par Paul Rassinier
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L'Actualite politique et économique
En France, à part les ouvriers agricoles qui sont une toute petite minorité, les paysans ne sont pas des prolétaires et, s'il leur arrive parfois d'être en difficulté, jamais ils ne sont malheureux au sens où on l'entend des ouvriers des villes. C'est sans doute la raison pour laquelle les militants du socialisme ou du communisme au sens littéral, c'est-à-dire libertaire des mots, ne s'intéressent que très rarement et seulement en termes vagues ou allusifs, aux problèmes de la terre. Peut-être aussi ne sommes-nous pas très familiers de ces problèmes avec lesquels, vivant dans les villes, nous n'avons que des contacts espacés et sur lesquels les données que nous possédons sont forcément assez imprécises. Il n'en reste pas moins que 40 % de la population française vivent du travail de la terre et que si, dans ces 40 %, il y a de gros propriétaires terriens en tous points semblables aux grands propriétaires industriels, les autres, c'est-à-dire l'immense majorité, vivent de leur propre travail et n'exploitent personne ou très peu de monde. A ce titre, toutes transpositions étant faites, le problème de leur intégration dans l'économie générale se présente pour les révolutionnaires, à peu près dans les mêmes termes que celui de l'intégration de la classe ouvrière.
La France est le pays de la polyculture et c'est un avantage qu'elle tient de sa situation géographique. Mais elle est aussi, et par excellence, le pays de la petite propriété rurale et c'est un inconvénient qui lui vient des voies historiques de son évolution.
En 1789, la Révolution a donné la terre aux paysans qui la travaillaient et la possibilité de se la transmettre par voie successorale. C'était un calcul de la bourgeoisie qui ambitionnait de relayer les classes privilégiées, qui voulait parallèlement, consacrer un état de fait en ce qui la concernait et qui, pour se dépêtrer des paysans, leur abandonna cet os à ronger sur lequel ils se jetèrent avec beaucoup d'appétit. Aujourd'hui, nous mesurons la conséquence de ce calcul et doublement : ce faisant, la Révolution de 1789, communiqua aux paysans le goût qu'elle avait elle même de la propriété individuelle et favorisa un morcellement de la terre qui est de nos jours le plus grand obstacle à l'industrialisation de l'agriculture en ce sens que les revenus du petit paysan propriétaire de son lopin de terre sont insuffisants pour lui permettre la modernisation de ses moyens de production. La leçon n'a pas profité. Depuis 1789 toutes les révolutions ont commencé par partager la terre entre les paysans : voyez la Russie de Lénine, la Chine de Mao-Tse-Toung et même la révolution espagnole dans laquelle l'influence anarchiste était cependant importante... La révolution espagnole a échoué, mais, en Russie, le sieur Groutchew vient de nous mettre au courant des premières conséquences du procédé sur le quantum de la production. Et le tour de Mao-Tse-Toung viendra sûrement. Disons seulement que si, en 1789, on était excusable de ne pas penser que la révolution passait par l'association des producteurs agricoles dans la coopérative et non par la propriété individuelle vouée au morcellement par la pratique de l'héritage, il n'en est plus de même depuis le milieu du XIXe siècle qui lança l'idée.
En France, les premières conséquences du morcellement apparurent en 1881, après cent années de pratique de l'héritage : fabriqués en majeure partie dans des propriétés de plus en plus minuscules, avec un outillage anachronique et par conséquent une main-d'oeuvre considérable, les produits agricoles français étaient tous plus chers que ceux de l'étranger.
M. Jules Méline, d'illustre mémoire, était alors ministre de l'agriculture : pour protéger les produits français sur le marché intérieur, il inventa de frapper tous les autres de droits de douane s'ils s'avisaient de se présenter à nos frontières. L'agriculture française put ainsi continuer à se morceler à l'infini et en toute tranquillité. A produire à des prix de plus en plus élevés aussi.
Dans quelques régions vinicoles comme la Champagne et le Midi de la France ou de monoculture comme le Nord, le Centre, la Beauce, subsistaient bien encore quelques grandes propriétés que la pratique de l'héritage n'avait point trop entamées : ou bien elles appartenaient aux descendants de nobles et étaient immenses au départ, ou bien leurs propriétaires avaient corrigé les effets de l'héritage par le malthusianisme des naissances, les mariages de raison, les investissements dans l'industrie, etc... Dans ces propriétés, quand elles n'étaient pas concédées à des fermiers odieusement exploités dans les formes du méteil, on employait des ouvriers agricoles souvent nombreux et très peu payés et on produisait à des prix de revient bien inférieurs à ceux de la petite propriété. Seuls les produits de ces entreprises purent continuer à soutenir la concurrence sur les marchés extérieurs. Pas longtemps cependant, car les grands propriétaires fonciers de Russie, de l'Europe centrale et méridionale disposaient d'une main-d'oeuvre moins chère encore que leurs concurrents français et, d'autre part, aux Etats-Unis, une agriculture de type extensif à base de monoculture et de grande propriété s'industrialisait à un rythme inouï. A la veille de la guerre de 1914, l'agriculture française était déjà virtuellement exclue des marchés mondiaux.
Mais les mesures de protectionnisme douanier prises par M. Jules Méline restèrent : de 1881 à 1953, elles ne cessèrent de s'aggraver, orientant des entreprises agricoles de plus en plus petites vers la recherche d'un profit de plus en plus dense. Il s'ensuivit que les cultures de faible rendement furent abandonnées sans considération de leur utilité, et les terres peu productives ou d'un traitement difficile laissées en friche : de 1912 à 1953, les terrains abandonnés sont passée de 3,5 millions à 6 millions d'hectares, si on en croit les statistiques. Il s'ensuit aussi que 40 % de la population française produisent à peine un peu plus que ce qu'il faut pour subvenir aux besoins alimentaires d'une nation aux deux tiers sous-alimentée, tandis que 23 % de la population des Etats-Unis sont, parait-il, à la veille de satisfaire les besoins du monde entier à son niveau actuel.
Bien entendu, les méthodes américaines ont aussi leurs inconvénients : sur le plan social, l'exploitation industrielle de la main-d'oeuvre et, sur le plan technique, la ruine des sols conséquence de la recherche du profit par l'utilisation des engrais artificiels et la systématisation de la monoculture, compléments et corollaire de l'industrialisation dans le cadre du capitalisme.
La grande et la petite propriété étant également exclues par leurs inconvénients il faut donc trouver une troisième solution et nous sommes quelques uns qui continuons à penser que cette troisième solution se trouve dans la suppression de la propriété tout court et son remplacement par des associations libres de travailleurs exploitant le sol en coopération.
Nous savons très bien que nous ne sommes pas à la veille de faire triompher cette manière de voir. En France et, d'une manière générale, dans tous les pays de petite propriété, elle se heurte à une tradition qui se dit révolutionnaire, que des révolutions de type prolétarien ont réaffirmée, et qui, en réalité, nourrit dans l'esprit de chaque petit paysan l'espoir de devenir un grand propriétaire. Dans les pays de grande propriété où la production est industrialisée, elle se heurte au profit qui est une institution d'Etat. Dans les deux cas, des courants de masse en faveur de la coopération ne sont pas en vue et l'exemple de la Suède où elle a été expérimentée avec succès ne semble pas devoir faire tache d'huile avant longtemps.
On ne voit cependant pas comment il peut être possible de poursuivre hors de ses voies :
-- dans les pays de petite propriété le rassemblement des terres seul susceptible de permettre l'industrialisation de la production agricole et l'ajustement des populations rurales à cette production, c'est-à-dire de réaliser les deux conditions primordiales du bon marché ;
-- dans les pays de grande propriété où la production est déjà industrialisée, la suppression du profit qui, tout en étant la cause essentielle de la cherté, justifie l'existence de l'Etat par les appels réitérés que ses bénéficiaires ne cessent de lui adresser, -- en matière d'exportation, notamment.
On ne voit pas comment et ce n'est pas la politique des gouvernements, lesquels sont, cela va de soi, résolument contre la coopération, qui peut nous indiquer la voie : au moins en ce qui concerne le gouvernement français, on l'a bien vu à l'occasion du récent mouvement de mécontentement qui a conduit les paysans à dresser des barricades sur toutes les routes.
Les raisons précises du mécontentement paysan
Ce qui précède dit assez qu'elles n'ont rien de social, rien qui dépasse l'intérêt individuel, par conséquent, rien de noble : les paysans veulent seulement vendre plus cher tous leurs produits. A leur décharge : en sus des structures économiques dans lesquelles ils sont emprisonnés et dont ils ne réalisent même pas la nocivité, ils envoient au Parlement plus de députés et de sénateurs que toutes les autres catégories sociales réunies (cependant plus nombreuses !) et tous les partis se disputent leurs voix sur le plan de la surenchère. Les paysans savent donc qu'ils ont un niveau de vie à défendre et il se trouve présentement que, dans leur esprit, ce niveau de vie est celui des années de l'occupation allemande.
Or -- et il faut avoir le courage de le dire -- si, à la veille de la guerre, le niveau de vie de la population paysanne était voisin de la gêne, à la faveur de l'occupation, il s'est élevé à un niveau bien au-dessus de ce qu'il est décent d'imaginer et il s'y est maintenu pendant les années de contingentement qui ont suivi.
Durant toutes ces années, dans une Europe coupée du reste du monde par la guerre d'abord, par la destruction des moyens de transports ferroviaires ou maritimes ensuite, les produits de la terre partaient au prix fort, les prix de revient, la structure de la propriété et l'archaïsme des formes de la production comptaient peu. A l'abri du besoin, les paysans ne jetaient leurs produits sur les marchés qu'à un rythme assez étudié pour ne pas compromettre les prix, pratiquaient les stockages et, malgré les réquisitions, maintenaient le cheptel à un niveau supérieur à celui de 1938, à la barbe des pouvoirs publics. A quoi ils ont employé le pactole qui s'était soudain mis à couler vers eux, on ne le sait pas bien. Dans la plupart des cas, ils ont amélioré l'habitat -- qui en avait rudement besoin, soit dit en passant -acheté de la terre et introduit quelques machines.
Mais les plus belles choses ont le pire destin : un jour, les relations commerciales entre les continents se sont trouvées rétablies et, du même coup, nos produits agricoles en concurrence jusque sur notre propre marché intérieur avec ceux de l'Amérique.
On a de nouveau eu recours au procédé breveté de M. Jules Méline, mais le fleuve Pactole était tari.
La récession économique -- décidément, ces tristes temps auront inventé tous les euphémismes ! -- aidant, les difficultés de trésorerie qui se sont mises à affecter toutes les trésories, ont affecté aussi celles des paysans qui ont dû mettre sur les marchés la viande qu'ils avaient accumulée dans leurs étables, juste au moment où, dans les villes, par suite du chômage grandissant, le pouvoir d'achat des salaires était ramené à un niveau qui obligeait les clients éventuels à en acheter de moins en moins.
L'Etat ayant pour une fois négligé d'intevenir par des achats massifs, les prix baissèrent à la production. Qu'ils n'aient pas baissé, ou seulement dans des proportions plus faibles à la consommation est certain.
Mais c'est une autre histoire.
Et c'est ici qu'intervient la politique du gouvernement.
La politique du gouvernement
On n'a pas encore réussi à rendre sensible à l'opinion que la politique de la baisse du gouvernement était illusoire : la raison en est la statistique.
Depuis que cette politique a été inaugurée par M. Pinay, l'indice des 213 articles est passé de 146,3 à 141,2 : baisse d'environ 4 %, dit le gouvernement. Et personne ne lui rétorque, ni que les fameux 213 articles sont une base de discussion sophistiquée, ni que, durant le même temps, la moyenne hebdomadaire des heures de travail dans l'industrie est passée, elle, de 52 à 43, ce qui correspond à une baisse du pouvoir d'achat de l'ordre de 17 % et établit la rupture du rapport entre les salaires et les prix.
Là est tout le problème.
Mais, dans l'histoire de la baisse du prix de la viande à la production, le gouvernement s'est comporté comme s'il ne se présentait pas dans ces termes : cédant aux paysans, il a procédé à des achats massifs de bétail sur pied à des prix bien supérieurs à ceux qui résultaient du jeu, pour une fois normal, de l'offre et de la demande. Du même coup, la viande n'ayant, grâce à lui, pas baissé à la production, il se dispensait de la rendre obligatoire à la consommation et de mécontenter tous les intermédiaires du gros chevillard au détaillant. Conséquence : la masse de viande qui ne trouve pas preneur sur le marché intérieur en raison de l'insuffisance du pouvoir d'achat, achetée à la ferme au prix fort par le gouvernement comme l'alcool, sera jetée sur le marché extérieur au prix mondial, c'est-à-dire faible. Et les exportateurs encaisseront, sous forme de subvention la différence que le consommateur paiera sous la forme d'impôts.
Il est clair que l'opération du gouvernement ne visait qu'à sauver les paysans sans modifier la structure de la propriété et les intermédiaires sans abaisser le taux des marges bénéficiaires. Ainsi conçue, elle a un double mérite : permettre la conjonction des deux catégories sur le terrain électoral et isoler la classe ouvrière qui en fait seule les frais. C'est une politique de compromis et non une politique de baisse par principe. Malgré cela, dans le même temps qu'il empêche la baisse du prix de la viande à la production, c'est-à-dire à tous les stades, le gouvernement peut continuer à mettre l'accent sur sa politique de baisse et réussir à la faire prendre au sérieux.
Le même phénomène s'était déjà produit l'an dernier, à propos du lait.
Quand les paysans mettent moins de viande sur le marché, forcément, ils disposent de plus de lait, puisque c'est la viande à l'étable qui produit le lait. Or, pendant les années d'occupation et de contingentement, l'augmentation du cheptel a fait que notre production de lait est passée de 140 millions d'hl. à 170 millions. Pour pallier les effets de cette catastrophe, le gouvernement a subventionné des entreprises dites : « Bon lait, France lait, etc. », destinées à absorber les trop pleins pour maintenir les prix à la production. Ces entreprises ont transformé le lait en poudre ou l'ont mis en boîte et pendant quelques années, elles ont joué un rôle régulateur, sinon des prix, du moins du marché intérieur du lait et de ses succédanés. Mais, de même que notre lait, notre beurre et nos fromages étaient trop chers pour soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux, les produits qu'elles fabriquaient l'étaient aussi et ne pouvaient ambitionner que notre marché intérieur. Et voilà qu'un jour, ce marché intérieur s'est, à son tour, trouvé saturé.
C'était aux environs de mars-avril 1952, Pinay régnant. Pendant un certain temps, ayant trop de lait, nous avons encore importé du beurre de l'étranger pour permettre à notre lait d'alimenter ces entreprises dans lesquelles s'entassaient des produits transformés dont elles ne savaient que faire. Puis, il a fallu s'arrêter : le budget national tout entier y aurait passé !
Contrairement à tout ce qu'on était en droit d'espérer, le gouvernement décida d'augmenter le prix du lait à la production, mais, comme il ne pouvait pas l'augmenter à la consommation, pour que les marges bénéficiaires des intermédiaires du lait ne baissent point, on décida de leur donner l'autorisation, soit d'écrémer le lait, soit de l'additionner d'eau, ce qui revient au même. Fort heureusement, le gouvernement n'a pas encore décidé, comme pour l'alcool et la viande, d'acheter le lait au prix fort dans les fermes pour le jeter sur le marché mondial au prix faible.
Mais, ayant trop de lait, nous importons des beurres et des fromages, nous payons des impôts pour subventionner des « Bon lait » ou des « France-lait », nous buvons du lait écrémé ou additionné d'eau et les paysans, qui ne sont pas contents du prix fixé par le gouvernement, ont jeté sur le marché la viande qui produisait le lait, ce qui a été la cause de la récente crise.
Je citerais bien encore volontier l'exemple du vin.
Et celui de la betterave, où par le même procédé, le gouvernement a engorgé le marché de l'alcool pour empêcher le prix du sucre et du vin de baisser et ne s'est soucié, comme dans le cas de la viande et du lait, que de réaliser la conjonction des petits producteurs agricoles et des intermédiaires sur le terrain électoral.
Mais à quoi bon ?
Le bout de l'oreille
Dans l'Express (Directeur E. Servan-Schreiber) du 24 octobre dernier, j'ai trouvé l'appréciation suivante de notre situation économique :
Une augmentation de la production industrielle de l'ordre de 25 % étant possible, le gouvernement s'y refuse et les « spécialistes » ne lui conseillent que 7 %.
Et, malgré cela, tout le monde ou à peu près, continue le plus sérieusement du monde à parler de productivité.
Et les yeux des militants de la classe ouvrière ne se désillent pas !
Ce qui, dans cette appréciation, est grave et se rattache directement au sujet de cet article, c'est la raison invoquée à l'appui de cette thèse malthusianiste : l'accroissement de la demande sur le marché des denrées alimentaires qui ne manquerait pas de résulter de l'accroissement du pouvoir d'achat, lui-même résultant de cet accroissement de production si facile à réaliser
Comme on ne veut pas changer les formes de cette structure et comme on se refuse à l'orienter vers la coopération qui les changerait à la longue, la situation est sans issue.
Elle est d'autant plus sans issue que sur le plan spécifiquement industriel, si le capitalisme et son gouvernement recherchent l'augmentation de la productivité, c'est-à-dire du rendement qui accroit le profit seulement, ils ne tiennent sûrement pas à l'augmentation d'une production à laquelle ils ne voient plus de débouchés, ni sur le marché intérieur, ni sur le marché extérieur.
Nous continuerons donc à vivre à un niveau très bas dans cet état de malthusianisme généralisé qui annihile les effets de tous les progrès techniques et compromet la modernisation de tous les secteurs de la production.
Mais notre gouvernement, lui, pourra continuer à se poser en défenseur des petits en tous genres qui produisent à des prix si élevés (garantis par l'Etat !) que, n'osant se présenter sur le marché mondial, ils sont au surplus inaccessibles à un pouvoir d'achat que leur élévation ne cesse d'amenuiser sur le marché intérieur.
Nous avons une chance extraordinaire que les chemins de fer et l'adduction d'eau dans les villes aient été inventés avant le dirigisme d'Etat : l'honorable corporation des cochers de diligence et celle des porteurs d'eau (non moins honorable, d'ailleurs) ne manqueraient pas de représenter au gouvernement qu'un grave préjudice leur est causé. Et le gouvernement prendrait la défense du petit cocher de diligence et du petit porteur d'eau comme il prend celle du petit propriétaire paysan, du petit détaillant, du petit boucher, du petit chevillard, etc...
Quant à poser des voies dans la nature et des robinets sur les éviers, ce serait midi.
Au fond, c'est peut-être parce que personne n'a pris, en son temps, la défense du petit porteur d'eau et de la pe-ti-te di-li-gen-ce que le progrès, de ce côté-là, n'a pas été ralenti.
Et aussi, sans doute, parce que nos madrés ministres savent que c'est le meilleur moyen de défendre le gros propriétaire foncier et le gros industriel qui, lui, peut se moderniser et se trouve quand il veut, en situation de « manger » les petits.
Ce que nos ministres semblent ignorer c'est que, par ce procédé, ils mettent l'agriculture de ce pays, grande et petite, en situation d'être « mangée » par l'agriculture étrangère. Et l'industrie, grande et petite, de l'être également par ses consoeurs d'outre-frontières ou d'outre-mers.
Sans préjudice d'autres catastrophes, comme la guerre, qui peuvent surgir à tout moment dans cette atmosphère de « récession » économique grosse de toutes les exacerbations.
Mais, ils gardent le pouvoir, nos gouvernants.
Et c'est là l'essentiel -- même s'ils doivent, un jour, régner sur des ruines !
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Défense de l'Homme, numéro 61, novembre 1953, p. 3-8.
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