Et les Américains, parce qu'ils cherchent ce qui arrive.

En d'autres termes, nous sommes persuadés:

1. Qu'à un moment donné, le feu sera irrémédiablement mis aux poudres quelque part, si on ne procède pas à une répartition équitable des richesses libérées du globe entre les groupes humains et à de profondes réformes de structure à l'intérieur même de ces groupes;
2. Que la politique d'armement intensif, uniquement pratiquée pour échapper à ces mesures de justice sociale, consolide les positions communistes dans tous les E tats et crispe la Russie sur ses positions politiques comme jadis elle crispa l'Allemagne.

En conséquence de quoi, aucune politique ne peut avoir notre approbation, si elle ne se propose pas d'abord d'enlever aux Russes leurs prétextes et aux Américains, les moyens de leur arrogance.

Ceci me ramène à Emile Servan-Schreiber dont je voudrais encore dire un mot. J'ai interrompu la citation que je faisais de lui au moment où il prenait son élan pour conclure:

... parce que l'abondance aboutirait à la distribution gratuite, donc à un régime qui n'a jamais été essayé et qui est contraire aux instincts ataviques. L'homme est ainsi fait qu'il préfère risquer sa vie et ses biens pour détruire, sous prétexte de divergences idéologiques, ceux du voisin, que de partager avec lui, sans compensation financière, leur commune et surabondante production, ce qui est contraire à ses réflexes ancestraux. Il préfère se laisser retomber dans l'ornière habituelle de la guerre.

L'homme petit-bourgeois d'aujourd'hui, sans aucun doute. Mais l'homme bourgeois de 1830 et de 1848 qui réussit à reculer la guerre avec l'Allemagne jusqu'en 1870, contre un empire despotique et qui fonda la si imparfaite IIIe République, était tout de même indiscutablement beaucoup plus généreux que sa descendance abâtardie. Et l'homme tout court, qui vit de son travail et sait le prix de sa peine, est au-dessus de cette accusation qui affaiblit malencontreusement un article, par ailleurs d'une noble inspiration et d'une très haute portée.

 

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