AAARGH

| Accueil général | Accueil Rassinier |

***************

LES POINTS SUR LES « I »

par Paul Rassinier 

***************

Autres textes de la série
| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 36 | 37 | 38 | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 49 | 50 | 51 | 52 | 53 | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | 65 | 66 | 67 | 68 | 69 | 70 | 71 | 72 | 73 | 74 | 75 | 76 | 77 | 78 | 79 | 80 | 81 |
**********************************

Défense de l'Homme, numéro 88, février 1956, p. 5-6. 

 

 Au cours du colloque à cinq (Breffort, Jeanson, Laroche, Monier et Tréno) dont le compte rendu sténographique a été publié dans le Canard Enchaîné du 25 janvier dernier sous le titre « Faut-il pendre Poujade ? », Henri Jeanson a produit, sur les interférences de la politique et de la finance, quelques arguments tirés de mes articles de Défense de l'Homme, et provoqué entre lui et ses interlocuteurs la controverse suivante :

 

 Écoutez-le, Rassinier, et prenez des notes...

 « Le parlement, écrit-il, est un champ clos où s'affrontent les représentants des conseils d'administration des principaux groupes bancaires suivants... »

LAROCHE. -- Ça commence bien. Vas-y.

JEANSON. – « ... 1° L'Union des Banques américaines dont l'agent financier pour la France et l'Europe occidentale est M. Jean Monnet, l'agent politique étant M. René Pleven, qui débuta dans la carrière comme secrétaire de Jean Monnet... »

BREFFORT. -- En somme, Pleven est la menue monnaie de Monnet...

JEANSON. – « ...2° L'Union -- européenne, celle-ci -- des banques Rothschild dont l'homme politique est René Mayer ; 3° Une petite banque -- les Gradis -- dont jusqu'à ces temps derniers le rayonnement ne dépassait guère les frontières nationales. Les Gradis n'avaient à leur service que des journalistes, les Servan-Schreiber, financiers et propriétaires de l'Express, l'un d'entre eux étant allié à la famille. Depuis la guerre d'Indochine, ils se sont renforcés par un traité d'alliance passé avec les Lazard, dont M. Petsche était l'homme politique, Mme Petsche, actuellement Jacquinot, étant une Lazard... »  compris ?

LAROCHE. -- Continue, tu m'intéresses.

JEANSON. -- Voici comment Rassinier explique l'ascension du Prince Charmant à la présidence du Conseil :  « En Indochine, les intérêts des Rotschild, situés principalement dans le nord, exigeaient la poursuite de la guerre jusqu'à la défaite totale d'Ho-Chi-Minh. Les Gradis-Lazard-Servan-Schreiber, dont les intérêts étaient situés principalement dans le sud, et pour lesquels les Cogny, Ély, de Castries, etc.. n'étaient que des tocards, jugeaient plus prudent de traiter. C'est ainsi que M. Mendès-France fut porté à la présidence avec l'appoint des voix que lui apporta Jacquinot, mari de Mme Petsche, née Lazard. On sait la suite : pour tirer leur épingle du jeu, Gradis, Lazard and Co donnèrent à Ho-Chi-Minh ce qui appartenait aux Rothschild... »

TRENO. -- Et après ? L'essentiel, c'était que la guerre d'Indochine fût finie. Le Lazard, parfois, fait bien les choses !

BREFFORT. -- Gradis pro Deo !

JEANSON. -- C'est tout de même bon à savoir que la guerre se bornait à une rivalité de banquiers, non ? En quoi cela nous concernait-il ? Pourquoi se ferait-on tuer pour cette clique-là ? Les opérations militaires ne sont que des opérations de banques qui, finalement, se soldent par un versement de sang. Toujours les mêmes payent. Toujours les mêmes encaissent. On suspend le versement suivant les ordres passés en Bourse par les Rothschild du Nord ou les Gradis du sud. Merde, je ne marche pas !

 

 

Dans le numéro suivant du Canard enchaîné, on pouvait lire cette lettre :
Mon cher Confrère,
 J'aime trop le « Canard » pour le laisser imprimer des contre-vérités.
 Dans votre numéro du 25 janvier 1956, page 3, quatrième colonne, vous reproduisez des paroles de M. Henri Jeanson qui a dit : « … Servan-Schreiber, dont les intérêts étaient situés principalement dans le Sud (de l'Indochine)… »
 Laissez-moi vous préciser qu'aucun Servan-Schreiber n'a et n'a jamais eu aucun intérêt direct ou indirect quelconque en Indochine, ni du Nord, ni du Sud.
 Vous m'obligeriez en le faisant savoir à vos lecteurs.
 Par ailleurs, je crois que nous allons vers une époque où nous aurons plutôt à nous réjouir de ne pas être les financiers que vous croyez, et que nous avons parfois regretté de ne pas pouvoir être.
 Bien cordialement vôtre.
Robert SERVAN-SCHREIBER

 En commentaire, une brève note de la rédaction rappelant que Jeanson n'avait fait que citer mes articles de Défense de l'Homme et Le parlement aux mains des Banques[1].

 Le moins que je puisse faire, en présence de ce démenti catégorique, est de me mettre à la disposition de M. Robert Servan-Schreiber, puisque je suis la référence de base.

 Alors voici :

 La tribu des Schreiber (qui ne sont Servan que pour faire la pièce à un Bloch devenu Marcel Dassault) a des intérêts en Indochine comme Boussac à l'Aurore et Pierre Mendès-France en Égypte : par personne interposée.

 Pendant des années, on a dit à Boussac qu'il était le vrai patron de l'Aurore, tout Paris voyant son argent passer au grand jour de ses caisses dans celles de Robert Lazurick. Et Boussac ne cessait de protester : il n'y avait aucune preuve juridique. Puis, un jour, Robert Lazurick avoua lui-même au cours d'un procès qu'il avait, je crois, intenté aux communistes.

 Lorsque parut Le Parlement aux mains des Banques, Pierre Mendès-France m'écrivit pour me dire qu'il ne « voyait pas quels intérêts il représentait ou défendait » (je cite de mémoire, étant en voyage et n'ayant pas mes dossiers sous les yeux). Je lui répondis, il me répondit, je lui répondis encore, et… il ne me répondit plus ! En Égypte, ce n'est pas lui qui a des intérêts, c'est sa femme, née Liliane Cicurel, fille de feu Salomon des grands bazars du Caire, des Cotons et de quelques autres peccadilles.

 Dans le cas des Servan-Schreiber, la personne interposée est une collectivité : les Gradis, banquiers à Bordeaux sous la raison sociale Société pour le Commerce avec les Colonies et l'tranger dont la filiale, les Etablissements Mauret et Prom, est branchée sur Saigon par fil direct. (D'autres filiales de la maison mère sont branchées sur le Maroc et l'Afrique Occidentale française, mais, comme elles ne sont pas en cause, n'en parlons pas). Or, le grand homme des Gradis est Henri, mari de Bernadette Servan-Schreiber, fille d'Émile et nièce de Robert ou vice-versa. Depuis ce mariage, les deux frères, Émile et Robert (époux de Suzanne, fille de feu Fernand Crémieux, ancien Sénateur du Gard et Ministre qui « s'intéressa » plus spécialement à l'Afrique du Nord) Servan-Schreiber, spécialisés dans les transactions en tous genres, par le moyen de leur journal Les Échos, travaillent en association étroite avec les Gradis après avoir longtemps travaillé avec les Lazard.

 Mais vous verrez que ce Robert (le preux de la famille !) est capable de nous écrire qu'il n'a rien de commun avec Bernadette Servan-Schreiber.

 C'est entendu : Pierre Mendès-France n'a rien de commun avec sa femme et pas davantage Boussac avec l'Aurore !

 Dans le démenti adressé au Canard enchaîné, je relève d'ailleurs une phrase assez amusante : « … Nous allons vers une époque où nous aurons à nous réjouir de ne pas être les financiers qu'on croit. »

 Pas contrariant pour un sou, je veux bien croire que ces gens ne soient pas des financiers.

 Cependant, si j'en crois l'Écho de la presse et de la publicité, généralement bien informé, la Société du journal l'Express a été fondée par : MM. Jean-Claude Servan-Schreiber, Mlle Geneviève Servan-Schreiber, Mme Émile Gros, née Servan-Schreiber, Mme Jean-François Coblentz née Servan-Schreiber, et Mme Henri Gradis née Bernadette Servan-Schreiber.

 En tout, paraît-il, 350 millions.

 Exclusivement trouvés dans la famille et entièrement libérés mais 350 millions seulement !

 Il est bien évident que ne méritent pas d'être appelés financiers des gens qui ne réussissent à prélever sur leurs affaires, qu'une somme aussi ridicule pour fonder un journal qui les défend.

 De petits comptables, tout au plus, ces Servan-Schreiber.

 Au salaire minimum garanti.

 Et sans doute syndiqué, comme tout le monde.

 Mais chez Mauriac !


[1]. Aux éditions de Contre-Courant. Contre 120 fr. adressés à Louis Louvet, 34, rue des Bergers, Paris 15e, c.c.p. Paris 880-87.


Autres textes de la série

| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 36 | 37 | 38 | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 48 | 49 | 50 | 51 | 52 | 53 | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | 65 | 66 | 67 | 68 | 69 | 70 | 71 | 72 | 73 | 74 | 75 | 76 | 77 | 78 | 79 | 80 | 81 | 82 | 83 | 84 | 85 | 86 | 87 | 88 | 89 | 90 | 91 | 92 | 93 | 94 | 95 | 96 | 97 | 98 | 99 | 100 |


Ce texte a été affiché sur Internet à des fins purement éducatives, pour encourager la recherche, sur une base non-commerciale et pour une utilisation mesurée par le Secrétariat international de l'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d'Holocauste (AAARGH). L'adresse électronique du Secrétariat est <aaarghinternational-à-hotmail.com>. L'adresse postale est: PO Box 81475, Chicago, IL 60681-0475, USA.

Afficher un texte sur le Web équivaut à mettre un document sur le rayonnage d'une bibliothèque publique. Cela nous coûte un peu d'argent et de travail. Nous pensons que c'est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui-même. Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours à ses risques et périls. Quant à l'auteur, il n'y a pas lieu de supposer qu'il partage la responsabilité des autres textes consultables sur ce site. En raison des lois qui instituent une censure spécifique dans certains pays (Allemagne, France, Israël, Suisse, Canada, et d'autres), nous ne demandons pas l'agrément des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir.

Nous nous plaçons sous la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits de l'homme, qui stipule:
ARTICLE 19 <Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit>
Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.


aaarghinternational-à-hotmail.com

| Accueil général | Accueil Rassinier |

L'adresse électronique de ce document est:

http://www.abbc.com/aaargh/fran/archRassi/prddh/prddh72.html