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Défense de l'Homme, numéro 71, septembre 1954, p. 9-13.

 

L'Actualité politique

 

 

L'EXERCICE DU POUVOIR

 

 

par Paul Rassinier

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C'est entendu : M. Mendès-France est le meilleur des chefs de gouvernement que la France ait connus depuis la fin de la guerre. Il est aussi le plus intelligent et même, si on le veut à tout prix, le seul qui soit : je ne suis pas contrariant.

Et puis après ?

L'Histoire ne manque pas de chefs de gouvernements qui, au moins dans leurs débuts, ont été considérés comme meilleurs que leurs prédécesseurs et soutenus par la sympathie, voire l'enthousiasme populaires. Le Léon Blum de 1936 était bien meilleur que Laval, Tardieu ou Daladier : en 1938, on considéra cependant généralement que Daladier prenant le train pour Munich était meilleur que Léon Blum, lequel n'y serait sans doute pas allé. Daladier ayant déclaré la guerre à l'Allemagne le 1er septembre 1939, Pétain qui l'arrêta en 1940, fut à son tour considéré comme meilleur que lui et que tous ceux qui la voulaient continuer : on sait son comportement ultérieur. Après quelques années d'occupation, dans l'ordre du meilleur, la vedette était tenue par de Gaulle qui fut, à la libération, porté au pouvoir dans un enthousiasme populaire soutenu voire excité par les meilleures plumes. Il me souvient d'avoir écrit, aux environs de juin 1945, un article intitulé " Comment en un plomb vil l'or pur s'est-il changé ? " et qui tendait à modérer cet enthousiasme : j'ai reçu de gens qui pensent aujourd'hui comme moi, un nombre considérable de lettres qui allaient de la protestation à l'injure...

Tout ceci pour dire que les hommes de gouvernement, les meilleurs comme les pires, -- devenant souvent les pires au hasard des circonstances -- passent et que le gouvernement reste.

Dans une situation ainsi définie, si l'homme et particulièrement le travailleur dont la vocation historique semble d'être gouverné, avouant son impuissance à apporter quelque modification que ce soit à l'ordre des choses, préfère un gouvernement meilleur à un gouvernement pire, Mendès-France à Bidault ou Laniel, un bon patron à un mauvais ou vivre sous le régime de l'Ouest plutôt que sous celui de l'Est, je le comprends d'autant mieux que c'est mon cas personnel. Mais comme je regrette cet aveu d'impuissance que je fais avec lui !

En privé, Charles Rappoport, que j'ai bien connu, déchaînait les rires en nazillant avec humour que le meilleur des régimes étant celui dans lequel on recevait le moins de coups de bâton, il s'était mis à sa recherche et avait quitté la Russie où on en recevait beaucoup pour l'Europe centrale où on en revevait moins, puis pour l'Allemagne où on n'en recevait presque pas et enfin pour la France où il se fixa définitivement parce qu'on en recevait moins encore.

Charles Rappoport avait raison : entre deux ou plusieurs maux, il faut toujours choisir le moindre, j'en suis bien d'accord et si c'est dans ce sens que l'entendent ceux qui voient en M. Mendès-France le meilleur des chefs de gouvernement que la France ait connus depuis la fin de la guerre, ils ont ma bénédiction. Si je les mets en garde contre un excès de confiance ou d'enthousiasme, c'est une simple réminiscence historique : Brutus ne cessa de surveiller César qu'il avait contribué à porter au pouvoir et même, il fut amené à l'assassiner...

Sur l'intelligence d'un chef de gouvernement et de M. Mendès-France en particulier, je ne suis pas compétent : l'intelligence d'un homme politique se mesure généralement à sa capacité d'utilisation des circonstances. Il est de fait que, jusqu'ici, M. Mendès-France les a excellemment utilisées pour rester au pouvoir tout en ménageant le sentiment populaire. C'est donc incontestablement un homme intelligent. Il reste seulement à savoir si l'intelligence d'un homme politique est un article sur lequel on puisse faire fonds. Aujourd'hui encore, les philosophes s'inclinent bien bas devant celle de Platon dont la République n'était pas autre chose que celle de... Staline-Malenkow !

De toute manière, on conviendra -- aisément, je suppose -- qu'il n'était pas très difficile à M. Mendès-France de paraître à la fois meilleur et plus intelligent que des Pinay, des Pleven, des René Mayer, des Queuille ou des Laniel, lesquels figuraient déjà au palmarès des médiocres sous la 3e République. Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois et le mouvement ouvrier souffre visiblement d'une tendance un peu trop marquée à comparer les borgnes entre eux ou avec les aveugles seulement.

Cette méthode conduit à s'emprisonner dans le monde réel, à peu près exclusivement fait de borgnes et d'aveugles, à composer avec lui, à rechercher dans son sein des aménagements d'ordre individuel surtout, et à renoncer progressivement à l'idéal. Elle est aussi néfaste que la méthode inverse qui consiste à raisonner en fonction de l'idéal sans tenir compte du réel et qui conduit à l'intransigeance voire au sectarisme. Dans cet ordre d'idées, Jaurès a formulé en termes clairs une règle qui a gardé toute sa valeur : aller à l'idéal et comprendre le réel, c'est-à-dire aligner son comportement et ses jugements non pas sur des comparaisons des choses du réel entre elles, mais de ces choses avec l'idéal, -- de ce qui est avec ce qui devrait être.

Surveiller M. Mendès-France au pouvoir avec les yeux que Brutus avait pour César.

Car c'est tout le problème du pouvoir, de sa prise et de son exercice, qui est posé à travers sa personne -- de ce pouvoir qui fait ce qu'il veut des hommes les meilleurs, les plus intelligents et les plus sincères à partir du moment où il les a séduits.

Comme au temps de César ou peu s'en faut.

Or, il semble bien déjà...

Ceci dit, bien plutôt pour dissiper certains malentendus possibles sur mes prises de position personnelles que pour alimenter ou tenter de ressuciter sur le moindre mal un débat qui me paraît épuisé depuis fort longtemps, passons aux choses sérieuses, c'est-à-dire au point où nous en sommes au seuil de cet hiver et, M. Mendès-France régnant, aux perspectives qui s'ouvrent devant nous.

 

Sur le plan intérieur

 

Le meilleur des chefs de gouvernement possibles serait celui qui décréterait la suppression du profit en matière économique et l'attribution à chaque travailleur du produit intégral de son travail. Il serait aussi le plus intelligent possible car, rétablissant du même coup un équilibre approximatif entre la production et la consommation, il écarterait à la fois les risques de troubles intérieurs dans un pays où les classes se trouveraient abolies et, pour ce pays au moins, la nécessité d'entrer en compétition sur le plan extérieur pour l'écoulement des produits excédant le volume de la consommation intérieure, c'est-à-dire la guerre. Les besoins de la consommation intérieure étant satisfaits, le volume de ces produits excédentaires serait considérablement réduit : il se limiterait à quelques secteurs dans le domaine agricole et il serait suffisant pour se procurer ce que le sol national ne produit pas, notamment le pétrole et ses dérivés à propos desquels il serait facile de trouver un mode pacifique d'échange avec le Moyen-Orient, l'Amérique centrale ou l'Amérique du sud.

Les mesures à prendre pour obtenir ce résultat sont relativement peu nombreuses. Le profit peut être considéré comme étant composé de deux parties essentielles : le profit proprement dit prélevé directement sur le travail par le patronat et l'impôt prélevé principalement sur les prix à la consommation pour faire vivre l'appareil d'Etat qui assure et garantit le bon fonctionnement du système. On voit par là que, dans ses deux formes, le profit est, directement ou indirectement, entièrement payé par ceux qui travaillent, même s'il s'agit de cet impôt proportionnel à l'importance du privilège qu'on appelle l'impôt sur le revenu et qui est en voie de disparition précisément pour exonérer au maximum le privilège.

Je ne suis point assez ingénu ou assez sot pour croire qu'un Président du Conseil qui priverait ainsi, sans espoir de retour, les classes dirigeantes de leurs moyens d'existence, ouvrirait de telles possibilités à la décentralisation du pouvoir et, par voie de conséquence, orienterait l'évolution sociale vers un système fédéraliste de type Proudhon, est pensable : sous ses dehors démocratiques et égalitaires -- verbalement ! -- le régime est protégé contre une telle aventure jusque par son système électoral.

Il ne manque certes pas d'hommes politiques qui réussissent à se donner les allures de ce Président du Conseil impensable et qui, parfois, les ont sans arrière-pensées : M. Mendès-France est de ceux-là. Millerand, Briand, Viviani -- j'en passe et non des moindres -- en étaient eux aussi : inattaquables tant qu'ils ont consenti à rester dans l'opposition, ils sont sans exception devenus insoutenables à partir du moment où ils ont accepté d'exercer tout ou partie du pouvoir.

M. Mendès-France veut refaire leur expérience.

En mieux ? Ce qu'il disait dans l'opposition et particulièrement depuis 1952, les résultats qu'il a obtenus dès son accession à la présidence du gouvernement et notamment la fin de la guerre d'Indochine à l'extérieur, ont permis de l'espérer.

Il était alors question de la transformation des structures dans le sens d'une meilleure répartition du revenu national et de l'orientation de la production dans le sens de la paix.

Maintenant, il n'est plus question que de la reconversion de l'économie dans le sens de la rentabilité.

Je repose donc ma question : comment en un plomb vil l'or pur s'est-il changé ?

J'ai, moi aussi, considérablement remanié et atténué dans leur intransigeance, les jugements de ma jeunesse. Je sais que les transformations de l'ordre de celles qui sont nécessaires ne se feront pas comme sous l'effet d'un coup de baguette magique, et qu'elles seront la conséquence non pas d'une seule mesure qui serait radicale et décisive, mais de tout un ensemble de mesures, chacune n'apportant qu'une légère modification aux structures mais dont les effets conjugués ou additionnés seront la transformation totale. Ayant depuis fort longtemps abandonné la politique du tout ou rien, je serais reconnaissant au chef de gouvernement qui prendrait la première, fût-elle des plus minces, et ne serait-ce que, non pas la suppression mais la réduction des impôts indirects, persuadé que dès lors, rien ne pourrait empêcher les autres de se produire en chaîne, la nation étant préservée de la guerre. J'étais prêt à accorder à M. Mendès-France le préjugé favorable qu'après l'issue heureuse du conflit indochinois, dans les milieux populaires, à peu près personne ne lui refusait.

Depuis la publication de son plan de redressement économique, l'opinion est partagée : les uns me disent qu'il n'a pas voulu, les autres qu'il n'a pas pu.

Qu'on se souvienne... Il avait fait publier à son de trompe que son ministre de l'Education nationale serait le laïc Billières : on lui a imposé M. Berthoin, beaucoup moins dangereux pour l'Eglise et, de bon ou de mauvais gré, il a accepté. Il avait également l'intention de prendre M. Mitterand comme ministre des Colonies : on lui a imposé M. Christian Fouchet beaucoup plus nuancé et, que ce soit là encore de bon ou de mauvais gré, il a accepté. Comme ministre des Finances et des Affaires économiques, il a encore dû accepter M. Edgar Faure dont la doctrine est exactement le contre-pied de la sienne.

Car telles étaient les exigences du pouvoir.

Il eût pu refuser, bien sûr, mais alors, c'était le pouvoir qu'il refusait.

Or, le pouvoir il voulait le garder et tant de gens souhaitaient de très bonne foi qu'il le gardât que ces petites concessions dans le choix de ses collaborateurs passèrent à peu près inaperçues.

Après les concessions sur les hommes d'autres se sont à leur tour imposées sur les idées et c'est ainsi que la transformation des structures dans le sens d'une meilleure répartition du revenu national qui était le thème favori de l'opposant Mendès-France est devenue la reconversion de l'économie dans le sens de la rentabilité, c'est-à-dire une traite tirée sur les nuages [ note 1 : Voir dernier numéro. ] du même devenu Président du Conseil.

To be or not to be.

C'est humain mais c'est tout de même une autre histoire.

 

Sur le plan extérieur

 

La paix a été ramenée en Indochine. Par surprise plutôt que par calcul. Avec le recul du temps, on a un peu l'impression qu'elle a été cueillie par M. Mendès-France comme un fruit mûr et qu'il s'agit d'une de ces décisions comme il y en a parfois, même dans la carrière des hommes d'Etat réputés mauvais et qui vont dans le sens des voeux populaires parce que les circonstances les y poussent : ainsi Daladier partit à Munich, ainsi Pétain signa l'armistice... Quoi qu'il en soit, elle est là et elle est heureuse. On aurait cependant tort d'oublier qu'elle a été obtenue par un abandon à terme de toute l'Indochine et qu'étant donné le partage du pays en deux zones par un parallèle, des incidents peuvent survenir qui seraient de nature à inciter le gouvernement qui prendra la suite de M. Mendès-France -- ou même celui de M. Mendès-France, qui sait -- à manquer à la parole donnée. Une dernière et toute petite question maintenant : j'ai lu quelque part que la fin du conflit indochinois se traduisait par une économie de 4 à 500 millions de francs par jour (?) pour les finances publiques et je n'ai pas entendu dire que cette économie avait provoqué un allègement correspondant en matière d'impôts. Sans doute en est-il d'elle comme de l'abaissement du prix du blé qui n'a pas été suivi d'un abaissement correspondant du prix du pain...

Dans le domaine colonial, il y a encore l'affaire tunisienne où la discusssion a pris un tour beaucoup moins spectaculaire et beaucoup plus réservé que pendant les premiers jours du règne de M. Mendès-France et l'affaire marocaine à propos de laquelle le Président du Conseil semble avoir mis passablement de l'eau dans son vin.

Enfin, il y a la fantasmagorie de la C.E.D.

Tout le monde est depuis fort longtemps d'accord pour convenir que les oppositions cruciales d'intérêts entre les Etats ou groupes d'Etats se situent, depuis la dernière guerre mondiale, non plus entre la France et l'Allemagne, le continent et l'Angleterre, les Occidentaux et les Russes, mais entre les Russes et les Américains, les deux colosses que cette dernière guerre a mis face à face. Toutefois, cela, on le sent confusément et intuitivement beaucoup plus qu'on ne le réalise par les voies du raisonnement et de la prise de conscience : le nombre des gens qui sont fixés sur la nature exacte de ces oppositions cruciales d'intérêts est, par exemple, très limité.

Il y aura bientôt quatre ans, à l'occasion d'un commentaire de la guerre de Corée, j'écrivais en substance dans cette revue que le risque le plus grave d'un prochain conflit mondial était constitué par l'Asie bêtement perdue comme client par Roosevelt au prix de la guerre en Europe, c'est-à-dire au prix fort pour le monde entier et que, de par sa situation géographique et son extraordinaire potentiel industriel, l'Amérique ne pouvait manquer d'être tentée de la reconquérir. J'ajoutais que la supériorité de la diplomatie soviétique sur toutes les autres et particulièrement sur celles de l'Europe occidentale était d'avoir décelé le danger presqu'avant la lettre et orienté ses efforts vers des conversations à deux avec l'Amérique en vue d'un éventuel partage du monde. On n'y prit pas garde et, au début de cette année, cette idée qui n'a cessé d'inspirer à peu près tous mes articles, m'a valu avec Roger Hagnauer qui la récusait, une controverse dont peut-être le lecteur se souvient.

Aujourd'hui les faits sont là : de l'aveu d'un peu tout le monde, le centre de gravité de la guerre possible est nettement localisé en Asie. La C.E.D. apparait clairement comme n'étant plus qu'une tentative des Américains de créer, en cas de conflit entre eux et l'U.R.S.S. un second front de puissances non intéressées à l'affaire et qui prendrait à revers leur ennemi juré.

C'est, à l'échelle du monde, l'histoire de la guerre de 1939 qui recommence et, de la même façon que jadis avec l'Allemagne, il faut, en cas de conflit avec la Russie, placer l'ennemi dans l'obligation de se battre sur deux fronts.

En France, les gouvernements qui ont précédé celui de M. Mendès-France, ont d'enthousiasme accepté cette doctrine dont la guerre d'Indochine avait fini par être une simple application.

Le mérite de M. Mendès-France dans l'opposition est d'avoir annoncé qu'il romprait avec le cercle infernal, -- le mérite ou le calcul. Au gouvernement sa chance est, comme donnant un commencement de preuve qu'il tiendrait ses promesses, d'avoir pu ramener la paix en Indochine.

Il n'est pas possible de ne pas noter que, dans la suite, lorsque le projet de C.E.D. vint en discussion devant le Parlement :

1· il se déclara pour un projet auquel il n'apportait que quelques modifications de détail non susceptibles de le dépouiller de son caractère dangereux ;

2· il refusa de prendre position soit pour soit contre le projet non amendé parce que, dans l'un et l'autre cas, il eût suffi de ce simple geste, aussi bien pour que contre, pour que son gouvernement fût mis en minorité devant l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui 15 septembre, il n'est pas possible de se prononcer sur l'attitude qu'il adoptera dans les conversations en cours provoquées par les Anglo-Américains dans le dessein de reprendre à une plus grande échelle le projet de C.E.D. dans une forme aussi proche que possible de l'original. On peut seulement déduire de ses propres déclarations qu'il se montre déjà moins ferme et moins intransigeant qu'à Bruxelles où il s'était déjà montré beaucoup plus souple qu'à Genève.

En attendant, son gouvernement était représenté à la conférence de défense du Sud-Est asiatique qui se tint à Manille et M. Guy La Chambre y multiplia les assurances aux Américains.

La politique de bascule ? Accusé d'avoir joué la carte russe à Genève, et d'avoir troqué la paix en Indochine contre la C.E.D., M. Mendès-France espère-t-il se maintenir au pouvoir en jouant, tout en s'en défendant, la carte américaine à Manille ou ailleurs ?

Ce sont là des situations de danseur de corde auxquelles sont généralement condamnés les chefs de gouvernement lorsqu'ils le veulent rester.

L'expérience prouve que la plupart s'en sont accommodés.

Si M. Mendès-France fait exception à la règle, je serai des premiers à souligner la pertinence des propos qu'il tenait dans l'opposition.

Je demande seulement au lecteur qui me trouverait ou trop sévère ou trop méticuleux voire trop pointilleux dans l'analyse de sa politique, la permission de continuer à penser que les faits, aussi bien en politique intérieure (Plan de redressement économique) qu'en politique extérieure (attitude d'expectative sur la C.E.D., conférence de Manille) définissent jusqu'ici une évolution qui incite à la méfiance.

Chat échaudé craint l'eau froide !

Et ne juge que sur pièces.

 

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Défense de l'Homme, numéro 71, septembre 1954, p. 9-13.

 

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